...la Suite Du Secret

“… la suite du secret”© Histoire inspirée du film « Bridge to Térabithia (Walt Disney Pictures / Walden Media)

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CHAPITRE 1 Fixés sur le pont construit par Jesse, sa jeune sœur May Belle et lui-même aperçoivent le royaume de T. Alors que la jeune fille prononce le nom de ce monde Jesse esquisse un sourire, une sorte d’hommage à Leslie, qui lui a permis de découvrir ce lieu fantastique. Et bien que le troll géant leur fasse signe de pénétrer en son sein, ils hésitent. Ils restent ébahis devant la beauté de celui-ci. Après en avoir pris plein la vue durant quelques minutes, ils décident finalement de franchir le pas et d’y aller. Mais cette entrée en ces lieux n’est-elle que pure imagination, ou bien est-elle réelle ? La petite fille ne se pose pas ce genre de questions, par contre son grand frère ne sait pas quoi en penser. Le monde virtuel qu’il s’était crée avec Leslie existe dans son imagination, mais pourrait-il vraiment exister dans la réalité ? Il n’ose y croire. Et malgré la beauté des lieux, dans un éclair de lucidité, il tend son bras gauche, approche de celui-ci le droit, et tout en fermant les yeux, se pince. Et là, en les ré-ouvrant, Jesse se voit confirmer qu’il se trouve bel et bien à T, qui d’un monde crée de toute pièce dans son esprit, devient un monde tout ce qu’il y a de plus réel. Pourtant, il est difficile d’imaginer qu’un tel paysage puisse réellement exister quelque part, et ce quelque soit le monde. En effet, des montagnes aux sommets enneigés encerclent pour ainsi dire une magnifique plaine, faite d’une verdure flamboyante, qui voit une petite rivière la traverser de part en part, apportant ainsi à ses habitants tout ce dont ils ont besoin pour vivre paisiblement. Seulement ce n’est pas tout, des bois vigoureux comme il n’en existe plus assez sur Terre côtoient des vergés assaillis d’arbres fruitiers, qui regorgent tous de leur luxuriante production, des poissons par centaines, voir par milliers, qui barbotent dans l’eau tiède de la rivière, plus claire, plus bleue que tout, un soleil étincelant, le tout surplombé par un gigantesque château, digne des plus beaux contes de fées. Il domine l’ensemble de la vallée, tel une forteresse imprenable. Ces lieux sont tellement extraordinaires que nos deux jeunes amis, ébahis de mille feux, n’en reviennent toujours pas. Comment est-il possible qu’ils puissent découvrir tout cela en ayant seulement franchi ce pont, toutefois assez mystérieux, construit de la plus rustique des manières par un enfant ? Comment un tel monde peut-il vraiment exister ? Suite à cette vision féérique, Jesse se remémore quelques unes des aventures vécues avec Leslie avant que celle-ci ne disparaisse tragiquement. Il se souvient notamment quand il fut sauvé par le troll géant après s’être vu projeté hors de l’arbre dans lequel il se trouvait, suite à l’attaque des soldats du sombre seigneur. Il se souvient aussi de l’arrivée

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des gardes de la province du sommet des hêtres, qui étaient venus les aider à combattre les Ogu belliqueux qui leurs cherchaient des ennuis. Ce sont d’ailleurs ces souvenirs qui l’aident en fin de compte à réellement prendre conscience de l’existence de ce monde, car sans ses habitants il ne serait probablement plus là pour le découvrir. Accueillis dès leur arrivée par le magicien du royaume, ils commencent par apprendre qu’ils ne doivent pas cette découverte au pont qu’ils viennent de franchir, mais bien à leur foi, qui leur a permit de les y transporter. Celle-ci était, en effet, suffisamment grande pour leur offrir la chance d’effectuer ce voyage à travers les deux mondes. Il s’agit d’ailleurs là, du seul moyen de franchir le rideau magique qui sépare le monde ordinaire du monde magique. La foi. Et pour pouvoir avoir foi en un tel royaume, qui semble pourtant sorti d’un conte de fée, deux choses sont nécessaires. Une imagination fertile mais contrôlée, ainsi qu’une certaine ouverture, largesse d’esprit. Ce dont disposent incontestablement les deux enfants. Conduits au château royal par leur hôte, ils vont y rencontrer la reine de T. Tout en se rapprochant du but, les deux jeunes découvrent plus en profondeur cette contrée, toute aussi magique que magnifique. Ils y découvrent des rues flamboyantes de propreté dans lesquelles il serait presque possible de manger par terre, des maisons qui affichent des devantures plus propres que propres, preuve qu’il n’existe pas de pollution, mais aussi des habitants soigneux envers leur environnement, qui prennent soin de tout ce dont il est possible de s’occuper. Leurs habitudes vestimentaires semblent être à l’opposé de celles qui sévissent dans notre monde. Tous sont habillés différemment, ils ne semblent pas suivre la moindre mode, ce qui ne leur pose pas le moindre souci. Ils paraissent heureux, tranquilles. A les voir il est impossible d’imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’ils puissent connaitre des problèmes, tout aussi minuscules soient-ils. Même un détecteur de mensonges ne serait pas capable de repérer la moindre variation de stress qui pourrait les habiter, car ils ne sont pas stressés, énervés, ni même préoccupés par quoi que ce soit. Ils sont tout simplement habités par une joie de vivre rayonnante. L’hospitalité fait aussi partie de leurs qualités. La preuve en est que sans même connaitre leurs deux visiteurs, aucun des t ne les croiserait sans leur dire un petit mot, comme “Bonjour”, ou encore, “Bienvenue”. Restés sans voix face à un tel accueil, une telle gentillesse et une telle sérénité, May Belle et son frère, toujours guidés par le magicien, continuent leur chemin et font rapidement face à un montre d’architecture, à un joyaux de lumière qui illumine et domine l’ensemble du royaume, à une pur merveille, en deux mots, au château royal. Se dresse devant eux la fierté de tout un peuple. Et bien que seuls les habitants puissent normalement y pénétrer, les deux visiteurs vont tout de même se voir offrir cette chance unique.

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Et justement, ils ne vont pas tarder à réaliser la fleur qui leur est faite. A peine ontils passé le pont qui mène droit à l’entrée du château que leurs yeux se mettent à pétiller comme jamais. Tout en pénétrant dans le grand hall, ils ne peuvent s’empêcher de regarder partout autour d’eux, à gauche, à droite, en haut. Des dorures qui ornent chaque coins de mur aux gigantesques fresques qui à elles seules sont capable d’entrainer un torticolis tellement elles sont resplendissantes de beauté et difficiles à quitter des yeux, en passant par de majestueux lustres, transparents tels du cristal, qui donnent le sentiment de tomber du plafond du fait de leur taille imposante, par de grandes baies vitrées qui offrent aux rayons du soleil d’illuminer l’ensemble de la pièce, Jesse et May Belle n’en reviennent pas. Ils sont ébahis par tant de beauté et bien qu’il s’agisse d’un monde magique et fantastique, jamais ils ne se seraient attendus à voir autant de choses si magnifiques. Une fois sortis du hall, c’est l’arrivée dans l’antichambre de la salle du trône. Contrairement à ce qu’ils ont pu voir précédemment, cette pièce est plutôt petite, assez sombre et sobrement décorée. S’y trouve le blason du royaume, ainsi que quelques portraits d’anciens rois et reines. Il n’en manque qu’un seul, celui de l’actuelle souveraine. Cependant, le plus imposant dans ce vestibule n’est autre que la grande porte en marbre, incrustée de diamants pour la renforcer, dont la largeur est équivalente à celle de la salle, à savoir deux ou trois bons mètres. Scotché devant elle, Jesse hésite. Il est pensif, envahi par une soudaine tristesse, sans doute due à l’absence de Leslie. Cela alors qu’il va enfin rencontrer la reine de T. N’empêche qu’il ne peut s’empêcher de repenser à sa jeune amie, qui lui a fait découvrir et connaitre ce monde et qui les avait tous deux désigné comme le roi et la reine de celui-ci. Il se trouve encore sur le point de faire demi-tour, ne se sentant pas la force de rester plus longtemps seul en ces lieux. Heureusement, poussé par sa sœur cadette, qui elle n’attend qu’une seule chose, en découvrir encore plus, le jeune garçon abdique. Leslie n’est pas là, plus là, mais il est certain qu’elle aurait voulu que son ami puisse vivre cette découverte jusqu’au bout. La grande et majestueuse porte peut désormais s’ouvrir, libérant ainsi le chemin menant à LA salle. Longue d’une vingtaine de mètres, elle est idéale pour recevoir du monde lors de cérémonies, mais aussi le peuple t pour les doléances, qui doivent malgré tout être assez peu nombreuses au vu de la vie dans le royaume. Ses murs sont tous de la même couleur, blanche. Au fond la pièce se trouvent les deux trônes, surélevés de quelques centimètres par un petit podium. Ils sont tous les deux identiques, ne faisant ainsi aucune différence entre le roi et la reine. Juste au dessus d’eux, centré par rapport à la salle, le blason du royaume est une nouvelle fois visible. Il est à remarquer que par un ingénieux système, lorsque les rayons du soleil éclaboussent de luminosité les murs, ce même blason

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s’enorgueilli. Il apparait alors en trois dimensions, laissant penser à quiconque se trouvant présent qu’il flotte dans l’air, comme par magie. C’est alors que la reine fait son entrée, vêtue d’une petite robe beige, le visage caché par un petit éventail qu’elle tient dans sa main droite. Elle se place debout devant l’un des trônes, avant de s’y assoir, le second restant vide. Impressionnés, les deux enfants ne savent pas de quelle manière réagir. Malgré tout, May Belle s’avance, naturelle. L’insouciance due à son jeune âge fait qu’elle ne se préoccupe guère de sa façon d’être face à la souveraine. Par contre, son frère, plus âgé, se trouve gêné et ne sait pas s’il doit la suivre ou non. Puis, il décide finalement de s’y engager à son tour, marchant sur les pas de sa cadette. Il progresse lentement, en direction de la reine, tête baissée, mine fermée, pour aller s’arrêter au coté de celle-ci. A le voir se présenter face à sa majesté, il donne plus l’impression d’un prisonnier venu demander la grâce, que d’un visiteur invité au château. Il n’y a alors plus un bruit. Et, petit à petit, sans aucune raison particulière, l’atmosphère devient de plus en plus pesante. Personne, que ce soit la souveraine ou ses deux invités, ne sait vraiment quoi faire. Jesse reste immobile, la tête toujours baissée le regard fixé au sol. May Belle, debout, fixe le siège royal ainsi que son altesse, qui elle reste assise, pensive, jusqu’au moment où elle décide de poser son éventail. May Belle se met de suite à sourire, alors que dans le même temps il lui est fait signe de ne pas dire un mot. C’est à ce moment là que la reine se lève. Immédiatement, toujours en regardant la petite fille, elle va se placer entre elle et son frère. Elle s’immobilise quelques instants, avant d’aller se poster juste devant le jeune garçon, qui reste sans bouger, les yeux fixant encore et toujours le sol marbré. Depuis l’entrée de la souveraine dans la salle, il n’a pas encore osé soutenir son regard. Là encore, il préfère admirer ses pieds, ou plutôt ses chaussures. C’est alors que se rompt le silence. La maitresse des lieux prend la parole, sachant qu’elle n’a pas encore dit le moindre mot depuis son arrivée. « Un garçon capable de combattre des Ogu et des trolls géants pourrait avoir peur de regarder en face sa reine ? ». Sur le moment cette voix de jeune fille ne fait pas réagir Jesse plus que ça. Et ce jusqu’à ce qu’il ne relève la tête, regardant enfin son interlocutrice. Il n’en revient pas. Face à lui se trouve Leslie, que tous, y compris lui, croyaient être morte. Ne réfléchissant pas même une seconde, elle fond immédiatement sur lui afin de l’enlacer. Sous le choc de cette nouvelle, la seule réaction qu’eut le jeune garçon a été de la serrer également dans ses bras, tout en ne réagissant toujours pas outre mesure. Quand à May Belle, elle aussi est heureuse, cependant, à la différence de son frère, elle ne semble pas plus bouleversée que ça. Alors que ce dernier ne bouge toujours pas, elle, par contre, échange quelques mots avec Leslie. Puis, après quelques longs instants sans nouvelles, Jesse est de nouveau mentalement de retour. Ne sachant pas encore ce qui s’est passé pour que

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son amie se retrouve là, en tant que reine de T, il va enfin pouvoir essayer de savourer quelque peu ce moment auquel il n’osait certainement pas rêver. C’est là un poids de taille qui vient de s’effacer de son cœur ainsi que de son esprit. Cette épreuve qui l’avait tant marqué peut enfin se terminer, qui plus est de la meilleure des façons. Une fois cette période de joie intense passée, les premières questions commencent à se bousculer dans l’esprit de Jesse, qui aimerait bien savoir comment est-il est possible que Leslie soit face à lui, vivante. Ne se faisant pas prier, l’adolescente commence le récit de son histoire. En ce samedi matin alors que Jesse se trouvait en ville pour visiter des musées, accompagné par sa professeure de musique, Leslie, n’étant pas au courant, se rendit chez lui afin d’aller le chercher. Ne l’y trouvant pas, elle décida de se rendre à leur cabane, pensant qu’il y serait certainement. Mais une fois arrivée là bas, toujours rien, toujours pas de Jesse à l’horizon. Qu’à cela ne tienne, se retrouvant seule pour le moment et s’imaginant qu’il n’allait pas tarder à revenir, elle avait le choix entre deux alternatives. La première étant de rentrer chez elle et de rester enfermée jusqu’à son retour et la seconde étant de s’amuser toute seule dans leur monde secret, en pleine nature. Son choix fut vite fait. Il ne lui semblait pas concevable d’aller se cloitrer entre quatre murs alors qu’il faisait si beau dehors. Elle est donc restée à la cabane, lui cherchant de nouveaux aménagements possibles, afin de la rendre encore plus pratique. Ensuite, elle s’est mise à s’imaginer de nouvelles aventures qu’elle pourrait vivre avec son ami au sein du monde de T, qu’elle considérait encore comme n’étant qu’un monde imaginaire. Mais voyant le temps passer et se sentant de plus en plus seule, l’ennui la rattrapa inexorablement. Sur le chemin du retour, ne sachant plus quoi faire elle était sur le point de rentrer chez elle. Puis, arrivée face à la corde qui leur permettait de traverser le petit ruisseau, elle s’est souvenue de la première fois qu’ils s’y sont amusés. Se remémorant alors la beauté du ciel quand, lorsqu’en se balançant leur tête se retrouvait en arrière afin d’admirer le bleu de l’univers, elle voulu revivre cette sensation qui lui donnait tant l’impression de planer dans les airs. Mais malheureusement pour elle, après seulement quelques va et viens, la corde a cédé. Elle était vieille et usée et n’a pas pu résister au traitement auquel elle était soumise. La jeune fille s’est alors trouvée projetée de tout son poids, contre le tronc d’arbre depuis lequel les deux adolescents s’élançaient pour effectuer leur traversée magique. Cela aurait simplement pu en rester là et n’être qu’une simple chute, si ce n’est que le sort en avait voulu autrement. En effet, étant de dos, elle ne pouvait rien faire pour se rattraper ou pour amortir son plongeon. Si bien que c’est sa tête qui a heurté la première le tronc. C’est ce choc qui est à l’origine de tout. C’est lui qui l’a sonné pendant quelques secondes. Tout aurait encore pu s’arrêter là. Or, par un malheureux concours de circonstances, il se trouve qu’au cours de la

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nuit passée, des trombes d’eau sont tombées sur la région, faisant ainsi gonfler le ruisseau, qui a fini par se transformer en un véritable torrent. Se retrouvant donc incapable de réagir car sonnée alors qu’elle était emportée par l’eau, il n’en fallait pas plus à la jeune fille pour se noyer. Sauf qu’elle n’était pas seule. Elle ne le savait pas encore, mais le troll géant qui avait déjà sauvé Jesse, l’observait, caché. Voyant ce qui se passait, il n’a pas hésité à la repêcher, lui sauvant ainsi la vie. C’est de cette manière qu’elle s’est finalement retrouvée reine de T. Mais bien entendu, pour le commun des mortels, elle ne peut qu’être morte. La corde arrachée, les traces de sang laissées sur le tronc au niveau de l’impact avec sa tête, le torrent en crue, personne ne serait assez fou, ou peut-être assez ouvert d’esprit, au point de s’imaginer qu’un troll géant ait pu la sauver. C’est ce qui expliquait la présence de la police chez ses parents peu de temps avant que Jesse n’apprenne cette terrible nouvelle. Elle se trouvait présente afin des les informer en temps réel des avancées des recherches entreprises dans le but de retrouver son corps, qui à ce moment là n’avaient encore rien donné. Les évènements racontés, la tension retombant, les trois amis vont enfin pouvoir savourer leurs retrouvailles. Enfin presque, car avant tout, quelques explications s’imposent. C’est le magicien qui s’y colle. Il commence par leur apprendre, ou plutôt par leur confirmer une chose dont ils se doutaient déjà, à savoir qu’en réalité T n’est pas un monde imaginaire, mais tout ce qu’il y a de plus réel. Cela signifie que sans même le savoir, lorsqu’ils s’imaginaient ce royaume lors de leurs aventures dans la forêt, ils s’y trouvaient déjà transporté. Tout ce qu’ils pouvaient vivre était donc bel et bien réel. De manière inconsciente ils partageaient leur vie entre deux univers. Il leur suffisait de traverser le ruisseau pour en changer. Dans un sens ils entraient dans le monde fantastique et magique de T et dans l’autre c’était dans le monde banal et tout aussi fantastique de la Terre. A cette période, n’ayant pas encore conscience de ce qu’ils vivaient, ils ne pouvaient pas voir le château, ni même les soldats du sombre seigneur, sous leur forme magique. Seule s’offrait à eux leur enveloppe terrestre. Il en était ainsi parce que leur conscience ne laissait pas leur inconscient prendre le dessus, ce qui n’était plus le cas lorsque Leslie fut secourue, ni même, quand suite à la disparition de celle-ci, Jesse emmena sa petite sœur à la découverte de cette nouvelle civilisation. Tous deux pensaient alors faire fonctionner leur imagination, alors qu’il s’agissait en fait de leur inconscient qui s’exprimait pleinement, ce qui leur a permis de pénétrer à T et d’y retrouver Leslie. Cette annonce faite, le magicien peut passer à la suite. Il s’agit maintenant de consacrer May Belle princesse du royaume, selon la volonté de son frère et de son amie. Une telle chose est possible car ici la loi est très souple. Elle stipule clairement que pour être couronnés, un roi et une reine peuvent ne pas être mariés, ni même être majeurs, ce

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qui est le cas des deux adolescents, expliquant ainsi le fait qu’ils puissent occuper ces rôles. De plus, ils ont la possibilité de nommer les princes et princesses à leur guise, ce qu’ils n’hésitent pas à faire avec la petite fille. La cérémonie terminée, sans fioriture, ni banquet ou toute autre chose sans véritable intérêt, les nouveaux souverains disposent donc, de tous les pouvoirs au sein de leur royaume, afin de faire perdurer ce havre de paix que personne ne souhaite voir disparaître. Le problème, et ils ne vont pas tarder à le découvrir, c’est que ce lieu extraordinaire est menacé et pourrait bien disparaitre à jamais si rien n’était fait dans un avenir proche.

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CHAPITRE 2 Pendant ce temps là chez le frère et la sœur, bien qu’elle ne soit pas encore à son paroxysme, au fil des minutes l’inquiétude grandie, sans cesse. Leurs parents, ainsi que leurs autres sœurs savent à quel point la disparition de Leslie a marqué les esprits. Notamment celui de Jesse, pour qui il s’agit là d’un évènement très difficile à accepter. De fait, ils redoutent qu’il ne lui faille beaucoup de temps pour qu’il puisse en faire le deuil et pour totalement s’en remettre. Ajouter à cela les heures qui passent les unes après les autres, la nuit qui commence à tomber et le fait que leur fils ait emmené sa petite sœur sur les lieux de l’accident, il n’en fallait vraiment pas plus pour que toute la famille s’imagine toutes sortes de choses. Sur ce, ne sachant quoi faire d’autre, leurs deux parents partent à leur recherche, dans l’espoir qu’ils n’aient pas fait de bêtise. Restent donc à la maison leurs deux filles ainées, qui gardent la petite dernière, allongée dans son berceau et qui ne se doute même pas de ce qui se passe chez les grandes personnes. En ce qui concerne les recherches, fort logiquement, le premier lieu où les parents se rendent n’est autre la forêt. Mais le problème qui se pose à eux est qu’il s’agit d’un espace assez vaste, qui ne manquera pas de sérieusement leur compliquer la tâche, d’autant que la nuit ne va pas la leur faciliter non plus. Et ce ne sont pas les deux torches électriques dont ils sont armés qui vont y changer grand-chose, car même avec elles ils ne pourront en aucun cas voir à plus de quelques mètres. Malgré tout, une fois arrivés au niveau du pont construit de ses propres mains par leur fils, et n’ayant toujours pas la moindre nouvelle ni de sa sœur, ni de lui-même, ils décident de le traverser. Cela fait, leurs recherches peuvent enfin commencer pour de bon. Leur principale inquiétude serait vraiment qu’ils leur soient arrivés quelque chose, car ils savent bien que dans ce cas ils n’auraient que très peu de chances de les retrouver rapidement et en bonne santé. C’est pourquoi ils espèrent de tout cœur qu’il ne s’agisse que d’un simple retard dû au fait qu’ils aient pu s’attarder quelque part, pensant à leur amie disparue. Les recherchent durent, les espoirs s’amenuisent, et la peur grandie. La nuit est tombée et les piles sont presque à plat quand ils tombent soudain sur une cabane. Ils ne le savent pas mais s’en doutent. Il s’agit de celle de leur fils et de Leslie. Alors que la voix commençait à leur faire faux bond à l’un comme à l’autre, à force de crier, cette découverte leur offre un second souffle. Bravant leurs cordes vocales qui sont à bout, leurs appels se font de nouveau entendre partout dans la forêt. Peut-être qu’un des deux jeunes les entendra, peut-être même qu’il y répondra. On ne sait jamais. Sauf que malheureusement

