LETTRE OUVERTE A LA POPULATION DE GUYANE « LE PONT DU LARIVOT OU DE L’ININI » Quelle ironie du sort pour la population Guyanaise. Alors que l’on s’émerveille de l’arrivée de SOYOUZ, la Guyane et ses habitants vont retomber dans l’ivresse d’une histoire bien connue de nos gangans, mais si éloignée des générations actuelles. Les Nouvelles Forces de Progrès ont un devoir de mémoire, complété d’une réflexion constructive afin que nos concitoyens puissent bénéficier équitablement de ce formidable joyau, qu’est l’information voire la connaissance.
Cher(e)s concitoyen(e)s, Somme-nous à l’orée d’un retour en arrière, d’une possible régression ? La fermeture du pont de Larivot en l’an 2009, est sans nul doute la preuve flagrante d’un « mal de développement » perpétué depuis des dizaines d’années en Guyane.
En effet, souvenons-nous de la fameuse époque 1930 – 1969. Ce fut alors, la naissance du territoire de l’ININI, qui a scindé la Guyane en deux, générant un déséquilibre social entre les populations de l’intérieur et celles du littoral.
Déjà à cette époque, l’aménagement du territoire de la Guyane ne relevait nullement de la compétence des acteurs locaux. Ce choix complètement arbitraire, démontrait la volonté de ralentir une dynamique industrielle minière qui battait son plein, ainsi qu’un frein aux premières vagues de migration Saint Luciennes et martiniquaises, qui aujourd’hui, font partie intégrante du socle familial de la Guyane. Quoiqu’il en soit, cette décision prise par les gouvernements Jacobin successifs, nous amène à penser que bon nombre de faits historiques, se sont singularisés de par leurs échecs successifs et se sont inéluctablement inscrits dans le paysage social, économique et culturel de la Guyane.
Dans ce cas que pensez de la fermeture du pont du Larivot ? De toute évidence, elle est l’expression irréfutable de notre retard de développement tel un pays du tiers monde, mais aussi d’une politique d’aménagement du territoire totalement orientée, ne prenant nullement en compte les attentes des populations et de ses représentants qui « eux vivent en Guyane ». Aujourd’hui, le territoire de l’ININI n’existe plus certes, mais la Guyane jadis séparée en deux, se retrouve morcelée en de multiples disparités qui accentuent toujours et encore son appauvrissement.
Cher(e)s concitoyen(e)s, La fermeture du pont du Larivot, dont l’anticipation in extrémis relève d’une certaine incompréhension, n’est pas sans incidence tant sur le plan économique, scolaire, routier, …. Tout le monde en pâti ! Nos forces vives économiques, à savoir nos petites et moyennes entreprises, nos artisans, nos commerçants … tous générateurs d’emplois et de richesses pour la Guyane, Les résidents du « no man’s land » de l’autre coté du pont, qui doivent réaliser un véritable parcours du combattant pour se rendre sur leur lieu de travail, Les transporteurs scolaires et plus directement nos enfants, dont les conditions d’apprentissage sont compliquées et deviennent d’autant plus difficiles aujourd’hui, …
Comment au 3ème millénaire, serions nous amenés à reprendre le « bac ou la barge » ? Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une réalité sans commune mesure, qui met en exergue une incapacité caractérisée de construire notre Guyane. 400 Km de route en 500 ans et 2% de notre territoire équipés d’équipements structurants jusqu’à présent insuffisants. La fermeture du pont du Larivot nous démontre donc, une fois de plus, à quel point l’aménagement de notre territoire doit être décidé par ceux et celles qui aspirent à devenir « acteurs de développement » de ce pays. Chers concitoyens, la question nous est posée ! N’est ce pas là le moment opportun de légitimer un aménagement du territoire équilibré, au travers duquel la maîtrise du foncier ne doit plus être la seule propriété de l’Etat qui dispose de 97 % de notre patrimoine foncier (la terre) ? N’est ce pas là le moment opportun de légitimer une coopération régionale prévue par les acteurs de la Guyane, et ce dans le seul intérêt de la Guyane ? Force est de constater, une situation ô combien cocasse lorsque l’on mobilise une « coopération régionale de l’urgence », concrétisée par la venue d’une barge de Trinidad qui nous permettra ainsi d’acheminer nos marchandises. Quant au « Bus-barge-bus » entre Macouria et Cayenne. Quelle piètre alternative mais toutefois tellement réaliste au vue d’un aménagement du territoire totalement inexistant.
Sans conteste, c’est un bond de trente ans en arrière et c’est peu dire ! Cher(e)s concitoyen(e)s, L’incident du pont du Larivot doit nous éclairer et nous faire prendre conscience de l’opportunité extraordinaire qui nous est offerte le 10 janvier 2010 au travers de l’article 74. « La Guyane n’est plus en mesure d’être attentiste, mais doit s’accaparer pleinement de son devenir en impliquant l’ensemble des hommes et des femmes qui la compose et qui veut le changement ».
C’est en ce sens, que les Nouvelles Forces de Progrès s’inscrivent, au travers du choix réfléchi qu’est celui d’un changement statutaire par lequel la responsabilisation du corps politique et de la population dans son ensemble ne feront qu’un, ceci en vue de répondre aux attentes légitimes de nos générations futures.
Choisissons et construisons ensemble notre pont, Ouvrons une nouvelle voie d’accès, Celle de l’avenir ; le passage du 73 au 74.
Des entrepreneurs politiques
Le Président Jean Marc AIMABLE