Le Monde 2007, 5 Iulie

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Avignon 1947-2007 Soixante années de passion

www.lemonde.fr

Jeudi 5 juillet 2007

Le PS cerné par la politique d’ouverture de Sarkozy

Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino

Mode Christian Lacroix fête ses 20 ans

Blackstone achète les hôtels Hilton pour 26 milliards de dollars lackstone va devenir le numéro un mondial de l’hôtellerie, avec 600 000 chambres, devant Mariott, Intercontinental ou Accor. Mardi 3 juillet, le fonds d’investissement, qui vient de s’introduire en Bourse, a annoncé qu’il allait racheter le groupe Hilton pour 26 milliards de dollars, ce qui représente une prime de 40 % par rapport au cours de clôture de lundi. En janvier 2006, il avait déjà mis la main sur le groupe hôtelier La Quinta Inns and Suites. Mardi également, le fonds Colony a annoncé être monté à 10,3 % dans la chaîne Accor, devenant ainsi le premier actionnaire, devant la Caisse des dépôts et consignations. Si l’opération Blackstone-Hilton parvient à son terme, elle fera partie des dix plus importantes acquisitions réalisées par des fonds. Le record historique a été atteint, il y a quelques jours, avec le rachat du géant canadien des télécommunications BCE par un consortium conduit par le fonds de pension canadien Teachers pour 48,5 milliards de dollars. a

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Institutions Le premier ministre propose le renforcement des pouvoirs du Parlement a stratégie d’ouverture de Nicolas Sarkozy sème la panique à gauche et provoque un début de grogne à droite. Le bureau national du Parti socialiste (PS) s’est ému mardi soir de la multiplication des approches faites à des responsables socialistes, alors que l’ancien ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, a accepté de rédiger un rapport sur la mondialisation et que Jack Lang est pressenti pour participer à la commission chargée de rénover les institutions. « A ce rythme-là, on fera bientôt tous partie d’une commission !», s’est alarmé le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. C’est à qui aura reçu, mi flatté mi interloqué, un coup de téléphone du président de la République. Impossible de minimiser l’ampleur du piège, comme l’avait fait le PS, dans la foulée du premier gouvernement Fillon, en qualifiant Bernard Kouchner d’électron libre, Jean-Pierre Jouyet de technocrate aux marges du parti et Eric Besson de traître. D’autant que la stratégie s’est étoffée avec le gouvernement Fillon 2 et l’entrée de minorités visibles au gouvernement. Cette stratégie de déstabilisation déroute le PS. « Si on n’y prend garde, c’est Nicolas Sarkozy qui va faire notre modernisation », a jugé le sénateur de l’Isère Louis Mermaz. « Sarkozy démine, et au-delà, l’accusation selon laquelle il était l’homme d’un clan, de la moitié de la France, de la haine et du rejet des minorités, analyse l’eurodéputé centriste Jean-Louis Bourlanges. Il

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L’indigestion chinoise de Danone

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e gouvernement pakistanais a obtenu, mercredi 4 juillet à Islamabad, la reddition de centaines d’étudiants islamistes retranchés dans la mosquée Rouge au lendemain d’affrontements qui ont fait 16 morts et environ 150 blessés. L’armée et la police avaient déployé un dispositif sans précédent autour de cette mosquée d’où des islamistes radicaux lançaient des opérations de « purification ». Les dirigeants de la mosquée Rouge se sont rendus après l’expiration d’un ultimatum adressé par les autorités. Les activités de cet établissement religieux illustraient la « talibanisation » rampante de la société pakistanaise. a

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RIP HOPKINS/VU/POUR « LE MONDE »

La tête coiffée d’une riche composition florale, le mannequin britannique Lily Cole présentait à Paris, mardi 3 juillet, la robe de mariage de la collection Christian Lacroix. Jouant du brocart et de la soie damassée revoilés de tulle ancien, le créateur a présenté, pour fêter les vingt ans de sa maison, sa collection la plus aboutie en trente-neuf tableaux. « La haute couture, c’est un mois de travail, c’est peu, pas assez, mais il y a une vision du moment qui passe, comme un arrêt sur image », explique le couturier dans une entretien au Monde. Christian Dior et Chanel ont également marqué le début des défilés des collections haute couture de l’automne-hiver 2008. Pages 28-29

Le Hamas obtient la libération du journaliste Alan Johnston

Lire page 6

Nautisme

Sculpture

Le Défi suisse conserve la Coupe de l’America

Julio Gonzalez, l’homme que Picasso admirait

Mardi 3 juillet, au terme d’une compétition féroce, le Défi suisse, dirigé par Ernesto Bertarelli, a remporté son 2e trophée. Comme en 2003, il a devancé Team New Zealand. Page 16

Le Centre Pompidou, dont l’inspiratrice Claude Pompidou vient de mourir, accueille jusqu’en octobre l’œuvre de Julio Gonzalez (1876-1942), contemporain et ami de Pablo Picasso. Pages 22 et 24

L’ École européenne de management opérationnel

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CURSUS EN 5 ANS (BAC À BAC+5) (1) AU MANAGEMENT ET PILOTAGE DE L’ENTREPRISE Alan Johnston, de la BBC, et des militants du Hamas. S. SALEM/REUTERS

lan Johnston, le journaliste britannique de la BBC enlevé le 12 mars à Gaza par un groupe armé palestinien, a été relâché par ses ravisseurs dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 juillet. Cette libération a été obtenue à la suite de pressions du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), qui contrôle totalement la bande de Gaza depuis juin.

A rendez-vous page

Lire pages 8 et 9, Débats page 19, Document page 21 et l’éditorial page 2

Pakistan : les talibans de la mosquée Rouge se rendent

4)

Zong Qinghou, fondateur de Wahaha, le premier fabricant chinois de boissons, est en guerre contre Danone. Il réclame 5 milliards d’euros à son partenaire français, qui l’accuse de concurrence déloyale et le poursuit aussi en justice. La Chine est un possible eldorado bien compliqué pour Danone, qui y connaît des déconvenues depuis vingt ans. Tempête dans les boissons, trouble dans le biscuit ? Danone vend LU à l’américain Kraft Foods (reportage page 12).

Arnaud Leparmentier, Isabelle Mandraud et Patrick Roger

Lire page 13

TITR E

PAGE TROIS

associe de plus en plus de monde, mais la manière même dont il élargit est le fait du prince. » Pour faire contrepoids à l’hyperprésidentialisation de son mandat, le président de la République veut renforcer les pouvoirs du Parlement. François Fillon l’a annoncé dans son discours de politique générale mardi 3 juillet. Dans une réforme institutionnelle censée être adopée avant les municipales de 2008, le premier ministre a proposé d’associer le Parlement aux nominations de chefs d’entreprises publiques et n’exclut pas l’instauration d’une dose de proportionnelle. Des idées défendues par le PS, qui a surtout cherché à dénoncer, par la voix de François Hollande, une « mutation vers l’ominiprésidence » du régime. A l’approche des municipales, cette ouverture suscite des réticences à droite, notamment chez les élus bretons et alsaciens, qui n’ont pas apprécié les offres faites aux élus socialiste de leur région, JeanYves Le Drian et Jean-Marie Bockel, entré au gouvernement.« Si toutes les compétences sont de l’autre côté, on va finir par se demander s’il n’aurait pas mieux valu qu’ils gagnent les élections, se plaignait à l’Assemblée le député UMP des AlpesMaritimes Lionnel Luca. Chez nous, il n’y a pas que des cons. » a

Isolé depuis son coup de force contre le Fatah, le Hamas veut faire de cette libération la preuve de sa crédibilité. L’ancien premier ministre islamiste Ismaïl Haniyeh a du reste exprimé mercredi son espoir que le soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis un an, puisse également être libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers. a Lire page 5

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Editorial

Médecine nucléaire et culture de sûreté

VIe République ?

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rançois Fillon n’a pas cherché à faire semblant. Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, et notamment au dernier en date, il ne s’est pas évertué à faire entendre sa singularité. Bien au contraire, il a profité de son discours de politique générale, mardi 3 juillet, pour donner toute la mesure du changement institutionnel et politique annoncé par Nicolas Sarkozy durant sa campagne et mis en œuvre avec énergie depuis son élection à la présidence de la République. La gauche et le centre réclamaient l’instauration d’une VIe République. Nous y sommes, sans qu’il y ait eu besoin pour cela de la moindre révision formelle de la Loi fondamentale. En un mot comme en cent, tout se passe comme si l’article 20 de la Constitution – selon lequel « le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation » – avait été, de facto, abrogé. Le premier ministre en a fait la démonstration une heure durant avec une abnégation à toute épreuve : pas un cheveu n’a dépassé, pas une note dissonante n’a été entendue, pas une initiative nouvelle n’a été engagée par un chef du gouvernement qui a, en tout point et sur tous les sujets, inscrit très exactement ses pas dans ceux du chef de l’Etat. Mieux, François Fillon a une nouvelle fois revendiqué cette absolue subordination. « Induite par le quinquennat, a-t-il précisé, cette modernisation de nos institutions » repose sur deux piliers : un « exécutif plus resserré et plus efficace » garanti par « l’unité du couple formé par le chef de l’Etat et le premier ministre », d’une part ; le renforcement des pouvoirs du Parlement, d’autre part. A cet égard, les orientations confirmées par François Fillon vont toutes dans le sens d’une mise de nos institutions aux normes des grandes démocraties : dépoussiérage de la procédure législative, reconnaissance et organisation du rôle de l’opposition, renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement, nouveau découpage des circonscriptions législatives – inchangé depuis le recensement de 1982 et exigé par le Conseil constitutionnel –, voire introduction d’une pincée de scrutin proportionnel pour assurer une meilleure représentativité de l’Assemblée nationale. La gauche aurait tort de se gausser de cet effacement du premier ministre derrière le président. Car Nicolas Sarkozy et François Fillon pourraient bien, ce faisant, parvenir à corriger la faiblesse fondamentale des institutions françaises. François Mitterrand et surtout Jacques Chirac avaient usé et abusé de l’irresponsabilité politique du chef de l’Etat, au risque de rompre leur lien avec le peuple et de creuser la crise de la représentation politique. En prenant le chemin inverse et en sortant de ces ambiguïtés, le nouvel exécutif fait le pari de le rétablir. Au détriment de l’opposition. a Société éditrice du « Monde » SA Président du directoire, directeur de la publication : Pierre Jeantet Vice-président : Bruno Patino Directeur du « Monde » : Eric Fottorino Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain Directeur général adjoint chargé de la presse régionale : Noël-Jean Bergeroux Directeur adjoint : Laurent Greilsamer Directeur général délégué : Patrick Collard Directeur de la rédaction : Alain Frachon Directeur éditorial : Gérard Courtois Rédacteurs en chef : Sophie Gherardi, Patrick Jarreau, Michel Kajman et Franck Nouchi (« Le Monde des livres ») Responsable de la conception : Eric Azan Directeur artistique : Quintin Leeds ; chef d’édition : Françoise Tovo Délégué général : Olivier Biffaud ; secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco Médiatrice : Véronique Maurus Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Jean-Michel Dumay, vice-président Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994), Jean-Marie Colombani (1994-2007) Le Monde est édité par la Société éditrice du Monde SA Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 149 017 497 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Associés, Société des rédacteurs du Monde, Société des cadres du Monde, Société des employés du Monde, Société des personnels du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Société des personnels du groupe des publications de la Vie catholique, Association Hubert-Beuve-Méry, Société des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Investmonde.

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est édité par la Société Editrice du Monde (SA). La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration. Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0707 C 8197 ISSN 0395-2037 Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg 94852 Ivry cedex Président-directeur général : Patrick Collard Directeur général : Stéphane Corre

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oselyne Bachelot a récemment qualifié l’accident de radiothérapie d’Epinal, qui a fait cinq morts à ce jour, de « catastrophe ». La ministre de la santé a estimé qu’un état des lieux de ce secteur de la médecine nucléaire était nécessaire, la France ayant connu une multiplication préoccupante des accidents ces dernières années. Outre Epinal, où les surexpositions résultant d’une erreur de saisie informatique ont de surcroît été cachées aux patients, un décès a été enregistré à Lyon, en mars 2006, à la suite d’une confusion entre centimètres et millimètres lors de la transmission de la taille du champ d’irradiation. A Toulouse, des surdoses ont été appliquées à 145 patients en raison d’une erreur d’étalonnage. Puis quatre centres ont été fermés provisoirement le 11 juin à la suite de la découverte d’une déviation systématique de 1,25 millimètre du faisceau qui aurait affecté plus de 600 patients traités en radiochirurgie pour des affections du cerveau. On pourrait aussi citer des erreurs dans l’identification de patients, à Angers et à Saint-Etienne, des oublis ou des problèmes de positionnement de sources de curiethérapie sur des malades, à Amiens et Nice. La multiplication de ces affaires est-elle le signe d’une dégradation des soins dans les 182 centres pratiquant la radiothérapie ou l’indice d’une meilleure détection, et déclaration, des anomalies ? Tous ces incidents et accidents n’avaient pas la même gravité, ni une origine unique, même si l’erreur humaine est chaque fois présente, qu’elle provienne du concepteur des appareils d’irradiation ou des utilisateurs. La justice aura à trancher sur certaines responsabilités. L’affaire dépasse

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nos frontières. La Belgique vient ainsi de connaître une affaire similaire. Face à l’afflux des malades – quelque 180 000 patients sont traités chaque année par radiothérapie –, le facteur humain est prépondérant : la France ne compte que 300 à 400 radiophysiciens, garants de la bonne application des doses de rayonnements. Mme Bachelot s’est engagée à ce que leur nombre soit doublé en cinq ans pour garantir un service de qualité. Il faudra pour cela que la filière de

Analyse Paul Benkimoun et Hervé Morin formation soit renforcée. Et que la formation continue soit rendue obligatoire. Les accidents ont aussi une origine technique : les machines utilisées sont de plus en plus sophistiquées, leur asservissement à des systèmes informatiques est en principe une garantie de précision. Mais si une erreur se glisse dans la chaîne d’information, elle a plus de chance d’être systématique et reproduite sur un plus grand nombre de patients. Reste la question du dépistage de ces sources d’accident. Depuis plusieurs années, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a englobé le contrôle des activités médicales en 2002, disait suspecter des problèmes de rigueur dans ce secteur, comme dans celui de l’utilisation industrielle et scientifique de dizaine de milliers de sources radioactives. Elle a pu cependant donner l’impression de temporiser et de ne prendre réellement la mesure du problème

Jeu de rôle par Pancho

qu’après la révélation du drame d’Epinal. L’ASN, historiquement chargée du contrôle de l’industrie électronucléaire, craignait-elle d’être accusée de vouloir détourner l’attention des erreurs d’EDF, du CEA ou de la Cogema en pointant celles du secteur médical ? Majoritairement composée d’ingénieurs issus du corps des Mines, avait-elle des difficultés à appréhender un monde médical façonné par une tout autre culture ? L’ASN ne dispose d’inspecteurs en radioprotection – une soixantaine – que depuis septembre 2006. Ils ont été nommés deux ans après la loi de 2004 qui créait ce nouveau corps… Ses moyens de contrôle resteront limités. Ses responsables sont convaincus que la manière forte est contre-productive dans la gestion des risques. Pour que les anomalies soient connues et corrigées – ce que les spécialistes nomment le « retour d’expérience » –, il faut éviter une attitude uniquement répressive, plaidentils. Même si la déclaration des incidents est légalement obligatoire, les professionnels de santé risquent de s’y soustraire s’ils redoutent une sanction. « La culture du “pas vu, pas pris’’ est encore très forte chez mes confrères », assure Jean-Pierre Gérard, directeur général du centre anticancer Lacassagne à Nice, qui a connu récemment un incident dans son service de curiethérapie. La communauté est ébranlée par cette nouvelle culture de la transparence, d’autant qu’elle ne s’applique pas forcément avec la même rigueur à d’autres spécialités médicales. » Cette transparence est indispensable si les médecins entendent conserver la confiance des malades. A défaut, ceux-ci risqueraient de se détourner de techniques dont les bénéfices surpassent de très loin les risquent inhérents à l’utilisation des rayonnements. L’échelle d’évaluation des incidents de radiothérapie, en préparation, s’annonce à cet égard comme un outil indispensable. Sans qu’il soit question de relativiser la souffrance individuelle que peut recouvrir chaque cas considéré, ce nouvel outil devrait permettre aux patients, mais aussi aux médias, de mieux apprécier l’importance de ces « anomalies ». Et encourager les médecins à contribuer à l’amélioration de leurs pratiques individuelles et collectives. Vigilance accrue La ministre de la santé dispose maintenant du rapport d’étape sur l’état des lieux des centres de radiothérapie qu’elle avait commandé à l’Institut national du cancer et elle a chargé conjointement l’ASN et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé du suivi de cette activité. Cette vigilance accrue devra certainement être appliquée non seulement vis-à-vis de la radiothérapie, mais aussi à l’ensemble des pratiques médicales faisant appel à des sources radioactives, par exemple pour de l’imagerie. Selon l’ASN, seuls 30 % des praticiens utiliseraient les niveaux de référence diagnostiques définis pour mieux maîtriser les doses délivrées. La faiblesse de ces doses peut conduire à relativiser l’impact individuel engendré par ces expositions. Mais le risque doit, dans ce cas, être appréhendé de façon statistique : étant donné qu’environ 70 millions d’actes médicaux utilisant les rayonnements ionisants sont réalisés chaque année en France (chiffres 2002), essentiellement en radiologie conventionnelle, il ne peut être négligé. Les bonnes pratiques doivent aussi s’étendre au personnel soignant : en 2005, 28 dépassements de la limite annuelle d’exposition ont été enregistrés, contre un seul dans les centrales d’EDF. Un quart des établissements ont réalisé des études de poste pour optimiser les expositions aux rayonnements et 68 % se font contrôler périodiquement par des organismes agréés, note encore l’ASN dans son rapport annuel 2006. A l’évidence, de fortes marges de progrès demeurent. a

Musique d’aéroport à Louis-Armstrong (New Orleans)

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’aéroport Louis-Armstrong (New Orleans, Louisiane) est le seul aéroport au monde qui ne joue pas de musique d’aéroport. Rien que du blues et du jazz. Armstrong, astre solaire de la musique au XXe siècle (1901-1971), est le premier des Armstrong : le premier à avoir marché sur la Lune et même sur le Soleil, comme ça, sans recours aux produits dopants comme le troisième. Ce qu’on connaît moins, ce sont ses convictions. Armstrong a annulé, en 1956, sa tournée du département d’Etat en Union soviétique, pour protester contre l’abjection raciale à Little Rock (Arkansas). Le génie du département d’Etat, dont les Nègres faisaient occasionnellement les ambassadeurs à l’Est, c’est d’avoir, en 1956, méthodiquement caché le refus d’Armstrong. Le rendant à son image d’amuseur public Banania. Aujourd’hui, Katrina, le cyclone qui a voulu rayer La Nouvelle-Orléans de la planète, est dans toutes les bouches. L’argent ayant filé en Irak, les quartiers pauvres (par pléonasme, on dira les quartiers noirs) ressemblent encore à la Lune. A New Orleans ou ce qu’il en reste, les choses ont changé. La vie reprend doucement. La Louisiane continue de recevoir de la France de puissants renforts financiers et culturels. Nombre de musiciens ont été invités en résidence (opération Odyssée entre la Ville de Paris et le ministère de la culture).

Les écoles françaises sont reconstruites, des instruments offerts, et le Musée d’art moderne présente un troublant portrait social de la femme française : Femme, Femme, Femme. Plus, au musée de la cité, une collection d’archives ayant trait aux relations entre le vieux pays et la Louisiane. Dans les quartiers, en cherchant bien, on déniche des boîtes de jazz ou de blues : Jazz Hog House ou Vaughan’s, ne pas oublier de dîner chez Muriel’s. Ambiance vivante, jeune, debout, délurée. Ce qui a le plus dérouillé, au fond, c’est le centre historique que Katrina n’a pas touché, les tou-

Chronique Culture Francis Marmande ristes de l’Arkansas s’en chargent : Bourbon Street et Jackson’s Square sont devenus vulgaires, bruyants et soiffards à souhait. Pigalle, à côté, a des airs de chapelle Sixtine. Tom McDermott & Friends jouent au Contemporary Arts Center de la ville, dans le quartier des musées. Signe des temps. Tom McDermott (pianiste, arrangeur) présente une musique intéressante. Musique de répertoire, jazz en train de virer grande musique classique, compositions de cha-

que musicien alternant avec des standards, arrangements éblouissants, académisation en vue. A la batterie, raide comme un piquet, mais d’une efficacité redoutable, le plus jeune des Marsalis, dynastie fameuse de la ville, Jason. Le groupe mixte s’exprime devant une bourgeoisie blanche, mélomane et savante. Choses complexes. Serait-ce cela qui s’est passé avec Monteverdi et Bach ? Ou de cet ordre ? On peut s’en déclarer optimiste comme déçu. En un sens, le plus connu de la tribu Marsalis, le trompettiste Wynton, qui reprend la route de l’été (Paris, Marciac, etc.), a, de façon consciente, ouvert la voie à cette légitimation du jazz. Le plus impressionnant ? Dans les quartiers noirs, le NOCCA (New Orleans Center for Creative Arts, 2800 Chartres St.), ouvert naguère dans deux caravanes. A force de « fondations », le centre est devenu un superbe autant qu’efficace ensemble architectural. Initiateur de ce prodige, le plus personnel des Marsalis, le père, Ellis. Théâtre, musique, vidéo, cinéma, littérature, informatique, tout est au plus haut niveau et s’adresse aux moins fortunés. A l’université de La NouvelleOrléans, un revenant : le pianiste Henry Butler. On tient à me le montrer comme un grand témoin, très aimé dans la ville. Ça tombe à pic, la dernière fois que je l’ai vu, c’est au Lu and Charlie’s, à New Orleans, le 12 juillet 1977. Il pleuvait. La musique reprend ses droits, donc la vie. a

Page trois Entreprises

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Il s’appelle Zong Qinghou. Cet industriel, en guerre ouverte avec le groupe français, juge avoir pris tous les risques. Les deux partenaires s’affrontent à coups de procédures judiciaires

Ce milliardaire chinois qui défie Danone

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lanqué de son porte-parole et de deux assistants, Zong Qinghou reçoit dans sa suite d’un hôtel de Shanghaï. Il arrive de Hanzghou, dans le sud-est du pays. Le fondateur du premier fabricant chinois de boissons, Wahaha, 25e fortune du pays, affecte la simplicité un peu fruste des patrons de province. Il fume des cigarettes à la chaîne. L’homme qui tient tête à Danone déclare qu’il n’a pas l’intention de rendre les armes, alors que son partenaire français l’accuse de concurrence déloyale, avec la mise en place d’un système de sociétés parallèles et illégales qui « siphonne » ses profits. Entre les deux « partenaires », depuis quelques semaines, c’est œil pour œil, dent pour dent : M. Zong vient d’attaquer Danone devant la cour d’arbitrage de Stockholm en demandant 5 milliards d’euros. Le français avait lui-même saisi cette cour un mois plus tôt, puis engagé des poursuites judiciaires à Los Angeles contre une entreprise domiciliée aux Etats-Unis appartenant à un réseau parallèle produisant et distribuant la marque Wahaha, dont la responsable est la propre fille de Zong, Kelly Fuli Zong. Dernier épisode, mardi 3 juillet : Zong a annoncé vouloir poursuivre en justice trois responsables de Danone, pour violation d’un accord de non-concurrence, dont Emmanuel Faber, le président de Danone Asie, nommé voici quinze jours à sa place à la tête de la société commune. De son côté pourtant, Danone affirmait, dans le cadre d’une conférence de presse à Paris sur la cession de son pôle biscuits à l’américain Kraft Food, continuer la négociation et mener des « actions de lobbying » auprès des autorités politiques. A Shanghaï, l’affaire est devenue un cas d’école parmi les cadres expatriés des multinationales. Ils découvrent comment une coopération en apparence exemplaire peut tourner à l’aigre. Tout commence en 1993-1994. L’économie chinoise traverse une phase délicate. Les crédits bancaires sont devenus rares, surtout pour les entrepreneurs privés. Wahaha, comme beaucoup d’entreprises chinoises, cherche des partenaires étrangers. Plusieurs fonds d’investissement américains, notamment Blackstone, jugent le risque trop élevé. Une banque d’affaires approche l’ex-groupe BSN, qui cherche aussi un partenaire en Chine. « Les tentatives pour aborder, seuls, le marché chinois, lancé dès 1987 par Antoine Riboud, n’avaient pas été concluantes », se souvient un ancien haut responsable de Danone. « Le risque était important, l’opportunité aussi », raconte une source proche du dossier. Le fondateur de Wahaha, Zong Qinghou, est un entrepreneur particulier. Il se fie plus à son intuition et à ses réseaux qu’aux études de marché. Il a pour lui son esprit d’entreprise, l’appui de la ville de Hangzou, son appartenance au Parti com-

Zong Qinghou, fondateur de Wahaha, le premier fabricant chinois de boissons, 25e fortune de Chine. Ici, dans un café à Pékin, en mars 2006. SERVAIS MONT/PICTOBANK/ACABA muniste et surtout un réseau de distribution en Chine. Le mariage a lieu en avril 1996. En échange d’un investissement de 60 millions de dollars, Danone prend 51 % dans le joint-venture. Un mois plus tard, Antoine cède la place à son fils Franck, qui veut mettre les bouchées doubles en Asie et en Amérique latine, où Nestlé et Unilever ont pris de l’avance. Wahaha est le quatrième poulain sur lequel a misé Danone en Chine et semble enfin être le bon. Les premières années, les partenaires apprennent à se connaître. En 1996, M. Zong est invité par Franck Riboud au Festival d’Evian. A plusieurs reprises, il participe par la suite au comité des directeurs généraux du groupe à Paris. Il fait de multiples visites dans les sites de production et le centre de recherche Daniel Carasso de Danone. Il envoie des stagiaires en France. Mais Zong se plaint de la gestion à distance de Danone. Avec ses rencontres tous les trois mois et ses rapports de faisabilité nécessaires pour chaque investissement,

« Protectionnisme croissant » Cette logique a conduit à la situation dénoncée aujourd’hui par Danone, à savoir que le quart des ventes de Wahaha est le fait de produits fabriqués par des sociétés extérieures au joint-venture et contrôlées par Zong. « En regardant de plus près, on s’est aperçu qu’une vingtaine d’usines était détenue par Zong ou ses proches via un réseau compliqué de sociétés écrans basées dans les îles Vierges », souligne M. Faber. La pratique est, en Chine, au cœur des privatisations menées par Pékin. Une culture très éloignée de celle de Danone et de n’importe quelle entreprise du CAC 40. « On peut tolérer un certain nombre de dysfonctionnements qui correspondent à la

Des liens étroits avec le pouvoir CORRESPONDANT

La Chine populaire compterait désormais, selon le magazine américain Forbes, vingt milliardaires en dollars, contre dix en 2005 et à peine trois en 2004. Hongkong en compte vingt et un. Entrepreneurs privés ou anciens patrons d’entreprises d’Etat, héritiers précoces ou champions des nouvelles technologies, leurs parcours sont riches d’enseignements sur le capitalisme chinois. Région rurale laissée pour compte à l’époque de l’industrialisation à marche forcée du pays, le Zhejiang (sud-est), où est implanté Wahaha, est le berceau des entreprises familiales. A Hangzhou, Zong Qinghou, le fondateur de Wahaha, s’est fait la main en vendant des boissons lactées dans les coopératives des écoles. Grâce à son sens du commerce, le gouvernement local lui confie la gestion de sociétés municipales à une époque, la fin

des années 1980, où celles-ci ont l’obligation de gagner de l’argent. Selon les secteurs et les régions, ces nouveaux milliardaires entretiennent des liens très étroits avec le pouvoir. Ils évitent la confrontation directe avec un parti qui a le pouvoir de faire et défaire les fortunes, préférant le réformer de l’intérieur. Zong Qinghou est ainsi député au Congrès national du peuple. Liu Changle, qui a créé, avec Phoenix TV, le premier acteur privé des médias en Chine (Phoenix TV émet en mandarin de Hongkong mais est « fabriquée » en Chine), a pour sa part fait ses armes à la radio chinoise, où il couvrait les affaires militaires. Il est membre permanent de la Conférence consultative du peuple. « Ce genre de plate-forme est pour moi l’occasion d’expliquer mon opinion et de pousser à l’ouverture des médias en Chine », nous dit-il de Hongkong. a B. Pe.

A

te depuis 1996, va crisper l’entrepreneur chinois. Agé de 41 ans, l’ancien directeur financier de Danone est l’homme qui monte au sein du groupe. Ce financier au profil de jeune loup exaspère le patron de Wahaha. « Simon connaissait l’Asie et notre culture. On pouvait discuter avec lui. Emmanuel Faber pourrait être mon fils, et ne me respecte pas. J’ai commencé à travailler à 17 ans, il n’était pas né », s’emporte Zong. « L’affaire s’inscrit aussi dans un contexte de protectionnisme croissant en Chine contre les groupes étrangers », estime Cédric Lecasble, analyste chez Kepler Equities. Selon lui, les Jeux olympiques de Pékin pourraient faciliter le règlement du conflit en amenant les autorités à intervenir. Peut-être. Mais « les rôles ont évolué dans le partenariat. Les Chinois sont désormais capables de faire sans Danone », explique un autre analyste. Pas l’inverse. « Les distributeurs savent que, sans moi, ils ne pourront jamais gagner autant d’argent », lance M. Zong en guise de défi. a Laetitia Clavreul et Brice Pedroletti (à Shanghaï)

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logique des affaires dans un pays qui se transforme, mais le phénomène de ces fabrications parallèles s’était très fortement accéléré », dit M. Faber. L’enjeu est de taille pour Danone. L’eau Wahaha est devenue la quatrième marque du groupe français aux côtés de Lu, Evian et Danone. Ses ventes ont été multipliées par quinze en onze ans. Elle représente 8,5 % du chiffre d’affaires mondial de Danone (14 milliards d’euros au total). Pour Zong, peu familier des subtilités du contrôle de gestion, la crise de confiance remonte à l’année 2000 : l’entrepreneur revient sur le cas Robust, un concurrent chinois dont Danone prend alors le contrôle. Il estime que Danone a tenté de « limiter le développement de Wahaha » et l’a forcé à partager son savoir-faire avec Robust. A ses yeux, Danone a poursuivi ses aventures extraconjugales en prenant le contrôle de quatre sociétés chinoises, dont une de jus de fruits, Huiyan, en 2006. En 2005, l’arrivée de M. Faber à la tête de la division Asie-Pacifique de Danone, en remplacement de Simon Israël, en pos-

le français n’est pas en phase avec la cadence du marché chinois, juge-t-il. « Il faut réagir beaucoup plus vite aux opportunités », nous raconte Zong, qui lui les saisit, passant outre aux procédures trop lourdes. Il dit aujourd’hui qu’il a pris tous les risques.

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Royaume-Uni Trois des huit suspects dans l’affaire des attentats ratés travaillaient à l’hôpital de la ville écossaise

A Glasgow, état d’alerte et enquête sur les médecins islamistes interdits près de lieux sensibles. Les innombrables caméras disséminées dans issimulés derrière des bâches, des la ville épient les mouvements suspects. Les services écossais ont reçu du Home ouvriers s’activent sur la façade noircie de l’aéroport de Glasgow. Office l’autorisation d’appliquer la secLes hommes démolissent les parois calci- tion 44 de la loi antiterroriste de 2000. nées et démontent certaines parties Les forces de l’ordre peuvent désormais métalliques qui ont été tordues par la cha- interpeller et fouiller les individus et les leur. Une vague odeur d’essence brûlée voitures à tout moment, sans qu’il y ait plane encore dans l’air. Elle remet en « suspicion raisonnable », comme l’exige mémoire les images de l’attentat survenu le droit commun anglais. Elles peuvent rechercher « tout objet qui poursamedi 30 juin : la Jeep Cherorait être en rapport avec une kee en flammes et la torche Quelques actes entreprise terroriste ». La mesuhumaine qui s’en extirpe. Dans d’hostilité envers re est en vigueur pour une le hall des départs, bondé en ce les musulmans durée indéterminée. début des vacances, on mesure ont été observés Au Royal Alexandra Hospimieux le carnage qu’aurait de façon isolée tal de Paisley, dans la banlieue occasionné l’explosion des bouà travers l’Ecosse de Glasgow, les policiers garteilles de gaz. dent chaque entrée, y compris L’attentat a échoué, mais en partie seulement : le message a porté, celle des urgences. Ils sont encore plus même sans son cortège de morts. Glas- nombreux à l’intérieur et continuent de gow sait désormais qu’elle est une cible et fouiller les lieux. Dans cet hôpital, traqu’elle devra vivre avec cet impondérable. vaillaient trois des huit personnes arrêLa nomination de Gordon Brown, un pre- tées. Parmi elles, un des présumés auteurs mier ministre d’origine écossaise, lui a de l’attentat-suicide, l’Irakien Bilal Abdulconféré la valeur symbolique qu’affection- lah, arrivé au Royaume-Uni en août 2006. Ce dernier aurait utilisé les ordinateurs de nent les terroristes. La cité est aujourd’hui sous tension, l’hôpital pour visiter des sites Internet islamême si les habitants affectent de n’en mistes. Lundi, les policiers ont procédé à l’exrien laisser paraître. Les forces de police restent en état d’alerte maximum. Elles plosion contrôlée d’un colis suspect dans sont omniprésentes dans les rues, et plus les étages et de deux voitures sur le parencore à l’aéroport ou à la gare centrale. king, véhicules qui auraient appartenu à Des parkings et certains accès ont été des membres du groupe démantelé. MarGLASGOW

ENVOYÉ SPÉCIAL

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CHRONOLOGIE 7 juillet 2005 : quatre kamikazes britanniques musulmans se font exploser dans les transports en commun de Londres, tuant 52 personnes et en blessant 700 autres. 21 juillet 2005 : la police britannique annonce que quatre hommes ont cherché à réaliser une nouvelle série d’attentats dans les transports londoniens. 10 août 2006 : un projet d’attentat visant des avions de ligne entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est déjoué par la police britannique. 29 juin 2007 : deux voitures piégées dont les mises à feu n’ont pas fonctionné sont découvertes dans le centre de Londres, à Haymarket. Le nouveau premier ministre, Gordon Brown, appelle les Britanniques à « rester vigilants », soulignant que le pays est confronté à « une menace terroriste constante et grave ». 30 juin : une voiture percute le principal terminal de l’aéroport de Glasgow et s’enflamme sans faire de mort. Le niveau d’alerte terroriste est au maximum.

La police médico-légale écossaise déplace et inspecte une voiture garée devant la mosquée Masjid Noor, mardi 3 juillet à Glasgow. Plus tôt dans la journée, les policiers avaient neutralisé un véhicule piégé sur le parking de ce même bâtiment. ANDREW MILLIGAN/AP di 3 juillet au matin, ils ont neutralisé une autre voiture, semble-t-il abandonnée par un complice, cette fois sur le parking de la mosquée Masjid Noor, dans le quartier de Pollockshields. Depuis samedi, les 35 000 musulmans de Glasgow recherchent la discrétion. Les ombres recouvertes de burqas se sont effacées des trottoirs. A Pollockshields, où vit une majorité de Pakistanais, les habitants fuient les questions. A l’heure de la sortie des élèves, les enseignants de la madrasa Zia-Ul-Quran éconduisent poliment. A la mosquée Masjid Noor, les hommes éludent. « Ce qui est arrivé n’est pas bon pour nous, mais nous essayons de vivre normale-

Les Britanniques s’interrogent sur les procédures de certification des médecins étrangers LONDRES CORRESPONDANT

Aucun des huit suspects arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les attentats déjoués de Londres et Glasgow n’était surveillé par la police au moment où ceux-ci ont eu lieu ou n’avait été au préalable au centre d’une investigation antiterroriste. Mais certains détails concernant plusieurs d’entre eux se trouvaient dans les banques de données du MI 5, les services de sécurité intérieure, à cause des liens supposés qu’ils entretenaient avec d’autres personnes ayant fait l’objet d’une surveillance. La police britannique semble avoir achevé la première phase de son enquête, celle où elle recherchait activement d’éventuels complices susceptibles de commettre un nouvel attentat. Cette crainte avait entraîné le déclenchement de l’alerte de sécurité maximale, qui implique l’imminence d’un acte terroriste. Les

autorités envisagent de ramener rapidement l’alerte à son niveau antérieur. Les huit suspects détenus, dont celui arrêté en Australie – Mohamed Haneef –, appartiennent au milieu médical britannique : sept médecins et une laborantine. Tous étaient entrés légalement en Grande-Bretagne. Parmi eux, deux venaient de Jordanie, deux d’Arabie saoudite, deux d’Inde et un d’Irak. Le Conseil musulman condamne Leur arrestation attire l’attention sur les procédures de certification des médecins étrangers travaillant dans le système de santé britannique, où ils représentent près de la moitié des praticiens, 128 000 sur 277 000. Quelque 27 000 ont été formés en Inde, 2 000 en Irak et près de 200 en Jordanie. Le manque de praticiens était si grave il y a quelques années que les médecins étrangers n’avaient pas besoin de demander un permis de travail

JUSTICE INTERNATIONALE RWANDA

Le TPIR demande à la France d’arrêter et de juger deux Rwandais, un prêtre et un ex-préfet, accusés de génocide LA HAYE CORRESPONDANCE

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a adressé, le 21 juin, des mandats d’arrêt à la France à l’encontre du prêtre Wenceslas Munyeshyaka et de l’ancien préfet Laurent Bucyibaruta, deux responsables rwandais vivant en France, accusés de génocide et de crimes contre l’humanité. Les mandats n’ont pas encore été exécutés par les autorités françaises. Un délai qualifié, mercredi 4 juillet, de « normal » au ministère français de la justice, où on assure qu’« il n’y a pas d’inaction de la France ». Le procureur du tribunal, Hassan Bubacar Jallow, a en outre demandé aux juges du TPIR de renvoyer les deux affaires devant les juridictions françaises. Sommé par l’ONU de clore ses portes en 2010, le tribunal basé à Arusha (Tanzanie) a décidé de transférer des dossiers vers des pays tiers.

ment, explique Khaliq Ansari, le secrétaire général de la mosquée. Notre communauté locale n’a rien à voir avec ce qui s’est passé. Ces gens venaient de l’étranger. Un homme doit se dévouer aux règles de l’islam, tout faire pour devenir un bon musulman. Mais ce qu’ils ont fait n’a rien à voir avec la religion. » Quelques actes d’hostilité envers les musulmans ont été observés de façon isolée à travers l’Ecosse. Des graffitis vengeurs sont apparus à Edimbourg. A Bathgate, un cocktail Molotov a été lancé contre une mosquée. Une réunion intercommunautaire a été convoquée autour du premier ministre d’Ecosse, l’indépen-

Paris en avait accepté le principe, en juillet 2006. Le prêtre et l’ancien préfet font l’objet d’instructions ouvertes en France. Des plaintes ont été déposées contre eux depuis plus de dix ans. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait d’ailleurs condamné Paris pour la lenteur de ses procédures, alimentant les suspicions de Kigali, qui l’accuse de participation active dans le génocide rwandais de 1994 et de protéger les « génocidaires » sur son territoire. « Conflit diplomatique » « Nous sommes contre le transfert de dossiers vers la France. On ne peut être à la fois juge et partie », estime aujourd’hui le représentant du Rwanda auprès du TPIR, Aloys Mutabingwa. Le dossier ouvert contre les deux hommes vient alimenter la bataille diplomaticojudiciaire que se livrent Paris et Kigali. Elle avait abouti, en novembre 2006, à la ruptu-

re, par le Rwanda, des relations diplomatiques entre les deux pays. « Dans cette affaire, ce sont les victimes qui trinquent », remarque Me William Bourdon, avocat des parties civiles dans l’affaire engagée contre Wenceslas Munyeshyaka. « Il y a une nouvelle manipulation des conséquences judiciaires du génocide, que Kigali renvoie par un effet de boomerang à la figure de la France, ditil. Mais ce n’est pas parce qu’il y a un conflit diplomatique entre deux pays que les procédures judiciaires doivent être suspendues, au contraire. Après dix ans d’atermoiements, il est temps d’avancer. » Dans un premier temps, le TPIR avait refusé de poursuivre les deux hommes considérés comme des exécutants du génocide mais non comme des planificateurs. Le tribunal n’a émis ses mandats d’arrêt que deux ans après les avoir mis en accusation. a Stéphanie Maupas

pour pouvoir exercer au Royaume-Uni. La hausse récente du nombre de médecins britanniques a entraîné un durcissement des procédures concernant les étrangers, désormais soumis à l’obtention d’un permis de travail, qui suppose une série de vérifications, notamment des casiers judiciaires. Le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), la principale organisation musulmane du pays, a fermement condamné les attentats manqués. « Ceux qui cherchent à tuer ou blesser des innocents sont nos ennemis à tous », a déclaré M. Abdul Bari, secrétaire général du MCB. Dans un témoignage recueilli par la BBC, un ami de l’Irakien Bilal Abdulla, un des deux auteurs de l’attaque contre l’aéroport de Glasgow, a raconté que ce dernier lui avait dit nourrir de la haine à l’encontre à la fois de l’Occident et de la communauté chiite dans son pays. a Jean-Pierre Langellier

dantiste Alex Salmond, et des appels au calme ont été relayés par les dignitaires des différentes religions. Durant cette période difficile, la ville s’est tout de même trouvé un héros en la personne de John Smeaton, un blondinet aux traits carrés. Le bagagiste a aidé un policier, au milieu des flammes, à maîtriser les deux auteurs de l’attentat. Un site Internet a été ouvert à son nom. Il croule sous les messages de sympathie. La presse écossaise milite pour qu’une décoration lui soit rapidement décernée. Glasgow aurait bien besoin d’une bonne nouvelle. a Benoît Hopquin

Un docteur indien détenu et interrogé en Australie En Australie, la police continuait, mercredi 4 juillet, d’interroger Mohamed Haneef, un médecin indien, dans le cadre de l’enquête sur les attentats ratés en Grande-Bretagne. L’homme, âgé de 27 ans, n’a pas été inculpé, mais, en vertu des lois antiterroristes de 2004, sa détention a été prolongée d’au moins 48 heures. Mohamed Haneef avait été arrêté lundi à l’aéroport de Brisbane alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour l’Inde. Il aurait récemment été en contact avec l’un des suspects arrêtés en Grande-Bretagne. Mick Keelty, le chef de la police fédérale australienne, a déclaré que l’homme est « suspecté d’être lié à un groupe terroriste ». La police a procédé à des fouilles dans son appartement de Southport, ainsi qu’à l’hôpital de la Gold Coast, où il était en poste. Le premier ministre australien, John Howard, a rappelé que le docteur Haneef devait bénéficier de la présomption d’innocence. Aucune demande officielle d’extradition n’a été formulée par la Grande-Bretagne. – (Corresp.)

JUSTICE INTERNATIONALE

UNION AFRICAINE

Charles Taylor comparaît pour la première fois devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone

Pas d’accord sur les « Etats-Unis d’Afrique » au sommet de l’UA

Charles Taylor, ancien chef d’Etat du Liberia, a comparu pour la première fois, mardi 3 juillet, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), délocalisé à La Haye. Il doit y être jugé pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre, assassinats, violences sexuelles, traitements cruels, enlèvements, travail forcé et pillage » commis en Sierra Leone entre 1997 et 2002. M. Taylor avait boycotté son procès ouvert le 4 juin, invoquant la faiblesse des moyens accordés à sa défense. Des rapports de l’ONU affirment cependant qu’il aurait investi au Liberia et aurait détenu une importante somme d’argent lors de son arrestation. Selon le président du TSSL, George Gelaga King, l’accusé a « obtenu ce qu’il demandait » : les ressources mises à sa disposition passeront de 45 000 à 70 000 dollars (51 000 euros) par mois. « Je suis sûr qu’il comparaîtra [lors de la prochaine audience fixée le 20 août] parce que, d’ici là, un avocat, probablement de son choix, aura été assigné à son cas », a précisé le magistrat. – (AFP.)

LA HAYE.

ACCRA. Le sommet de l’Union africaine (UA) consacré à l’intégration du continent, s’est conclu, mardi 3 juillet à Accra (Ghana), sans accord sur un calendrier pour l’établissement d’un gouvernement continental. Les 53 responsables africains se sont montrés divisés sur le projet de création des « Etats-Unis d’Afrique » avancé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Il s’agissait de créer un gouvernement africain de 15 ministres dès le 1er janvier 2008. Le projet a été renvoyé devant quatre commissions dont les conclusions seront présentées devant un comité de chefs d’Etat « qui fera les recommandations appropriées à la prochaine session ordinaire », a déclaré le Ghanéen John Kufuor, président en exercice de l’UA. Présent à Accra, le premier ministre portugais Jose Socrates, dont le pays vient de prendre la présidence de l’Union européenne, a appelé au lancement d’un « nouveau partenariat » entre l’Europe et l’Afrique à l’occasion du sommet UE-Afrique prévu les 8 et 9 décembre à Lisbonne. – (AFP.)