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pour les parents, leurs espoirs restent vains, ils n’ont aucune réponse, seuls les arbres et les animaux étant en mesure d’entendre ces cris de détresse, entrainant de fait une totale incertitude sur ce qui a pu arriver. C’est alors que la mère commence à véritablement paniquer. Elle s’écroule sur ses genoux, les mains sur les yeux, grelottante non pas de froid mais de peur. Ses nerfs sont prêts à lâcher, les premières larmes entament leur course folle sur ses joues rougies par les émotions, avec pour but de passer la ligne d’arrivée la première, déversant ainsi un peu de sa personne en ces lieux, sur ce sol déjà foulé par ces enfants. Voyant sa femme dans cet état, Jack essaye de la soutenir, moralement. Il essaye de la rassurer, lui disant que tout va bien se passer, que si ça se trouve Jesse et sa sœur seront probablement revenus lorsqu’ils rentreront eux même à la maison. Mais rien n’y fait. Il faut dire que même en y mettant toute la meilleure volonté du monde, cela n’y changerait rien. Il ne parviendrait même pas à convaincre un enfant de trois ans, un soir de Noel, de l’existence du père Noel. Il est lui même tellement touché, que ses propos qui se veulent rassurants auraient plutôt tendance à avoir l’effet inverse de celui escompté. Car bien qu’en général il affiche un air assez sévère, actuellement il n’en mène pas bien large. Il ne le montre pas, mais il est au moins aussi paniqué que sa femme, ce qui fait qu’il ne soit pas en mesure de lui apporter efficacement son soutient. Mais malgré tout, ne voulant pas laisser tomber leurs deux enfants, ils continuent leurs recherches. La nuit est maintenant tombée. La lune jouant à cache avec les nuages, cela rend difficile l’orientation entre ces centaines d’arbres, d’autant plus qu’ils semblent tous être identiques. Après quelques longues minutes supplémentaires, ils se rendent à l’évidence. Ils n’ont aucune chance, à moins d’un miracle, de pouvoir les retrouver dans la forêt en pleine nuit. Le dernier espoir réside désormais chez les parents de Leslie. Car peut-être que Jesse et May Belle se trouvent tout simplement chez eux. Ils n’y avaient pas pensé avant, mais il est tout à fait possible qu’ils aient voulu parler un peu de Leslie, voir aider ses parents à préparer leur proche déménagement. Il s’agit d’ailleurs d’une chose qui importe peu à leurs parents, le principal étant pour eux que leur fils et leur fille y soient. Parce que s’ils devaient ne pas s’y trouver, il ne resterait plus qu’une seule chose à faire, appeler la police, afin de les informer de cette double disparition. Prenant leurs jambes à leur cou, donnant ainsi l’impression que leur vie dépend de la vitesse de leur course, comme s’ils étaient poursuivis par on ne sait quelle créature, ils rebroussent chemin. Leur destination n’est autre que la maison de leurs voisins qui, ils l’espèrent, pourront leur annoncer la bonne nouvelle qui les soulageraient immédiatement. Ca y est, ils y sont. La porte, fermée, est l’unique obstacle qui les sépare, soit du soulagement, soit de la détresse la plus totale. Ils frappent. Les lieux semblent déserts. C’est

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mauvais signe. Il n’y a pas un bruit dans la maison. Ils frappent une seconde fois, avec insistance. Ils crient même de leur ouvrir la porte, arguant qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort. Toujours pas le moindre signe de vie à l’intérieur. Abattus, ils font demi-tour, regagnant leur domicile. Quand soudain, une lumière fait son apparition, à l’étage. Etant de dos, ils ne peuvent l’apercevoir. Ce n’est que lorsque la fenêtre s’ouvre et qu’une voix leur demande “qui est là ?”, qu’une once d’espoir refait surface. Mais ils sont tellement à bout, qu’il leur faut s’y reprendre à deux fois avant de faire comprendre à leurs voisins que ce sont eux. Aussitôt, Judy, la mère de Leslie, descend afin de les faire entrer. Les deux familles ne se connaissent pas depuis longtemps, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’une urgence, de quelque chose de grave. La lumière de l’entrée s’allume, quelqu’un insert la clé dans la serrure. Elle tourne, jusqu’à ce que le « clap » signifiant qu’elle est désormais ouverte se fasse entendre. Ensuite c’est à la porte de faire le grand écart. Elle le fait lentement, très lentement, conservant la chaine de sécurité, offrant ainsi la possibilité de s’assurer que les visiteurs sont bien qui ils prétendent être. Cette vérification faite, tout va aller beaucoup plus vite. Car à peine est-elle ouverte que les parents des deux disparus sonnent la charge. Tels des taureaux excités par le matador, ils pénètrent dans l’arène, posant la seule question qui les intéresse pour le moment, mettant leur vie en jeu. Et tel le cruel matador, Judy leur procure le coup de grâce, le coup fatal. Elle leur annonce que ni elle ni son mari ne savent où peuvent bien se trouvent les deux amis de Leslie. C’est alors un coup de poignard en plein cœur qu’ils viennent de se voir asséner. La descente aux enfers vient officiellement de débuter. C’est pour eux la fin d’une vie qui était déjà assez compliquée, et le début d’une autre, qui en plus d’être compliquée s’annonce horrible. Ce matin la famille comptait sept membres, ce soir ils ne sont plus que cinq. Le pire, c’est qu’ils ne savent pas, que personne ne sait, combien de temps cela durera. Il ne leur reste maintenant plus qu’une seule chose à faire. Appeler la police. Elle seule pourra mettre en œuvre les moyens nécessaires pour la recherche des deux enfants. Une fois cet appel passé, ils n’ont plus qu’à rentrer chez eux. Ils sont accompagnés par les parents de Leslie, qui ne se voyaient pas laisser seuls leurs voisins désemparés, d’autant plus qu’ayant perdu leur fille unique il y près peu de temps de cela, ils savent tout fait ce qu’ils peuvent ressentir. C’est là une épreuve très difficile qui commence. Une épreuve qui nécessitera d’être fort, de puiser dans ses ressources pour pouvoir en sortir vainqueur. Une dizaine de minutes plus tard la police les rejoints. Il y a là deux voitures de patrouille, ce qui fait un total de quatre agents. L’enquête peut des lors commencer. Pour débuter, ce sont les questions habituelles qui sont posées. Les enquêteurs prennent des notes, écoutent les réponses qui leurs sont données et les analysent. Mais rapidement, la

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piste qui selon eux doit être privilégiée est celle de la fugue. La thèse de l’enlèvement ne leur semble pas plausible. Ils ont d’ailleurs une vision assez simple des choses. Ils estiment que le traumatisme subit par le jeune garçon suite au décès accidentel de son amie aurait été tel, que pour pouvoir s’en remettre il soit obligé de faire le vide dans sa tête, ce qui l’aurait conduit à faire cette fugue. Mais subsiste tout de même un bémol. Ils ne parviennent pas à s’expliquer la raison pour laquelle il aurait entrainé avec lui sa petite sœur, qui bien que marquée par les récents évènements, n’avait pas de raison particulière de le suivre. Mais dans tout ça, ce qui indispose le plus les parents, c’est la facilité avec laquelle cette piste est avancée, alors qu’aucun indice, qui pourrait la privilégier ou non, n’a été retrouvé. Car malgré la nuit tombée, les premières recherches sont actuellement menées. Et d’après les premières constatations, les traces des deux disparus s’arrêteraient net, au pont. Pouvant ainsi laisser présager le pire, car le corps de Leslie n’ayant toujours pas été retrouvé, si ses amis s’étaient, pour une raison ou pour une autre, eux aussi retrouvés à l’eau, la piste ne pourraient s’arrêter qu’à cet endroit précis. Et bien que les policiers continuent d’avancer la piste de la fugue, leurs parents ne peuvent s’empêcher de faire un lien tragique entre le torrent en crue et ces traces qui ne vont pas au-delàs du pont qui l’enjambe. Le lendemain matin, à l’école des deux jeunes, c’est le choc. Ils n’y ont pas que des amis, mais leur disparition est le sujet de discussion principal. Après Leslie, c’est à leur tour de ne plus être présents. Une différence persiste tout de même. Alors que le décès de cette dernière ne fait plus aucun doute, en ce qui concerne les deux nouveaux disparus, bien que personne n’ose imaginer qu’ils puissent à leur tour ne plus faire parti de ce monde, les rumeurs vont bon train. En particulier en ce qui concerne la forêt, qui était le lieu d’amusement favori des trois enfants et surtout des deux plus âgés. Pour certains de leurs camarades, elle serait tout simplement maudite, et quiconque s’y rendrait serait voué à disparaitre peu de temps après, sans que personne n’en connaisse les véritables raisons. Pour d’autres, elle serait tout simplement interdite aux enfants ou peut-être même hantée. Et pour finir, pour les plus âgés, ceux pour qui tout ce qui n’est pas réel n’existe obligatoirement pas, la seule explication qu’il puisse y avoir, c’est un manque de chance flagrant. Celui-ci aurait donc touché Leslie, puis ensuite Jesse et May Belle. Retour à T. Occupés par leur nouveau royaume, les trois jeunes souverains n’ont que faire de ce qui peut bien se passer chez eux. Personne ne sait s’ils sont encore en vie, mais ça ne les touche pas plus que ça. Ils sont, d’ailleurs, à des années lumière de s’imaginer que leurs parents sont morts d’inquiétude du fait de leur disparition ou encore que la police est à leur recherche. Et pour ce qui est de leur école, jamais ils ne pourraient imaginer que même sans y être, qu’on ne puisse parler que de ce qui leur arrive. De plus,

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s’ils devaient apprendre que leur forêt est désormais considérée comme un lieu à éviter à tout prix, dans l’esprit d’un grand nombre de leurs camarades de peur de disparaître eux aussi, cela les feraient sans doute bien rigoler. Et pendant ce temps là, que de rester à ne rien faire, les trois amis décident d’aller découvrir un peu plus en profondeur leur royaume. Ils vont ainsi pouvoir faire plus ample connaissance avec ces lieux faits de montagnes et de lacs, tous plus beaux et plus grands les uns que les autres. Mais aussi avec la faune et la flore qui habitent cette région, et qui sont certainement bien différentes de celles qu’ils connaissent dans leur vie de tous les jours. Bien sur, ils ne peuvent pas y aller seuls. En tant que souverains ils se doivent d’être accompagnés par une garde rapprochée, qui a pour mission d’assurer leur sécurité en toute circonstance. Celle-ci se trouve être confiée aux gardes t. Ces petits êtres pas plus gros qu’une libellule, mais coriaces et entrainé comme il est difficile d’imaginer. Comme prévu, cette balade tient ses promesses. Elle recèle de choses nouvelles, inconnues par les trois enfants. Notamment d’espèces végétales et animales, comme par exemple, pour n’en citer qu’une, le rouge-vert. C’est un oiseau qui voit son pelage changer de couleur selon la température. Rouge, il fait trop chaud, vert c’est l’idéal et bleu il fait trop froid, très utile pour juger des changements thermiques. Il pourrait presque s’apparenter à un thermomètre vivant. Ils y découvrent aussi de nouveaux métiers comme celui de responsable de la magie, dont le but est de veiller à ce qu’elle soit bien utilisée, à bon escient. Car un trop plein de magie pourrait entrainer un déséquilibre entre la magie noire, prônée par le sombre seigneur, et la magie blanche, de mise à T. Ce serait équivalent à un changement climatique sur Terre. Cela toucherait l’ensemble du monde magique, et ses habitants auraient vraiment de quoi s’inquiéter en ce qui concerne leur avenir ainsi que celui de leurs enfants, l’équilibre naturel dans lequel ils vivent risquant dans ce cas de subir des modifications très importantes. Après environ trois heures, la visite découverte est terminée. Celle-ci ne s’arrête pourtant pas là, car une fois rentrés au château royal, le magicien du royaume va se charger de leur résumer brièvement l’histoire de T, avant ensuite de leur expliquer la raison pour laquelle ce monde est menacé. Ils auront ainsi la réponse à une question qu’ils se posent surement, à savoir ce qui explique leur présence ici, mais aussi et surtout pourquoi est-ce que ce sont eux qui ont été désigné comme étant les seuls dirigeants du royaume et par définition comme étant les seuls en mesure de le sauver d’un destin tragique. Tout d’abord, sur le plan historique, quelques éléments marquants sont à connaitre. A commencer par le fait que le royaume de T ait toujours été indépendant, contrairement à d’autres qui cohabitent avec lui en ce monde. De plus, Il a toujours été dirigé par la même famille et cela pendant plus de mille ans. Famille qui a toujours su être à l’écoute de la population, ou encore l’aider et la protéger, selon les périodes et les besoins,

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ce qui lui a permit de devenir le plus prospère et le plus tranquille de tous. Mais tout a commencé à changer dès lors qu’un personnage sombre et mystérieux est arrivé au pouvoir dans un pays voisin. Les choses se sont corsées dès le moment où il a fait connaitre ses ambitions. Sans doute suite à un manque, il a annoncé vouloir ne voir subsister qu’un seul royaume, le sien. Pour y parvenir il avait deux solutions. La première, la plus simple et la plus rapide, parvenir à des accords débouchant sur le rapprochement des différents pays et royaumes, qui le souhaitent, avec le sien. La deuxième, elle aussi assez simple, mais potentiellement plus longue, qui concerne tous ceux qui refusent de négocier ou ceux dont les exigences seraient trop importantes. Cette solution c’est la guerre. Et le fait est qu’à chaque fois qu’une guerre a éclaté, il en est sorti vainqueur, finissant ainsi par dominer la totalité du monde magique, à l’exception de T. Car le développement plus rapide et plus poussé du royaume lui a permit de ne pas être la victime de la folie de ce seigneur, justement nommé le Sombre Seigneur. Mais depuis peu, à force de conquêtes, son armée est devenue puissante. Assez puissante en tout cas, pour tenter de s’offrir la cerise sur le gâteau, T. Maintenant qu’ils ont appris ces quelques lignes sur l’histoire locale, le magicien peut leur expliquer ce qu’ils devront faire pour sauver leur royaume magique des mains du Sombre Seigneur. C’est à la fois très simple, mais aussi compliqué, à comprendre. Pour parvenir à leur but ils devront le vaincre, l’amener à reconnaitre sa défaite. Mais pour que cette reconnaissance soit suffisante, il faut absolument que cela soit fait dans le cadre de la défense du royaume. Ce qui veut dire que c’est le Sombre Seigneur qui doit attaquer T et se faire battre suite à une bataille engagée dans ce sens. Les enfants eux ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas l’attaquer, afin d’épargner au royaume des combats qui risquent d’avoir lieu sur ses terres. D’autant plus qu’à l’heure actuelle, selon eux, l’effet de surprise pourrait peut-être être suffisant pour vaincre leur ennemi. Une autre explication s’impose alors. Le sage magicien leur annonce que jamais son royaume n’a fait la guerre à qui que se soit, mis à part pour se défendre. Les t sont un peuple pacifique, à tel point que jamais ils ne seraient en mesure de déclencher une guerre dite préventive, quelles qu’en seraient les conséquences pour leur avenir. May Belle n’a pas tout compris de ce qui vient d’être dit, contrairement à Leslie et son frère, qui eux ont fait un rapprochement certain avec un conflit débuté au début de ce XXI siècle. Ainsi, pour mener à bien leur future mission, ils devront donc attendre, sans rien faire, que leur ennemi se décide à les attaquer. Cette attente pourrait ne durer que quelques heures, tout comme elle pourrait aussi bien s’étendre sur plusieurs semaines. Ils devront aussi faire preuve d’imagination ou encore de ruse, pour venir à bout du seigneur maléfique. Car ce ne sera pas tache aisée que de le

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battre. Il est expérimenté, très tenace et affichera sans aucun doute possible, une farouche volonté de remporter son dernier combat, sa dernière conquête possible en ce monde. C’est ainsi que se termine la journée à T. Les trois amis sont maintenant au parfum de ce qui les attend, et étonnement, ils semblent impatients que tout commence. Impatients d’en finir une bonne foi pour toute avec cette menace qui pèse sur leur peuple ainsi que sur leur territoire. Le magicien leur a également appris deux ou trois choses qui pourront leur être utiles dans leur combat pour la défense de la cité-royaume. Sauf que pour le moment ils préfèrent ne pas y penser. Pendant ce temps là, sur Terre, au sein de la famille Aarons, l’inquiétude s’est désormais pleinement installée. Elle commence même à faire de plus en plus de place à la peur. En effet, tous craignent ce qui peut, ou a pu, arriver à Jesse et à May Belle. Même la petite dernière, installée dans son berceau, semble agitée. Certainement a-t-elle perçu la montagne de stress qui l’entoure depuis maintenant une journée. Soutenus par leurs voisins, ils ne sont maintenant plus que les cinq au lieu de sept, ce qui crée inévitablement un vide incommensurable dans la maison. De leur côté les parents de Leslie les ont laissés, afin de ne pas les déranger. Ils passent beaucoup de temps chez eux, mais ils ne peuvent pas s’imposer en permanence, d’autant qu’eux aussi sont en deuil. Bien sur, tout le monde espère un dénouement rapide et heureux, mais ce n’est certainement pas pour tout de suite, car en ce qui concerne la police, elle continue de mener ses investigations, mais n’avance pas d’un centimètre. Elle n’a aucun élément nouveau, pour ne pas dire aucun élément du tout. Personne ne sait ce qui a pu se passer, ni la façon dont se sont déroulées les choses. C’est alors que, tout d’un coup, la sonnette joue sa mélodie. Immense regain d’espoir au sein de la famille, peut-être s’agit-il là des enfants qui reviennent, même s’il peut paraître bizarre qu’ils prennent le temps de sonner, mais on ne sait jamais. Leur mère se précipite à la porte, afin de leur ouvrir, pour enfin pouvoir les revoir, pour les serrer forts dans ses bras, pour les embrasser. Ca y est, elle ouvre la porte, qui comme à chaque fois émet un petit grincement. Le dénouement est proche, la tension commence à retomber. Enfin, ils sont rentrés. Tout va maintenant pour le mieux. C’et la fin de toutes ces angoisses, de toutes ces peurs. La famille est de nouveau au grand complet. Tout est redevenu normal. A une chose près, mais qui ne semble pas importante, c’est que les enfants ont grandis depuis leur disparition. Elle les serre contre elle. Les enlacent, jusqu’à ce qu’elle ne se sente comme repoussée et qu’elle ne revienne à la réalité. Là, c’est le coup de massue derrière la tête. Elle se rend compte que ses émotions ont pris le dessus sur ses actes. Ce ne sont pas ses enfants qu’elle a face à elle, mais les parents de Leslie. Ne se sentant pas le cœur à rester seuls ni à laisser seuls leurs voisins, ils avaient décidé d’aller les rejoindre, ne s’attendant

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certainement ce qui vient de se passer. A cet instant précis, pour la mère des deux disparus, tout s’écroule. Elle éclate en sanglots dans les bras de Judy, la mère de Leslie. L’angoisse et la peur reprennent leur place parmi chacun des membres de la famille, avec encore plus d’intensité qu’auparavant. Mais c’est alors qu’un nouvel espoir apparait. Il s’agit cette fois de Prince Thérien, dit Prince T, le chien que Jesse avait offert à Leslie. Il a accompagné ses maitres chez leurs voisins et semble rapidement adopter un comportement assez étrange. En effet, après quelques minutes seulement passées chez eux, il va s’installer derrière la porte d’entrée, avant de sérieusement commencer à s’exciter, allant même jusqu’à demander à sortir. Tout d’abord n’y prêtant pas garde, il ne lui faudra finalement pas beaucoup de temps pour intriguer l’ensemble des occupants de la maison. Car se souvenant que le petit chien a déjà accompagné les enfants dans la forêt, une idée traverse l’esprit de jack. Après avoir demandé l’autorisation à Bill, le père de Leslie, il décide donner à sentir à prince T le cahier de dessin de son fils, puis de le laisser sortir afin de pouvoir le suivre, dans l’espoir qu’il retrouve les deux disparus. Dehors, la lumière commençant à baisser d’intensité, il préfère se saisir d’une lampe électrique. Il essaye alors de suivre le chien, qui bien qu’étant petit est tout de même rapide, mais connait quelques difficultés. Après quelques minutes ressemblant à une course poursuite, Jack rejoint l’animal, assis en plein milieu du pont menant à T, fixant des yeux la cité magique. Mais ce que Jack ne sait pas, c’est que le chien a déjà vu et a déjà pénétré cet univers magique. Du coup, alors que le père ne voit qu’une banale forêt et qu’il ne comprend pas l’attitude de son pisteur d’un soir, le « chasseur de trolls géants » officiel des enfants est lui en mesure d’admirer la beauté du royaume. En l’espace d’une soirée, c’est là, la deuxième fois qu’un espoir se trouve être déçu, qu’il s’évapore. Jack fait alors demi-tour, rebrousse chemin et rentre à la maison. Pendant temps là, toujours assis sur le pont, fixant son extrémité, la queue imitant le balai incessant d’un essuie glace, la langue pendante, les oreilles dressées, le jeune chien reste de marbre. Peur de temps après, Jack est de retour chez lui. Il est pris d’une telle émotion, tellement intense, qu’il tombe dans les bras de sa femme, en pleurs. Depuis le début il essayait de se contenir aussi bien que possible. Il y parvenait seulement à la force d’intenses efforts. Mais là, s’en est trop. Il ne peut plus faire semblant, il faut qu’il s’extériorise. A T, la nuit est tombée et le royaume s’est endormi, y compris nos trois jeunes amis. Mais il se passe quelque chose d’étrange dehors. Une ombre s’avance dans la pénombre. Elle parvient à éviter l’ensemble des gardes royaux se trouvant sur sa route. Elle se dirige vers le château. Comme si elle avait un but bien précis. Arrivée à l’entrée de celuici, toujours rien, les gardes restent de marbre. Est-ce normal ? Elle continue sa progression mystérieuse. Désormais dans l’enceinte du dit château, tout peut arriver, même le pire.

