Colloques Resumes

  • June 2020
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Résumés des interventions du colloque Médias et opinion publique au miroir du monde arabe, les 13 et 14 novembre 2008

‫ﻓﻲ ﻏﻴﺎب ﺳﻴﺎﺳﺔ اﻟﻤﻮاﺟﻬﺔ ﻟﺪﻳﻜﺘﺎﺗﻮرﻳﺔ اﻟﻐﺮب اﻻﺗﺼﺎﻟﻴﺔ‬ ‫اﻟﻤﻌﺎدﻟﺔ اﻟﺼﻌﺒﺔ ﺑﻴﻦ ﺣﻴﺎدﻳﺔ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم وﺣﺮﻳﺔ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم‬ ‫ﻣﻠﺨﺺ ﻣﺪاﺧﻠﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻟﻠﺪآﺘﻮر اﻟﻤﻌﺰ ﺑﻦ ﻣﺴﻌﻮد‬

‫د‪ .‬اﻟﻤﻌﺰ ﺑﻦ ﻣﺴﻌﻮد‬ ‫ﻗﺴﻢ اﻹﻋﻼم ‪ /‬آﻠﻴﺔ اﻵداب‬ ‫ﺟﺎﻣﻌﺔ اﻟﺒﺤﺮﻳﻦ‬

‫ﻣﻠﺨﺺ ﻣﺪاﺧﻠﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻟﻠﺪآﺘﻮر اﻟﻤﻌﺰ ﺑﻦ ﻣﺴﻌﻮد‬

‫أدت ﺳﻴﻄﺮة اﻟﻐﺮب ﻋﻠﻰ اﻟﻨﻈﺎم اﻹﻋﻼﻣﻲ اﻟﺪوﻟﻲ إﻟﻰ "دآﺘﺎﺗﻮرﻳﺔ‬ ‫اﺗﺼﺎﻟﻴﺔ" ﺳﻤﺘﻬﺎ اﻻﺣﺘﻜﺎر وﺗﺠﺎهﻞ ﺷﻌﻮب اﻟﺸﻤﺎل ﻟﻘﻀﺎﻳﺎ‬ ‫اﻟﺠﻨﻮب‪ .‬وأﺻﺒﺢ اﻟﻐﺮب ﺑﺎﻣﺘﻼآﻪ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم ﻳﻤﺘﻠﻚ‬ ‫وﺳﺎﺋﻞ ﺗﻐﻴﻴﺮ اﻟﻌﺎﻟﻢ‪ ،‬واﻟﺴﻴﻄﺮة ﻋﻠﻰ ﻋﻘﻮل اﻟﻨﺎس‪ ،‬وﻧﻤﻂ‬ ‫ﻋﻴﺸﻬﻢ‪ ،‬وأﺳﻠﻮﺑﻬﻢ ﻓﻲ اﻟﺘﻔﻜﻴﺮ‪.‬‬ ‫ﻓﻔﻲ ﻇﻞ ﻣﺎ ﻳﻌﺎﻧﻲ ﻣﻨﻪ اﻹﻋﻼم اﻟﻌﺮﺑﻲ ﻣﻦ ﺿﻌﻒ‪ ،‬وهﺸﺎﺷﺔ أﻣﺎم‬ ‫اﻹﻋﻼم اﻟﻐﺮﺑﻲ أﺻﺒﺤﺖ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم اﻟﻐﺮﺑﻴﺔ ﺷﺎهﺪا ﻋﻠﻰ‬ ‫اﻧﺨﺮاط اﻟﻔﺮد ﻓﻲ ﻧﺴﻖ ﻣﻌﻤﻢ ﻓﻲ ﻣﻨﻄﻘﺔ ﺗﻌﺎﻧﻲ أﺻﻼ ﻣﻦ‬ ‫ﻏﻴﺎب اﻟﻔﺮد آﻘﻴﻤﺔ ورأي ﻣﺴﺘﻘﻞ؛ وﻟﻌﻞ ﻣﺮد هﺬا اﻟﻐﻴﺎب هﻮ‬ ‫ﻃﻐﻴﺎن ﺗﻮﺟﻬﺎت اﻟﺠﻤﺎﻋﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﺸﺒﺜﺖ ﺑﻤﻮروﺛﻬﺎ اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬ ‫ﻣﻨﺬ ﻧﺸﺄﺗﻬﺎ‪ ،‬وﻗﺎوﻣﺖ آﻞ ﻣﺤﺎوﻟﺔ ﻟﻠﺘﻐﻴﻴﺮ؛ ﺑﻞ إن ﻧﻀﺎل هﺬﻩ‬ ‫اﻟﺠﻤﺎﻋﺔ اﻟﺘﻘﻠﻴﺪي ﻳﺘﻠﺨﺺ ﻓﻲ اﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﻤﻮروث‪ ،‬ورﻓﺾ‬ ‫أي ﺗﻄﻮر ﺗﺤﺖ ذراﺋﻊ أﺧﺮى‪.‬‬ ‫ﻟﻜﻦ ﺗﺰاﻣﻨﺎ ﻣﻊ اﻟﻌﻮﻟﻤﺔ اﻹﻋﻼﻣﻴﺔ‪ ،‬أﻟﻐﺖ اﻟﻌﻮﻟﻤﺔ اﻟﺜﻘﺎﻓﻴﺔ ﺟﻤﻴﻊ‬ ‫اﻟﺨﺼﻮﺻﻴﺎت اﻟﺤﻀﺎرﻳﺔ ﻟﻠﺸﻌﻮب‪ ،‬وأﺻَﻠﺖ ﺑﺬﻟﻚ ﻗﻴﻤﺎ ﻧﻔﺴﻴﺔ‪،‬‬ ‫وﺳﻠﻮآﻴﺔ‪ ،‬وﻋﻘﺎﺋﺪﻳﺔ‪ ،‬ﺳﺎهﻤﺖ ﻓﻲ ﺗﻜﺮﻳﺴﻬﺎ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم‬ ‫اﻟﻌﺎﻟﻤﻴﺔ ﻓﻲ ﻇﻞ اﻟﺘﻄﻮر اﻟﺤﺎﺻﻞ ﻓﻲ ﻣﺠﺎل اﻟﺒﺚ اﻟﻔﻀﺎﺋﻲ‬ ‫واﻹﻧﺘﺮﻧﺖ‪ ،‬واﺳﺘﺤﺎﻟﺔ إﻏﻼق اﻟﺤﺪود؛ وﻇﻬﺮت ﺑﺬﻟﻚ ﺣﺎﺟﺔ‬ ‫ﻓﻌﻠﻴﺔ إﻟﻰ وﻋﻲ ﺟﺪﻳﺪ‪ ،‬وﺗﺤﻮﻻت ﺟﺬرﻳﺔ ﺗﻘﻮم ﻋﻠﻰ ﻣﺨﺎﻃﺒﺔ‬ ‫اﻟﻔﺮد ﺑﺼﻔﺘﻪ آﺎﺋﻨﺎ ﻣﺴﺘﻘﻼ داﺧﻞ اﻟﺠﻤﺎﻋﺔ ﺑﺪون أن ﻳﻌﻨﻲ ذﻟﻚ‬ ‫إﻟﻐﺎءﻩ‪.‬‬

