Le Champ Partisan Roumain[1]

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Le champ partisan roumain après la Révolution de 1989 devient le sujet qui anime, il y a quelques années, une grande partie de spécialistes en sciences politiques. Un

des spécialistes est Sorina Soare qui cherche à découvrirles modalités de

construction et l'avenir du système partisan roumain. Son livre La vie partisane roumaine après 1989 poursuit le trajet parcourut par “les enfants de la démocratie” 1 après la Revolution, leur maladies d'enfance, leur adolescence et leur efforts de maturation. Les quatre conclusions auxuelles arrive Sorina Soare démontrent un champ partisan roumain

atomisé, en pleine transformation qui cherche, en empruntant

différentes formules occidentales, obtenir la stabilité et la crédibilité du peuple. Pour comprendre son raisonnement il faut tout d'abord partir de l'année carrefour – 1989 – qui a changé le système politique roumain.

La Revolution de 1989 signifie la chute du communisme et, implicitement, du PCR, le parti unique de ce temps, et l'apparition de nouvelles structures politiques. Le problème soulevé par cette apparition est due, premièrement au vide laissé par le parti communiste et au clivage qu'elle institue. Le démantelement du monopole politique du parti communiste a surpris la Roumanie sans un mouvement cohérent d'opposition. Les oppositions par rapport au PCR (pendant son gouvernement) ont été représenté par les structures de la société civique:SLOMR et le mouvement GOMA en 1970 et par la dissidence individuelle en 1980: C. Parvulescu, S. Brucan, Doina Cornea, M. Dinescu, D. Petrescu. Mais aucun des ces mouvements de dissidesnce n'a pas résisté, de cettte manière après la Revolution de 1989 le vide laissé par le PCR a du etre rapidement comblé.

D'autre part, la destitution du PCR a amené une condition: on n'admet plus au Pouvoir des communistes. La Proclamation de Timisoara présente d'une manière très pertinente cette résolution. Alors,

le clivage central qui s'est institué anti-

1 Sorina Soare, La vie partisane roumaine après 1989, p. 40

1

communistes (post-dissidence) – néo-communistes ( post-nomenklatura2) dominera le système partisan roumain dans la période de transition. Etre anticommuniste devient un “label de qualité, en référence directe à une qualité démocratique”3. Par conséquent, tous les partis politiques qui ont apparu se sont proclamés de centre; d'où “l'emboutéillage”4 idéologique et la peur pour l'extreme gauche. Le pluripartidisme qui caractérise les années post-1989 a été conçu comme la voie unique vers la démocratie. Le décret-loi numéro 8 de 31 décembre 1989 confirme cette relation de détemination entre le pluripartidimse et la démocratie, en favorisant l'émiettement politique. Cette floraison partisane est considérée normale après un régime totalitaire et ce n'est qu'elle qui a offert une base pour le développement politique ultérieur. Bien sur, un grand nombre de ces partis n'avaient pas une identité idéologique-doctinaire et un savoir-faire organisationnel.

Ce

qui

caractérise

l'émergence

du

pluripartidisme

c'est

“l'improvisation”5: les partis cherchent à importer des formes sans essence. Sorina Soare souligne ce mouvement d'adoptation des repères identitaires occidentaux et la “difficulté d'un fonctionnement similaire effectif”6. Elle arrive meme à poposer une solution à ce priblème: les partis de type patchwork qui doivent mouler les éléments partisans classiques sur la réalité sociale. Mais, les partis roumains de type patchwork représentent le coté négatif de la notion : le manque de cohérence entre les éléments classiques et la réalité. Cette instabilité partisane dans la forme et dans le fond est due premièrement à la modalité d'élection: la représentation proportionnelle qui dans les conditions d'une vie politique à cristallisation incomplète signifie une fragmentation politique. L'instalation d'un seuil électoral de 3% en 1992 à pour objectif la diminution du nombre des partis, la stabilité et la représentivité du système politique. Mais c'est seulement le premier objectif qui sera atteint. La loi 27 du 26 avril 1996 a comme but la limitation de cette floraison incontrolée par la redéfinition du parti. Pour se soumettre aux nouvelles résolutions les partis ont été obligé à trouver une solution: les “