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Serait-ce un soldat du sombre seigneur qui, par on ne sait quel tour serait parvenu à échapper à la vigilance de l’ensemble de la garde royale ? Pour le moment personne ne le sait. C’est le flou le plus total. Mais quoi qu’il en soit, le plus préoccupant n’est autre que la passivité exemplaire dont ont fait preuve les gardes. Etait-elle justifiée ou bien sont-ils sous une emprise maléfique? En tout cas, une chose est sure, c’est que cette mystérieuse ombre se dirige droit vers l’étage où sont couchés les souverains, Leslie, Jesse et May Belle. Elle se présente devant les trois portes, situées côte à côte. Elle s’arrête, hésite, puis reprend son chemin. Son choix fait. Elle pénètre dans l’une des trois chambres. C’est celle de Leslie. Elle s’approche, discrètement, faisant un minimum de bruit, avant de s’arrêter net, près du lit de l’adolescente, au niveau de sa tête. D’un coup, l’ombre, de plus en plus menaçante, s’étend. Elle apparait maintenant deux fois plus imposante qu’au départ. Par quel tour de magie est-elle parvenue à ce résultat ? Que va-t-il arriver à Leslie ? C’est alors qu’un cri se fait entendre. Il provient de la chambre de la jeune fille. Il résonne dans l’ensemble du château. Dans la chambre voisine, Jesse, réveillé en sursaut, ne réfléchit pas. Ne cherchant même pas à comprendre ce qui se passe, il fonce dans la chambre de son amie pour lui venir en aide. La première chose qui lui vient à l’esprit est que le Sombre Seigneur passe à l’attaque, s’en prenant directement aux souverains, à commencer par la reine, afin de réduire à néant la résistance qu’il pourrait rencontrer. Sorti dans le couloir, à peine éclairé par la lune, il se précipite devant la porte de Leslie. Il tourne la poignée et pénètre dans la chambre. La lumière n’est pas allumée. Il n’y a plus un bruit, un silence horrible règne dans la pièce. Une sombre étendue rouge est visible sur le sol, à peine éclairée par la lumière provenant du couloir. Est-ce du sang ? Comment va Leslie ? Qu’a-t-il bien pu lui arrivé ? Toutes ces questions s’enchainent, se succèdent, à une vitesse folle dans la tête du jeune garçon. Il n’ose pas s’approcher, de peur de découvrir le massacre qui semble avoir eu lieu. Il tâtonne le mur, au niveau de la porte d’entrée. Il cherche l’interrupteur, sans toute fois parvenir à le trouver. Il est maintenant pris de panique. Que va-t-il lui arriver à son tour ? May Belle est-elle, elle aussi, en danger ? Il est paralysé par la peur. Bien que courageux, il ne devait certainement pas s’attendre à être réveillé de cette façon en plein milieu de la nuit, par un tel cri d’horreur provenant qui plus est de la chambre de son amie. Il ne sait toujours rien de ce qui s’est passé, les scénarios les plus fous s’enchainent dans son esprit. Prenant son courage à deux mains, il se remet à la recherche de l’interrupteur. Il ne le trouve toujours pas. Il décide quand même de s’approcher du lit où dormait la jeune fille. Pas après pas, arrivé près de celui-ci, un bruit se fait enfin entendre. Il vient de la pièce voisine, de la salle de bain privée de la chambre. La porte s’ouvre, Jesse, de nouveau pétri de peur ne parvient plus à bouger. A ce moment là, il ne sait pas ce qui va lui arriver, d’autant plus qu’un autre bruit, de respiration rapide, plutôt

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angoissant se fait désormais entendre. Toujours sans nouvelles de Leslie, reprenant quelque peu ses esprits, il commence à reculer, doucement, sans geste brusque, quand soudain, il sent une chose, lui sauter dessus et le plaquer au sol. Cette chose est vivante, mais il n’a aucune idée de ce dont il peut s’agir. En une fraction de seconde sa vie défile devant ses yeux fermés. Puis, plus rien. Une intense lumière blanche attire son regard. Serait-il mort ? Il n’en a lui même aucune idée, bien que la bête se trouve toujours sur son torse. Enfin, il entend une voie. Tout d’abord inaudible, elle se répète, jusqu’à ce qu’il entende clairement crier « Prince T, viens ici !! ». Là, ouvrant les yeux, Jesse aperçoit tout proche de lui… Prince T, assis, remuant la queue. Juste derrière lui se tient Leslie, debout, prête à éclater de rire en voyant la peur dont a été victime son ami. Puis, une fois la tension retombée d’un cran, Jesse demande la raison du cri strident poussé par la jeune fille. Il apprend alors qu’il ne s’agissait tout simplement que de son chien. Lorsqu’il a sauté pour se mettre à la hauteur du lit, il a renversé un verre contenant une boisson traditionnelle du royaume, qui a pour particularité de ressembler de très près à du sang. C’est elle qui a aspergé la l’adolescente, ainsi que les abords du lit. C’est à ce moment précis qu’elle s’est réveillée en sursaut et en poussant ce cri, qui a réveillé Jesse. Elle lui raconte aussi que suite à ça elle s’est aussitôt rendue dans la salle de bain située à côté, pour aller se changer de vêtements, car cette boisson à beau être très bonne à boire, elle provoque également des démangeaisons, identiques à celles du poil à gratter, lorsqu’elle entre en contact avec de la peau humaine. Ce qui peut s’avérer drôle dans certains cas, mais pas pour tout le monde. Se rendant dans la salle de bains, elle y a été suivi par son chien, qui en est ressorti et à sauté sur Jesse après que la porte se soit ouverte. C’est maintenant à son tour de s’expliquer. Comment a-t-il pu avoir si peur que ça d’un chien aussi gentil qu’attendrissant ? La raison en est simple. En effet, depuis que le magicien leur a révélé la veille, quelle était la menace qui mettait en péril le royaume magique de T, il est quelque peu sur les nerfs. De plus, un tel cri en pleine nuit, ajouter à cela une tache semblable à du sang, un silence glacial, ainsi que la peur de perdre une nouvelle fois son amie Leslie, ont suffi pour mettre ses nerfs en pelote et pour le pétrifier de peur. Le lendemain matin, cette nuit mouvementée et forte en émotions terminée, il est temps pour les souverains de commencer à se préparer en vue de leur mission. Ils vont devoir sauver le royaume de la folie destructrice du Sombre Seigneur, qui souhaite s’en emparer afin d’en prendre le commandement. Il veut en faire un lieu sombre, à son image, qui par conséquent ne pourra pas être autrement que repoussant. C’est ça, que vont devoir empêcher les trois héros. C’est d’ailleurs le moment choisi par le magicien pour dévoiler un autre des secrets du monde magique.

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Il leur annonce qu’en fait T n’est autre que la vision magique, fantastique, de la forêt. Cela signifie donc qu’actuellement Leslie, May Belle et Jesse ne sont en réalité qu’à quelques mètres de chez eux, dans le monde extraordinaire, mais tout à fait réel, de la forêt. Le château royal de T se trouve à l’endroit même de la vieille cabane qu’ils ont découverte et retapée, dans laquelle ils ont pour la première fois combattu les soldats du sombre seigneur. Par contre, ce monde parallèle tout aussi fantastique soit-il, n’est pas accessible à tout le monde, bien au contraire. Seules les personnes ayant suffisamment d’ouverture d’esprit, respectant la nature en général et étant capables de se battre pour la protéger peuvent découvrir T. Et si les trois jeunes ont eu la possibilité de voir et de se rendre en ces lieux, c’est qu’ils répondaient à ces conditions et qu’ils étaient les seuls capables de le sauver de la fureur malveillante du Sombre Seigneur. Toute autre personne n’ayant pas cette ouverture d’esprit, ne respectant pas la nature et qui n’est pas susceptible de se battre pour elle, ne pourra en aucun cas voir la forêt sous sa forme magique, mais uniquement sous sa forme traditionnelle. Aucune de ces personnes ne pourra donc voir T, ni ne croire un seul instant à l’existence d’un tel monde. Car comme pour tout ce qui sort de l’ordinaire, personne ne peut y croire, à moins de l’avoir vu de ses propres yeux.

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CHAPITRE 3 Retour à la maison. La souffrance ainsi que l’inquiétude continuent toutes deux à croitre. Mais à cela va venir s’ajouter une nouvelle catastrophe pour la famille. En effet, Jack, qui permet à lui seul de faire vivre sa famille, grâce son emploi dans une quincaillerie de la ville voisine, risque de voir disparaitre ce dernier. Cela fait suite à un projet immobilier de grande ampleur, qui va obliger dans un très proche avenir plusieurs petits commerces à fermer boutique. La finalité de ce projet étant de construire une zone commerciale, composée de divers magasins, ne permettant donc plus à ces petits commerces de subsister. Le plus grave dans cette affaire, c’est que la perte de son emploi, risque d’entrainer l’ensemble de la famille dans un abysse financier sans fond. Elle qui auparavant connaissait déjà de grandes difficultés de cette nature, celles-ci n’ont aucune chance de pouvoir s’arranger à court terme. Sauf que pour le moment il est le seul à être au courant de cette nouvelle, qui, tel un boulet de canon, s’apprête à frapper de plein fouet la totalité des habitants de la maison. D’ailleurs, il n’a pas la moindre idée de comment il va pouvoir l’annoncer à sa femme puis à leurs enfants. Connaissant déjà des moments extrêmement difficiles suite à la disparition des deux cadets, il va leur falloir supporter, en plus, l’idée que d’ici peu de temps, la situation puisse encore s’aggraver un peu plus. Et malgré qu’il s’agisse là d’un nouveau problème de taille, il reste néanmoins secondaire par rapport à celui posé par la disparition de Jesse et May Belle. Pendant ce temps là, à T, les trois héros, accompagnés de leur compagnon à quatre pattes, et aidé par le mage, se préparent à exécuter leur mission, qui rappelons-le, sera de vaincre le Sombre Seigneur, afin d’éviter à ce royaume magique d’être pour ainsi dire, détruit. Pour y parvenir, ils devront faire preuve de courage, de ténacité, d’entre aide et d’imagination. Ils pourront aussi compter sur les gardes du royaume, qui ne le laisseront pas tomber aux mains de leur ennemi, afin pouvoir contrer son plan diaboliquement malsain. Car s’ils échouent, T passera sous le contrôle de ce seigneur au cœur presque aussi sombre que ne l’est la nuit la plus noire. Il n’hésitera pas à transformer ce royaume luxueux, accueillant, fantastique, où il fait bon vivre, en une terre sans attraits, sans espoir, en un désert de noirceur. Bien sur, aucun des trois amis ne comprend la raison pour laquelle il irait jusque là. Quelles sont ses motivations ? Pourquoi une telle haine ? Tout simplement pour une seule et bonne raison. Selon lui, et il n’a pas tort, c’est que ce royaume est le seul à encore

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lui résister, le seul de la planète à encore lui tenir tête. Et ça, le Sombre Seigneur ne l’apprécie guère. C’est ce qui explique que dès qu’il parviendra à conquérir T, en s’emparant de la salle du trône, il en fera un lieu mort. Le tout dans le but de monter ce qui arriverait, de faire un exemple, à quiconque oserait le défier. Il n’aura aucun scrupule à mettre en œuvre tout ce qu’il a prévu, sans se soucier bien sur des prodigieuses richesses existantes, que ce soit sous forme naturelle dans le sous sol ou au niveau Historique, Artistique ou encore Culturel. Le maitre mot du personnage est simple. Pouvoir absolu. T étant un royaume magique, ils pourront aussi compter sur un coup de pouce de la magie. En effet, quand ils le souhaiteront, lorsqu’ils seront confrontés au sombre seigneur et à ses ouailles, ils pourront, à une seule occasion, choisir le terrain du combat. C'est-à-dire qu’ils auront la possibilité, quand bon leur semblera, de transférer le combat dans leur monde, dans la forêt, dans sa forme primaire. Ils ne changeront pas le lieu même de cette bataille, mais juste le monde, passant ainsi du monde magique au monde terrestre. L’affrontement se déroulera donc toujours au même endroit, mais dans le monde parallèle. Et pour parvenir à ce résultat, il leur suffira de presser le bouton magique se trouvant sur la télécommande fantastique, que le magicien a décidé remettre à la jeune Leslie, en tant que première arrivée dans le royaume. Par contre, et c’est important de le signaler, les trois jeunes doivent bien être conscients que ce retour dans leur monde ne pourra se faire que dans l’enceinte de la forêt telle qu’il la connaisse. C'est-à-dire dans l’équivalent de T. Ils ne devront sous aucun prétexte sortir du royaume s’ils veulent se servir de la magie pour les aider dans leur mission. Dans le cas contraire, ce sera à eux et à eux seuls de se débrouiller. Après leur avoir fourni ces quelques informations supplémentaires, le magicien décide de laisser les trois amis mettre au point la stratégie de défense du royaume. En ce qui concerne le Sombre Seigneur, selon les informations recueillies par les gardes t, l’attaque ennemie serait imminente. Il ne resterait tout au plus que quelques jours de répit à Jesse, Leslie et May Belle avant que les hostilités visant à faire plier le royaume ne débutent véritablement. C’est pour cette raison, et surtout pour que les trois jeunes puissent se changer les idées, pour qu’ils puissent essayer de se détendre au maximum afin d’être totalement opérationnels le jour J, qu’une faveur va leur être accordée. Effectivement, étant devenus les protecteurs du royaume du jour au lendemain, et surtout sans avoir, à aucun moment, refusé de combattre pour lui, ils vont avoir a possibilité, pendant une courte durée, de rentrer chez eux. Ils ne pourront pas y faire ce qu’ils souhaitent et se devront tout de même de respecter quelques règles. A commencer par la principale qui est qu’ils ne devront sous aucun prétexte rencontrer qui que ce soit, encore moins des membres de leurs familles. Pour pouvoir se concentrer pleinement sur ce qui les attends, ils ne doivent pas subir les pressions de celles-ci, et moins encore les émotions des

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retrouvailles, même si cela ne fait que quelques jours seulement qu’ils sont séparés. Seconde règle, la possibilité leur est offerte, s’ils le souhaitent, d’écrire un mot ou de laisser quelque message que ce soit, afin de faire savoir qu’ils vont bien. Mais quoi qu’ils choisissent comme moyen d’expression, il leur est strictement interdit de révéler le secret du royaume magique dont ils sont désormais les souverains. Bien qu’aucun adulte sur Terre ne puisse croire à une telle histoire, il ne faut pas prendre le risque d’en parler pour le moment. Ils devront donc ne faire aucune mention de T, et encore moins de la mission qui leur est assignée. Et la troisième et dernière règle est simple. Ce retour chez eux ne leur permettra de prendre qu’un seul objet, qui devra uniquement leur servir pour se détendre. Ils devront le choisir en conséquence et en toute connaissance de cause. Mis à part le fait qu’ils aient appris qu’il leur sera possible de retourner chez eux un bref moment, cette journée se passe sans problème apparent, le Sombre Seigneur n’ayant toujours pas lancé son offensive sur le royaume magique. Les jeunes vont donc pouvoir profiter de l’occasion qui leur est offerte de retourner dans leur monde. Ce sera certainement le cas ce jour, au cours de la soirée. Il semble d’ailleurs qu’ils aient déjà choisis le seul et unique objet qu’ils auront le droit de ramener à T. Il s’agirait semble-t-il, du cahier de dessins de Jesse, grâce auquel les enfants pourront laisser s’exprimer leur imagination afin de se changer les idées, jusqu’à ce que le Sombre Seigneur n’en décide autrement et ne parte à la conquête du royaume. Ils ont également profité de cette journée de répit pour préparer la lettre qu’ils laisseront à leurs parents. Leslie, ne sachant pas si ceux-ci ont déjà déménagés ou pas, laissera un petit mot sur le même morceau de papier que ses deux amis. Elle pourra ainsi faire savoir qu’elle n’est pas décédée, mais bel et bien vivante, en espérant de tout son cœur que les parents de ses deux amis puissent tenir au courant de ce mot les siens. C’est alors que le magicien les rejoints dans la salle du trône. Il vient leur annoncer que s’ils le souhaitent toujours, le moment est venu pour eux de faire ce rapide retour sur Terre. Il leur rappelle une dernière fois les règles qu’ils devront strictement respecter, puis leur précise qu’ils bénéficient d’une durée maximale de deux heures pour accomplir ce voyage, et qu’en cas d’attaque de l’ennemi contre le royaume pendant ce laps de temps, ils y seront rapatriés immédiatement. Par contre, s’ils sont près à rentrer à T avant que le temps qui leur est imparti ne soit écoulé, il leur suffira pour ce faire, de presser le bouton de la télécommande magique une seconde fois et le tour sera joué. Et aussitôt dit, aussitôt fait. En quelques fractions de seconde seulement, les voila de retour chez eux. Ils n’ont même pas eu le temps de se rendre compte qu’ils étaient partis du royaume qu’ils se retrouvent juste derrière la serre dans laquelle Jack fait pousser ses légumes.

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Ils vont maintenant devoir prendre toutes les précautions qui s’imposent, afin de ne pas se faire remarquer. Pour commencer, ils décident de se séparer. Jesse ira chercher son cahier de dessins et laissera le mot à ses parents, posé sur son lit, pendant que May Belle et Leslie se rendront chez cette dernière, pour voir si ses parents ont dors et déjà quitté les lieux ou bien si ils sont encore là pour le moment. En ce qui concerne Jesse, la tache risque de s’avérer assez compliquée. Ses parents ainsi que ceux de Leslie étant actuellement réunis dans le salon, à essayer de se convaincre qu’ils ne doivent pas céder à la panique devant la disparition des enfants. Et ça, il ne le sait pas encore. Il va donc devoir jouer serré pour ne pas se faire voir ni entendre. Pour bien commencer son périple, il retire tout d’abord ses chaussures devant l’entrée de la maison, afin de faire le moins de bruit possible à l’intérieur de celle-ci. Ne sachant pas si quelqu’un s’y trouve actuellement, il ne veut pas prendre de risques. Il se faufile sans problème jusque dans la cuisine sans, pour le moment, rencontrer de difficultés. Quand soudain il entend des voix provenant du salon. Il comprend alors que pour rejoindre sa chambre il ne pourra pas prendre l’escalier, ceci étant trop risqué. Il réfléchit deux secondes, puis, sans perdre plus de temps, il ressort de la maison, aussi discrètement qu’il y était entré. Mais arrivé à la porte, une fois dehors, celle-ci se referme brusquement suite à un coup de vent. Paniqué, il court se réfugier dans le premier recoin du jardin qu’il parvient trouver. Bien lui en à pris, car presque aussitôt, Brenda, l’une de ses deux sœurs ainées, accourt pour voir ce à quoi était dû ce claquement de porte. Scrutant les alentours, ne voyant absolument rien d’anormal, elle rentre et retourne auprès de ses parents. Pour ce qui est de Leslie et May Belle, elles approchent, elles aussi, discrètement de la seconde maison. Peut-être ses parents sont-ils là, peut-être pas. Elles n’en ont aucune idée. Arrivées près d’une fenêtre, Leslie se relève discrètement, essayant d’examiner ce qui se passe à l’intérieur. Manque de chance, il s’agit de la pièce qui vient à peine d’être repeinte il y quelques jours, ce qui explique logiquement le fait qu’elle soit vide. Continuant leur exploration, elles avancent telles des soldats d’élite et rejoignent rapidement une seconde fenêtre. Celle-ci donne sur le salon. Si les deux jeunes filles pouvaient y apercevoir ne serait-ce que quelques cartons, Leslie serait fixée. Cela voudrait dire que ses parents n’ont pas encore fini de déménager et qu’ils habitent toujours les lieux. L’ayant échappé belle, Jesse envisage dès lors une autre approche afin de rejoindre sa chambre. Comme elle se trouve juste au dessus du porche, qui donne sur la porte d’entrée, il va tenter de se hisser sur celle-ci par l’escalade. Mais avant de débuter son ascension, il vérifie, en jetant un coup d’œil, que la fenêtre de sa chambre soit bien ouverte. Ce qui dans le cas contraire rendrait inutile cette tentative. Heureusement pour lui, sur un coup de chance, elle l’est. Il va maintenant pouvoir entamer cette entrée atypique, tout en

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continuant de faire un minimum de bruit, pour ne pas alerter les occupants de la maison que sont sa famille et les parents de Leslie. Pendant ce temps, à quelque mètres de là, Leslie et May Belle, qui ont pu voir ce qu’elles souhaitaient, reviennent du côté de chez la cadette du trio. Elles aperçoivent Jesse en train d’escalader la le porche de la maison. C’est alors, qu’à près de vingt heures trente, les parents de Leslie sortent de chez les Aarons, prêts à rentrer chez eux. Dehors il fait encore relativement clair pour cette heure là, la Lune n’étant pas masquée par les nuages et le soleil pas encore totalement couché. A leur tour, les deux jeunes filles doivent rapidement et discrètement se cacher, pour ne pas se faire voir, alors que Jesse vient lui d’entrer dans sa chambre. C’est alors qu’à la vue de ses parents, qui la croient morte, Leslie est prise d’un doute. Pourquoi ne pourrait-elle pas aller les retrouver, pour ensuite retourner sauver T ? Qu’est-ce que cela changerait ? Elle hésite vraiment à sortir de sa cachette pour les rejoindre et leur rendre le sourire. Elle est alors partagée entre la volonté de sauver ce monde magique et celle de retrouver sa famille. Pour la faire revenir la raison, May Belle lui rappelle que le magicien les a prévenus que personne devait savoir pour le moment où ils étaient ni ce qu’ils y faisaient. D’ajouter qu’il en va de la survie de T et terminant par dire, d’un air vraiment triste, à la limite des larmes, que les t seraient extrêmement déçus que leur reine les abandonnent maintenant. Pendant un court instant subsiste un doute quant à ce qu’elle va faire. Mais au final, il n’en fallait pas plus pour la faire réfléchir et culpabiliser d’avoir voulu abandonner, laisser à leur sort, les habitants du royaume. Heureuse, May Belle a réussi son coup. Elle est parvenue à convaincre Leslie de ne pas céder à la tentation. Elle peut être fière du choix de son amie, ainsi que de ce qu’elle vient de faire. En guise de remerciement, ne pouvant pas parler pour le moment, l’adolescente la regarde avec un petit sourire ancré sur le coin des lèvres, lui faisant comprendre qu’elle a bien fait de l’empêcher de commettre l’irréparable. De son côté, ayant retrouvé son cahier, Jesse s’empresse de ressortir de sa chambre après avoir pris soin de laisser bien en évidence, sur son lit, le mot qu’ils ont écrits Leslie, May Belle et lui-même. Il ne lui reste maintenant plus qu’à s’extirper de la pièce le plus discrètement possible. Pour cela il enjambe sa fenêtre, puis aperçoit Leslie qui lui fait de grands signes avec ses mains. Sur le coup il ne comprend pas du tout leur signification, n’y prête pas attention et décide de les rejoindre sa sœur et elle. Quand soudain, juste au moment où il allait entamer sa descente, il entend des voix. Ce sont celles de ses parents. Intrigué par le fait de les entendre aussi distinctement, il se ravise et observe les alentours avec attention. Bien lui en a pris, car ces derniers ne se trouvent qu’à quelques encablures seulement de l’endroit où il aurait normal du toucher sol. Il ne serait certainement pas parvenu à les éviter, à les esquiver. Juste le temps pour lui de se remettre de cette montée

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de tension due au fait que tout aurait pu s’arrêter là, qu’ils rentrent, de plus en plus angoissés de ne pas savoir où se trouvent leurs enfants et n’ayant toujours pas de nouvelles de la police. Jesse peut alors redescendre du toit sur lequel il était monté, doucement, sans bruit, pour ensuite rejoindre ses compagnons d’aventure, son cahier entre les mains. Les trois jeunes, après avoir vu leurs familles respectives, après avoir récupéré ce qu’ils étaient venus chercher et après avoir laissé leur lettre disant qu’ils vont tous bien, sont parés pour rentrer à T. Il ne leur reste plus qu’à utiliser la télécommande magique que leur a donné le magicien et le tour sera joué. De retour dans l’enceinte de leur château, sachant que le Sombre Seigneur se trouve prêt à attaquer d’un instant à l’autre, plutôt que de profiter du cahier à dessins qu’ils viennent de récupérer dans la perspective de se s’occuper l’esprit autrement qu’en pensant aux soucis du royaume, ils préfèrent terminer de mettre au point leur tactique de défense de celui-ci, afin de repousser l’ennemi lorsqu’il passera à l’offensive. Bien que n’ayant aucune expérience dans le domaine tactique, ils vont malgré tout devoir imaginer la solution la plus efficace possible, pour, dans un premier temps, montrer à leur adversaire qu’ils ne sont pas là pour plaisanter et qu’ils ont bien l’intention de mettre à mal le sombre projet que celui-ci souhaite appliquer à T. Mais ils ne se font pas d’illusions. Ils savent que ce sera difficile. En effet, jamais le Sombre Seigneur n’a connu la défaite. Mais ils pourront tout de même compter sur ce dernier point, qui au final leur sera peut-être favorable. Car au vu de leur jeune âge, il n’est pas impossible que leur ennemi ne les sous estiment de trop, ce qui l’amènerait à entrevoir trop rapidement la victoire, leur offrant ainsi la possibilité de lui prouver ce qu’ils valent réellement. Tactiquement parlant, après mûre réflexion, ils décident finalement d’adopter une tactique digne du fin stratège qu’était Napoléon. Celle-ci sera basée sur l’effet de surprise dont devraient être victimes les soldats du Sombre Seigneur. Si tout se passe selon leur plan, lorsque que le seigneur décidera d’attaquer le royaume, il ne devrait, dans un premier temps, ne rencontrer aucune résistance de la part des gardes, ni de personne d’autre. Les enfants estimant qu’en cas d’affrontement immédiat, leur armée, bien que puissante et ultra motivée, ne puisse résister longtemps. De fait, pensant pouvoir s’emparer des lieux sans combattre, les jeunes ont supposé que leurs adversaires allaient finir par relâcher leur vigilance. Et justement, ce sera à cet instant précis que les gardes t lanceront leur contre attaque, visant à repousser l’envahisseur. Profitant ainsi pleinement de l’effet de surprise ainsi que du flottement escompté dans les rangs adverses, leur but sera de mater cette armée hors des frontières de la cité-royaume, mais aussi de faire forte impression afin de marquer les esprits, notamment celui du Sombre Seigneur. Il saura dès lors que s’il souhaite vraiment s’emparer de T, il devra combattre, tout en ne s’attendant à aucun cadeau de la