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Le journaliste Alan Johnston libéré à Gaza grâce aux pressions du Hamas L’ex-premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh « espère » que le caporal israélien Gilad Shalit, également détenu à Gaza, pourra être libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers JÉRUSALEM CORRESPONDANT

nlevé le 12 mars, Alan Johnston, correspondant de la BBC dans la bande de Gaza, a été relâché dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 juillet après 113 jours de séquestration. Sa libération a été précédée d’un échange de prisonniers entre le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et l’Armée de l’Islam, l’organisation qui avait revendiqué son rapt. Ces derniers jours, les deux camps se sont livrés à des enlèvements, le Hamas voulant mettre la pression pour qu’Alan Johnston soit libéré. Mardi, la Force exécutive du Hamas a encerclé le quartier Sabra dans le sud de la ville de Gaza. Ismaïl Haniyeh, l’ancien premier ministre du gouvernement d’union nationale palestinien, a expliqué : « Nous ne céderons pas jusqu’à ce que ce dossier soit clos. » Suite à la détermination du Hamas d’apparaître aux yeux du monde comme le restaurateur de l’ordre dans la bande de Gaza, dont il a pris le contrôle le 15 juin, un accord a été conclu avec les ravisseurs. Alan Johnston a été remis au Hamas peu avant trois heures du matin. Le journaliste, âgé de 45 ans, a rendu hommage à ses libérateurs. « Sans les pressions vraiment fortes du Hamas, je serai resté [détenu] pour longtemps », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse improvisée. Amaigri, pâle et les traits tirés, ce journaliste qui, pendant trois ans, a couvert les événements de la bande de Gaza, a déclaré : « Je ne savais

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pas comment tout cela allait se terminer. prix à payer était trop élevé. Les trois La tension psychologique était énorme. J’ai groupes armés qui déclarent le détenir rêvé maintes fois que j’étais libre et je me ont exigé l’élargissement d’environ 1 400 réveillais toujours dans cette pièce. Je n’en prisonniers sur les 11 000 actuellement reviens pas d’être libre. C’est tout simple- détenus en Israël. « La balle est dans le ment quelque chose de fantastique que la camp israélien », a conclu M. Haniyeh. L’Armée de l’Islam est l’une de ces trois liberté. » Alan Johnston a expliqué avoir été organisations. Elle est l’émanation d’un enchaîné pendant 24 heures, changé de puissant clan familial, les Doughmouch, cellule deux fois, frappé peu avant sa libé- qui contrôle tout un secteur de la ville de ration et que sa vie avait été « menacée à Gaza. En échange de la libération d’Alan plusieurs reprises ». Le 24 juin, il était apparu dans une vidéo, ceinturé d’explo- Johnston, l’Armée de l’Islam exigeait celsifs, implorant d’éventuels sauveteurs de le de Sajida Rishawi, une Irakienne ne pas utiliser la force. Une autre fois, ses condamnée à mort en Jordanie pour des ravisseurs l’ont menacé de « l’égorger attentats-suicides commis à Amman en comme un mouton » si quoi que ce soit novembre 2005 ; de Mohammad était tenté pour le libérer. « Ces seize Al-Maqdissi, un proche d’Al-Qaida égalesemaines ont été les pires de ma vie, a racon- ment détenu en Jordanie ; et d’Abou Qatada, incarcéré en Angleterté Alan Johnston. C’est comme re et considéré comme l’un des être enterré vivant, coupé du « Ces seize représentants d’Al-Qaida en monde. » Seul contact avec l’exsemaines ont été Europe. Ainsi, sans doute, térieur, une radio qui lui a perles pires de ma qu’une somme d’argent. mis de suivre l’actualité. « J’ai vie. C’est comme Aucune de ces conditions pu sentir que le peuple palestiêtre enterré n’aurait été remplie, selon nien considérait ma détention vivant » Mahmoud Zahar, ancien comme injuste, a-t-il fait remarministre des affaires étrangèquer, et quels ont été les soutiens res : « Nous ne travaillons pas pour mettre fin à ma déten- Alan Johnston pour recevoir des faveurs du goution. » Le dirigeant du Hamas lui a remis un vernement britannique. Nous l’avons fait drapeau palestinien dont il lui a drapé les pour des raisons humanitaires et réaliser épaules et une boîte décorée de la mos- l’objectif du gouvernement qui est la sécuriquée Al-Aqsa à Jérusalem. « Nous som- té pour tous. » Selon plusieurs hauts responsables du mes très heureux qu’Alan soit libre, a dit M. Haniyeh. Nous avons fait de gros efforts Hamas, les ravisseurs d’Alan Johnston ces derniers jours pour le faire libérer. » ne seront pas traduits en justice. Cela fait « Il est un ami du peuple palestinien. Il est sans doute partie de l’accord passé avec contre l’occupation, a-t-il ajouté, souli- l’Armée de l’Islam. Alan Johnston a quitgnant : « Nous espérons que la captivité de té la bande de Gaza mercredi matin dans Gilad Shalit prendra fin avec un bon un cortège officiel et devait arriver à Lonaccord qui permettra la libération de nos dres au cours de la journée. Comme on détenus en Israël. » Le caporal israélien lui demandait s’il allait revenir à Gaza, il Shalit a été enlevé le 25 juin 2006. Toutes a répondu : « Je crois que j’ai besoin d’un les tractations pour le libérer ont échoué, break. » a les autorités israéliennes estimant que le Michel Bôle-Richard

BRÉSIL INSÉCURITÉ

Le président Lula débloque 1,25 milliard d’euros pour les favelas de Rio LE DÉBLOCAGE de 1,25 milliard d’euros pour l’urbanisation des bidonvilles de l’Etat de Rio de Janeiro a été salué, mardi 3 juillet, par les organisations non gouvernementales en contact avec la population locale. Le financement, destiné à l’ouverture de routes goudronnées et de réseaux d’égouts, la construction de crèches, de logements et d’équipements urbains, a été annoncé, lundi, par le président Luiz Inacio Lula da Silva (Parti des travailleurs, PT, gauche) et le gouverneur Sergio Cabral (Parti du mouvement démocratique brésilien, PMDB, centre). « C’est une annonce très positive, car Rio a besoin d’investissement social pour contrecarrer l’emprise des trafiquants de drogue », confie Silvia Ramos, responsable du Centre d’études sur la sécurité publique et la citoyenneté, à l’université privée CandidoMendes. « Au Complexo do Alemao, nous formons des dirigeants communautaires, explique-t-elle. Jusqu’à présent, la politique de sécurité publique s’est limitée à des opérations de police musclées, peu efficaces en termes de confiscation d’armes et très coûteuses en vies humaines. » Depuis deux mois, les incursions des forces de l’ordre ont ainsi provoqué la mort d’une cinquantaine de personnes. Les autorités de l’Etat de Rio ont mobilisé jusqu’à 1 250 membres de la police militaire (gendarmerie), soutenus par 250 éléments de la nouvelle force de sécurité fédérale, un corps d’élite. Fin juin, une opération de police dans l’ensemble des favelas (bidonvilles) du Complexo do Alemao, bastion du gang Comando Vermelho (commando rouge), a provoqué la mort de 19 personnes. Selon le président de la commission des droits de l’homme de l’Assemblée de Rio, le député Alessandro Molon (PT), les registres de l’Institut de médecine légale indiquent que trois d’entre eux ont été tués d’une balle dans la nuque et que cinq autres l’ont été à une très courte dis-

tance. Human Rights Watch (HRW) et d’autres ONG ont demandé l’ouverture d’une enquête. Silvia Ramos ne croit pas que des innocents aient été tués au cours de l’opération, mais juge plausibles les exécutions sommaires. « La police fait des incursions ponctuelles, mais ne contrôle pas le terrain, estime-t-elle. Une ambulance ne peut pas y entrer faute d’accès asphalté. Il est question de construire un funiculaire comme celui qui a relié les bidonvilles des hauteurs de Medellin [en Colombie] à la ville. » Le maire de Rio, Cesar Maia (droite), s’inspire de l’expérience de la Colombie face au fléau du narcotrafic. « La police de Rio n’est pas équipée, n’est pas motivée et sa conduite n’est pas irréprochable, a-t-il déclaré. La reconstruction de la police est nécessaire. » Un pacte tacite Le nouveau secrétaire à la sécurité de l’Etat de Rio, José Mariano Beltrame, un ex-officier de la police fédérale originaire du Rio Grande do Sul, a suscité un scandale en suggérant que la police et les trafiquants étaient liés auparavant par un pacte tacite de non-agression. Les précédents gouverneurs, Rosinha Matheus et son époux Anthony Garotinho (PMDB), deux populistes évangéliques, avaient de mauvais rapports avec le gouvernement fédéral, ce qui a contribué à aggraver l’insécurité à Rio. En revanche, l’actuel gouverneur, Sergio Cabral, est un allié de Brasilia. « Nous voulons concurrencer le crime organisé en améliorant les conditions de vie des pauvres, a déclaré le président Lula. La majorité des habitants des favelas sont des gens honnêtes, des travailleurs. » Rio de Janeiro doit accueillir, du 13 au 29 juillet, 14 000 athlètes des Jeux panaméricains. Pour éviter des incidents, 18 000 agents de police seront déployés, dont 6 000 de la force fédérale. a Paulo A. Paranagua

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Au Pakistan, les islamistes retranchés dans la mosquée Rouge commencent à se rendre Les affrontements ont éclaté, mardi, après que la police a lancé plusieurs salves de gaz lacrymogènes afin de riposter à des étudiants armés de bâtons, accompagnés de jeunes étudiantes vêtues de la burqa, qui s’en étaient pris à des policiers et s’étaient saisis de leurs armes. Alors que la population fuyait les quartiers commerçants de la capitale, des étues forces de sécurité pakistanaises diants, protégés par des barricades et par assiégeaient toujours, mercredi des sacs de sable, ont échangé des tirs 4 juillet à Islamabad, la mosquée avec les forces de l’ordre au cri de « djiLal (ou mosquée Rouge) au lendemain had ! djihad ! ». « Le sang de nos martyrs ne sera pas verd’affrontements qui ont fait seize morts – dont un journaliste cameraman – et envi- sé en vain. Nous sommes prêts pour des attaron 150 blessés. Des centaines de soldats, ques-suicides », a déclaré par hautparamilitaires et policiers, aidés de véhi- parleur un mollah. « Notre guerre sainte cules blindés, encerclaient ce sanctuaire se poursuivra jusqu’à ce que la charia [loi d’islamistes radicaux, où plusieurs dizai- islamique] soit appliquée dans tout le nes d’élèves de madrasa (école islami- pays », ajoutait-il. Plus tard, les étudiants ont incendié ques) armés sont retranchés, alors que le un bâtiment du ministère de gouvernement pakistanais l’environnement. Une forte sommait les dirigeants de la « Notre guerre explosion a été entendue, vraimosquée de se rendre. Vers sainte se semblablement en relation 14 heures (heure locale), des poursuivra avec les incendies. Les échangroupes d’islamistes commenjusqu'à ce que ges de tirs se sont poursuivis çaient à se rendre, a-t-on la charia soit dans l’après-midi. appris de source officielle. appliquée dans Ces violences surviennent Le couvre-feu a été décrété tout le pays », après des mois de tension autour de la mosquée. Selon le annonce autour de la mosquée Rouge secrétaire pakistanais à l’inforun mollah par dont les chefs n’ont cessé de mation, Anwar Mehmood, les haut-parleur défier l’autorité du président femmes et les enfants ont quitté pakistanais, Pervez Musharles deux madrasas liées à la mosquée. « Des efforts sont déployés pour raf. Le 23 juin, ils ont enlevé plusieurs contraindre [les hommes retranchés] de se civils chinois et pakistanais lors d’une campagne de moralisation. A la mi-mai, rendre sans violences », a-t-il précisé. Abdul Rashid Ghazi, l’un des deux frè- ils avaient pris en otages des policiers res qui dirigent la mosquée, a déclaré pour exiger la libération d’étudiants accepter une reddition conditionnelle. détenus par les autorités. Le 6 avril, ils « Nous sommes prêts à déposer les armes si s’étaient livrés à un autodafé à l’exténous avons des garanties écrites que [les for- rieur de la mosquée en brûlant des DVD, ces de sécurité] n’attaqueront pas et qu’ils cassettes vidéo et magnétoscope, qui ne lanceront pas d’opération. » Il a démenti représentent à leurs yeux le « vice ». Depuis janvier, une vingtaine d’agents la présence de kamikazes à l’intérieur de la mosquée. Il a assuré que les étudiants isla- de sécurité avaient été placés aux abords mistes retranchés dans la mosquée de la mosquée, après l’attaque par les étuavaient suffisamment de vivres pour tenir diants d’une bibliothèque publique pour enfants. – (AFP.) a « aussi longtemps qu’Allah le voudra ».

Des étudiantes islamistes portent un enfant blessé, enveloppé dans un vêtement, lors des affrontements qui ont opposé les radicaux de la mosquée Lal et les forces de l’ordre, mardi 3 juillet à Islamabad. ASIF HASSAN/AFP

AFGHANISTAN DIPLOMATIE

MAROC RAPPORT DU COMITÉ DE PROTECTION DES JOURNALISTES

Des affrontements armés autour du sanctuaire islamiste au cœur de la capitale ont fait seize morts et cent cinquante blessés. La mosquée Lal illustre la « talibanisation » de la société

CORRESPONDANCE

Sous pression après ses remarques sur les bombardements atomiques de 1945, le ministre japonais de la défense a décidé de quitter son poste. Mardi 3 juillet, à moins d’un mois d’importantes élections sénatoriales, Fumio Kyuma a présenté sa démission au premier ministre Shinzo Abe, qui l’a acceptée. Il a été remplacé par Yuriko Koike, conseillère spéciale du chef de gouvernement sur la sécurité nationale. Le départ de M. Kyuma est intervenu trois jours après ses déclarations sur les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Samedi 30 juin, il avait déclaré qu’elles « ne pouvaient être évitées ». Ces propos avaient suscité une vague d’indignation des associations de victimes et de la classe politique dans son ensemble. Shinzo Abe lui-même était intervenu, reprochant à son ministre d’avoir inutilement provoqué un grave malentendu dans la population. Les excuses de M. Kyuma et l’adresse du premier ministre devaient mettre un terme à l’affaire. Mais la persistance des critiques et des pressions, notamment de la part du parti Komei, semble avoir décidé le ministre de la défense à présenter sa démission et convaincu M. Abe de l’accepter.

Double langage Si la presse écrite marocaine a fait de grandes avancées depuis les années 1990 et se range encore aujourd’hui parmi les plus critiques du monde arabe, reconnaît le CPJ, la liberté de la presse dans le royaume « a régressé notablement » au cours de ces dernières années. Deux publications, Le Journal hebdomadaire et Tel Quel, font particulièrement les frais de ce tour de vis. Le CPJ dénonce le double langage des autorités marocaines, qui, en public, « se disent favorables à une presse libre » et, en privé, comptent « sur un système feutré » de contrôle judiciaire et financier pour continuer à « tenir sous surveillance les journalistes entreprenants ». a

Elections sénatoriales le 29 juillet Le parti Komei, vitrine politique de la secte bouddhiste Soka Gakkai, est le partenaire du Parti libéral démocrate (PLD) au sein de la coalition au pouvoir. Les deux formations sont en campagne pour les élections sénatoriales du 29 juillet. Le gouvernement Abe, qui souffre d’une cote de popularité très basse – autour de 30 %, selon les dernières enquêtes –, compte sur les capacités de mobilisation des militants de la Soka Gakkai pour éviter une déroute. Mardi, Toshiko Hamayotsu, haut responsable du parti Komei, a demandé le départ volontaire du ministre de la défense. La Soka Gakkai, elle, signalait que ses membres pourraient ne pas se mobiliser pour les élections si M. Kyuma restait en poste. Le même jour, l’assemblée préfectorale de Nagasaki, ville natale et fief électoral de M. Kyuma, a adopté une résolution soulignant le caractère inacceptable des propos du ministre. A Tokyo, les partis de l’opposition menaçaient de déposer, à la Chambre basse, un texte appelant à sa démission. Depuis son entrée en fonctions en septembre 2006, le gouvernement doit faire face à de multiples affaires, l’une des plus récentes ayant été le suicide, le 28 mai, du ministre de l’agriculture, Toshikatsu Matsuoka. Fumio Kyuma s’est lui aussi distingué en critiquant l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, une opération pourtant appuyée par Tokyo. Pour redorer l’image du cabinet, Shinzo Abe a choisi, mi-juin, de prolonger la session parlementaire et de faire adopter des textes populaires. La nomination de Yuriko Koike est une nouvelle tentative de restaurer son crédit. Ministre de l’ancien chef de gouvernement Junichiro Koizumi, elle est, à 54 ans, la première femme à accéder à la tête de l’administration de la défense. Elle a promis de « s’assurer que le Japon continuera à jouer un rôle leader pour mener le monde au désarmement nucléaire ». a

Florence Beaugé

Philippe Mesmer

La conférence de Rome dominée La liberté de la presse marocaine est par la question des civils afghans tués en « régression notable », selon le CPJ a souligné que les victimes civiles, « mêmes si elles sont accidentelles, renforcent nos ennemis et minent nos efforts ». Environ 600 civils ont été tués depuis le début de l’année, un chiffre en nette augmentation par rapport à 2006, année qui, avec plus de 1 000 morts civils, avait été la plus meurtrière depuis la chute des talibans en 2001. Alors que le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a rappelé que « la crédibilité de l’OTAN et la capacité de l’ONU d’accompagner le processus de reconstruction des institutions » sont en jeu en Afghanistan, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer, a insisté sur la différence entre les « bavures » des soldats alliés et l’attitude des talibans : « Nous ne tuons pas des civils délibérément ; ils décapitent des gens, brûlent des écoles, tuent des femmes et des enfants. » La recrudescence des victimes civiles renforce fortement les sentiments d’hostilité des Afghans envers les forces de l’OTAN. – (AFP, AP, Reuters.)

appel d’offres - avis d’enquête 47, rue Louis Blanc - 92984 La Défense Cedex Tél. 01 49 04 01 81 - Fax. 01 49 04 01 80 - www.osp.fr

Avis d’appel d’offres L’association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, administrée par les partenaires sociaux et associatifs lance un appel d’offres pour la mise en œuvre et l’exploitation d’une plateforme de traitement des demandes de financement et d’accueil téléphonique. Territoire : France Métropolitaine. Date de début du marché : 1er décembre 2007 Date de fin du marché : 31 novembre 2011. Montant global du marché : environ 4 Md Date de clôture des dépôts d’offres : 28 août 2007. Dossier de consultation à télécharger sur le site

La démission du ministre de la défense fragilise encore plus le gouvernement Abe TOKYO

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SI L’ORDRE du jour de la conférence sur l’Afghanistan – la reconstruction du système judiciaire –, qui s’est achevée, mardi 3 juillet, à Rome, a été respecté, les débats auront été dominés par la polémique sur le nombre croissant des victimes civiles occasionnées par les combats, et notamment par les bombardements de l’OTAN. Le président afghan, Hamid Karzaï, a remercié la communauté internationale pour son aide d’environ 360 millions de dollars (265 millions d’euros) destinée au « renforcement » du système judiciaire, une priorité dans ce pays de 30 millions d’habitants qui ne compte que 223 avocats enregistrés, et où 70 % de la population carcérale est en attente d’un procès. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a dénoncé l’augmentation des victimes civiles qui, a-t-il indiqué, « ne sont pas acceptables ». Tout en admettant que l’insurrection des talibans « menace les fondations mêmes de l’Afghanistan » et qu’elle « doit être vaincue », il

JAPON

DANS un rapport intitulé « Un Maroc de façade », publié mardi 3 juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisation non gouvernementale basée à New York, accuse les autorités marocaines d’exercer des pressions « imprévisibles et de plus en plus sophistiquées » sur les journalistes marocains. Depuis 2005, souligne le CPJ, au moins cinq journalistes ont été frappés par des amendes disproportionnées. Cinq se sont vu infliger des peines de prison avec sursis, et un a été frappé de l’interdiction pure et simple d’exercer son métier. Cette situation conduit un nombre grandissant de journalistes marocains à pratiquer l’autocensure. Le pouvoir marocain ne réprime pas de façon frontale comme le font d’autres pays arabes, souligne le CPJ, mais préfère s’appuyer sur une instrumentalisation de la justice, ou exercer des pressions sur la manne publicitaire distribuée (ou retirée) aux journaux en fonction de leur degré d’allégeance. Il organise également, via les médias d’Etat, des campa-

gnes de dénigrement des voix indépendantes ou critiques à l’égard de la monarchie ou de la question du Sahara occidental. Il lui arrive aussi d’orchestrer des « manifestations » contre des journaux connus pour leur franc-parler.

ÉTATS-UNIS - IRAK

ÉTATS-UNIS - FRANCE

Un soldat américain risque la peine de mort

Sondage : légère amélioration de l’image des deux pays

WASHINGTON. Le procureur fédéral chargé des poursuites contre Steven Green, un soldat de 22 ans, accusé d’avoir violé et tué une adolescente irakienne après avoir assassiné sa famille en 2006 à Mahmoudiya, au sud de Bagdad, a annoncé, mardi 3 juillet, qu’il requerrait la peine capitale. C’est la première fois que la peine de mort est réclamée contre un soldat américain pour des faits intervenus en Irak. La date du procès n’a pas encore été fixée. Deux complices de Steven Green ont été condamnés par une cour martiale à la réclusion à perpétuité. Lié à la même affaire, le procès d’un autre soldat, Jesse Spielman, qui risque la perpétuité, doit s’ouvrir le 23 juillet. – (AFP.)

Le sentiment des Français à l’égard des Etats-Unis est plutôt stable par rapport à 2005, indique un sondage réalisé à la mi-mai par la French American Foundation et paru mercredi 4 juillet. Quelque 30 % des personnes interrogées ont pour ce pays plutôt de la sympathie (31 % en 2005), 15 % plutôt de l’antipathie (17 %). 41 % des Américains disent avoir pour la France plutôt de la sympathie (35 % en 2005), 9 % plutôt de l’antipathie (25 %). Aux Etats-Unis, les plus francophiles sont les personnes à faibles revenus (51 % des Américains, dont le foyer dispose de moins de 18 350 euros de revenus annuels ont de la sympathie pour la France), les Afro-Améri-

cains (55 %) et les sympathisants démocrates (47 %). En France, les pro-américains se retrouvent surtout parmi les seniors (50 % des personnes âgées de 65 ans ou plus), les « entrepreneurs » (43 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise), les sympathisants de droite (48 %, contre 20 % des sympathisants de gauche) et les personnes les plus aisées (40 % des Français disposant de plus de 54 000 euros). COLOMBIE

Une vidéo d’otages des FARC évoque Ingrid Betancourt BOGOTA. Les Forces armées révo-

lutionnaires de Colombie (FARC) ont fait parvenir, mardi 3 juillet, une vidéo de sept militaires retenus en otages, dont on n’avait reçu aucune preuve de vie depuis quatre ans. L’un d’entre eux,

William Giovanni Dominguez, évoque la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, vue en compagnie de son amie Clara Rojas, enlevée en même temps qu’elle en 2002. M. Dominguez n’apparaît pas sur la liste des otages que les FARC veulent échanger contre les guérilleros incarcérés. Il s’agirait d’un soldat capturé au combat, dont l’armée n’avait jamais fait état. Pablo Moncayo, qui apparaît à ses côtés, est considéré comme le plus ancien otage des FARC. Il est détenu depuis décembre 1997. Les images dateraient d’octobre 2006. Elles ont été envoyées au journaliste Holman Morris, correspondant de RFI, d’Al-Jazira et de la télévision vénézuélienne Telesur. La vidéo, qui dure une heure, devait être diffusée mercredi soir 4 juillet en Colombie. – (Corresp.)

Environnement & Sciences

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L’Europe fait face à un « tourisme médical » de la reproduction Les spécialistes dénoncent l’hétérogénéité des législations sur la procréation. Certains couples stériles cherchent une aide médicale à l’étranger LYON ENVOYÉ SPÉCIAL

rente ans après la première naissance, au Royaume-Uni, d’un enfant conçu par fécondation in vitro, les spécialistes de l’assistance médicale à la procréation (AMP) dénoncent l’hétérogénéité des thérapeutiques disponibles au sein de l’Union européenne. Cette situation est, selon eux, directement à l’origine d’une nouvelle forme de « tourisme médical de la reproduction » contraire aux règles de l’éthique et de l’équité. Les principales données de ce dossier viennent d’être rendues publiques à Lyon lors de la 23e conférence de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (Eshre), qui s’est achevée le 4 juillet. « Jusqu’à présent, ces questions n’étaient traitées qu’au sein de nos comités internes, explique le professeur Paul Devroey (Université libre de Bruxelles), président de l’Eshre et vice-président du Comité national belge d’éthique. Mais il est indispensable d’exposer les divergences des pratiques en vigueur dans l’espace européen. Et tout faire, au-delà des dispositions législatives nationales, pour susciter sur ce thème l’ouverture d’un véritable débat. » Conduit à la demande de l’Eshre et de la Commission européenne par le juriste James Lawford Davis (université de Newcastle), un

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premier travail de droit comparé, dont les principales données ont été présentées à Lyon, aide à prendre la mesure du problème. Alors que la plupart des pays de l’Union européenne ont, ces deux dernières décennies, pu développer et proposer l’ensemble des techniques de l’AMP, une série d’oppositions de nature législative fait que l’Allemagne, l’Irlande et l’Italie (ainsi que la Suisse) interdisent la congélation des embryons humains obtenus après fécondation in vitro ou le diagnostic préimplantatoire (DPI), qui permet d’effectuer un tri génétique des embryons avant leur implantation utérine. Les équipes des pays qui interdisent la congélation embryonnaire ne peuvent le plus souvent pas appliquer le consensus auquel est parvenue la communauté médicale spécialiLe DPI est aujourd’hui mis en œuvre sée dans le traitement de la stérilité, qui conduit à limiter à un ou deux le nombre dans 53 centres en Europe, la plupart d’endes embryons implantés in utero, les tre eux se situant en Espagne, en Belgique, autres étant conservés dans l’azote liqui- en République tchèque, en Grèce et en Grande-Bretagne. Les responsables de 36 de. de ces centres confirment rece« On en arrive ainsi à des situavoir des patients venant de tions totalement inacceptables, « On en arrive l’étranger. La pénurie d’ovocysouligne le professeur à des situations tes disponibles pour la fécondaDevroey. Ainsi, en Italie, lorsque totalement tion in vitro conduit aussi au trois embryons sont obtenus in inacceptables » développement de ce tourisme vitro ils doivent tous être implande la procréation. Les femmes tés, ce qui fait que dans ce pays le ne pouvant procréer sans avoir nombre des naissances triples Paul Devroey recours à un don de ces cellules augmente, avec toutes les consé- président de l’Eshre sexuelles se rendent de plus en quences désastreuses que l’on connaît pour la mère et les enfants. Tou- plus fréquemment dans des centres étranjours dans ce pays, on peut faire un DPI gers qui peuvent leur en proposer, notampour des maladies génétiques graves mais ment en République tchèque, à Chypre ou les embryons porteurs des anomalies doi- en Espagne. Alors que le coût d’une fécondation in vitro est estimé à 2 500 euros, vent être implantés in utero… »

plus 1 500 euros pour un diagnostic préimplantatoire, certains spécialistes profitent de la détresse des couples pour spéculer sur ce marché. L’Agence française de la biomédecine cherche à prendre la mesure de ce phénomène. En France, ces techniques sont prises en charge par la Sécurité sociale. Mais elles sont réservées aux couples stériles composés d’un homme et d’une femme. « Les travaux d’assistance médicale à la procréation sont le fruit d’une démarche scientifique et médicale, ajoute le professeur Devroey. Une société savante comme l’Eshre n’a certes pas à s’impliquer dans les choix démocratiques d’un pays. Cela ne veut pas dire que nous devrions garder le silence sur ce qui nous apparaît comme une profonde inégalité. » a Jean-Yves Nau

Une mère fait un don d’ovocytes à sa fille stérile Une Canadienne âgée de sept ans, atteinte d’une anomalie chromosomique la condamnant à la stérilité, a fait l’objet d’un don d’ovocytes de la part de sa mère. Selon Seang Lin Tan (université McGill de Montréal), qui a procédé à la congélation des ovocytes, il s’agit d’une « première mondiale ». Si elle devait avoir recours aux ovocytes de sa mère, elle donnerait naissance à un enfant qui serait sa demi-sœur ou son demi-frère. Le comité d’éthique de l’université canadienne avait donné son accord. La mère a déclaré à la BBC ne pas vouloir « obliger [sa fille] à utiliser les ovules, mais seulement lui donner une option ».

ENVIRONNEMENT LE RÉSEAU DE MESURES D’AIRPARIF NÉGLIGE CERTAINES PARTICULES

La pollution de l’air en Ile-de-France reste une menace constante pour la santé APRÈS le métro, les aéroports. Ecologie sans frontière (ESF) devait interpeller officiellement, mercredi 4 juillet, le président d’Airparif pour qu’il exige d’Aéroports de Paris, membre du conseil d’administration de l’association, de pouvoir procéder à des mesures de pollution à l’intérieur des sites d’Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. L’organisme chargé de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France n’y est jamais parvenu. La seule enquête, qui date de 2003, avait été réalisée sur la base de capteurs placés dans les communes avoisinantes de l’aéroport du nord de la capitale. Et des niveaux de dioxyde d’azote supérieurs de 20 % à la moyenne régionale y avaient alors été relevés. ESF n’est pas seule à s’inquiéter de cette situation. Des associations de riverains de Roissy ont demandé une enquête publique à l’intérieur de la zone aéroportuaire. La direction des affaires sanitaires et sociales a accepté de la financer aux trois quarts. Sur le principe ADP, a donné son accord, mais Airparif attend toujours sa contribution pour boucler le budget de l’enquête. Cet épisode « aérien » alimente la polémique sur la mesure de la pollution, ouverte en juin par ESF avec la publication

d’une étude jugeant notoirement sousévalués les niveaux de pollution dans l’agglomération parisienne. Une polémique assez sérieuse pour que la secrétaire d’Etat à l’écologie, Nathalie KosciuskoMorizet annonce l’adoption, dès cet été, d’une circulaire fixant des seuils d’information et d’alerte sur la concentration de particules responsables de maladies respiratoires, d’allergies, voire de cancers. Les particules ciblées seraient pour l’instant les plus « grosses », les PM10, d’un diamètre inférieur à 10 microns. Budget figé Airparif a de son côté tenu, mardi 3 juillet, une conférence de presse pour défendre son travail, tout en en reconnaissant les limites fixées par un budget qui depuis dix ans n’a pas augmenté. Alors que les problèmes de pollution deviennent de plus en plus complexes, qu’il faudrait financer de nouvelles recherches et équiper les stations de mesure d’appareils plus pointus. Sur les six stations proches des grands axes de circulation, seules la moitié sont équipées de capteurs de particules. L’étude des particules ultrafines, inférieures à un micron, n’est pratiquée que de façon

expérimentale à Gennevilliers. « Ce sont pourtant les plus dangereuses pour la santé, car elles sont piégées dans les alvéoles pulmonaires », explique Henri Worthmam, chimiste à l’université de Provence. Le débat porte autant sur les émissions de polluants contrôlés que sur ceux qui ne font l’objet d’aucune réglementation, mais dont les effets ne sont pas moins nocifs. Dans la première catégorie, les seuils retenus (240 microgrammes/m3) pour déclencher une alerte à l’ozone – qui reste le problème numéro un en Ile-deFrance – sont ainsi jugés par les médecins intolérables pour la santé. Une concentration deux fois moindre est considérée comme nuisible par l’Organisation mon-

diale de la santé. Or « nous sommes en permanence à des niveaux bien supérieurs », reconnaît le directeur d’Airparif, Philippe Lameloise. Il serait selon lui plus pertinent de s’attaquer à la pollution de fond, plutôt que de se focaliser sur les pics de pollution qui surviennent quelques jours par an et sur lesquels il est généralement trop tard pour agir. André Picot, toxicochimiste et directeur de recherche honoraire au CNRS, pointe « l’absence de dosage de certaines substances comme le 1.3 butadiène, qui, relâchées par les gaz d’échappement des voitures, ont les mêmes effets leucémiants que le benzène ». Ou encore « une trop grande négligence à l’égard des formaldéhydes, récemment

Des parkings couverts à mettre sous surveillance « Les risques sanitaires liés aux parcs de stationnement couverts sont difficiles à évaluer mais ils ne peuvent être considérés comme négligeables », estime l’Agence française de sécurité de l’environnement au travail (Afsset) dans un récent avis dans lequel elle recommande un suivi régulier de la qualité de l’air dans ces espaces. Cette problématique devrait, selon l’agence, être davantage intégrée

dans la conception des parcs. Elle préconise aussi des mesures de concentration du monoxyde d’azote sur une durée moyenne de 30 minutes et l’établissement de seuils impliquant différents problèmes sanitaires. Les salariés contraints de passer plusieurs heures par jour dans les parkings devraient être mieux informés des risques encourus pour leur santé, conclut l’Afsset.

EMPREINTE ÉCOLOGIQUE 17 % DES TERRES ÉCHAPPENT À L’INFLUENCE HUMAINE DIRECTE

H5N1

L’homme s’approprie un quart de l’énergie des écosystèmes QUEL est l’impact de l’homme sur la planète ? Plusieurs indicateurs existent pour tenter de le quantifier. Il faudrait deux terres supplémentaires si la population mondiale avait le niveau de vie des Européens, selon l’indice d’empreinte écologique du WWF. Une autre mesure de la pression de l’homme sur les ressources naturelles est donnée par la part de l’énergie de base des écosystèmes que ce super-prédateur consomme. L’estimation la plus récente, publiée lundi 2 juillet dans la revue PNAS par une équipe de l’université de Vienne (Autriche), conclut que l’humanité s’approprie à elle seule près du quart de cette énergie. Soit 156 milliards de tonnes de carbone par an. Ce type de calcul part du fait que

l’énergie primaire se présente sous forme de carbone stocké par la végétation via la photosynthèse – la synthèse de matière organique grâce à l’énergie du soleil. Cette biomasse détermine la quantité d’énergie qui pourra être transférée des plantes vers les autres niveaux des écosystèmes. Autrement dit, elle est à la base de tous les échanges énergétiques du monde vivant. Marina Fischer-Kowalski et ses collègues ont calculé la proportion de cette production primaire mobilisée par l’homme, à partir des statistiques de l’année 2000 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), concernant 161 pays, couvrant 97,4 % de la surface de la Terre. Cette « appropria-

tion humaine » (HA) correspondait pour 53 % aux activités agricoles, pour 40 % aux infrastructures (routes, habitations…) et pour 7 % aux incendies. « Impact remarquable » Cet indice élevé met en évidence « l’impact remarquable de l’espèce humaine », selon les auteurs. Il donne aussi une certaine lisibilité aux problèmes de biodiversité, dont la richesse des espèces est liée à l’énergie disponible dans les écosystèmes. Selon les régions du monde, cette HA varie beaucoup : de 11 % à 12 % en Asie centrale, Russie et Océanie, elle atteint 60 % en Asie du Sud (Chine). En Europe de l’Ouest, elle se situe autour de 40 %. Les auteurs de l’étude met-

classés cancérigènes chez l’homme, eux aussi émis dans les gaz d’échappement ». Au total, la pollution baisse-t-elle dans l’agglomération parisienne ? C’est bien à cette question que se ramène la polémique. La Mairie de Paris, qui a fait de l’amélioration de la qualité de l’air une de ses priorités, a sans surprise tendance à mettre en avant le versant positif du bilan qui peut être fait. Certains grands marqueurs de la pollution comme le dioxyde d’azote montrent un infléchissement. Mais derrière cette amélioration, « la qualité de l’air demeure tous les jours un problème pour la santé », affirme Philippe Lameloise. Un problème aux dimensions encore très mal cernées. La présence de pesticides dans l’air parisien à un degré comparable à celui des zones rurales avoisinantes vient tout juste d’être identifiée. La composition des particules reste par exemple très difficile à appréhender. Tout comme l’exposition de l’homme à la pollution, même si de nouvelles techniques sont introduites. Le 12 juin, 150 volontaires franciliens ont été équipés de 8 heures à 20 heures d’un collier chargé d’enregistrer les pollutions subies selon le mode de déplacement. a

tent en garde contre une intensification de l’agriculture dans les décennies à venir. Une production massive de biocarburants devra être envisagée « avec prudence », car elle pourrait se traduire par « une pression additionnelle importante sur les écosystèmes ». Une étude publiée vendredi 29 juin dans la revue Science, consacrée à l’asservissement des écosystèmes par l’homme, parvenait à des conclusions similaires. Rappelant qu’en 1995, déjà, seuls 17 % des terres émergées échappaient à l’influence humaine directe, ses auteurs notent, philosophes, « qu’en dehors de la reproduction, la plus naturelle des activités humaines pourrait bien être la domestication de la nature ». a Matthieu Rached

Suspicion de grippe aviaire sur trois cygnes en Moselle Des mesures de précaution ont été prises, mardi 3 juillet, autour d’Assenoncourt (Moselle), après la découverte de trois cygnes morts sur un étang de la commune, a annoncé le ministère de l’agriculture. Les premières analyses font état d’une suspicion d’influenza aviaire. Le laboratoire de référence de Ploufragan (Finistère) devrait indiquer, jeudi 5 juillet, si la souche hautement pathogène du virus H5N1 est en cause. ÉTHOLOGIE

L’orang-outan utilise l’eau pour résoudre un problème Plus malin que le renard de La Fontaine invité chez la cigogne, l’orang-outan sait récupérer de la nourriture flottant à la surface d’un récipient trop étroit pour y glisser la main : à une fontaine

Laurence Caramel

proche, il puise l’eau, qu’il recrache pour faire monter les cacahuètes convoitées. L’expérience, décrite dans Biology Letters du 4 juillet, a été conduite à l’Institut Max-Planck de Leipzig, sur cinq femelles âgées de 7 à 32 ans, qui ont trouvé la solution au premier essai. Elle pourrait servir de test dans des études comparées sur l’intelligence. RADIOPROTECTION

Des patients sur-irradiés en Belgique L’Agence de contrôle nucléaire belge enquête sur des accidents de radiothérapie survenus à l’hôpital universitaire de Gand. « Des doses inappropriées de rayonnement auraient été infligées à au moins 17 patients atteints d’une tumeur au cerveau. Neuf d’entre eux seraient décédés », selon Le Soir de mardi 3 juillet. Détecté à la mi-mars, l’incident n’a été révélé que trois mois plus tard.

Europe & France

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Projet de loi Le texte sur la maîtrise de l’immigration, l’intégration et l’asile présenté le 4 juillet au conseil des ministres

Brice Hortefeux : « Rééquilibrer les flux en faveur de l’immigration économique » avec les branches professionnelles et les syndicats. Fixer des plafonds, des objectifs, ne correspond ni à un dogme ni à une idéologie, mais à une nécessité. Pour trois raisons. D’abord, notre modèle d’intégration connaît des ratés. On le voit à travers le taux de chômage et la concentration des immigrés dans des territoires qui peuvent Trois lois sur l’immigration ont été devenir des ghettos. Ensuite, notre pays, à votées depuis 2003. En quoi une nouvelle loi est-elle nécessaire ? la différence des autres démocraties euroIl ne s’agit pas d’une cathédrale législati- péennes, n’a pas besoin de l’immigration ve. Le projet de loi, qui devrait être présen- pour faire face à une natalité insuffisante. té en septembre au Parlement, est un texte Enfin, compte tenu du manque criant de qui précise les deux lois votées en 2003 et logements et de notre taux de chômage, 2006 sur un sujet important : les condi- plus élevé que la moyenne européenne, nos tions du regroupement familial. La réalité capacités d’accueil sont limitées. J’ajoute est aujourd’hui connue : 185 000 titres de que les pays d’origine n’ont pas intérêt à séjour ont été délivrés en 2005, dont laisser filer leurs compétences vers un 94 500 au titre du regroupement familial, hypothétique eldorado européen. Ma politi49 000 aux étudiants et 13 000, soit 7 % que consiste donc aussi à lutter contre l’imseulement, au titre de l’immigration écono- migration clandestine : je suis comptable du principe selon lequel tout mique. Le déséquilibre est flaimmigré en situation irrégulière grant, il faut donc engager un « La France a vocation à être reconduit dans mouvement volontariste de rééorganisera et son pays. quilibrage.

Le ministre veut privilégier l’immigration de travail, au détriment du regroupement familial

La loi de juillet 2006 avait déjà renforcé les conditions du regroupement familial. Pourquoi les durcir encore ?

accueillera une conférence euro-africaine sur les migrations et le développement »

Nous voulons instaurer un test linguistique parce que la connaissance de la langue est la première condition de l’intégration. Nous voulons aussi demander aux parents rejoignant la France dans ce cadre de signer avec l’Etat un contrat pour recevoir une formation sur leurs droits et devoirs, notamment sur la scolarisation des enfants. Pour rééquilibrer les flux migratoires, définirez-vous des objectifs chiffrés par catégories ?

Nous avons observé ce qui se faisait ailleurs : des pays comme l’Italie et les Etats-Unis définissent des quotas, d’autres comme le Canada pratiquent un système à points. Nous sommes plutôt sur l’idée d’établir des plafonds pour les flux globaux d’immigration, et des objectifs en matière d’immigration économique après discussion

Avez-vous fixé des objectifs quantitatifs précis dans ce domaine ?

Pour lutter contre l’immigration irrégulière, la priorité est de lutter contre les réseaux qui exploitent la misère humaine. Il faut également accentuer la pression sur les entreprises qui emploient du personnel clandestin. Sur un plus long terme, cela passe par une harmonisation des politiques européennes. Mes collègues espagnol et italien m’ont indiqué qu’ils ne pratiqueraient plus de régularisations massives. Il existe donc l’espoir de construire un pacte européen qui pourrait porter sur le refus des régularisations massives, sur des règles communes d’asile et sur un dialogue commun avec les pays d’émigration. J’entends porter ce message dans la perspective de la présidence française de l’Union européenne en 2008. A cette occasion, la France organisera et accueillera une conférence euro-africaine sur les migrations et le développement.

« Tout immigré en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays », affirme Brice Hortefeux. OLIVIER ROLLER « POUR LE MONDE » Reprenez-vous à votre compte l’idée « La France, on l’aime ou on la quitte » ?

Lorsque l’on a manifesté le désir d’être présent sur un territoire, cela suppose que l’on aime ce territoire. Mon ministère, qui est celui du « mieux vivre ensemble », doit précisément y encourager. « Ministère du mieux vivre ensemble » : c’est une façon moins polémique de présenter votre ministère ?

Il n’y avait pas de ministère de l’immigration dans notre pays, contrairement à la plupart des pays de l’Union européenne. L’originalité est d’y avoir adjoint les notions de codéveloppement, d’intégration et d’identité nationale. Je ne comprends pas la source de la polémique puisque, dans mon esprit, l’identité nationale, c’est la culture de notre héritage, dont l’immigration fait partie, et la volonté de préserver l’avenir de la cohésion nationale. A l’époque de la décolonisation, les peuples concernés se battaient pour leur identité et un certain nombre de sensibilités politiques ou intellectuelles trouvaient que c’était une idée formidable. Il y a quelques jours, la communauté homosexuelle défilait à Paris pour défendre son identité… Mais, en revanche, parler de l’identité « nationale » serait inacceptable… Une telle attitude est difficilement explicable ! a Propos recueillis par Luc Bronner et Laetitia Van Eeckhout

DROIT DE GRÈVE LE CHEF DE L’ÉTAT A INAUGURÉ LE TRAMWAY

A Marseille, M. Sarkozy promet une loi sur « le service minimum dans les transports publics » dès cet été ENFANTS des écoles avec leurs parents, ouvriers du tramway en tenue de travail, badauds et militants UMP enthousiastes : le président Nicolas Sarkozy a été accueilli, mardi 3 juillet, à Marseille dans une ambiance chaleureuse. Venu inaugurer les 8,6 kilomètres du nouveau tramway qu’il a emprunté sur quelques hectomètres, il a promis à un public conquis « le service minimum dans les transports publics ». Dès cet été, le Parlement « votera une loi en ce sens avec trois grandes mesures ». Il faudra d’abord que les autorités organi-

satrices élaborent « un plan de transport applicable en cas de grève pour que chacun puisse aller à son travail et en revenir ». La loi imposera ensuite « à chaque gréviste de déclarer son intention de faire grève 48 heures avant le jour prévu » afin que le service minimum puisse être organisé. Enfin, les entreprises de transports pourront modifier « comme elles le souhaitent, l’affectation de leurs salariés pour les concentrer sur les postes indispensables ». Selon Nicolas Sarkozy, cette instauration du service minimum n’est en rien « une atteinte au droit de grève », même si,

Les cheminots allemands en grève BERLIN CORRESPONDANCE

Depuis lundi 2 juillet, la Deutsche Bahn, la société allemande de chemin de fer , est touchée par un important mouvement social, offrant ainsi, en pleine période estivale, des images d’usagers en colère, de quais de gare bondés et d’embouteillages sur les routes. Les syndicats Transnet et GDBA ont appelé les salariés à participer à des arrêts de travail temporaires après l’échec des négociations salariales, dimanche 1er juillet. Les conducteurs de trains, qui réclament une convention collective spécifique, se sont joints au mouvement, mardi 3 juillet. Depuis le 18 juin, les syndicats et la direction tentent de négocier un nouvel accord tarifaire pour les 134 000 employés de l’entreprise. Les représentants des salariés réclament une augmentation salariale

« naturellement, les jours de grève ne seront pas rémunérés ». Ce chantier n’est pas le seul que le président veut ouvrir en matière de transports. Il a assigné à son secrétaire d’Etat chargé des transports, Dominique Bussereau, présent à la tribune, la mission d’entamer « la réforme des ports autonomes ». Détaillant des propos tenus lors de l’inauguration d’un terminal de l’aéroport de Roissy, il y a une semaine, le président a expliqué qu’il « n’acceptait pas que Barcelone ait créé 4 000 emplois de plus que Marseille ces dernières années sur le seul trafic des conteneurs ». Il ne comprend pas plus que « le trafic des conteneurs augmente de 10 % par an dans le monde et que la France en profite à peine ».

de 7 % tandis que l’entreprise propose 2 % pour les deux années à venir et une prime unique de 300 euros. En Allemagne, les salariés ont la possibilité de faire grève uniquement dans le cadre de négociations tarifaires et lorsque l’accord salarial arrive à expiration, ce qui est le cas dans ce conflit. Généralement, les syndicats commencent par des « grèves d’avertissement », c’est-à-dire des arrêts de travail temporaires. La plupart du temps, ces actions ouvrent la voie au compromis. Dans le cas contraire, les syndicats peuvent lancer une grève dure après une consultation de la base mais ces mouvements sont rares : la dernière grande grève dans les chemins de fer allemands remonte à 1992. Les statuts des syndicats de la Deutsche Bahn précisent qu’un « service d’urgence » peut être instauré. a

Refus des « grèves destructrices » Les ports doivent donc, selon lui, se doter de « conseils d’administration concentrés sur le développement du trafic, la qualité du service, la modernisation des outils et des modes de travail ». « Les relations sociales doivent se moderniser » afin que les conflits se résolvent « autrement que par le blocage systématique et la grève destructrice ». M. Sarkozy a conclu ce passage très attendu par la chambre de commerce, qui vient de remettre au maire de Marseille et au ministre des transports un mémorandum sur ce point, par une allusion transparente au conflit qui a paralysé le port de Marseille durant dixhuit jours en mars : « Je ne laisserai personne prendre en otage des équipements essentiels à l’activité du pays ». a

Cécile Calla

Michel Samson

LE PROJET DE LOI Voici les principales dispositions du projet de loi sur l’immigration présenté par Brice Hortefeux, mercredi 4 juillet, en conseil des ministres. Langue. Toute personne de plus de 16 ans, demandant à rejoindre la France au titre du regroupement familial ou en tant que conjoint de Français, sera soumis à « une évaluation de son degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République ». Si cette évaluation en établit le besoin, l’autorité administrative organisera, dans le pays de résidence, une formation d’une durée maximale de deux mois. « Le bénéfice du regroupement familial sera subordonné à la production d’une attestation de suivi de cette formation. » Ressources. Les ressources nécessaires pour faire venir sa famille seront indexées sur la taille de la famille. Le minimum reste le smic et un plafond est fixé à 1,2 fois le smic. Contrat familial. Les parents d’enfants bénéficiant d’un regroupement familial devront signer un « contrat d’accueil et d’intégration pour la famille ». En cas de non-respect du contrat, des mesures d’accompagnement seront prises, jusqu’à la mise sous tutelle des allocations familiales.

Conjoints de Français. L’étranger résidant en France et sollicitant un titre de séjour en tant que conjoint de Français n’aura plus à solliciter auprès du préfet un visa de long séjour pour obtenir leur titre. Le titulaire d’une carte étudiant ou visiteur changera simplement de statut. Et « l’étranger en situation irrégulière qui épouse en toute bonne foi un ressortissant français pourra solliciter une admission exceptionnelle au séjour », en clair une régularisation. Asile. L’étranger arrivant en situation irrégulière et déposant à la frontière une demande d’accès au territoire au titre de l’asile disposera désormais, en cas de refus, d’un recours suspensif devant le tribunal administratif. Il aura 24 heures pour déposer un tel recours. L’Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) passe de la tutelle du ministre des affaires étrangères à celle du « ministre chargé de l’asile », soit le ministre de l’immigration. Salariés en mission. Lorsqu’une entreprise transnationale fait venir travailler en France un salarié étranger, un titre de séjour sera attribué à celui-ci sans que l’administration n’ait à apprécier l’opportunité de sa venue en France au regard de la situation de l’emploi.