‫وﻓﻲ ﻇﻞ هﺬﻩ اﻟﻮﺿﻌﻴﺔ اﻟﺠﺪﻳﺪة أﺻﺒﺢ ﻟﻺﻋﻼم دورا رﺋﻴﺴﻴﺎ ﻓﻲ‬ ‫ﺻﻴﺎﻏﺔ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم‪ ،‬ﺑﻞ إن ﺑﻌﺾ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم ﺗﺴﻌﻰ إﻟﻰ‬ ‫إﺛﺎرة اﻟﻤﺸﺎﻋﺮ‪ ،‬وإﺷﻐﺎل اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﺑﻘﻀﺎﻳﺎ ﺛﺎﻧﻮﻳﺔ أﺣﻴﺎﻧﺎ‪،‬‬ ‫وﺗﺸﺠﻴﻊ اﻟﻜﺮاهﻴﺔ ﺑﻴﻦ اﻟﺸﻌﻮب ﻣﻤﺎ ﻳﺠﻌﻞ اﻟﻔﺼﻞ ﺑﻴﻦ ﻣﻔﻬﻮم‬ ‫اﻹﻟﻤﺎم ﺑﺤﻘﺎﺋﻖ اﻷﻣﻮر ﻣﻦ ﺧﻼل ﺗﻮﻓﺮ اﻟﻤﻌﻠﻮﻣﺎت اﻟﺼﺤﻴﺤﺔ‬ ‫ﻣﻦ ﻣﺼﺎدرهﺎ اﻟﻤﻮﺛﻮق ﺑﻬﺎ ﻓﻲ ﻋﺼﺮ اﻟﻘﻨﻮات اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺔ‬ ‫واﻹﻧﺘﺮﻧﺖ‪ ،‬وﺑﻴﻦ اﻟﻘﺪرة ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺤﻠﻴﻞ ﻟﺘﺤﻮﻳﻞ اﻟﻤﻌﻠﻮﻣﺎت إﻟﻰ‬ ‫ﻣﻌﺮﻓﺔ‪ ،‬أو ﺗﺤﻮﻳﻠﻬﺎ إﻟﻰ ﻣﺎ ﺗﻤﻠﻴﻪ ﻋﻠﻴﻪ اﻟﺤﻜﻮﻣﺎت واﻷﻧﻈﻤﺔ‪،‬‬ ‫أﻣﺮا ﻣﺴﺘﻌﺼﻴﺎ ﻓﻲ أﺣﻴﺎن آﺜﻴﺮة؛ وﻟﻌﻞ ﻓﻲ ﺣﺮب اﻟﻌﺮاق‪،‬‬ ‫وﻓﻠﺴﻄﻴﻦ ﻣﺜﻼ ﻣﺎ ﻳﻔﻀﺢ وهﻢ اﻟﺤﺪﻳﺚ ﻋﻦ اﻟﻤﻮﺿﻮﻋﻴﺔ‪،‬‬ ‫وﺣﻴﺎدﻳﺔ اﻹﻋﻼم؛ ﻓﻘﺪ ﻟﻌﺒﺖ اﻟﺪﻋﺎﻳﺔ اﻟﻐﺮﺑﻴﺔ دورا ﻓﻲ ﺗﻀﻠﻴﻞ‬ ‫اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻣﻦ ﺧﻼل ﺣﻤﻼت إﻋﻼﻣﻴﺔ اﺳﺘﺨﺪﻣﺖ وﺳﺎﺋﻞ ﻏﻴﺮ‬ ‫ﻣﺸﺮوﻋﺔ ﻹﻇﻬﺎر اﻟﻮﺟﻪ اﻟﺤﻀﺎري ﻟﻠﺤﺮب‪.‬‬ ‫ﻓﻬﻞ ﻳﻤﻜﻦ إذن ﺗﺒﺮﺋﺔ وﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم آﻠﻴﺎ ﻣﻤﺎ ﻳﺠﺮي‪ ،‬أم أن هﺬﻩ‬ ‫اﻟﻮﺳﺎﺋﻞ ﺗﺘﻮاﻃﺄ ﻓﻌﻼ ﻣﻊ ﻣﺎﻟﻜﻴﻬﺎ ﻟﺘﻘﺪم ﻟﻤﺴﺘﻬﻠﻜﻴﻬﺎ ﺑﺮاﻣﺞ ﺑﺎﺗﺖ‬ ‫ﻣﺘﻨﻔﺴﺎ ﻟﻤﺎ ﻳﺒﺪو أﻧﻪ رأي ﻋﺎم؟ ﺛﻢ هﻞ أن ﻏﻴﺎب أي ﺁﻟﻴﺎت‪ ،‬أو‬ ‫ﺗﻘﻨﻴﺎت واﺿﺤﺔ ﻟﻘﻴﺎس ﺗﻮﺟﻬﺎت اﻟﺮأي ﻓﻲ اﻟﻌﺎﻟﻢ اﻟﻌﺮﺑﻲ‬ ‫ﻳﺴﺘﻮﺟﺐ ﻋﻠﻴﻨﺎ اﻟﻘﺒﻮل ﺑﺄﻧﻈﻤﺔ "اﻻﺳﺘﻜﺒﺎر اﻟﻌﺎﻟﻤﻲ" اﻟﺘﻲ ﺟﻌﻠﺖ‬ ‫ﻣﻦ اﻹﻋﻼم أداﺗﻬﺎ اﻟﻔﻌﺎﻟﺔ‪ ،‬أم أن ﺳﻴﺎﺳﺔ اﻟﻤﻮاﺟﻬﺔ ﺗﺤﺘﻢ ﻋﻠﻴﻨﺎ‬ ‫ﺿﺮورة اﻟﺒﺤﺚ ﻋﻦ إﻋﻼم ﺑﺪﻳﻞ ﻳﺆﺳﺲ ﻟﺮأي ﻋﺎم ﺣﺮ؟‬