2 Daniel Barbu, Republica absenta. Politica si societate in Romania postcomunista, Nemira, Bucuresti, 1999, p. 17 3 Sorina Soare, La construction du système partisan roumain entre sorties et entrées imprevues, dans Studia politica. Romanian political Science Review, Bucuresti, 2004, vol. IV, nr. 1 4 George Voicu, Pluripartidismul. O teorie a democratiei, Editura All, Bucuresti, 1989, p. 214 5 ibidem, p. 212 6 Sorina Soare, La vie partisane roumaine après 1989, p. 256

transitions collusives”7. Cette tendance de concentration – les partis ont été forcé par des facteurs endogènes à fusioner pour accéder au Pouvoir – conduira peu à peu vers la stabilsation du système

partisan. C'est

toujours à cause de cette fusion qu'on

constatera: 1) une diminution des distances idéologiques entre différents partis; 2) une collaboration régulière et régulisante8; 3) l'ostracisation de différents partis. Les élections de 2000 marquent la pénétration du PRM sur la scène politique et son ostracisation à cuse de l'extémisme affiché par celui-ci. L'apparition du PRM sur l'échiquier politique a contribué, indirectement, à la stabilisation du système politique grace à la solidarité négative anti-PRM. Mem si le PRM et son leader Corneliu Vadim Tudor sont considérés des ennemis publiques, ils ne sont pas exclus du jeu politique, car “ la contestation de l'image de Corneliu Vadim Tudor a créé la soupape d'évacuation tant nécessaire par la survivance du corp politique”9. Les partis politiques ont profité du PRM quand ils ont eu besoin de l'aide de celui-ci, de meme que PRM a profité des moments de tension entre différents partis pour déterminer l'électorat à le considére un parti-alternatif. D'autr part, le PRM fait ce que les autres partis ont refusé à faire: parler des conflits sociaux et protester contre le manque d'interet des autorités. Sorina Soare a raiosn en parlnt d'un consensus autour de l'isolement du PRM pour les élections de 2000, mais en ce qui concerne l'intégration dans l'Union Européenne le PRM se prononce lui-aussi pour cette adhésion. L'adhésion dans l'UE devient l'objet d'un consensus ainsi que en 2003 “ ce processus est soutenu par une large majorité de la population (80%) et par toutes les formations partisanes” 10. Objectif principal de la politique nationale, l'intégration dans les structures européenes devient un des “cataliseurs d'une maturation accélérée”11. L'année 2004 a signifié la fin des négotiations avec l'UE et la fin de la transition, représentant la moment d'inauguration d'un nouveau cycle politique, car: 1. on atteste la sorte des leaders qui ont eu un role centrale dans la 7 ibidem, p. 100 8 ibidem, p. 254 9 Florin Abraham, Romania de la comunism la capitalism. 1989-2004. Sistemul politic, Editura Tritonic, Bucuresti, 2006, p. 393 10 Ramona Coman, Européanisation et coopération paneuropéenne des partis politiques. Une perspective roumaine, Editura Universitatii din Bucuresti, Bucuresti, 2005, p. 70 11 Sorina Soare, La vie partisane roumaine après 1989, p. 43

3

période post-communiste (Ion Iliescu) et 2. une tendance de stabilisation par coagulation de la scène politique: l'apparition de deux grandes alliances : PNL-PD et PSD-PUR12. En ce qui concerne la stabilosation après 2004 – va-telle s'accélérer ou s'arreter – on peut dire seulement que les élections de 2004 ont dévoilé une tendance vers la bypartisanisme, mais elle n'a pas été très bien consolidé pour pouvoir passer à un système bypartisan. Cristian Preda a souligné dans Le système partisan et les familles politiques de la Roumanie postcommuniste13 le long procès d'instabilité ”dramatique”. Pendant les dernières 13 anées, dit-il, le système politique roumain a connu trois formules diférentes: 1. 1990 – le système “ un parti et demi” ( à la Bolondel): le FSN qui monopolise plus du tiers des votes; 2. 1992-1996 – le modèle bypartisan sans parti prédominant; 3. 2000 – le multipartisme avec parti prédominant. Et on peut ajouter ici la quatrième formule de 2004 mentionnée plus haut: 4. le système bypartisan avec parti prédominant. Par conséquent, on est d'accord que le sol politique roumain après le 1989 a connu beaucoup de mouvements techtoniques: un mélange hybride entre différentes formes de gouvernement a apporté des modifications au niveau de la composition des partis en essayant chaque fois d'atteindre le degré maximum de la stabilité. Néanmoins, quoique indirect, le PRM devient l'axe autour duquel se sont consolidés les partis roumains actuels: sa fonction de consolidation est due à la structure donnée de la competition électorale. On assiste meme aujourd'hui à une stabilisation progressive du système partisan roumain ( troisieme conclusion) due en grande partie aux facteurs 12 Florin Abraham, oeuvr. cit., p. 18 13 Cristian Preda, Le système partisan et les familles politiques de la Roumanie postcommuniste dans Jean-Michel de Waele (dir.), Partide politice in Europa Centrala si de Est, Editura Humanitas, Bucuresti, 2003, p. 275