Angoisse au PS : « Ce n’est plus une opposition, c’est une débandade » a question, en ce moment, fait fureur au Parti socialiste : « Tu as été contacté, toi ? » Parfois, la réponse est affirmative : Jean-Yves Le Drian, Julien Dray, Manuel Valls disent avoir été appelés au téléphone par Nicolas Sarkozy. Malek Boutih ne dément pas. Hubert Védrine a accepté une « mission » sur la mondialisation, Jack Lang serait pressenti pour faire partie d’une « commission » sur la réforme des institutions. La torpille de l’ouverture fait des ravages au PS. Interloqués, les députés socialistes ont observé, mardi 3 juillet, leurs anciens amis au banc des ministres applaudir le discours de politique générale du premier ministre François Fillon, Eric Besson et Fadela Amara côte à côte, Jean-Marie Bockel à côté de Rama Yade, Jean-Pierre Jouyet discourant avec Christine Lagarde pendant que François Hollande s’exprimait à la tribune… « A ce rythme-là, on fera bientôt tous partie d’une commission », s’étrangle Jean-Christophe Cambadélis. Le député de Paris s’est précipité, mardi soir, au bureau national du PS pour soulever le problème et réclamer un texte qui « mette un peu d’ordre là-dedans ». « Le parti ne manifeste pas assez de distance, les offres de service se multiplient, a-t-il dénoncé. Le piège est là : soit on est dans un système unifié sarkozien dans lequel il n’y a pas plus d’opposition de droite que de gauche, il n’y a que des personnalités, soit il va nous dire qu’on est des sectaires. Si on n’y met pas le holà, on va se faire complètement disloquer. » Nombre d’élus étant retenus à l’Assemblée, l’assistance était clairsemée. Mais tous les participants ont soutenu l’intervention de M. Cambadélis. « Le problème ce n’est pas

L

le piège que tend Nicolas Sarkozy, le problème c’est ceux qui tombent dedans », s’est agacé Pierre Mauroy, ajoutant dans un soupir, selon un participant : « ce n’est plus une opposition, c’est une débandade ». « Si on n’y prend pas garde, c’est Nicolas Sarkozy qui va faire notre refondation », s’est alarmé de son côté le sénateur de l’Isère Louis Mermaz. François Rebsamen, qui présidait la réunion en l’absence de François Hollande, a approuvé, dénonçant une « perversion dangereuse » du président de la République pour « tout ramener à lui » et « vider encore plus le Parlement de son pouvoir en cherchant la caution socialiste en amont avant même qu’un texte soit présenté ». Pour l’excodirecteur de la campagne de Ségolène Royal, « remettre de l’ordre » suppose des sanctions. « A titre personnel », il estime qu’un élu socialiste qui accepterait une mission devrait être « exclu ou suspendu des organes de direction du PS ». Visé, Jack Lang, qui était absent du bureau national, jure n’être « engagé par rien » et ignorer tout de sa participation au chantier de la réforme des institutions. « Je n’ai pas à répondre ni oui ni non », se défend l’ancien ministre tout en soulignant sa passion pour le sujet et souhaiter que le gouvernement « aille le plus loin possible » dans la réforme. « Je ne suis pas un esprit sectaire quand il s’agit de démocratie que je place au-dessus de tout, ajoute M. Lang. Tout est ouvert puisque je ne sais rien. » Bertrand Delanoë, lui, a demandé que l’ouverture sarkozienne au PS revienne dans les débats et soit inscrite à l’ordre du jour du prochain bureau national, le 11 juillet. a Isabelle Mandraud

Europe & France

0123 Jeudi 5 juillet 2007

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Réservée sur l’« ouverture », l’UMP rappelle au premier ministre les engagements de la droite La majorité a accordé sa confiance au gouvernement après la déclaration de politique générale, mardi 3 juillet. François Hollande dénonce une dérive vers l’« omniprésidence » ne certaine anxiété mêlée d’excitation se devinait parmi les députés qui pénétraient, mardi 3 juillet, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour écouter la déclaration de politique générale de François Fillon. La plupart d’entre eux découvraient la place qui leur avait été attribuée pour la durée de la législature. Les arbitrages se montrent parfois facétieux. Ainsi, Patrick Devedjian (UMP, Hauts-de-Seine) – qui avait qualifié de « salope » l’ancienne député UDF du Rhône Anne-Marie Comparini – siège-t-il à côté de Nicole Ameline (UMP, Calvados), ancienne ministre de la parité chargée des droits des femmes. Pendant toute la durée de la séance ils n’échangeront ni un mot ni un regard. La standing ovation, sur les seuls bancs de l’UMP, qui accueille le premier ministre lorsqu’il monte à la tribune est convenue. Soixante-huit minutes plus tard, les mêmes renouvelleront l’exercice, sans excessive ferveur, accompagnés par la quasi-totalité des députés du Nouveau Centre. La majorité avait son guide, Nicolas Sarkozy ; elle vient de se doter d’un « patron ». C’est d’évidence la consigne passée à entendre la fréquence d’utilisation du terme dans la bouche de ses élus.

U

« Il n’y a pas que des cons » En fin de matinée, le « patron » avait successivement visité ses troupes de l’UMP et du Nouveau Centre. Jean-François Copé, attendant M. Fillon pour faire son entrée avec lui, lançait des regards inquiets : « Je cherche le premier ministre », indiquait le président du groupe UMP. Un premier ministre qui s’est évertué à réciter sans faillir les principaux « adages » de tout début de législature : il sera à l’écoute de sa majorité, les ministres devront en faire de même, « parlonsnous franchement »… Lionnel Luca a saisi l’occasion pour dire tout haut ce que nombre de députés de l’UMP ne cessent de ruminer à propos de l’« ouverture » et de l’appel aux « intelligences » : « Si toutes les compétences sont de l’autre côté, on va finir par se demander s’il n’aurait pas mieux valu qu’ils gagnent les élections, se plai-

François Fillon à l’Assemblée nationale, mardi 3 juillet. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » gnait le député des Alpes-Maritimes. Chez nous, il n’y a pas que des cons. » Autant dire que, si la majorité a accordé sans barguigner sa confiance au gouvernement, elle n’en reste pas moins réservée sur tout ce qui, peu ou prou, empiète sur son espace vital. Elle a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en acceptant que la présidence de la commission des finances revienne à un député de l’opposition. Mais elle ne s’est pas encore convertie à la religion de la proportionnelle. Quand, dans son discours, le premier ministre l’évoque prudemment, et sous forme interrogative – « Faut-il élire quelques députés au scrutin proportionnel ? » –, des rangs de l’UMP s’élèvent immédiatement des exclamations : « Non ! », « Jamais ! » Dans sa réponse, M. Copé s’est fait l’interprète des attentes d’une majorité de droite qui, pour avoir été soulagée au dernier scrutin du recul de la menace du Front national, n’en est pas moins sensible aux pressions de son électorat. Tout en se félicitant de l’« esprit d’ouverture », le député de Seine-et-Marne a fermement rappelé

ANALYSE DU SCRUTIN

qu’« il n’est pas question de reculer » sur les engagements pris. Et, tout en approuvant la « feuille de route » énoncée par M. Fillon, il a pris soin de rappeler « deux thèmes majeurs qui sont au cœur de notre projet » : « l’insécurité et l’immigration ». François Hollande, orateur du groupe Socialiste, radical et citoyen (SRC), s’est quant à lui inquiété des faibles marges de manœuvre du gouvernement. Du fait de la « mutation vers l’omniprésidence » qu’incarne Nicolas Sarkozy. Et en raison des déficits des finances publiques et des comptes sociaux. « Vous héritez, j’en conviens, d’une situation dégradée, a souligné le premier secrétaire du PS. Mais ce bilan, c’est le vôtre. Vous voulez rompre avec lui, preuve qu’il ne doit pas être fameux. Mais vous auriez mauvaise grâce à accabler vos prédécesseurs. Vous êtes, si je puis dire, un de vos prédécesseurs. » Le ton est donné. Pour cinq ans ? a

Voici le résultat du scrutin public sur la déclaration de politique générale du gouvernement de François Fillon prononcée le 3 juillet à l’Assemblée (sous réserve des modifications). 321 pour. 300 UMP (Bernard Accoyer, président de l’Assemblée, Pierre Cardo, Dominique Dord, Franck Marlin et les députés nommés au gouvernement dont les suppléants ne sont pas encore entrés en fonction n’ont pas pris part au vote) ; 20 Nouveau Centre ; 1 non-inscrit (Véronique Besse). 224 contre. 1 UMP (Marie-Josée Roig) ; 200 Socialiste, Radical et Citoyen (SRC) ; 23 Gauche démocrate et républicaine (GDR). Marie-Josée Roig (UMP) et François-Xavier Villain (noninscrit), qui ont voté contre, ont fait savoir qu’ils avaient voulu voter pour. 5 abstentions. 5 non-inscrits (Abdoulatifou Aly, François Bayrou, Thierry Benoit, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle).

Patrick Roger

Lire aussi page 21 de larges extraits du discours du premier ministre.

TRÉSOR PUBLIC

Nicolas Sarkozy accumule les contentieux avec Bruxelles et ses partenaires de l’UE

Cécilia Sarkozy aurait rendu sa carte de crédit, selon l’Elysée

BUREAU EUROPÉEN

Confirmée mardi 3 juillet par François Fillon, la décision de la France de reporter de 2010 à 2012 le rétablissement de son équilibre budgétaire suscite un vif malaise à Bruxelles. Nicolas Sarkozy, qui a annoncé sa venue à la réunion des ministres des finances de l’Eurogroupe, lundi 9 juillet, est attendu avec appréhension. En dépit de l’accord sur le traité européen, auquel le président français a activement contribué, Paris accumule les contentieux avec les autorités bruxelloises et ses parteLondres dénonce le « patriotisme économique » Proche du nouveau premier ministre travailliste Gordon Brown, auquel il a succédé comme ministre des finances, Alistair Darling s’en prend avec véhémence, dans le Financial Times du 4 juillet, au « patriotisme économique » de Nicolas Sarkozy. Il estime qu’il y a une « bataille idéologique en cours en Europe » entre ceux qui croient ou non au processus de Lisbonne pour moderniser l’économie européenne. « Je ne crois pas au patriotisme économique. Je pense que c’est un non-sens. C’est du protectionnisme », dit-il en dénonçant la pratique française de défendre ses champions industriels nationaux.

naires – sur le pacte de stabilité de la zone euro, la Turquie, la pêche, les paris sportifs. En outre, les appels du nouveau chef de l’Etat français en faveur d’une Europe assumant un rôle plus protecteur face à la mondialisation divisent les Vingt-Sept : le nouveau gouvernement britannique de Gordon Brown fustige les conceptions de Nicolas Sarkozy, qui espérait nouer une bonne relation avec le successeur de Tony Blair. La vision très patriotique de la politique industrielle affichée par M. Sarkozy met aussi mal à l’aise les Allemands, avec lesquels il tente de régler l’avenir du groupe EADS et d’Airbus. « Ligne Maginot » En matière budgétaire, le commissaire en charge de l’euro, Joaquin Almunia, a rappelé à plusieurs reprises les engagements pris par Paris. La Commission juge qu’il n’existe aucune raison pour que la France soit autorisée à ralentir le redressement de ses comptes publics, surtout au moment où les autorités françaises demandent une meilleure gouvernance de la zone euro. La Commission conteste également les critiques de Paris contre l’euro fort. Dans son rapport trimestriel, publié le 3 juillet, elle souligne que « le taux de change ne joue qu’un rôle limité dans les résultats des exportations des pays indivi-

duels », notant que la balance commerciale de la France s’est, elle, améliorée vis-à-vis des Etats-Unis mais détériorée vis-à-vis de l’Allemagne. « Il y a donc lieu de chercher ailleurs les causes des résultats décevants de certains membres de la zone euro en matière d’exportations », conclut le rapport. La suppression, dans le futur traité, à l’insistance de la France, de la référence à la « concurrence libre et non faussée », n’améliore pas non plus l’image des Français. La commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, s’est empressée de rappeler que « le protectionnisme est à peu près aussi utile que l’a été la ligne Maginot, il y a près d’un siècle, face à la guerre de mouvement ». M. Sarkozy se heurte aussi à la Commission et à la plupart des autres Etats membres sur les négociations d’adhésion avec la Turquie. La présidence portugaise a courtoisement écarté sa demande d’un débat sur les frontières de l’Union avant la fin de l’année et rappelé son attachement à la poursuite des négociations. D’autres dossiers durcissent le climat. Comme celui du monopole de la Française des jeux et du PMU dans le domaine des paris sportifs, qui fait l’objet d’une procédure de la Commission, ou de la pêche à la thonaille, dont l’interdiction suscite la colère des pêcheurs de Marseille. a Thomas Ferenczi

Le style Fillon : modeste, sobre, appliqué, sans fautes ni relief CEUX qui attendaient un sursaut, une soudaine manifestation d’autonomie, devront patienter. Si François Fillon a bien dit « je », à 30 reprises, il a le plus souvent préféré le « nous » (53 occurrences). Il a également cité 13 fois « le président de la République », « le chef de l’Etat », « Nicolas Sarkozy » et même « l’ancien ministre de l’intérieur »… On ne saurait mieux dire sa modestie. On ne saurait mieux signifier non plus que la question de son espace politique n’a pas été une obsession lors de la rédaction des dix-huit feuillets de sa déclaration de politique générale. Mettant en avant « l’unité du couple formé par le premier ministre et le chef de l’Etat », il assume sans problème apparent son lien de dépendance vis-à-vis de l’Elysée. La tutelle du président ne le gêne pas, tout juste regimbe-t-il devant celle de ses conseillers : « Il y a dans ce pays un souffle de confiance. Le président de la République en est l’initiateur, j’en suis devant vous le dépositaire », a-t-il théorisé sans manière ni faux-semblant face aux députés. En 67 minutes, le chef du gouvernement n’a pas cherché non plus à marquer les esprits. Pas d’envolées lyriques à la Villepin, de formules à la Raffarin. Sobre, diront les uns. Ennuyeux, oseront les autres. « Du Sarko light », pensaient les plus nombreux. Car si l’exercice fut sans fautes, il fut aussi sans relief. Au cours de cette longue étape de faux plat, M. Fillon n’a même pas profité des quelques passages les plus lyriques pour enthousiasmer les élus parmi lesquels – sous la molle autorité de Bernard Accoyer, président de l’Assemblée – ceux de l’opposition étaient les plus audibles. Ayant reçu une standing ovation à son entrée dans l’Hémicycle, M. Fillon n’a sans doute pas voulu forcer sa nature discrète pour en obtenir une autre. Négligeant les ruses de la séduction, il n’a paru vouloir se consacrer qu’à l’action à venir. Le style, c’est l’homme. Celui du premier ministre porte la marque du sérieux et de la bonne facture, comme les costumes anglais, qu’il adore. « Je vais surprendre », avait-il bizarrement promis. « Les élus de la majorité n’ont pas été surpris par votre discours », a déclaré le député UMP Jean Léonetti, lors du débat d’explication de vote. Cri du cœur, maladresse ou hommage paradoxal ? a Philippe Ridet

UNION EUROPÉENNE DÉFICIT BUDGÉTAIRE, PROTECTIONNISME, PÊCHE

BRUXELLES

DISCOURS

CÉCILIA SARKOZY n’a plus de carte bleue dont les dépenses sont prélevées sur le compte du Trésor public ouvert à la présidence. L’épouse du chef de l’Etat a rendu sa carte il y a quelques jours « compte tenu de la polémique » suscitée par un article dans Le Canard enchaîné du 27 juin, a expliqué au Monde, mercredi 4 juillet, Emmanuelle Mignon, directrice du cabinet de Nicolas Sarkozy. « C’est moi qui avais proposé cette carte à Cécilia Sarkozy, explique cette dernière. J’estimais que c’était un moyen plus simple, plus rapide, plus moderne de répondre à ses frais professionnels classiques, tels les cadeaux protocolaires aux épouses des chefs d’Etat étrangers, les gerbes de fleurs ou les frais de représentation. » Mme Sarkozy aurait utilisé cette carte lors de deux déjeuners pour des montants de « 129 et 272 euros ». Spécialiste du budget de l’Elysée, le député de l’Aisne (apparenté PS) René Dosière a saisi à ce sujet, mardi 3 juillet, le premier ministre François Fillon. Il lui demande par écrit « à quel titre l’épouse du chef de l'Etat peut gérer l’argent public, dans la mesure où elle n’a pas d’existence juridique (…) et qu’elle ne fait pas partie des services de la présidence ». a Piotr Smolar

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Europe & France

Le cabinet très catholique de Christine Boutin

Le nombre de demandes de dérogation à la carte scolaire n’a pas explosé

e fait est « sans précédent », croit savoir la Conférence des évêques de France. C’est un choix « original », concède-t-on au cabinet de la ministre. La nomination d’un prêtre dans un cabinet ministériel aurait pu semer le trouble chez les tenants d’une pointilleuse laïcité. Christine Boutin, ministre du logement et de la ville, n’a pas hésité à appeler à ses côtés le Père Jean-Marie Petitclerc, acteur social reconnu à Argenteuil (Val-d’Oise) et à Lyon, où il continue de diriger une association d’aide aux jeunes en difficulté. « Il a été recruté pour ses compétences, souligne l’entourage de la ministre. Il se trouve qu’il est prêtre, il n’est pas pour autant l’aumônier du ministère ! » Proche de personnalités de gauche, le nouveau chargé de mission pour les relations avec les acteurs locaux « se réjouit d’appartenir à un pays où les convictions religieuses n’empêchent pas d’exercer un certain nombre de responsabilités », rapporte La Croix du 25 juin. Le mélange des genres demeure toutefois exceptionnel. Au XXe siècle, les exemples les plus connus restent ceux de l’abbé Pierre, député de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951, et du chanoine Félix Kir, maire de Dijon, député de Côte-d’Or de 1945 à 1967. En acceptant d’entrer en politique auprès de Mme Boutin, le prêtre salésien de Don Bosco, également polytechnicien, rejoint une équipe marquée par une coloration chrétienne inédite. A sa tête, la ministre aux convictions catholiques revendiquées a conservé son titre de « consulteur » auprès du Conseil pontifical pour la famille. Cette instance vaticane, notamment chargée de promouvoir les « initiatives de défense de la vie humaine de la conception à la mort naturelle », compte 39 consulteurs à travers le monde. Cette fonction, que Mme Boutin occupe depuis 1996, lui vaut d’être « consultée pour son expertise sur la politique familiale ». « Elle n’est allée au Vatican qu’une ou deux fois, insiste son cabinet. Il n’y a aucun lien de subordination et aucune incompatibilité avec ses nouvelles fonctions. » Un avis partagé par la nonciature apostolique à Paris. Au-delà de ses propres engagements, Mme Boutin s’est entourée de personnalités connues pour leur proximité avec des mouvements catholiques conservateurs. C’est le cas de son directeur de cabinet, le préfet Jean-Paul Bolufer, issu de la droite catholique dure et militante, réputé pour ses prises de position contre l’avortement ou l’homosexualité. C’est également le cas de Christine de Chefdebien, sa conseillère technique chargée de la politique de la ville et des relations avec les acteurs locaux. En 1992, elle avait été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et 3 000 francs d’amende – une peine ramenée en appel à 5 000 francs – pour avoir participé à un commando antiavortement dans le service gynécologique du centre hospitalier de Pau. a

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Stéphanie Le Bars

JUSTICE

Affaire Grégory : la demande de réhabilitation de Jean-Marie Villemin rejetée La justice a rejeté, mardi 3 juillet, la demande de réhabilitation de JeanMarie Villemin, condamné en 1993 pour le meurtre, en 1985, de son cousin Bernard Laroche, qu’il considérait comme l’assassin de son fils Grégory. – (AFP.)

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tion pour les élèves entrant en seconde qui permet quatre vœux. « Les parents disposent déjà d’un peu de souplesse pour le lycée », poursuit le rectorat. Les demandes pour le collège se répartissent assez uniformément entre les quatre départements. Néanmoins, quelques tensions sont prévisibles dans les secteurs les plus demandés. « Il faudra pousser un peu les murs dans cerfficiellement, tout va bien. Mardi tains établissements à Versailles, Saint3 juillet, Xavier Darcos l’a encore Cloud ou Sèvres », admet-on dans les servirépété sur France Culture : l’assou- ces académiques. Dans l’académie de Créteil (855 000 élèplissement de la carte scolaire pour la rentrée 2007 n’a pas provoqué de « raz de ves scolarisés sur les départements de Seimarée ». Trois jours après l’expiration du ne-Saint-Denis, du Val-de-Marne et de Seidélai fixé aux parents pour déposer une ne-et-Marne), les 1 000 demandes supplédemande, et dans l’attente d’un bilan offi- mentaires se sont concentrées à plus de ciel du ministère, la fièvre des dérogations 50 % sur la Seine-Saint-Denis. En province, là encore, les situations difest, selon notre enquête, un phénomène urbain qui a touché de façon contrastée les fèrent. Dans l’académie de Rennes (Côtesd’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine et Morbiterritoires. Souvent considérée comme la capitale han), le nombre de demandes a augmenté très légèrement. Pour les du contournement, l’acadéCôtes-d’Armor, le rectorat a mie de Paris a dénombré « Beaucoup recensé 143 demandes suppléentre 200 et 300 demandes de parents mentaires (563 contre 420) ; supplémentaires pour l’enavaient déjà défini dans le Morbihan, c’est 140 trée en sixième. Un chiffre qui une stratégie dossiers de plus qui vont être peut paraître raisonnable avant l’annonce de mais qui s’explique par une l’assouplissement » traités (664 contre 524). Le flux de demandes est encore longue tradition parisienne plus minime en Ille-et-Vilaine d’évitement. Le nombre de et dans le Finistère, avec resdossiers y a toujours été très Un rectorat pectivement 72 et 21 dossiers élevé : 2 400 en 2006. En Ile-de-France, l’académie de Ver- supplémentaires. « Un changement dans la sailles (la plus importante du pays avec comptabilisation des dérogations explique le 982 000 élèves accueillis dans le public), faible score en Ille-et-Vilaine, commenqui comprend les départements des Hauts- te-t-on au rectorat de Rennes, mais d’une de-Seine, de l’Essonne, du Val-d’Oise et façon générale les flux ont été très modérés. » des Yvelines, a enregistré 1 300 demandes En 2006, cette académie, qui scolarise près supplémentaires à l’entrée en sixième. de 590 000 élèves, a satisfait 85 % des dos« Cela représente un tiers de plus qu’en siers de dérogations à l’entrée en sixième 2006 », précise-t-on au rectorat. En 2006, et 79 % à l’entrée en seconde. Dans une région où le secteur privé les services avaient répertorié 3 500 demandes contre 4 800. L’augmentation accueille près de la moitié des élèves (41,9 % a été plus modérée à l’entrée en seconde pour l’ensemble de l’académie avec des avec 700 demandes supplémentaires, soit pointes, comme dans le Morbihan, à 50 %), un total de 6 700. Cette concentration à les parents ont-ils considéré qu’ils dispol’entrée en sixième se trouve en partie expli- saient déjà d’assez de souplesse ? Difficile quée par l’existence d’un logiciel d’affecta- de le savoir, mais, comme on le souligne au

Xavier Darcos avait promis au printemps que les dossiers déposés par les parents pour obtenir un établissement hors de leur secteur seraient examinés avec bienveillance

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rectorat, les passages entre privé et public et inversement touchent déjà 13 % des élèves de sixième et 12 % de ceux en seconde. Dans l’Est, les flux ont été plus importants. 859 nouvelles demandes supplémentaires pour l’entrée au collège et 585 à l’entrée au lycée ont été enregistrées à l’académie de Reims. En tête des demandes, le département de la Marne. Rapprochements de fratrie et corrections d’« inepties administratives » constituent le gros des requêtes. Dans l’académie d’Aix-Marseille, on comptabilise 2 950 dérogations pour l’entrée en seconde contre 2 750 un an auparavant. Côté collège, le rectorat enregistre 411 dossiers supplémentaires, dont 328

pour le seul département des Bouches-duRhône. Dans l’ensemble de l’académie, le nombre de dérogations s’élevait à 2 926 en 2007 contre 2 515 en 2006. Dans l’académie de Grenoble, le flux tourne autour de 300, là aussi centré sur la ville de Grenoble. L’engouement attendu a-t-il été contenu en raison du calendrier ? « C’est à la rentrée 2008 que nous verrons vraiment où nous en sommes, car, cette année, beaucoup de parents avaient déjà défini une stratégie avant l’annonce de l’assouplissement », explique-t-on dans un rectorat. Les familles concernées devraient recevoir une réponse autour du 15 juillet. a Catherine Rollot

JUSTICE LE SÉNAT EXAMINE JEUDI 5 JUILLET LE PROJET DE LOI SUR LES PEINES PLANCHERS

Récidive : la difficile position d’équilibre de Rachida Dati devant le Parlement LA CHANCELLERIE a vivement contesté, mardi 3 juillet, une estimation faite par Pierre Tournier, chercheur du CNRS (Le Monde du 4 juillet), selon laquelle la future loi contre la récidive pourrait conduire 10 000 personnes de plus en prison. L’examen du projet de loi par le Parlement, à partir du 5 juillet au Sénat puis du 17 à l’Assemblée, n’est pas sans risque pour le gouvernement : il contraint la ministre de la justice, Rachida Dati, à tenir une position d’équilibre difficile. La ministre doit convaincre les parlementaires de l’UMP que son texte sera vraiment « dissuasif » pour les délinquants. Depuis 2003, une partie des députés de la majorité pousse à la surenchère sur ce sujet, récla-

mant de véritables peines automatiques qui ont été promises par Nicolas Sarkozy. Cette volonté a déjà abouti, en décembre 2005, au vote d’une loi limitant les peines de sursis et les sorties anticipées de prison. Mais pour que le projet reçoive l’assentiment du Conseil constitutionnel et des milieux judiciaires, Mme Dati ne cesse d’insister sur le fait que les peines minimales instaurées par le projet de loi ne seront pas automatiques afin de préserver le principe de l’individualisation des peines : par une motivation spéciale, sur la base de « garanties exceptionnelles d’insertion » fournies par le récidiviste, le juge pourra toujours descendre sous la peine minimale. Le chercheur Pierre Tournier précise que

si les magistrats « utilisent systématiquement la marge de manœuvre prévue » pour aller en deçà des planchers, « il n’y aura aucun changement ». Mais magistrats et avocats soulignent que les juges correctionnels n’ont guère l’habitude de motiver leurs décisions ou n’ont pas les informations suffisantes pour le faire. En pratique, ils risquent, pour les délits, de se contenter d’appliquer les peines minimales. De l’ordre d’un tiers de la peine encourue, elles dépassent les peines moyennes prononcées par les tribunaux. « La modélisation scientifique de M. Tournier dénature l’esprit du texte, critique Michel Dobkine, directeur du cabinet de la garde des sceaux. Son estimation n’est vala-

ble que si les peines minimales sont automatiques. Or, elles ne le sont pas. La loi sera prescriptive, mais continuera de préserver la marge d’appréciation des juges. » La chancellerie n’a réalisé aucune étude d’impact mais, selon M. Dobkine, « un vol de CD en récidive ne conduira pas à deux ans de prison comme l’affirment certains, car ce n’est pas la pratique des juges ». Dans le cadre des peines minimales, des sursis partiels pourront en outre continuer d’être prononcés par les juges, même à la deuxième récidive. La commission des lois du Sénat a amendé le texte, le jugeant trop dur. Les députés risquent de le trouver trop mou. a Nathalie Guibert

Deux juges déboutés de leur plainte contre la veuve Borrel

PROCÈS L’ÉLUE UMP ET SON MARI COMPARAISSAIENT POUR AVOIR DÉTOURNÉ 152 000 EUROS

Les deux premiers juges de l’affaire Borrel, Marie-Paul Moracchini et Roger Le Loire, ont été déboutés en appel d’une plainte pour dénonciation calomnieuse déposée contre les avocats de la veuve du magistrat mort en 1995 à Djibouti, qui leur reprochaient de privilégier la thèse du suicide. – (AFP.)

Edwige Antier, la pédiatre qui se dit victime de son « prince consort »

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in mercredi 6 ju

www.groupeeac.com 01 47 70 23 83 13 rue de la Grange Batelière 75009 Paris 11 place Croix Paquet 69001 Lyon - 34 rue du Beau Site 1000 Bruxelles

QUAND Edwige Antier a épousé, il y a quinze ans, un certain Regard, Robert, elle ne soupçonnait pas que l’éminent polytechnicien allait siphonner les comptes de son association de bienfaisance pour fabriquer des cigares. La très médiatique pédiatre a péniblement répondu, mardi 3 juillet, de recel d’escroquerie devant la 13e chambre du tribunal de Paris. Elle a expliqué qu’elle ne s’était absolument pas aperçue que son mari avait falsifié pendant deux ans des chèques à hauteur de 151 992 euros, pour gérer leurs menues dépenses quotidiennes. L’affaire a débuté dans le meilleur monde, en 2003, lorsque l’Association mondiale des amis de l’enfance (Amade), une obscure association présidée par la princesse de Hanovre (née Caroline de Monaco), a sollicité Edwige Antier pour présider sa branche française « parce qu’elle était proche de Bernadette Chirac ». La pédopsychiatre, assise sur un brin de notoriété grâce à une nichée de livres sur les bébés, une émission

sur France-Inter et un poste de première adjointe à la mairie UMP du 8e arrondissement, a volontiers accepté à condition qu’on nomme son époux secrétaire général. Le conseil d’administration n’y a pas vu malice. Robert Regard, un ingénieur des Ponts de 71 ans, avait l’air solide : chargé de mission dans plusieurs cabinets, l’un des constructeurs de Beaubourg, sous-directeur à la police nationale… Mais une expérience malheureuse lui avait valu une interdiction de gérer en 1993 et le polytechnicien commençait à descendre l’échelle sociale au moment où son épouse la grimpait. Elle gagne autour de 10 000 euros par mois, lui 2 558 ; elle n’a, à 65 ans, pas une minute à elle ; lui bataille contre le fisc et fait les courses. Il en a souffert. « J’ai été frappé par le syndrome du prince consort, explique Robert Regard. Ne plus être toujours derrière… Même chez le boucher, on m’appelle monsieur Antier. » Il a imité la signature de sa femme sur les premiers chèques de l’association le 6 juin

2004, pour aider l’un de ses fils qui, à 37 ans, peinait à tenir à flot une fabrique de cigares. La moitié des détournements sont partis en fumée, l’autre moitié a été engloutie dans le train-train quotidien. « Nous avions un train de vie désordonné, a expliqué le vieux monsieur. Je suis le seul responsable, c’était une fuite en avant. Imaginer que le détournement n’apparaîtrait pas, c’était une aberration. » Remboursement en trois fois L’association ne s’est rendu compte de rien. Elle avait 101 000 euros en caisse quand Edwige Antier en a pris la présidence, 20 adhérents et une activité quasi nulle. La pédiatre a convaincu une expert-comptable dont elle soignait les enfants de s’occuper de la trésorerie, mais la dame n’avait ni la signature ni l’accès aux comptes. L’association ne dépensait d’ailleurs rien : un seul vague projet à l’hôpital Necker était en cours. Le ciel s’est effondré le 15 décembre 2005 lorsque Robert

a tout avoué à sa femme. « Je me suis tout à coup découvert 160 000 euros de dettes, assure la petite dame. J’ai aussitôt appelé l’ancien président ; je lui ai dit : “Gilbert, c’est une catastrophe”. » Elle a aussitôt signé une reconnaissance de dettes, emprunté à des amis et remboursé les sommes en trois fois, avant le 31 décembre 2006. L’Amade s’est réveillée un peu plus tard et a obtenu, à coups de sommations interpellatives, sa démission. « Je suis une victime, maintient la pédiatre. De mon mari, du conseil d’administration, de la trésorière qui n’a pas fait son travail. » Elle a été rétrogradée de FranceInter à France-Info et a un peu de mal à digérer l’idée de recel : elle assure n’avoir jamais su que l’argent était arrivé sur ses comptes, eux aussi gérés par son mari. Le tribunal a évidemment un peu de peine à la croire. Le parquet a réclamé 75 000 euros à chacun des époux et l’interdiction de gérer une association. Jugement le 10 juillet. a Franck Johannès

Une magnifique victoire à Valence : félicitations à Alinghi !

En triomphant une seconde fois dans l’America’s Cup, Alinghi entre dans l’histoire. Première équipe européenne à avoir remporté la Coupe de l’America, le plus ancien et le plus prestigieux trophée nautique, elle est aussi la première à avoir su la conserver. Principal partenaire d’Alinghi, UBS félicite l’équipage pour l’engagement, l’esprit d’équipe et le talent sportif dont il a fait preuve. Réussir et réussir encore – c’est le signe distinctif d’une équipe de champions. C’est aussi l’esprit du partenariat entre vous et nous. You & Us *. www.ubs.com/sailing

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Economie & Entreprises

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Social Le maintien des petites biscuiteries françaises de Danone n’est pas rationnel économiquement

Les « Petits LU » de Nantes redoutent que Kraft procède à un « dégraissage » NANTES CORRESPONDANT

quelle sauce va-t-on être mangés ? » Depuis mardi 3 juillet, cette question revient sur les lèvres des salariés de l’usine LU de La Haye-Fouassière, près de Nantes, berceau historique de la marque Lefèvre-Utile. Après la confirmation par Danone de la vente de sa division biscuits et produits céréaliers au géant américain Kraft Foods, le personnel « tombe de haut », selon Fabrice Defoort, opérateur conditionnement et délégué syndical CGT au comité central d’entreprise. La cession du pôle, qui compte 36 sites dans le monde et 15 000 salariés (dont 3 000 en France), devrait être concrétisée avant la fin de l’année pour 5,3 milliards d’euros. « C’est une partie du patrimoine et du savoir-faire français qui est croquée, se désole Jean-Marc Potier, 40 ans, pétrisseur. Le Petit Beurre nantais qui devient américain, forcément, ça fait drôle. » Un « vrai coup de massue » pour ce mythe made in Nantes, dont la saga a débuté en 1846 en plein centre-ville. « On nous sacrifie sur l’autel de la finance », fustige Jean-Yves Coutin, mécanicienmachiniste, trente-trois ans de maison. Le délégué FO évoque « un sentiment de trahison » et fustige « le manque de transparence du groupe Danone » : « Il y a comme un mauvais goût de déjà-vu. Ça nous rappelle le cauchemar de 2001 lorsqu’ils ont annoncé la

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Le groupe cherche désormais à utiliser l’argent de la cession Que va faire Danone du chèque de 5,3 milliards d’euros que devrait lui remettre l’américain Kraft Foods en échange de son pôle biscuits ? Le groupe supporte une dette de seulement 2,9 milliards d’euros. « Si une opportunité se présentait dans les produits laitiers, je serais capable de mettre un paquet d’argent », a lancé, mardi 3 juillet, Franck Riboud, le PDG de Danone. Deux cibles sont identifiées par les analystes : le spécialiste néerlandais de l’alimentation pour bébés Numico et le russe Wimm Bill Dann, dont Danone détient déjà 18,4 %. Autre piste, le groupe pourrait restituer l’argent à ses actionnaires sous forme de rachat d’actions. Quelle que soit la solution retenue, Danone doit préserver ses arrières car, plus petit, il devient désormais une proie plus facile à ingérer par un prédateur.

fermeture des usines de Calais et de Ris-Orangis. A cette époque, on a eu droit au même traitement : on a tout découvert dans la presse… » L’impression de « mépris » est largement partagée sur le site : « Ce mardi, quand notre direction locale a confirmé le rachat de LU par Kraft, les responsables du site nous ont assuré qu’ils n’avaient pas été tenus au courant de cette transaction », remarque ironiquement François Riopedre, cariste-magasinier de 27 ans. Les salariés « ont d’autant plus de mal à digérer cette vente » qu’en comité de groupe, le 5 juin, « Franck Riboud, PDG de Danone, a certifié que le pôle biscuits, dont la marge opérationnelle approche les 14 %, serait conservé », rapporte M. Defoort. « Ce que l’on redoute, c’est un dégraissage sur toutes les unités de production, confie Ginette Mahé, trentedeux ans d’ancienneté, opératrice-machiniste. On se doute bien que les dirigeants de Kraft vont aussi vouloir remettre à plat les acquis sociaux… » Pas d’opposition du gouvernement Jeudi 5 juillet, les délégués syndicaux organiseront une réunion d’information pour le personnel. Des actions pourraient être initiées dans la foulée. « Ce sera aux salariés de décider », souligne M. Defoort. Les engagements pris par Kraft Foods n’atténuent en rien les craintes des Petits LU, notamment sur « les différences du management américain ». « Nous ne fermerons aucun site de production de Danone en France dans un délai d’au moins trois ans à compter de l’accord de vente », a déclaré Irène Rosenfeld, PDG de Kraft Foods. « Trois ans, c’est rien. Ça file en un éclair, rétorque M. Defoort. C’est juste le temps nécessaire pour élaborer un plan stratégique déterminant les sites appelés à être liquidés. » Il semble peu probable que le site de La Haye-Fouassière, qui s’étend sur une quinzaine d’hectares, soit directement touché. En termes de production, c’est la plus importante des neuf usines de LU France, avec près de 45 000 tonnes de biscuits par an, dont certains fleurons tels Véritable Petit Beurre, Paille d’or ou Figolu. L’entreprise emploie 460 salariés et recourt à une centaine d’intérimaires. « Le plan de restructuration envisagé par Danone en 2001 prévoyait d’éliminer sept sites, précise M. Defoort. Qui peut nous faire croire que Kraft Foods sera plus respectueux des emplois ? Pour ma part, je pense que cha-

Devant l’usine LU de La Haye-Fouassière, près de Nantes. DAVID SAUVEUR/AGENCE VU POUR « LE MONDE » cune des neuf usines de LU France peut être menacée, de même que le personnel qui travaille sur les trois entrepôts et les deux sièges de direction. » Fabrice Defoort a des raisons d’être sceptique. En 2001, ce salarié de 33 ans pointait avec sa femme, comme intérimaire, à Ris-Orangis. Et puis « la casse sociale est passée par là. On a lâché la famille et les amis pour garder du boulot. Ici, il y a des gars qui viennent de Calais et qui ont laissé leur maison et leurs proches à 800 km. Personne n’a envie de vivre ça ». Lors de la conférence de presse commune organisée avec la PDG de Kraft Foods, M. Riboud a admis qu’il n’avait « pas oublié l’émotion suscitée par la restructuration » de LU. Il a aussi affirmé qu’il « assume » la cession à un groupe américain. Per-

sonne n’a oublié que, voilà deux ans, c’est au nom du « patriotisme économique » que son groupe, alors menacé d’une offre publique d’achat (OPA) hostile par PepsiCo, avait été soutenu politiquement par Dominique de Villepin, alors premier ministre. Mercredi 4 juillet sur RMC Info-BFM TV, son successeur, François Fillon, a déclaré qu’il n’y a « pas de raison de s’opposer » au rachat des biscuits Danone par Kraft. « Les entreprises françaises achètent beaucoup d’entreprises aux Etats-Unis », a-t-il poursuivi, « l’Etat doit intervenir quand il y a un danger pour l’emploi, un danger stratégique pour un secteur industriel ». Danone a obtenu de Kraft qu’il ne ferme pas de sites en France pendant trois ans. Il y a certes de grosses usines, comme La HayeFourrassière ou Certas, mais aussi de peti-

tes, comme Granville, Jussy ou encore Château-Thierry « qui auraient pu être menacées », dit-on chez Danone. Dans les autres pays, Danone ne compte plus en général qu’une seule unité de taille importante, ce qui réduit les risques de fermetures. « Kraft s’intéresse aux biscuits mais ne connaît pas l’activité panification », explique MarieChristine Eigeldinger, la secrétaire fédérale CGT chargée de Danone. Elle s’inquiète pour l’avenir des pains grillés et biscottes Pelletier, des Cracottes et Craquinettes, et pour le site de Vervins (Aisne) et l’unité Blédina de Villefranche-sur-Saône. a Yan Gauchard avec Laetitia Clavreul

Lire aussi page 3 : « Ce milliardaire chinois qui défie Danone »

Le groupe américain, un habitué des plans sociaux DOIVENT-ILS se réjouir d’une reprise par Kraft Foods ? Après l’annonce par Danone, mardi 3 juillet, de la vente de son pôle biscuits, les délégués syndicaux de LU France tenaient à rappeler, dans une déclaration commune, que la multinationale américaine avait engagé, en 2006, un plan de licenciement de 8 000 emplois dans le monde, en raison de « problèmes de surcapacité industrielle et de la flambée des cours des matières premières ». Tous se demandaient ce qu’il adviendra des petits LU dans trois ans. Sur le marché très concurrentiel des produits alimentaires, Kraft Foods, comme d’ailleurs Danone avec LU, a déjà dû restructurer. Rien que ces deux dernières années en France, il a fermé trois sites spécialisés dans le décaféiné, deux

à Strasbourg et un au Havre en 2005. En septembre 2006, le groupe américain a par ailleurs annoncé la suppression d’un tiers des postes (123) à l’usine Suchard de Strasbourg. En pleine campagne électorale, la candidate socialiste, Ségolène Royal, était venue soutenir les salariés et avait questionné la direction sur le fait qu’elle licenciait malgré ses bénéfices. Selon Kraft, 80 % des salariés ont retrouvé une opportunité professionnelle « Depuis cinq-six ans, c’est simple, on n’arrête pas les plans sociaux. La restructuration, c’est notre quotidien », raconte Guy Kalifa, délégué central FO de Kraft Foods, basé sur le deuxième site français, l’usine Jacques Vabre de Lavérune, près de Montpellier. Il rappelle aussi que son unité vient de récupérer une

partie de la production d’un site de Liège (Belgique) fermé en avril et que, ces dernières années, la comptabilité et la paye ont été externalisées en Espagne et en Slovaquie. L’informatique est désormais sous-traitée. Kraft Foods se veut pourtant rassurant. La meilleure garantie vient, selon le groupe, du fait qu’il veut faire des biscuits – c’est l’activité du groupe qui connaît la plus forte croissance – une « catégorie phare », alors qu’ils n’étaient plus la priorité de Danone. « Nous comprenons l’attachement des salariés à LU. Mais nous agissons dans une logique de développement, pas pour casser l’activité », explique Pascal Tanchoux, le porteparole du groupe en France. a L. Cl.

ÉNERGIE LE RUSSE ATOMENERGOPROM VERRA LE JOUR EN JANVIER 2008

ALLEMAGNE UN PLAN SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Le Kremlin finalise la création d’un géant du nucléaire

Scepticisme patronal sur les mesures de Mme Merkel pour l’environnement

UN « GAZPROM de l’atome ». La Russie a retrouvé ses ambitions passées dans le nucléaire civil et met la dernière main à un groupe intégré réunissant toutes les sociétés du secteur, de l’extraction de l’uranium et la fabrication du combustible à la construction et l’exploitation de centrales. Baptisé Atomenergoprom, il naîtra en janvier 2008 et sera un sérieux concurrent du français Areva, de l’américain General Electric et du japonais Toshiba-Westinghouse. Annoncé en 2006 par Vladimir Poutine, ce holding d’Etat – dont les filiales seront ouvertes aux capitaux privés, russes ou étrangers – devra assurer la construction d’une cinquantaine de réacteurs en Russie d’ici à 2030 mais aussi être « actif » à l’étranger, a indiqué le président. « La Russie doit participer à la renaissance de l’énergie atomique dans le monde », explique au Monde Sergueï Kirienko, patron de Rosatom, l’Agence fédérale de l’énergie atomique qui a remplacé le ministère ad hoc (Minatom). Le colosse absorbera, entre autres, Rosenergoatom (électricité), Tekhsnabexport (négoce d’uranium), TVEL (producteur de combustible), Atomenergomash (turbines) et Atomstroïexport (construction de centrales à l’étranger). La menace de pénurie d’électricité a fait du développement du nucléaire une priorité. « Nous devons construire immédiate-

ment de nouvelles capacités », explique le patron de Rosatom. Deux réacteurs par an doivent voir le jour d’ici à 2010 et au moins trois entre 2010 et 2030. Plus que sous l’ère soviétique ! Le Kremlin veut aussi mieux valoriser les réserves gazières du pays en produisant moins d’électricité à partir du gaz (50 % du courant aujourd’hui) pour en vendre plus à l’international, où il vaut cinq fois plus cher. « Notre objectif, conclut-il, est d’avoir 25 % à 30 % d’électricité nucléaire » (contre 16 %). « Naïveté » des Européens Avec Atomenergoprom, le Kremlin a fait le choix d’une société unique et intégrée « parce qu’elle sera en concurrence non seulement avec les producteurs d’électricité non nucléaire en Russie, mais aussi avec les puissants groupes internationaux », explique M. Kirienko. La Russie « vise 20 % à 35 % du marché selon les segments de la filière ». L’un des plus prometteurs est le cycle du combustible, où la Russie a des moyens de production et une capacité d’exportation considérables, note-t-on chez Areva. Cette ambition passe aussi par la création d’un réseau international de centres d’enrichissement sous contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique, où les pays en développement pourraient acheter du combustible sans faire courir au

monde un risque de prolifération. Un accord a ainsi été récemment conclu avec le Kazakhstan. Atomenergoprom est aussi « prêt à vendre des réacteurs à tous ceux qui respectent le traité de non-prolifération » (TNP), ajoute M. Kirienko. La Russie en construit déjà 2 en Chine, 2 en Bulgarie, 1 en Iran et 2 en Inde… non signataire du TNP. En Europe de l’Est, où il faudra remplacer les vieilles centrales de l’ère soviétique dans dix à quinze ans, « la plupart des pays sont intéressés par une intégration technologique avec les Européens de l’Ouest », concède-t-il. Atomenergoprom espère donc nouer « des partenariats » avec des groupes d’Europe occidentale. Ailleurs, prévient-il, il chassera sur leurs terres (Vietnam, Thaïlande, Turquie, Egypte, Algérie, Chili, Brésil…). Avec Gazprom et quelques autres, le groupe sera un instrument du développement économique de la Russie autant qu’une pièce de sa stratégie de reconquête de l’influence russe. Le patron d’un grand groupe d’énergie s’étonne de la « naïveté » des Européens devant cette montée en puissance. Notamment celle des dirigeants allemands, qui ont renoncé au nucléaire et accru leur dépendance au gaz russe – un jeu dangereux qui menace l’indépendance du Vieux Continent. a Jean-Michel Bezat

BERLIN CORRESPONDANCE

Après avoir fait du réchauffement climatique un sujet central de la présidence allemande de l’Union européenne qui vient de s’achever, la chancelière allemande, Angela Merkel (CDU), s’attache désormais à convaincre les industriels de son pays de l’urgence à agir. Mardi 3 juillet, lors d’une réunion à la chancellerie avec les représentants des grandes entreprises, des groupes énergétiques et des défenseurs de l’environnement, la chancelière a réitéré ses ambitions dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mme Merkel souhaite aller au-delà des engagements pris par les 27 Etats membres lors du conseil européen des 8 et 9 mars. D’ici à 2020, le gouvernement souhaite réduire jusqu’à 40 % ses gaz à effet de serre par rapport à l’année 1990. Pour y parvenir, Berlin veut augmenter la productivité énergétique de 3 % par an, contre moins d’1 % actuellement. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement en électricité devra passer de 12 % aujourd’hui à 27 % en 2020. Le gouvernement doit présenter en août les grandes lignes d’un plan énergétique national.