Télévision et opinion publique dans la zone arabe à l’heure de l’engagement et de la propagande

Mohamed GONTARA IPSI

Mohamed GONTARA IPSI

1. En guise d’introduction Quel est le nombre de chaînes de télévision diffusées par satellite dans la région arabe ? La question mérite d’autant plus d’être posée qu’il est difficile, aujourd’hui, de les recenser. L’ASBU (Union des radiodiffuseurs des Etats Arabes), qui constitue un bon observatoire de la télévision dans la zone arabe, estime à 494 le nombre de chaînes satellitaires émettant dans la région arabe au cours de la période 2007-2008(1). Tout le monde sait, toutefois, que le nombre de ces chaînes est en deçà de la réalité. Quiconque zappe sur Nilesat, Arabsat ou encore Hotbird, les trois satellites qui diffusent l’essentiel des programmes destinés aux pays arabes, découvre sans cesse de nouvelles chaînes de télévision. Par ailleurs, des chaînes, souvent en nombre, s’adressant spécifiquement aux pays arabes qui sont parmi les pays les plus arrosés dans le monde(2). Connaissant le lien – récurrent – entre médias et opinion publique(3) et toute la littérature scientifique et professionnelle sur ce thème – n’affirme-t-on pas que les médias font l’opinion publique ? –, il est, sans doute, utile de s’interroger sur cette abondance de chaînes. En d’autres termes, la zone arabe a-t-il besoin d’un aussi grand nombre de chaînes de télévision ? Même si elle constitue un vaste espace géographique(4), de surcroît assez homogène avec pour l’essentiel une unité de langue et de religion(5), la population arabe reste un tant soit peu limitée. Le nombre d’habitants dans les pays arabes était estimé, en 2000, à 272,4 millions(6). Soit un nombre bien inférieur à celui des Etats-Unis, un pays qui s’étend du reste sur un grand territoire(7). Bien plus, les chiffres concernant la consommation des médias et notamment celui du chiffre d’affaires de la publicité, souvent reflet du niveau de développement de l’économie, peuvent peut-être mieux nous aider à saisir cette abondance(8). Les pays arabes figurent parmi les pays qui consomment le moins les médias. Les statistiques établies par l’Unesco dans les fameux «Annuaires statistiques» estiment que le chiffre du tirage de quotidiens pour 1.000 habitants n’a pas dépassé 47 dans les pays arabes au cours de la période 1975-1994. Seule la zone Afrique est en deçà de ce chiffre (30). L’Europe, par exemple, était en 1994 à 285 exemplaires pour 1.000 habitants et les Etats-Unis d’Amérique à 225 exemplaires pour 1.000 habitants.