exogènes qui ont dynamisé la cristallisation du sol politique: les pressions de la société civique, les mass-média, l'affiliation aux partis politiques européens, l'intégration dans les structures d'OTAN et d'UE. Pourtant, le système partisan roumain présente des caractéristiques qui nous permettent d'admettre que la stabilité tant souhaitée se laissera attendue14: a. l'émiettement partisan. Il y a meme aujourd'hui un grand nombre des partis politiques, mais on ressent une tendance de consolidation autour de principaux acteurs politiques; b. les partis présentent un manque d'adaptation aux échanges internes et internatinales. Ils conservent leur leaders et leur caractéristiques initiales; c. l'apparition du régime partitocratique; d. la transformatons des partis dans des entités de clientèle. D'autre part, les partis politiques agissent dans un sens conservatif, de sorte qu'on assiste à une autoréproduction du système partisan roumain: les changements ont lieu sur les anciennes structures des actuels acteurs politiques. Si en 2000 on pourrait dire que le clivage anticommunistes – néocommunistes a pris fin, à présent on peut surprendre l'apparition du clivage central qui a dominé la période post-1989 envisagé par la loi de la lustration: la mémoire collective veut punir maintenant les ennemis de l'ancien régime tandis qu' après la Révolution tous le monde a essayé “d'éffacer le passé par un seul mouvement historique”15. Par cet argument seulement on peut démontrer que le système partisan roumain doit encore venir à maturité, qu'il doit parvenir à attraper les carrences essencielles d'un système partisan efficace et qu'il doit mouler leurs programmes en fontion de la réalité sociale roumaine. C'est à partir de cette réalité qu'il faut construire un appareil théorique à l'aide duquel on analysera le sol politique roumain ( l'exemple des clivages de Stein Rokkan: on ne peut pas soutenir que tous les clivages occidentales 14 Alexandru Radu, Sisteme politice contemporane, Editura Cartea Universitara, Bucuresti, 2003, pp.182-183 15 Daniel Barbu, oeuvr. cit. p. 22

5

s'appliquent sur la société roumaine)

et proposera des solution pour résoudre le

décalage entre le profil occidental et le profil roumain (quatrième conclusion). En présentant tous ces aspects, nous avons voulu de renforcer encore une fois les conclusions émises par Sorina Soare en analysant de notre manière les informations que l'auteur nous a fournisé et en présentant en meme temps la situation du système partisan roumain après l'apparition du livre ici-mentionné. Il est vrai qu'à l'heure actuelle on retrouve, plus pregnant que jadis, le clivage anticommunistes – néocommunistes; que le parti alternatif est représenté par le meme PRM; qu'on essaie toujours d'aboutir à une stabilisation du système partisan et qu'on prend toujours comme modèles les partis politiques occidentales en oubliant que la réalité sociale roumaine est loin d'etre pareille. “Il sera peut-etre nécessaire qu'une ou deux générations évoluent sur la scène politique du pays pour que l'esprit de la démocratie occidentale s'installe au niveau du comportement quotidien et pour que les institutions se transforment de simples formes dimportation en des expressions de fond du système politique roumain”16, écrivait Cristian Bocancea en 1998, mais en revenant sur ces predictions est-ce qu'il serait suffisant seulement trois générations pour arriver aux standards politiques occidentaux?

16 Cristian Bocancea, La Roumanie du communisme au postcommunisme, L’Harmattan, Paris, 1998, p. 109

BIBLIOGRAPHIE: 1. ABRAHAM ,Florin , Romania de la comunism la capitalism. 1989-2004. Sistemul politic, Editura Tritonic, Bucuresti, 2006 2. BARBU, Daniel, Republica absenta. Politica si societate in Romania postcomunista, Nemira, Bucuresti, 1999 3. BOCANCEA, Cristian, La Roumanie du communisme au postcommunisme, L’Harmattan, Paris, 1998 4. CO MAN, Ramona, Européanisation et coopération paneuropéenne des partis politiques. Une perspective roumaine, Editura Universitatii din Bucuresti, Bucuresti, 2005 5. PREDA, Cristian, Le système partisan et les familles politiques de la Roumanie postcommuniste dans Jean-Michel de Waele (dir.), Partide politice in Europa Centrala si de Est, Editura Humanitas, Bucuresti, 2003 6. RADU, Alexandru, Sisteme politice contemporane, Editura Cartea Universitara, Bucuresti, 2003 7. SOARE, Sorina, La construction du système partisan roumain entre sorties et entrées imprevues, dans Studia politica. Romanian political Science Review, Bucuresti, 2004, vol. IV, nr. 1 8. SOARE, Sorina, La vie partisane roumaine après 1989 9. VOICU, George, Pluripartidismul. O teorie a democratiei, Editura All, Bucuresti, 1989

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