A l’issue de la réunion de mardi, le patronat a fait part de son scepticisme. « Il est risqué de prendre des décisions structurelles en matière de politique énergétique sur cette base. C’est comme conduire une voiture sans ceinture de sécurité », a déclaré Jürgen Thumann, le président du BDI, qui met en garde contre « une désindustrialisation insidieuse ». Parallèlement, Mme Merkel doit composer avec ses alliés politiques sur le nucléaire. La chancelière a expliqué que l’accord de sortie du nucléaire ne sera pas remis en cause d’ici aux prochaines élections législatives en 2009. Le précédent gouvernement du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder avait signé en 2000 un texte prévoyant une fermeture progressive des centrales allemandes d’ici à 2021. La CDU, le parti de Mme Merkel, souhaite prolonger ce délai mais se heurte au refus catégorique du SPD, son partenaire au gouvernement. Pour convaincre, la chancellerie insiste sur le fait qu’une fermeture des centrales entraînerait un renchérissement des approvisionnements énergétiques et un ralentissement du rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. a Cécile Calla

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Le fonds Blackstone va racheter le groupe Hilton pour devenir le leader mondial de l’hôtellerie L’opération, soutenue par la direction et les héritiers, s’élève à 26 milliards de dollars. Si les actionnaires de la chaîne l’approuvent, Blackstone gérera 600 000 chambres d’hôtels n mettant 26 milliards de dollars (19 milliards d’euros) sur la table des négociations pour racheter le groupe hôtelier Hilton, le fonds d’investissement américain Blackstone s’apprête à devenir, avec près 600 000 chambres, le numéro un mondial de l’hôtellerie devant Mariott, Intercontinental ou Accor. Selon les termes de l’accord, rendu public mardi 3 juillet, la transaction se fera sur la base de 47,50 dollars par action, soit une prime de 40 % par rapport au cours de clôture de l’action lundi 2 juillet à New York. Cette offre a enflammé les valeurs du secteur hôtelier. A la Bourse de Paris, mercredi matin, l’action du groupe Accor s’envolait de 6 %. Le conseil d’administration de Hilton a déjà approuvé l’opération qui devrait être bouclée d’ici à la fin de l’année.

E

L’offre jugée « irrésistible » pour les actionnaires, selon le PDG de la chaîne hôtelière, Stephen Bollenbach, a convaincu Barron Hilton, coprésident du groupe et héritier du fondateur, Conrad Hilton, qui pourrait céder ses parts et empocher 990 millions de dollars. Ce prix apparaît d’autant plus attractif que, selon M. Bollenbach, interrogé par Bloomberg, le groupe n’avait pas été contacté par d’autres acquéreurs. Blackstone, qui juge ce prix « juste », tenait absolument à cet actif. Cette transaction traduit l’intérêt que le fonds porte au secteur hôtelier. Blackstone, qui gère pour près de 20 milliards de dollars dans le secteur immobilier, a déjà racheté en janvier 2006 le groupe La Quinta Inns and Suites. L’accord avec Hilton va lui permettre de mettre la main sur les nombreuses marques de luxe, notamment les chaînes Hilton, Doubletree, Embassy Suites, Hampton Inn, et The Waldorf-Astoria Collection. Pour Blackstone, il s’agit d’un « achat stratégique », atteste son porte-parole. Le fonds pourra ainsi dégager des économies d’échelle entre ses différents actifs, en mutualisant les achats par exemple. Avec cette opération Blackstone distance aussi ses homologues, notamment

le fonds Colony, spécialisé dans le secteur. Ce n’est sans doute pas un hasard, si celui-ci a annoncé le même jour, être monté à 10,3 % dans la chaîne Accor, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe devant la Caisse des dépôts et consignations. Parmi les plus grosses opérations Cette nouvelle annonce de la part d’un fonds n’a pas surpris les spécialistes. Selon les experts, la croissance dans le secteur hôtelier est essentiellement le fait du « private equity » (capital investissement). « Il y a une véritable logique dans l’opération de Blackstone, explique l’un d’eux. A compter d’un certain nombre de chambres détenues en portefeuille, on ne fait plus d’opération immobilière, on devient hôtelier. Dans ces conditions il faut impérativement acquérir un savoir faire tant sur la gestion que sur la commercialisation que sur les marques. » Blackstone, qui en possède déjà plus de 100 000 aux Etats-Unis et en Europe, est dans ce cas. Contrairement à d’autres fonds, comme Colony, sa stratégie ne sera donc pas de céder le patrimoine immobilier mais de l’exploiter. Cette nouvelle acquisition confirme

aussi l’omniprésence des fonds dans le paysage économique. Si elle se concrétise, elle figurera parmi les plus grosses opérations menées par des fonds. Le record historique a été atteint il y a quelques jours avec le rachat du géant canadien des télécommunications Bell Canada par un consortium conduit par le canadien Teachers pour 48,5 milliards de dollars. L’assise financière de Blackstone, qui gère au total 88 milliards de dollars, a été renforcée par son entrée en Bourse le 22 juin. L’opération lui a permis de lever 4,13 milliards de dollars. Et lui ouvre la porte à de futures augmentations de capital, qui lui permettront de lever plus facilement les fonds nécessaires à ces opérations gigantesques. Son homologue KKR envisage de suivre cet exemple. Le recours à cette nouvelle source de financement pourrait, en partie, palier les difficultés annoncées pour une activité jusqu’ici florissante. Les fonds, qui s’endettent massivement pour racheter leurs actifs, doivent affronter la hausse des taux et une méfiance croissante des banques dans un contexte d’opérations de plus en plus audacieuses. a François Bostnavaron et Claire Gatinois

SOCIAL

Buffalo Grill : expulsion des sans-papiers à Viry-Châtillon Les forces de l’ordre ont fait évacuer mardi 3 juillet le parking du Buffalo Grill de Viry-Châtillon (Essonne), qui était occupé depuis le 8 juin par plusieurs dizaines de sans-papiers (Le Monde du 15 juin). En grève, démissionnaires ou licenciés de restaurants, situés essentiellement en Ile-de-France, ceux-ci réclament leur régularisation. Ils accusent la direction de les avoir embauchés en toute connaissance de cause, ce que celle-ci dément. MINES

OPA de Teck Cominco sur Aur Ressources pour 3,9 milliards de dollars Le canadien Teck Cominco a lancé, mardi 3 juillet, une offre Aur Ressources, spécialisé dans le cuivre, pour 3,9 milliards de dollars américains (2,8 milliards d’euros). Ce rapprochement permettrait d’augmenter de 43 % la production annuelle de cuivre de Teck Cominco et de 136 % ses réserves de cuivre. PME

Un tiers des sociétés indépendantes absorbées par les grands groupes Une étude de l’Insee, publiée mercredi 4 juillet, indique qu’un tiers des entreprises indépendantes employant de 20 à 500 salariés en 1999, se sont retrouvées en 2003 contrôlées par des grands groupes. Après leur intégration, leur développement s’accélère, note l’Insee.

AUTOMOBILE ACCORD AVEC CHERY

Chrysler va vendre une petite voiture fabriquée en Chine CHRYSLER a signé, mercredi 4 juillet, à Pékin un accord de partenariat avec le constructeur automobile chinois Chery Automobile. Il prévoit de commercialiser dès 2008 une petite voiture fabriquée en Chine : la A1. Déjà vendu en Chine, ce modèle coûte 7 100 dollars (5 200 euros), soit moitié moins que le Dodge Caliber, la voiture la moins chère commercialisée par Chrysler aux Etats-Unis. Toutefois, les deux groupes n’ont pas indiqué à quel prix elle serait vendue. Avec cet accord, Chrysler devient le premier constructeur automobile à exporter des petits véhicules produits en Chine par un constructeur chinois. Ce partenariat lui permettra d’élargir sa gamme en la complétant avec un véhicule à faible consommation au moment où les Américains se détournent des gros 4 × 4 et pickups considérés comme trop gourmands en carburant. « Nous espérons exporter d’ici la fin de l’année les premiers véhicules à destination de l’Amérique latine ou de l’Europe de l’Est sous la marque Dodge . Les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest devraient, eux, voir arriver les premiers modèles de fabrication chinoise dans un délai de deux ans et demi », a indiqué Tom LaSorda, le patron de Chrysler, notamment vers le continent américain et l’Europe. Selon Yin Tongyao, le président de Chery, 100 000 véhicules par an pourraient être produits pour Chrysler. « Mais la capacité de production pourra augmenter dans l’avenir », a-t-il précisé. En 2006, Chery a vendu 305 000 voitures dont 50 000 ont été exportées. L’annonce de ce partenariat entre Chrysler et Chery intervient à un moment clé pour le groupe américain. Vendu au fonds d’investissement Cerberus par l’allemand Daimler au mois de mai,

Chrysler a affiché une perte de 1,1 milliard de dollars en 2006 et ses ventes aux Etats-Unis s’érodent mois après mois. Avec une baisse de 1 % de ses immatriculations en juin, Chrysler a toutefois moins souffert que ses rivaux américains. Les ventes de General Motors (GM) ont plongé de 24 %, celle de Ford de 8 %. Sur l’ensemble du premier semestre, la chute de GM atteint 7 % et celle de Ford 11,1 %.

TRANSPORTS

IMMOBILIER

SeaFrance : chiffre d’affaires en hausse de 17,9 % en 2006

Deux tours à la Défense changent de propriétaire

SeaFrance, seule compagnie maritime française sur le détroit transmanche, a annoncé, mercredi 4 juillet, un chiffre d’affaires de 226,44 millions d’euros pour 2006, en hausse de 17,9 % par rapport à 2005. En 2006, le nombre de voitures transportées a augmenté de 7,7 % et le nombre de camions de 12,7 %. Après un déficit d’exploitation de 20,85 millions d’euros en 2005, SeaFrance a gagné 260 000 euros en 2006.

L’assureur Axa a annoncé, mardi 3 juillet, la vente de son siège français situé dans une tour du quartier d’affaires de la Défense au fonds d’investissement américain Beacon Capital Partners pour 300 millions d’euros. La Foncière des régions a de son côté acquis pour 486 millions d’euros, mercredi, la tour GAN, détenue et occupée par Groupama. L’édifice datant de 1974 va être entièrement rénové d’ici à la fin 2010.



Succès des japonais Si cette situation perdurait, la part de marché des trois constructeurs américains pourrait représenter pour la première fois moins de la moitié du marché américain. Selon Bloomberg, en juin, celle-ci s’établissait à 50,3 %. Les constructeurs japonais et coréens en profitent. Sur cette période, les ventes de Nissan font un bond de 23 %, celles de Honda et du numéro un coréen, Hyundai enregistrent une hausse de 11 % tandis que Toyota affiche une progression de 10 %. Ces bonnes performances s’expliquent par les énormes dépenses promotionnelles des groupes étrangers. Honda les a augmentées de 81 % et Toyota de 26 %. Dans le même temps, GM baisse ses ristournes de près de 10 % et réduit ses ventes aux loueurs, considérées comme moins rentables. Devenu numéro un mondial au premier trimestre 2007, Toyota est toujours porté par le succès de la Prius, son véhicule hybride (essence-électricité) d’autant que le gallon d’essence a dépassé les trois dollars. En juin, les ventes de Prius ont augmenté de 83 % à 17 756 unités. Toyota est aussi porté par le succès de sa Yaris, qui progresse de 33 %. Un engouement pour les petites voitures qui a incité Chrysler à se lancer sur ce créneau. a Nathalie Brafman

*Du sens et de la simplicite. † Planete Vivante.

La simplicité, c’est d’agir ensemble contre le changement climatique. Pour prendre connaissance de nos projets et agir, rejoignez-nous sur †

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Economie & Finances

14 TÉLÉCOMUNICATIONS

L’iPhone d’Apple serait distribué par T-Mobile en Allemagne C’est T-Mobile, filiale de téléphonie mobile de Deutsche Telekom, qui sera l’opérateur exclusif en Allemagne de l’iPhone d’Apple, indique le quotidien allemand Rheinische Post dans son édition du mercredi 4 juillet. Un porte-parole de T-Mobile s’est refusé à tout commentaire. L’opérateur vendrait l’iPhone au prix de 450 euros à partir du 1er novembre, accompagné d’un abonnement. Entre 310 000 et 700 000 iPhone auraient été vendus aux Etats-Unis depuis son lancement, le 29 juin.

La livre sterling atteint son plus haut niveau face au dollar depuis 1981 Dopée par les bonnes performances de l’économie du Royaume-Uni, la monnaie britannique est montée, mardi 3 juillet, jusqu’à 2,0197 dollars

CHIMIE

LONDRES

Arkema prend le contrôle du fabricant de polymères Coatex

CORRESPONDANT

Le groupe chimique français Arkema a annoncé, mardi 3 juillet, son intention de racheter à l’allemand Omya le français Coatex (fabrication de polymères). Il s’agit de la première acquisition d’Arkema depuis sa séparation d’avec le pétrolier Total en 2006. Le montant de l’opération n’a pas été divulgué. Coatex a réalisé 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006 avec des polymères utilisés comme additifs dispersants et épaississants dans l’industrie du papier, les peintures, les cosmétiques ou le textile. FINANCE

KKR veut lever 1,25 milliard de dollars lors de son introduction en Bourse Le fonds d’investissement américain Kohlberg Kravis Roberts (KKR) a informé mardi 3 juillet le gendarme de la Bourse américain, la SEC, qu’il comptait lever 1,25 milliard de dollars (917 millions d’euros) lors de son entrée sur le marché. Le fonds a proposé le symbole « KKR » pour sa cotation, mais n’a pas précisé quelle partie de son capital il comptait introduire.

0123 Jeudi 5 juillet 2007

doté de tous les pouvoirs lors de la période Blair, le nouveau locataire du 10, Downing Street peut se targuer d’avoir apporté la stabilité à une nation adepte du néfaste « stop and go » dans les années 1980-1990. En effet, en 2006, le Royaume-Uni a affiché une croissance annuelle de l’ordre de 2,8 % après 1,9 % en 2005. L’exemple Brown, qui a le mieux réussi au sein de l’Union européenne dans le domaine de l’activité et de l’emploi, mérite d’être médité.

Poussée LIVRE STERLING CONTRE DOLLARS 2,6

2,2

2,017

1,8

e nouveau chef du gouvernement britannique, Gordon Brown, ministre des finances pendant dix ans, a une particularité : il a hérité de son propre modèle de croissance économique au bilan globalement positif. Cette réussite explique en grande partie la flambée continue de la livre sterling, qui a atteint le 3 juillet son niveau le plus élevé face au dollar depuis vingt-six ans ! La monnaie britannique a atteint 2,0197 dollars, le billet vert étant de son côté affecté par le ralentissement de l’économie américaine lié aux déboires du marché immobilier. L’attente d’une hausse des taux d’intérêt d’un quart de point, à 5,75 %, à l’issue de la réunion, le 5 juillet, du comité monétaire de la Banque d’Angleterre, a certes été le moteur de cette vive appréciation de la devise britannique. Les experts prédisent même un loyer de l’argent à 6 % à la fin de l’année et une progression en 2008 « dopant » d’autant le sterling. A l’instar du franc suisse, la livre apparaît de nos jours comme le placement idéal pour les banques centrales, en particulier d’Asie, soucieuses de diversifier leurs avoirs majo-

L

FINANCE CONSÉQUENCE DE LA HAUSSE DES TAUX

1,4

Les ménages vivent à crédit Reste que l’afflux d’argent – surchauffe de l’immobilier (+ 11 % en juin sur douze mois), boom de l’activité financière et poursuite de la consommation – a poussé l’inflation en mai à 2,5 % sur un an, continuant de dépasser l’objectif de 2 % fixé par la Banque d’Angleterre. De surcroît, les ménages continuent de vivre à crédit, comme en témoigne un endettement privé dépassant le produit intérieur brut (PIB) annuel du pays (160 % contre 110 % en 2000) avec comme corollaire un nombre record de faillites personnelles et de foyers en retard de remboursement de leur prêt hypothécaire. Le taux d’épargne est au plus bas depuis un demi-siècle. Par ailleurs, les dépenses publiques dérapent, comme le montre la progression, en 2006, de 8 % du train de vie de l’Etat, chiffre de loin supérieur à celui de la croissance. L’opposition crie au gaspillage devant le déficit des finances publiques le plus élevé depuis 1994. a

1,0

Janv. 1981

29 juin 2007

Source : Bloomberg

ritairement en dollars. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les capitaux détenus en sterling par les banques centrales ont ainsi triplé depuis 2003. Enfin, dans ce même souci de protection, les grandes fortunes du Golfe se précipitent sur la devise de l’ex-puissance tutélaire. A leurs yeux, le succès du passage du témoin, le 27 juin, entre Tony Blair et M. Brown illustre la stabilité politique assurée à long terme du royaume. L’alerte terroriste au Royaume-Uni n’a pas réduit la fringale des investisseurs pour le sterling, loin de là. « La demande de sterling est alimentée par la bonne santé macroéconomique au Royaume-Uni », comme l’explique Michael Saunders, économiste en chef de Citigroup, en tant que grand argentier

Marc Roche

LES BOURSES DANS LE MONDE 4/7, 10h Pays

En Europe, les marchés d’actions sanctionnent les valeurs foncières

Indice

Dernier cours

ALORS que les années 2000 ont été jusqu’ici particulièrement fastes pour les sociétés foncières cotées à la Bourse de Paris – jusqu’à atteindre, selon l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), une performance globale de + 32,86 % en 2005 et de + 65,3 % en 2006 – l’année 2007 sera moins brillante. Après avoir atteint un sommet, le 21 février, les valeurs immobilières françaises ont dégringolé, perdant 20,10 % en quatre mois et demi, dont 10 % depuis le 1er juin. Même les valeurs préférées des gestionnaires de fonds immobiliers, sicav et OPCVM, sont touchées. Unibail, malgré la réussite de sa fusion avec Rodamco dont elle détient désormais 80 % et qui en fait le premier propriétaire de centres commerciaux en Europe, a chuté de 22,5 % entre le 21 février et le 3 juillet. Gecina a reculé de 14,9 % sur la même période, tout comme Foncière des régions (– 34,2 %) et Klepierre (– 33,5 %). « Le temps où le rendement des immeubles était toujours supérieur

au coût de la dette qui les finançait est révolu depuis la brusque hausse des taux décidée par la Banque centrale européenne », explique Philippe Le Trung, analyste chez la banque Citigroup. La hausse des taux européens se conjugue à une valorisation excessive des sociétés foncières, dont les cours étaient supérieurs d’en moyenne 20 % à l’estimation de leur patrimoine immobilier, conséquence d’un afflux de capitaux vers des véhicules au statut fiscal très avantageux, notamment les sociétés d’investissement immobilier cotée (SIIC). Pour certains analystes, la baisse actuelle est une correction salutaire, qui n’obère pas les performances futures de l’immobilier. Le mouvement touche d’ailleurs plusieurs pays européens, avec une correction depuis le 1er janvier de 13,3 % en Allemagne, de 10,5 % en Belgique, de 10,7 % en France, de 11 % en Italie, de 21 % au RoyaumeUni, de 11 % en Suède et de 30,2 % en Espagne. a

SICAV ET FCP

ATOUT EURO MONDED ATOUT FRANCE C ATOUT FRANCE D ATOUT MODERATIONSC ATOUT MONDE C ATOUT VERT HORIZ C ATOUT VIVACTIONS C CAPITOP EUROBLIG C CAPITOP EUROBLIG D CAPITOP MONETAIREC CAPITOP REVENUS D ATOUT HORIZON DUO

48,52 279,64 227,55 119,26 52,20 16,84 137,19 123,57 81,11 210,83 159,31 12,24

2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 4/7 2/7 2/7

EURCO SOLIDARITE MONELION JOUR C MONELION JOUR D SICAV 5000 SLIVAFRANCE SLIVARENTE SLIVINTER TRILION

256,64 543,14 424,89 210,49 340,10 41,04 153,09 784,30

2/7 3/7 3/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7

112,07 205,84 164,02 200,37 165,14 185,41 73,88 205,60 307,95 117,52

2/7 3/7 3/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7

Isabelle Rey-Lefebvre

SUISSE ETATS-UNIS

Mini 2007

PER

6168,15 1/6

5295,58 14/3

CAC Mid100

8605,43 4/7

0,31

8904,67 31/5

7626,45 5/3

0,28 10177,87 2/7

8548,06 2/1

14,90

SBF 250

4310,46 3/7

0,66

4395,34 1/6

3788,60 14/3

15,50

DAX Index

8073,47 4/7

0,28

8131,73 20/6

6437,25 5/3

14,80

FTSE 100 index

6660,00 4/7

0,30

6751,30 18/6

5989,60 5/3

13,10

Swiss market

9264,17 4/7

0,26

9548,09 4/6

8573,54 14/3

15,00

0,31 13692,00 1/6

11939,61 14/3

15,20

Dow Jones ind. 13577,30 3/7 Nasdaq composite

JAPON

2644,95 3/7

Nikkei 225 18168,72 4/7

0,48

2644,95 3/7

2331,57 14/3

25,20

0,10 18300,39 26/2

16532,91 5/3

18,70

PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible.

COURS DE L'EURO

OR

Achat

Vente

MERCREDI 4 JUILLET 10h

Cours

% var.

dollar us ................................1,3619...........1,3625 yen .......................................166,6800 ......166,7300

ONCE D'OR EN DOLLAR.................648,50 ........0,43

couronne tchèque.............28,7070.........28,7270

PÉTROLE

couronne danoise ...............7,4399...........7,4401 livre sterling.........................0,6746...........0,6750 forint hongrois...............245,7700 ......246,7700

MERCREDI 4 JUILLET 10h

Cours

% var.

LIGHT SWEET CRUDE.......................71,03.......-0,08

zloty polonais ......................3,7570...........3,7670 couronne suédoise ..............9,1856...........9,1906 couronne slovaque ..........33,4740.........33,5750 franc suisse ...........................1,6557...........1,6567 couronne norvég. ...............7,9330...........7,9380

TAUX TAUX D'INTÉRÊT LE 4/7

rouble...................................34,9150.........35,0150

La hausse des prix à la production industrielle dans la zone euro s’est établie à 0,3 % en mai, contre 0,4 % le mois précédent, selon les données publiées par Eurostat, mardi 3 juillet. Par rapport à mai 2006, les prix ont augmenté de 2,3 %. Le taux de chômage dans la zone euro s’est élevé à 7,0 % en mai, contre 7,1 % en avril, selon les données d’Eurostat publiées mardi 3 juillet. En mai 2006, le taux de chômage se montait à 7,9 % dans la zone euro et 8,0 % dans l’Union européenne. Le chômage est à son plus bas niveau dans la zone euro depuis la création de statistiques pour cette zone en 1993. Il avait atteint un pic à 8,9 % en septembre 2004.

Etats-Unis Les promesses de vente de logements existants aux Etats-Unis ont baissé de 3,5 % en mai après un recul de 3,4 % en avril, a indiqué le groupement national des agents immobiliers (NAR), mardi 3 juillet. Les analystes s’attendaient à une hausse de 0,3 %. Les commandes industrielles aux Etats-Unis ont baissé de 0,5 % en mai par rapport à avril après une hausse de 0,5 % en avril, a annoncé le département du commerce, mardi 3 juillet. Les analystes attendaient une baisse de 1,2 %.

Chine La croissance chinoise atteindra 10,9 % en 2007, selon une étude du Centre d’information de l’Etat publiée par le China Securities Journal, mardi 3 juillet. « L’économie évolue d’une croissance rapide vers la surchauffe », estiment les auteurs qui préconisent une intervention du gouvernement.

Mercredi 4 juillet 9h30 Valeur

0,32

ALLEMAGNE ROYAUME UNI

Maxi 2007

6089,01 4/7

CAC Small 90 10176,27 3/7

Zone euro

VALEURS DU CAC40

% var.

CAC 40

FRANCE

TABLEAU DE BORD

Taux j.le j.

Taux 3 mois

Taux 10 ans

Taux 30 ans

livre turque...........................1,7590...........1,7690

france

4,04

4,18

4,62

4,74

dollar australien ................1,5883...........1,5892

royaume-uni

6,66

6,00

5,50

4,99

dollar canadien...................1,4385...........1,4395

italie

4,04

4,18

4,78

5,06

yuan chinois .......................10,3460.........10,3560 won sud-coréen ............1250,3000 ....1251,3000

allemagne

4,04

4,18

4,57

4,71

japon

0,59

0,76

1,87

2,27

dollar néo-zéland...............1,7363...........1,7463

états-unis

5,33

5,36

5,12

5,29

rand sud-africain................9,5067...........9,5167

suisse

2,58

2,69

3,14

3,39

Dernier cours

Cours préc.

% var. /préc.

% var. 31/12

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Divid. net

Code ISIN

ACCOR ............................◗.....68,63......64,90 .....5,75 ...16,92 ......74,05 .....58,55 ....2,95 ...FR0000120404 AIR FRANCE -KLM.............◗ .....33,94......33,75 .....0,56 .....6,43 ......39,40 .....31,11 ....0,30 ...FR0000031122 AIR LIQUIDE ......................◗ .....96,59......96,15 .....0,46 .....7,38 ......98,13 .....82,58 ....4,00 ...FR0000120073 ALCATEL-LUCENT .............◗ .....10,66......10,69....-0,28 ....-2,20 ......11,86........8,51 ....0,16 ...FR0000130007 ALSTOM.............................◗ ...128,56 ...127,35 .....0,95 ...25,18....128,58 .....84,55 .....n/d ...FR0010220475 ARCELOR MITTAL .............◗ .....47,16......47,20....-0,08 ...47,47 ......50,08 .....30,02 ....0,20...NL0000361947 AXA....................................◗ .....32,37......32,30 .....0,22 .....5,54 ......34,88 .....29,50 ....1,06 ...FR0000120628 BNP PARIBAS ....................◗ .....88,75......88,45 .....0,34 .....7,38 ......95,07 .....75,21 ....3,10 ...FR0000131104 BOUYGUES........................◗ .....63,90......63,74 .....0,25 ...31,40 ......67,43 .....48,42 ....1,20 ...FR0000120503 CAP GEMINI ......................◗ .....54,01......53,86 .....0,28 ...13,59 ......59,87 .....47,49 ....0,70 ...FR0000125338 CARREFOUR ......................◗ .....53,46......53,09 .....0,70 ...16,37 ......58,46 .....42,82 ....1,03 ...FR0000120172 CREDIT AGRICOLE ............◗ .....30,00......29,96 .....0,13 ....-4,31 ......33,74 .....28,35 ....1,15 ...FR0000045072 DANONE............................◗ .....61,95......61,71 .....0,39 .....7,93 ......64,17 .....55,20 ....2,00 ...FR0000120644 DEXIA.................................◗ .....23,45......23,07 .....1,65 ...13,01 ......24,96 .....20,37 ....0,61...BE0003796134 EADS ..................................◗ .....24,00......23,91 .....0,38 ....-8,05 ......26,48 .....21,45 ....0,10...NL0000235190 EDF .....................................◗ .....80,46......80,55....-0,11 ...45,76 ......82,78 .....50,90 ....1,16 ...FR0010242511 ESSILOR INTL.....................◗ .....87,51......87,44 .....0,08 .....7,44 ......91,36 .....80,20 ....1,10 ...FR0000121667 FRANCE TELECOM ............◗ .....20,31......20,27 .....0,20 ....-3,05 ......23,72 .....18,88 ....1,20 ...FR0000133308 GAZ DE FRANCE................◗ .....38,26......38,40....-0,36 .....9,78 ......38,45 .....31,82 ....1,10 ...FR0010208488 LAFARGE............................◗ ...136,26 ...135,91 .....0,26 ...20,91....137,20 ...106,40 ....3,00 ...FR0000120537 LAGARDERE ......................◗ .....63,30......63,36....-0,09 .....3,77 ......65,29 .....55,28 ....1,20 ...FR0000130213 L'OREAL .............................◗ .....86,38......86,37 .....0,01 ...13,81 ......90,24 .....74,25 ....1,18 ...FR0000120321 LVMH MOET HEN.............◗ .....85,53......84,89 .....0,75 .....6,98 ......89,20 .....77,10 ....1,10 ...FR0000121014 MICHELIN ..........................◗ ...104,38 ...104,59....-0,20 ...43,97....106,00 .....67,75 ....1,45 ...FR0000121261 PERNOD RICARD ..............◗ ...161,85 ...161,82 .....0,02 ...11,67....165,00 ...138,11 ....1,26 ...FR0000120693 PEUGEOT ...........................◗ .....60,97......61,14....-0,28 ...21,45 ......62,39 .....47,41 ....1,35 ...FR0000121501 PPR .....................................◗ ...131,80 ...131,47 .....0,25 ...16,43....136,40 ...107,80 ....3,00 ...FR0000121485 RENAULT ...........................◗ ...121,11 ...121,38....-0,22 ...33,09....121,80 .....84,30 ....3,10 ...FR0000131906 SAINT-GOBAIN.................◗ .....84,10......83,95 .....0,18 ...32,13 ......84,95 .....63,70 ....1,70 ...FR0000125007 SANOFI-AVENTIS .............◗ .....60,74......60,46 .....0,46..-13,17 ......71,95 .....59,65 ....1,75 ...FR0000120578 SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ ...105,36 ...104,86 .....0,48 ...26,67....110,26 .....83,47 ....3,00 ...FR0000121972 SOCIETE GENERALE ..........◗ ...137,25 ...136,69 .....0,41 .....6,73....162,00 ...119,66 ....5,20 ...FR0000130809 STMICROELECTRONICS ...◗ .....14,55......14,52 .....0,21 .....3,41 ......15,61 .....13,57 ....0,19...NL0000226223 SUEZ...................................◗ .....42,34......42,50....-0,38 .....7,93 ......43,84 .....35,06 ....1,20 ...FR0000120529 TOTAL ................................◗ .....60,43......60,32 .....0,18 ...10,58 ......60,92 .....48,33 ....1,00 ...FR0000120271 UNIBAIL-RODAMCO ........◗ ...188,20 ...187,00 .....0,64 .....1,67....241,50 ...180,50 ....1,00 ...FR0000124711 VALLOUREC.......................◗ ...230,01 ...231,25....-0,54 .....4,41....243,25 ...161,29 ....4,00 ...FR0000120354 VEOLIA ENVIRON. ............◗ .....58,09......58,05 .....0,07 .....1,19 ......62,57 .....49,74 ....1,05 ...FR0000124141 VINCI..................................◗ .....54,65......54,22 .....0,79 ...12,91 ......62,41 .....47,05 ....1,80 ...FR0000125486 VIVENDI.............................◗ .....31,86......31,90....-0,13 .....7,60 ......32,55 .....28,20 ....1,20 ...FR0000127771 Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # 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Fonds communs de placements ECUR.1,2,3 FUTUR ECUR.ACTS EUROPEC ECUR.CAPIPREMIEREC ECUR.CAPITAL.C ECUR.DYNAMIQUE +D ECUR.ENERGIE D ECUR.EURIBOR ECUR.EXPANSION C ECUR.INVEST D ECUR.MONEPRE.INSTC ECUR.MONEPREMIEREC ECUR.SECURIPREM.C ECUREUIL SENSIPREM ECUR.TRESORERIE C ECUR.TRIMESTRIEL D

64,01 2/7 22,06 27/6 2552,37 2/7 52,16 2/7 48,03 2/7 53,33 2/7 1163,86 2/7 17087,65 2/7 68,33 2/7 110225,43 2/7 2252,97 2/7 2417,90 2/7 3060,32 2/7 62,56 2/7 253,74 2/7

ATOUT QUANTEURO D CAAM ACTS EUROPE C CAPITOP MONDOBLIG

138,14 415,80 67,33

2/7 2/7 2/7

209,51 646,07

2/7 2/7

Fonds communs de placements ATOUT EUROLAND D ATOUT EUROPE C

CIC PLAN BOURSE CIC PROF.TEMPERE CIC PROFILE EQUILI CIC PROFILE DYNAMI CIC OBLI C.T. D

14,65 170,52 22,25 32,35 131,75

2/7 2/7 2/7 2/7 3/7

30,13 5,61 33,52 48,90 26,41 59,49 301,89 189,20 43,59 78,25 24,50 11,17 8,14

3/7 2/7 3/7 3/7 2/7 3/7 2/7 3/7 2/7 2/7 2/7 3/7 2/7

Fonds communs de placements CM ACTIONS EURO C CM- CIC ACTS JAPON CM EUROPE ACTIONS CM FRANCE ACTION C CM MID ACTS EUROPE CM MID-ACTS FRANCE CM MONDE ACTIONS CM OBL. CT C CM OPTION DYN C CM OPTION EQUIL.C CM OPTION MODER.C CM SELECTION PEA CM-CIC ACTS USA

Fonds communs de placements DYNALION EUROPE EGERIS AC 25-65C EGERIS AC 25-65D EGERIS AC 55-100C EGERIS AC 55-100D EGERIS AC PEA25-65 EGERIS ACPEA55-100 EGERIS PRUDENT INTERLION EGERIS OBJ CAC7000

120,63 54840,75 109,66 22,93 17,64 136,67 125,23 223,11 174,80 141,93 121,34 747,23 94,28 87,36 81,34 217,51 201,05 239,20 221,56 263,11 244,47 101,40 2978,76 2258,38

3/7 3/7 3/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 3/7 3/7

Fonds communs de placements

Fonds communs de placements CIC FRANCE D CIC EURO OPPORTUNI CIC EUROLEADERS C CIC OBLIGATIONS D

LBPAM MONETAIRE 1 C LBPAM MONETAIRE E LBPAM MONETAIRE1D LBPAM OBLI COURT TERME C LBPAM OBLI COURT TERME D LBPAM OBLI LONG TERME 1 C LBPAM OBLI LONG TERME 1 D LBPAM OBLI MOYEN TERME C LBPAM OBLI MOYENTERME D LBPAM OBLI MONDE C LBPAM OBLI MONDE D LBPAM OBLI REVENUS LBPAM PROFIL 80 PEA D LBPAM PROFIL 100 C LBPAM PROFIL 100 D LBPAM PROFIL 15 C LBPAM PROFIL 15 D LBPAM PROFIL 50 C LBPAM PROFIL 50 D LBPAM PROFIL 80 C LBPAM PROFIL 80 D LBPAM PROFIL 80 PEA C LBPAM TRESORERIE 2 C LBPAM TRESORERIE 2 D

42,82 45,53 50,05 25,08

3/7 3/7 3/7 3/7

LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 24,53 LBPAM ACTIONS AMERIQUE D 22,46 LBPAM ACTIONS DEV DUR C 159,37 LBPAM ACTIONS DEV DUR D 148,83 LBPAM ACTIONS EURO R 36,16 LBPAM ACTIONS FRANCE C 125,19 LBPAM ACTIONS FRANCE D 112,85 LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 49,47 LBPAM ACTIONS INDICE EURO 116,05 LBPAM ACTIONS MIDCAP C 165,27 LBPAM ACTIONS MIDCAP D 154,68 LBPAM ACTIONS MIDCAP E 13265,57 LBPAM ACTIONS MONDE C 236,27 LBPAM ACTIONS MONDE D 200,64 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 23,86 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D 21,21

2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7

LBPAM ACTIONS TELECOM 54,17 LBPAM 1ERE MOYEN TERME 10801,30 LBPAM 1ERE MONETAIRE E 8095,63 LBPAM ACTIONS EUROPE C 84,46 LBPAM ACTIONS FINANCE 109,23 LBPAM ACTIONS SANTE 123,49 LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE 30,38 LBPAM ACTIONS EUROPE D 83,42 LBPAM ALTERNA 10 R 117,06 LBPAM MONETAIRE I 580289,12 LBPAM OBLI CREDIT 127,94 LBPAM OBLI EUROPE C 111,14 LBPAM OBLI EUROPE D 100,74

2/7 2/7 3/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 2/7 3/7 2/7 2/7 2/7

FCP Multi-gestion F&C BIOPHARMA

16,05 29/6

F&C COM GL EM MKTS 106,60 3/7 F&C EM MKTS BD USD 12,85 3/7 F&C EUR INFL LINK 9,52 3/7 F&C EURO HI.YLD.BD 14,93 3/7 F&C EURO.CORP. 17,93 3/7 F&C EUROP SM CAP A 19,99 3/7 F&C EUROPEAN EQTY 20,12 3/7 F&C EUR.INFL L.BD 9,53 3/7 F&C FAR EAST EQ. I 16,12 3/7 F&C FAR EAST EQ A 16,10 3/7 F&C FAR EAST EQ X 16,15 3/7 F&C GL CONVER BOND 13,50 3/7 F&C GL REAL ESTATE 18,58 3/7 F&C GL.EMG.MKT.USD 25,34 3/7 F&C GTAA ALPHA FD 94,31 2/7 F&C GTAA ALPHA-I 94,44 2/7 F&C JAPAN.EQTY 28,16 3/7 F&C NORTH AMER EQ. 24,60 3/7 F&C PACIFIC EQTY 45,98 3/7 F&C STEWARD.FD INT 10,75 3/7 F&C STEWARDSHI.INT 11,16 3/7 F&C US SM CAP USD 96,74 3/7 F&C US SMLCAPCUSD 10,57 3/7 ...................................................................................... ......................................................................................

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Chaque samedi

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avec daté dimanche-lundi

Médias

0123 Jeudi 5 juillet 2007

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Bernard Arnault s’engage à respecter l’indépendance des « Echos » Dans un entretien au « Figaro », le PDG de LVMH confirme le rachat du groupe de presse économique et la vente du quotidien « La Tribune » près des semaines de rumeurs insistantes, Bernard Arnault est sorti de son silence. Dans une interview publiée dans Le Figaro mercredi 4 juin, le patron du groupe LVMH confirme le rachat des Echos pour la somme de 240 millions d’euros. « Les négociations ont repris après les élections et ont abouti en quinze jours à la signature d’une clause d’exclusivité. » La signature définitive de l’accord entre LVMH, déjà propriétaire du quotidien La Tribune, et le groupe Pearson, actuel propriétaire des Echos, devrait être annoncée dans les prochains jours. Pour justifier son intérêt pour le premier quotidien économique français, Bernard Arnault met en avant « son fort potentiel de développement » dans un marché « relativement petit ». « Nous voulons bâtir un groupe dynamique en y apportant d’importants moyens financiers tant pour le papier que pour Internet, avec des résultats économiques positifs », ajoute l’homme d’affaires. Il estime que grâce à cette opération, son groupe va améliorer son résultat opérationnel de « 22 millions d’euros par an » : « Les Echos gagnent environ 10 millions d’euros et La Tribune perd environ 12 millions d’euros. » Depuis l’annonce du possible rachat des Echos par LVMH, les salariés des deux quotidiens économiques manifestent leurs très vives inquiétudes. Le 25 juin, les deux journaux se sont

A

d’ailleurs mis en grève le même jour. Mardi 3 juillet, les rédactions du groupe Les Echos ont à nouveau cessé le travail, pour la troisième fois en quinze jours, empêchant la parution du quotidien mercredi 4. Elles protestent contre les propositions « inacceptables » faites par Pearson pour garantir leur indépendance éditoriale en cas de rachat par LVMH, selon la société des journalistes (SDJ). « Cela ne nous amuse pas de faire grève, mais ce qui nous importe est que le lecteur ait une information crédible », affirme Vincent de Féligonde, président de la SDJ. « Déçus et en colère », les élus de la SDJ ont ainsi claqué la porte, mardi 3 juin, d’une réunion avec David Bell, le président des Echos et représentant de son actionnaire Pearson au conseil d’administration. La SDJ et les élus du comité d’en- Dans les locaux des « Echos », le 27 juin. MARC CHAUMEIL/FEDEPHOTO POUR « LEMONDE » treprise ont protesté contre le « rejet en bloc par Pearson et LVMH des propositions le groupe Pearson, est une première dans la lequel les représentants de la SDJ ont une voix prépondérante et disposent d’un droit de la SDJ pour l’indépendance des rédac- presse française, il faut le souligner. » Dans ce schéma, le directeur des rédac- de veto sur toute nomination ou révocation tions ». Réunies en assemblée générale, les rédactions du groupe Les Echos ont tions serait donc nommé par le conseil de d’un directeur de la rédaction du groupe ». surveillance, avec l’accord d’au Mesure qui n’a pas été retenue. Autre provoté la grève, « à une très large moins deux administrateurs position de la SDJ, l’élaboration d’une majorité » (102 pour, 32 contre « Les principes indépendants. M. Bell a aussi charte de déontologie « permettant de préet une abstention). posés par annoncé qu’Erik Izraelewicz server la qualité de l’information et l’indéM. Bell a proposé que la Pearson et LVMH remplacera Jacques Barraux en pendance des journalistes vis-à-vis de tous société soit transformée en ne garantissent septembre à la tête de la rédac- les pouvoirs, notamment politiques et éconosociété à directoire et conseil aucunement tion des Echos, « pour une durée miques ». de surveillance. Et « qu’au sein l’indépendance minimum de deux ans ». du conseil de surveillance soient « LVMH et Pearson proposent la créaéditoriale » « Et après ? », lance un mem- tion d’un comité de réclamation, dans nommés trois administrateurs bre de la SDJ. « Pearson n’a rien lequel il y aurait deux membres de la SDJ, indépendants ». Ces trois personnes seraient choisies parmi La SDJ des « Echos » gardé de nos propositions et la explique M. de Féligonde. Des journalistes SDJ n’est pas associée, s’étonne pourraient le saisir et invoquer la clause de une liste de 12, désignée par LVMH et Pearson, ce qui ne convient pas Vincent de Féligonde. Nous avons pour- conscience pour quitter le journal, après à la SDJ. « Ces administrateurs seront tant été raisonnables et ne demandons pas trois réclamations. Cela est choquant. » chargés du choix ou de la révocation éven- la cogestion. » Dans Le Figaro, Bernard Arnault se dit La SDJ avait proposé « la mise en place « surpris » de ces réactions et affirme que tuelle du directeur de la rédaction, précise Bernard Arnault. Ce schéma, élaboré avec d’un comité éditorial de six membres dans « Les Echos sont et seront totalement indé-

pendants ». « Nous avions indiqué dès le début notre souci de préserver l’indépendance éditoriale. La rédaction a donc tenté d’éviter une prise de contrôle par un groupe industriel pour de fausses raisons qui relèvent du procès d’intention. » La SDJ des Echos estime toutefois que « les principes posés par Pearson et LVMH ne garantissent aucunement l’indépendance éditoriale des rédactions et sont donc inacceptables ». Les journalistes ont demandé à Pearson de rouvrir immédiatement les négociations. Concernant La Tribune, Bernard Arnault annonce que LVMH va être amené à s’en « séparer ». « Mais nous sommes prêts à rester actionnaire minoritaire. Nous serons attentifs à trouver comme acquéreur un groupe solide… Nous allons vendre La Tribune, pas la donner ! » a Pascale Santi

RADIO INQUIÉTUDE ET ATTENTE CHEZ LES SALARIÉS

La direction de France Inter défend ses choix L’« AFFAIRE BONNAUD » continue à faire des vagues à France Inter. Ainsi, dans une tribune publiée dans Libération du 4 juillet, des salariés dénoncent « l’éviction brutale et sans appel » du producteur et animateur du magazine culturel de l’aprèsmidi, « La bande à Bonnaud », dont la direction de la radio a annoncé la suppression à la rentrée. Ce qui a donné lieu à une « antenne blanche » jeudi 28 juin – sauf pendant la matinale, entre 6 heures et 9 h 30 –, une partie du personnel observant un mouvement de grève. « J’attendais de Frédéric Bonnaud qu’il rende accessibles des sujets culturels divers et pluriels. Il n’a pas tenu ces engagements, alors que je lui ai accordé des moyens très importants pour cela, répond le directeur d’Inter, Frédéric Schlesinger. C’était une émission stratégique [face aux « Grosses têtes » sur RTL et Laurent Ruquier sur Europe 1], et il est passé à côté ! En fait, il n’a pas assez d’expérience de manager pour mener une équipe d’une dizaine de personnes. » Constatant dès le début de l’année une baisse de l’audience sur la tranche horaire de l’émission (16 h 30-18 heures), le directeur d’Inter affirme avoir proposé à Frédéric Bonnaud, « dès février », de passer à un magazine d’une heure et plus intimiste, « donc plus dans ses cordes ». « Or non seulement son “non” a été catégorique, mais il a

même refusé les plus minimes inflexions techniques qu’on lui a demandées sur son émission. Entre nous, la confiance était rompue ! On ne peut pas travailler avec quelqu’un qui refuse toute discussion. » Pour sa part, Frédéric Bonnaud explique avoir « refusé tout travestissement et toute prostitution », sachant qu’au départ « la direction voulait une déclinaison du “Masque et la plume” qui se serait intitulée “Le trash et l’enclume” ». Mais l’important est ailleurs, insiste-t-il. « On remplace une émission libre et impertinente par un nom, Yves Calvi. Débaucher quelqu’un de la télévision comme ça, je crois que c’est une première à Inter ! N’est-on pas au début d’une banalisation et d’une “normalisation” du service public de la radio, comme ça s’est passé pour la télévision publique ? De plus, m’aurait-on remercié si la présidentielle avait tourné autrement ? » Penser que des raisons politiques sont en cause relève du « procès d’intention », rétorque Frédéric Schlesinger, qui estime que « l’émission n’avait pas d’orientation politique ».

TÉLÉVISION

longement de la durée des écrans à 10 minutes par heure.

Une deuxième coupure pub réclamée par France Télévisions Reçu par Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, a réclamé une coupure publicitaire dans ses émissions « de flux » (magazines, divertissements), indique La Correspondance de la presse du 4 juillet. Le PDG de la holding publique a demandé en outre l’al-

Nouvelle organisation Jusqu’aux premiers jours de juin, la direction de France Inter pouvait pourtant se frotter les mains. Une audience repartie légèrement à la hausse, une campagne électorale saluée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour son équilibre, et pas un jour de grè-

PRESSE

Les syndicats du « Monde » demandent le départ d’Alain Minc Dans une déclaration rendue publique mardi 3 juillet, les syndicats des salariés du groupe Le Monde invitent Alain Minc, président sortant du conseil de surveillance du Monde-LMPA, à « s’effacer afin de rendre possible le

ve dans l’année. La saison semblait devoir se clore sous d’heureux auspices. Le climat s’est ouvertement dégradé lundi 4 juin, le jour même où la tranche matinale animée par Nicolas Demorand recevait le prix CB News du meilleur programme radio : une partie de la rédaction organisait alors une première assemblée générale pour évoquer « la profondeur de la crise qui empoisonne les relations humaines au sein de la rédaction ». Dans un communiqué interne intitulé « France Inter : l’état d’urgence », la société des journalistes et l’intersyndicale SNJ-SNJ CGT-SUD détaillaient leurs griefs contre « la gestion humaine » de Patrice Bertin, directeur de la rédaction depuis février 2006. Plusieurs AG, tracts et rencontres plus tard, le directeur de la station promet « une nouvelle organisation de la structure dirigeante de la rédaction » autour de Patrice Bertin. « J’espère pouvoir annoncer ma décision avant le 20 juillet », indique-t-il. Le problème, font remarquer des journalistes, c’est que les personnes approchées jusqu’ici refusent toutes de travailler avec l’actuel directeur de la rédaction s’il conserve toutes ses prérogatives. Sans compter que le projet de réorganisation prévu par la direction risque de ne pas être avalisé par les instances représentatives. a

Pour une école différente Un inventaire des autres manières de faire, de penser, d’instruire et d’éduquer.