La même tendance est remarquée concernant le nombre de récepteurs TV pour 1.000 habitants en 1996. Le nombre de récepteurs n’a pas dépassé le cap de 40 dans les pays arabes. L’Afrique sub-saharienne enregistre un chiffre meilleur (130). L’Europe est à 410 et les Etats-Unis d’Amérique à 430(9). Les chiffres d’affaires de la publicité dans certains pays arabes font sourire. Les investissements publicitaires TV n’ont pas excédé, aux dires de certaines sources, 300 millions de dinars en 2004(10), soit environ 176 millions d’euros, dans les pays dits du Maghreb central (Tunisie, Algérie, Maroc). Bien qu’il soit hasardeux de présenter un chiffre, certaines sources également estimaient à quelque 1,2 milliard de dollars, dans la région arabe, les investissements publicitaires, tous supports confondus, en 1999(11). La part de la télévision avoisinant 40% de ce volume. Des indicateurs qui ne favoriseraient pas cette profusion de chaînes. Outre l’aspect technique sur lequel nous reviendrons plus tard – il est possible, en effet, aujourd’hui de faire de la télévision avec peu de moyens –, nous retiendrons deux éléments importants. D’abord, l’enjeu politique. La région arabe est le théâtre de nombreux conflits dans lesquels sont impliquées à titres divers de grandes et moyennes puissances (Etats-Unis d’Amérique, Russie, Union européenne, Iran…). De nombreux conflits existent, par ailleurs, à ses frontières : Afghanistan, Iran,…). Ensuite, l’enjeu économique. La région arabe est une zone prospère. Les hydrocarbures constituent, sans doute, l’attrait principal de cette région qui regorge de réserves importantes(12). La région arabe a vu, ces deux dernières années, et à la faveur du renchérissement du prix des hydrocarbures, son PIB (Produit Intérieur Brut) dépasser le seuil des 1.000 milliards d’euros(13). Les revenus pétroliers ayant augmenté entre 2005 et 2007 de 44% pour atteindre 350 milliards de dollars. Il est impossible que cet état de fait ne provoque pas pour ainsi dire des envies de puissance. Notre propos est, à ce sujet, d’une grande simplicité : la création de nombre de chaînes présentes dans le ciel arabe s’inscrit dans une logique d’«influence». Il s’agit d’espace à conquérir(14). Pour reprendre une expression de l’universitaire algérien Azzouz Kerdoun, on voit des puissances rivaliser dans le ciel pour «constituer des zones d’influence»(15). Une influence qui s’exerce à de nombreux niveaux politique, économique, mais aussi social et culturel.

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2. Un capharnaüm Les statistiques de l’ASBU citées plus haut subdivisent les 494 chaînes émettant dans les pays arabes en deux catégories(16) : – des chaînes gouvernementales ou publiques : 76 chaînes – des chaînes privées : 418. Par ailleurs ces chaînes sont classées en deux catégories selon la nature de leur contenu : généralistes (131) et thématiques (363). Les chaînes thématiques sont classées ainsi : – chaînes musicales : 119 – chaînes de fictions (films et feuilletons) : 58 – chaînes sportives : 51 – chaînes d’information : 26 – chaînes spécialisées dans l’économie (commerce, marketing,…) : 25 – chaînes culturelles : 23 – chaînes enfantines : 21 – chaînes religieuses : 13 – chaînes spécialisées dans les documentaires : 12 – chaînes dites interactives : 11 – chaînes spécialisées en tourisme : 4. Mais ce que les chiffres ne disent pas toujours, même si nous pensons qu’ils peuvent constituer des indicateurs de l’évolution actuelle de la diffusion satellitaire dans la zone arabe, c’est que nous sommes en présence d’un capharnaüm. L’expression est utilisée, en effet, à dessein. A la faveur d’une réelle déréglementation, tout le monde peut, pour ainsi dire, émettre des programmes de télévision. De nombreux facteurs participent de cette réalité : faiblesse de certains Etats – certains évoquent l’inexistence de certains Etats –, institutionnalisation du communautarisme, naissance de cités dédiées à la production et à la diffusion de programmes TV, vide juridique… Le fait est aujourd’hui là. De nombreuses instances, dont notamment celle des ministres arabes de l’information, ont fait de la déréglementation un sujet central de leur débat. La déclaration traçant les règles de l’organisation de la diffusion satellitaire dans le monde arabe, adoptée par cette instance le 12 février 2008, participe précisément de cette volonté de mettre fin en boucle à une situation que certains experts ont qualifiée de «chaos»(17).