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part de ses rivaux. Il sera alors totalement assurer de rencontrer, à l’avenir, une forte opposition, retardant de fait la mise à exécution de son projet machiavélique. Le lendemain matin, chez Jesse et May Belle, ou plutôt chez leurs parents, la nuit se termine pour Brenda. Elle est la première à se lever. Alors qu’elle allait descendre pour préparer son petit déjeuner ainsi que celui de sa famille, son frère et sa sœur lui manquant, l’envie lui prend de vouloir jeter un œil sur les dessins que celui-ci a consigné dans son cahier, comme elle le fait tous les matins depuis leur disparition. Sauf que ce qu’elle ignore encore, c’est que son petit frère est passé par là la veille et qu’ayant pris l’ouvrage, elle n’a aucune chance de pouvoir le trouver. Elle était pourtant certaine de l’avoir rangé sur l’étagère qui se trouve dans la chambre, mais constate qu’il ne s’y trouve plus. Même après avoir retourné le meuble, impossible pour elle de mettre la main dessus. Il a tout simplement disparu. Elle entreprend alors de passer au peigne fin l’ensemble de la pièce, certaine de son fait. C’est alors que sur le lit, elle aperçoit une feuille de papier, à première vue totalement anodine, mais qui n’était pas présente la veille lorsqu’elle était déjà venue dans la chambre. Car depuis la disparition de son frère et de sa sœur, elle ne peut pas passer une seule journée sans se rendre au moins une fois ou deux dans la pièce dans laquelle ils dorment tous les deux, ainsi que leur petite sœur, qui depuis la disparition, dort dans la même chambre que ses parents, afin de ne pas être laissée seule pendant la nuit. Mais lors de sa dernière visite, cette feuille de papier ne se trouvait pas là. Elle ne l’avait même jamais vue. Il est vrai qu’une feuille sur laquelle se trouve inscrit « T », sous la forme d’un filigrane doré, n’et pas courante, ni même existante, sur Terre en temps normal. Intriguée, la jeune fille s’empresse de la déplier et de la lire. A peine la lecture terminée, l’émotion devient trop forte. Elle craque. En pleurs, elle est complètement déboussolée. Cela fait maintenant plusieurs jours que plus personne n’avait de nouvelles des enfants, et voila qu’une lettre fait son apparition d’une façon bien mystérieuse sur le lit de Jesse. La seule explication qui vient à l’esprit de l’adolescente, c’est que son frère et sa sœur sont revenus, pour déposer le mot. Mais après avoir lu la fin de la lettre, Brenda se rend également compte que Leslie aussi a déposé quelques lignes et a signé au bas du morceau de papier. A ce moment, elle se demande s’il s’agit vraiment d’un mot authentique et si Leslie est bien vivante, ou bien si ce n’est qu’un canular de mauvais goût. Sous le choc et dans le doute, elle va réveiller ses parents qui ont encore veillé toute la nuit, dans l’espoir d’un retour à la maison de leurs enfants, Jesse et May Belle. Sur le moment, mal réveillés, ils n’ont aucune réaction. Ce n’est que quelques secondes après que celle-ci a lieu. Eux aussi tombent des nues. Ils n’en reviennent pas non plus. Ils se posent des questions auxquelles personne, si ce n’est Jesse et May Belle, ne peut

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répondre. Ils se disent que ce mot ne peut pas être une mauvaise blague, car il est signé de leurs enfants et qu’il a été trouvé sur le lit de Jesse. Mais d’un autre côté, pourquoi leurs auraient-ils laissé un simple mot, alors qu’ils auraient tout aussi bien pu aller les voir. Mais il est vrai que partie signée de Leslie laisse perplexe la famille. Comment aurait-elle pu l’écrire tout en étant décédée ? Le sentiment d’incompréhension est celui qui domine actuellement. De fait, ils décident d’alerter les policiers en charge de l’enquête sur la disparition des deux jeunes, pour leur faire connaitre ce nouvel élément. Arrivés quelques minutes plus tard, les parents des deux jeunes disparus leur expliquent le déroulement de ce possible rebondissement. Ils leur disent, que c’est lorsque leur fille Brenda s’est levée et qu’elle s’est rendue dans la chambre que tout a basculé. Que c’est à ce moment là qu’elle s’est rendue compte qu’il y avait une drôle de feuille de posée sur le lit de son frère et qu’après l’avoir lu, elle a tout de suite été prévenir ses parents. Pour les enquêteurs, qui restent incrédules, ce mot ne peur provenir que d’un ou plusieurs mauvais plaisantins. Ils expliquent cette rapide conclusion par rapport au fait que Leslie aurait participé à la rédaction du mot, alors qu’elle est officiellement considérée comme décédée. Ils restent donc sur leur position de départ, selon laquelle la disparition des deux enfants serait due à une fugue de Jesse suite au décès accidentel de son amie, fugue dans laquelle il aurait entrainé sa jeune sœur. De fait, en ce qui les concerne, ce morceau de papier n’a pas la moindre incidence sur l’enquête actuellement en cours. Mais n’étant pas convaincue par l’explication de la police, la mère des deux jeunes prend la décision de prévenir les parents de Leslie, que leur fille pourrait être encore vivante, leur expliquant qu’elle aurait laissé un mot en plus de celui May Belle et de son frère. Ne comprenant pas vraiment la chose, ils accourent immédiatement chez leurs voisins, afin qu’ils leur expliquent ce qui se passe. En moins de deux minutes ils sont chez eux. La police elle vient de partir quelques secondes plus tôt. Les Burke n’ont ainsi pu voir que les voitures qui quittaient le chemin d’accès aux deux bâtisses. Arrivés, ils se précipitent sur Jack et sa femme, pour comprendre la raison pour laquelle ils leurs ont dit, au téléphone, que leur fille Leslie n’était peut-être pas morte. Ils leur ont également précisé que selon la police, cette lettre n’était qu’une invention de la part d’un ou plusieurs plaisantins, mais qu’eux n’y croyaient pas vraiment. Sous le choc, les parents de Leslie demandent tout de suite s’ils peuvent voir le mot que leur fille aurait laissé. D’emblée ils pensent reconnaitre son écriture ainsi que sa signature, mais ne parviennent pas à comprendre comment elle pourrait en être l’auteur. Malgré tout, l’espoir d’un miracle fait face à la tristesse. Ils sont tous les deux assis dans le canapé, dans la salle à manger des Aarons, le regard bien vide, tout autant que leur vie de ces derniers jours depuis le supposé décès de leur enfant. Mais là, après le choc de la mort de leur fille, c’est le choc de savoir

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qu’elle est peut-être toujours vivante, tout en ne sachant ni comment, ni où et surtout pourquoi ce mot est écrit sur la même feuille que celui de Jesse et May Belle. Mais leur plus grande interrogation, c’est de savoir pourquoi, si leur fille est bien vivante vu le mot qu’elle leur a laissé, elle n’est pas venue les voir. C’est d’ailleurs la même question que se posent les parents de ses deux amis. Pour en revenir aux parents de Leslie, après avoir repoussé leur déménagement suite à la disparition de Jesse et May Belle, ils prennent la décision de l’annuler définitivement, tant qu’ils ne seront pas fixés clairement sur le sort de leur fille. Car il est évident, que la découverte de ce mot portant l’écriture et la signature de la jeune fille leur a tout de même rendu un minimum d’espoir, bien qu’ils ne sachent pas comment celle-ci pourrait être encore vivante. Ils affirment dors et déjà, que dans le cas où la lettre serait authentique et donc que l’écriture de Leslie serait assurément présente sur le morceau de papier, ce serait un miracle, miracle qu’ils n’auraient jamais osé espérer sans une telle preuve. Du côté de T, en ce début de matinée, l’ensemble du royaume est dans l’attente de l’offensive du Sombre Seigneur, pour voir si la tactique de défense mise au point par les trois enfants s’avèrera efficace et si elle permettra bien de repousser l’ennemi hors du royaume. Car bien que tous soient d’accord sur le fait que seuls Leslie, Jesse et May Belle sont en mesure de contrecarrer son plan diabolique, la tactique mise en place parait, aux yeux de beaucoup de t, un tantinet audacieuse. Ils craignent que les troupes du sombre seigneur, voyant qu’elles ne rencontrent aucune résistance, ne se doutent qu’elles risquent de tomber dans un piège et que de fait elles soient de plus en plus sur leur gardes au fur et à mesure se leur avancée, ce qui ferait se retourner le piège contre ses investigateurs. Dans ce cas là, le plan de défense tomberait immédiatement à l’eau, la principale force de celui-ci étant l’effet de surprise, qui devrait, normalement, favoriser les soldats royaux. Car en cas de perte de cet avantage, T pourrait bien être condamnée à la destruction dans les jours, voir les heures, qui suivraient le choc de la défaite. Dans le même temps chez la famille Aarons, qui après la découverte du mot a elle aussi vu l’espoir renaitre, un nouveau drame se confirme. En effet, Jack vient d’apprendre de son patron, que la quincaillerie qui jusque là l’employait, fermait définitivement, suite au début des travaux de la future zone commerciale. Fermeture qui fait qu’il ne sait maintenant plus de quelle façon il va bien pouvoir nourrir sa famille, qui se reposait en quasi-totalité sur son travail pour pouvoir survivre. Désormais, ils vont devoir trouver au plus vite un autre moyen de subsistance, sans quoi, ils risquent de connaitre de très graves difficultés dans un avenir très proche. Il s’agit là d’une très mauvaise nouvelle, qui n’a pour résultat que d’entrainer un grand choc pour tout le monde. Le moral de la famille, qui avec

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le mot découvert ce matin même avait quelque peu fluctué, se trouve de nouveau plombé par cette annonce. Au sein de la maison, tous les occupants, y compris les parents de Leslie, sont abasourdis. Ils ne savent plus quoi penser au vu de ce début de journée qui voit s’enchainer les espoirs ainsi que les peines. Chacun essaye bien de se soutenir mutuellement, mais c’est, hélas pour eux, peine perdue. Car ils sont tous dans le même état, ce qui rend difficile, voir même impossible le fait de remonter le moral de quelqu’un d’autre, même avec la meilleure volonté du monde. Pour s’en remettre, chacun ne pourra donc compter que sur lui-même, d’autant plus que la police, qui pourrait essayer de soutenir et d’aider les deux familles, ne fait rein pour. Elle aurait même plutôt tendance à les enfoncer un peu plus, en essayant de minimiser les maigres espoirs qui leur permettent tant bien que mal de tenir le choc.

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CHAPITRE 4 A T, vers la mi journée, alors que le soleil brille, que la verdure étincelle, que la rivière ruisselle, que les oiseaux chantent, et que les deux ou trois nuages blancs présents dans le ciel se battent pour savoir lequel d’entre eux aura le privilège de faire un maximum d’ombre au soleil, donc très peu, les t sont de sortie dans leur royaume fantastique, certains vont à la cueillette des fleurs afin de préparer des breuvages magiques, d’autres se rendent au château pour rencontrer les trois jeunes souverains et leur présenter leurs doléances et d’autres encore prennent du bon temps. Le royaume vit, bouge et est heureux. C’est bien là un mode de vie dont les humains devraient parfois s’inspirer, histoire de vivre un peu plus paisiblement. Mais ne pouvant pas connaitre ce monde extraordinaire, il ne s’agit pour eux que d’une utopie. Mais quoi qu’il en soit, aucun t ne laisserait sa place au sein de ces lieux, ne serait-ce pour tout l’or du monde. Les deux seules inquiétudes de ces habitants sont simples. La première c’est de savoir pendant combien encore le sombre seigneur va les menacer, alors qu’eux ne demandent qu’à vivre en paix avec lui, et la seconde, c’est est-ce que demain il fera toujours ce magnifique soleil, qui ne cesse d’agrémenter la joie d’habiter un tel monde. Mais celui-ci, que toute personne sensée trouvera parfais, connait tout de même quelques problèmes de temps en temps. En effet, il est déjà arrivé, notamment, que pendant plusieurs années, ses habitants, suite à des précipitations un peu moins importantes qu’à l’accoutumée, n’aient pas pu produire d’excédents de nourriture. Cela ne les a en aucun cas empêché de vivre leur vie, par contre cela les a mis dans l’incapacité d’envoyer leur trop plein de production aux habitants des mondes voisins, commandés par le sombre seigneur, qui eux manquent de tout. Sur le plan terrestre, au niveau des richesses possédées, ce serait un peu comme une comparaison entre l’Union Européenne et la Corée du Nord. Cette situation montre bien la générosité des t, qui ne vendent pas, mais donnent, à ceux qui en ont le plus besoin. Cette générosité se traduit aussi par le fait qu’ils soient désolés et tristes quand ils ne peuvent apporter leur aide. Chose qui arrive très rarement sur Terre. Ce qui n’empêche pas le ciel de commencer à s’assombrir au dessus de T. Pas que les trois nuages qui s’y promènent se soient mis d’accord sur celui d’entre eux qui va pouvoir faire de l’ombre au soleil, mais parce que le Sombre Seigneur et son armée, menée par les Ogu, se présentent aux portes du royaume. Le moment tant attendu et tant redouté se profile désormais à l’horizon. C’est alors que les trois défenseurs des lieux ainsi que toute la population vont pouvoir se rendre compte ou non de l’efficacité de la nouvelle tactique

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de défense, mise au point il y a de cela quelques heures seulement. Permettra-t-elle effectivement de repousser l’offensive ennemie ou bien sonnera-t-elle la fin du monde magique de T ? Sur cette question les avis sont partagés. Tous les habitants du royaume font confiance aux enfants pour les sauver, mais leur tactique de défense fait tout de même débat. Le Sombre Seigneur se laissera-t-il piéger, ou bien sentira-t-il le coup fourré ? C’est la question qui trotte dans l’esprit de l’ensemble des t. Car ils connaissent bien la réputation de leur adversaire. C’est un véritable conquérant, qui connait toutes les astuces. Alors se laissera-t-il prendre ou bien réussira-t-il à retourner la situation à son avantage ? La confrontation peut débuter. C’est maintenant que le combat s’engage, ou plutôt que l’armée du sombre seigneur pénètre dans le royaume. Sa progression est phénoménale. Elle avance d’un pas décidé, déterminé, tout en ne rencontrant aucune résistance de la part de l’armée commandée par les trois jeunes. Aucun garde, aucun soldat, personne, les lieux semblent totalement déserts. Pour preuve, il n’y a pas la moindre trace de vie dans l’ensemble de la cité. Il s’agirait d’un lieu fantôme que l’impression de vide serait identique. Justement, le seigneur ennemi est intrigué. Il sent qu’il y a quelque de louche dans cette situation, il est inquiet, peut-être est-ce un piège, se dit-il. Tout est beaucoup trop simple pour être réel. Il ordonne donc à ses soldats de ne pas relâcher leur attention et de poursuivre leur progression dans les rues désertes, tout en conservant le même rythme soutenu, pour palier à un éventuel guet-append, mais aussi pour pouvoir pénétrer dans le château royal où se trouve le trône sur lequel il va devoir s’asseoir afin prendre le contrôle du monde magique. Plus le temps passe, plus son avancée semble inexorable. Son rythme et celui de son armée sont tels qu’en quelques minutes seulement, sans avoir eu à combattre, il va toucher au but. D’ailleurs, à la vue de l’objectif principal, le château, l’attention des envahisseurs commence largement à retomber. Ils sont maintenant assurés de prendre le contrôle de T. Ils ne pensent même plus à se battre. Ils ont totalement mis de côté le fait que la garde t existe et qu’elle peut leur tomber dessus à chaque instant. Et puis voila, le Sombre Seigneur fait désormais face au château. Il n’y a plus que quelques mètres qui le séparent du trône. A cet instant là, même les habitants du royaume pensent que tout est terminé, qu’il va l’emporter sans même avoir été obligé combattre. Tout ça est du à la stratégie mise en place par les enfants, que la population commence à récuser, se demandant jusqu’où elle sera poussée. Car maintenant le temps presse, s’il reste quelque chose à faire pour empêcher le triomphe du sombre ennemi, c’est tout de suite ou jamais. Pendant ce temps dans le château, assistant à la percée dont est victime le royaume, contrairement à tous les autres, seuls Jesse, Leslie et May Belle y croient encore. Eux seuls pensent que leur stratégie ne pourra que l’emporter. Ils restent persuadés que

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plus ils attendront avant de lancer leur contre attaque, plus l’effet de surprise sera fort, en leur faveur et que la défaite n’en sera que plus difficile a admettre pour leurs ennemis. Sauf que voyant le Sombre Seigneur prêt à investir le château royal, ils se disent que le moment serait peut-être venu de réagir. Sur ce, ils décident qu’il est temps d’envoyer les gardes t au combat. C’est alors que la véritable bataille commence. Les gardes royaux, pas plus gros que des libellules mais par centaines de milliers se ruent sur les Ogu de la taille d’un bon gros chien, mais aussi sur les oiseaux de guerre ennemis. L’avantage numérique est en faveur des t, mais la puissance de frappe est du côté du seigneur maléfique. La bataille fait rage, mais comme prévu, l’effet de surprise est tel, que les soldats du Sombre Seigneur sont complètement dépassés. Ils ne savent plus où donner de la tête, ni comment se sortir du guêpier tendu par les défenseurs du royaume. Cette fois tout est véritablement lancé. Le sombre maitre ne veut en aucun cas que son armée ne recule. Etre arrivé aussi près du but et devoir abandonner de la sorte, ce serait ce qu’il y aurait de plus difficile à admettre pour lui. Mais la pression est tellement forte que les assaillants ne vont pas pouvoir conserver leurs positions pendant encore bien longtemps. Car bien que plus puissants, l’effet de surprise total a fait qu’ils ont été complètement pris à revers. Ils étaient si surs d’eux, pensant que plus rien ne pouvait leur arriver, qu’ils n’ont pas su réagir lorsque les gardes se sont rués sur eux. La contre attaque menée par la garde royale aura finalement fait d’importants dégâts dans les rangs de leurs ennemis maléfiques. De son côté, la population de T, ressortie pour voir comment allaient tourner les choses a décidé à son tour de mater hors de leur cité les quelques Ogu qui par malheur pour eux se retrouveraient seuls, coupés du reste de leurs troupes. En rapport avec la tournure que sont en train de prendre les évènements, le Sombre Seigneur ne voit plus aucune autre solution que d’ordonner à ses combattants, qui sont actuellement en pleine débâcle, de se replier. C’est un crève cœur pour lui de devoir renoncer si près du but, mais il est bien conscient que s’il décidait de prolonger le combat, c’est lui qui risquerais de tout perdre. C’est donc une victoire totale pour T, menée par Leslie, Jesse et May Belle, sur le Sombre Seigneur. Jamais il n’avait connu la moindre défaite et là, il s’est trouvé complètement dépassé, battu, par deux adolescents et une petite fille, qui eux n’avaient aucune connaissance particulière, que ce soit dans le domaine militaire ou au niveau stratégique. Mais les trois héros le savent bien, ils ont remporté une bataille, mais pas la guerre. Ils se doutent bien que leur sombre ennemi ne restera pas sur cette défaite et qu’il ne tardera pas à revenir à l’assaut. A cette occasion il leur faudra trouver une toute autre tactique de défense, car celle qui leur a permit de remporter ce premier opus, ne fonctionnera plus. Mais cela ne leur fait pas peur. Ils ont les ressources nécessaires pour

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trouver de nouveaux moyens de combattre leur ennemi, avec pour espoir de remporter de nouvelles batailles et au final, peut-être la guerre. C’est d’ailleurs ce pourquoi ils sont devenus les souverains du royaume, pour le sauver du seigneur maléfique et de ses sombres intentions. Dans le monde “réel”, en ce qui concerne Jack, il ne parvient pas du tout à admettre qu’il est maintenant sans emploi. Il sait bien que pour permettre à sa famille de survivre il devra en retrouver un très rapidement, mais pour le moment il ne s’y sent pas prêt. Non pas qu’il ne veuille pas changer, apprendre d’autres choses, découvrir d’autres métiers, mais juste que pour l’instant il ne peut s’empêcher, et à juste titre, de penser à ses deux enfants disparus que sont May Belle et Jesse. Concernant son ancien travail à la quincaillerie, il ose espérer pouvoir le retrouver si le magasin devait ré-ouvrir dans la future zone commerciale, même si son ancien employeur lui a assuré que la boutique ne pourrait se trouver qu’ici et que s’il devait être démoli pour une raison ou une autre, il ne reprendrait jamais vie. Mais Jack a également tendance à penser que si de nouveaux commerces ouvrent, il sera possible de compenser les pertes d’emplois dues aux fermetures des anciens et donc qu’il retrouvera un travail sans problème. Mais ce à quoi il ne pense pas forcement, c’est qu’à son âge, bien qu’expérimenté, il lui sera certainement plus difficile de trouver un nouveau job, qu’à un jeune d’une vingtaine d’années. De plus, après quelques minutes de réflexion, il se rend l’évidence. Comment sa famille ferait-elle pour subsister pendant ces mois de travaux, durant lesquels il n’y aurait plus la moindre rentrée d’argent au sein du foyer. La réponse est toute simple. Elle ne pourrait bien évidement pas survivre sans revenus pendant aussi longtemps. Mais un mince espoir subsiste tout de même pour lui de retrouver son ancien poste à la quincaillerie. Car son ex employeur lui avait également assuré que si pour une raison ou pour une autre, la zone commerciale devait ne jamais voir le jour et que la boutique devait ne pas être détruite, il reprendrait immédiatement son activité rendant par la même occasion son ancien poste au père de famille. Pour ce qui est du reste de la fratrie, le moral n’est pas bien haut non plus. Tous espèrent toujours un retour de May Belle et Jesse, ainsi bien sur, de Leslie, dans le cas où elle serait belle et bien toujours vivante. Sauf que plus le temps passe, plus ces espoirs s’amenuisent, malgré le regain engendré par la découverte du mot. De plus, le fait de voir le spectre du chômage s’immiscer dans tous ces problèmes ne les arrange en rien, bien au contraire. Aujourd’hui ce sont surtout les Burke, les parents de Leslie, qui étant en quasi permanence chez leurs nouveaux amis, leur permettent de s’en sortir moralement. Surtout depuis qu’ils ont de nouveau la certitude que leur fille n’est pas morte, même si celle-ci ne se base que sur un simple mot qu’elle aurait écrit et laissé d’ils ne savent quelle manière.