Martine Delahaye

renouveau du groupe ». Selon les syndicats, « le sort du groupe Le Monde ne saurait se jouer devant la justice pour satisfaire un appétit de pouvoir surdimensionné ». Avec 10 voix pour, 7 contre et 3 abstentions, Alain Minc estime avoir été élu à la présidence au MondeLMPA, ce que contestent la Société des rédacteurs du Monde, les sociétés des cadres et employés et la SCPVC, société civile des personnels du groupe des publications de la Vie catholique.

bo www.lemonde.fr/mdea

Numéro de juillet-août 2007 en vente chez votre marchand de journaux

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Sports

0123 Jeudi 5 juillet 2007

Le Défi suisse Alinghi conserve la Coupe de l’America L’équipage dirigé par Ernesto Bertarelli a remporté, mardi, son deuxième trophée en devançant Team New Zealand d’une seconde dans la dernière régate VALENCE (Espagne) ENVOYÉ SPÉCIAL

ne seconde. Au bout de quatre ans de campagne de la 32e Coupe de l’America, Alinghi et Team New Zealand n’ont été séparés que d’une seconde sur la ligne d’arrivée, mardi 3 juillet, à Valence. Et c’est Alinghi qui a remporté cette septième course, arrachant ainsi aux Néo-Zélandais un cinquième point, synonyme de victoire finale. Le Défi suisse dirigé par Ernesto Bertarelli garde ainsi le trophée qu’il avait conquis face au même Team New Zealand en 2003. Cette victoire, sur le score de 5 à 2, devrait permettre au milliardaire suisse de consolider le travail d’expansion de la Coupe. Avec cette 32e édition, celle-ci a laissé entrevoir son potentiel comme événement sportif international. Au retour des bateaux au Port of America, la joie des marins d’Alinghi, amplifiée par les supporteurs suisses agitant grosses cloches de vache et drapeaux, irradiait dans toute la marina. Elle y rencontrait aussi l’écho du soupir de soulagement de la plupart des dix autres défis engagés dans la Coupe Louis-Vuitton, pour lesquels la perspective de devoir aller disputer la prochaine Coupe en Nouvelle-Zélande, en cas de victoire des Kiwis, était redoutée. Féroce et très serrée tout au long des sept courses, la bagarre entre l’équipage suisse et les Néo-Zélandais a montré que les deux bateaux en lice étaient proches. « Cela a été beaucoup plus dur que je ne le pensais au départ », concédait Ernesto Bertarelli après la remise de la Coupe, lors d’une conférence de presse que les vainqueurs ont refusé de partager avec leurs adversaires de Team New Zealand. Largement composé de NéoZélandais, dont le skipper et tacticien Brad Butterworth – qui totalise désormais 4 victoires dans la Coupe de l’America –, Alinghi a pu compter sur les très bonnes performances de son bateau. De son côté, Team New Zealand a fait preuve d’une combativité sans faille. Les NéoZélandais ont également su tirer parti de leurs affrontements contre les dix

U

autres défis engagés dans la Coupe démontrer à leurs sponsors, très intéresLouis-Vuitton, qui désigne le challenger sés par le fait que la compétition se court en Europe, que cette compétition possède la Coupe, pour parfaire leur bateau. Cette édition aura été plus disputée de une visibilité à la mesure de leurs que les précédentes. Depuis 1995, les investissements, colossaux. Jeudi 5 juillet, en tant que defender, trois dernières Coupes de l’America avaient été remportées sur le score sans auquel revient le droit de choisir le lieu, appel de 5-0. Et un des favoris, le défi la date et l’organisation de la 33e Coupe américain BMW-Oracle, muni d’un des de l’America, Ernesto Bertarelli devrait plus gros budgets de la campagne, n’a lever le voile sur le profil de la prochaine pas su se qualifier pour les demi-finales édition. Le format adopté doit faire l’obde la Coupe Louis-Vuitton. jet d’un protocole signé avec un « chalCe resserrement des lenger of record » – représenvaleurs est notamment le tant des challengers choisi par « Cela a été résultat des Actes, ces régates Alinghi – qui devrait être Desabeaucoup plus préliminaires créées par fio Español. dur que je ne Ernesto Bertarelli après sa vicDans l’entourage d’Alinghi, le pensais toire en 2003. Courus à partir on laisse entrevoir que la proau départ » de 2004 dans différents chaine Coupe de l’America points d’Europe (Marseille, pourrait se tenir en 2009, afin, Trapani en Sicile, Malmö en Ernesto Bertarelli, notamment, de ne pas se trouSuède et Valence), les Actes patron d’Alinghi ver en concurrence avec les ont donné la possibilité aux Jeux olympiques de Pékin en défis de se mesurer les uns aux autres et 2008 et la Coupe du monde de football d’améliorer leurs performances. en Afrique du Sud en 2010. La prise en main de la Coupe par Un tel choix de date, si rapprochée de l’équipe du milliardaire suisse, qui a la 32e édition, conduirait à profiter des créé AC Management pour gérer et installations déjà mises en place à Valencontrôler commercialement l’événe- ce, et pour lesquelles les collectivités ment, aura aussi marqué un tournant publiques espagnoles ont investi près de dans son organisation. Outre les Actes, 500 millions d’euros. Après tout, comqui ont augmenté l’audience de l’événe- me le soulignait le milliardaire suisse ment, le format des courses a été revu après la victoire de son équipe, « Valenafin d’en réduire la durée et ainsi attirer ce a été un lieu d’accueil parfait pour la les télévisions. Deux points importants Coupe ». a pour les différents défis qui doivent Bertrand d’Armagnac

Alinghi (au premier plan) vogue vers son cinquième succès face à Team New Zealand, mardi 3 juillet, sur le plan d’eau de Valence, en Espagne. DANI CARDONA/REUTERS

Les Britanniques se lancent à la reconquête de « leur » Coupe IL EST DES BLESSURES impossibles à panser. Surtout quand orgueil et sel marin les creusent depuis des décennies. Aussi Sir Keith Mills a-t-il annoncé dès la fin janvier le lancement de TeamOrigin, sans même attendre le 2e sacre d’affilée du défi suisse Alinghi. Nouveau défi britannique, TeamOrigin s’alignera dans les deux prochaines éditions de la Coupe de l’America, qui devraient être organisées en 2009 et 2011. Et il affiche la ferme intention de ramener la vieille aiguière d’argent sur sa terre natale. « Notre objectif est de gagner la 34e édition, afin de devenir hôte de l’épreuve et d’en tirer des bénéfices substantiels, notamment sur le plan du tourisme », explique Sir Keith. Le retour de la Coupe en Europe depuis 2003 grâce aux victoires d’Alinghi a redonné de l’allant au Royaume-Uni, jamais remis d’avoir dû la céder en 1851.

Elle s’appelait alors « Coupe des 100 guinées » et récompensait une amicale régate organisée autour de l’île de Wight mettant aux prises 14 vaisseaux anglais et la goélette America à l’occasion d’une exposition universelle. Le voilier d’outre-Atlantique s’était imposé contre toute attente. Le milliardaire Peter Harrison, principal bailleur de fonds du dernier défi britannique en 2002-2003, a dû jeter l’éponge fin 2004 faute d’avoir fédéré des investissements complémentaires. Et une soixantaine de Britanniques spécialistes de l’épreuve – dont des champions olympiques comme Ben Ainslie (Team New Zealand) ou Iain Percy (défi italien +39) – ont dû offrir leurs services pour cette édition à des équipes étrangères. Pour en finir avec cette aberration et faire de la Coupe une cause nationale, Sir Keith Mills a lancé TeamOrigin. Selfmade-man quinquagénaire, as du marke-

ting et de la publicité, il est probablement l’homme idéal pour dénicher des fonds privés permettant de miser sur le long terme (il compte sur 30 millions d’euros annuels pendant plusieurs années). A la fin des années 1980, il a imaginé le concept le des miles aériens qui fidélisent les clients les plus réguliers de compagnies aériennes en leur offrant des billets gratuits. Meneur d’hommes Membre de l’équipage vainqueur d’une célèbre course autour du monde en 1999, et propriétaire du Team Alex Thomson, coureur au large engagé dans le prochain Vendée Globe, Sir Keith est résolument tourné vers la mer. Directeur général de la candidature olympique de Londres 2012, il a aussi été l’un des principaux artisans de son succès et voit de grandes similitudes entre ce projet et la Coupe : « Dans les deux cas, il s’agit de

représenter son pays dans une compétition où il n’y a pas de place pour le deuxième. Il faut définir une stratégie, réunir une équipe très professionnelle de taille comparable – j’avais 110 personnes pour Londres 2012 – dont la direction doit être encore plus solide que les membres. Enfin, les budgets sont similaires. » Au printemps, il a nommé à la tête de TeamOrigin un meneur d’hommes : le Néo-Zélandais Mike Sanderson, double vainqueur de la Volvo Race (course autour de monde en équipage avec escales). Jeudi 28 juin, Sir Keith a annoncé un partenariat avec le Royal Thames Yacht Club, plus ancien yacht club britannique, fondé en 1775 et basé en plein cœur de Londres. A Valence, ces derniers jours, tout ce que le Royaume-Uni compte d’hommes d’affaires fortunés a été vu sur son yacht prenant la mesure de l’épreuve. a Patricia Jolly

TENNIS LE TOURNOI SUR GAZON EST TOUJOURS PERTURBÉ PAR LA PLUIE

Marion Bartoli atteint les quarts de finale de Wimbledon, pas Amélie Mauresmo LONDRES ENVOYÉ SPÉCIAL

Au jeu des pronostics, s’il avait fallu, avant le tournoi, désigner une Française pour atteindre les quarts de finale de Wimbledon, il n’y aurait pas eu grand monde pour parier sur elle. Pourtant, mardi 3 juillet, se faufilant entre les gouttes, c’est bien Marion Bartoli qui s’est imposée, tandis qu’Amélie Mauresmo se faisait éliminer. La no 1 française, 4e mondiale et tenante du titre, a livré sur le central un « match de merde », selon ses mots. Face à la Tchèque Nicole Vaidisova, Amélie Mauresmo a sombré toute seule. « J’aurais dû gagner cinquante fois le premier set », a-t-elle regretté. Las, elle l’a concédé au jeu décisif (8-6), après avoir eu trois balles pour conclure. Le gain de la 2e man-

che (6-4) n’y a rien changé. La 3e a sonné comme un long requiem (6-1). « Je manque de confiance, dit-elle. Je ne suis pas vraiment capable d’expliquer ce qui s’est passé. » « Dans ces matches-là, où pas grand-chose ne va, il faut gagner au caractère. En ce moment, elle n’a pas ce supplément d’âme », tranche son entraîneur, Loïc Courteau. Marion Bartoli, elle, question caractère, ne paraît pas démunie. A 22 ans, après avoir atteint les 8es de finale à Roland-Garros – sèchement battue par la Serbe Jelena Jankovic (6-1, 6-1) –, elle a réussi, mardi, sa meilleure performance dans un tournoi du Grand Chelem. Un succès sous forme de revanche puisqu’elle s’est défaite (3-6, 7-5, 6-3), pour y parvenir, de cette même adversaire, 3e mondiale.

Cette qualification est-elle pour autant une surprise ? La formule l’agace. « Je ne suis pas 200e mondiale [elle est 19e], metelle les choses au point. A Roland-Garros, j’étais blessée dès le 2e jeu. » Marion Bartoli, d’origine corse, s’approprie volontiers ce qu’elle décrit comme les qualités du cru : « Là-bas, les gens sont assez ambitieux, assez susceptibles – très susceptibles –, assez orgueilleux. » « Jamais supporté de perdre » Depuis ses débuts, la joueuse est entraînée par son père, un médecin qui a cessé d’exercer son métier pour accompagner la carrière professionnelle de sa fille. Walter Bartoli présente un profil rare en France, même s’il est courant ailleurs dans le petit monde du tennis : dépeint en père abusif lorsque les résultats ne suivent

FORMULE 1 LA SCUDERIA ACCUSE NIGEL STEPNEY D’AVOIR TRANSMIS DES SECRETS À MCLAREN

pas, en pygmalion de génie lorsque les affaires s’arrangent. « C’est une relation père-fille plus qu’une relation entraîneurentraînée », tranche la fille. Marion Bartoli, en outre, assume sans regimber un côté tâcheron. « J’étais bien plus douée pour les études que pour le tennis, dit-elle. C’était un défi. Je n’ai commencé à vouloir être professionnelle que lorsque j’ai gagné l’US Open juniors [en 2001]. Avant, je voulais faire math sup, math spé et Polytechnique. » L’excellence, toujours, en ligne de mire : « Je n’ai jamais supporté de perdre. A la maison, les parties de Monopoly pouvaient durer jusqu’à 3 heures du matin, jusqu’à ce que je gagne. » Ses débuts sur le circuit professionnel n’ont pas été faciles. Pour gravir les échelons, la fille et le père ont décidé qu’elle devait disputer des tournois secondaires,

pour progresser au classement ATP, afin d’arriver tête de série, dans les tournois plus importants, pour ne pas perdre d’entrée face à des joueuses plus fortes. Jouant coup droit et revers à deux mains, à la Monica Seles, sans jamais reculer derrière la ligne de fond de court, elle a adapté son jeu à ses capacités, essayant de tout optimiser. Et le gazon, où prendre la balle juste après le rebond est un avantage, est une surface qui lui convient. « Pour l’instant, je suis seulement heureuse d’être en quarts », tempère-t-elle. A un journaliste qui s’étonnait du manque d’enthousiasme après sa victoire, elle a pourtant répondu : « Ce ne sont que les quarts. » Elle devait y affronter, mercredi, si la pluie le voulait bien, la Néerlandaise Michaella Krajicek (45e). a

ESCRIME

bre 2006. Le Bordelais et international français Rio Mavuba a, lui, signé un contrat de 5 ans avec le club espagnol de Villarreal (première division). Il y retrouvera son compatriote Robert Pires.

Laura Flessel championne d’Europe

Ferrari licencie un technicien accusé de trahison DEUX COUPS de théâtre sont venus perturber la vie d’ordinaire très secrète du petit monde de la Formule 1, mardi 3 juillet. Ferrari et McLaren-Mercedes, les deux écuries à la lutte pour les titres de champion du monde des pilotes et des constructeurs, ont toutes deux annoncé des mesures disciplinaires visant deux de leurs employés : la Scuderia italienne a licencié Nigel Stepney, un technicien anglais soupçonné d’avoir monté une opération de sabotage contre les bolides rouges (Le Monde du 30 juin) et d’avoir transmis des secrets industriels à l’écurie McLa-

ren-Mercedes ; le même jour, l’écurie anglo-allemande a annoncé sa décision de suspendre un « haut responsable technique », qui n’a pas été nommé et qui est soupçonné d’avoir reçu des informations de la part d’un employé de Ferrari, selon des accusations en provenance de l’équipe italienne. « L’équipe a appris que cet individu avait personnellement reçu un dossier contenant des informations techniques de la part d’un employé de Ferrari fin avril », explique l’écurie McLaren dans un communiqué. L’écurie anglo-allemande affirme n’être

« absolument pas impliquée dans cette affaire » et « condamne un tel comportement ». Ferrari a par ailleurs fait savoir qu’elle avait saisi la justice à l’encontre de Nigel Stepney, qui est réputé avoir joué un rôle majeur au sein de la Scuderia à l’époque récente où Michael Schumacher dominait la compétition au volant d’une Ferrari. Celui-ci avait tout d’abord nié son implication dans l’affaire du sabotage. Les deux écuries sont actuellement à la lutte pour les titres de champion du monde des pilotes et des constructeurs. a Eric Collier

La Française Laura Flessel, 35 ans, a remporté l’épreuve d’épée individuelle des championnats d’Europe d’escrime, mardi 3 juillet, à Gand (Belgique). En finale, la Guadeloupéenne, qui n’avait jamais décroché ce titre, a battu (15 à 12) la Suédoise Emma Samuelsson, 18 ans et championne du monde juniors en titre. FOOTBALL

Vikash Dhorasoo signe à Livourne, Rio Mavuba part à Villarreal Vikash Dhorasoo s’est engagé, mardi 3 juillet, pour un an, en faveur du club italien de Livourne (Serie A). Le joueur français n’avait plus de club depuis son licenciement du Paris-SG, en octo-

Pierre Jaxel-Truer

ATLHÉTISME

Asafa Powell forfait pour le meeting de Paris Saint-Denis Le recordman du monde du 100 m (9 sec 77), le Jamaïcain Asafa Powell, ne participera pas au meeting de Paris Saint-Denis, qui se déroule vendredi 6 juillet au Stade de France, ont fait savoir les organisateurs de l’épreuve, mardi. Le sprinter a dû déclarer forfait en raison d’une blessure aux adducteurs contractée le 23 juin lors des championnats de Jamaïque.

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Décryptages

Saïd Al-Atabeh

17 Portrait

Un Palestinien

reclus àvie PARCOURS

1951 Naissance à Naplouse (Cisjordanie, à l’époque province jordanienne).

1977 Considéré comme le responsable de plusieurs attentats, il est arrêté.

1978 Le 27 juin, il est condamné à la prison à perpétuité.

1993 Incarcéré à Naplouse, il est transféré en Israël, à la suite des accords d’Oslo.

2007 Le 29 juillet, il aura passé trente années en détention.

La famille du doyen des prisonniers palestiniens suit avec attention les pourparlers autour d’une possible libération par Israël de 250 membres du Fatah. Incarcéré depuis 1977 pour avoir perpétré des attentats, l’homme a peu de chances d’être libéré

visite dans la prison de Naftah, en plein désert du Néguev. « Papa a eu une crise cardiaque. Il est parti heureux car il avait pu voir son fils. » Sanna ne comprend pas pourquoi on peut garder quelqu’un aussi longtemps en prison. Elle s’emporte contre l’Autorité palestinienne, contre les anciens camarades de combat de son frère qui l’ont oublié, contre les politiques qui ne s’intéressent qu’au pouvoir et pas à « ceux qui se sont battus pour qu’ils y parviennent ». « Lorsqu’on leur demande s’ils sont intervenus pour essayer de le faire libérer, ils disent seulement que les Israéliens ne sont pas d’accord. En fait, je crois qu’ils n’ont jamais rien demandé », s’indigne-t-elle. La journaliste Amira Hass, dans un article publié au mois de décembre dans le quotidien Haaretz, s’étonne « qu’il soit si peu fait mention de la question des quelque 400 vétérans qui ont été mis en prison avant la signature des accords d’Oslo en 1993 et dont 78 sont condamnés à la perpétuité. Contrairement aux prisonniers de droit commun qui ont été condamnés à perpétuité pour meurtre, et qui se voient généralement libérés après une fixation de leur peine à tren-

D

Il a expliqué que c’était son droit de lutter pour défendre son pays occupé

ans le salon de cette maison de Naplouse, autour de son portrait, il y a une sorte de petit autel avec des fleurs, des bougies et quelques plaques commémoratives en son honneur. Un peu plus loin, dans un angle, une immense reproduction en perles du dôme du Rocher, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, qu’il a lui-même réalisée. Tout ici est fait pour ne pas l’oublier. Saïd Al-Atabeh n’est pas mort. Il est enterré vivant. Détenu dans une prison israélienne, le 29 juillet, il y aura trois décennies exactement que ce recordman de la détention a été embastillé. Saïd Al-Atabeh avait 26 ans lorsqu’il a été arrêté. Sa sœur, Sanna, s’en souvient comme si c’était hier. « Il était 4 heures du matin. C’était le jour du mariage de ma sœur. Ils ont fouillé partout, cherché des armes, des papiers. Un autre frère, âgé de 16 ans, a également été emmené parce qu’ils ont trouvé une chanson à caractère soidisant politique. Il est resté un an en prison. Pour nous, cette arrestation a été une vraie surprise. On ignorait que Saïd était un leader politique. Moi, j’avais 15 ans. J’ai perdu mon grand frère et il me manque toujours. » Considéré comme le responsable d’une cellule armée du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), il lui est reproché d’être l’organisateur de plusieurs attentats à la bombe commis en 1977. La première explose le 5 juillet dans un marché de Petakh Tikva, près de Tel-Aviv. Il y a un mort et 22 blessés. Le second a lieu le 17 juillet dans un autobus à proximité de Ramat Gan, dans le même secteur. Cette fois encore, il y a des blessés. Le 26 juillet, un autre engin explosif est déposé sur le marché Carmel à Tel-Aviv et blesse 11 personnes. Le poseur de bombe, Jamal, est repéré puis appréhendé. Il parle. Saïd est à son tour interpellé le 29 juillet. Presque un an après, le 27 juin 1978, il est condamné à la prison à vie, comme Jamal. Mais ce dernier sortira de prison en 1985, à la faveur d’un échange de prisonniers.

Sanna, la sœur de Saïd Al-Atabeh

La mère de Saïd Al-Atabeh présente, en 2005, le portrait de son fils, qui pointe le chiffre 28, celui de ses années de détention.

Le procès devant un tribunal militaire a duré une journée. Sanna raconte : « Il a expliqué que c’était son droit de lutter pour défendre son pays occupé, que la résistance est légitime. Si on tue des membres de votre famille, des amis, si l’on vous chasse de chez vous, qu’on vous empêche de circuler, qu’estce que vous faites ? » « Je ne pardonnerai jamais au gouvernement israélien d’avoir emprisonné mon frère pendant trente ans, ajoute-t-elle. Il doit être libéré, comme doit l’être Gilad Shalit [le caporal israélien enlevé le 25 juin 2006 dans le sud de la bande de Gaza]. » La fiancée de Saïd Al-Atabeh l’a attendu pendant sept ans, puis elle s’est mariée. Lui, a d’abord été incarcéré à Naplouse,

dans sa ville natale, pas trop loin de sa famille. Mais, après les accords d’Oslo en 1993, tous les prisonniers politiques ont été transférés en Israël. L’ancien agent commercial a connu plusieurs lieux de détention avant de devenir l’une des plus vieilles figures de la prison d’Ashkelon. Ahmad Maslamani, qui a fait sept séjours en prison pour avoir, dit-il, « tenté de défendre la dignité de son peuple », le connaît bien. Ce médecin l’a côtoyé lors de trois séjours en 1984, 2002 et 2005. « La première fois, il était très actif pour améliorer les conditions de vie, il parlait politique, il écrivait beaucoup. C’est un intellectuel, cultivé, parlant calmement. La dernière fois, je l’ai trouvé changé. Maintenant, il y a un décala-

ge entre ce qu’il pense et la réalité. Il ne lui est pas toujours facile de comprendre les évolutions du monde. Lorsqu’il va sortir, parce qu’il faudra bien qu’il sorte un jour, cela va être une catastrophe. Comment se réadapter à un monde qui vous a échappé pendant si longtemps, qui vous a oublié et que vous ne reconnaissez plus ? » Sa mère, âgée de 76 ans, l’attend toujours dans la maison familiale. Elle l’a vu il y a un an, après avoir été privée de visite pendant six ans pour d’obscurs motifs de sécurité. Sa sœur Sanna a finalement été autorisée après sept ans à le rencontrer le 26 septembre 2006 avec son frère et une autre sœur. Son père est mort en décembre 1989, trois jours après lui avoir rendu

te ans et une réduction de leur peine d’un tiers pour bonne conduite, la détention à perpétuité pour les Palestiniens est souvent une détention jusqu’à la mort ». Après avoir été membre du FDLP, Saïd Al-Atabeh a adhéré au Fida, l’Union démocratique palestinienne, parce que cette organisation était favorable aux accords d’Oslo. Mais cela n’a en rien facilité les choses. Les Israéliens n’en ont pas tenu compte et le Fida, organisation sans beaucoup de poids, ne s’est guère préoccupé d’un détenu que tout le monde semble avoir oublié. Dans les bureaux de cette organisation à Ramallah, c’est à peine si on connaît son parcours. Seule sa famille cherche à le sortir de sa vie d’éternel reclus. En avril 2006, elle a chargé la célèbre Léa Tsemel de s’intéresser à ce « client ». L’avocate a demandé à l’administration de lui dire ce que recouvrait la prison à vie. Etait-ce toute la vie, trente ans, cinquante ans ou plus ? Le comité de libération a rejeté la requête sans fournir de motif. Me Tsemel s’est donc adressée au tribunal pour savoir ce que recouvre la perpétuité pour les prisonniers politiques en particulier. L’audience devrait avoir lieu prochainement. Pour l’heure, l’avocate n’a pas pu rencontrer son client. Il n’est pour elle qu’un dossier. Mais elle a décidé de se battre, de lutter pour que Saïd Al-Atabeh ne soit plus un numéro oublié. a Michel Bôle-Richard Photo Maan News/Maxppp

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Enquête

I

l ne l’évoque que rarement, mais Nicolas Sarkozy a une terre d’adoption envers laquelle il éprouve une réelle gratitude. En Corse, il s’est fabriqué une partie de ses racines. Camille de Rocca-Serra, député et président de l’Assemblée territoriale de Corse, n’est pas peu fier d’être à la source de cet attachement. C’est lui qui a présenté Nicolas Sarkozy à sa première femme, originaire de l’île : « C’était dans les années 1970, j’étais venu à Neuilly à un dîner-débat. Nicolas a pris la parole. Je me trouvais avec une de mes cousines et l’une de ses amies, Marie-Dominique Culioli. Après, elles voulaient absolument que je les présente, vous connaissez la suite. » Marie-Dominique est l’une des deux filles de Rose et Henri Culioli, pharmacien du village de Vico, situé au-dessus de Sagone, à une heure de route au nord d’Ajaccio (Corse-du-Sud). Cette famille de notables respectés reprendra plus tard une pharmacie en région parisienne. Dans le Sagone des années 1970, Nicolas Sarkozy, étudiant BCBG de Neuillysur-Seine, dénote, avec sa coupe de cheveux digne de la série « Dallas », ses mocassins à pompons ou à glands et son pull rouge immuablement noué autour du cou. Il reste à distance, observe les spécificités locales. Bien que futur mari d’une enfant du pays, il reste « un Français ». Mais la forte structuration de la société insulaire, ses liens de solidarité et d’entraide ne peuvent qu’attirer ce fils de déracinés hongrois délaissé par son père. La maison construite par sa bellefamille, sur la plage de Sagone, une grande villa surnommée Ros’Hen, pour Rose et Henri, ses beaux-parents, fut une scène idéale pour saisir les entrelacs de la communauté corse. Elle a abrité un temps, en sous-sol, une boîte de nuit fréquentée par la jeunesse locale. Jeannot Biancarelli, l’oncle de sa femme, qui s’occupait du lieu, avait déjà géré une boîte à Paris, La Dame blanche, à Pigalle. Connu des services de police, cet oncle s’était rangé des voitures et faisait régner l’ordre dans l’établissement. Un autre oncle, haut en couleur, souvent tout de blanc vêtu, amateur de chaussures bicolores, Jean-Baptiste Culioli, croupier en Suisse, aimait faire irruption dans la boîte de nuit familiale en offrant le champagne à l’assistance. L’établissement sera finalement fermé par la préfecture à la suite d’un coup de feu reçu par un Marseillais. Ne subsisteront que les soirées privées. La famille Géronimi, proche des beaux-parents de Nicolas Sarkozy, propriétaire du glacier-patissier situé juste en face de la villa Ros’Hen, à Sagone, connaît bien le nouveau président de la République. Le jeune Sarkozy accompagnait André Géronimi pour la tournée de pain dans les villages de montagne. Il nouera avec cet homme un lien d’affection et s’imprégnera à ses côtés des particularités de la Corse profonde. Le hasard va conduire les Sarkozy à Jacques Follorou côtoyer les Colonna, qui résident dans le village voisin de Cargèse et dont l’un des fils, accusé d’avoir tué le préfet Erignac, UMP de l’île, comme Camille de Roccasera arrêté, le 4 juillet 2003, par Nicolas Serra. Mais aussi la propriétaire du Sarkozy ministre de l’intérieur. La sœur Maquis, hôtel de luxe au charme discret d’Yvan Colonna n’est autre que la compa- donnant sur la baie d’Ajaccio, qui l’a gne du fils d’André Géronimi, mentor connu jeune adulte et l’accueille volonbienveillant du jeune Nicolas. Par la sui- tiers lors de séjours privés sur l’île ; ce te, l’un des fils Sarkozy, tenté un temps restaurateur ajaccien connu pour ses par la vie de berger, fit son stage chez un pâtes aux langoustes, dont la faconde a éleveur basé au-dessus de Sagone, ami su séduire le futur président ; ce retraité continental installé à Sagone depuis d’Yvan Colonna, lui-même berger. longtemps, avec qui il aime On a pu voir ces dernières jouer au tennis. années, à la terrasse du bar « Dans le fond, S’il doit beaucoup à son glacier Géronimi de Sagone culot et à son ambition l’un des fils Sarkozy de il est comme d’être devenu président de retour d’un tournoi de foot les Corses, la République, Nicolas organisé sur la plage, se gaulliste Sarkozy sait aussi que la désaltérant avec le fils Corse, ou plutôt les Corses, d’Yvan Colonna. Les quel- et bonapartiste » lui ont ouvert les portes ques années d’écart n’y chand’une carrière politique. geaient rien. Le fils Sarkozy, Camille de Rocca-Serra Son cercle se retrouvait chavoisin d’en face, fils d’une Député et président fille du pays, était comme de l’Assemblée territoriale que année à Sagone à l’Hôtel Cyrnos, établissement chez lui dans cette maison de Corse trois étoiles alors fort prisé. qui a si souvent vu son père. Le fils d’Yvan y demeurait également Véritable annexe de l’Assemblée nationasouvent, puisqu’il était chez son oncle le pour les députés corses, le Cyrnos par alliance. Ces croisements n’impli- accueillait le gratin de l’UNR de l’époquent aucun lien d’obligeance. Mais ils que, rebaptisé RPR fin 1976 par Jacques offrent à Nicolas Sarkozy une connais- Chirac. On y aperçoit les caciques du sance intime de la complexité insulaire, gaullisme : René Tomasini, secrétaire la faculté de décoder cette société et de général de l’UNR, le « M. Corse » de Chirac, incontournable à Paris ; Lucien prévenir certains de ses pièges. A la différence d’un Charles Pasqua, Neuwirth, questeur de l’Assemblée natioqui a entretenu avec l’île un rapport de nale, grâce à qui Sagone aura l’électriciclientèle, Nicolas Sarkozy s’appuie sur té ; l’ex-premier ministre de De Gaulle, des fidélités qui n’ont pas été construites Michel Debré, et sa famille ; le député grâce à des services rendus. Parmi ses parisien Gabriel Kaspereit ou encore la relations, on compte les principaux élus journaliste parlementaire Danièle

Les racines

corses

du président La chose est peu connue. Lié à l’île par son premier mariage, Nicolas Sarkozy en a fait sa terre d’adoption. C’est sous le parrainage d’élus originaires de Corse qu’il a commencé sa carrière politique

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Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, en avril 2006, au large d’Ajaccio. STEPHAN AGOSTINI/AFP

Breem. La bonne société parisienne côtoie les grandes fortunes. Jean Bonfanti, le patron des disques Véga, usine en Espagne, appartement avenue d’Iéna à Paris, villa près de Sagone, paie le feu d’artifice sur la plage tous les 15 août. Dans l’assistance, Achille Peretti, l’immuable maire de Neuilly-surSeine, compagnon de la Libération, président de l’Assemblée nationale de 1969 à 1973, et son ami, le banquier Jean-Marc Vernes. Cette petite compagnie se rend souvent à Ajaccio pour faire la fête au restaurant Sons et Guitares géré par Antoine Bonelli, le guitariste de Tino Rossi. Le comédien Daniel Ceccaldi et le chanteur André Clavaux fréquentent ce cercle. La mère de Nicolas Sarkozy, Andrée, avocate, en est à l’occasion. Achille Peretti, maire de Neuilly, prendra Nicolas Sarkozy sous sa coupe. « Tout ce que je sais de la politique municipale, c’est M. Peretti qui me l’a appris (…). On savait en ville que j’étais un peu son fils spirituel », lance le jeune maire, élu à la succession de son mentor, décédé en 1983. A 23 ans, il était déjà sur la liste Peretti pour les municipales de 1977. Il franchira ensuite tous les échelons du militant, organisant les campagnes locales du RPR. « Achille a enseigné à Nicolas Sarkozy le quadrillage électoral et la pratique du pouvoir », analyse José Rossi, ancien ministre (PR) et ex-président de l’Assemblée territoriale de Corse. Adoubé par le maire de Neuilly, pilier des réseaux gaullistes issus de la Libération, le jeune Nicolas est soutenu par les Corses des Hauts-de-Seine, dont Charles Pasqua, grand metteur en scène du RPR, ou Charles Ceccaldi-Reynaud, maire RPR de Puteaux. Le décès brutal de M. Peretti va changer le destin politique de Nicolas Sarkozy. Chargé d’organiser la primaire entre les principaux postulants à la succession d’Achille Peretti, dont Charles Pasqua, il va jouer sa propre carte. « Chirac et Tomasini avaient décidé que ce ne serait pas Pasqua, qui lorgnait trop depuis 1981 sur la présidence de la République », rapporte Jean-François Probst, un des piliers du RPR à l’époque. La volonté des fidèles de M. Peretti de voir son « fils spirituel » reprendre le flambeau fit le reste. Dans son livre Ce que je sais (Seuil, 300 p., 19 ¤), M. Pasqua expédie en bas de page cet épisode qu’il qualifie « d’aussi inélégant qu’inutile ». Nicolas Sarkozy est désigné maire de Neuilly. « Achille lui a donné sa chance, il a su la saisir, estime Camille de Rocca-Serra, dans le fond il est comme les Corses, gaulliste et bonapartiste. » Ces liens avec l’île feront de lui un partisan d’une solution politique au dossier corse. En 2003, ministre de l’intérieur, il tente à son tour de régler le problème insulaire et choisit la voie référendaire pour réformer les institutions. « Cette consultation est faite pour vous », dit-il aux représentants des nationalistes corses dont il a rencontré les plus radicaux à son domicile en 2002. Dans un dîner à Paris, en colère contre les élus insulaires qui traînent les pieds, il étrenne une formule qu’il réutilisera quelques années plus tard : « Il faudrait les passer au Kärcher. » Début juillet 2003, le référendum est perdu. « Il a trop voulu convaincre et il a laissé du temps à l’opposition pour s’unifier, regrette José Rossi, partisan du oui, mais l’arrestation d’Yvan Colonna lui a permis de rebondir sur le terrain de l’ordre public. » « M. Sarkozy est un personnage ambivalent, note Jean-Christophe Angelini, porte-parole du Parti de la nation corse, un courant nationaliste minoritaire. Il éprouve une affection pour notre île et sait décoder les enjeux insulaires. Mais, depuis son échec au référendum, il axe son discours sur la seule sécurité publique, sans perspectives à long terme. » Un discours payant, du moins à l’aune des résultats à la présidentielle : celui qui se prend pour un enfant du pays a obtenu… 60,12 % des suffrages en Corse. a -En haut, sa première femme, née Marie-Dominique Culioli, félicite celui qui vient d’être élu maire de Neuilly-sur-Seine, le 29 avril 1983. PIERRE VERDY/AFP -Avec Charles Pasqua, en 1990. TSCHAEN/SIPA

-Le maire de Bastia, Emile Zuccarelli, face au ministre de l’intérieur, à la préfecture de région en 2003. OLIVIER LABAN-MATTEI/AFP

Débats

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Le pluralisme de l’information est vital

Lelivre dujour Quelques chemins vers Damas

L

a Syrie, ou du moins sa direction politique, a mauvaise presse en Occident. L’autoritarisme qui régit la vie des Syriens et dont témoigne la répression des rares dissidents, l’ombre portée de Damas sur les conflits libanais ou irakien et sa capacité de nuisance érigée depuis des décennies en ressource politique alimentent une sombre réputation, dont la connaissance de la société syrienne est la première victime. Après des années de disette, la publication d’un ouvrage roboratif et original tente d’y remédier. Œuvre collective dirigée par un juriste politologue, Baudouin Dupret, un démographe, Youssef Courbage, et deux géographes, Zouhair Ghazzal et Mohammed Al-Dbiyat, La Syrie au présent parie sur l’audace : la multiplication des focales, des styles et des types de contributions. Les textes rassemblés vont du témoignage privilégiant le « je » subjectif aux études universitaires impersonnelles et charpentées, en passant par les reportages – sur la prostitution des jeunes réfugiées irakiennes ou la « ceinture de misère » de la capitale syrienne. La soixantaine de regards portés sur la Syrie compilés dans l’ouvrage peuvent dérouter, tout comme la grande diversité des sujets abordés. Les « choses vues » laissent parfois sur sa faim le lecteur, même s’il s’agit du tribut d’un parti pris assumé d’hétérogénéité.

La Syrie au présent, reflets d’une société sous la direction de Baudouin Dupret Sindbad, Actes Sud, 880 p., 30 ¤ Mais La Syrie au présent s’attaque aussi à des sujets sensibles. Parmi d’autres, le statut privilégié accordé par le régime au bastion alaouite dont il est issu : « un traitement spécial dans le cadre d’un échange clientéliste à l’échelle de la communauté alaouite », issue du chiisme (environ 10 % de la population syrienne), « soutien politique contre assistance ». L’islamisation figure également en bonne place, en dépit de l’image « laïque » du régime, qu’il s’agisse de l’islam institutionnel, promu pour contrer les Frères musulmans repliés à l’étranger depuis plus de deux décennies, ou des feuilletons télévisés syriens qui font la part belle « aux gloires du passé », ce qui revient, selon certains réalisateurs, « à soutenir indirectement les islamistes ». Est également évoqué le problème kurde mis en évidence par le soulèvement de Qamichli, en mars 2004. « L’analyse politique a été laissée pour la fin, parce qu’il aurait été dommage qu’elle impose d’emblée l’ombre du pouvoir à une société qui en est à la fois gorgée et lassée », écrit le collectif. Donné perdu en 2005, ce pouvoir a démontré une évidente capacité de survie en milieu hostile. Cette prégnance d’un régime où le président « dispose de l’essentiel du pouvoir » et le parti quasi unique, le Baath, du « monopole du message et de l’action politiques » transparaît en effet au fil des pages bien avant le traitement particulier dont il fait l’objet. Il n’est guère de sujets imperméables à la politique en Syrie, surtout lorsque d’intenses pressions internationales pour remettre en cause la direction syrienne se conjuguent à la dégradation d’une économie obsolète, qui sera bientôt privée de sa ressource pétrolière. Comme le détaille scrupuleusement l’ouvrage, le régime a réussi l’épreuve du passage de témoin de Hafez Al-Assad à son fils Bachar, en 2000, mais le devenir de la réforme, thématique consubstantielle au changement de générations, reste depuis sans réponses fermes. « L’avancée dans la voie de la réforme continue d’exacerber les contradictions parce que les structures du pouvoir en limitent considérablement la portée », estiment les politologues Souhaïl Belhadj et Eberhard Kienle. Survenant après la publication de La Syrie au quotidien, sous la direction de Sylvia Chiffoleau (Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée) et de La Région alaouite et le pouvoir syrien, de Fabrice Balanche (Karthala), qui contribuent également à cette nouvelle somme, La Syrie au présent balaie l’orientalisme et la méconnaissance pour ouvrir bien des pistes. a Gilles Paris

La presse économique doit pouvoir proposer aux décideurs regards différents et sources originales

L

es journalistes ont souvent un réflexe corporatiste qui pollue le débat lorsqu’il s’agit de parler d’eux. C’est pourquoi les grandes manœuvres qui touchent aujourd’hui la presse économique méritent quelques éclaircissements. Au moment où LVMH, numéro un mondial du luxe, envisage d’acheter Les Echos et de revendre La Tribune, pourquoi tant d’émotion ? Un comble même, alors que ces quotidiens, plutôt marqués du côté du libéralisme économique, tiennent la chronique des rachats et reventes d’entreprises ! En fait, les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, ni même des lois économiques et ne demandent pas à en être exonérés. Le sujet n’est pas là. En revanche, il serait dangereux d’oublier, à l’heure de la mondialisation, qu’une information économique de qualité et indépendante est stratégique. Cela constitue même un des éléments de la compétitivité des entreprises et de l’économie d’un pays. Qu’est-ce que cela veut dire ? Lorsque investisseurs, banquiers, voire simples épargnants, ne voient plus clair dans le modèle économique d’une entreprise et s’inquiètent de son endettement, que font-ils ? Ils s’en détournent. Lorsque le citoyen ne voit plus dans la réforme qui lui sera imposée que les atteintes à ses intérêts particuliers et en oublie l’enjeu vertueux de l’intérêt général, il descend dans la rue. Dans un monde où la compréhension des signaux, des messages, et, pour tout dire, de l’action publique assure la fluidité de la société tout entière, la qualité et le pluralisme de la presse sont tout simplement vitaux. Un chef d’entreprise, un responsable syndical ou un patron d’administration ne peut pas travailler dans de bonnes conditions s’il ne peut nourrir sa réflexion et éclairer ses décisions qu’à la lumière d’une information parcellaire, superficielle, voire partiale. Ou, pis, si la principale source d’information sur les

Isabelle Repiton Présidente de la Société des journalistes de « La Tribune »

Marie-Caroline Lopez Secrétaire du comité d’entreprise de « La Tribune » grands mouvements de l’économie mondiale ou des entreprises globales devenait la presse anglo-saxonne, avec le Financial Times ou le Wall Street Journal. Deux excellents quotidiens au demeurant, mais imprégnés des modes de régulation anglo-saxons et proches d’intérêts qui ne sont pas forcément ceux de la France. Oh non, le propos n’est pas de dire que les journaux devraient être nationalisés. Alors, nous direz-vous, un seul bon journal suffit à remplir la fonction. En êtesvous bien sûr ? La ministre de la culture et de la communication, Christine Albanel, a bien exprimé, en recevant jeudi 28 juin des délégations des Echos et de La Tribune, que cela n’allait pas de soi : « Il est bon pour le pays d’avoir deux quotidiens économiques. » Il suffit de regarder ces vingt dernières années : Les Echos, qui seront centenaires en 2008, ont été confrontés à l’apparition et au développement d’un concurrent, La Tribune de l’économie, créée en 1985. Cette concurrence a été un facteur de professionnalisation spectaculaire de l’information économique. Dans les années 1980, Les Echos comptaient 70 journalistes et La Tribune 50. Aujourd’hui, les deux rédactions comptent respectivement 200 et 130 journalistes ! Et si La Tribune est restée le challenger des Echos, elle a joué son rôle : faut-il

rappeler que La Tribune a su alerter ses lecteurs sur le surendettement d’un France Télécom (2002), l’épuisement du modèle d’hypermarché chez Carrefour (2003), la crise de gouvernance chez EADS (2005-2006-2007), etc. Autant de crises aiguës dont La Tribune a décelé les signes annonciateurs. Le pluralisme, c’est la possibilité d’un autre regard. Certes, une nouvelle concurrence dans l’information économique a émergé : LCI, Radio Classique, Bloomberg TV, BFM, BFM TV, i-Télé, etc. Mais ces canaux aux rédactions réduites se nourrissent pour une bonne part… de la presse écrite. Ce ne sont pas des concurrents, mais des canaux complémentaires. Et la démultiplication des sites d’information sur Internet donne la trompeuse impression d’une richesse de l’information et

La concurrence entre « Les Echos » et « La Tribune » a été un facteur de professionnalisation spectaculaire de l’information économique

d’un pluralisme des sources, alors qu’il ne s’agit que d’une seule et même histoire qui tourne en boucle et rebondit de site en site. Mais, ne l’occultons pas, La Tribune semble structurellement en perte. Cette PME de quelque 200 salariés présente pour ses comptes 2006 une perte nette de 18 millions d’euros pour 50 millions

de chiffre d’affaires. Des chiffres sans appel ? Les choses sont plus complexes : l’année 2006 a supporté des charges exceptionnelles (relance du journal, changement d’outil informatique, intégration d’une partie des ex-ouvriers du Livre, etc.). Comment une marque qui jouit, avec La Tribune et latribune.fr, d’une audience de 1,24 million de lecteurs par semaine selon l’étude annuelle Epic TNS-Sofres – Les Echos atteignent 2 millions selon ce baromètre – peut-elle accuser de telles pertes ? Alors que certains s’inquiètent d’éventuelles interventions de Bernard Arnault, le patron de LVMH, dans le contenu du quotidien, nous pouvons déplorer d’abord les conséquences de sa non-gestion. Bien sûr, depuis quatorze ans qu’il a racheté La Tribune, il a épongé les pertes d’un titre qui n’a connu sur la période que deux années bénéficiaires (1999 et 2000). Mais cela ne tient pas lieu de stratégie. En quatorze ans de détention par LVMH, La Tribune a vu défiler cinq PDG (au niveau de DI Group) et cinq directeurs de la rédaction. Comment, avec une telle instabilité managériale, construire une stratégie de challenger ? Les Echos, détenus depuis dix-neuf ans par Pearson, ont eu deux présidents et deux directeurs de la rédaction. Oui, La Tribune doit vivre. Oui, La Tribune peut vivre. Des stratégies industrielles imaginées par des repreneurs déjà dans la presse (synergies de coûts), dans les services de données aux entreprises (synergies de recettes) ou par des groupes étrangers désireux de prendre pied en France peuvent tenir la route. Nous y travaillons. Les entreprises et les institutions qui se soucient des outils dont la France a besoin pour être performante ne peuvent pas rester indifférentes à cette question. Du Medef au Parti socialiste, en passant par l’Autorité des marchés financiers, la CGPME, les syndicats, le gouvernement, etc. Notre outil de travail est aussi le leur. Il en va de l’intérêt de la place. a

Repensons, rassemblons, renouvelons la gauche ! Au-delà d’un nécessaire droit d’inventaire, des socialistes en appellent à un devoir d’invention

A

gauche, le temps de la refondation est venu. Le combat électoral vient de s’achever sur une défaite qui nous commande de repenser, de rassembler et de renouveler la gauche. Cette profonde rénovation doit être un processus maîtrisé, une œuvre collective, un débat libre, qui ne doit pas s’abîmer dans les divisions et les querelles d’ambitions. La rénovation n’est le monopole d’aucune sensibilité, d’aucun parti, elle est un devoir pour l’ensemble des forces de progrès dans notre pays. Dans l’unité et la liberté, nous avons l’ardente responsabilité de réinventer la gauche. La crise est, selon Gramsci, le moment auquel le monde ancien disparaît tandis que le monde nouveau peine à naître. C’est ce moment politique que connaissent actuellement le Parti socialiste et la gauche. L’élection présidentielle a été un échec, principalement en raison de notre incapacité à incarner, aux yeux des Français, l’espérance d’un avenir meilleur. Pourtant, malgré la logique du quinquennat et l’hyperprésidentialisme de Nicolas Sarkozy, la déroute annoncée aux élections législatives n’a pas eu lieu. Les Français ont fait le choix d’une opposition efficace, avec à sa tête le Parti socialiste. Nous devons aujourd’hui faire émerger un monde nouveau à gauche, fondé sur de nouvelles idées, de nouvelles pratiques et de nouveaux visages. Le premier pilier de la refondation sera de repenser la gauche. La droite a, avant tout, remporté la bataille des idées. Face aux nouveaux habits conservateurs de la droite française, la gauche doit proposer un discours cohérent et inédit sur les grands enjeux de notre temps, comme la régulation de la mondialisation, l’efficacité de nos systèmes de protection sociale, le partage du progrès technique ou la réforme de nos institutions. Comprendre les difficultés concrètes et les préoccupations quotidiennes des

citoyens est une condition nécessaire mais pas suffisante de l’action politique. La politique ne peut se résumer à l’écoute et à la gestion des intérêts particuliers et doit permettre aux individus de mieux vivre ensemble dans la société française. La gauche doit être fière de son identité et de ses valeurs. Face à une droite décomplexée, la gauche ne doit pas s’excuser d’être la gauche et doit proposer un projet de société alternatif, crédible et ambitieux. Pour bâtir ce projet, toutes les gauches – intellectuelle, associative et politique – doivent se rencontrer pour échanger, mutualiser leurs idées et leurs expériences.