Une déréglementation qui apparaît au niveau des modes de production et de diffusion. A la faveur d’un développement technologique sans précédent, des chaînes de télévision se résument en un serveur dans lequel on enregistre des centaines de cassettes vidéo que l’on programme pour une semaine et dont le contenu est diffusé en boucle à partir d’un «moyen léger de diffusion», une SNG (Satellite news Gathering), une sorte de parabole souvent utilisée par les envoyés spéciaux lors de déplacements sur le terrain. D’autres chaînes comme celles classées plus haut dans la catégorie des «chaînes interactives» se limitent à un studio de moins de 20m2 , à une caméra et à une SNG. Pour celles diffusant à longueur de journée des devinettes, les images diffusées ne correspondent que rarement aux normes Broadcast adoptées partout par la profession dont celles de l’UER (Union européenne de radiotélévision). Le téléspectateur, même s’il n’est pas averti, se rend souvent compte de cette réalité tant l’image ne ressemble en rien à celle diffusée par la plupart des chaînes présentes sur le satellite. Par ailleurs, cette déréglementation apparaît clairement au niveau des contenus. Un large débat fait encore rage dans la zone arabe au sujet des contenus diffusés par les chaînes satellitaires arabes. La déclaration des règles de l’organisation de la diffusion satellitaire dans la région arabe est d’ailleurs venue en réaction à cette situation. Jugées partisanes, ne respectant pas les règles de la déontologie ou encore celles de la morale ou beaucoup plus soupçonnées d’inciter à la haine ou à la violence, de nombreuses chaînes ont été décriées. Certaines, comme Al Jazeera, a eu, à de nombreuses reprises, des problèmes avec des gouvernements arabes. L’analyse de l’évolution de la diffusion satellitaire dans la région arabe permet de constater une disparité au niveau des capitaux mobilisés. En effet, des chaînes à petit bugdet, souvent thématiques, cohabitent avec des chaînes à gros moyens, généralistes ou thématiques, le plus souvent spécialisées dans l’information. Egalement, des chaînes, propriété d’un seul homme, souvent homme politique ou petit promoteur privé, cohabitent avec des chaînes, propriété d’un Etat ou d’un milliardaire(18). 3. Retour sur les promoteurs Pour mieux saisir ce que nous avons appelé au début la logique d’«influence», il faut, sans doute, s’intéresser aux promoteurs des chaînes en présence dans le ciel arabe et, notamment, de celles présentées comme étant des chaînes privées et qui constituent la majorité (363 chaînes).

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Parmi celles-ci figurent, en effet, des chaînes d’essence «politique» qui ne cachent pas souvent ni leur nom ni leur contenu. Ainsi en est-il des chaînes d’information créées par les grandes ou moyennes puissances présentes dans le jeu politique du Moyen-Orient. Ces chaînes se sont multipliées depuis les événements du 11 septembre 2001. La dernière créée est la BBC (British Broadcasting Corporation), une chaîne publique britannique en langue arabe qui a commencé à émettre le 11 mars 2008. Bien après, Al Hurra et Al Hurra Irak, financées par le département d’Etat américain, France 24 (diffusant en trois langues : arabe, français et anglais), Russie aujourd’hui et la chaîne iranienne d’ AlAlem, toutes publiques. Ainsi en est-il également des chaînes «communautaires» du Liban et d’Irak où chaque communauté et parti politique possèdent ou presque sa chaîne satellitaire. Al Manar, pour les chiites du Hezbollah au Liban ; NBN, pour le mouvement chiite Amal; Al Mostakbel, pour le rassemblement du 15mars que dirige Saâd Al Hariri notamment pour le Liban. Pour l’Irak, un rapport du Los Angeles Times fait état d’une vingtaine de chaînes dans ce pays, souvent, selon ce rapport, partisanes et communautaires qui ont pour nom Al-Fourat, Al-Sumeria, Al-Diar, Al-Nahrayan, Al-Rashid…(19) D’autres chaînes privées sont la propriété de dirigeants politiques ou d’hommes d’affaires considérés proches des gouvernements dans certains pays arabes ou au contraire comme leurs adversaires.(20) Une réalité qui ne s’arrête pas aux chaînes dites d’information(21). La culture et le sport sont, en effet, des vecteurs importants d’image et participent également d’une logique d’«influence». Grâce à elle, la chanson ou le sport des pays du Golfe, pour ne citer que cette région, sont notamment mis en avant et popularisés. La diffusion satellitaire constituant, à ce propos, un des fondements de cette stratégie d’«influence» dont l’un des bras, côté américain à titre d’exemple, est la diplomatie publique. Henry Hyde, président de la Commission des affaires étrangères à la Chambre des Représentants dans une intervention à ce propos résume bien la stratégie américaine dans ce domaine. «Il apparaît, de plus en plus clairement, soutient-il, qu’une grande partie du problème vient de l’inefficacité et souvent de la vétusté de nos méthodes. Ainsi, sur le plan de la commodité d’accès, les programmes de radio diffusés sur ondes courtes ne peuvent absolument pas rivaliser avec les émissions en modulation d’amplitude ou de fréquence, sans parler du moyen de communication le plus puissant de tous qu’est la télévision. Faire porter nos efforts sur ces médias et sur d’autres techniques de vaste portée comme l’internet exigera du temps et de l’argent mais cette réorientation est nécessaire si nous voulons atteindre le public que nous