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En revanche, à T, le moral est excellent. Après leur première victoire lors de leur premier combat, les nouveaux héros cherchent à mettre au point une nouvelle tactique leur permettant d’infliger une seconde déconvenue au Sombre Seigneur, ce qui pourrait peutêtre lui faire passer l’envie de s’emparer de leur monde magique. Mais pour ça, ils doivent encore puiser dans leur imagination, afin de trouver celle qui fera que leur ennemi pense, jusqu’au bout, qu’il a gagné, mais qu’au moment le plus critique, il se rende compte qu’il va finalement devoir combattre encore et encore et que ce ne sera pas tout de suite qu’il prendra le contrôle du royaume. En fait il leur faut trouver une tactique à la fois similaire, mais aussi différente de la première. Mais le véritable problème ce n’est pas de savoir quel genre de tactique les jeunes doivent trouver, mais c’est plutôt est-ce qu’ils parviendront à en trouver une qui leur permettra de vaincre de nouveau, et ce en un temps minimum. Car ils s’attendent à ce que la prochaine attaque puisse se produire à tout moment, à chaque instant. C’est là toute la question. Par contre, une chose est certaine, c’est que cette fois-ci, l’ensemble des t soutiendra la décision tactique qui sera prise. Aucun ne pourra passer outre l’exploit réalisé dernièrement, avec un plan qui paraissait tout de même bien bancal. Alors que cette journée mémorable pour le royaume se termine, l’ensemble des organes défensifs que compte celui-ci est sur le qui-vive. En effet, la seconde attaque ennemie est redoutée au cours de la nuit à venir, car bien qu’affaiblit, il reste tout de même extrêmement menaçant. Tous les gardes sont donc à leur poste, prêts à défendre leur terre une nouvelle fois. Les seuls qui prennent un peu de bon temps sont les trois héros. Après la journée qu’ils viennent de vivre et malgré leur importante faculté d’adaptation, ce ne sont que des enfants, deux adolescents et une petite fille, ils ne peuvent pas s’en priver et doivent prendre un minimum de temps pour eux, pour se changer les idées, pour se relaxer. Et ce moment, c’est celui là. Ils se sont retrouvés tous les trois, avec Prince T, dans la chambre royale de Jesse, pour s’adonner à un jeu que tous trois apprécient beaucoup. A l’aide du cahier de dessins de ce dernier, qu’ils ont récupéré dans sa chambre en même temps qu’ils y ont déposé le mot sur le lit, ils vont devoir s’inventer des histoires imaginaires à partir des dessins présents sur les différentes pages. Ils vont feuilleter l’ouvrage et à chaque dessin, chacun d’entre eux devra imaginer une petite histoire et la raconter aux deux autres. Un tel jeu leur permet de développer encore d’avantage leur imaginaire, chose qui ne pourra que leur faire le plus grand bien. Qui sait, peut-être seront-ils en mesure de vivre d’autres aventures grâce à cela. En tout cas c’est possible, il suffit de voir ce qui s’est passé avec T, qui pour eux n’était, au départ, qu’un monde imaginaire, et qui au final s’est révélé être plus vrai que nature. Mais à leurs yeux, l’important ce ne sont pas les éventuelles futures

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aventures qu’ils pourraient vivre, mais bien la détente et le plaisir qu’ils vont pouvoir tirer de leur petit jeu. Ils prennent donc du bon temps, même si ce n’est que pour une courte durée, sans se douter qu’actuellement leurs parents et familles ne vivent plus, principalement ceux du roi et de la princesse de T. Elles sont mortes d’inquiétude, espèrent à chaque instant recevoir de bonnes nouvelles concernant leur progéniture, que ce soit par le biais de la police, ou même de n’importe qu’elle autre source, mais rien ne vient. Ils sont toujours dans l’expectative, dans l’attente d’un moment de bonheur, mais en vain. Dans un sens ce n’est peut-être pas plus mal comme ça, parce que s’ils savaient ce que vivent actuellement leurs enfants, bien sur ils auraient enfin la certitude que tout va bien pour eux, c’est vrai, mais ils s’inquièteraient certainement encore plus quand même, connaissant leur mission au sein du royaume. De fait, il est peut-être préférable, pour le moment, qu’ils n’en sachent pas trop à leur sujet. C’est d’ailleurs, et même certainement, l’une des raisons qui explique que lorsqu’ils sont venus, en expédition, pour déposer le mot et récupérer le cahier de dessins de Jesse, il ne fallait absolument pas que leurs parents les voient. Pour continuer à garder le secret au sujet du monde magique et protéger ainsi leur mission.

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CHAPITRE 5 Finalement, malgré quelques fausses alertes et une tension assez palpable, la nuit s’est plutôt bien déroulée. Elle a été calme. Le Sombre Seigneur n’a pas lancé de nouvelle attaque contre T, les trois enfants ainsi que leur chien ont passés la nuit ensemble, ils ont joué avec leurs imaginations respectives, ils ont discuté, ont chahuté avec Prince T, bref, ils ont passé une bonne nuit, bien tranquille. Une nuit qui leur a permis de resserrer encore plus les liens qui les unissent depuis maintenant plusieurs semaines. Ils ont en même profité pour peaufiner leur prochaine tactique défensive, qui devrait être au moins aussi étonnante que la première, qui leur a offerte la possibilité d’infliger une sévère déconvenue à leur ennemi. Mais cette fois-ci, personne ne sait ce qu’ils ont préparés. Aucun habitant de T, aucun garde, vraiment personne, n’est en mesure de savoir ce qu’ils ont mis au point pour se défaire encore une fois du seigneur maléfique. Mais une chose est sûre, c’est qu’eux même attendent presque avec impatiente la prochaine offensive contre le royaume. En ce qui concerne leur nouvelle ligne de défense, ils ont tout de même fait avertir les t que cette fois ci, si leur plan fonctionne correctement, la victoire ne serait pas aussi franche et évidente que la première fois et qu’il faudrait très certainement une troisième confrontation pour la rendre apparente. Ils les ont aussi prévenus qu’en cas de large défaite de leurs troupes, s’ils devaient juger qu’ils n’aient plus aucune chance de vaincre, ils seront à l’écoute de toute proposition du Sombre Seigneur, afin que le royaume puisse s’en tirer au mieux. Evidemment, à cette annonce, c’est la consternation parmi la population, ainsi que dans les rangs de la garde t. Comment Leslie, May Belle et Jesse pourraient un seul instant imaginer laisser tomber leur royaume. Personne n’ose y croire. Certains se disent que cette annonce fait peut-être partie de leur plan de défense, d’autres que cela montre bien la faiblesse de beaucoup d’êtres humains, mais chacun continu malgré tout de garder foi en la victoire finale de leur royaume magique face au sombre seigneur et ses ouailles. C’est alors que nos trois héros décident d’aller faire une promenade au sein de leur royaume, afin de rencontrer la population de T. Bien sur, leurs récentes déclarations sur ce qu’ils feront en cas d’incapacité à se défaire de leur ennemi suscitent de multiples interrogations parmi leurs sujets, mais les enfants restent optimistes et assurent qu’ils savent ce qu’ils font et que personne, mis à part le Sombre Seigneur et ses soldats, n’a rien craindre. Selon les cas, les habitants prennent ces affirmations comme la confirmation que les déclarations du matin faisaient parti intégrale de la nouvelle tactique, et pour les autres, les plus pessimistes, cette balade dans le royaume et les déclarations qui l’ont précédé

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veulent tout dire, malgré les paroles rassurantes des enfants. Mais cette polémique mise de côté, qu’elle ait été calculée ou complètement maladroite, on ne sait pas, tous restent convaincus qu’ils peuvent néanmoins vaincre lors de la prochaine bataille. Leur promenade dans T, sous la protection des gardes royaux, se déroule sans problème. La seule chose qui vienne la trouble n’est autre que le nombre de questions posées aux jeunes au sujet de la tactique de défense qu’ils ont mis au point. Ils essayent tant bien que mal de rassurer la population, quand soudain, un évènement imprévu mais attendu de tous se produit. Il s’agit du Sombre Seigneur. Il vient de lancer sa deuxième offensive contre le royaume. Cette fois, il n’est plus question d’attendre le dernier moment pour riposter en comptant sur l’effet de surprise. Le seigneur maléfique ne se ferait pas avoir une seconde fois, le tout, en à peine une journée. Les combats débutent de manière intensive. Les Ogu fondent sur les trois jeunes, accompagnés de leur petit chien, afin d’essayer de s’en débarrasser le plus rapidement possible. Les gardes présents qui formaient l’escorte royale s’interposent, se jettent corps et âme dans la bataille, mais ils sont trop peu nombreux pour contenir, et encore moins repousser, l’offensive ennemie. Les souverains s’y sont mis eux aussi, avec l’aide de Prince T. Mais eux même sont en difficulté. Ce ne sont pas des combattants, seulement de jeunes enfants qui au départ n’ont rien demandé à personne. Ils se battent comme ils le peuvent, mais leur infériorité est flagrante. Ils vont devoir réussir à gérer l’ennemi jusqu’à l’arrivée des renforts, qui vont venir tout droit du château. Ils parviennent à leur résister tant bien que mal, jusqu’à l’arrivée des gardes appelés en renfort, qui, après seulement quelques minutes de combat, réussissent à faire se retirer l’ensemble des forces ennemis qui se trouvaient alors face à eux. C’est alors que le doute germe dans l’esprit de Jesse. Comment se fait-il qu’avec une telle supériorité, les soldats du Sombre Seigneur n’aient pas réussi à les vaincre. En plus de cela, même une fois les renforts arrivés, l’ennemi restait toujours largement supérieur aux héros et à leurs défenseurs, mais malgré tout, leur chef a préféré retirer ses troupes. La première explication venant à l’esprit du jeune garçon est simple. C’est qu’il devait certainement s’agir d’une diversion de la part de leur ennemi, afin de dépouiller au maximum le château de ses défenses, ce qui semble-t-il, a très bien fonctionné. De plus, il se demande quel était l’intérêt de les attaquer Leslie, May Belle et lui, alors même qu’il était évident qu’ils seraient protégés et qu’en cas de problème, les renforts viendraient à leur tour renforcer leur protection. Immédiatement, sans même penser aux conséquences que cela pourra avoir, Jesse donne l’ordre à toutes les troupes royales qui n’y seraient pas encore, d’aller ou de

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retourner au château, pour mater l’ennemi hors de ses murs. Mais n’est-il pas déjà trop tard ? Toute fois, les enfants y retournent eux aussi, afin de prêter main forte à leurs protecteurs. Mais c’est alors que Leslie se rend compte que la jeune sœur de Jesse, May Belle, n’est plus là. Elle a disparu. N’ayant absolument aucun intérêt à fuguer ou à se cacher, la seule explication plausible est qu’elle aurait été enlevée par le sombre seigneur. Mais dans quel but ? Ne pouvant rien faire d’autre la concernant pour le moment, les deux adolescents repartent donc pour le château, pour tenter de le protéger, pour qu’il ne tombe pas entre les mains de l’assaillant, ce qui serait synonyme de défaite et de fin du royaume. Mais pour ce combat ils ne seront plus que deux, et devront faire avec la peur de ce qui pourra arriver à May Belle. Arrivés à celui-ci, ils peuvent apercevoir l’armée ennemie en train de les encercler, après avoir pris le contrôle de l’ensemble de la cité. Seul le château parvient à résister aux assauts adverses, simplement grâce à la présence d’esprit du jeune garçon, qui a permit le retour des gardes royaux qui formaient l’escorte des souverains et de ceux qui les avaient rejoints pour leur prêter main forte lors de l’attaque de diversion. Les combats font rage entre les gardes, ultimes défenseurs du royaume, et les troupes du Sombre Seigneur surentrainées à l’exercice. Les gardes t, selon les ordres qui leurs ont été donné, ne cherchent même pas à reprendre à leurs ennemis le contrôle du reste de la cité. Ils se contentent juste de protéger le cœur de celle-ci. En ce qui concerne les assaillants, eux ne cherchent plus vraiment à s’emparer du château dans l’immédiat, mais plutôt à affaiblir au maximum les défenses de T, en vue d’une nouvelle attaque, qui elle pourrait bien être la dernière. Preuve en est, le Sombre Seigneur entreprend de mobiliser de nouvelles troupes, en vue de la prochaine prise de possession du centre névralgique du royaume ainsi que de la totalité de celui-ci. Bien sur, les habitants tentent de résister aussi bien que possible, mais ils ne sont ni équipés ni entrainés pour. En plus, les trois jeunes souverains leurs avaient donné une consigne simple. Simple et claire. C’était que si une situation telle que celle-ci devait se présenter un jour, de ne pas prendre le risque de combattre inutilement. Mais n’écoutant que leur cœur et leur courage, certains se lancent à corps perdus dans une bataille dont ils ne reviendront pas. Pour avoir voulu se mettre sur le chemin de l’envahisseur, pour avoir voulu tout donner pour leur monde magique, ils ont perdu ce dont ils possédaient de plus précieux. La vie. Malgré les apparences, l’intention première du seigneur n’est pas de décimer la population, en tout cas pas de cette façon. Mais si elle résiste, il n’hésitera pas à en venir à cette extrémité. Assistant à ces scènes d’horreur du haut de la salle du trône dont ils

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conservent toujours le contrôle, Leslie donne l’ordre à une poignée de gardes d’aller porter secours à la population, mais aussi, et surtout, de bien lui faire comprendre que toute résistance serait veine et inutile et que la guerre n’est pas encore perdue. Sans se poser de question, les gardes s’exécutent et cherchent à protéger tant bien que mal ces habitants rebelles. Ils ne parviennent pas à tous les sauver, mais certains reviennent tout de même à la raison et décident, après un certain temps, d’abandonner le combat, finalement convaincus que tout n’était peut-être pas perdu et que la victoire finale était toujours possible et envisageable. Quant à lui, le Sombre Seigneur, se considère déjà comme le maitre de T et commence à préparer ses futurs agissements, afin de réduire la cité - royaume à néant. En ce qui concerne le sort de May Belle, ne voulant pas s’encombrer de la petite fille, il lui a réservé la sentence la plus ignoble qu’il était en mesure de lui infliger. Pour cette infâme créature, une chose est sure. Plus jamais la jeune enfant ne se mettra en travers de son chemin et plus jamais elle ne reverra le monde magique de T dont elle était la princesse. A quelques centaines de mètres seulement du lieu où ont lieux les affrontements entre les forces t et les envahisseurs menés par le seigneur maléfique, mais dans l’autre monde, l’état d’esprit est toujours le même. Plus le temps passe, plus l’inquiétude grandie, plus les espoirs s’amenuisent. Mis à part Jack, qui se trouve actuellement être parti en ville, les deux familles décident de se rendre dans la forêt. Celle où Jesse et Leslie s’amusaient il y encore une dizaine de jours. Ils n’ont pas espoir d’y trouver quoi que ce soit, mais ils veulent enfin savoir ce que pouvaient bien y faire les enfants tous les soirs après l’école. Ils y vont, tranquillement, sans se presser, mais avec la volonté de peut-être trouver quelque chose au sujet de leurs occupations récentes. Dans le même temps, en ville, Jack part aux nouvelles au sujet de la construction de la future zone commerciale et par conséquent, au sujet de la démolition de la quincaillerie dans laquelle il travaillait. En passant près d’un bar, il aperçoit, posé sur une table, un journal. Il s’approche, regarde autour de lui, au cas où la personne qui aurait pu l’oublier là vienne le rechercher, puis s’assied. Coup de chance où pur hasard, il ne sait pas, mais le fait est qu’il ‘agit de l’édition du jour. Il le feuillette quelques instants, avant de tomber nez à nez avec un article relatant de la construction de la future zone. Tout en restant là où il se trouve, il ne peut s’empêcher de le lire. Pendant ce temps là, c’est alors que les deux familles arrivent près du pont bâti par Jesse. Chacun a beau chercher au plus profond de soi, personne ne voit rien d’autre que la forêt auquel mène l’édifice. Après quelques secondes d’émotions diverses, elles le franchissent. Car c’est à quelques mètres de là seulement que Leslie est tombée à l’eau et s’est prétendument noyée. Un cours instant plus tard, arrivées de l’autre côté, tous font face

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à la forêt, face au lieu des premiers exploits de leurs deux enfants. Ils s’enfoncent à l’intérieur de celle-ci, jusqu’à apercevoir la vieille carcasse de voiture toute rouillée déjà approchée par les deux jeunes. C’est alors qu’un bruit se fait entendre non loin de là. Il provient de tout près. Brenda, intriguée, allonge ses foulées pour aller voir ce dont il s’agit. Quand soudain, elle croit apercevoir sa petite sœur. N’en croyant pas ses yeux elle appelle aussitôt sa mère, qui se presse à ses côtés. Elle lui explique qu’elle croit bien avoir vu May Belle se balader juste devant elle et immédiatement, la mère et la fille partent à sa recherche. Au bout de quelques minutes de recherches intensives mais infructueuses, au cours desquelles elles rien trouvé ni rien entendu d’autre que les animaux vivant en ces lieux, elles abandonnent de nouveau tout espoir et retournent près de la vieille carcasse, afin de reprendre leur périple au milieu des arbres. Le groupe ne cesse d’avancer, jusqu’à ce qu’il fasse face à la cabane en bois qu’ont retapé les deux adolescents peu de temps avant ces heures tragiques. Il aperçoit l’arbre qui est tombé à l’intérieur, mais aussi quelques uns des aménagements qui y ont été faits. Personne ne souhaite y monter, n’ayant pas forcement confiance dans la construction, ni l’envie et la volonté de le faire. Une chose par contre les étonne. C’est le nombre très important d’insectes présents dans cette forêt. Ils regardent tout autour d’eux, mais ne voient, à première vue, pas d’autre lieu de rassemblement de ces étranges bestioles. Elles ne se trouvent qu’à proximité immédiate du grand arbre. A croire qu’elles ont quelque chose à y faire. Pour en revenir à Jack, en ville, il vient d’apprendre, en lisant l’article, que le permis de démolition venait d’être accordé la veille au matin, ce qui réduit à néant les espérances de tous ceux qui dans cette histoire vont perdre leur emploi. Il n’y a désormais plus qu’un miracle qui pourrait les aider à retrouver le cours normal de leur vie, en effaçant ce projet de zone commerciale. Mais bien qu’étant croyants, aucun d’entre eux n’ose imaginer qu’une telle chose puisse se produire, et peu gardent encore la foi. Comment pourraient-ils encore espérer ou même se battre, alors qu’ils ont face à eux des sociétés multinationales, qui d’un seul claquement de doigts sont en mesure d’engager une pléiade d’avocats, qui pourraient en quelques jours, en cas de plainte, par exemple, faire s’éterniser l’affaire pendant des années, au risque de faire perdre à la ville et à ses habitants des dizaines d’emplois ainsi que leurs sources revenus. Non, pour l’ensemble des ces personnes, il n’y a vraiment plus aucun espoir. Les seules qui continuent vraiment à se battre sont les associations écologiques des environs, qui refusent de voir sacrifier des bois et des forêts, pour les remplacer par des constructions en béton, qui n’auraient d’autre effet que de gâcher et de polluer encore plus la nature, si chère et importante à leurs yeux. Leur dernière chance pour la sauver serait de trouver des espèces protégées ou sensibles dans les forêts sensées être détruites pour

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permettre le développement des futurs commerces. Le problème c’est qu’il s’agit tout de même de quelque chose de plutôt rare, qui a peu de chance de se produire. Mais tous ces amoureux du vert se disent que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. De plus, pour trouver un écho plus large, elles n’hésitent pas à lancer des actions qui se trouvent être relayées par les médias. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont décidé de ne pas baisser les bras. Car le soutient qu’ils possèdent ne cesse de s’étoffer au fur et à mesure des reportages au sujet de leur combat. Là encore, ils vont faire tout ce qui leur est possible pour protéger et sauver ce havre de paix verte, qu’ils ne lèguent pas à leurs enfants, mais à qui ils l’empruntent. C’est bien là leur principale préoccupation, c’est ce qu’ils vont rendre à leurs descendances en tant que nature. Ils ne veulent pas d’un océan de béton, mais bien d’une nature dans laquelle il leur sera possible de s’évader de la routine de la vie, d’une nature aussi naturelle que possible, d’une nature non dénaturée.

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CHAPITRE 6 Ne pouvant se résoudre à voir ainsi sa vie partir en fumée en l’espace de seulement quelques jours, Jack décide d’agir. Il ne peut absolument rien faire concernant Jesse et May Belle, si ce n’est attendre, mais en ce qui concerne son emploi, il doit tenter quelque chose. Ce sera peut-être inutile, voir même surement, mais au moins, il aura le sentiment de ne pas être resté les bras croisés sans rien faire, en attendant que tout se passe. C’est pourquoi, sur un coup de tête, il se rend sur son ancien lieu de travail et choisi s’y installer. Non pas dans le but de retarder les travaux de démolition, parce qu’il sait bien qu’il ne pourra pas tenir longtemps, mais principalement pour faire entendre la détresse qui est la sienne, ainsi que celle de tous ceux qui risquent de tout perdre dans cette histoire. Leurs travails, leurs revenus, leurs maisons, et peut-être même leurs familles. D’ailleurs, peu lui importe le temps qu’il restera là, cloitré, observé. Car au moins, un semblant d’espoir perdurera durant cette période, aussi courte soit-elle. Retour à T. Après une lutte acharnée, après avoir perdu le contrôle de l’ensemble du royaume, les souverains peuvent tout de même se féliciter de la mince victoire qu’ils ont obtenue. Le château n’est pas tombé aux mains de l’ennemi. Mais malgré tout, à la marge de ce brin de satisfaction, il y a tout de même la disparition de May Belle, enlevée par le Sombre Seigneur, ainsi que tous les habitants du royaume qui se sont sacrifiés pour que survive leur chère liberté. De fait, les deux rescapés de cette ultime bataille, Leslie et Jesse sont dos au mur. Ils semblent ne plus savoir comment faire pour continuer d’assurer la protection de T et pour lui permettre de rester tel quel, c'est-à-dire un royaume tout aussi magique que prospère. De plus, désormais en infériorité par rapport à leur ennemi, ils ne voient pas de quelle manière ils pourraient espérer reconquérir les terres dont il a déjà pris le contrôle. Ils savent bien qu’il leur reste encore leur boitier magique, pour les aider dans un éventuel combat, mais ils ne se sentent pas la force d’affronter une nouvelle bataille, qui dans l’état actuel des choses ne pourrait, selon eux, que les conduire à un nouveau désastre. Pour la première fois depuis leur accession au trône, les deux amis donnent vraiment l’impression de ne plus y croire, d’être au bord du désespoir. Assis sur son trône, Jesse feuillette son cahier de dessins, cherchant ainsi à se remonter le moral en revivant dans sa tête tout ce qu’il a déjà vécu avec son amie, qui de son côté donne vraiment l’air de chercher une solution à leur problème, sans toutefois y parvenir. Elle tourne en rond dans la salle tant convoitée, et s’agace au fur est à mesure des cercles qu’elle décrit sur le sol. Et pour ne pas arranger leurs affaires, la garde royale t n’est plus l’ombre que d’elle-même. Il ne reste plus beaucoup de gardes en état de combattre. Les pertes ont été

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très importantes en son sein. Le peu d’entre eux à être encore actif ne peut que tenter de protéger le château d’une éventuelle nouvelle attaque ennemie, mais en aucun cas ne pourrait lancer une contre-offensive visant à reprendre le contrôle des terres perdues. De son côté, afin de ne prendre aucun risque, le seigneur maléfique a immédiatement fait renforcer le niveau de protection de sa nouvelle conquête, dans la peur d’un nouveau piège tendu par les défenseurs du royaume. Ce qui, au vu de leur état, semble extrêmement peu probable. Mais ne pouvant être sûr de rien, il n’a pas voulu tenter le diable. Il s’est déjà fait prendre une fois, ce qui lui a largement suffit. C’est là la raison qui pousse Leslie et Jesse à se demandent si, au vu l’état de la situation, ils ne devraient pas tout simplement en rester là et rentrer chez eux le plus tôt possible, laissant le royaume aux mains du seigneur. Après tout, se disent-ils, le monde magique de T, aussi beau et accueillant soit-il, n’en est pas moins un monde parallèle au celui d’origine des enfants, la Terre. Ils ont bien tenté de le protéger, ont fait tout ce qu’ils pouvaient, ont fait tout leur possible, mais ça n’a rien donné. La résistance est certes un acte aussi courageux qu’honorable, mais cela nécessite également de savoir et de pouvoir reconnaitre sa défaite lorsqu’elle est indéniable, ce qui, là, semble être le cas. C’est d’ailleurs ce à quoi réfléchissent les deux adolescents. Il est possible qu’au départ leur tactique avait pour but de les mener à envisager un dernier combat dans leur forêt, mais au vu de la tournure des évènements, cela semble quasiment impossible. C’est alors que dans timing trop parfait pour être du au hasard, le sombre seigneur leur fait parvenir, par messager, une proposition écrite. Pour faire simple, il ordonne purement et simplement aux tenants du château royal de se rendre et de lui livrer l’édifice, précisant bien qu’il s’agit là de leur seule et unique porte de sortie. Il leur assure, en échange, qu’ils seront renvoyés sur Terre illico presto ainsi que sains et saufs. Et en plus, il leurs donne sa parole qu’il ne réduira pas le royaume en cendres. Il leur annonce aussi, contre toute attente, qu’après réflexion, il souhaite conserver le château, dans son état actuel, c'est-à-dire resplendissant de fraicheur et de beauté. Il ne ferait pas ça par amour des vieilles pierres, non, mais uniquement pour le prestige. Car quel prestige que de diriger son empire depuis un tel lieu. D’autant qu’il le convoite depuis toujours et qu’il est aujourd’hui à deux doigts de le posséder enfin. Afin de bien se faire comprendre des souverains, il leur précise également que s’ils ne coopéraient pas dans une limite de temps, fixée à la fin de la journée, il lancerait l’assaut et que dans ce cas précis, tout le royaume, ainsi que la place forte, seraient réduits en poussière. La parole est maintenant aux enfants. Et bien que cette proposition soit formulée d’une manière on ne peut plus directe et plutôt menaçante, les deux jeunes la prenne en considération et décident d’y réfléchir sérieusement. Bien sur, dans le sanctuaire royal qu’est le château, que ce soit le magicien où