Cette démarche lucide de refondation collective représente une chance historique pour la gauche, celle d’un nouvel Epinay

Le deuxième pilier de la refondation sera donc de rassembler la gauche. En premier lieu, il faudra rassembler le Parti socialiste autour d’un réformisme assumé et résolument ancré à gauche. Il est temps de dépasser les affrontements stériles sur cette question. Depuis longtemps, les socialistes ont accepté le cadre de l’économie de marché. La question est : comment mettre les performances économiques au service des conquêtes sociales, de l’emploi de qualité pour tous et du partage des fruits de la croissance ? Le dernier gouvernement socialiste,

celui de Lionel Jospin, a concilié, dans son pacte de développement et de solidarité, croissance économique et avancées sociales : création d’un million d’emplois, de la CMU, des 35 heures… Dès lors, la concurrence entre la social-démocratie et le socialisme intransigeant semble anachronique, et ne correspondre ni aux réalités ni aux besoins de notre pays. En second lieu, il faudra rassembler la gauche. Nous devons construire l’union autour du Parti socialiste, qui doit être la poutre maîtresse de la maison commune. Nos stratégies d’alliance doivent être actualisées à la lumière des résultats de la gauche à l’élection présidentielle, les plus faibles depuis plus de trente ans. L’union de la gauche, dans toute sa diversité, n’est pas un théorème caduc. Néanmoins, comme les élections législatives l’ont démontré, il est indispensable de convaincre les électeurs progressistes du centre de nous rejoindre, en s’adressant directement à eux plutôt qu’aux étatsmajors du MoDem ou, encore moins, du Nouveau Centre. Ces alliances doivent donner naissance à une nouvelle coalition, dont le cœur doit être un grand Parti socialiste rénové, à même de mener la confrontation avec la droite fédérée dans l’UMP. Dans les mois à venir, nous devrons déployer toutes nos forces, toute notre imagination dans la préparation des assises de la gauche, pour construire cette nouvelle union. Le troisième pilier de la refondation sera de renouveler la gauche. Si nous voulons créer un grand parti populaire et progressiste, capable de réaliser le rassemblement le plus large, nous devons créer une gauche plus à l’image de la France d’aujourd’hui. Un effort sans précédent devra être réalisé pour reconquérir les milieux populaires. De même, trop peu de jeunes, de femmes siègent à l’Assemblée nationale, et aucun élu issu de l’immigration. La représentation politique est un droit et une nécessité pour la pleine

citoyenneté de tous les Français. Le renouvellement et la diversité de nos cadres ne peuvent donc pas être des objectifs incantatoires. En particulier, la nouvelle génération du PS doit accéder aux responsabilités publiques pour préparer l’avenir de la gauche et du pays. La gauche de demain devra s’adresser à toutes les générations, ses responsables doivent donc allier dès aujourd’hui le renouvellement et l’expérience dans leur entreprise de reconstruction. En adoptant la démarche proposée par François Hollande, les socialistes viennent d’ouvrir un nouveau cycle politique, celui de la rénovation avant la reconquête. Cette démarche lucide de refondation collective représente une chance historique pour la gauche, celle d’un nouvel Epinay. Pour exercer une opposition active, pour que les Français retrouvent confiance en sa capacité à changer la vie, la gauche doit se remettre en mouvement. Davantage qu’un droit d’inventaire, elle a désormais un devoir d’invention. Repenser, rassembler, renouveler : tels sont nos défis pour inventer le socialisme du XXIe siècle. a Kader Arif, député européen PS ; Harlem Désir, député européen PS ; Jean Glavany, député PS ; Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ; Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS ; Annick Lepetit, député PS ; Stéphane Le Foll, député européen PS ; Mehdi Ouraoui, délégué national du PS. RECTIFICATIFS ET PRÉCISIONS

Alcatel-Lucent. Nous avons publié par erreur, dans l’article « Les socialistes composent leur “cabinet fantôme” à l’Elysée » (Le Monde du 28 juin), en lieu et place de la photographie de Patricia Adam, députée PS du Finistère, celle de Patricia Russo, directrice générale de l’équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent.

Focus

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L’information économique et financière, un secteur largement dominé par les Anglo-Saxons NOM ET PAYS

DATE DE CRÉATION

CHIFFRE D’AFFAIRES, en milliards de dollars

RÉSULTATS D’EXPLOITATION, en milliards de dollars

VALORISATION BOURSIÈRE, en milliards de dollars

NEWS CORPORATION* (E-U)

1979

25,3

3,564

68,4

PEARSON (GB)

1724

8,85

1,08

13,6

THOMSON CORP. (Can.)

1894

6,6

1,3

26,4

MCGRAW-HILL (E-U)

1884

6,25

0,88

23,3

REUTERS (GB)

1851

5

0,62

15,7

BLOOMBERG (E-U)

1981

4,7

1,5

Chiffre non communiqué

DOW JONES (E-U)

1882

1,78

0,386

4,8

Source : Reuters

* Le groupe de Rupert Murdoch, l’un des premiers groupes de médias dans le monde, est actuellement absent de l’information économique et financière. Le rachat de Dow Jones, facilité par ses fonds propres, lui permettrait d’y faire son entrée.

Les principaux médias écrits et audiovisuels ES NC

E AG

X AU N R

U

JO

NIHON KEIZAI SHIMBUN (Japon)

NS

O SI

VI





REUTERS GROUP PLC

Date de création : 1851 Siège : Londres Nombre de salariés : 16 900 , dont 2 400 journalistes Actionnaires : investisseurs institutionnels et gestionnaires de fonds (Fidelity Investments (9,08 %), Legal & General Investment Management (4,04 %) Barclays (3,75 %) Nombre de clients : 370 000 Fondé en 1876 Diffusion en 2006 : WALL STREET 3,042 millions d’exemplaires JOURNAL Détenu par le groupe Nikkei (Etats-Unis) Adresse Internet http://www.nni.nikkei.co.jp/

BLOOMBERG LP

Fondé en 1889 Diffusion en 2006 1,733 million d’ex. Détenu par Dow Jones Adresse Internet http://www.wsj.com/

Date de création : 1981 Siège : New York Nombre de salariés : 8 000 dont 2 000 journalistes Actionnaires : compagnie privée dont l’actionnaire principal est M. Bloomberg Nombre de clients : 230 000

FINANCIAL TIMES

(Grande-Bretagne)

Fondé en 1888 Diffusion en 2006 : 430 469 exemplaires Détenu par Pearson Adresse Internet http://www.ft.com/

Date de création : 1882 Siège : New York Nombre de salariés : 7 000 dont 1 800 journalistes Actionnaire principal : famille Bancroft (62 % des droits de vote) Nombre de clients : 435 000

DOW JONES & CO

PRESSE FRANÇAISE

Fondé en 1908 Détenu par Pearson 116 762 exemplaires

Fondé en 1985 Détenu par Di Group, LVMH 76 200 exemplaires

200 jounalistes 3,638 millions de visiteurs

130 jounalistes 2,402 millions de visiteurs sur le site latribune.fr en mai 2007

BLOOMBERG TV

CNBC

MSNBC

FOX BUSINESS

sur le site lesechos.fr en mai 2007

Date de création : 1983 Appartient à Bloomberg LG 200 millions de foyers abonnés.

Date de création : 1989 Appartient à NBC Universal 340 millions de foyers abonnés.

(Microsoft et NBC)

Appartient à Newscorp. Ouverture de la chaîne prévue en automne 2007

AUDIENCE en millions de lecteurs (journal et site Internet)

Date de création : 1996

2 millions

Sources : OJD 2006, Epiq

Presse financière L’enjeu du « Wall Street Journal »

L

a presse économique et financière est entrée dans un vaste mouvement de rachats et de concentration. OutreAtlantique, Rupert Murdoch veut racheter pour 5 milliards de dollars le groupe d’informations financières Dow Jones, un des plus anciens groupes de presse américains, qui contrôle le Wall Street Journal (WSJ) et l’agence Dow Jones. L’agence Reuters, elle, s’est mariée avec le canadien Thomson, pour un montant de 13 milliards d’euros. En Europe, l’homme d’affaires Bernard Arnault envisage de racheter pour 240 à 250 millions d’euros Les Echos à Pearson, qui pourrait se séparer du Financial Times… Ce qui valorise le groupe des Echos à deux fois son chiffre d’affaires et vingt-cinq fois son résultat d’exploitation. Selon Inside Market Data, l’information financière représente un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars. Elle était dominée par Bloomberg (33 %), qui devance Reuters (23 %) et le canadien Thomson (11 %). Tandis que le marché de la presse d’informations générales décline, les clients sont prêts à payer pour avoir accès à l’information financière : les agen-

ces leur fournissent en temps réel les cours des actions, des monnaies, des matières premières, etc., et constituent des platesformes d’échanges de produits. Quant aux journaux WSJ et Financial Times, ils sont des références. « Pour les Anglo-Saxons, les opérations dans le secteur de l’information financière sont des “market money news”. Elles peuvent faire bouger les marchés et faire gagner de l’argent aux opérateurs », explique Pierre Louette, PDG de l’AFP. Les clients sont donc prêts à payer. Les patrons de presse le savent et hâtent la concentration du secteur. Avec 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires, News Corp., l’empire de Rupert Murdoch, est l’un des plus puissants du monde, avec 175 journaux (Sun, Times, Sunday Times, New York Post…), des télés (Fox News), de l’édition (HarperCollins) et du cinéma (Twentieth Century Fox). Rupert Murdoch est aussi présent dans Internet, avec MySpace, racheté en 2005. « L’intuition a souvent compté dans l’élaboration de la stratégie du groupe Murdoch. A regarder son itinéraire, il s’est rarement trompé », constate Jean-Marie Charon, sociologue des médias. L’achat de Dow Jones lui permettrait de devenir un poids lourd de l’information financière, secteur dont il est aujourd’hui absent. Avec Dow Jones, il contrôlerait notamment le WSJ. Les recet-

1,237 million

Rachetés ou en instance de l’être, des médias comme Reuters ou le « Wall Street Journal » défendent leur indépendance éditoriale, facteur essentiel de leur crédibilité et de leur rentabilité

tes du quotidien sont certes en recul – com- pour près de 13 milliards d’euros. « Un me celles des journaux américains, concur- symbole : comment Reuters, longtemps learencés par Internet – mais ce retrait attire der de l’information financière, s’est-elle les chasseurs de bonnes affaires. laissé distancer par Bloomberg puis racheRupert Murdoch a proposé, le 1er mai, ter par Thomson ? », se demande un 60 dollars par action aux actuels actionnai- expert. Les autorités de la concurrence en res de Dow Jones. La famille Bancroft, Europe et aux Etats-Unis examinent le héritière de Charles Barron, qui avait ache- nouvel ensemble baptisé Thomson-Reuté Dow Jones en 1902, cédera-t-elle à cette ters, qui intègre la filiale d’informations financières AFXNews de offre supérieure de 67 % au l’AFP acquise il y a un an, et cours de l’action de la veille ? Selon Inside devrait ravir sa première plaHostiles au rachat de leur ce à Bloomberg. groupe par Murdoch, les syn- Market Data, Derrière ces grandes dicats de Dow Jones ont cher- l’information manœuvres se joue l’indéché d’autres investisseurs. financière pendance éditoriale des Mais en vain. Certains ont représente un médias. C’est le principal regardé le dossier : le britanobstacle à l’offre de News nique Pearson, associé à chiffre d’affaires Corp. La famille Bancroft General Electric (GE) ; le fon- de 12 milliards s’inquiète de la réputation dateur du site Internet de de dollars qu’a M. Murdoch d’influenMySpace, Brad Greenspan ; cer les médias qu’il contrôle, Microsoft et NBC Universal, filiale de GE – qui détient CNBC, premiè- et veut à tout prix préserver l’indépendanre chaîne de télévision financière aux ce du Wall Street Journal. Un accord sur Etats-Unis et qui craint la concurrence de une structure garantissant l’indépendanla future chaîne financière Fox Business ce du quotidien aurait été trouvé. « Nous (filiale de Fox News), prévue cet automne. admirons la famille Bancroft et la direction D’abord connue comme agence d’in- de Dow Jones, a indiqué en mai M. Murformations, la britannique Reuters tire doch. Si nous n’avions pas une confiance désormais 90 % de son chiffre d’affaires solide en notre activité, nous n’aurions pas de sa clientèle financière. Elle a été rache- fait une offre si généreuse. (…) Ce rachat tée mi-mai par le canadien Thomson serait un mariage parfait. »

Le risque est que le lectorat se reporte sur… le Financial Times. Certes, Bernard Arnault est moins lié aux commandes publiques que d’autres industriels présents dans la presse (Lagardère, Dassault), mais le fait qu’il soit un puissant groupe industriel qui opère dans de nombreux domaines peut poser question. a

Le prestigieux WSJ, deuxième journal le plus lu aux Etats-Unis après USA Today, avec plus de 5 millions de lecteurs quotidiens, est l’un des enjeux de cette bataille. Le WSJ emploie plus de 600 journalistes dans le monde ; son site wsj.com, lancé en 1995, est un succès (931 000 abonnés payants). Environ 200 journalistes du Wall Street Journal se sont mis en grève, jeudi 28 juin, pour manifester leur attachement à l’indépendance. Deux des grands quotidiens mondiaux, le New York Times et le FT, ont publié des éditoriaux très hostiles à la vente du WSJ à M. Murdoch. Sous le titre « Pourquoi le journal ne doit pas être vendu à M. Murdoch », le célèbre éditorialiste du FT Martin Wolf écrit que pour M. Murdoch, « son propre business, ses multiples affaires ont tout naturellement une très grande importance ». Or, rappelle le quotidien, « les magazines économiques et les chaînes de télévision s’appuient, pour leur travail, sur celui que font, jour après jour, les rares quotidiens comme le Wall Street Journal ». Et Martin Wolf de marteler : « Les journaux économiques sont là pour informer. Le moindre doute quant à leur rigueur et à leur indépendance dans le traitement de l’information détruit leur valeur. » A Reuters, l’indépendance est aussi le maître mot. Thomson a accepté de maintenir la charte garantissant l’indépendance éditoriale de l’agence, emportant ainsi l’aval de la Reuters Founders Share Company, gardienne de cette charte. Mais la famille Thomson est réputée ne pas se mêler de la ligne éditoriale de son titre phare, le Globe & Mail (Toronto). Reste à savoir si ce mouvement de concentration va se poursuivre, et quelle sera l’issue de la proposition faite par Rupert Murdoch sur Dow Jones et le WSJ. Et qu’adviendra-t-il de Bloomberg, agence détenue par Michael Bloomberg, le maire de New York, à qui on prête des ambitions présidentielles ? Cible ou prédatrice ? a

propos recueillis par P. Sa.

Pascale Santi

ENTRETIEN JEAN-MARIE CHARON, SOCIOLOGUE AU CNRS, SPÉCIALISTE DES MÉDIAS

« Le rachat des “Echos” par LVMH ne serait pas une bonne nouvelle » Pourquoi les investisseurs s’intéressent-ils tant à l’information économique et financière ?

Le développement de services (taux de change, historique boursier…) autour de l’information en direction des entreprises est très rentable. Dow Jones est un groupe profitable, qui a su être là au démarrage de l’Internet, avec le lancement en 1995 du site du Wall Street Jour-

nal et trouver des opportunités pour se développer sur des services nouveaux (information en ligne, banques de données). Pensez-vous que le rachat des Echos par LVMH, le groupe de Bernard Arnault, comporte un risque pour l’indépendance éditoriale du journal ?

Pour Bernard Arnault, la volonté de Pearson de mettre en vente Les Echos

constitue une opportunité difficile à laisser passer, d’autant qu’il n’a pas réussi à rentabiliser son quotidien, La Tribune. Mais le rachat du groupe Les Echos par LVMH ne serait pas une bonne nouvelle : le lectorat des Echos est un public d’initiés, il a besoin de cette information économique et financière pour agir. Ce serait dommageable s’il avait des doutes sur la crédibilité de l’information.

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Le discours de politique générale « Nous avons un mandat pour agir. Le président de la République en est l’initiateur. J’en suis le dépositaire », a plaidé le premier ministre, François Fillon, en présentant son programme de gouvernement devant l’Assemblée, mardi 3 juillet

La France sort de six mois de campagne électorale. Elle en sort avec un président de la République qui dispose d’un mandat clair pour faire entrer notre pays dans le XXIe siècle. Avec Nicolas Sarkozy, les Français ont pris leur destin en main. (…) En démocratie, le succès des uns ne signifie pas le déni des autres. Chaque Français doit être respecté dans ses convictions et ses votes. Je crois à l’écoute, à la synergie des différences et des intelligences. C’est pourquoi l’opposition n’est pas un adversaire mais un contradicteur nécessaire, et, je le souhaite, constructif. Quant à la majorité, elle est tout à lafois le partenaire etl’aiguillon du gouvernement. Elle a le droit et même le devoir d’assumer sa victoire, cela sans arrogance mais aussi sans complexes. Sa loyauté ne saurait étouffer sa créativité. (…) L’ouverture est à l’image de cette France en mouvement. Mais elle n’est qu’une étape. Sous l’autorité du président de la République,je vous propose de poser les basesd’une démocratiemieux équilibrée etplustransparente. Une démocratie au sein de laquelle le pouvoir exécutif agit avec clarté, dans l’unité du couple formé par le chefde l’Etat et le premier ministre. Induite par le quinquennat, cette modernisation de nos institutions est un facteur de modernité et d’efficacité. Devant cet exécutif plus resserré et plus efficace, les pouvoirs du Parlement doivent être renforcés. Le président de la République a choisi d’engager résolument la modernisation de nos institutions. Dans les prochains jours,il invitera les assemblées et leurs groupes à émettre leurs propositions. Parallèlement, il entend réunir une commission réunissant des personnalités incontestables pour leurs compétences et représentatives de notre diversité politique qui sera chargée d’éclairer ses choix. La procédure législative doit incontestablement être dépoussiérée. Le partage entre le travail en commission et celui en séance publique revu. La fixation de l’ordre du jour doit être plus partagée. Le nombre et le rôle des commissions ne peuvent rester ce qu’ils étaient en 1958. N’est-il pas légitime de souhaiterlacréation d’une commission dudéveloppement durable ou de s’interroger sur la lourdeur d’une commission regroupant les affaires sociales, la culture et l’éducation ? Dans cette perspective, la décision consistant à laisser la présidence de la commission des finances à un membre de l’opposition constitue une avancée considérable. C’est la premièrefois sous la Ve République que l’opposition se voit ainsi reconnue une telle place. La procédure budgétaire doit être revue avec pour objectif l’approfondissement du contrôledes dépensespubliques. Poury parvenir, le Parlement devra pouvoir disposer de moyens d’audit et de contrôle renforcés. Ce contrôle parlementaire sera étendu aux nominations à certains postes publics. Les dirigeants des entreprises publiques et les responsables des autorités administratives indépendantes seraient concernés au premier chef. Les commissions compétentes auront le pouvoir de donner leur avis sur les personnes que le gouvernement entend nommer. Des auditions publiques pourront être organisées. Au soupçon d’allégeance, s’imposeradésormais la certitudede la compétence. Le gouvernement est également favorable, dans le respect de l’autonomie des assemblées, à ce que des missions de contrôle, associant des présidents ou des rapporteurs d’opposition, se développent systématiquement. Nous rechercherons ensemble comment mieuxassurer lareprésentationde ladiversité politique de la société française sans mettre en péril le principal atout de la Ve République : des majorités nettes et stables pour agir. Faut-il faire élire quelques députés au scrutin proportionnel ? Faut-il renforcer le rôle du Sénat en lui ajoutant cette mission

de représentation de la diversité ? Aucun sujet ne doit être tabou si nous souhaitons sincèrement aboutir à un consensus sur la modernisation de notre démocratie. Enfin, nous devrons engager, comme le demande le conseil constitutionnel, une révision de la carte des circonscriptions législatives. (…) Dès son entrée en fonction, le président de la République a reçu les partenaires sociaux. Ce ne fut pas une rencontre d’usage, mais bien la volonté de changer les usages ! Nous leur avons précisé nos objectifs, notre calendrier, en toute transparence. Et nous les avons invités à faire des propositions précises, notamment sur l’évolution du marché du travail. A la fin de l’année, ces propositions devront être mises sur la table. Si tel n’est pas le cas, le gouvernement prendra ses responsabilités sans faillir. Car nul nedoit s’ytromper :la nécessitéde la concertation et de la négociation ne peut se substituer à l’obligation d’agir. Les circonstances sont historiques. Les partenaires sociaux ont en main la possibilité de reconfigurer, avec nous, les règles et l’organisation de notre marché du travail. Cetteconfiance quenousleur accordons préfigure,à mes yeux, unemodernisation d’ampleur de la démocratie sociale. La représentativité des organisations syndicales devrait reposer sans équivoque sur le critère de leur audience parmi les salariés, et cela à tous les niveaux de négociation. C’est dans cette perspective que s’inscrirait l’élection à un seul tour, ouverte à chaque syndicat légalement constitué dans l’entreprise. Cette nouvelle organisation du dialogue social favorisera la prise de responsabilité et une réelle décentralisation des négociations sociales qui doit permettre à la culture du contrat de s’imposer. (…) Nous allons rebâtir l’université française. Nous nous fixons un double objectif : conduire 50 % de notre jeunesse à un diplôme de l’enseignement supérieur ; faire de nos universités de véritables pôles d’excellence.Pour cela, leur gouvernance seraclarifiée et renforcée. Leur autonomie sera réelle. Leurs responsabilités financières et pédagogiques seront accrues. Elles disposeront librement de leur patrimoine. Cette réforme décisive s’accompagnera d’une concertation de fond, dès à présent engagée, sur les conditions de vie et de travail des étudiants. (…) La rénovation de l’université française est une priorité absolue de mon gouvernement.Je vousproposerai d’y consacrer5 milliards d’euros supplémentaires d’ici à 2012. L’accroissement de notre effortde recherche est indissociable de la réforme de l’université. Je ne serai pas de ceux qui sacrifieront la recherche fondamentale au prétexte qu’elle serait improductive à court terme, mais j’engagerai l’évolution nécessaire de nosgrandsorganismes publicsparunestricte évaluation des programmes. Je crois tout aussi nécessaire l’accroissement de notre effort dans les entreprises. Une simplification radicale du crédit impôt recherche sera engagée. Globalement, la partdu PIBconsacrée à la recherche doit tendre vers les 3 % reconnus comme indispensables par tous les Européens. Cette ambition universitaire etscientifique nepeut trouver toute sa mesure que si elle s’adosse à un système éducatif puissant, animé par un personnel respecté et motivé. Les conditions du métier d’enseignant seront débattues sans tabou. L’école n’a pas besoin d’une réforme législative de plus, elle a besoin d’aller au bout de la réforme structurelle engagée en 2005. Quatre principes la guident : la liberté pédagogique, dont la conséquence logique est l’évaluation a posteriori et l’assouplissement de la carte scolaire ; l’acquisition du socle commun des connaissances fondamentalespar tousnos enfants ; la reconnaissancepleine etentière des filièresprofessionnelles ; la généralisation du soutien scolaire individualisé. A cet égard, l’engagement du président de la République sera mis en œuvre sans délai. Quatre fois par semaine, écoliers,collégiens et lycéenspourront bénéficier d’un encadrement éducatif d’au moins 2 heures par jour. (…) [La France] est grande lorsqu’elle défend, sans complexes, l’idée d’une mondialisation économiquement équitable. Si le monde de demain n’a pour seule ambition que d’être un vaste casino où se joue l’avenir des hommessur un coup de dés, si les succès commerciaux dérogent à tous les droits sociaux, humains ou environnementaux, alors nous irons à la catastrophe. Le gouvernement ne laissera pas les négociations au sein de l’OMC se déployer contre notre agri-

AFP PHOTO THOMAS COEX

culture. Pour nos entreprises industrielles et de services, nous exigeons la réciprocité. Pour l’accès aux marchés publics, nous demanderons à l’Union européenne de négocier une dérogation en faveur de nos PME comme l’ont obtenue les Etats-Unis, le Japon et le Canada. (…) La France est grande lorsqu’elle s’engage résolument dans la lutte contre le réchauffementclimatique. (…) Ce volontarisme se traduiraaussi sur leplan fiscal. Iln’est pluspossible de rester neutre face aux enjeux environnementaux. La fiscalité écologique doit émerger dans notre droit. Déjà l’Europe nousinvite àmettreen placeuneeurovignette pour que les poids lourds circulant sur nos routes ne le fassent plus en totale franchise fiscale alors qu’ils engendrent des nuisances,des risques etdes coûts eninfrastructures. Nous mettrons en œuvre cette eurovignettequipourra êtreexpérimentéesanstarder en Alsace. Mais nous devons aller plus loin et poser la question d’une taxation sur le contenu en carbone des produits offerts sur le marché. (…) Sousl’autoritédu président delaRépublique, le gouvernement vous proposera une loi de programmation militaire. Elle sera précédée par un nouveau Livre blanc qui sera rédigé à l’automne. Les choix que nous devrons assumer ne seront pas faciles. Ils ne se limiteront pas au point de savoir si et quand il faut un deuxième porte-avions. Il nous faudra quitter la logique traditionnelle de l’accumulation des exigences propres à chaque arme, pour mieux apprécier où sont les vrais besoins stratégiques, où sont les menaces de demain, où sont les enjeux industriels décisifs. Notre responsabilité dans ces choix décisifs sera lourde, car je ne crois pas que le monde de demain soit plus pacifique que le monde d’hier. (…) Dans les quartiers, il existe une jeune génération de Français qui cherche sa place, des repères, du respect.(…) Elle ne demande qu’une chose : que la République se montre fidèle à ses idéaux. Et la République ne demande, en retour, qu’une chose : que les droits qui lui sont réclamés soient honorés par le respect des devoirs. Un plan « respect et égalité des chances » sera lancé. Visant les quartiers difficiles, il s’attachera d’abord à les désenclaver. (…) Ce plan mettra en avant l’égalité des chances par l’éducation avec la réduction du nombre d’élèves dans lesétablissements où seconcentrentles difficultés et avec un renforcement du tutorat. Nous soutiendrons les internats de réussite éducative. Une dynamique nouvelle sera enclenchée sur la formation et l’accompagnement à l’emploi. L’effort massif engagé en faveur de la rénovation des quartiers se poursuivra. En l’espace de cinq ans, notre retard en matière de construction, pris à la fin des années 1990, devra être comblé. Pour cela nous devrons nous tenir à un objectif de 500 000 nouveaux logements construits par an dont 120 000 logements sociaux. Un système de caution publique afin de fluidifier et sécuriser le marché de la location sera mis en place. L’accession à la propriété, qui sera facilitée par la déduction des intérêts d’emprunt, doit s’accompagner d’un élargissement du marché de la vente. Nous permettrons aux locataires de logement HLM d’en devenir propriétaires avec un objectif de 40 000 accessions à la propriété par an. (…) La justice est l’un des fondements de l’Etat. Elle doit s’adapter aux évolutions de la société. Nous devons revoir la carte judiciaire. La carte actuelle héritée d’un autre âge necorrespond plus aux exigences de l’ef-

ficacité.Bien sûr, rien ne saurait se faire sans concertation. Mais on ne peut plus disperser les moyens. On ne peut plus laisser vivre de telles disparités entre les tribunaux au point que la manière d’y rendre la justice finit par s’en ressentir, au mépris de l’égalité devant la justice. Le gouvernement s’attachera aussi, dans le cadre d’une loi qu’il vous soumettra, àfaire progressernotre système pénitentiaire. Nous devons consentir l’effort nécessaire pour garantir des conditions décentes de détention aux prisonniers en même temps que de bonnes conditions de travail aux surveillants. Dès cette session extraordinaire, le gouvernement vous proposera de créer un contrôleur général des prisons et des autres lieux privatifs de liberté. Sur la sécurité des Français, le gouvernement ne négligera rien et ne lâchera rien. Pour une meilleure performance de nos forces de sécurité intérieures, les moyens techniques et scientifiques de la police et de la gendarmerie seront étoffés dans le cadre d’une nouvelle loi d’orientation et de programmationpour la performancede la sécuritéintérieure. Lafusionde laDST etdes renseignements généraux sera rapidement menée à bien. Les événements récents dans le sud de la France, en Espagne et surtout en Grande-Bretagne montrent que les menaces terroristes demeurent très présentes. La France n’est pas à l’abri. Les services de renseignement sont en alerte. La coopération internationale est intense. Rien ne sera laissé au hasard. Et en particulier nous évalueronsles bénéficesqu’a retirésla Grande-Bretagnede l’installationd’un réseau de télésurveillance. (…) Aucœurde la crisenationale, il ya uncancer : le chômage de masse. Ce cancer qui depuis un quart de siècle ronge nos capacités de production, laminele corps social, bloque l’intégration, alimente l’extrémisme. L’objectif de mon gouvernement est donc simple et clair : c’est le plein emploi. (…) Il fautsortirlaFrancedel’impasse danslaquelle elle s’est enfermée : celle de la « vieille croissance ». La « vieille croissance », c’est cette croissance molle marquée par une sous-activité, une stagnation des revenus et le décrochage de nos moyennes entreprises dans la compétition internationale. Cette « vieille croissance », c’est la croissance à crédit. Ce sont les dépenses publiques qui ignorent les nouveaux modes de gestion et la responsabilisation des acteurs. C’est le choix des déficits et de la dette qui a privé l’Etat de toute marge de manœuvre. La « vieille croissance », c’est le dérapage incontrôlé des dépenses sociales qui n’aura pas empêché beaucoup de nos concitoyens debasculer dansla précarité. Ce sont les prélèvements obligatoires pour soutenir à bout de bras un système asphyxié. C’est la consommation qui ignore les consommateurs avec leurs exigences et leurs droits. C’estle partage du travail et l’idée fausse suivant laquelle les préretraites ouvrent le chemin de l’emploi aux jeunes. C’est l’opposition stérile entre la flexibilité du marché de l’emploi et la sécurisation des salariés. Pour tout dire, la « vieille croissance », c’est, depuis quinze ans, un point decroissance en moins que la moyenne européenne et deux points de plus en matière de chômage. Imaginons ensemble une nouvelle croissance ! Une croissance forte. Une croissance saine, qui ne soit pas une croissance à crédit dopée artificiellement par les dépenses publiques. Une croissance solidaire destinée à consolider la cohésion nationale. Gagnerle point decroissance quinous manque, c’est l’objectif fixé par le chef de l’Etat ! Nous le ferons par la revalorisation du travail. Car nous croyons que c’est le travail des uns qui entraîne le travail des autres, c’est l’effort des uns qui stimule celui des autres, et c’est la récompense des uns qui motive les autres. (…) Nous déciderons ensemble de ce qui est bon pour la France. Ce sera notre premier défi. Deuxième défi : celui du vieillissement. Nous ne pourrons le relever qu’à travers l’instauration de la cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée à la dépendance. Nous devrons aussi poursuivre la mise en œuvre de la réforme des retraites. L’allongement de la durée de cotisation prévu en 2003 n’est pas une option. Il aura lieu au terme de la procédure prévue par la loi. Dans le même temps, au nom de la justice, au nom de l’équité, nous réformerons les régimes spéciaux de retraite. Le troisième défi sera celui de l’assurance-maladie. C’est celui qui s’impose comme le plus urgent compte tenu de la dérive des dépenses. Les mécanismes

prévus par la réforme votée en 2004 joueront. Ils nous amèneront à ratifier sans délai le plan de retour à l’équilibre proposé par les gestionnaires de l’assurance-maladie. Au-delà des mesures d’urgence, nous n’éviterons pas des décisions structurelles. (…) Les contraintes techniques plaident en faveur d’une franchise fractionnée avec un plafondannuel par personne.C’est une solution possible pour 2008. Mais l’équité commandera de réfléchir plus avant. L’idée du « bouclier sanitaire » permettrait deplafonnerce que paiechacun pour sasanté enfonction de son revenu. Je souhaite que s’ouvre sur ce sujet un débat sans a priori. (…) Nous maintiendrons le cap du désendettement et du retour à l’équilibre budgétaire. Nous ramènerons notre dette publique en deçà de 60 % du PIB et nous rétablirons une situation budgétaire à l’équilibre en 2012 au plus tard. Au printemps prochain, nous inscrirons cet effort dans un cadre pluriannuel. Dès2008, les dépenses de l’Etat seront strictement reconduites en volume. Cedéfi, nous le relèverons avec tous nos partenaires, au premier rang desquels les collectivités territoriales. Les dotations de l’Etat qui leur sont allouées ne pourront pas globalement croître au-delà de l’inflation en 2008. Nous devrons rebâtir avec elles une relation contractuelle responsable. (…) Je me souviens de ce chef d’entreprise, au bord de la faillite, m’expliquant qu’aucun de ses salariés n’avait manqué à son appel lorsqu’il fallu se retrousser les manches. Je me rappelle de ce professeur de collège, disant à une jeune fille qui portait le voile : « ici, on ne cache pas son visage, car dans l’Ecole de la République chacun doit pouvoir se regarder sans se défier ni se juger ». Et j’ai en mémoire ce sous-officier français qui, il y a quelques années, m’expliquait que, dans un village constamment bombardé de Somalie, la première tâche de sa compagnie consista à reconstruire la maternité détruite. Voilà les Français. Avec leurs élans, leur engagement et leur cœur. Et puis il y a la République. Elle fait de chacun d’entre nous le compagnon de l’autre. La République, en France, vient de loin. Elle est née de siècles de combat pour faire triompher l’intérêt général, la liberté de conscience, et l’égalité face à la dure résistance des privilèges et des corporatismes. La République est une action continue, permanente. Elle est une volonté politique. Une révolte face aux facilités. Face aux injustices. Face aux échecs. La République n’est que mouvement. Si elle tombe, elle se relève tel Gavroche sur sa barricade. Elle se relève toujours et c’est la faute à Voltaire, la faute à Rousseau ; c’est aussi pour nous la faute à Victor Hugo, à Clemenceau, à Gambetta, à de Gaulle, aux héros de vingt ans de la Résistance et de la France libre. « Vivre, ce n’est pas se résigner ! », écrivait Camus.Sanscessedans sonhistoire, la France a cru au mouvement. Elle n’a jamais fait bon ménage avec le statu quo et les arrangements à la petite semaine, ce que le général de Gaulle qualifiait en son temps de « petite soupe sur son petit feu, dans sa petite marmite ». A ce nihilisme nous avons opposé un sens aigu du progrès. Cette idée du progrès rassemble les Français. Les belles heures de notre histoire témoignent de cette soudaine unité dans l’action. Bien entendu, le progrès réclame des choix, des sacrifices parfois. Il commanded’établirdes priorités.Il compromet les rentes. Car le progrès accélère l’histoire. Déjoue les scénarios écrits à l’avance. Dénouelessituations quel’on disaitcompromises. La France est fière et audacieuse. Nous lui avons proposé une rupture constructive. Elle s’y est reconnue. Nous avons sollicité d’elle un mandat pour agir. Elle nous l’a donné. Il y a dans le pays un souffle de confiance. Le président de la République en est l’initiateur. J’en suis devant vous le dépositaire. (…)

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Disparitions

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Claude Pompidou

Gilles Ferry

Epouse de Georges Pompidou, président de la République entre 1969 et 1974, elle avait été son guide dans l’univers de la création artistique et était la gardienne discrète et vigilante de l’institution de Beaubourg

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ela fait si longtemps que la haute silhouette de Claude Pompidou se reconnaissait aux vernissages et aux premières que le temps semblait l’avoir oubliée. Toujours vêtue de couleurs claires, soucieuse d’être à la mode des créateurs les plus récents, celle qui avait été l’épouse d’un premier ministre et d’un président de la République se tenait à l’écart de la vie politique. Même si celle-ci l’a parfois rattrapée, ne serait-ce qu’à l’occasion

1er avril 1917 Naissance à Paris 1983 Le Trajet de formation (Dunod) 22 juin 2007 Mort à Sèvres

13 novembre 1912 Naissance à Château-Gonthier (Mayenne) 1969 Election de Georges Pompidou à la présidence de la république 1994 Création de la Maison des arts de Cajarc (Lot) 3 juillet 2007 Mort à Paris

de la sombre affaire Markovic, montage calomnieux qui, à travers elle, cherchait à déstabiliser son mari. Elle n’en a pas moins laissé une trace dans la vie politique nationale en renouvelant profondément l’image de la « première dame de France ». Après Yvonne de Gaulle, dissimulée dans l’ombre du grand homme, Claude Pompidou inventa la présidente protectrice des lettres et des arts. Elle y a gagné une aura dont la disparition de son mari en 1974 n’affecta en rien l’importance. Si le normalien Georges Pompidou avait des goûts littéraires et artistiques affirmés, sa femme fut sans doute son guide dans l’exploration d’une modernité plus radicale. Leurs amis étaient souvent issus de la sphère culturelle. On voyait à Cajarc, dans leur maison du Lot, l’éditeur Christian Bourgois, le chanteur Guy Béart ou le peintre Pierre Soulages. Initiée dès l’entre-deuxguerres à l’abstraction et au surréalisme – elle fut l’amie de Max Ernst – en un temps où peu de Français prêtaient attention à ces mouvements, elle poussa son mari à mettre le palais de l’Elysée à l’heure de la création contemporaine en commandant des aménagements à des designers tels que Pierre Paulin et à des artistes comme Agam. Mais c’est surtout lors de la création de ce qui allait devenir le Centre Pompidou que ses conseils s’inscrivirent dans la réalité. C’est elle qui insista auprès du président pour que la multidisciplinarité soit au cœur de la nouvelle institution, que le musée côtoie un centre de recherche musicale et une bibliothèque. Après la mort de son mari, elle fut la gardienne discrète et vigilante de l’institution chaque fois que cel-

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rande figure des sciences de l’éducation à l’université Paris-X-Nanterre, Gilles Ferry est mort à l’âge de 90 ans. Pour ceux qui ont grandi dans la mouvance de l’éducation populaire et qui ont, ensuite, tenté de comprendre ce qui se joue dans l’acte éducatif, il restera une référence majeure. Etranger à tout carriérisme, il avait une modestie qui imposait le respect et donnait à ses propos une densité étonnante. Ses écrits sont de courts textes parfaitement ciselés, avec la volonté d’aller au plus juste et le souci de ne pas en rajouter, à l’exemple de celui intitulé : Le Trajet de

Claude Pompidou lors du concours de saut d’obstacles de La Baule, en juillet 1970. JDF/PIXPLANETE le-ci était menacée dans ses principes. C’est elle, ainsi, qui mobilisa Jacques Chirac, alors premier ministre, lorsque Valéry Giscard d’Estaing, président de la République, chercha à infléchir le projet, qui n’était pas encore achevé. Plus tard, elle était encore intervenue directement lorsque le ministre de la culture, Jacques Toubon, avait remis en cause l’interdisciplinarité du centre en évoquant l’idée d’un départ de la Bibliothèque publique d’information. « Elle était attachée à l’idée que le centre était une machine à fabriquer des événements exceptionnels, donc pluridisciplinaires », indique Jean-Jacques Aillagon, qui fut président du centre et l’un de ses proches. En dépit d’une légende tenace, précise l’ancien ministre de la culture, « elle n’est jamais intervenue pour favoriser telle ou telle nomination ou tel événement. En revanche, elle s’est toujours montrée vigilante pour que la pérennité de l’engagement financier soit

respectée. On l’entendait quand l’essentiel était menacé ». Le compositeur Pierre Boulez, l’un de ses amis, savait qu’il pouvait s’appuyer sur son autorité morale pour protéger l’Ircam. Le goût de Claude Pompidou pour la musique contemporaine était aussi connu que son attachement aux arts de la scène, où elle allait souvent voir Patrice Chéreau, avec lequel elle était liée par une longue fréquentation, ou, dans un autre genre, JeanClaude Brialy. « Elle ne s’enfermait jamais dans une discipline. C’est ainsi que la construction du centre par Renzo Piano et Richard Rogers l’avait incitée à s’intéresser à l’architecture », ajoute Jean-Jacques Aillagon. Il était sans doute inévitable que ses préférences artistiques ne demeurent pas sans conséquences. Et celles-ci s’exercèrent le plus souvent en faveur de la nouveauté et de l’expérimentation. Elle avait aimé Kan-

dinsky, Klee, Giacometti, Kupka, ses aînés. Elle avait acheté Pierre Soulages et Jean Degottex, ses contemporains, mais aussi Yves Klein, Martial Raysse ou Jean Tinguely au temps du nouveau réalisme. Et Niki de Saint Phalle était devenue l’une de ses intimes. Leurs œuvres étaient aux murs de la maison de Cajarc et furent aussi exposées en 1994 à la Maison des arts GeorgesPompidou (également à Cajarc), qu’elle avait largement contribué à créer en 1989. Elle sut aussi apprécier des artistes de générations plus récentes, tel Fabrice Hybert, et avait commandé à Robert Combas la dernière carte de vœux de sa fondation. Celle-ci, créée en 1970, a pour but de venir en aide aux personnes âgées, aux malades hospitalisés et aux enfants handicapés. Elle construit et gère des établissements spécialisés dans le domaine du handicap et du grand âge. a Emmanuel de roux et Philippe Dagen

la formation : les enseignants entre la théorie et la pratique (Dunod, 1983). Sur la pratique du travail de groupe, la formation des enseignants, les récits de vie ou la question de l’éthique en éducation, ses apports ont été déterminants. Même s’il n’a pas toujours été écouté comme il aurait dû (que n’a-t-il pas été entendu, en particulier sur la question de la formation des maîtres !), il a marqué en profondeur de très nombreux chercheurs, formateurs et praticiens de l’éducation. Il a été l’un des premiers, en France, à attirer l’attention sur les phénomènes de groupe dans les classes et les groupes de formation. Non qu’il fût fasciné par une agitation spontanéiste dont il était le premier à voir les dégâts possibles, mais parce qu’en observateur attentif de l’humain il avait compris que, quoi qu’on en pense, dise ou sache, il se passe toujours, dans ces groupes-là, autre chose que de la « transmission pure ». Avec la délicatesse caractéristique de qui refuse de rentrer par effraction dans l’intimité des autres, il s’efforçait de donner aux acteurs les moyens de comprendre ce qui se joue sous leurs yeux. Sans illusion sur une possible transparence, mais sans jamais se résigner à laisser jouer le jeu des complicités affectives et sociales. Avec un regard fondamentalement positif sur les formateurs, les maîtres, les étudiants et les élèves, il aidait chacun à trouver sa « juste place » : ni toutepuissance, ni fatalisme pour soi… ni angélisme, ni mépris à l’égard des autres. C’était un « pédagogue de l’estime » : convaincu qu’on ne fait rien qui grandisse les hommes sans les estimer. Convaincu, aussi, qu’on ne peut agir qu’« à l’estime » : en postulant la confiance et en excluant toute certitude arrogante. Gilles Ferry était un grand éducateur dans notre modernité tâtonnante : un éducateur à hauteur d’homme. a Philippe Meirieu,

Bernd Becher

université de Lyon

Avec sa femme Hilla, l’artiste allemand a photographié, par séries, les vestiges du monde industriel. Le couple laisse une œuvre froide qui a révolutionné le genre documentaire et fait de nombreux émules

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n disait toujours « les Becher » tant le couple formé par Bernd et Hilla Becher était devenu un label, un concept, qui a marqué durablement l’histoire de l’art et la photographie. Leur vie durant, ces Allemands ont photographié les sites industriels de façon systématique, dans des séries froi1931 Naissance à Siegen (Allemagne) 1990 Primé à la Biennale de Venise 22 juin 2007 Mort à Rostock

des et précises à la rigueur scientifique, en noir et blanc. Mais c’en est fini du duo : Bernd Becher, 75 ans, est mort à Rostock, en Allemagne, le 22 juin, des suites d’une opération. C’est à la fin des années 1950 que Bernd Becher, alors âgé de 20 ans, commence à collecter les images des sites industriels de sa région minière natale, puis à les photographier. L’entreprise se systématise lorsque Bernd, formé à la peinture et à la lithographie, s’allie à la

photographe Hilla Wobeser, qu’il épouse en 1961. Obéissant à un protocole immuable, les époux se mettent à documenter de façon objective et frontale les constructions fonctionnelles des sites industriels : silos, puits de mine, hauts-fourneaux, gazomètres, châteaux d’eau… Le concept est fixé et ne bougera pas : les photos sont petites, en noir et blanc, prises à la chambre pour révéler un maximum de détails et sans aucune fioriture : un ciel toujours blanc, aucun humain dans le cadre. Juste la vérité de la chose. Ils explorent ainsi des milliers de sites industriels, en Allemagne et aux EtatsUnis, pour en tirer des séries qu’ils publieront dans une vingtaine de livres et exposeront à travers le monde entier. « La série typologique implique que l’on puisse mettre ensemble des images plus ou moins fortes, déclarait Bernd Becher dans Le Monde en 2001. Ensemble, elles traduisent le phénomène industriel. Une image peut fonctionner individuellement, mais l’industrie appelle le groupe. » Par leur démarche, les époux Becher s’inscrivent dans la tradition des grands

photographes documentaires allemands tels Renger-Patzsch et ses usines, August Sander et ses portraits… mais, à l’heure de l’abstraction lyrique et du photoreportage, cette préoccupation réaliste et documentaire ne rencontre d’abord qu’indifférence. Il faudra attendre les années 1970 pour que des artistes conceptuels minimalistes américains comme Carl Andre et Sol LeWitt popularisent leur travail, qu’ils voient comme un répertoire de formes pures, sorties de leur contexte. Une lecture qu’autorise cette œuvre en forme de catalogue accompagnée de légendes a minima. C’est le début d’un immense succès, qui culmine en 1990, lorsque les Becher sont couronnés à la Biennale de Venise, avec le prix de… sculpture. Avec le temps, et la disparition progressive des sites qu’ils ont immortalisés, leur travail a également été reconnu pour sa valeur patrimoniale, comme un témoignage sur la société industrielle passée. Les époux, eux, ont toujours laissé la porte ouverte à toutes les lectures : artistique, patrimoniale, photographique. « La question de l’art implique un déplacement de sens, disait Bernd. Le haut-fourneau que

nous photographions a un usage précis, et l’image apporte beaucoup d’informations (…). Mais on peut aussi voir ce haut-fourneau en tant qu’image. » L’œuvre des Becher a largement contribué au renouveau de la photographie documentaire. A leur suite, toute une génération de photographes dits réalistes, mais cette fois en couleur et en grand format, a revendiqué des œuvres fondées sur l’objectivité et le travail en séries. Mais sans doute cette influence est-elle aussi liée à l’activité des Becher à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf. En 1958, le couple y a fondé un studio photo, où sont passés d’importants artistes : Gerhard Richter, Bernhard Blume, Sigmar Polke, Johannes Brus… avant que Bernd Becher n’y enseigne, de 1976 à 1996. On parle d’« école allemande » pour qualifier les élèves célèbres qui ont suivi ses cours et s’inscrivent dans une démarche un peu similaire, tels Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky ou Candida Höfer. La cote et la renommée des disciples ayant dépassé parfois celles des maîtres. a Claire Guillot

Liz Claiborne Styliste et créatrice d’un groupe de prêt-à-porter qui bouleversa l’habillement des Américaines, Liz Claiborne est morte mardi 26 juin à l’âge de 78 ans. Née à Bruxelles, élevée à La Nouvelle-Orléans, elle débuta très jeune dans la confection à New York, dessinant des vêtements pour d’autres pendant vingt ans avant de lancer en 1976 sa propre entreprise, destinée à fournir des vêtements pratiques et abordables à des femmes actives. Liz Claiborne s’est retirée des affaires en 1989. Depuis, elle et son mari se consacraient à des activités philanthropiques et à la défense de l’environnement.

