Incipit Elie 1106

Dans cette région du nord des Ardennes, la forêt domine le paysage. Elle s’étend des rives de la Meuse aux sommets les plus élevés du massif ardennais. L’accès aux vallées est souvent difficile : des pentes aux dénivelés importants. Les chemins montagneux sont envahis de taillis touffus et de blocs rocheux qui permettent de s’agripper lors des randonnées mais ont le risque de s’ébouler. Les marcheurs ne se lassent pas de les gravir pour ramasser les myrtilles. Cette forêt renferme de nombreux trésors. On y rencontre diverses variétés d’arbres comme le chêne touffu qui côtoie le charme ou le hêtre sans oublier le sapin et le houx. Elle est le réservoir de tant de richesses que l’œil bien aiguisé du randonneur peut apercevoir aux pieds des arbres, sous une couche de feuilles, des champignons de variétés diverses telles que les pieds bleus, les trompettes de la mort, les chanterelles ou les morilles qui font le régal des connaisseurs au fin palais. Comme toute région qui se respecte, les Ardennes ont aussi leurs légendes : celle des quatre fils Aymond, des demoiselles de Meuse ou bien celle du chevalier Bayard qui lui confère encore plus de mystères. On imagine tout à fait des chevaliers sur leurs armures galopant dans cette forêt et combattant pour acquérir une nouvelle terre sans craindre le froid, la nuit ou l’inhospitalité de cette forêt ne laissant que peu filtrer la lumière. Aussi, ces lieux sont riches en gibiers tant à poils qu’à plumes ce qui faisait le régal de ces chasseurs ; un sanglier comme déjeuner ne les effrayaient pas. Et c’est dans un petit «patelin» qu’Arthur naquit. Son père était chavalier du roi et sa mère était servante à la cour du Roi. Le petit Arthur voyait tous les jours des chevaliers, des servantes et même parfois le roi qui passait devant la fenêtre de sa chambre. Cet enfant était de taille moyen et assez large des épaules. Ceci révélait sa force très surprenante. Il avait l’allure d’un sportif et marchait d’un pas vif et rapide. Il avait l’air modeste, décidé et sûr de lui. Son visage évoquait une physionomie intelligente et impénétrable. Son teint assez cireux dissimulait un visage rond avec un large front. Ses cheveux étaient abondants et bouclés. Ses petits yeux vifs et soucieux, à la couleur bleue, donnaient un éclat étincelant à son regrat. Sa bouche était étroite et son nez court et mince. Il faisait des gestes vifs réalisés avec une précision extrême. Sa voix était basse et puissante avec un timbre rude, une articulation précise et une voix ferme. De plus, il se cache derrière ce personnage un caractère rusé et une attitude tenace. 1