convoitons»(22). Henry Hide évoquant à ce propos le nœud de la stratégie: «commencer à poser les bases de liens étroits et durables avec les populations, des liens complémentaires mais distincts de nos relations avec leurs gouvernements». Le dispositif iranien ne s’éloigne pas beaucoup de cette démarche. Le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a assuré, lors du lancement de la chaîne TV satellitaire en anglais destinée à l’étranger, Press TV, que cette chaîne sera aux «côtés des opprimés» évoquant la suprématie des «médias occidentaux contrôlés par le régime de l’oppression».(23) Ces chaînes s’inscrivent-elles dans une logique d’engagement et de propagande? La question mérite d’être posée. La propagande, un terme qui a souvent pris une connotation négative, mais qui mérite d’être redéfini. Ne désigne-t-il pas l’«ensemble des actions menées dans le cadre d’une stratégie de communication par un pouvoir pour influencer la population dans sa perception des événements, des personnes ou des enjeux de façon à l’endoctriner ou l’embrigader»?(24) Force est de constater que cette propagande apparaît souvent plus subtile puisqu’elle adopte une voie pour ainsi dire «soft» : le témoignage pour les chaînes d’information et le spectacle pour les chaînes de fiction, de musique et de sport. Les images ne charrient-elles pas des valeurs et des modèles de société. Alors que certains évoquent à l’endroit de ces chaînes de «pluralisme venu du ciel»(25) d’autres parlent d’endoctrinement qualifiant une chaîne satellitaire arabe d’être «le rendez-vous des opposants du monde arabe» (26) 4 - Le dualisme Machreq-Maghreb L’observation de l’évolution des chaînes satellitaires arabes ne peut ne pas remarquer le dualisme qui existe entre le Machreq, et le Maghreb arabes. D’un côté, une profusion de chaînes, de l’autre, quelques chaînes qui se comptent sur les doigts d’une main. En effet, le nombre de chaînes émettant à partir des pays du Maghreb ou financées par des promoteurs maghrébins ou initiées par des promoteurs maghrébins ne dépasseraient pas — du moins officiellement — une vingtaine : 5 au Maroc, 4 en Libye, 6 en Tunisie, 2 en Algérie et 1 en Mauritanie(27). Pour la plupart publiques. La part importante prise par les pays du Machreq dans la production télévisée de quelque nature que ce soit (fictions, clips, films…) n’expliquerait peut-être pas cette profusion de chaînes. Comme sans doute l’existence de cités dites d’informations, toutes situées au Machreq (en Egypte, aux Emirats Arabes Unis – à Dubaï – et en Jordanie). Ni encore les moyens financiers, notamment ceux des pays du Golfe.

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Ce dualisme ne s’expliquerait pas par le fait que les enjeux décrits plus haut, et qui ont sans doute conduit à l’éclosion de chaînes dans les pays arabes, sont beaucoup plus pesants au Machreq ? La question mérite également ici d’être posée. Une réflexion doit être menée à ce propos sur le modèle économique adopté par les chaînes satellitaires, notamment celles décrites plus haut et présentées comme étant d’essence «politique». Le téléspectateur s’aperçoit, en effet, très vite que certaines chaînes parmi celles souvent décrites comme bénéficiant d’une bonne ou large audience ne diffusent que peu de publicité. Un téléspectateur, même non averti, se rend compte très vite que les écrans publicitaires et les opérations de sponsoring dont bénéficient ces chaînes ne peuvent assurer l’équilibre budgétaire d’un média connu pour être «budgétaire». De par ce que Nadine Toussaint appelle le fort «droit d’entrée» que doit payer chaque télévision, grande consommatrice de capitaux pour financer des matières premières (intellectuelles ou physiques), des outils de production et des relais de diffusion souvent chers, toute télévision se doit de couvrir ces frais par des recettes publicitaires conséquentes (28). A ce propos, une conviction est de plus en plus partagée par les professionnels de la télévision, celle qui consiste à dire qu’il faut être riche pour créer une télévision. Cette conviction existe même dans les pays démocratiques où nombre de télévisions à grande audience sont financées par l’autorité publique ou de grands groupes privés. Cela dit, si l’on exclut les chaînes ayant adopté le modèle économique du financement par les SMS, rares sont les télévisions qui peuvent être rentables. Même parmi celles-ci, cette quasi vérité peut être discutée quand on connaît le renchérissement constant des droits de télévision pour certains produits ou événements, notamment les films, les clips et les rencontres sportives. Des chaînes de télévision se disputent ce type de contenu et sont arrivées à constituer de véritables monopoles(29). Des monopoles mutants, dans la mesure où, pour prendre le cas des compétitions sportives, les droits de retransmission surfent d’une chaîne à l’autre à coups de millions de dollars(30). Les chaînes maghrébines sont, du reste, rarement pour ne pas dire, dans cette course et lorsqu’elles se placent sur ce terrain c’est souvent pour retransmettre avec des conditions draconiennes: diffusion sur le seul réseau terrestre, diffusion en différé…