Elie-Jacques Picard Professeur émérite de physique à l’université Paris-VI et ancien résistant, Elie-Jacques Picard est mort le 12 juin à l’âge de 86 ans. A partir de mai 1942, il devient agent de liaison du mouvement FrancTireur et est affecté au réseau de renseignement Kasanga, appartenant au mouvement Combat. Grâce à la complicité de cheminots, il rapporte de Toulon à Lyon un plan de la base de sous-marins de la Kriegsmarine qui sera ensuite transmis à Londres. Arrêté à Lyon le 21 juin 1944, il est déporté à Dachau, où il sera libéré par les Américains le 29 avril 1945.

Carnet

0123 Jeudi 5 juillet 2007

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Le Carnet

cette semaine...

Festival d’Avignon Tout le programme et les critiques.

Faites part de vos événements

Supplément gratuit de 12 pages, avec Le Monde du mercredi 4 juillet daté jeudi 5 juillet.

par téléphone : 01 57 28 28 28

Les 60 ans de l’agence Magnum

Archives Guerre d’Espagne, 1936 : le coup d’Etat

Summer of Love Jane Fonda joue les Barbarella

AU CARNET DU «MONDE»

Naissances

Joël PERENON et Nicole CHASSAN, Roger AZEMA et Brigitte AZEMA-PEYRET, ses grands-parents, ont la joie d'annoncer la naissance de

Milo, Lucien, Roger AZEMA-PERENON, le 1er Juillet 2007, chez Pierre-Stéphane AZEMA et Lydie PERENON 13, rue de La Bergère, 94240 L'Haÿ-les-Roses.

Anniversaires de naissance Tout mon amour pour toi,

collections ---------------------------------------------------

Pierre.

Décès Michel Bellorini, son fils avec Marie-Noëlle et ses enfants, Thomas et Jean, Laura, sa fille et ses enfants, Elsa, Diane Geoffray,

Piera BELLORINI, survenu à Paris, le 2 juillet 2007, à l'âge de soixante-dix-huit ans.

Le CD Opéra

La cérémonie religieuse aura lieu le vendredi 6 juillet, à 15 heures, en l'église Saint-Roch, 296, rue Saint-Honoré, Paris 1er. 125, boulevard Mortier, 75020 Paris. 5, rue Mare Neuve, 78610 Le Perray-en-Yvelines. La société INSIA, Sa famille et ses amis, privés de leur « gentleman du sourire »,

Hervé BRARD, Trop vite éclipsé le jeudi 28 juin 2007.

Tu nous manques déjà... INSIA France, 31, rue Jean Roche, 94400 Vitry-Sur-Seine.

16, rue Singer, 75016 Paris. Les familles Fenardji, Mida et Derouaz, ont la douleur de faire part du décès de leur cher et regretté,

Azeddine FENARDJI, survenu le 23 juin 2007, à l'âge de soixante-dix ans.

Lecteurs

Contact à Sipa-Press : Isabelle Latapie, 01 47 43 47 73. Les familles Barbier, Laussel, Martin,

M. Robert MARTIN, retraité de l'Inspection générale de l'administration au ministère de l'Intérieur, chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, survenu le 29 juin 2007, dans sa quatre-vingt-onzième année. Cet avis tient lieu de faire-part. M. Jean-Pierre Martin, 2431, route de Cagnes, 06140 Vence.

Véronique et Denys Abeille, Nathalie et Christophe Bertier, Séverine de Séré, Stéphane Martin et Marie Revel, Pierre-Yves et Emilie Martin, ses enfants, Ses vingt petits-enfants Et son arrière-petit-fils,

rappelée à Dieu, le 2 juillet 2007, à l'âge de soixante-dix ans.

Mme Monique MARTIN,

survenu le 1er juillet 2007, dans sa quatre-vingtième année.

Une cérémonie religieuse aura lieu le samedi 7 juillet, à 10 heures, en l'église de l'Ile-de-Bréhat (Côtes-d'Armor), suivie de l'inhumation. 40, rue Baudin, 92400 Courbevoie. Le Port Clos, 22870 Ile-de-Bréhat.

4, place Grenette, 38000 Grenoble.

Monique, François et Jean-Luc, ses enfants Ainsi que leurs conjoints, Antoine, Julien, Judith, Pierre et Blaise, ses petits-enfants, Ses sept arrière-petits-enfants, Sa sœur, Sa famille,

Lyon. Villereversure.

ont la tristesse de faire part du décès de

Ni fleurs ni couronnes. Cet avis tient lieu de faire-part.

Mme Pierre MATHON,

Denise Lefebvre, son épouse, Claude, Yves et Catherine Lefebvre, Françoise et Claude Delorme, ses enfants, Jean Lefebvre, son frère Et tous leurs conjoints, Ses petits-enfants, Toutes leurs familles Et leurs amis,

née SIMONNE BANCAUD, survenue le 29 juin 2007, à l'âge de quatre-vingt-douze ans . La cérémonie se tiendra en l'église de Bessancourt, le mercredi 4 juillet, à 16 heures.

ont la douleur de faire part du décès, survenu le 1 er juillet 2007, à l'âge de quatre-vingts ans, de

M. Joël LEFEBVRE, agrégé de l'Université, docteur d'Etat ès lettres, professeur émérite de l'université Lyon II, officier dans l'ordre des Palmes académiques, ancien membre du Comité national de la recherche.

Reinhoud, survenue le dimanche 1er juillet 2007. L'enterrement aura lieu le jeudi 5 juillet, à 15 heures, à Carteret.

Le Carnet

www.lemonde.fr/kiosque

• Boutique du Monde

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• Le Carnet du Monde

Nicole Dauphine d'Haese, sa femme, Cyrille, Cyprien et Blaise, ses fils, Inès et Nina, ses petites filles, Alexandra et Ana-Luisa, ses belles-filles, ont la douleur d'annoncer la mort de

Les obsèques seront célébrées dans l'intimité.

Le professeur et Mme Alain Pompidou, M. et Mme Thomas Pompidou, M. Romain Pompidou, M. et Mme Yannick Pompidou, M. et Mme Henri Domerg, M. et Mme Bernard Pieri, M. et Mme Patrice Jouannigot Et leurs enfants, ont la douleur de faire part du décès de

Mme Georges POMPIDOU, survenu le mardi 3 juillet 2007, à son domicile parisien en présence de sa famille. La messe sera célébrée en l'église Saint-Louis-en-l'Isle, à Paris, ce vendredi 6 juillet, à 11 heures. Ni fleurs ni couronnes. Des dons peuvent être faits à la Fondation Claude Pompidou.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Anniversaires de décès Il y a dix-neuf ans, disparaissait l'architecte

François GROSS-QUELEN. Aujourd'hui, son fils se souvient. 5 juillet 1990, Jean-Pierre THIECK. Dix-sept ans déjà, de douleur et d'amours intacts, de souvenirs, de tendresses pour ceux qu'il aimait et qui l'aimaient.

Anniversaires Il y a cent ans naissait

Marcel CELERIER. Il nous quitta le 10 juin 1991.

Cet avis tient lieu de faire-part. (Lire page 22.) France et René Galand, Claire et Jacques Lory, ses enfants, Joël et Jennifer Galand, Caroline et William Ward, Antoine et Nathalie Texier-Lory, ses petits-enfants, Simon,Catherine,Salomé, ses arrière-petits-enfants, ont la douleur de faire part du décès de Roger TEXIER, Ecole normale supérieure 1928, agrégé de Lettres, survenu le 25 juin 2007, dans sa centième année.

Le vent souffle sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera Nous rentrerons dans l'ombre Il est toujours présent dans nos mémoires.

Communications diverses Le Prix CIGREF AIM 2007 du meilleur article de la revue Système Information et Management a été décerné à Nabila Boukef et Michel Kalika du CREPA, Centre de recherche en management et organisation de l'université Paris Dauphine CNRS UMR 7088 pour leur article « La théorie du Millefeuille, le rôle du contexte. »

Ses obsèques ont été célébrées le lundi 2 juillet, en l'église de Bourmont (HauteMarne).

née LE VAILLANT,

Une messe sera célébrée le vendredi 6 juillet, à 10 h 30, en l'église Saint-PierreSaint-Paul, place Hérold, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

• L’actualité dans votre magasin

Tél. : 0-805-05-0146

survenu le 21 juin 2007, à Bédarieux (Hérault).

Annie Geller, son épouse, Benoît Geller, son fils, Barbara et Marc Lissak, sa fille et son gendre, Eva, Ariel, Iris, ses petits-enfants,

Tél. : 0-825-000-778 (0,15€ TTC/min) www.lemonde.fr/abojournal

• Service des ventes

photographe,

font part du décès de

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Professionnels

François LEHR,

La levée du corps a eu lieu le 27 juin, en son domicile, 51, boulevard Mohamed V, à Alger.

avec Le Monde 2

Nos services ------------------------------------------------------

ont la grande tristesse d'annoncer le décès de

M. Michel Martin, son époux,

résistant FTP, commandeur des Palmes académiques, lauréat de l'Académie des sciences, lauréat de l'American Physical Society,

ont la grande douleur de faire part du décès de

avec « Le Monde TV& Radio » daté 8 -9 juillet

On y associera le souvenir de son époux,

Richard GELLER,

Tu es ma force vitale.

DVD James Bond « Dangereusement vôtre »

Les obsèques auront lieu le 6 juillet, à 10 h 45, au cimetière parisien de Bagneux, 45, avenue Marx Dormoy, 92220 Bagneux, porte principale.

ont l'immense douleur de faire part du décès de

Mireille.

Les

Rachel BRUNET,

Nataniel BRUNET.

Lucien CHASSAN et Isabelle CHASSAN ses arrière-grands-parents,

Tous ses amis de l'agence SIPA - PRESS

ont la tristesse d'annoncer le décès de

survenu le 2 juillet 2007, dans sa quatre-vingtième année.

à l’heure d’été

Portfolio

ont l'immense chagrin de faire part du décès de née TARLOWSKA,

par e-mail : [email protected]

Al Gore, le prophète de l’écologie, à la Maison Blanche

M. et Mme Henri-Michel Brunet, M. Alain Brunet et M me Laurence Hardy, ses enfants, Nicolas et Olivier Brunet, M. et Mme Jérémie Brunet, Mathieu Brunet et Blanche Pardé, ses petits-enfants, Lysis Brunet-Pardé, son arrière-petite-fille, M. et Mme Alexandre Blumstein et leurs enfants, M. Giovanni Giordano Et toute la famille,

Mme

par fax : 01 57 28 21 36

Portrait

23

Texier-Lory, 7, rue Brézin, 75014 Paris. Le personnel d'Electricfil Automotive, à Beynost, Le personnel d'Electricfil Service à Joinville Ainsi que tout le personnel des filiales du Groupe Electricfil en Autralie, en Chine, en Espagne, aux Etats-Unis et en Turquie,

SOS AMITIÉ qui est à l'écoute 24 h sur 24 de toute personne en situation de solitude, d'angoisse ou de mal-être recherche

DES ÉCOUTANT(E)S BÉNÉVOLES pour ses sept lieux d'écoute à Paris et en Ile-de-France. Disponibilité souhaitée de quelques heures par semaine, le jour, le soir, la nuit ou le week-end. Formation assurée.

ont la tristesse de faire part du décès de

Jean THOLLIN,

Écrire à SOS Amitié Idf, BP 100, 92105 Boulogne-Billancourt Email : [email protected]

survenu le samedi 30 juin 2007, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.

PRIX DE THÈSE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Ils s'associent à la douleur de sa famille et de ses proches, auxquels ils présentent leurs plus sincères condoléances.

L'Assemblée nationale attribue chaque année un prix destiné à aider à la publication de thèses relatives à l'histoire ou au droit parlementaires français.

La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 5 juillet, à 10 heures, en l'église de La Boisse (Ain). L'inhumation aura lieu dans l'intimité familiale. Les condoléances à la famille se feront uniquement sur registres. Jean Thollin repose à la chambre funéraire Rosset, à Dagneux, jusqu'au mercredi 4 juillet. Les dons seront affectés à la recherche médicale et aux œuvres locales. Diplômé de Centrale Lyon, promotion 1945, Jean Thollin est entré à Electricfil en 1945. Il a succédé à son père Johanny, fondateur, en tant que président d'Electricfil de 1962 à 1992, date à laquelle il a confié la présidence du Groupe à son fils Patrick Thollin. Jean Thollin, fut président du Conseil de surveillance d'Electricfil jusqu'en 2004.

Les étudiants intéressés peuvent se procurer le formulaire de candidature auprès de : Mme la directrice du service des archives et de la recherche historique parlementaire Assemblée nationale 126, rue de l'Université 75007 Paris ou par courrier électronique à [email protected] Date limite de dépôt des candidatures : Vendredi 2 novembre 2007 à 17 heures.

Au CBL, 10, rue Saint-Claude, Paris 3e, jeudi 5 juillet 2007, à 20 h 30 : « Débat avec J.-F. Kahn (directeur de Marianne) : Quelle rentrée politique ? » Tél. : 01 42 71 68 19

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Culture&vous

Jeudi 5 juillet 2007

Scènes estivales

Julio Gonzalez, la révolution du fer Le Centre Pompidou rend hommage à ce sculpteur espagnol mort en 1942, complice de Picasso Arts

loin dans les expériences cubistes quand Gonzalez en reste à Puvis n deux jours, le 5 et le de Chavannes et à Gauguin. Il des6 avril 1942, Picasso a sine et peint des nus et des visages peint trois natures mor- dans un style noble, qu’il pratique tes au crâne de bœuf, aussi en sculpture : formes toutes trois sinistres. La amples, volumes bien galbés, légèraison première n’en est pas la re stylisation. Jusque dans les guerre, comme on le croirait en se années 1920, il se montre fidèle à fiant à la date. Une semaine aupa- cette manière, qui lui vaut une ravant, le 31 mars, Picasso a assis- honorable réputation à Paris et à té au cimetière d’Arcueil à l’enter- Barcelone. La critique célèbre sa rement de l’artiste espagnol Julio dextérité. Grâce à ses origines Gonzalez. Ses toiles, de son aveu familiales et à sa formation, il se distingue par son adresse dans le même, répondent à ce deuil. Julio Gonzalez a contribué à travail de tous les métaux selon les révolutionner la sculpture au techniques les plus diverses. Cette capacité attire l’attention XXe siècle. Il est pourtant bien moins célèbre que Picasso. En d’autres artistes, qui lui deman1942, ce dernier avait néanmoins dent son aide. En 1925, il forge les trois motifs pour lui rendre un tel armatures des plâtres de Brancuhommage : l’amitié, la reconnais- si. A l’hiver 1927-1928, c’est Picassance, l’admiration. Voici qui justi- so qui le sollicite. Il veut réaliser des sculptures en métal, fie assurément une avec des morceaux récuexposition à BeauPlus les éléments pérés et transformés, bourg : forte de dons de sont rares avec des découpages et Roberta Gonzalez, fille et épurés, des soudures. Le fer lui de l’artiste, et d’achats plus intense résiste. Il demande son anciens, la collection est l’activité aide à Gonzalez, qui lui du Musée national visuelle et mentale montre la soudure oxyad’art moderne suffit à que l’œuvre cétylénique. composer une rétrosprovoque En octobre 1928, ils pective complète (sculptravaillent ensemble et tures, mais aussi dessins et peintures) et parfaitement continuent jusqu’en 1932 au disposée par Brigitte Léal, la com- moins : cette année-là, en juillet, ils dessinent ensemble dans le missaire. L’amitié entre les deux hom- même carnet, privilège que Picasmes est ancienne. Né à Barcelone so n’a accordé à aucun autre. C’est en 1876 dans une famille d’orfè- une manière de lui signifier sa gravres – détail non négligeable –, titude. Sans Gonzalez, sans son Gonzalez est de ces jeunes artistes intelligence du métal et sa capaciqui fréquentent dans les années té à suivre la pensée plastique de 1890 le cabaret Els Quatre Gats, Picasso au fil de ses métamorphohaut lieu de l’agitation artistique ses, la sculpture du XXe siècle catalane. Picasso en est un habi- serait profondément différente. tué. S’il n’est pas certain qu’ils se De là la reconnaissance de Picasso sont rencontrés là, il est sûr qu’à pour celui qui fut pour lui beauParis, en 1900, ils se côtoient dans coup plus qu’un assistant. le groupe des Espagnols de MontEt de là – choc en retour – la martre. mue de Gonzalez. Le cas est excepIls ont en commun l’âge, la lan- tionnel : à plus de 50 ans, un artisgue, la formation artistique classi- te est transformé par le contact que et le désir de la nouveauté. avec un autre, dans un rapport Mais une différence majeure les d’échanges et de recherches comdistingue : Picasso est déjà très munes. Si Gonzalez apprend à

Picasso comment il peut réaliser ses idées, Picasso révèle à Gonzalez une conception de la sculpture absolument neuve. Plus de bronze : du fer forgé, ployé et assemblé. Plus de volumes : des tiges et des plans qui dessinent dans l’espace. L’œil identifie les indices d’une forme connue – humaine le plus souvent – et la mémoire la recompose. L’art, ce n’est plus modeler un sein ou strier une chevelure, mais donner à supposer le sein et la chevelure par des signes pauvres, une tige tordue, effilée, une boule creuse, des clous. La représentation cède la place à la suggestion et, plus les éléments sont rares et épurés, plus intense est l’activité visuelle et mentale que l’œuvre provoque. Le regardeur, littéralement, « fait » la sculpture dans sa tête – dans la stricte logique du cubisme, dont Gonzalez devient le meilleur continuateur. La Femme se coiffant, les petites danseuses échevelées, l’admirable L’Ange, l’insecte, la danseuse, qui a la grâce inquiétante d’un Klee, L’Homme cactus de 1938-1939, si évidemment politique, les têtes de femme traitées tantôt comme des masques de la mort, tantôt comme des blocs éclatés, et l’accompagnement de dessins souvent rehaussés aux pastels : de 1928 à 1942, l’invention ne perd à aucun moment en intensité et Gonzalez ne cède pas à la tentation de la virtuosité. Il ne garde que l’essentiel expressif et c’est en cela qu’il rejoint Picasso. En 1937, dans le pavillon de la République espagnole, près de Guernica, se dressait La Monserrat de Gonzalez, terrible figure d’une femme qui n’est plus que le cri de sa douleur. a

E

Philippe Dagen

Tête dite « Le Tunnel » (1932-1933), de Julio Gonzalez, bronze 45 x 21,5 x 33 cm. PHILIPPE MIGEAT, BERTRAND PRÉVOST/ADAGP, COLLECTION CENTRE POMPIDOU, PARIS/RMN

« Julio Gonzalez », Centre Pompidou, Paris-4e. RER Châtelet-Les Halles. Du mercredi au lundi de 11 heures à 21 heures. Jusqu’au 8 octobre. Tél. : 01-44-78-12-33. Entrée : 10 ¤. www.centrepompidou.fr

Collectionneuse d’art contemporain cherche architecture du futur La Maison rouge, à Paris, présente le résultat d’un concours organisé par la galeriste Natalie Seroussi pour la conception d’un pavillon

S

i vous avez un petit pécule et envie d’une belle maison, appelez un architecte. Mais si vous êtes une des marchandes d’art réputées de la place de Paris, vous ne pouvez pas faire moins qu’organiser un concours d’architecture expérimentale. C’est le pari de la galeriste Natalie Seroussi, qui a entrepris de faire construire sur ses terres un pavillon d’habitation et d’exposition de sa collection d’art contemporain. La Maison rouge, Fondation Antoine-de-Galbert, à Paris, présente jusqu’au 9 septembre, via

des maquettes, des plans et des films, le résultat de ce concours un peu fou : à côté de ces bâtiments aux formes abstraites, le Guggenheim de Bilbao, dessiné par Frank Gehry, a presque l’air d’un parallélépipède rectangle. Natalie Seroussi vit à Meudon (Hauts-de-Seine) dans un drôle de lieu : l’ancienne propriété d’André Bloc (1895-1966). L’architecte et artiste, fondateur de la revue L’Architecture d’aujourd’hui, passionné de recherches et d’expérimentations, y a construit dans un parc en pente une maison-atelier et d’étranges sculptures-habitacles en briques, grotte ou tour, tentatives de synthèse

entre architecture et sculpture dans une « forme libre ». C’est cet esprit que Natalie Seroussi veut retrouver quand elle décide de bâtir en haut du parc un nouveau pavillon de 300 m2, avec un budget estimé entre 600 000 et 900 000 euros. Aidée par Elias Guenoun, commissaire de l’exposition, elle sélectionne six équipes d’architectes. Leur point commun : ils sont jeunes, inconnus du grand public et créent des formes très organiques à coups d’algorithmes mathématiques et de programmes informatiques. « L’exposition permet de parler de ce nouveau système de production de l’architec-

ture, qui est un prolongement contemporain de l’esprit de Bloc », estime Elias Guenoun. Résille de métal « Le concours, c’est aussi une opération de mécénat, pour montrer des architectes qu’on n’a pas l’habitude de voir », justifie la galeriste. Bien qu’habituée aux surprises de l’art contemporain, Natalie Seroussi avoue pudiquement avoir été « un peu étonnée » par les six propositions. « Je me demandais où on pourrait bien accrocher des œuvres d’art… » Aidée par un jury de professionnels, la galeriste décortique les projets. Son cœur penche pour

celui de l’agence américaine Xefirotarch, entre style Guimard postnucléaire et décor du film Alien. « Mais ça m’a paru trop risqué. Je vais juste lui demander un kiosque pour le jardin. » Finalement, le jury la conduit à retenir deux propositions. Celle de l’agence américaine Dora, une chrysalide en résille de métal et de verre enveloppant les boîtes fonctionnelles des bâtiments. Et celle de l’agence française EZCT, complexe corolle de pétales en bois sur une dentelle de métal. Ces deux concurrents vont plancher sur un projet détaillé, corrigé et complété. Natalie Seroussi fera alors son choix. La galeriste espère inaugu-

Les classiques de l’été

rer son nouveau pavillon en 2011 ou en 2012. A condition que le permis de construire de cet ovni soit accepté : l’ensemble du site est classé. a Grégoire Allix

« Pavillon Seroussi, architectures de collectionneur ». La Maison rouge, Fondation Antoine-de-Galbert, 10, boulevard de la Bastille, Paris-12e. Mo Bastille. Tél. : 01-40-01-08-81. Jusqu’au 9 septembre. De 4,5 ¤ à 6,5 ¤. www.lamaisonrouge.org A voir aussi les expositions « Les Bicoques », de Patrick van Caeckenbergh, une intervention du peintre Felice Varini et « Bureau », une installation de Flavio Favelli.



DÉCOUVREZ SUR RADIO CLASSIQUE DES EXTRAITS DE CET ALBUM DANS L'ÉMISSION SUR LA ROUTE DE VOS VACANCES TOUT L'ÉTÉ ENTRE 9H ET 12H

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Alfred Brendel a voué sa vie à étudier les œuvres de Liszt. Son art à la fois sévère, lumineux et crépitant traduit à merveille la poésie évocatrice des Années de Pèlerinage, l’un des recueils les plus excitants du Romantisme musical.

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Exposition

0123 Jeudi 5 juillet 2007

Culture

Ici&ailleurs

Volages amateurs de jazz à Montréal Montréal Correspondance

M

inuscule derrière son instrument, Jodi Proznick prend un malin plaisir à faire danser sa contrebasse. Il n’est que 18 heures, mais déjà, des milliers de personnes se sont massées rue Sainte-Catherine, en plein cœur de Montréal, pour écouter les standards que cette musicienne de 31 ans exécute avec un large sourire aux lèvres. Certains écoutent religieusement la jeune musicienne originaire de l’Ouest canadien ; d’autres prêtent une oreille distraite tout en épluchant l’horaire du festival pour décider de leur prochaine halte musicale. Jodi Proznick n’est qu’une des 3 000 artistes qui se produisent jusqu’au 8 juillet dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Dans la programmation-fleuve de l’événement, le quatuor de la contrebassiste côtoie les Wynton Marsalis, Wayne Shorter et autres grandes figures du jazz. Avec seulement deux clubs voués au jazz, Montréal ne peut pourtant se targuer d’être la capitale de ce genre musical. Mais depuis vingt-huit ans, au début du mois de juillet, la métropole québécoise se transforme en immense scène de concert. Plus de 2 millions de personnes étaient attendues aux 658 specta-

cles pendant onze jours. Plusieurs rues principales de la ville de 1,6 million d’habitants sont fermées et monopolisées pour les concerts gratuits. Dans Le Livre Guinness des records, Montréal coiffe même Montreux et La Nouvelle-Orléans pour le titre du plus grand festival de jazz. Ancien critique de musique aujourd’hui responsable de la programmation du festival, Laurent Saulnier a peine à expliquer cet engouement, aussi réel que très passager, des Montréalais pour le jazz. « Les mêmes grands noms du jazz qui vendent facilement 1 000 billets pendant le festival n’en vendent que 500 à d’autres moments de l’année. » Journaliste spécialisé en musique au quotidien de Toronto The National Post, Mike Doherty estime que la situation montréalaise est symptomatique d’un plus grand malaise dans le monde du jazz : hors du sentier des festivals, peu de salut. « Les festivals font salle comble pendant que les clubs de jazz ferment leurs portes un peu partout dans le monde », avance le journaliste. « Ce qui fait la popularité des festivals, ce n’est pas le jazz lui-même, c’est la période de l’année pendant laquelle ils ont lieu, la fête dans la rue. » Les artistes émergents comme Jodi Proznick ont encore quelques jours pour séduire cet auditoire infidèle. a Laura-Julie Perreault

Pink Floyd et Beatles ressuscités, ou presque A Blois, un festival invite des « tribute bands » Musique Blois Envoyé spécial

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es intempéries ont entraîné l’annulation d’AC/DC, mais les Beatles et Pink Floyd étaient au rendez-vous, le 3 juillet, dans la cour du château de Blois. L’arrivée cette année de Philippe Manœuvre, rédacteur en chef du mensuel Rock & Folk, à la direction de la programmation du festival Tous sur le pont, suffisait-elle à provoquer un tel miracle ? Pas tout à fait. Car si le célèbre « rock critic » a invité le véritable Iggy Pop et ses Stooges à faire l’ouverture de l’événement, le 28 juin (avant que l’ex-Téléphone Louis Bertignac se charge de sa clôture, le 13 juillet), c’est une soirée « tribute bands » qui, à quelques pas de la Maison de la magie, a permis de faire illusion. Concept en vogue, le tribute band (Le Monde du 20 février 2006) ou « groupe hommage » est une formation qui se concentre sur le répertoire d’un artiste célèbre. L’occasion pour Manœuvre de constater que « le rock est devenu la musique classique du troisième millénaire ». En répétition, les Rabeats ne laissent pas deviner leur prochaine métamorphose. Ces quatre gaillards d’Amiens se coulent pourtant dans la peau de Paul, John, George et Ringo dès qu’ils enfilent leur blouson « sixties » et les perruques adéquates sur leur crânes dégarnis. Premier groupe français du genre à connaître le succès, les Fab Four de Picardie ont rempli deux Olympia. Leur secret : un mimétisme vocal et instrumental saisissant. Même entre les morceaux, le chanteur-guitariste, Sly, parle avec l’accent de Liverpool. La première moitié du show exploite la véloci-

té pop des débuts - She Loves You, All My Loving, Help… Plus troublant, les chansons composées par les Anglais après leurs adieux à la scène (en 1966). L’interprétation de Revolution, Hey Jude ou A Day in the Life donnent-elles une idée de ce qu’aurait pu être les versions live des Beatles ? La fraîcheur candide des Rabeats gomme la face plus tourmentée de ces titres, comme si les Beatles de A Hard Day’s Night jouaient les chansons du double blanc. Emporté par une vitalité gravée dans la mémoire collective, le public se laisse aller avec plaisir à ce divertissement familial.

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« Je veux brouiller les cartes, faire éclater les cases » Le musicien Dédé Saint-Prix présente sa création « Mélanj » au festival Les Temps chauds

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édé Saint-Prix, né au François, en Martinique, est l’un des musiciens les plus en vue de la scène antillaise. Passeur de mémoire, époustouflant homme de scène, cet ancien instituteur se démultiplie entre ateliers, animations et cours de percussions, avec l’idée de débrider corps et esprits. Il présente au festival Les Temps chauds, organisé dans plusieurs villes de l’Ain, le spectacle Mélanj, fruit d’une résidence création-chanson de huit mois au Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez, à Ivry-sur-Seine, en banlieue parisienne.

Quel sens donnez-vous à Mélanj ?

Je veux brouiller les cartes, faire éclater les cases. Je milite pour le mélange. J’aurais pu appeler aussi cette création « fusion », « métissage » ou « bokantaj » (en français, cela pourrait se traduire par « échange de paroles »). Nous existons par nousmêmes mais aussi par les autres. Etre avec des gens de sa culture, bien sûr que c’est excitant, mais il n’y a pas de challenge, de jeu de compréhension, d’ouverture. Pour cette création, prolongée par un album avec une coloration musicale plus étoffée [paru chez Buda Musique-Socadisc], j’ai appelé avec moi trois artistes, MarieCéline Chroné [chant, percussions], Sylviane Lorté [chant, piano] et Ismaël Wonder [chant, guitare]. Aux Temps chauds, un percussionniste nous rejoindra. Comment s’identifie l’univers musical que vous proposez ?

Le répertoire convoque des styles traditionnels de la Martinique (chouval bwa, haute-taille, ladja, bèlè), mais aussi de la Guadeloupe (gwo ka), de la Réunion (maloya) et puis il y a une bossanova, du blues, des mélodies africaines… Nous chantons en créole, en français et un peu en bambara. Le clin d’œil aux langues africaines revêt une grande importance

Peu de magie Moins festif, le répertoire de Pink Floyd tolère aussi moins de mimétisme. Le groupe anglais Off The Wall (clin d’œil à l’album The Wall) aime habituellement reprendre l’intégrale d’un disque célèbre comme Dark Side of the Moon ou Wish You Were Here. A Blois, il mixe un florilège des stars du rock planant. Deux guitaristes se partagent la six-cordes de David Gilmour. Le chant de Roger Waters se répartit entre différents instrumentistes au timbre assez éloigné de l’original. Effets sonores et projections visuelles tentent d’évoquer la grandiose machine du Floyd. L’utilisation, sur les façades, des sons et lumières du château donne un peu de magie à un spectacle qui en manque souvent, malgré les compétences techniques des musiciens. a

pour moi. C’est ma façon de remercier nos ancêtres, de les honorer et de rappeler que, lorsqu’ils ont été amenés aux Antilles, ils avaient leur langue, leur nom que les colons ont changé en leur attribuant parfois des patronymes ridicules, pour s’amuser, se moquer. Vous utilisez aussi beaucoup le langage des onomatopées. Pourquoi ce choix ?

C’est un outil formidable, le fil rouge de mon travail sur les percussions vocales et les rythmes corporels. Cette manière de communiquer met les gens en confiance. Dans les ateliers de percussions que j’anime, j’apprends à transcrire sur les peaux le son des onomatopées. On a d’incroyables surprises. Chacun est plus attentif à l’autre. Les onomatopées font sauter les clés qui enferment

les corps et les esprits. Récemment, au cours de ma résidence à Ivry, où j’ai animé de nombreuses rencontres, une femme retraitée m’a confié : « Je ne pensais pas qu’il me restait toute cette jeunesselà. » Les onomatopées réactivent notre part de spontanéité. Il y a beaucoup de parties endormies en nous, qu’on a laissées en friche, il faut réveiller tout cela. A la maison d’arrêt de Fresnes, un prisonnier m’a fait une confidence bouleversante : « J’ai l’impression qu’en sortant de l’atelier, je vais prendre mon métro, puis mon bus et rentrer chez moi. » Revitaliser des rythmes traditionnels, c’est avoir signé un accord de principe avec la mémoire ?

La mémoire, le patrimoine, sont essentiels. Il est important que les gens regardent et soient

fiers de ce qu’ils ont « à la maison », plutôt que d’aller toujours chercher à l’extérieur ce qui serait soi-disant mieux. Je considère qu’en tant qu’artiste, je me dois de conscientiser les gens, de les interpeller, de dénoncer à travers mes chansons aussi ce qui me paraît grave, pas justifiable. Le jour où je n’aurai plus cet élan pour éveiller les consciences, je changerai de métier. a Propos recueillis par Patrick Labesse

Festival Les Temps chauds, Dédé SaintPrix (samedi 7 juillet, 20 heures, parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes, avec Egschiglen, Dizu Plaatjies & Ibuyambo). Egalement au festival : Cape Jazz Band, le 5 juillet, et Johnny Clegg, le 6 juillet, à Châtillon-sur-Chalaronne. Tél. : 04-74-21-06-94. www.lestempschauds.org

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Tous sur le pont, à Blois, jusqu’au 13 juillet. Avec Miossec, Ultra Orange & Emmanuelle, The Stranglers, Naast, Hughes Aufray, Louis Bertignac… Tél. : 02-54-58-84-56. www.toussurlepont.com

Avec « Mélanj », Dédé Saint-Prix crée une ode à l’échange des cultures. Dans les chansons, le créole côtoie le français et le bambara sur des musiques antillaises ou du blues. ÉRIC GARAULT / DALLE

À voir absolument !

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Culture

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0123 Jeudi 5 juillet 2007

« La Fille mal gardée », ballet désaltérant sur la fièvre amoureuse L’Opéra de Paris reprend ce spectacle, le plus ancien du patrimoine classique

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ù trouve-t-on une mère qui claque les fesses de sa fille en âge de se marier parce qu’elle lui désobéit ? Une fille (la même) qui tente gentiment de saouler sa chère maman au vin rouge pour sortir avec son amoureux ? Des poulets et un coq géants ? Dans la cour de ferme de La Fille mal gardée, ballet kitsch, champêtre et désaltérant, mais drôle aussi, pour ceux qui ont envie de rire sans complexe. Lorsqu’on sait que ce spectacle, le plus ancien du patrimoine classique, chorégraphié à l’origine par Jean Dauberval, est né quelques jours avant la prise de la Bastille, le 1er juillet 1789, on reste perplexe devant sa vitalité, son goût de la désobéissance et sa fièvre amoureuse. De là à lui accrocher l’auréole de révolutionnaire, il y a plus d’une barricade à franchir. Mais il faut reconnaître que cette libération féminine délurée ne manque pas de pep. Disparu du répertoire de l’Opéra de Paris, La Fille mal gardée, autrefois intitulé Le Ballet de la paille ou Il n’est qu’un pas du mal au bien fait sa réapparition dans la version de l’Anglais Frederick Ashton (1960). L’histoire est simple : la veuve Simone veut marier sa fille unique Lise, amoureuse du fermier Colas, à Alain, un benêt bien riche. On imagine la suite et les stratagèmes mis au

Les deux amoureux, Lise et Colas. VICTOR TONELLI/ARTCOMART

point par la mère et les deux amoureux pour arriver à leurs fins, évidemment divergentes. Accents pompiers Les grosses ficelles comiques entortillent La Fille mal gardée : Colas se cache dans des bottes de foin apportées chez la mère comme dans un cheval de Troie ; il apparaît par le battant haut de la porte d’entrée et soulève Lise du sol pour lui rouler une pelle les

pieds dans le vide… Les portes claquent, les placards se referment sur les amants, c’est la course ! Un autre lien, celui du ruban ou du foulard, rose en général, noue aussi le scénario. Symbolisant Lise, il emprisonne les poignets des amants, sert d’indice à Simone pour percer sa chipie à jour. Sur la musique aux accents bien cuivrés, bien pompiers, de Louis-Joseph-Ferdinand Hérold, une scène collective rassemble

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tout le village autour d’un mât de la Saint-Jean garni d’un flot de rubans multicolores que les danseurs tressent en tournant. Les personnages croqués dans le grotesque font le charme de cette comédie qui finit bien. Lundi 2 juillet, autour des amoureux (la danseuse russe invitée Svetlana Lunkina et le danseur étoile de l’opéra Mathieu Ganio), la mère, interprétée par l’excellent Stéphane Phavorin, a emporté tous les suffrages. Roulant du popotin, cette agitée galope à tout vent et claque des sabots pour un numéro de claquettes réjouissant. Quant au rôle d’Alain, il passe comme une lettre à la poste grâce au jeu bravache d’Allister Madin. Débile, moqué par tous, ridicule et malheureux, il fait miroiter les nuances de son personnage, pas des plus glamour, sans y laisser sa fougue juvénile. Décidément, La Fille mal gardée a plus d’un tour dans sa basse-cour. a Rosita Boisseau

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Musique Un album d’inédits d’Amalia Rodrigues avant la fin de l’année Un album d’inédits de la diva portugaise du fado Amalia Rodrigues, morte le 6 octobre 1999, pourrait être publié avant la fin de l’année, a annoncé, mardi 3 juillet, une maison de disque portugaise qui en a acquis les droits. « Il existe un album d’inédits d’Amalia et beaucoup de titres qui n’ont pas été publiés. Amalia aimait enregistrer et elle a beaucoup enregistré, si bien qu’il y a beaucoup de titres méconnus » du grand public, a déclaré Lusa José Serrao, directeur de la maison de disques Som Livre. Par-

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e conflit social qui menaçait les tournages de cinéma, du 3 au 6 juillet, a été résolu à la fin du premier jour de grève. Mieux, la sortie de crise annonce un tournant dans la renégociation de la convention collective du cinéma, obsolète mais très délicate à remanier. La profession doit résoudre une question complexe : comment préserver la diversité des films tout en respectant les droits sociaux ? Dans cet univers atypique, les salaires sont élevés mais le travail rare, la délocalisation fréquente et les 39 heures peu adaptées au rythme du cinéma. Mardi 3 juillet, vers 18 heures, la direction générale du travail a soufflé : les principaux syndicats du secteur, le syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique (SNTPCT), le syndicat national des techniciens et réalisateurs (SNTR-CGT) et le syndicat général des travailleurs de l’industrie du film SGTIF-CGT, signaient un « accord d’étape » répondant à des revendications immédiates, et posant des principes forts pour l’avenir. Un peu plus tôt dans l’aprèsmidi, les techniciens du cinéma, réunis à la Bourse du travail, à Paris, avaient mandaté leurs syndicats pour approuver ce texte, à une très forte majorité (221 pour, 24 contre et 36 abstentions). L’ensemble des producteurs ont paraphé l’accord, mais seuls trois d’entre eux ont approuvé la « revalorisation des niveaux de salaires de la grille 39 heures, à hauteur de 1,14 % » à compter du 1er juillet et pour une durée de 15 mois : l’association des producteurs indépendants (API, qui regroupe UGC, Pathé, Gaumont, MK2), l’association des producteurs de cinéma (APC) et l’Union des producteurs de films (UPF). Le principe d’une grille de 48 heures avancée en mai par l’APC, qui avait soulevé la colère des techniciens, est donc écarté. Des négociations vont s’ouvrir sur les heures supplémentaires et les jours fériés. « La revalorisation des salaires est nécessaire mais non suffisante. Il faut résoudre la question du soutien aux films fragiles », explique Marcmi ces titres, figurent des chansons enregistrées notamment lors du passage de la chanteuse à l’Olympia, à Paris, au printemps 1956. – (AFP.)

Cinéma Avant-première survoltée pour « Harry Potter 5 » à Londres Des centaines de fans survoltés, arrivés pour certains depuis la veille, avaient envahi, mardi 3 juillet, Leicester Square, au centre de Londres, pour apercevoir les vedettes du film Harry Potter et l’Ordre du Phénix, venus pour l’avant-première européenne du film. Les acteurs Daniel Radcliffe,

Olivier Sebbag, du syndicat des producteurs indépendants (SPI, films d’auteur), pour justifier son refus d’appliquer la nouvelle mesure. L’accord prévoit que les signataires « s’engagent à se rapprocher pour prendre en compte les films les plus fragiles, qui représentent une part importante des emplois du secteur », et « appellent à la réunion d’états généraux du cinéma ». La partie n’était pas gagnée. « C’est une avancée sérieuse car depuis les années 1950, nous n’avions signé qu’avec une seule organisation de producteurs », souligne Laurent Blois, délégué général du SNRT-CGT. Jeudi 28 juin, tandis que les partenaires sociaux essayaient de déminer le conflit, l’UPF passait un accord avec le SNTPCT, le syndicat le plus arcbouté : le producteur s’engageait à reconduire la convention collective en échange de la garantie que les tournages de ses propres films ne seraient pas perturbés. Une attitude jugée scandaleuse par les autres protagonistes. Ainsi, le film d’Eric Besnard, Cash, dont le producteur Pulsar Production est affilié à l’UPF, n’a pas été gêné par la grève. Le vote des techniciens CGT D’autres tournages ont en revanche été sérieusement perturbés. « Nous avons modifié le plan de travail pour ne pas être bloqués », explique François Hamel, directeur de production de Faubourg 36, de Christophe Barratier. « C’est un film d’époque, coûteux. On avait prévu six journées de tournage à Paris, l’une d’elles sera finalement réalisée en République tchèque. » A la suite d’un vote des techniciens CGT, le long métrage de Laurent Chouchan, Ça se soigne, n’a pas été perturbé. Le tournage du prochain film d’Etienne Chatilliez a été reporté de plusieurs semaines. Celui de Jean-François Richer sur Mesrine, L’Ennemi public numéro 1, a été retardé d’un jour. Son producteur Jean Cottin (La Petite Reine), membre de l’APC, faisait ce constat, en fin de journée : « Le paradoxe, c’est que les grèves ont eu lieu surtout dans les films où les gens sont bien payés, par solidarité. » a Clarisse Fabre et Nicole Vulser

Emma Watson et Rupert Grint – interprètes de Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley depuis six ans – ont longuement discuté avec leurs admirateurs. Harry Potter et l’Ordre du Phénix sort dans les salles du monde entier à partir du 11 juillet. Avec un budget de 150 millions de dollars (110 millions d’euros), c’est l’adaptation la plus courte de la saga (138 minutes) alors que le livre dont elle est tirée est le plus volumineux (975 pages en français). Depuis 2001, les quatre premiers films ont rapporté à la Warner plus de 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) de recettes dans le monde. – (AFP.)

Leschoixdu« Monde » Musique Festival Cabaret remixé PARIS. Pour la 7e édition de son festival estival, le Cabaret sauvage s’associe avec la compagnie phonographique UWE et joue la carte de la musique électronique adaptée à toutes les familles musicales. Un programme éclectique qui va du tango au folk et au pop-rock, du hip-hop au jazz ou à la soul, avec comme fil rouge, chez les invités, les colorations et bidouillages sonores de l’électro. S’y produiront notamment Gotan Project, Birdy Nam Nam, Herman

Düne, Hot Chip, Cirkus Feat, Neneh Cherry, Das Pop, New Young Pony Club, Bumcello… Cabaret sauvage, parc de La Villette, 59, bd Macdonald, Paris-19e. Tél. : 01-42-09-01-09. Jusqu’au 13 juillet, à 20 heures. De 13 ¤ à 45 ¤.

Danse « Body Remix », de Marie Chouinard MARSEILLE. Voir ou revoir le spectacle Body Remix-Les Variations Goldberg de la chorégraphe canadienne Marie Chouinard est

un régal. Armés de béquilles de tous les formats, de déambulateurs pour personnes âgées ou de tubes en métal, les danseurs fourbissent une gestuelle complexe et affolante de limpidité. Composant un corps de ballet nouveau genre mutant, la compagnie se lance à l’assaut d’un nouveau corps en s’inventant d’autres lois gestuelles. Une danse chair et métal pour une jouissance accessoirisée. Festival de Marseille, parc HenriFabre. Vendredi 6 juillet, à 22 heures. Tél. : 04-91-99-02-50. De 12 ¤ à 27 ¤.

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0123 Jeudi 5 juillet 2007

Tableaux de maîtres en couture Les collections haute couture de l’automne-hiver 2008 présentées à Paris jusqu’au 5 juillet content les belles heures de l’Histoire

D

e Linda Evangelista à tes », explique John Galliano. Le Lily Cole, d’Helena passage de Gisele Bündchen dans Christensen ou Naomi un tailleur Bar noir – la célèbre silCampbell à Tatiana houette inventée par Dior en 1947, Usova : les plus beaux et qui met en valeur les hanches – mannequins, top-modèles des et celui de Stella Tennant, en splenannées 1980 à nos jours, s’étaient dide Sévillane, au peigne géant et donné rendez-vous, lundi 2 juillet mantille encre sur une robe rouge 2007, à l’Orangerie de Versailles, sang – hommage à la terre espapour présenter la collection de gnole, qui a vu naître Galliano (à Christian Dior signée John Gallia- Gilbratar) – ont suscité des applauno, qui clôturait la première jour- dissements nourris. De même l’apparition au final née des collections parisiennes haute couture automne-hiver de John Galliano, qui, cette fois, 2007-2008 présentées jusqu’au avait choisi un habit de lumière, 5 juillet dans la capitale. Une sai- turquoise et or, pour saluer ses son lancée en grande pompe par 1 200 invités parmi lesquels le deux commémorations, les cinéaste espagnol Pedro Almodosoixante ans de la maison Dior et var, l’Américaine Sofia Coppola, les vingt ans de couture de Chris- Monica Bellucci et Eva Green, la nouvelle « James Bond tian Lacroix. Girl ». Le défilé a été suiLes quarante-cinq Les modèles vi d’une fête dans les jarmodèles Dior, comme de Dior ont défilé dins de l’Orangerie, où des élégantes sorties en robe à falbalas 1 500 autres personnes d’un tableau de Renoir, ou longue jupe ont pu admirer le châDegas, Monet, Toulouà quilles, la tête teau de Versailles « by se Lautrec ou Raphaël, couronnée de night ». ont défilé, en robe à falbibis et chapeaux C’est aussi à Fragobalas ou longue jupe à extravagants nard, peintre des scènes quilles, la tête courongalantes, que Karl née de bibis et chapeaux extravagants. Comme pour Lagerfeld pour Chanel dédia, marla collection printemps été 2007, di 3 juillet, son spectacle haute coutrès japonaise – dont le succès est ture. Cagoulées, les yeux masqués tel que les ventes couture ont dou- de lunettes de soleil malgré une blé, a affirmé en coulisses Sidney pluie torrentielle, les jambes gaiToledano, le PDG de la griffe –, nées de cuir et les bras dans de lonles couleurs vont crescendo : du gues mitaines, les mannequins ont clair-obscur de la peinture fla- défilé sous des dais blancs, sur la mande, façon Vermeer, aux dégra- terrasse de l’Orangerie du domaidés bleu-violet d’une robe à ne de Saint Cloud. On ne voyait plus de ces fempanier, évocation de Tiepolo, jusqu’aux explosions multicolores mes, transformées en oiseaux effarouchés, que leur plumage d’un Picasso. Le couturier britannique, pour brillant : robe chasuble gris souris fêter les soixante ans de la mai- gansée de paillettes, tailleur brique son, dont il est depuis dix ans le surligné de filets d’or, tunique de directeur artistique, a puisé son tweed aux manches couvertes de inspiration dans l’univers artisti- plumes. Des vêtements rebrodés que du créateur français Chris- de miroirs et de jais, qui devraient tian Dior. « Utilisant l’esprit néo- séduire les jeunes princesses du romantique de sa galerie d’artistes, Golfe. La robe plissée rose, avec un nous avons créé l’ultime bal des artis- nœud satin, et un décolleté en four-

John Galliano, pour Dior, s’est inspiré des grands coloristes, de Véronèse à Michel-Ange, le Greco, Picasso ou Gainsborough, pour célébrer en grande pompe les 60 ans de la maison de l’avenue Montaigne, à l’Orangerie du château de Versailles.

rure de renard blanc, semble destinée aux Lolitas de San Francisco ou de Tokyo. Les jeux de plumes et de sequins, les aigrettes dans les cheveux… rappellent que des artisans d’exception, le brodeur Lesage et le plumassier Lemarié, appar-

tiennent aussi à la galaxie Chanel. Dans la soirée de mardi, Riccardo Tisci pour la maison Givenchy a signé la silhouette la plus actuelle du moment en haute couture. Ses mannequins au chignon serré et frange en pétard alternent panta-

lon lacé de cuir extensible sous gilet de renard saumon et combinaison imprimée léopard, qui les gainent des pieds jusqu’à la tête, protégée par une bombe d’équitation surdimensionnée. Sa collection est toujours aussi inventive,

avec ces jupes rebrodées de plumes d’autruche, ces queues de pie taillées dans des peaux de crocodile couleur sable, ou ce perfecto de cuir brodé d’écailles coupées main, au maxi col en mouton blanc.