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encore les autres t qui s’y sont réfugiés, tous essayent de les convaincre de poursuivre le combat, de ne pas abandonner maintenant. Mais il semble vraiment que les deux amis aient pris leur décision. Au vu de leurs qualités indéniables, qui leurs ont offertes de découvrir et de se rendre dans ce monde fabuleux qu’est T, ce ne sont encore que des enfants, même si aujourd’hui ils ont commencé à entrer de plein pied dans l’adolescence. C’est pour cette raison, que quelque soit leur décision sur la suite à donner à leur combat, aucun t ne pourra leur en vouloir. Ils auront été jusqu’au bout, ou presque, d’une mission qu’ils se sont vu confiée sans qu’ils ne soient véritablement en mesure de la refuser. En plus, ils ont tout de même réussi le tour de force d’infliger une défaite au Sombre Seigneur, chose que personne avant eux n’été parvenu à faire. D’ailleurs, loin d’être considérés comme des lâches ou comme des déserteurs, la population du royaume s’en souviendra pour toujours comme de véritables héros. Ce ne sont pas eux qui lui auront tenu tête le plus longtemps, mais ce sont eux qui l’auront fait de la plus belle des manières. Ajouté à tout cela la nouvelle de la disparition de May Belle, qui a dors et déjà fait le tour du royaume, et c’est tout à fait compréhensible que cela les pousse à retourner chez eux, et incite encore plus les t à les soutenir dans leur choix. Choix que tous savent très difficile à faire et que leurs deux héros ne feront pas, quel qu’il soit, de gaieté de cœur. Dans l’ancienne quincaillerie, dont les travaux de démolition devraient débuter d’ici peu de temps, qui depuis quelques heures est occupée illégalement par Jack, un régiment d’huissiers de justice débarque. Ils sont venus afin de constater la présence du père de famille, qui de par son action entrave le bon déroulement du chantier. Suite à cette constatation, ils se doivent de lui notifier la situation dans laquelle il se trouve. S’il ne quitte pas les lieux immédiatement, dans les quelques minutes qui viennent, une plainte sera déposée contre lui par les promoteurs en charge de la réalisation de la future zone commerciale. Plainte qui pourrait lui valoir une pléiade d’ennuis d’ordre judiciaire. Il pourrait notamment se voir infliger une amende, voir même plus encore. Et si cela devait venir s’ajouter aux problèmes qu’il connait déjà, financiers et familiaux, il ne serait pas inimaginable de le voir toucher le fond pour de bon, sa famille avec lui. Les conséquences pourraient être terribles. Cette visite suivie de cette annonce officielle le font douter au plus haut point. Doit-il continuer au risque de se voir poursuivi en justice, doit-il mettre en péril l’ensemble de sa famille, doit-il tout tenter, acceptant les risques liés, ou bien doit-il stopper son action pendant qu’il en est encore temps, sans encaisser de dommages supplémentaires, qui pourraient affecter sa vie future ? Rapidement, en quelque secondes seulement, après avoir trouvé les réponses à toutes les questions qu’il vient de se poser, sa décision est prise. Il préfère laisser tomber. Il

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a choisi de quitter les lieux qu’il occupait, pour ensuite rentrer chez lui auprès de sa famille. Il n’aura rien gagné concernant son emploi, si ce n’est une frayeur supplémentaire, mais il aura tout de même essayé tout ce qu’il pouvait. Mais alors qu’il quittait les lieux, l’improbable se produit. C’est un nouveau rebondissement. Ce sont les associations écologiques. Celles là même qui montent au front dès lors que la nature se trouve menacée. Elles viennent pour le soutenir dans son combat. Prenant évidement son parti, elles décident de prendre la suite de son occupation illégale de la quincaillerie. En tant que militants d’une association écologique, ceux-ci ne s’inquiètent pas des conséquences en termes de justice qui pourraient découler de leurs actions, le principal pour eux étant de tout faire pour sauvegarder la nature. Peu leur importe donc d’avoir quelques démêlés bénins avec l’institution judiciaire. De plus, le slogan de ces associations qui rejoignent cette lutte n’est autre que « La nature avant tout », ce qui démontre bien leur détermination à ne pas la laisser tomber. Elles prennent donc le relais de Jack, afin d’empêcher la démolition des anciens commerces. C’est un soulagement pour lui. Il obtient, là, la preuve qu’il n’est pas tout seul à se battre. Les motivations sont différentes, c’est vrai, mais pour lui l’important c’est de viser un seul et même objectif. Car cette entrée en matière de ces militants lui redonne de nouveau un vrai espoir dans cette histoire. Notamment parce qu’il sait bien qu’à chaque fois qu’une action écologiste est menée, les médias s’emparent de l’affaire et permettent à un maximum de personnes de découvrir ce qui se passe et de se mobiliser à leur tour, pour peser plus lourd, contre un adversaire de taille redoutable. C’est donc pour lui une petite bouffée d’air ainsi qu’une première victoire, que de se sentir soutenu dans sa lutte. De plus, les revendications des écologistes sont simples et claires. Ils exigent l’arrêt total et immédiat des travaux de démolition, de reconstruction et de déforestation, nécessaires à la l’aménagement de la future zone commerciale. De toute façon, s’ils n’obtiennent pas gain de cause total, ils ont bien l’intention poursuivre leur action aussi longtemps qu’il en sera nécessaire. Ajouter à cela qu’ils n’ont rien à perdre puisqu’ils se battent pour conserver un élément qui leur est cher et vital, la nature. Ils sont prêts à tout, du moment qu’ils peuvent l’aider et ce de quelque manière que ce soit. C’est d’ailleurs ce qui leur permet de ne pas craindre ces éventuelles poursuites judiciaires, d’autant plus que la médiatisation de leur combat actuel ainsi que celui de Jack leur permet de se faire voir et entendre, ce qui leur donne encore un peu plus de poids et de légitimité face une logique commerciale qu’ils récusent. Chez Jack, justement, après la reconnaissance de la forêt, tout le monde rentre aux maisons. C’est alors, qu’en arrivant près de celles-ci, Brenda aperçoit une voiture police, garée devant la maison de ses parents. Les familles se rendent donc à la rencontre

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des deux agents. Ils viennent à peine d’arriver et étaient justement en train de se rendre à la porte d’entrée. Interpellés par la mère de Jesse et May Belle, ils se retournent et vont les rejoindre. Après quelques minutes de discussion devant le domicile, ils sont invités à y entrer, afin de pouvoir parler tranquillement. Aussitôt, la discussion entre dans le vif du sujet. Les agents vont pouvoir expliquer la raison de leur présence en ces lieux. Les deux familles sont toujours très unies dans la douleur. Actuellement elles n’attendent qu’une chose, que de bonnes nouvelles concernant les disparus leurs soient annoncées. Mais personne ne connait pour le moment la teneur de ce qui va leur être dit. Les nouvelles seront-elles bonnes, mauvaises, ont-ils retrouvés les enfants, ou peut-être simplement une piste, des indices, des témoins ou des suspects dans un éventuel enlèvement ? Car que ce soient les proches ou même la police, jusque là personne ne savait ce qui était arrivé. Ils sont également là pour rendre compte, aux parents de Leslie, de l’état des recherches visant à retrouver le corps de leur jeune fille, qui s’est noyée il y a déjà plusieurs jours maintenant. Le problème, c’est que toutes les recherches menées, que ce soit pour retrouver Jesse et May Belle ou bien le corps de Leslie, sont restées jusque là infructueuses. Les enquêteurs eux même n’ont encore pas la moindre idée de ce qui a bien pu arriver aux enfants. Et malgré le fait, que concernant Leslie, ils ne soient toujours pas parvenus à retrouver sa dépouille, mise de côté sa signature sur le mot retrouvé sur le lit de Jesse et malgré le sentiment de ses parents qui sont désormais convaincus qu’elle vit toujours, bien qu’elle ait déjà été enterrée, la version de la police ne change pas pour autant. Ils ne possèdent aucune preuve scientifique démontrant qu’elle se soit tuée, mais elle ne peut être que décédée. La corde cassée et les traces de sang retrouvées sur le sol, près de l’arbre d’où s’élançaient les enfants, ne leurs laissent aucun doute sur ce point. D’autant que selon eux, si elle était toujours vivante, elle serait déjà revenue chez elle. Elle ne serait pas restée cachée comme ça sans donner de ses nouvelles. A cette annonce, ses parents répliquent en disant qu’elle a pourtant bien donné une preuve de vie, du fait du mot retrouvé quelques jours plutôt chez les Aarons. Mais là, une nouvelle fois, froidement, les agents leur répondent que ce mot ne peut pas être écrit de sa main, que ce n’est pas possible. C’est alors que les parents des trois enfants exigent une nouvelle fois, de la part des enquêteurs, qu’ils fassent réaliser des tests graphologiques sur la lettre, afin d’être définitivement fixé sur son authenticité ou non. Et comme lors de leur première demande, ils essuient un refus catégorique, sous prétexte qu’il s’agit d’une analyse coûteuse et qu’ils la juge inutile dans cette enquête, pour eux tout étant aussi clair que de l’eau de roche. Leslie est morte, ses deux amis ont fugués et le mot retrouvé est une mauvaise plaisanterie. Point barre. L’enquête continue, mais uniquement parce qu’impliquant trois jeunes enfants, elle est

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sensible et ne peut pas encore être classée pour le moment. Voila la réponse de l’un des deux agents. Mais devant le mépris et l’insistance des parents face à cette réaction totalement abjecte, qui menacent de se plaindre auprès des supérieurs hiérarchiques des enquêteurs, au sujet de leur inefficacité, de leur légèreté dans leur façon de mener cette enquête et de la froideur avec laquelle ils s’adressent à des parents blessés, ils changent de position. Où plutôt, le plus haut gradé des deux, soigne sa position. Etonnement, il est désormais d’accord pour effectuer cette analyse, mais est-il dit, uniquement pour bien prouver qu’il avait raison depuis le début et que la lettre n’apportera rien aux deux familles, si ce n’est un peu plus de déception et de douleur. Enfin les parents ont le sentiment d’être entendus par les agents chargés de l’affaire. Enfin ils vont pouvoir être fixé sur la véracité du mot retrouvé, enfin ils vont pouvoir savoir si leurs enfants sont toujours vivants ou non. Il leur faudra, pour cela, attendre tout de même quelques jours, le temps que soient menées à bien les analyses nécessaires, et que les résultats soient définitifs et certains. Certes avant de les avoirs il y aura ce délai, mais il importe peu aux deux familles, qui ne souhaitent qu’une chose, c’est de pouvoir tout savoir au sujet de ce mot. Bien sur, elles ont toujours le sentiment, aux fonds d’elles mêmes, que tout se finira bien et que la lettre laissée a vraiment été écrite par les trois disparus. Ce qui prouverait qu’ils sont, ou en tout cas qu’ils étaient il y a quelques jours encore, tous les trois en bonne santé. Mais la véritable information qu’ils pourraient tirer d’une telle nouvelle serait que Leslie ne serait pas morte. Et c’est à ça que se raccroche tout le monde. Ils se disent tous que si la jeune fille fait toujours partie de ce monde, il est possible que Jesse et May Belle se trouvent avec elle et qu’ils soient tous en bonne santé, sains et saufs. L’espoir d’une fin heureuse n’a donc pas disparu au sein des deux familles. Bien au contraire. Egalement suite à la menace des parents de référer de l’inefficacité des enquêteurs à leurs supérieurs, après avoir accepté de faire mener une analyse graphologique sur la lettre signée des enfants, ils créent la surprise une seconde fois en l’espace de quelques minutes. Cette fois, ils aimeraient pouvoir obtenir quelques objets appartenant aux deux enfants Aarons, dans le but d’essayer de cerner leur personnalité, pour s’expliquer et comprendre les raisons qui auraient pu les amener à fuguer après le décès de Leslie. Car mine de rien, la police reste persuadée que la jeune fille ne fait bel et bien plus partie du monde des vivant. Le premier objet auquel pense la mère de Jesse et de May Belle, c’est bien sur le cahier de dessins de son fils, sur lequel il met sur papier tout ce qui lui passe par la tête et qui lui semble avoir de l’intérêt. Brenda étant occupée à changer sa petite sœur, c’est son autre sœur qui est chargée d’aller le chercher dans la chambre des deux disparus et de le rapporter aux enquêteurs. L’adolescente s’exécute et part à sa recherche. Sa mère

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lui a indiqué qu’il devait normalement se trouver sur le bureau de son frère. La première chose qu’elle fait est donc de le chercher à cet endroit précis, mais sans résultat. C’est pourquoi elle décide de regarder dans toute la pièce, allant même jusqu’à fouiller dans les affaires de sa jeune sœur disparue. Après plusieurs minutes de recherches veines, après avoir exploré tous les recoins de la chambre, après avoir tout retourné, la jeune fille se rend à l’évidence. Le cahier ne se trouve pas ici. Elle retourne alors auprès de sa mère et des enquêteurs, pour les informer qu’elle n’est pas parvenue à mettre la main sur l’objet en question, qui semble lui aussi avoir disparu. Etonnée, et commençant surtout à s’énerver du fait que personne ne trouve jamais rien et qu’elle soit obligée de toujours tout faire elle même, sa mère décide d’aller le chercher par ses propres moyens. Car ce que ni elle ni sa fille ne savent, c’est qu’avant de trouver le mot sur le lit de son frère, Brenda n’était pas parvenue non plus à le trouver. Mais n’étant pas sûre d’avoir bien regardé partout, elle préfère se taire et faire comme si de rien n’était. Pendant ce temps, dans la cuisine, les parents de Leslie ainsi que Brenda et ses deux sœurs, restent avec les enquêteurs. Alors que ceux-ci s’étonnent quelque peu de la réaction au quart de tour de la mère des deux jeunes, les deux adolescentes commencent à leur répondre simultanément. Immédiatement, sans réfléchir, elles se regardent dans les yeux, avant d’esquisser un petit sourire. Et à Brenda de laisser sa sœur cadette finir la phrase. Elle explique donc aux policiers que depuis plusieurs jours, depuis la disparition de Jesse et May Belle, leur mère, ainsi que leur père, ne dorment quasiment plus, attendant en permanence le retour à la maison de leurs deux enfants. Ce qui explique leur état de fatigue avancé ainsi que de telles réactions. Les policiers profitent de l’absence de la maitresse de maison, pour poser quelques questions aux filles au sujet de leur frère Jesse et de leur sœur May Belle. Ils cherchent notamment à savoir quelles étaient les relations qu’ils entretenaient chacun avec Leslie, mais encore les lieux où ils se rendaient pour s’amuser, hormis la forêt, ou encore des questions ayant pour but de découvrir, qui de Leslie ou Jesse était le meneur du groupe. Au moment même où les deux jeunes s’apprêtaient à répondre à ces questions, qui leurs semblaient tout de même assez déroutantes, c’est la mère de Leslie qui élève la voix plus fortement que tout le monde. Elle se demande bien à quoi peuvent rimer ces questions, après plusieurs jours sans nouvelles. Enervée, elle n’en comprend ni le sens ni l’intérêt. Pour elle, de telles investigations auraient du être les premières à être menées, immédiatement après que les deux disparitions aient été signalées à la police. Puis, suite à cette réflexion toute aussi virulente que véridique, plus un bruit. Le silence est tel, qu’il serait possible d’entendre voler une mouche à plusieurs mètres aux alentours. Et, d’un seul coup, suite à cette vérité, l’ambiance est devenue plus pesante que jamais. Plus personne ne

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souhaite prendre le risque de dire quelque chose. Les parents de Leslie parce qu’ils seraient capable de faire une bêtise envers les forces de l’ordre, les filles parce qu’elles ne veulent pas avoir de problèmes et les enquêteurs, de peur de se voir une nouvelle fois clouer le bec et de se faire reprocher de ne pas avoir fait leur travail en temps voulu. C’est alors, qu’après plusieurs minutes d’un silence glacial, la mère redescend de la chambre de ses enfants. Bredouille. Elle non plus n’est pas parvenue à mettre la main sur le cahier de dessin de son fils. Elle ne cesse d’essayer de se ressasser la dernière fois qu’elle l’a vu, et reste persuadée qu’il se trouvait bien dans la pièce après la disparition de ses enfants. Elle se souvient même l’avoir feuilleté dans le cas où elle trouverait quelque chose pouvant la mettre sur une piste et qui aurait pu expliquer les évènements. Pendant ce temps, de retour de la ville, Jack arrive chez lui. La première question à laquelle il a le droit de la part de ses filles ainées est ce qu’il en est de la boutique. En guise de réponse il leur lance un regard furtif, d’un air froid, pour ensuite aller s’assoir dans le fauteuil, sans dire un mot. De son côté, après avoir fait un rapide tour de la maison pour constater que le cahier recherché ne se trouvait nulle part, pour cause, sa femme le voit à son tour affalé et va elle aussi prendre des nouvelles, tout en gardant l’esprit ailleurs, à la recherche du fameux objet. Après lui avoir lancé le même regard qu’à ses deux filles, laissant présumer une nouvelle question sans réponse, il sort de son mutisme passager. Il lui raconte ce qui s’est passé dans les moindres détails. Les larmes aux yeux il commence par son occupation des lieux, avant d’en arriver rapidement aux huissiers et à leurs menaces de poursuites, pour terminer avec le dernier rebondissement du moment, lorsque les militants écologistes ont fait surface, pour prendre la suite de son combat. Une fois son récit terminé, c’est à lui d’écouter les dernières nouvelles. Il s’entend annoncer que les enquêteurs, qui sont toujours présents, ont enfin répondus, favorablement, à la requête qui leur avait été posée et qui était de faire faire des analyses graphologiques sur le mot découvert quelques temps auparavant. De plus, il apprend aussi qu’ils se décident, encore plus tardivement, à recueillir un maximum d’informations sur les enfants et que pour ça, ils auraient bien besoin du cahier de dessin de leur fils, mais que personne ne parvient à le retrouver pour le moment. A ça, Jack répond immédiatement, sans hésiter, qu’il se trouve sur le bureau de Jesse, dans sa chambre. Sa femme lui explique que parce qu’il ne s’y trouvait pas, elle a fait le tour de toute la maison, et qu’elle n’a pas obtenu plus de succès. L’étonnement se lit alors sur les traits du père de famille. Il lui assure que la veille de la découverte du mot il l’a lui-même rangé sur cette étagère, après l’avoir feuilleté. Le tout, qui plus est, en compagnie de sa femme. Suite au léger silence qui suit ces paroles, le père de Leslie fait tilt. Il demande à Jack de bien vouloir répéter mot pour mot ce qu’il venait de dire. Et à la façon de l’inspecteur Colombo, calmement et archi sûr de lui, il pose une question, sous forme d’affirmation. Ou au choix,

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une affirmation sous forme de question. « Si le cahier était rangé à cette place la veille du jour de la découverte du mot et que le lendemain, une fois le mot découvert il avait disparu, c’est peut-être qu’ils l’ont pris ??!! ». Il est vrai que c’est un raisonnement qui paraît assez logique, mais tous vivent de tels moments entrecoupés de peines et d’espoirs, qu’aucun n’y avait songé. Quelques instants plus tard, une once de bonheur, de vie, fait son apparition dans le salon. Seuls les enquêteurs semblent épargnés par celle-ci, qui ne les atteint pas le moins du monde. Ils restent totalement de marbre. En particulier le plus haut gradé des deux. Pendant ce temps, les familles osent penser que si le cahier a effectivement disparu en même temps que la lettre signée des trois enfants est apparue, c’est qu’il ne peut s’agir que d’eux. Pourquoi un petit plaisantin s’en serait-il emparé ? Quel aurait été on intérêt ? Ce sont là les questions que tous se posent. Ce nouvel élément leur permet de se convaincre de plus en plus en la survie de Leslie, mais aussi de la bonne santé des enfants. La seule et véritable interrogation négative toujours présente est de savoir pourquoi, et surtout dans quel intérêt, est-ce qu’ils seraient tous revenus chez eux, uniquement pour prendre l’ouvrage et laisser la lettre, le tout en pleine nuit, en faisant le nécessaire pour ne pas se faire entendre? Il ‘agit là d’un point d’ombre d’importance. Car une telle façon d’agir démontrerait qu’ils doivent bien se porter, qu’ils seraient partis de leur plein grès et que le mot laissé serait bien d’eux, tout en restant tout de même assez curieux, voir énigmatique. Mais au final, l’excitation due à cette découverte prédomine face à cette interrogation. Il est vrai que cet espoir de revoir vivants et en bonne santé les deux disparus, ainsi que peut-être même leur amie Leslie a été ravivé de manière plutôt imprévue. Mais il ne faudrait quand même pas oublier que des doutes planent toujours. De fait, les deux familles sont bien contentes que la police se décide enfin à faire pratiquer les analyses graphologiques. Malgré tout, elles sont bien conscientes que si ces analyses devaient se révéler être négatives, c'est-à-dire si la lettre était une fausse, tous leurs espoirs, principalement fondés sur cet indice, s’envoleraient en seulement un instant ce qui les replongeraient dans le désarroi le plus total. Mais au vu des risques encourus, les quatre parents préfèrent quand même en avoir le cœur net, plutôt que de rester à vivre dans le doute. Et pour dissiper l’ensemble de ceux-ci, il leur faudra attendre quelques jours, le temps que ces analyses soient réalisées par des spécialistes en la matière. C’est donc une nouvelle nuit d’angoisse qui se profile à l’horizon pour les habitants des lieux, qui en plus d’attendre impatiemment le retour des enfants, vont devoir en faire tout autant en ce qui concerne les résultats de ces analyses. Alors, pour se changer les idées, Jack, toujours assis dans son fauteuil, décide d’allumer la télévision. Manque de chance pour lui, la chaine sur laquelle il se trouve diffuse actuellement son journal télévisé,