5 - En guise de conclusion Les développements précédents nous ont permis d’entamer une réflexion au sujet de l’évolution du paysage des chaînes satellitaires dans la région arabe. Notre réflexion a tenté d’évoquer une situation dans laquelle l’engagement et la propagande ont droit de cité. Quelles que soient leurs origines politique, culturelle, sportive ou encore religieuse (avec les chaîne consacrées aux «Fetwas»), les messages venus du ciel s’inscrivent dans une logique d’«influence». Cette situation nous inspire un modèle, celui de «Laswell». Car dans l’esprit des initiateurs et promoteurs de ces chaînes, la télévision est un outil de pouvoir, étant donné sa capacité, comme pour tout pouvoir, d’agir. Certaines de ces chaînes veulent «faire du petit écran, pour reprendre une expression du journaliste français spécialiste du monde arabe, Christophe Ayad, un acteur majeur de la vie politique»(31). Pour Harold Laswell, en effet, les média ne peuvent que s’inscrire dans une logique d’«influence». D’où sa célèbre formule : «qui doit quoi, par quel canal, à qui et avec quels effets» (32). Un modèle que Nadine Toussaint interroge également autrement : «Qui paye quoi, pour qui et avec quels moyens» (33). Sa réflexion se fonde sur le fait que les médias ont toujours constitué, pour ainsi dire, une exception économique. Ils produisent et ils diffusent la pensée. Pour des initiateurs et promoteurs de chaînes, la télévision est un instrument de leur agenda politique (34). Un terme qui désigne évidemment la mise à l’ordre du jour de certains objectifs jugés souvent vitaux avec ce que cela nécessite comme moyen pour les atteindre. Cette démarche nous rappelle celle souvent décrite, au niveau de la communication, comme celle du modèle de l’«agenda-setting» un modèle que ses fondateurs, McCombs et Show, fondent sur le fait que les médias choisissent pour le lecteur ou le téléspectateur et l’auditeur ce à quoi il doit porter son attention (ce qu’il doit lire, voir et entendre) (35). Et proposent l’hypothèse suivante : «il existe une relation entre l’ordre hiérarchique des événements présentés par les médias et la hiérarchie de signification attachée à ces mêmes problèmes de la part du public et des politiciens» (36). Sur un autre plan, une piste de réflexion s’offre à nous concernant la fonction de la télévision satellitaire dans la zone arabe. La logique d’«influence» que nous avons évoqué plus haut n’est pas de nature à favoriser l’unité de l’opinion arabe. On se souvient que les pères de l’école fonctionnaliste et notamment Jean Stoetzel dans un article

Mohamed GONTARA IPSI

largement connue sur «les fonctions de la presse à côté de l’information» (36) avaient jugé les médias capables d’assurer l’intégration de l’individu dans le corps social». La lecture de la presse, note le sociologue français, est un «excellent acte de participation»(37). Les chaînes satellitaires apparaissent plutôt comme un outil de «division» de l’opinion ; «division» largement encouragée par la suprématie des chaînes thématiques par rapport aux chaînes généralistes notamment publiques. NOTES : Rapport annuel sur l’état de la diffusion satellitaire dans la zone arabe au cours de la période 2007-2008. Revue des radios arabes (ASBU). Tunis, n°2, année 2008, de la page 4 à la page 22. Certaines sources affirment que les téléspectateurs dans la zone arabe peuvent recevoir jusqu’à 3000 chaînes de télévision satellitaires. Source : l’ASBU. Jean-Louis Missika et Dominique Wolton ont longuement évoqué ce qu’ils ont appelé la «toute-puissance de la télévison» dans l’esprit des décideurs (voir La folle du logis, Paris, Gallimard, 1983, 331 pages), Cet espace va de l’Altantique au Golfe arabe. Il est constitué de 22 pays qui s’ étendent sur deux continents : l’Afrique et l’Asie. Il s’agit évidemment de la langue arabe et, pour l’essentiel, la religion musulmane, du reste majoritaire dans cet espace. Source : http://www.imarabe.org/portail/monde/arabe/theme/docs/72.html (Institut du monde arabe, Paris), La superficie des Etats-Unis d’Amérique est de 9,4 millions de km2. Même s’ils sont rares, comme du reste pour tout ce qui concerne le monde l’économie de la presse et des médias, certains indicateurs peuvent nous renseigner à ce niveau. Source : Statistique de l’UNESCO. Voir «Annuaires statistiques» de l’UNESCO. Source : La publicité télévisuelle au Maghreb. http://www.algeriedz.com/forums/economie/9988-la-publicité-télévisé. Source : Touraya Guaaybess, Télévisions arabes sur orbite, un système médiatique en mutation (196-2006) . Paris : Editions du CNRS, 2005, p. 109. 60% des réserves pétrolières et 30% des réserves gazières se trouvent dans les pays arabes. Source : Wikipedia (OPEP). Source : Marrakech, portail marocain d’actualité, http://www.emarrakech.inf/lePIB-despays-de-la-liguearabe