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&vous Hautecoutureautomne-hiver2007-2008

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Chez Christian Lacroix : préciosité des matières, avec ce patchwork de brocart et soie damassée évoquant les enluminures pour la robe de mariée (photo de gauche en haut). Modernité des silhouettes, avec cette longue veste de crêpe rouge aux arabesques de jais à la capuche en plumes d’autruche (photo du bas). RIP HOPKINS/VU/POUR « LE MONDE »

Lacroix fête 20 ans de couture avec panache « Il faut que tout change pour que rien ne change » : la voix off du Guépard de Visconti lance le défilé et donne le ton. La scène se situe dans les années 1860 en Sicile. Angelica, l’héroïne, porte un grand manteau orientaliste en velours de Gênes rebrodé d’argent et col de plumes d’autruche. Suis une belle, tourbillon de soie noire brochée d’oiseaux de paradis évoquant Watteau. Sa robe tulipe, courte, de laine moutarde s’ancre dans la modernité avec sobriété. Christian Lacroix fixe d’entrée les bornes de ce passé qui l’habite, aux frontières du XVIIIe siècle, et qu’il ne cesse de réécrire. Jupe corolle en soie jacquard et tee-shirt de dentelle brodé de jais, robe tunique piquée de sequins Art déco sous un brocart à la feuille d’or, fourreau de mousseline prune drapée, cape-blouson XXL en faille kaki, long bouillonné de taffetas chair et organza plissé, jupe volantée anthracite brodée d’argent et dentelle métallique, les époques se répondent dans un foisonnement de couleurs et de matières précieuses. Les lignes sont épurées pour dire l’essentiel. Veste courte toréador marquant les hanches sur jupon trapèze. Broderie et dentelles comme des tatouages évoquant l’Espagne et la Provence. En trenteneuf tableaux, Lacroix signe sa collection la plus aboutie. a Fl. E.

Le styliste italien transforme les citadines tantôt en chasseresses, avec ce corset en peau de mouton sculpté porté sur une longue jupe fluide, tantôt en déesses de la cour d’Aphrodite, avec ces robes de soie sur lesquelles s’enchâssent, en relief, des bandes de paillettes argentées, de perles et de cristaux. Loin des paillettes et autres riches ornements, nombre de jeunes stylistes ont présenté, lundi et mardi, leur prêt-à-porter de luxe. Ils seront d’ici jeudi trois fois plus nombreux que les maisons de haute couture, dont seulement six sur dix ont choisi de défiler cette saison. Le Portugais Felipe Oliveira Baptista, l’un de ces talents à suivre, a ainsi présenté des lignes toujours aussi architecturales, avec des épaules bien marquées et des hanches joliment accentuées. Il souffle un air vivifiant sur sa collection baptisée « Les catcheuses », symbolisée notamment par cette robe bustier blanche, aux mosaïques de tissu matelassé aux tons électriques. Plus classique, comme le cadre qu’il avait choisi – le studio Harcourt, à Paris – Eymeric François, sorte de Tintin aux cheveux blond vénitien, a présenté ses belles en robes de bal, à damier géant de taffetas noir et blanc, évoquant les photos d’Irving Penn. L’une des collections les plus applaudies fut celle d’Anne Valérie Hash. Dans son atelier, sur les grands boulevards à Paris, ses mannequins défilaient dans des perfectos de satin et micro jupes, des tailleurs millefeuille de dentelle, des robes ballon, aux broderies de passementerie ou cabochons, réalisées par la maison Lesage. Quatorze modèles uniques, précédant sa ligne de prêt-à-porter qui sera présentée en octobre prochain. a Véronique Lorelle

« Mettre en majesté la nuque, les reins, les épaules » Christian Lacroix, quelle est la genèse de cette collection qui marque vos vingt ans de couture ?

Cette collection se penche sur ce que j’ai toujours aimé, pour une cliente qui, de New York à Paris, Londres ou les Emirats, respecte un code vestimentaire. Le tailleur perdure, comme la robe et le passage obligé du grand soir. C’est assez unique, magique, quelque chose qui échappe à une réalité, chaque jour devient ordinaire sur la base d’une garde-robe concrète où la tenue se suffit à ellemême. Le secret de la haute couture, c’est une collection très abstraite, très primaire. Les gens que j’aime adhèrent à cette approche de table rase. La provençale à dentelles, je ne veux pas qu’on me l’impose, elle y sera. J’ai réinsufflé la dentelle, le folklore, la peinture, mais avec l’approche que je peux avoir aujourd’hui. De toutes ces silhouettes du passé, ce n’est ni une rétrospective Lacroix ni une autocélébration. Je voulais montrer ce qui dans l’histoire de la mode m’a ému. Les courbes des femmes à la fin du XIXe siècle avec ce côté Art nouveau, le hiératisme un peu raide du XVIIe. J’aime bien la transition du XVIIIe au XIXe siècle, la taille haute avec une ampleur dans le dos, des trucs qui mettent en majesté la nuque, les reins, les épaules, un peu bouleversants pour un garçon. On est des grands benêts, on ne comprend pas ce qui se passe de l’autre côté. Quelque chose entre force et fragilité, ces articulations divines chez les femmes : quand il

n’y a pas la démarche, l’allure, le vêtement existe moins déjà. Une collection comme les dessins, pour juste montrer ce qui m’a plu tout ce temps et qui me plaira toujours. Sur un podium très sobre avec un grand miroir comme dans les studios de couture. J’aime ça, ça amplifie les volumes. Le miroir, le tableau, beaucoup de silhouettes noires, très graphiques, des contours dessinés à l’encre de Chine. Comme si les dessins descendaient sur le podium avec le plus de fraîcheur possible. Vos rapports avec le théâtre tissent-ils des passerelles avec la haute couture ?

La haute couture, c’est un mois de travail, c’est peu, pas assez, mais il y a une vision du moment qui passe, comme un arrêt sur image. Il n’y a pas la recherche de ce que la rue aime. Il y a du grandiloquent pour une femme qui vit quelque chose de spectaculaire. C’est exactement la même démarche que pour le théâtre, il y a un personnage à mettre en majesté sur une scène, la scène de la vie. J’étais fils unique, pas très turbulent, je transformais l’endroit, les gens dans ma tête et je dessinais toujours, je refaisais la mise en scène, ma propre production. En 1978, à 26 ans, j’ai rencontré Pierre Bergé, le directeur du Théâtre de l’Athénée. J’ai quitté l’Ecole du Louvre et la Sorbonne. Il y avait la mode que j’imaginais et les costumes de théâtre. La mode l’a emporté. Je voulais prouver à mes parents que je pouvais gagner ma vie. C’est Jean-Luc Tardieu qui m’a fait faire, en 1986, mes premiers pas pour Chantecler, au théâtre de

Nantes. Depuis il y a eu un millier de costumes. Le prolongement d’un rêve d’enfant. Faire le même choix de broderie, de nœuds… un travail de haute couture, mais pour les coulisses de la ComédieFrançaise, c’est autre chose qu’un défilé de mode. C’est grisant. Je suis un maillon de la chaîne. Comment préparez-vous l’exposition qui, en novembre, célébrera vos vingt ans de maison au

Musée de la mode et du textile ?

Ce qui me passionne, c’est le retour des modes. J’adore le rapport qu’il y a entre la sociologie, la géopolitique et le vêtement. Pour préparer l’exposition, je regarde une à une les pièces conservées au Musée de la mode. Je veux montrer celles qui me semblent les plus émouvantes, ou jamais vues, ces pièces merveilleuses, transparentes, qui étaient portées sans

corset. Comme cette maille de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle, une maille vert vif avec des fils d’or, on dirait du Missoni. Aujourd’hui on regarde la décennie 1980. Dans ces annéeslà, on voulait choisir le bonheur. Aujourd’hui, il n’y a pas de vision large, généreuse de l’avenir. Avec la peur, le futur n’existe plus. a Propos recueillis par Florence Evin

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Amsterdam orageux 13 19 Athènes beau temps 21 37 Belgrade belles éclaircies 14 27 Berlin pluie éparse 13 20 Berne averses éparses 11 17 Bratislava très nuageux 11 22 Bruxelles faible pluie 13 20 Budapest très nuageux 13 22 Bucarest très nuageux 22 23 Copenhague forte pluie 14 14 Dublin pluvieux 13 14 Edimbourg fortes averses 10 18 Helsinki ensoleillé 16 26 Istanbul beau temps 19 40 Kiev pluvieux 20 24 La Valette beau temps 22 27 Lisbonne beau temps 14 26 Ljubljana très nuageux 9 24 Londres pluvieux 14 16 Luxembourg pluvieux 11 16 Madrid beau temps 9 30 Moscou orageux 17 28 Nicosie beau temps 22 35 Oslo pluie éparse 15 25 Prague couvert 12 18 Reykjavik averses éparses 8 18 Riga averses modérées14 24 Rome beau temps 17 28 Sofia belles éclaircies 17 22 Stockholm belles éclaircies 15 22 Tallin belles éclaircies 16 30 Tirana averses éparses 21 29 Varsovie pluvieux 14 18 Vienne couvert 12 21 Vilnius forte pluie 17 20 Zagreb averses éparses 8 26

beau temps Alger beau temps Amman forte pluie Bangkok beau temps Beyrouth beau temps Brasilia Buenos Aires couvert ensoleillé Dakar ensoleillé Djakarta beau temps Dubai Hongkong averses éparses Jérusalem beau temps beau temps Kinshasa beau temps Le Caire orageux Mexico orageux Montréal averses éparses Nairobi New Delhi belles éclaircies fortes averses New York belles éclaircies Pékin ensoleillé Pretoria beau temps Rabat belles éclaircies Séoul Singapour averses éparses ensoleillé Sydney beau temps Téhéran fortes averses Tokyo beau temps Tunis Washington fortes averses

OUTREMER Cayenne Fort-de-Fr. Nouméa Papeete Pte-à-Pitre St-Denis

Vancouver 18° 29°

LEVER: 00h17 COUCHER: 11h24 PARIS

Los Angeles 25° 38°

Honolulu

Région

15° 21°

15° 22°

15° 22° 14° 21°

15° 23°

15° 23° 19° 29°

16° 25°

Samedi

Chicago 17° 28°

Miami

Dimanche Lundi

Nord-Ouest

9° 22°

12° 24°

11° 21°

Météorologue en direct au 0899 700 703

Ile-de-France

9° 22°

14° 24°

16° 22°

(1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) 7 jours/7 de 6h30-18h

Nord-Est

9° 23°

14° 28°

16° 19°

Service proposé par MeteoNews en partenariat avec Le Monde

Sud-Ouest

12° 27°

17° 28°

17° 22°

Sud-Est

18° 27°

17° 31°

15° 25°

D

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9 10 1 1 12

I II III IV

VI VII VIII IX X

Ann. : O. don. E.-O. vuln.

HORIZONTALEMENT

VERTICALEMENT

I. Essaie de comprendre pourquoi certains passent à l’acte. II. Vladimir Oulianov. Pour bien voir ou empêcher de voir. III. Qu’il faudrait cacher. Bonne gardienne. IV. Personnel. Dans les Pyrénées-Orientales. V. Populaire à Londres. Façons de parler. Appelé en cas de panne. VI. Frottent et usent. Engagea une somme. VII. Aïeule. Ses plumes vont au plume. VIII. Ne sont plus au pouvoir. Assure le redoublement. IX. A prononcé des vœux. Part de gâteau. Seigneur des anneaux. X. Grand rassemblement.

1. Remet chacun à sa place. 2. Bloqué à l’intérieur. Lac pyrénéen. 3. Sans borne. 4. Est restée longtemps sur orbite. Personnel. Mot d’enfant. 5. Sot et même stupide. Du même genre. 6. Producteurs d’informations. 7. Aux pieds du président américain. 8. Au nord de l’Angleterre. Coule entre Algérie et Maroc. 9. Propos du Sud. Possessif. 10. Donner de l’ampleur. Démonstratif. 11. Voyelles. Premier dans tous les domaines. Label rassurant. 12. Découpage au bloc. Philippe Dupuis

Solution du n° 07 - 157 Horizontalement

Verticalement

I. Coffres-forts. - II. Arriérée. Aïe. - III. Meuler. Longs. - IV. Oise. Ecorcés. - V. Ultrason. - VI. Fléau. Ui. STO. - VII. Lé. Ibères. An. - VIII. Tsars. Ait. - IX. Gai. DI. Ecrou. - X. Enchérisseur.

1. Camouflage. - 2. Oreille. An. - 3. Fruste. Tic. - 4. Filerais. - 5. Rée. Aubade. - 6. Erres. Erir (rire). - 7. Se. Cours. - 8. Félonie. Es. - 9. Or. Sacs. - 10. Rances. Ire. - 11. Tige. Tatou. - 12. Session. Ur.

Berlin

Amsterdam Londres

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Lisbonne Séville

A

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< -10°

Athènes

Tunis

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Dépression

Front chaud

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Occlusion

Thalweg

-10 à -5° - 5 à 0°

1005

Alger

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Rabat

Tripoli Jérusalem

5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35°

0 à 5°

Le Caire

Omsk

Paris 13° 19° Barcelone 18° 22° Marrakech 16° 35°

Abidjan 21° 28°

Ankara 15° 38°

Bagdad 26° Tripoli 44° 22° Riyad 28° 22° 43° Khartoum 25° 32° Yaoundé 19° 26°

La Paz -1° 17° Rio de Janeiro 16° 28° 14° 16°

Irkoutsk

22° 29°

19° 33°

Kaboul 17° 31°

Vladivostock 12° 20°

Shanghai 27° 34° Hanoi 24° 35°

Karachi 30° 37°

Kuala Lumpur 25° 33°

Port Moresby 19° 27°

Antananarivo 6° 15°

Alice Springs 5° 22°

Le Cap 10° 20°

Auckland Auckland 13° 13°

Paris-Johannesburg 2 vols par jour

Ouest passe passe passe passe

Nord 1〫 2〫 4〫 5⽤

Est passe passe passe passe

Solution du no 514

SUDOKU Nº 515

⽥ --〬V3 〫 R D 10 9 7 6 4 3 ⽤ R D 10 ⽥ V 10 4 ⽥R87652 N 〬7654 〬R82 O E 〫A52 〫V8 S ⽤ --⽤86543 ⽥AD93 〬 A 10 9 〫 --⽤AV972

V

Minsk

Dublin

1005

Moscou

995

www.airfrance.fr

PÉNURIE D’ATOUTS Il est parfois très pénible de constater qu’un des adversaires détient autant ou plus d’atouts que vous dans votre main longue. Mais heureusement, dans certains cas, la technique permet de sauver la situation. Voici comme exemple cette belle donne où, au début, vous aurez caché les mains adverses.

6

Riga

Copenhague

http://www.meteonews.fr

Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr 5

D

Edimbourg

Caracas 23° 31°

Santiago du Chili

BRIDGE Nº 2261

4

St-Pétersbourg Stockholm

1000

24° 32°

Lima 16° 25°

MOTS CROISÉSPROBLÈME Nº 07 - 158 N° 07 - 158 MOTS CROISÉS

3

Helsinki

Oslo

Québec 15° 23°

Managua 21° 30°

< 1 mm

Jours suivants 15° 18°

2

27 31 24 28 30 22

D

21°

Vendredi

1

averses modérées 23 averses éparses 23 beau temps 16 ensoleillé 23 belles éclaircies 23 ensoleillé 19

1005

Reykjavik Reykjavik

St-Pétersbourg 17° 28°

15° 20°

27° Jeudi, l’anticyclone des Açores tentera une percée sur la moitié sud du pays, mais il Cumul pluviométrique n’arrivera pas à protéger les régions septentrionales du courant océanique humide et le 05.07.2007 nuageux. Il pleuvra ainsi une bonne partie de la journée sur la Bretagne, la Lorraine et > 50 mm l’Alsace, alors qu’un ciel nuageux accompagné d’averses éparses restera d’actualité sur le 15-50 mm reste de la moitié nord. Les températures n’y excéderont pas les 16 degrés à Rennes et 17 à Strasbourg. En revanche, il fera beau et doux sur le Midi, de l’Aquitaine au Sud-Est, mais le 5-15 mm mistral soufflera encore assez fort près du rivage méditerranéen. 1-5 mm

14° 26°

1010

Anchorage

15° 24°

En France

14° 20°

1015

05.07.2007 12h TU 16 25 16 32 25 28 22 26 12 22 17 20 21 26 23 31 32 42 25 31 16 31 18 32 17 37 14 20 15 26 11 20 25 33 19 26 23 40 4 15 18 31 18 29 24 33 7 16 18 39 22 26 18 28 22 25

Dans le monde Canicule sur la Turquie

85 km/h Ajaccio

15° 23°

En Europe

EN EUROPE

H

Nice

Montpellier

12° 23°

Biarritz

< -10°

Températures à l’aube et l’après-midi

PARIS Châlons- 18° 13° en-Champagne Strasbourg

13° 17°

Brest

14° 18°

3° 15°

14° 19°

Amiens

Cherbourg 75 km/h

0123 Jeudi 5 juillet 2007

Sud 2⽤ 2〬 4⽥ 6 ⽤...

Ouest entame l’As de Carreau, Sud coupe avec le 2 de Trèfle et joue le 7 de Trèfle, mais Ouest défausse un Pique. Comment Sud a-t-il joué pour gagner ce PETIT CHELEM À TREFLE contre toute défense ? Réponse : Ce joli chelem est en fait très simple si l’on compte bien les atouts. Il n’y a guère à se préoccuper des Piques et des Cœurs, il suffit de jouer Carreau. Est coupera deux fois (et sera surcoupé une fois), mais il aura alors le même nombre d’atouts que le mort ! Observez le déroulement du coup : après le premier tour d’atout, le déclarant joue les Carreaux du mort. Supposons qu’Est coupe, Sud défausse, puis il prend la contre-attaque à Pique avec l’As et jette un Cœur du mort. Ensuite, il tire l’autre As majeur (pour le second Cœur du mort). L’essentiel maintenant est de remonter au mort à l’atout et de continuer Car-

reau. Est coupe. Sud, cette fois, surcoupe avec l’As de Trèfle et joue le dernier atout de sa main (le Valet) pour le dernier atout du mort (le Roi), sur lequel tombe le… dernier atout d’Est ! Il n’y a plus alors que des Carreaux maîtres, et, malgré le manque d’atouts, le déclarant fera le reste. Il ne servirait à rien qu’Est refuse toujours de couper, car, à la fin, il serait obligé de couper puis de souscouper. UNE PLACE AU SOLEIL C’est notamment à la suite de la réussite de ce grand chelem que le fameux joueur italien Pabis Ticci fut sélectionné dans l’équipe du Blue Team (la grande équipe italienne). Même en regardant les mains adverses, on voit mal comment le déclarant a évité de perdre deux Piques, mais la technique fait parfois des miracles. ⽥ A 10 7 6 2 〬RV93 〫7 ⽤RV6 ⽥RDV4 ⽥3 N 〬2 〬 10 O E 〫RD864 〫 V 10 9 5 S ⽤ A D 10 9 5 4 ⽤873 ⽥985 〬AD87654 〫A32 ⽤ ---

Ann. : N. don. N.-S. vuln.

Ouest --4⽤ passe passe

Nord 1⽥ 4 SA 6〬 surc.

Est Sud passe 3 〬 passe 5 〬 contre passe passe passe

Ouest ayant entamé le 3 de Pique (certainement un singleton), comment Pabis Ticci, en Sud, a-t-il joué pour réussir ce PETIT CHELEM À CŒUR contre toute défense ? Note sur les enchères Sud doit répondre « 2 Cœurs » sur « 1 Pique », sauf dans un système conventionnel, comme c’était le cas dans le système italien. Philippe Brugnon

3

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Moyen

7

5

Compl´ etez toute la grille avec des chiffres allant de 1 ` a 9. Chaque chiffre ne doit ˆ etre utilis´e qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carr´ e de neuf cases.

7 7

3 2

R´ ealis´ e par Koalog (http://sudoku.koalog.com)

Un jeu pour chaque jour

Le Loto

Lundi daté mardi Affaire de logique Mardi daté mercredi Scrabble Mercredi daté jeudi Bridge Vendredi daté Samedi L’art en question Samedi daté dimanche-lundi Echecs

Les résultats sont publiés dans cette page dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi et vendredi

ARCHIVES

Guerre d’Espagne,

1936

le coup d’Etat CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI

Ecrans

0123 Jeudi 5 juillet 2007

31

Armé de sa webcam, Papy fait de la résistance sur YouTube Internet « Geriatric 1927 » fustige le sort réservé aux retraités outre-Manche

A

79 ans, Peter Oakley s’est découvert une irréfragable passion pour l’Internet. Ce retraité anglais est devenu célèbre sous le pseudonyme de « Geriatric 1927 ». Depuis août 2006, il confie sur YouTube, via sa webcam, non seulement ses souvenirs, mais aussi sa vision du monde. Il fustige, en particulier, le sort réservé aux vieux par la société britannique. Point commun au décor de chacune de ses apparitions domestiques : l’image d’une motocyclette, sa grande passion. Cette série de courtes séquences s’appelle Telling It All (« je dirai tout ») et est donc ainsi adressée à la planète entière par l’intermédiaire du site de partage de YouTube. Peter Oakley en a déjà posté quelque 80, ce qui fait de lui l’un des principaux contributeurs de Youtube. La précision de ses mots, le son flûté de sa voix, ses commentaires aigres-doux ont donné un caractère d’un autre temps, rappelant celui des conteurs ou de ces

grands-pères aussi intarissables ceux qu’il appelle les « Youtubers » et qu’il salue au début et à que passionnants. L’irruption d’un quasi-octogé- la fin de chacune de ses prestanaire solitaire dans un univers peu- tions. Dans sa livraison du 27 mai, plé de jeunes n’est pas passée inaperçue. Les confidences de cet Peter Oakley signale un événeancien technicien radar de l’ar- ment auquel il a été aussitôt assomée anglaise durant la seconde cié. Un groupe d’une quarantaine de retraités britanniguerre mondiale, qui se ques, The Zimmers (du félicite d’avoir « échapL’irruption d’un nom d’une marque de pé à l’horreur des comquasi-octogénaire déambulateurs), venait bats », ont aussitôt fait solitaire dans un d’enregistrer une verexploser les audiences. univers peuplé de sion de My Generation. Au mois de mai, moins jeunes n’est pas En quelques jours, leur d’un an après sa parupassée inaperçue reprise de l’un des tion, sa vidéo introductigrands succès des Who ve First Try (« Premier essai »), sous-titrée « Coliques et a grimpé au 26e rang des charts râleries gériatriques », a été anglais. consultée quelque 2,5 millions de L’âge cumulé des musiciens fois et figure parmi les dix plus atteint… 3 000 ans. Alf Carretta, le gros succès du Net. chanteur principal, porte allégrePendant longtemps, Peter ment ses 90 printemps. Quant à Oakley n’a pas souhaité révéler sa Buster Martin, le plus vieux memvéritable identité. Cela ne l’a pas bre du groupe, il est centenaire et empêché de recevoir de nombreu- exerce encore son métier de plomses demandes d’interviews. Mais bier à Londres – ce qui ferait de il préfère s’adresser directement à lui, selon l’AFP, le plus vieux sala-

rié de Grande-Bretagne. The Zimmers doivent leur soudaine notoriété à Tim Samuels, qui leur a consacré un documentaire. A 31 ans, ce jeune journaliste de la BBC a organisé la rencontre de ces personnes seules après avoir parcouru les asiles de vieux dans toute l’Angleterre. Enregistré dans les mythiques studios londoniens d’Abbey Road, le clip de My Generation a été vu plus de 2,3 millions de fois sur Internet. « Sachant que le morceau n’était sur la “playlist” d’aucun média et qu’il ne s’agissait pas de jeunes branchés, je pense que c’est un véritable triomphe », reconnaît Will Daws, le producteur du documentaire. « Je voulais faire quelque chose qui puisse les aider à lutter, explique de son côté Tim Samuels. Si l’on doit juger une société sur la façon dont elle traite ses vieux, alors, on peut se faire du souci. » a Jean-Jacques Larrochelle

www.youtube.com

Mercredi 4 juillet TF1

France 2

France 3

Canal +

Arte

M6

20.50

20.50

20.50

20.50

20.40

20.50

Mystère. Série [5 et 6/12]. Avec Toinette Laquière, Babsie Steger, Lio, Arnaud Binard (2007) 0 d. Les cicatrices sur les bras de Maria et Lorenzo sont en fait de mystérieux implants.

Cold Case/ Affaires classées. Tableau de famille 0. Le Secret de la confession. Les Petits Mots 2 Série (S3, 1/23 ; S1, 12 et 13/23). Avec Kathryn Morris, Thom Barry d.

La Carte aux trésors. Le Pont du Gard Jeu animé par Nathalie Simon d.

Les Mercredis de l’histoire. La France made in USA Documentaire. Bob Swaim d.

Zone interdite : Les Inédits de l’été : un été chic à Deauville Présenté par Mélissa Theuriau d.

Soir 3, Keno.

Good Night, and Good Luck a Film George Clooney. Avec George Clooney, Patricia Clarkson (EU, 2005, N.) d.

21.35

22.45

23.20

22.20

Zoom Europa d.

23.15

Les Experts. Equipe de nuit. Un millionnaire malchanceux Série (S1, 1 et 2/23). Avec William L. Petersen 0 d.

Un jour, un destin. Claude François : la vérité sur ses derniers jours. Magazine.

Quand Hollywood monte au front. Documentaire (2007).

22.20

22.45

T’empêches tout le monde de dormir. Best of Magazine présenté par Marc-Olivier Fogiel, avec la participation d’Anne-Elisabeth Lemoine.

0.45

The Shield. La Guerre des rappeurs 2. Coup de balai 0 Série (S1, 4 et 3/13). Avec Michael Chiklis, Jay Karnes, CCH Pounder (2002) d.

Journal de la nuit.

0.55

0.30

1.10

Affaires non classées. L’Heure de vérité [1-2/2] 2. Série (saison 8, 5 et 6/8). Avec W. Gaminara (105 min) d.

Piège sous le soleil Film Mike Marvin. Avec Bo Derek, Stacy Keach, Elena Lyons (2001, 90 min) 0 d.

Plus belle la vie. Feuilleton. Avec Dounia Coesens, Thibaut Vaneck d.

22.50

1.20 Soir 3 (25 min).

23.15 Quatre étoiles a Film Christian Vincent. Avec Isabelle Carré (Fr., 2006) d.

0.55 Renaissance Film Christian Volckman. Animation (France, 2005, 100 min, N.) 0.

Le Dessous des cartes. L’Irak en 2007 [2]. Les acteurs du conflit. Magazine d.

22.35 Alice’s Restaurant a Film Arthur Penn. Avec Arlo Guthrie, Pat Quinn, James Broderick (EU, 1969, v.o.) d.

0.20

Vu&commenté

Discours du Trône, version française Dominique Dhombres

F

rançois Fillon n’a pas attendu longtemps. Dès le trente-quatrième mot de sa déclaration de politique générale, il prononçait le nom de Nicolas Sarkozy. On ne s’attendait pas à autre chose d’ailleurs. Le tout était dans la manière. « Avec Nicolas Sarkozy, les Français ont pris leur destin en main », disait-il. C’était lisse et sans surprise. Avec Bernard Accoyer au perchoir et François Fillon à la tribune, l’Assemblée nationale, mardi 3 juillet, n’était pas franchement rock and roll. La chaîne parlementaire retransmettait la scène en direct. Le premier ministre reprenait tranquillement, point par point, ce qu’avait déjà annoncé le président de la République. Il poussait même le mimétisme très loin, jusqu’à reproduire certaines inflexions de la voix présidentielle. Notamment une façon de monter d’un ton en fin de phrase, lorsque le discours se veut particulièrement démonstratif. C’était fatal, à force de se voir et de se téléphoner sans cesse. Cela pourrait devenir comique, à la longue. « Tout le sens de l’élection de Nicolas Sarkozy est là, dans cette volonté farouche de notre peuple de se libérer en rompant avec les pesanteurs, en rompant avec le défaitisme, en rompant avec les hésitations du passé », disait-il. Farouche ? Allons bon ! L’adjectif faisait sursauter, mais cela ne

durait pas. La rupture à la mode Fillon est tout sauf dramatique. Elle est d’essence bocagère et non pas volcanique. Et l’on en revenait toujours aux extraordinaires talents déployés selon l’orateur en tout temps et en tous lieux par le président de la République. « L’Europe avait besoin de la France pour se relancer. Voilà qui est chose faite. En défendant avec énergie et méthode l’idée d’un traité simplifié, le chef de l’Etat n’a pas seulement replacé notre pays au cœur des enjeux européens, il a aussi renforcé le couple franco-allemand tout en nous rapprochant des Européens de l’Est », disait François Fillon. L’éloge englobait même l’histoire ancienne, devenue presque antédiluvienne du fait de la fameuse rupture. En matière de lutte contre la criminalité, « l’excellence de nos résultats par le passé, qui doit beaucoup à l’action de l’ancien ministre de l’intérieur, ne devra pas s’infléchir », disait le premier ministre. Nicolas Sarkozy domine donc, si on comprend bien, tout à la fois le passé, le présent et l’avenir. La péroraison était à la hauteur de ce panégyrique. « Il y a dans le pays un souffle de confiance. Le président de la République en est l’initiateur. J’en suis devant vous le dépositaire », concluait François Fillon, qui est fils de notaire. On vient peut-être d’assister à l’apparition, en France, d’une pratique qui existe depuis très longtemps en Grande-Bretagne : le discours du Trône. a

1.00 Enquête exclusive. Au cœur des nouvelles violences dans les stades Documentaire 0.

2.15

Arte info. Magazine (15 min).

Météo (5 min).

Jeudi 5 juillet TF1

France 2

France 3

Canal +

Arte

M6

20.50

20.50

20.55

20.50

20.40

20.50

Sagas. Les grandes réussites Présenté par Flavie Flament. Au sommaire : Beyoncé ; Laeticia Hallyday ; Amel Bent ; Bruce Willis ; Karl Lagerfeld ; Sur la route du succès ; J’ai créé un empire ; etc.

Vu du ciel. La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre Documentaire. Pascal Plisson et Xavier Lefebvre (2007) d. 23.00 Le Débat Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait pour l’environnement ? Avec Yves Cochet, Jean-Marie Pelt, Pierre Radanne...

La Victoire des vaincus. Téléfilm. Nicolas Picard. Avec Guillaume Lefort, Charles Lelaure (France, 2001) d. Soir 3, Keno.

Rome. Le Message de Cicéron. Frères ennemis Série (S2, 3 et 4/10). Avec Kerry Condon, Polly Walker, Lindsay Duncan, Rafi Gavron (2007) 2.

Desperate Housewives. Le Jeu du faire-semblant. Ceux qui nous aiment Série (S2, 3 et 4/24). Avec Teri Hatcher, Marcia Cross, Felicity Huffman (EU, 2005) d.

23.15

22.40 The L Word. Série (saison 3, 4/12). Laborieux dilemme 2.

0.20

No Man’s Land a a Film Danis Tanovic. Avec Branko Djuric, Rene Bitorajac, Filip Sovagovic, Simon Callow (Bosnie, 2001) 0 d.

La Walkyrie. Opéra de Wagner. En léger différé du Festival d’Aixen-Provence. Mise en scène de Stéphane Braunschweig. Par l’Orchestre philharmonique de Berlin, dir. Sir Simon Rattle. Avec Robert Gambill (Siegmund), Eva Johansson (Brünnhilde), Mihkail Petrenko (Hunding).

Journal, Météo.

0.50

0.40

Notre musique a a a Film Jean-Luc Godard. Avec Sarah Adler, Nade Dieu, Rony Kramer, Simon Eine. Essai (France, 2004, 130 min) 0 d.

22.45 Esprits criminels. Doses mortelles. Une affaire de famille Série (S1, 13 et 14/22) 0. Avec Mandy Patinkin, Shemar Moore, Lola Glaudini (2006) d.

0.30 Koh-Lanta. Episode no 1 (95 min).

Les Yeux clairs a Film Jérôme Bonnell. Avec Nathalie Boutefeu, Marc Citti, Judith Rémy (Fr., 2004, 85 min) d.

FRANCE 5

22.45

23.30 Collateral a a a Film Michael Mann. Avec Tom Cruise, Jamie Foxx, Jada Pinkett Smith, Mark Ruffalo, Peter Berg (2004, 120 min) 2 d. Un tueur contraint un chauffeur de taxi à être son complice.

22.35

Arte info.

Nip/Tuck. Les Yeux dans les yeux. Le Corps et l’Esprit Série (S4, 1 et 2/15) 2. Avec Julian McMahon, Dylan Walsh, Larry Hagman (2006) d.

1.05

0.30

La Vie en face. Histoire d’une squatteuse Documentaire. Kerri DavenportBurton (GB, 2003, 55 min, v.o.).

La Haine en héritage. Téléfilm. Graeme Clifford. Avec Deanna Milligan, Kirstie Alley (2004, 100 min) 0 d.

0.50

TMC

NT 1

20.40

20.50

20.45

20.00 et 0.00

Le Plaisir des gros mots. Documentaire. André Halimi (Fr., 2006).

La Cité de la violence. Film Sergio Sollima. Avec Charles Bronson, Jill Ireland, Telly Savalas (It. - Fr., 1970) d.

Descente aux enfers. Film Francis Girod. Avec Claude Brasseur, Sophie Marceau, Betsy Blair (Fr., 1986) d 0.

Pile et face.

22.40

22.10

Coup d’Etat à Santiago : les derniers jours de Salvador Allende.

Les Guerriers de l’ombre. Téléfilm. Jon Cassar. Avec Hulk Hogan, Carl Weathers, Shannon Tweed (EU, 1997) d 0.

Journal.

21.40 Cinéma Dali. Documentaire. Xavi Figueras (Fr. - Esp., 2003).

22.35 C dans l’air. Magazine.

23.45 Pérou, le Sentier de la terreur. Documentaire (55 min) d.

FRANCE 4

0.15 La Part du diable. Mort douce [1-2/2]. Série (S1, 3 et 4/6). Avec Robson Green, Nicola Walker (110 min) 0.

DIRECT 8

LCP

MERCREDI 4 JUILLET

JEUDI 5 JUILLET

Regarde les hommes changer

La Walkyrie

21.30

22.20

Questions d’info. Avec Jean-Marc Ayrault.

15.00 Europe 1 Rediffusion d’un

Lyon police spéciale : L’Affaire Paoli. Série (saison 1, 1 et 2/6). Avec Maya Borker d.

22.00

0.00

23.20

entretien avec l’écrivain Jorge Semprun.

Désirs. Shooting. Sacha Série (60 min) 6.

Conversation d’avenirs. La démocratie d’après-demain (10 min).

en simultané sur Arte, La Walkyrie de Wagner depuis le Festival international d’art lyrique d’Aixen-Provence.

W9

20.30

Bouge la France !

I-TELE

20.40

20.35

20.45

19.30 et 21.40

FBI, portés disparus. Une vie rangée. L’Anniversaire Série (S1, 1 et 2/23). Avec Anthony LaPaglia, Arija Bareikis.

Coup de chance. Téléfilm. Pierre Aknine. Avec Roland Giraud, Marcel Leboeuf, Rufus, Olivia Brunaux, Thérèse Liotard (Fr. - Can., 1991) d. 22.10 et 0.00 Le Zapping de la 8.

Gomez & Tavarès. Film Gilles Paquet-Brenner. Avec Stomy Bugsy, Titoff, Elodie Navarre, Jean Yanne, Noémie Lenoir (France, 2003) d.

N’ayons pas peur des mots. 20.15 et 22.15 A sa place vous feriez quoi ? 20.45 et 22.45 Journal de l'économie. 21.15 et 23.45 Journal de l’international. 21.25 et 22.25, 22.55 i bourse.

22.20 Ultimate Force. Première mission. La Cible Série (S1, 1-2/6) 0. Avec Ross Kemp, Jamie Draven.

0.05 Une maison dans la tempête. Téléfilm. Christiane Leherissey. Avec Jessica Beudaert, Lucie Jousse (Fr., 2001, 95 min) d.

22.30 Vous habitez chez vos parents ? Film Michel Fermaud. Avec Michel Galabru, Claire Maurier, Grace de Capitani (Fr., 1983) d. 0.30 Bikini destinations (30 min).

La sélection radio

22.40 I Love New York. Episodes 5 et 6 2 Télé-réalité présentée par Alexandra Coulet.

0.25 Tendances. Magazine (100 min).

23.00 Journal de la nuit (30 min).

Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d.

20.40 Radio Classique Diffusé

penelope.com 15.30 France Inter Tout l’été,

du lundi au vendredi, Laurence Garcia propose une heure trente consacrée aux relations hommesfemmes. Aujourd’hui, elle a réuni une neurobiologiste et un psychiatre pour leur demander : le cerveau a-t-il un sexe ?

Prix du meilleur scénario documentaire 21.00 France Culture En direct

du Festival du documentaire de Marseille, une émission spéciale proposée par Laure Adler.

Night and day 22.15 France Inter Installé toute

Le Verfügbar aux enfers 20.00 France Musique Créée en

première mondiale au Châtelet le 2 juin, cette opérette-revue de Christophe Maudot s’appuie sur un texte de Germaine Tillon, écrit à Ravensbrück en 1944.

cette semaine au festival Jazz à Vienne, Julien Delli Fiori présentera, ce soir, le concert de Cheick Tidiane Seck et de Dee Dee Bridgewater, avant ceux de Kurt Elling et de Cassandra Wilson & David Murray, demain à la même heure.

0123

32

Jeudi 5 juillet 2007

Ecofrictions Travailler mieux ne suffit plus

Billet Robert Solé

Tenues bio PAR référendum, les employés du groupe pétrolier italien ENI ont décidé de tomber la veste et la cravate durant les mois d’été. Ce qui permettra de baisser l’air conditionné d’un degré, donc d’économiser 9 % d’électricité et de rejeter d’autant moins de CO2 dans l’atmosphère. C’est gagnant-gagnant, comme on disait en France au printemps socialiste : les salariés sont plus décontractés, la direction de l’entreprise réduit ses dépenses et tout le monde s’attire des compliments écologiques. La logique exigerait aussi des économies de chauffage en hiver. Les « cols blancs » de l’ENI, hommes et femmes, travailleront-ils en doudoune et bonnet de laine ? Accepteront-ils de retrousser leurs manches dans ces conditions ? Gare aux retournements de veste ! En tout cas, la question n’est pas de saison. Pour cet été, le pétrolier bio peut être tenté d’aller plus loin : baisser la climatisation de deux ou trois degrés, par exemple. Il y a quand même des limites à ne pas dépasser dans l’effeuillage si on ne veut pas faire monter dangereusement la température dans les bureaux. a

A

cquise à l’idée de partager le travail pour lutter contre un chômage massif, la gauche proposait, à la fin des années 1990, de « travailler moins pour travailler tous ». Aux économistes qui s’inquiétaient de la faiblesse de la durée annuelle effective de travail en France – 1 648 heures en 1998, contre 1 741 aux Etats-Unis et 1 836 dans la zone euro –, elle opposait alors le niveau élevé de la productivité horaire par salarié. Les Français, résumait-elle, peuvent travailler moins, collectivement, que les Allemands ou les Britanniques, sans dommage pour le dynamisme de l’économie et pour l’emploi, parce qu’ils sont individuellement plus productifs. Longtemps opposée à ceux qui critiquaient les 35 heures, cette thèse semble avoir vécu. Une étude d’HSBC France, datée du 25 juin, révèle que, pour la première fois en 2006, le mouvement de diminution de la quantité d’heures travaillées en France (1 544 heures en moyenne actuellement) « n’est plus compensé par des gains de productivité horaire ». « Depuis 2006, le différentiel de croissance du taux d’emploi par rapport à la zone euro est de – 1 point,

L’actualité

En 2006, la diminution du nombre d’heures travaillées en France n’est plus compensée par des gains de productivité horaire tandis que la productivité horaire et la part de la population en âge de travailler permettent de rattraper seulement 0,2 point chacun », écrivent les économistes Mathilde Lemoine, Pierre-Emmanuel Ferraton et Damien Hinault, ce qui joue contre la croissance. En termes de productivité horaire, la France perd 0,9 point par rapport à l’Allemagne, tandis qu’elle en gagnait 0,4 sur la période 1999-2005. Cette révélation apporte de l’eau au moulin de la droite qui, instruite par l’exemple américain, préconise de « travailler plus », estimant que seule une rupture avec la logique malthusienne du parta-

Décryptages

Culture & vous

Education

Portrait

Exposition

10 Carte scolaire. Les

17 Saïd Al-Atabeh.

24 Centre Pompidou. Julio

demandes de dérogation n’ont pas explosé.

Un Palestinien reclus à vie.

Gonzalez, la révolution du fer.

Musique

Musique d’aéroport à LouisArmstrong (New Orleans). La

Procès

Enquête 18 Nicolas Sarkozy.

25 Entretien. Dédé Saint-Prix :

Edwige Antier. La pédiatre

Les racines corses du président.

« Je veux brouiller les cartes. »

chronique « Culture » de Francis Marmande.

qui se dit victime de son « prince consort ».

Presse

Danse

19 Débats. « Le pluralisme

26 Danse. « La Fille mal gardée », ballet désaltérant sur la fièvre amoureuse.

3 Zong Qinghou. Le milliardaire chinois qui défie Danone.

International 4 Royaume-Uni. Après la tentative d’attentat, Glasgow est sous tension. 5 Gaza. La libération du journaliste Alan Johnston.

Sciences 7 Fécondation in vitro. L’Europe fait face à un tourisme de la procréation.

France 8 Immigration. Entretien avec Brice Hortefeux.

Economie 12 LU. Reportage dans l’usine de Nantes. Russie. Création d’un géant du nucléaire.

Médias 15 Presse. La rédaction des « Echos » s’inquiète pour son indépendance.

Sports 16 Voile. Le défi suisse Alinghi conserve la Coupe de l’America. Tennis. Marion Bartoli aux quarts de finale de Wimbledon.

de l’information est vital. » Par Isabelle Repiton et Marie-Caroline Lopez, de « La Tribune ». 20 Focus. L’enjeu du « Wall Street Journal ».

C’est, en dollars, la fortune de Carlos Slim. Le magnat des télécoms au Mexique est l’homme le plus riche du monde, selon le site Internet Sentido Comun. Agé de 67 ans, d’origine libanaise, M. Slim est le principal actionnaire du premier groupe de téléphonie en Amérique latine, du groupe financier Inbursa et du groupe industriel Carso, sans compter quelques chaînes de magasins et de restaurants. Le magazine économique américain Forbes, qui publie chaque année un classement des plus grosses fortunes dans le monde, créditait, le 29 mars, Carlos Slim d’un patrimoine de 53,1 milliards de dollars, derrière le patron de Microsoft, avec 56 milliards. Le classement effectué par Sentido Comun bouleverse la donne, mais signale surtout l’envolée des Bourses des pays nouvellement industrialisés. a

Claire Guélaud

2 Editorial. VIe République ? Médecine nucléaire et culture de sûreté. Par Paul Benkimoun

Page trois

67,8 milliards

ge du travail peut aider la France à surmonter ses problèmes d’emploi et de croissance. La majorité présidentielle trouvera sûrement motif à satisfaction dans l’analyse d’HSBC, mais une satisfaction probablement limitée. Car en dehors de leur constat sur la perte relative de productivité française, leur étude apparaît réservée sur l’impact du « paquet fiscal ». Dans la droite ligne des doutes émis par nombre d’économistes (Patrick Artus, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard, Thomas Philippon, etc.) sur l’effet emploi de la réforme des heures supplémentaires, elle estime que celleci entraînera une très faible hausse (+ 0,05 %) des heures travaillées. « En agissant d’abord sur la consommation, les mesures [du paquet fiscal] ne corrigent pas les faiblesses de la France : taux d’emploi trop faible, manque d’innovation et compétitivité hors prix insuffisante » et elles ne lui permettront pas de rattraper son retard de croissance sur la zone euro. « Cela va changer le trend mais à la marge », résume Mme Lemoine, loin très loin des discours emphatiques du nouvel exécutif sur le contrechoc fiscal. a

Editorial et Analyses

et Hervé Morin.

Chiffres

IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE »

« K » devient le maître à Moscou

Mode 28-29 Haute couture. Les anniversaires de Dior et de Lacroix.

0123.fr Les grands rendez-vous de l’été 2007. Musique, danse, théâtre, cinéma, expositions : la rédaction du Monde. fr propose une sélection des 250 principaux festivals qui auront lieu cet été, en France et en Europe. Une carte interactive à la « une ». Baccalauréat : le niveau des élèves baisse-t-il ? Une douzaine d’enseignants en lycée et correcteurs des épreuves jugent le niveau des candidats du cru 2007. Des témoignages publiés dans un article interactif, en séquence France et société.

LA RÉVOLUTION de palais qui vient d’éclater au Kremlin est certainement l’événement le plus grave survenu en URSS depuis la mort de Staline. Elle dépasse de beaucoup en importance l’élimination sanglante de Beria. Elle donne d’ailleurs raison à tous ceux qui estimaient que la substitution de la direction collégiale à la dictature de Staline ne mettait ni le parti ni le pays à l’abri de nouvelles crises. En fait, la direction collégiale est un système qui exige, pour fonctionner normalement, l’entente fondamentale de tous ses membres. Or il est difficile, sinon impossible, qu’une telle entente puisse se maintenir à la longue, car elle est un défi à la nature humaine. La direction collégiale de Moscou n’a donc pas été longtemps l’équipe fraternelle qu’elle prétendait être aux yeux de l’Occident. Derrière la façade se poursuivaient des intrigues et des rivalités, tant idéologiques que personnelles. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que Khrouchtchev, avec l’appui du maréchal Joukov, donc de l’armée, a brutalement éliminé ses principaux adversaires du présidium du parti et les a remplacés aussitôt par des personnalités de second plan qui lui sont entièrement dévouées. Par son coup de force – dont on ne peut nier le style stalinien – il a pratiquement mis fin à l’ère de la direction collégiale. Il est devenu, pour l’instant du moins, le maître de la situation. On ne peut s’empêcher de rapprocher sa tactique actuelle de celle qu’adopta Staline lui-même, après la mort de Lénine, entre 1924 et 1928. a (5 juillet 1957) a Tirage du Monde daté mercredi 4 juillet 2007 : 413 900 exemplaires.

Révolution : une protection optimale, sans briller ! PARCE

QUE

VOUS

LE

VALEZ BIEN.

Conforme aux nouvelles recommandations européennes.

“Oui à l’été, non au vieillissement de ma peau !” CLAUDIA SCHIFFER

ANTI-VIEILLISSEMENT

SOLAIRE

Eviter l’exposition solaire aux heures d’ensoleillement maximum, sinon prévoir une protection vestimentaire.

123

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