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avec notamment un reportage sur les associations écologiques, qui depuis le milieu de l’après midi ont pris sa relève pour occuper illégalement la quincaillerie dans laquelle il travaillait. Si celles-ci passent au journal c’est parce qu’elles sont toujours sur les lieux et qu’elles n’ont pas l’intention de les quitter tant que le recours qu’elles ont formulé concernant la présence, dans les zones boisées vouées à la destruction, d’espèces animales, non pas protégés, mais carrément inconnues à ce jour. En effet, en reconnaissance dans certaines d’entre elles, plusieurs militants accompagnés de biologistes approuvant leurs combats et d’un huissier de justice, ont découverts en masse, une espèce d’insectes totalement inconnue jusque là. Il s’agit de ceux qu’ont pu voir les familles des trois disparus, lorsqu’elles sont allées dan la forêt. Ce sont ceux qui ressemblaient à des libellules sans pour autant en être. Pour en revenir aux associations elles mêmes, immédiatement suite à cette découverte, après avoir obtenu la certitude de part les biologistes qui les accompagnaient, que personne n’avait jamais vu de tels spécimen, l’huissier l’a, lui, officiellement constaté. Ensuite le recours a été déposé devant les tribunaux, espérant de fait un arrêt rapide ainsi qu’une annulation des autorisations concernant les travaux, le déboisement et la construction de la future zone commerciale. Justement, interviewé à ce sujet, une porte parole de ces associations affirme que tant que la décision de justice n’aura pas été rendue, le combat continuerait. Elle ajoute aussi que ses camarades et elle-même conservent un bon espoir au sujet la décision prochaine. « Avec une telle découverte, nous ne pouvons plus perdre. Même les biologistes présents sont restés bouche bée devant cette nouvelle espèce d’insectes. La justice ne peut plus ne pas nous donner raison. On va gagner ce combat, je vous le promet ». A cents lieux de s’imaginer une telle chose, Jack se prend de nouveau à espérer. Peut-être son outil de travail ne sera-t-il pas détruit. Peut-être pourra-til retrouver un jour son emploi, à condition que ce qu’il vient d’entendre se réalise dans les faits. Retour à T. Après avoir laissé s’écouler une bonne partie de la journée afin de bien réfléchir à la proposition faite par le Sombre Seigneur qui leur offre la vie sauve ainsi que la possibilité de rentrer chez eux contre leur royaume, qu’ils défendent depuis plusieurs jours et dont ils sont également les souverain, les deux enfants rescapés ont fait leur choix. Suite à la disparition de la jeune sœur de Jesse, May Belle, pendant le combat précédant, qui était sans doute le dernier, les deux adolescents n’ont plus le cœur à se battre pour le royaume, d’autant plus qu’ils n’ont quasiment plus d’armée en état de combattre et qu’ils n’ont aucune idée de la façon dont ils pourraient réussir à reprendre les terres du royaume occupées par l’ennemi et ses soldats. Ils ont donc décidé de livrer le majestueux château

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royal de T et par la même occasion, l’ensemble des lieux. Mais ils exigent malgré tout une contre partie. Que May Belle leur soit rendue saine et sauve. Une fois le messager du sombre seigneur en possession de la réponse des leaders de la cité, il repart dans son camp, sans perdre la moindre seconde, pour remettre cette très importante missive à son maître. Aussitôt reçue, aussitôt lue, aussitôt approuvée. Le seigneur maléfique semble ravi que les deux jeunes souverains de T aient accédé à ses demandes. Il reste juste un peu perplexe au sujet de la requête formulée par ses adversaires, qui exigent, afin de livrer le château royal et par la même occasion le royaume, que leur soit rendue saine et sauve May Belle. Car le problème c’est qu’il s’en est déjà débarrassé. Sans réfléchir, il lui a déjà réglé son compte. Peut-être prématurément. Il va donc devoir jouer serré pour obtenir de ses ennemis t que la fillette ne leur soit rendue que lorsque qu’il sera entré en possession de la totalité du royaume. Ce qui ne devrait pas poser de problème, sachant que c’est lui qui se trouve en position de force pour négocier. Puis, suite à cela il prend quelques minutes de réflexion, pour, à la surprise générale, ordonner à ses troupes de se préparer. L’ensemble de ses soldats, Ogu en tête, est plus que surpris. Après avoir appris que le royaume allait leur être livré sur un plateau, jamais ils n’auraient imaginé que leur maître leur donne un tel ordre. Pas qu‘il soit un enfant de cœur, loin de là, mais simplement parce qu’il semblait tout à fait prêt à ne pas détruire les lieux. De toute façon un ordre ne discute pas. Une fois son armée prête au combat, il en prend le commandement direct. Il leurs donne pour consigne de le suivre jusqu’au château royal, situé à quelques centaines de mètres seulement du campement. Arrivés en ville, près de l’édifice, les gardes royaux qui protègent le tout dernier bastion de la résistance t donnent l’alerte. Leslie et Jesse sont donc immédiatement mis au courant que l’ennemi marche en direction du château, ce malgré la réponse positive qu’ils lui ont fait parvenir il y a peu de temps. Alors qu’ils semblent se poser quelques questions, mais aussi être pris de panique, les deux jeunes adolescents, qui avaient décidés de livrer le royaume au Sombre Seigneur, ordonnent aux gardes encore en état de combattre de se préparer à défendre les lieux. Auraient-ils changé d’avis et refuseraient-ils désormais de se livrer ? Les troupes ennemies encerclent maintenant la demeure royale. Elles sont prêtes au combat. Les derniers gardes t aussi. Chacun des deux camps attend pour agir, soit les ordres, soit que l’ennemi passe à l’action de son côté. C’est alors que le seigneur maléfique sort à découvert, accompagné de seulement quelques gardes. Le groupe s’approche de l’entrée du château et s’arrête. Le maître se désarme. Les derniers défenseurs du monde magique sont en même temps perplexes et sur le qui vive. Pourquoi agit-il ainsi, est-ce un piège ? Se demandent-ils. C’est le moment qu’il choisi pour annoncer qu’il est venu luimême jusqu’au château, afin de voir les deux futurs anciens souverains de T. Dépités, les

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gardes le laisse entrer lui et sa garde rapprochée. Il va devoir rencontrer, dans la salle du trône, Leslie et Jesse, qui sont sur le point de lui laisser le contrôle du royaume. Ca y est, pour la première fois, le Sombre Seigneur pénètre dans la forteresse royale. Il n’est plus qu’à quelques minutes et quelques mètres de son futur trône et à quelques instants de son futur royaume. Arrivé à l’aube de la salle, devant l’imposante et majestueuse porte, il est sommé d’entrer seul et non armé. Il s’exécute. Ainsi, après quelques secondes sans bouger, a attendre que la porte s’ouvre face à lui, il ordonne à son escorte de rester sur place. Il leur donne également ordre, en cas de problème, de pénétrer dans la prestigieuse salle par tous les moyens possibles. Maintenant entré, il fait face à Leslie et Jesse, assis respectivement sur leurs trônes de reine et de roi de T. Caché sous sa capuche noire, il s’avance vers eux, d’un pas assuré, sans la moindre hésitation, sans donner l’impression qu’il se trouve face aux souverains d’un royaume ennemi prêt à tomber entre ses mains. Une fois à leur hauteur, il leur demande, d’une voix aussi sombre et glauque qu’il ne l’est lui-même, de lui livrer, comme convenu, le monde magique. Il n’oubli pas de les mettre en garde. S’ils avaient la malheureuse idée de tenter quoi que ce soit à son égard, son armée est positionnée tout autour du château et en représailles, aucun t ne s’en sortirais vivant. C’est alors le moment choisi par les deux jeunes pour se lever, surplombant leur vainqueur, qui il faut bien le dire est beaucoup plus grand de réputation que de taille. Même Prince T, pourtant chasseur de trolls, a senti qu’il se passait quelque chose d’anormal. Il était assis entre les deux trônes, et voyant sa maitresse et Jesse se lever, il en fit de même, tout en grognant et fixant droit dans les yeux le sombre personnage qui lui fait actuellement face. Jesse demande alors où se trouve sa sœur, qui doit leur être rendue saine et sauve pour que le royaume soit livré. Sachant bien qu’après s’en être occupé personnellement il ne la détenait plus, il n’a d’autre choix que de leur dire la vérité sur cet épisode. Il leur affirme qu’elle se trouve être saine et sauve dans la forêt où tout à commencé et qu’elle ne pourra plus jamais revenir à T tant qu’il en sera le maitre absolu. Mais vont-ils le croire ? Peuvent-ils réellement lui faire confiance ? Les deux adolescents restent impassibles, se regardent furtivement, Leslie esquissant un rapide sourire du coin des lèvres, à destination de son ami. Mais comment peuvent-ils faire confiance à un personnage pareil ? Eux même ne le savent pas, encore que… Mais ils n’ont de toute façon pas le choix. Ils ne peuvent pas vérifier ses dires, mais vont malgré tout lui céder le royaume. Ils descendent ensemble, main dans la main, du podium sur lequel se trouvent les deux trônes et laissent le champ libre à leur ennemi de quelques jours. Sa première action est de donner l’ordre à sa garde personnelle de prendre possession de la salle du trône, alors que pendant ce temps là, un épais brouillard

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commence à prendre forme au dessus du château, signe qu’il en a effectivement pris possession ainsi que le contrôle. Ses gardes entrés, il fait fouiller méticuleusement les deux enfants, pour s’assurer de ne pas être, une nouvelle fois, tombé dans un de leurs pièges. Rien d’étrange n’est trouvé sur eux. Excepté peut-être sur Leslie. Un objet plutôt étrange se trouvait dans l’une de ses poches. Ne sachant pas ce dont il s’agit, le nouveau maitre des lieux exige des explications immédiates aux deux souverains déchus. Jesse lui répond calmement, d’un air presque abattu, observé par son amie, qui tout en prenant garde de bien conserver la tête baissée le regarde avec de nouveau une esquisse de sourire provenant du coin des ses lèvres, qu’il s’agit du seul moyen qu’ils possèdent pour rentrer sur Terre et que si leur interlocuteur n’a qu’une seule parole, il doit les laisser repartir, tout comme ils lui ont livré T, sans coup fourré. Une courte hésitation plus tard, trop heureux de pouvoir enfin se débarrasser des ses deux prédécesseurs à la tête du royaume, d’un rire maléfique, fermant les yeux, pour mieux profiter du vide qui se présentera ensuite face à lui, une fois qu’il les aura renvoyés chez eux, il lève au ciel la main dans laquelle il tient l’objet, et tout en disant adieu aux deux enfants, appui sur l’unique bouton qui s’y trouve. En une fraction de seconde, ça y est, il est maintenant le seul maître de T. Personne ne pourra désormais plus lui contester sa supériorité après cette éclatante victoire sur les dernières terres encore libres de sa planète. C’est le maître du monde, le seul, l’unique. A noter tout de même, que May Belle, Leslie et Jesse auront été les plus jeunes adversaires du seigneur, mais aussi les plus difficiles à battre sur le plan tactique.

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CHAPITRE 7 Dans la forêt dans laquelle tout a commencé, les enfants sont de retour, accompagnés de Prince T, qui ne comprend pas du tout ce qui vient de ce passer. Ils sont bel et bien sains et saufs et y retrouvent également May Belle, enlevée plus tôt par le Sombre Seigneur, qui ne pouvait pas lui réserver d’autre sort que de la renvoyer chez elle. En effet, les trois enfants étant des membres extérieurs à T, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas originaires de se monde, ils ne pouvaient en aucun cas y mourir, tués par un habitant de celui-ci. Seul un terrien aurait pu les tuer. C’est pour cette raison, sachant qu’il n’y avait pas d’autres terriens au sein du ce lieu magique, que la pire chose que pouvait faire le seigneur à la jeune fille, était de la renvoyer purement et simplement chez elle. Et ça, les enfants le savaient. Le magicien royal le leur avait dit. Mais pour quelle raison May Belle est-elle restée dans la forêt pendant tout ce temps ? Pourquoi n’est-elle pas rentrée chez elle ? Pourquoi a-t-elle fuit à la vue de sa famille lorsque celle-ci l’a effectivement aperçu au milieu de ces arbres ? La seule explication est que tout ceci devait certainement être prévu. C’est peut-être même ce qui explique que les enfants, à peine revenus de T, restent sur le qui vive et regardent fixement droit devant eux. Un danger les menacerait-ils ? Quant au Sombre Seigneur, il continu de jubiler, toujours dans la même position que lorsqu’il a renvoyé les enfants chez eux. Il s’imagine déjà, au plus profond de son esprit, ce qu’il va bien pouvoir faire de son nouveau royaume. Va-t-il le détruire comme il l’avait prévu afin de punir ses habitants de leur résistance, ou bien va-t-il le conserver en l’état afin d’en faire la cerise sur le gâteau, en l’honneur de tous ses combats remportés précédemment, en l’honneur de ses multiples victoires passées. Il ne le sait pas encore, il hésite. Mais ce qu’il veut avant toute autre chose, c’est contempler le vide qui se trouve face à lui, les enfants qui ont disparus et qui lui ont donc offert son ultime victoire. Il souhaite absolument faire durer le suspens le plus longtemps possible. Il ouvre les yeux, lentement, il commence par voir une forte lumière. Sans doute celle du palais royal. Il entend de petits bruits tels des claquements, des battements, certainement les applaudissements de ses soldats. Il aperçoit ensuite plusieurs formes qui se tiennent debout face à lui, sa garde rapprochée pense-t-il, la même qui est en train de l’applaudir et de le féliciter. Puis, après ces quelques secondes de pur bonheur, il ouvre grand les yeux, afin d’admirer son œuvre, afin d’admirer sa nouvelle conquête, son nouveau palais, le plus beau que compte le monde magique auquel appartient T, le plus somptueux, mais aussi le plus grand. Plus grand que chacun des châteaux qu’il a déjà vaincus, plus grand, mais aussi bien plus magnifique que tous les autres. De part sa superbe, sa magnificence, son élégance, T ne pouvait être que sa

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dernière conquête. S’il avait conquit ce royaume en premier, jamais il n’aurait pu éprouver l’envie d’étendre son territoire et sa domination, sachant qu’il n’aurait jamais été en mesure de trouver mieux ailleurs. Mais plus dur sera la chute. En regardant autour de lui il se rend compte que la lumière qu’il observait ne provenait pas du château, mais de l’extérieur. Il comprend aussi que les petits bruits semblables à des claquements ne sont en fait dus qu’au vent, qui fait bouger les feuilles des arbres. Et pour couronner le tout, il se rend compte, que face à lui ce ne sont pas ses Ogu qui l’applaudissent, mais bien Leslie, Jesse et May Belle, qui restent tous trois de marbre. C’est une véritable vision d’horreur pour le seigneur de T, qui ne comprend absolument pas ce qui a bien pu se passer. Car il voit également les gardes de son escorte, qui se demandent au moins autant que lui ce qui vient de leur arriver. Mais mine de rien, il ne perd pas le nord. D’un simple geste de la tête, il donne l’ordre à ses sbires d’encercler le trois enfants. Ensuite, n’ayant toujours aucune idée de ce qui vient de lui arriver, il exige de leur part une explication, quant au fait qu’il se retrouve il ne sait où. La réponse est simple et pertinente. Leslie lui explique que l’étrange objet dont il s’est servi pour renvoyer les jeunes chez eux, servait en fait à renvoyer sur Terre toute personne vivante, se trouvant à proximité du lieu d’où provenait l’impulsion sur le bouton, ce qui explique que tous ceux présents dans la salle du trône et dans l’antichambre de celle-ci se retrouvent désormais ici. Suite à cette brève réplique, il exige, en tant que souverain, de connaître le but de sa présence dans ce monde qui lui est totalement inconnu. La réponse tient en trois mots « vous vaincre définitivement ». Amusé par cette phrase aussi soudaine que réfléchie et assimilant enfin l’endroit où il était, il leur rétorque que bien que tous soient désormais sur Terre, il ne voit pas vraiment comment ils pourraient parvenir à prendre le dessus sur sa personne, alors même que dans l’antichambre de la salle du trône, s’étaient massées, par sécurité, des dizaines de ses gardes, d’Ogu, prêts à en finir aussi, mais avec les enfants. Toujours immobiles depuis leur retour sur Terre, les trois héros de T, qui finalement n’ont pas laissé tomber leur royaume, mais qui n’ont fait que le laisser croire à tous, afin que leur nouveau piège puisse fonctionner et se refermer sur le sombre seigneur comme sur des sardines en boites, esquissent un large sourire. Il provient du fait que depuis le renvoi de May Belle dans cette forêt, cette dernière, tout aussi jeune soit-elle, a préparé la zone selon les consignes qui lui ont été donnés par son frère et son amie. Elle a également pu compter sur le soutient de plusieurs milliers de gardes t, qui ont envahis les lieux en attendant le retour de leurs trois souverains. Car si T n’avait plus que très peu de combattants pour se défendre, c’est parce que la majorité d’entre eux était en train de prendre position dans la forêt, en prévision du combat final.

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Ce sont d’ailleurs ces même gardes, mais sous leur forme terrestre, c'est-à-dire sous la forme d’insectes inconnus de l’homme, que les familles des disparus avaient vu en nombre dans la forêt. Et ce sont aussi ces mêmes insectes qui ont été découverts par les écologistes lors de leurs recherches menées dans les forêts et bois alentours, pour tenter de faire annuler les travaux de construction de la future zone commerciale. Plus que sceptique, le Sombre Seigneur n’en croit pas un mot. Il pense qu’il s’agit là d’une nouvelle ruse pour le faire renoncer à sa nouvelle conquête. Il va même jusqu’à féliciter les enfants pour leur grande imagination ainsi que pour leur ténacité, mais il leur affirme qu’il ne se fera pas prendre une troisième fois. Cette foi-ci, excédé, il donne l’ordre à ses soldats qui se sont eux aussi retrouvés transporté sur Terre, d’en finir pour de bon avec les trois jeunes. Mais comme promis par ceux-ci, d’un simple appel, formulé par May Belle, des milliers de gardes t passent à leur tour à l’offensive, contre les Ogu. C’est là une bataille acharnée qui vient de débuter. Chacun des deux camps connait l’enjeu en cas de victoire mais aussi en cas de défaite. Pour les enfants il s’agit de libérer T et au passage, tous les mondes conquis par leur ennemi, mais aussi de prouver aux t qu’en aucun cas ils ne les ont abandonné. Pour le Sombre Seigneur, une victoire lui permettrait enfin de toucher à son but ultime, c'est-à-dire de contrôler l’ensemble de son monde, ce qu’il pensait déjà être le cas après avoir renvoyé les anciens souverains t chez eux. Les combats font actuellement rage. Les gardes royaux s’attaquent sans complexe aux Ogu malgré leur taille beaucoup plus imposante. Certaines de ces bêtes, parvenues à se défaire des gardes qu’ils avaient sur le dos décident de s’en prendre directement aux enfants, qui sont bien décidés à ne pas se laisser faire et qui leurs répondent par des coups de piques en bois, préparés pour l’occasion par May Belle. Ils se servent également de pommes-de-pain-grenades, elles aussi rassemblées par la petite sœur de Jesse. Le Sombre Seigneur lui, en tant que maître, ne prend pas part aux combats et laisse faire ses troupes pour lui. Le problème c’est que l’effet de surprise, mais aussi la non préparation des troupes du seigneur pour ce genre de combat, fini par avoir raison d’elles. Les gardes royaux commencent à prendre le dessus sur leurs ennemis, qui ne parviennent plus à se dépêtrer du bourbier dans lequel ils se trouvent. Ils sont dépassés par la fougue et la volonté de vaincre des soldats t et sont au bord de l’asphyxie. Puis, après encore plusieurs minutes de veine résistance, les enfants, aidés des gardes royaux et de leur chasseur de Trolls géants, viennent à bout des forces ennemies en présence. Ses Ogu sont désormais hors d’état de nuire. Il ne reste plus que le seigneur en personne pour prétendre conserver son royaume. Il ne peut plus compter que sur lui-même. Mais problème, il se trouve être encerclé par les nombreux gardes t ayants mené l’assaut contre ses troupes. Il ne lui reste plus que deux solutions. La plus folle serait de risquer le tout pour le tout et de s’engager dans un combat

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sans aucune chance de victoire, perdu d’avance. Et la seconde, beaucoup plus simple mais aussi beaucoup plus difficile à admettre pour un personnage de son envergure, serait de reconnaitre la victoire de T et donc, par la même occasion, sa défaite. Malgré ce que tous autour de lui auraient pu penser, il est partagé entre ces deux choix qui se présentent à lui. Il hésite. Il ne sait pas de quelle façon en terminer. Son esprit guerrier lui dit de combattre jusqu’au bout, mais d’un autre côté, sa conscience lui fait comprendre que ce serait peine perdue, qu’il n’a aucune chance et que ça ne lui apporterait rien de positif. Il reste donc débout, face aux enfants, pendants quelques instants, puis d’un geste brusque se saisi de son épée, s’approche des anciens souverains qu’il croyait avoir renversé, l’épée toujours à la main et, arrivé près d’eux, la jette au sol et reconnait à demi mot, d’une voix grinçante, dépitée, sa défaite. Par la même occasion il annonce son renoncement à l’ensemble de ses conquêtes et implore ses vainqueurs, leur demandant de lui laisser la vie sauve. Bien sur, les enfants acceptent sans aucune hésitation, tellement il aurait été inconcevable pour eux de prendre une autre décision que celle-ci. Sur ce, le Sombre Seigneur, vaincu, est ramené a T, escorté par les gardes royaux, qui vont le garder captif, jusqu’à son procès. Procès qui selon les lois du royaume magique, ainsi qu’à la demande de ses anciens ex-souverains, se devra d’être d’une équité parfaite. Alors que tout le monde rentre au pays, les enfants y compris, juste avant de repartir Jesse et Leslie tombent dans les bras l’un de l’autre, tous les deux heureux de leur victoire, qui leur permet ainsi de délivrer à jamais leur royaume de la menace que représentait le seigneur maléfique. May Belle les observe, toute souriante, caressant Prince T, tout joyeux lui aussi. Ils vont donc pouvoir retrouver leur souveraineté, ainsi que récupérer leurs trônes respectifs. Cette aventure aura permis aux trois héros, outre de vivre quelque chose d’exceptionnel, de renforcer leurs liens d’amitiés, qui étaient déjà importants, mais qui font qu’ils sont maintenant devenus quasiment inséparables. De retour dans la cité qui depuis l’abdication ennemie à retrouvé son état normal, c’est-à-dire que l’ensemble des sombres nuages qui l’avaient entièrement recouvert lorsque le seigneur en avait pris le contrôle, ont disparus. Ajouter à cela que les habitants ont eux aussi retrouvé leur joie de vivre ainsi qu’une totale confiance en Jesse, Leslie et May Belle. La preuve en est que dès leur retour sur leurs terres, ils sont acclamés par leurs sujets, qui se pressent tous pour pouvoir les apercevoir, ne serait-ce qu’un court instant. A la vue de cette foule, les enfants semblent quelque peu déstabilisés. Ils ne s’y attendaient vraiment pas. Pour la remercier, une fois arrivés au château, les trois héros se rendent sur l’un des balcons, qui donne directement sur la cité. Leslie décide de prendre la parole devant tout ce monde. Elle commence tout d’abord par tous les féliciter de leur accueil pour ce retour sur ces terres. Mais elle tient aussi, au nom de Jesse et May Belle, bien sur, à remercier tous

