Du but de la lutte dans la nature...
Grand Évangile de Jean Tome 10
Jacob Lorber
Chapitre 184 Du but de la lutte dans la nature 1. (Le Seigneur :) « Mais ta vraie question était celle-ci : pourquoi ai-Je permis de telles inimitiés sur le corps céleste qu'est cette terre ? À cela, Je réponds qu'il y a en dehors de cette terre un nombre infini de corps célestes bien plus grands sur lesquels tu ne verras aucun, ou très peu, de ces affrontements entre créatures qui existent ici. 2. Pourquoi donc cela arrive-t-il justement sur cette terre ? Je te le dis: parce que l'âme et l'esprit des hommes de cette terre sont précisément faits de telle sorte qu'ils leur permettent de devenir les enfants de Dieu, raison pour laquelle ils peuvent ce que Je peux Moimême, et c'est pourquoi Je disais déjà à vos pères, par la bouche des prophètes : "Vous êtes Mes enfants, et par là des dieux comme Je le suis, Moi, votre Père !" 3. Or, pour former une telle âme, il faut en quelque sorte, comme on dit, l'assembler de toutes pièces, en une longue succession d'années, à partir d'un nombre infini de particules animiques issues du règne de toutes les créatures terrestres, et c'est précisément cet assemblage d'un nombre souvent infini d'âmes de créatures qui constitue ce que les anciens sages, qui connaissaient bien cela, appelaient la (*) "migration des âmes ". 4. Certes, les formes matérielles extérieures des créatures s'entredévorent, mais cela libère beaucoup d'âmes qui demeurent dans ces créatures, et qui, après s'être unies entre elles selon leur nature, seront ensuite à nouveau conçues dans une forme matérielle un peu plus évoluée, et ainsi de suite jusqu'à l'homme. 5. Et ce qui arrive à ces âmes arrive également à leur esprit de l'audelà, qui est ce qui éveille, guide, forme et préserve véritablement l'âme jusqu'au stade de l'âme humaine, qui est la seule à accéder enfin au domaine de la liberté parfaite, et qui devient alors capable de poursuivre sa formation dans le domaine moral.
6. Quand l'âme s'est ainsi élevée par elle-même jusqu'à un certain degré d'accomplissement spirituel, elle s'unit enfin à son esprit d'amour et de lumière de l'au-delà, et l'homme tout entier commence dès lors à devenir toujours plus semblable à Dieu en toute chose ; ensuite, quand l'âme se retirera de son corps, elle sera déjà un être parfaitement divin qui pourra tirer de lui-même tout ce qu'il voudra et le conserver sagement. 7. Or, ce que Je viens de te dire n'a lieu que sur cette terre, et sur aucun des autres corps célestes semblables à elle qui existent en si grand nombre, et tout être raisonnable en comprendra la raison : parce que cette terre correspond à Mon cœur, et que Je n'ai Moi aussi qu'un seul cœur et non plusieurs, il ne peut y avoir qu'un seul corps céleste disposé par Moi pour être celui qui correspond à Mon cœur et à son centre vital le plus profond. 8. Tu ne peux certes le comprendre déjà tout à fait clairement, et, si Je voulais l'expliquer à ta raison, il nous faudrait plus de mille ans pour que tu puisses seulement commencer à comprendre un peu mieux la profondeur de Ma sagesse. 9. Mais, quand tu ne feras plus qu'un dans ton âme avec Mon esprit, tu comprendras et concevras plus de choses que tu ne pourrais le faire par toi-même en mille ans d'une quête fort laborieuse, 10. Et à présent, puisque Je suis là et que toutes choses Me sont possibles, Je vais te montrer ce qui a résulté, du point de vue des âmes, de la chasse à laquelle tu as assisté aujourd'hui. » Chapitre 185 Un exemple de réunion d'âmes animales 1. (Le Seigneur :) « Tu as toi-même vu l'aigle géant s'emparer du chacal qui s'était auparavant repu de la gazelle, puis s'envoler avec lui dans les airs et le laisser tomber sur un sol rocheux, ce qui a causé la mort de cette bête de proie, après quoi l'aigle s'en est de nouveau saisi et l'a emporté loin vers le sud, où il a son nid dans les falaises. Arrivé là-bas avec sa proie, il l'a à nouveau laissée tomber d'une certaine hauteur, parce qu'elle commençait à lui peser. 2. Or, cette proie, heurtant une paroi rocheuse, est tombée dans une gorge assez profonde, où des bergers arabes faisaient paître leurs maigres troupeaux. Ces bergers se sont bientôt aperçus que l'aigle, ennemi bien connu de leurs troupeaux, descendait toujours plus bas dans la vallée afin d'y aller chercher sa proie tombée dans les profondeurs.
3. Voyant cela, les bergers ont aussitôt tendu leurs arcs, visant l'aigle qui continuait de descendre, et, lorsqu'ils ont estimé qu'il était assez bas, ils lui ont décoché leurs flèches aiguës - et voici que ces trois bergers ont touché l'aigle, qui est tombé mort dans la vallée et a été emporté par les bergers comme un véritable trophée. Quant au pauvre chacal avec sa gazelle, il gît encore entre les rochers où il est tombé au fond de la vallée, et ne sera dévoré que dans quelque temps par d'autres rapaces. 4. Mais à présent, regarde : là-bas, devant la porte, se tient déjà une forme humaine pareille à celle d'un enfant, et elle attend d'être reçue dans le sein d'une mère lors d'une prochaine conception ! Derrière cette apparition d'une âme, tu peux voir un être de lumière : c'est déjà l'esprit de l'au-delà de cette âme, et il devra veiller à ce que cette âme, pour l'heure encore naturelle, trouve refuge à la prochaine occasion dans le sein d'une mère. 5. Tu viens donc de voir comment, à partir de ces trois dernières âmes animales déjà fort accomplies - et qui ont eu, bien sûr, des milliers de précurseurs -, une âme humaine vient de se former. 6. Un enfant mâle viendra au monde avec cette âme, et, s'il est bien élevé, il deviendra un grand homme. La douceur de la gazelle gouvernera son cœur, la ruse du chacal son intelligence, et la force de l'aigle géant sa raison, son courage et sa volonté. Son caractère sera principalement guerrier, mais il sera tempéré par son cœur et son intelligence, et ce sera donc un homme fort utile en toute circonstance. S'il devient un guerrier, il aura certes de la chance grâce à son courage, mais il pourra aussi être victime d'autres armes guerrières. 7. Afin que tu puisses observer cet enfant dès sa naissance, ton voisin terrestre pourra devenir son père dès l'an prochain 8. À présent, tu sais tout, et Je t'ai dit et montré là ce que Je n'avais encore jamais dit ni montré à aucun homme de cette manière. - Mais reprenons un peu de pain et de vin, afin de nous sustenter après cette longue explication ! »