LE GRAND FRISSON A 300 A L'HEURE | 13 octobre 2004. Que peuvent avoir en commun le CEO de Nestlé, Peter Brabeck, et Ulrich Giezendanner, conseiller national UDC et patron d'une entreprise de transports routiers ? Et quel lien les unit à l'ancien mannequin Christina Surer et à la fille d'un ancien coureur connu, Natascha Rindt ? Les uns et les autres remplissent les conditions minimales nécessaires à la participation d'un cours de formule 1 à Le Luc, dans le sud de la France. Et tous les quatre appartiennent à ce clan de nombreuses personnalités qui ont suivi ce cours d'un genre particulier. Un apprentissage pour lequel il faut s'acquitter de la modique somme de 2850 francs à titre d'écolage. Par jour, évidemment. Le politicien argovien assume bien sa passion. Il possède même son permis pour piloter une F 1. Et, s'il n'a jamais participe à une véritable course, il a cependant accompli quelques tours sur le circuit du Var, à l'invitation d'un de ses amis. Cela m'a complètement emballe. D'ailleurs Ulrich Giezendanner est convaincu que la F 1 a beaucoup contribue à la sécurité des voitures, en trouvant, par exemple, des solutions nouvelles pour les pneus, le freinage ou encore les cellules de sécurité. De plus, j'ai constate que les régions ou les grands prix se déroulent en tirent un énorme profit. Pour cette raison, Ulrich Giezendanner s'est mis en tète de promouvoir la construction d'un circuit automobile en Suisse. Il a lance une initiative parlementaire pour en lever l'interdiction, prononcée en 1955 à la suite d'un terrible accident survenu sur le circuit du Mans. Le Conseil national l'a suivi à une courte majorité lors de sa session d'automne. Peter Brabeck est plus réticent. Il n'a pas envie d'exposer en public les expériences qu'il a glanées sur les circuits automobiles, fait-il savoir. Il s'agissait, voila quelques années, d'une escapade strictement privée qui n'avait rien à voir avec Nestlé. Nestlé parle volontiers de ses produits, mais pas des personnalités qui travaillent pour elle, surenchérit le porte-parole de la société, François Perroud. Pour tous les participants, le cours commence de la même manière. D'abord, il y a une première prise de contact avec visite du circuit d'une longueur de 2, 2 kilomètres. Puis commencent les exercices pratiques au volant d'une voiture de F 3 de 180 CV. Freinage, stabilisation et changements de vitesse avec double débrayage sont passes en revue. Au bout de vingt tours, place à la véritable F 1. Nous attachons une grande importance à la sécurité, assure l'organisateur, Jacques Alder. Les premiers tours en F 3 se font à vitesse plus limitée. Âpres chaque série, les performances de chacun sont analysées. Appuyer sur la pédale des gaz, tout le monde sait le faire, mais freiner relève du tout grand art, rappelle, à titre de recommandation, Jacques Alder à ses élèves. Si vous ne le maitrisez pas, vous foncez a 270 km / h dans le gravier. Il est en contact avec le sport automobile depuis 1981. A cette époque-la, en plus de son travail chez Renault Suisse, il a commence comme agent pour la fameuse École Winfield du Castellet, dans le sud de la France. Cette institution formait des prives et avait la réputation de forger les meilleurs talents sur le plan international, comme Alain Prost et Jean Alesi. En 1989, Jacques Alder ose le grand saut. Claudia Cotting – 15 avril 2009 – Source du document : Archives BILAN
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Il se met à son compte et fonde la société AL-Promotion Motorsport & Events. En 1993, il decouvre Marcel Fassler, qui, a 17 ans, fréquente avec son fils Ronny les decouvreurs de talent du moment. Depuis lors, Marcel Fassler est devenu le meilleur coureur automobile suisse du Masters allemand de voitures de tourisme. Depuis plus de dix ans, Jacques Alder organise à Le Luc, et plus récemment en Espagne, des cours de F 1. Il forme aussi des coureurs. Cela, en tant que partenaire et agent principal de l'équipe de formule 1 AGS. Durant ces cours, trois instructeurs, deux mécaniciens et cinq employés de circuit sont en piste. Des cameras assurent une surveillance permanente et les instructeurs disposent de surcroit d'appareils radio pour pouvoir transmettre des corrections aux participants, voire les arrêter s'ils se mettent a piloter de façon un peu trop impétueuse. Aussi, pour prévenir tout dérapage indésirable, Jacques Alder les prévient : Vous possédez une assurance responsabilité civile illimitée. Mais si vous nous démolissez une voiture en conduisant imprudemment, c'est vous qui passez a la caisse et cela vous coutera 1 million d'euros. La fille du célèbre coureur de F 1 Jochen Rindt, Natascha, accomplit son tour de circuit sans commettre la moindre erreur. Elle sort du cockpit à peine échauffée, mais les yeux brillants. C'est comme un rêve, lance-t-elle avec enthousiasme. Une même joie se lit sur le visage de Christina Surer. J'ai été invitée par les Alder en tant que professionnelle. Je suis agréablement surprise. Grâce à la préparation et a l'appui sérieux dont nous disposons, tout le monde peut monter à bord d'une F 1 sans prendre de risque. Il n'y a que Peter Brabeck à savoir ce qu'il a ressenti. Une chose est certaine : il a du suivre les mêmes procédures que les autres. Un mécanicien et l'instructeur l'ont sangle sur le siège en plastique de la voiture de formule 1. Puis ils ont installe le volant bien rembourre. Finalement, ils ont pousse le véhicule vers le départ, puis la pompe a essence a craché son carburant. A présent, le levier de changement de vitesses se trouve au point mort, la pédale des gaz enfoncée de cinq millimètres exactement. Le pilote lève le bras et lui imprime un mouvement tournant. Le mécanicien comprend ce signal et donne un coup d'air comprime au moteur. A présent, 650 CV ronronnent, prêts à bondir. Et c'est parti. Parti pour un tour que tous les participants décrivent comme un générateur de sensations en montagnes russes. De tels cours suscitent beaucoup d'intérêt, assure Jacques Alder. Et cela ne fait que commencer. Aujourd'hui, sa société donne des cours avec une formule Renault, une formule 3 et une Ferrari F 355 Challenge à différents endroits. Après ce circuit d'enfer, il y a du champagne, un certificat et, contre paiement, une cassette vidéo pour les héros. Les meilleurs commerçants et vendeurs de Suzuki ont reçu ces cadeaux. Ils avaient été invites par Hanspeter Bachmann, directeur général de Suzuki Suisse. Michael Keel, responsable du marketing de Sony, a aussi offert ces cours de F 1 comme récompense à ceux qui avaient atteint leurs objectifs de vente. Ils y ont participe par groupes de quinze personnes. Ce divertissement peut être aussi abordé comme une sorte de formation complémentaire. Ulrich Giezendanner en est d'ailleurs convaincu : La précision est aussi importante au volant d'un bolide que dans la conduite de ses collaborateurs.
Claudia Cotting – 15 avril 2009 – Source du document : Archives BILAN
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Claudia Cotting – 15 avril 2009 – Source du document : Archives BILAN
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