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ceux qui leur ont toujours fait confiance, même quand tout laissait à penser qu’ils allaient laisser le royaume tomber entre les mains du Sombre Seigneur. Elle rassure également ceux qui ne croyaient plus en eux, en leur disant qu’il s’agissait là d’une réaction tout à fait normale et qu’ils comprenaient sans aucun problème, d’autant que c’est quelque chose d’assez courant sur Terre, que de baisser les bras quand tout semble perdu. Les applaudissements et les hourras sont légions parmi tous ceux qui sont venus les voir, les acclamer. Tous ne jurent maintenant plus que par leurs trois nouveaux héros. En plus de cela ils sont fiers d’appartenir au royaume qui est ainsi devenu le premier, et l’unique, à avoir vaincu le seigneur maléfique et ses forces diaboliques. Mais ce n’est pas tout, il n’y pas qu’à T que les trois jeunes sont portés en triomphe. C’est le cas dans l’ensemble du monde magique, sur la totalité de la planète. Car dès le moment où le Sombre Seigneur, vaincu, a reconnu sa défaite, tous les royaumes qu’il avait conquit et annexés au sien, ont retrouvé leur liberté passée. Tous ces territoires ont vu se retirer d’un seul coup les brumes qui les plongeaient dans l’obscurité noirâtre depuis des années, selon les souhaits leur ancien maitre absolu. Le plus impressionnant est tout de même que sans savoir, sans connaitre, qui sont ceux qui ont vaincu leur tyran, ils les félicitent et les fêtent malgré tout. Car bien que la nouvelle selon laquelle les vainqueurs du dictateur soient deux jeunes adolescents et une petite fille, personne ne les a jamais vu, ni n’en a jamais entendu parler mais tous les considèrent déjà, à juste titre, comme des héros. Après avoir salué la foule massée dans toute la cité-royaume de T, les enfants vont rencontrer le magicien, sans qui une telle victoire aurait été impossible. En effet, c’est lui qui a enseigné aux trois jeunes souverains le mode de fonctionnement de ce monde magique. Sans lui, jamais ils n’auraient pu savoir qu’il leur était impossible de se faire tuer en ces lieux, à moins d’un accident. De fait sans cette information capitale ils n’auraient pas pu savoir ce qui allait arriver à May Belle après son enlèvement planifié. Sans lui, ils n’auraient pas non plus eu la possibilité se rendre dans la forêt, sur Terre, pour remporter le combat final. En fait, sans l’aide du magicien et de la magie, la dernière bataille n’aurait jamais pu avoir lieu, ce qui aurait condamné à tout jamais ce monde fantastique à subir l’infâme loi du Sombre Seigneur. Le magicien leur fait alors une proposition. Il leur offre, s’ils le souhaitent, la possibilité de rester demeurer, vivre, à T, en tant que souverains du royaume, leur affirmant que l’ensemble de la population, et même plus encore, adhèrerait sans réserve à cette éventualité. Il leur promet également qu’au cas où ils choisiraient cette option, il leur serait tout à fait possible, à chaque fois qu’ils le souhaiteraient, de retourner sur Terre l’espace de quelques heures, voir de quelques jours. Nos trois jeunes amis, flattés de cette proposition qui leur est faite, seraient heureux de pouvoir l’accepter et ainsi de faire plaisir aux t, mais un problème de taille se

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pose. C’est que leur vie, malgré l’extraordinaire aventure qu’ils viennent de vivre, ne se trouve pas ici, mais sur Terre. Ils se voient donc contraints de refuser l’offre, mais demandent tout de même au magicien, si, une fois qu’ils seront rentrés chez eux, il leur sera toujours possible de revenir de temps en temps à T. C’est alors que celui-ci prend un air désolé, qui de suite inquiète les enfants. Il leur dit « malheureusement, ce ne sera pas possible… » puis se met à rire, « … sauf si vous le souhaitez vraiment ». Là c’est le « ouf » de soulagement qui peut se lire sur les visages des trois sauveurs du royaume. Car en plus de leur dire que personne ici ne leur en voudra, ni ne pourra leur en vouloir de ne pas rester, vu tout le bien qu’ils ont fait en si peu de temps, il leur explique de quelle façon ils pourront revenir, dès qu’ils le souhaiteront, à T. Il leur faudra pour cela se rendre dans leur cabane au sein de la forêt, qui fait office de château, et de crier « T ». Viendra alors un ou plusieurs gardes royaux, sous leur forme magique, qui les conduiront immédiatement dans le royaume, qu’ils auront dirigé pendant ces quelques jours et sauvé à jamais de la menace qui pesait sur lui. Sur ce, le magicien les renvoient chez eux, dans leur forêt, représentation terrestre du monde merveilleux qu’ils viennent de quitter. Désormais nichés dans leur cabane en bois, qui dans le monde magique n’est autre que le château, dans leur esprit se trouvent gravés à jamais des souvenirs extraordinaires, indélébiles, que personne ne pourrait imaginer ni même croire s’ils lui étaient racontés.

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CHAPITRE 8 Du haut de leur cabane en bois, il est difficile pour les enfants de se résigner à devoir laisser rentrer chez eux tous leurs amis t, qui les ont accompagnés jusque dans cette forêt pour leur dire au revoir. Mais il faut bien voir que pour ceux-ci il s’agit là aussi d’un moment difficile à vivre. Ils savent bien qu’ils ne peuvent pas empêcher leurs sauveurs de retourner parmi les leurs et espèrent bien, en conséquence, qu’ils reviendront les voir souvent. Après de longues minutes d’adieux, de pleurs, tout le monde rentre chez soi. Les t retrouvent leur monde magique enfin libéré de toute menace et les enfants, eux, vont pouvoir reprendre leur place au sein de leurs deux familles respectives. Ils vont ainsi enlever un poids de taille dans l’esprit de leurs parents. Ils quittent donc leur forêt pour rentrer chez eux. Au même instant, en ville, nous retrouvons leurs familles justement. Elles ne sont pas en train de faire du shopping ou toute autre frivolité, par rapport à leur état d’esprit actuel, mais sont à la messe. Même les parents de Leslie, qui pourtant ne sont pas pratiquants, s’y sont rendus. Ils vont y prier pour que Jesse et May Belle reviennent rapidement et en bonne santé, mais aussi pour que leur petite Leslie soit avec eux, en espérant de fait qu’elle ne soit pas morte, comme le pense toujours la police. Après avoir communié tous ensembles pendant une bonne heure, c’est la fin de l’office. A la sortie de l’église, une voiture attend. Ce sont les policiers chargés de l’enquête sur la disparition des enfants. Après être passés au domicile des familles où elles y ont trouvé un mot comme quoi elles se trouvaient à la messe, les enquêteurs ont décidé de venir les y attendre. Une fois les huit personnes sorties, les agents vont à leur rencontre. Toutes étonnées que la police soit venue les chercher ici, elles pensent tout de suite au pire. Le stress prend d’assaut la mère de Jesse et May Belle, qui n’ose pas écouter ce qui va leur être annoncé. Elle n’ose pas l’écouter mais veut quand même le savoir. Si l’enquête a avancée, elle veut le savoir immédiatement, même si elle redoute ce moment. Les agents leurs expliquent qu’ils n’ont toujours aucune piste concernant le lieu où pourraient se trouver les enfants, ni même concernant ce qui a bien pu leur arriver. Par contre, pour ce qui est de l’analyse graphologique des écritures se trouvant sur la lettre laissée et retrouvée sur le lit de Jesse quelques temps auparavant, ils sont parvenus à la faire faire dans un délai extrêmement court comparé à ce qu’il est d’habitude, uniquement pour ne pas perdre de temps dans l’enquête, leurs expliquent-ils. A peine cette phrase prononcée que tous sont proches de l’envie de rétorquer à leurs interlocuteurs, que le fait de demander l’analyse d’un élément aussi important que celui-ci, dans un délai aussi long, pour ensuite dire qu’il n’y a pas eu de

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temps de perdu, serait presque drôle, si ce n’était pas si grave. Mais l’envie de connaitre le résultat de cette analyse étant plus important que tout, personne ne voudrait perdre d’avantage de temps en polémiquant inutilement sur le sujet. La joie illumine les visages des parents de Jesse et May Belle quand ils apprennent que ce sont bien leurs deux enfants qui ont écrit. De leur côté les ceux de Leslie commencent à penser qu’ils ont espéré pour rien. Ils prennent conscience de la réalité, que leur fille ne reviendra jamais, qu’elle ne fait plus partie de ce monde. Mais voulant entendre la confirmation de la bouche des policiers, son père leur demande malgré tout, d’un air plus que dépité, ce qu’il en est des prétendues écriture laissées par sa fille. Sur le moment l’enquêteur semble ne pas comprendre la question qui lui est posée « Votre fille ??... ». Il se retourne alors en direction de son collègue, qui à le voir semble lui aussi désespéré, puis, comme ça, dans un instant de génie, « Ah oui !!! Leslie ? Vous avez bien fait de m’y faire penser, elle m’était complètement sortie de l’esprit ». D’un reflexe surgit de nulle part, la mère de la jeune fille lui saute au cou en le traitant de tous les noms d’oiseaux qui lui viennent à l’esprit et, par la même occasion, en l’étripant, des ses propres mains. Il faut l’intervention de son mari et de l’autre enquêteur, pour l’amener à lâcher prise. Ce deuxième l’écarte de sa “victime”, afin de la calmer et de la faire revenir à la raison. Il en profite également pour lui dire qu’il ne rêvait que de ça, que quelqu’un cherche à étrangler son collègue, car s’agissant de son supérieur, il ne pouvait pas le faire lui-même et n’ose pas non plus lui avouer qu’en tant qu’enquêteur, il est incompétent et parfois insupportable. Ce petit intermède passé, la tension retombée d’un cran, le père de Leslie repose la question au sujet de sa fille, mais cette fois à l’autre policier. C’est alors qu’il peut leur annoncer à sa femme et à lui-même que l’écriture de Leslie se trouvait également sur le mot laissé, ce qui tant à prouver qu’elle est toujours vivante. Nouvel éclair de génie dans la tête du « supérieur insupportable », qui leur dit qu’il ne faut quand même pas avoir trop d’espoir car cette lettre peut avoir été écrite avant son accident et avant la disparition de ses deux amis. Trop c’est trop, la mère Leslie, retenue par son mari pour l’empêcher de sauter une nouvelle fois sur l’enquêteur afin cette fois de vraiment l’assassiner, s’en va. Elle lui tourne le dos et s’éloigne. Elle est vraiment en train de bouillir. En l’espace de deux prises de parole seulement, il a réussi à lui gâcher tout son plaisir, toute sa joie. Elle se demande bien comment des personnes pareilles peuvent entrer dans la police et même recevoir des promotions. Suivie par son mari ainsi que par leurs amis ils rentrent chez eux. Sur la route, la tension commence à retomber. Ils savent maintenant de façon certaine, car scientifique, que leurs trois enfants disparus, allaient bien lorsqu’ils ont déposé cette lettre. Les parents de Leslie sont heureux, mais sous le choc. Après avoir enterré leur fille âgée de onze ans il y a quelques jours, voila qu’ils apprennent qu’elle était toujours vivante après

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cette douloureuse épreuve. Mais leur joie fait de nouveau rapidement place à de l’inquiétude et à de l’incertitude. Ils allaient bien il y a quelques jours. Jusque là pas de doute. Ce sont les trois amis eux même qu’ils l’ont écrit, mais depuis, il n’y a plus eu de nouvelles. Au même moment, arrivant à leurs domiciles respectifs, les trois héros se rendent compte qu’il n’y a personne. Ils décident alors de manger un morceau, ce qu’ils trouveront dans le réfrigérateur. Ils en profitent aussi pour déposer leurs affaires qui ne leurs servent plus à rien pour le moment, notamment le cahier de dessins de Jesse, puis choisissent, d’un commun accord, de retourner dans la forêt, pour prolonger leur aventure, ainsi que leur rêve. Alors que les enfants repartent hâtivement en direction de cette forêt, les deux familles reviennent, elles, de la messe. Elles vont enfin pouvoir se rendre compte que les enfants sont revenus, elles vont découvrir qu’ils sont passés à la maison, chez les Aarons. Ils vont enfin pouvoir décompresser entièrement. Sauf que là, au lieu de rentrer chez eux comme ils l’ont toujours fait ou presque depuis la disparition des enfants, la famille Aarons va se joindre aux Burke, les parents de Leslie, à leur domicile. Mais n’étant pas retournée chez elle, leur fille a déposé ses affaires en compagnie de celles de Jesse et May Belle, à leur domicile. La journée se termine. Les enfants ont passé toute l’après midi dans leur cabanechâteau à revivre les différents moments de l’aventure à laquelle ils ont participé dans le monde magique de T. Le soleil commençant à faiblir, ils décident de rentrer. Leurs familles se trouvent toujours toutes deux ensembles, chez les Burke. En fait, ce que les trois jeunes héros ignorent, c’est que leurs parents sont là aussi, mais qu’ils se trouvent dans deux maisons différentes, distantes d’à peine quelques mètres. Puis, intrigués par l’heure qu’il est et par le fait que leurs familles ne soient toujours pas là, il vient à l’esprit de Leslie, l’idée d’aller voir chez elle, si par hasard, tous ne s’y trouveraient pas. Et effectivement, c’est bien le cas. Les deux familles au complet son réunis chez elle, si ce n’est qu’il manque tout de même trois personnes pour qu’elles se sentent véritablement au complet. Car malgré la confirmation que la lettre a bien été écrite par leurs enfants, ce qui leur redonne du baume au cœur, personne ne sait ce qu’ils sont advenus depuis. C’est ça qui les inquiètes. Elles essayent, malgré ça, de tout faire pour que leur diner se déroule le mieux possible, en s’efforçant de ne penser qu’à la bonne nouvelle qu’ils ont appris en ce jour saint. C’est alors qu’un léger grincement de porte aurait du se faire entendre. Aurait du, parce qu’en fait personne ne l’a entendu ou n’y a fait attention. Personne ne prête donc attention aux trois amis, de retour, qui viennent de faire leur entrée dans la maison. Jusqu’à ce que le chien de Leslie, Prince T, ne se mette à aboyer. Pour commencer personne ne

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réagi puis après quelques aboiements supplémentaires, c’est le père de sa maîtresse qui lui dit de se taire. Chose qui n’a, pour le moment, toujours choqué personne. Jusqu’à ce qu’après un certain laps de temps, Jack se sente dérangé par quelque chose. Sur le coup il n’a pas la moindre idée de ce dont il s’agit. Ne parvenant vraiment pas à trouver ce qui lui turlupine l’esprit à ce point, il y réfléchi, jusqu’à ce qu’il ne parvient même plus à suivre une conversation, ni même à répondre à des questions lui sont posées. Quand, soudain, il trouve. Il trouve ce qui lui paraissait si bizarre. Il demande au père de Leslie si celui-ci ne lui avait pas dit, récemment, que Prince T avait lui aussi disparu depuis qu’il s’était rendu sur le pont. Comprenant, il ne prend même pas la peine de répondre à la question et s’empresse de courir vers l’entrée de la maison dans l’espoir que Prince T soit de retour avec les enfants. C’est le moment choisi par le jeune chien pour se précipiter dans le salon, alors que Bill, le père de Leslie, se met à parler. A quelques mètres de là personne ne peut comprendre ce qu’il dit, mais tous devinent ce qui se passe. Ils se ruent tous dans le couloir d’entrée et y aperçoivent les trois enfants, sains et saufs. Chacun laisse s’exprimer son cœur, ses émotions. Plus personne ne cherche à les garder pour soit. En un seul instant toute la pression qu’ils emmagasinaient en eux depuis des jours et des jours s’évapore. C’est le soulagement total. Chacun tombe dans les bras l’un de l’autre, un peu comme à la manière de fêter une victoire en coupe du monde sur les champs Elysées. Aucun d’entre eux n’arrive plus à parler. Pour ce qui est des familles, cet instant était tellement attendu que maintenant qu’il est arrivé tous en profitent, jusqu’à en abuser. De très longues minutes plus tard, le plus gros des émotions passé, voila arrivé le moment des premières questions. Pourquoi ? Comment ? Où ? Toutes les questions possibles et imaginables y passent. Mais ne voulant pas dire de bêtises, et surtout ne rien oublier au sujet de ce qui leur est arrivé et plutôt que de répondre à des questions sporadiques, ils préfèrent raconter l’ensemble de leur aventure à leur auditoire. Un long moment passe. Après une écoute attentionnée de la part de l’ensemble de leurs proches, le scepticisme est de mise. Aucun d’entre eux ne semble convaincu par le récit des enfants. D’autant que pour terminer ils leur ont dit que l’un des seuls moyens de pouvoir croire en l’existence de ce monde magique qu’est T, était d’avoir une grande, une large, ouverture d’esprit. En résumé, il faut savoir croire en ce qui paraît totalement irréel. Qualité que vraisemblablement personne ne possède au sein de ces deux familles, si ce ne sont Leslie, May Belle et Jesse. Forcement, personne n’ayant cru en l’histoire qui vient de leur être racontée, les parents commencent à insister lourdement, pour savoir ce qui est réellement arrivé durant ces jours de disparition. Et malgré le fait qu’ils aient la vérité en face d’eux, ils restent

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incapables de la voir. A ce moment précis, à la télé, débutent les informations de la nuit. Personne n’y prête attention, jusqu’à ce que qu’ils se rendent compte qu’est diffusé un reportage sur la future zone commerciale, qui doit entrainer la démolition de l’outil de travail de Jack. Le silence s’installe alors dans la maison. Tous ont les yeux rivés sur l’écran pour suivre ce qui va être dit. Les trois anciens disparus ignorant tout de cette histoire, les premières images ainsi que les premiers commentaires font état de la levée du campement des associations écologistes. Sans rien laisser paraitre, mais tout en le pensant au plus profond de lui même, Jack se dit que c’est terminé, qu’elles ont perdu le combat judiciaire qu’elles avaient entamé, qu’il ne reverra plus jamais sa boutique. Mais il se trompait. Car en fait si les militants s’en vont, c’est parce que la justice a tranché. Au nom d’une nouvelle espèce d’insectes, découverte dans les forêts alentours, le permis de démolition ainsi que ceux de construction et de déforestation ont été purement et simplement annulés. Le reportage fait également état de la prochaine réouverture des anciens commerces non encore détruits. C’est une excellente nouvelle pour Jack et sa famille, qui voient enfin revenir leur seule source de revenus, sans laquelle ils auraient eu beaucoup de difficultés supplémentaires pour vivre. Enchainant sur la nouvelle espèce découverte dans la forêt, le reportage permet aux enfants, principalement à Leslie et Jesse, de se rendre compte qu’en fait les insectes en question n’étaient autres que les gardes t sous leur forme terrestre. Suite à ça, les deux adolescents se regardent fixement dans les yeux, un léger sourire chacun, puis se mettent à exploser de rire, sans que personne n’en comprenne, ni la raison ni le fondement. De nouveau, grâce à cette annonce, la bonne humeur reprend le dessus sur l’énervement des parents. Enervement ayant pour source les réponses qu’ils ont eu mais qu’ils ne jugent pas crédibles. La fête peut reprendre. Car si ce n’est pas tous les jours que les mauvaises nouvelles telles une disparition d’enfants et un chômage qui se profile à l’horizon, arrivent, il est encore plus rare que deux bonnes nouvelles pareilles, se produisent en un temps aussi court. Il est donc nécessaire d’en profiter au maximum, avant que la poisse ne pointe une nouvelle fois le bout de son nez. Car elles arrivent toujours un jour ou l’autre, même et surtout, quand on ne s’y attend pas. Le lendemain matin, après une nuit aussi courte que joyeuse, Leslie et Jesse se retrouvent dès le levé, afin de retourner dans cette forêt qu’ils aiment tant, pour revoir leurs amis t et leur dire un dernier au revoir… jusqu’à leur prochaine visite. Une fois devant le pont construit par Jesse, les souvenirs de leur première visite dans ce monde de la forêt ressurgissent, ainsi que tout ce qu’ils y ont vécu, avant d’être transporté dans le monde magique pour le sauver des agissements du Sombre Seigneur. Ils traversent l’édifice avec un

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brin de mélancolie, de nostalgie, puis se rendent directement au château royal, ou plutôt à leur cabane en bois, qui trône en haut de ce majestueux hêtre. Arrivés au plus haut de celleci, tout en se donnant la main, Leslie et Jesse prononcent, d’une seule et même voix, le mot de passe qui leur permettra de retourner dans leur ancien royaume, à savoir « T !!!! ». Quelques secondes s’écoulent. Rien ne se passe. Ils essayent une seconde fois. Toujours pas le moindre résultat. Ils commencent à être pris d’inquiétude, à se demander s’il leur sera possible de revoir leurs amis de l’autre monde un jour. Tenaces, ils tentent leur chance une dernière fois. Au bout de plusieurs secondes d’attente, les deux amis se rendent à l’évidence. Ils redescendent de leur cabane, dépités. Alors qu’ils commencent repartir en direction de leurs maisons, le magicien royal, accompagné de quelques gardes apparaissent. C’est pour Leslie et Jesse un instant de soulagement. De son côté le mage, heureux de les revoir, leur avoue qu’il était certain qu’ils se retrouveraient rapidement. Tout en souriant, Jesse en profite pour les remercier lui et les gardes, d’avoir permit l’annulation des travaux qui auraient inéluctablement poussé son père au chômage. Sauf que le ce dernier ne comprend pas vraiment ce dont parle l’enfant. Leslie explique alors la situation et n’en revenant pas, le sage se met à rire, jusqu’à s’en plier de douleur. Entre deux fous rires il parvient à leur dire que ce n’était pas prévu du tout. Qu’il s’agit là d’un véritable coup de chance pour eux, car les gardes royaux ont été découverts alors qu’ils se préparaient à investir la forêt pour le combat final face au Sombre Seigneur. Le fait que l’un d’entre eux se soit fait capturer et qu’il ait permit à la forêt de s’en tirer sans dommages, est totalement dû au hasard et n’a absolument rien à voir avec de la quelconque magie. Après tout, il s’agissait peut-être là d’un signe du destin. Cherchant par tous les moyens à sauver le royaume de T de la menace qu’était le seigneur maléfique, les enfants ont peut-être été récompensés en voyant leur forêt ainsi que leur nature préservées à leurs tours. Ne pouvant rester plus longtemps, avant de repartir, le magicien leur fait bien comprendre que même si la magie et les mondes magiques existent, la preuve, il ne faut pas confondre rêve et réalité. Il leur explique que l’ouverture d’esprit est effectivement quelque chose d’important, mais qu’il faut savoir la maitriser. Car un trop plein mènerait irrémédiablement au résultat inverse que celui escompté. Cela veut dire que quelqu’un qui aurait un excès de cette ouverture serait amené à croire tout ce qu’il voit, entend ou pense. Il s’imaginerait donc que tout serait vrai, sans plus pouvoir admettre qu’il se trompe, ce qui réduirait à néant les bienfaits qu’il aurait pu en tirer. Après de nouveaux « au revoir » et le départ du magicien, retourné dans son monde, Leslie et Jesse, restent là, tous les deux, assis dans leur cabane-royale. Ils ne savent pas quoi faire. Ils sont submergés par la nostalgie de voir se terminer leur aventure, mais

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fiers et heureux de ce qu’ils ont accomplis pour venir en aide à ce monde extraordinaire, qui quelques jours auparavant leur était encore inconnu. Ils peuvent également se féliciter de l’avoir sauvé de la folie machiavélique d’un seigneur aveuglé par la grandeur, par le fait de diriger d’une main de fer encore plus de populations, mais aveuglé surtout par ses propres conquêtes. A toujours en vouloir plus, il a fini par tout perdre. A se croire plus fort que tout le monde, il s’est fait battre à plate couture. Les deux adolescents, ainsi que May Belle peuvent donc vraiment être très fiers et heureux de ce qu’ils ont accomplis. Ils sont restés unis, ont été malins, ont toujours suivis leurs convictions et surtout sont restés honnêtes envers eux même et tous ceux qui leurs ont fait confiance. Après avoir vécu une telle aventure, nul doute que les liens entre les trois enfants se sont vraiment resserrés. La preuve est qu’assis dans leur cabane, admirant le paysage qui les entoure, sous un soleil dont les rayons se trouvent dilués par les branches et le feuilles des arbres, Jesse et Leslie finissent par se regarder rapidement dans les yeux, avant de s’esquisser un rapide baisé sur la bouche. Baiser qui entraine un coup de vent magnifiquement magique, auquel personne ne s’attendait, mais qui ne peut provenir que de T, en guise d’applaudissements de tous leurs nouveaux et éternels amis.

Fin

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