Azzouz Kerdoun, les enjeux de la diffusion directe par satellite en Méditerranée et les problèmes juridiques soulevés in L’information au Maghreb, Tunis : Cérès Productions, 1992, p. 297. Ibid, p.300. Rapport annuel de la diffusion satellitaire dans la zone arabe,… op. cit. Un débat initiée par l’ASBU le 17 novembre 2007 à l’occasion de l’inauguration de son siège à Tunis a évoqué ce «cahos» (voir les quotidiens tunisiens qui en ont rendu compte dans leur édition du 18 novembre 2007). Parmi les chaînes citées à ce niveau nous pouvons citer El-Jazeera qui est propriété de la famille régnante du Qatar (la famille Al Thani) ou encore Rotana, propriété de l’homme d’affaires saoudien Al Walid Ibn Talal. Voir à ce propos «Le nouveau paysage médiatique irakien», Lettre du Cermam (Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen n°9, Genève, http://www.cermam.org/fr/logs/vue/lenouveau_paysage_médiatique La chaîne ANN (Arab News Network) qui émet à partir de Londres est propriété de Soumar, le fils aîné de Rifaat, oncle de Bachar Al-Assad dont il est l’opposant. Ces dernières sont souvent jugées, en effet, comme étant un outil de propagande. Elles sont pourtant minoritaires dans le ciel arabe (26 sur 363 chaînes thématiques). «La diplomatie publique et la politique étrangère des Etats-Unis : Parler à nos alliées», intervention de M. Henry Hyde, représentant, président de la Commission des affaires étrangères à la Chambre des représentants : http://www.usinfo.state.gov/journal/itps/1202/ijpf/hyde.htm Ibid. Voir la définition de «propagande» dans Wikipédia. (25 et 26) Voir à ce propos l’article du journaliste français Christophe Ayad, «Moyen-Orient : un pluralisme tombé du ciel» http://unisco.org/courrier/2000_01/fr/connex/txt1.htm-22k (Courrier de l’UNESCO) Au Maroc : Aloula, 2M, Al Maghribia, Al Sadissa et Al Riadya ; En Algérie : Canal Algérie et l’ENTV ; En Tunisie : Tunis 7, Canal 21, Hannibal TV, Hannibal Achark, Hannibal Al Qorâan et Nesma TV ; En Libye : Jamahiriya Channel, Al Mounaouâ, Arriyada et Al Hidaya ; En Mauritanie : Télévision Mauritanie.

Mohamed GONTARA IPSI

Nadine Toussaint, L’économie de l’information, Paris : PUF (Que sais-je ?) 1978, 126 pages. Il s’agit notamment du bouquet d’ART (Arab Radio and Television) du milliardaire saoudien Cheikh Salah Kamel qui monopolise pratiquement les droits des rencontres de football diffusées dans la zone arabe (championnats d’Europe de football des nations et des clubs, Coupe du monde de football, Coupe d’Afrique des nations et des clubs, Coupe arabe,…) Le bouquet ART aurait dépensé 110 millions de dollars pour acquérir les droits de retransmission de la Coupe du monde de football en 2010 et en 2014 diffusés du reste en exclusivité sur satellite et en mode crypté. Source : La FIFA est complice ; l’Expression (d’Algérie), 4 juin 2006, p.3 Christophe Ayad, «Moyen-Orient un pluralisme tombé du ciel»,… op. cit. Voir notamment à ce propos Judith Lazar, La Science de la Communication, Paris : PUF, Que sais-je ? pp. 105 et 106. Nadine Toussaint, L’économie de l’information,… op.cit, p.4. Agenda est un terme aujourd’hui largement utilisé par les politiques et les diplomates. Il signifie, en effet, la mise à l’ordre du jour de certains objectifs à atteindre. Il sied bien à notre propos. Judith Lazar, La sciences de la communication,…, op.cit. pp. 119 et 120, Ibid.

Axe 3 : Fondements, contours et manifestations d’une « opinion publique arabe » FORUMS, BLOGS ET CYBERESPACE PUBLIC AU ROYAUME DE BAHREÏN

KAMEL GHARBI Maître Assistant Département de l’Information, Tourisme et Beaux Arts UNIVERSITE DE BAHREÏN

KAMEL GHARBI Maître Assistant Département de l’Information, Tourisme et Beaux Arts UNIVERSITE DE BAHREÏN

La révolution Internet est à coup sûr en butte de changer la donne au sein de la sphère publique, même si les interrogations persistent quant à la nature, les caractéristiques et la portée de ces changements. Le rôle assigné aux nouvelles formes d’expression en ligne (blogs, forums de discussion..) suscite toujours le débat dans les sphères académiques. Forte justifiée, la vision optimiste (accès généralisé et égal à l’information et au savoir, expression libre..) peut être nuancée par quelques réserves, toutes aussi fondées (manipulation des masses, rumeurs..) Les communautés virtuelles qui s'organisent autour des forums de discussion et des blogs se sont imposées au fil de ces dernières années en nouveau vecteur de l'information. Souvent mobilisées en contrepoids pour contrecarrer l’étatisation de la sphère médiatique et l’autoritarisme politique, ces nouvelles formes d'expression constituent des sphères d'autonomie où les modalités d’expression ne s’insèrent nullement dans les cadres préétablis et ne traduisent pas forcément les enjeux mis en avant par les régimes en place. Au Royaume de Bahreïn, les blogs et les forums de discussion constituent un lieu où s'expriment des opinions qui sortent des sentiers battus et permettent de briser l'isolement d'une partie non négligeable de la société. Face à l’euphonie des médias traditionnels et l’hégémonie de l’Etat sur les espaces d’expression, le réseau des réseaux est apparu comme un habile subterfuge pour contourner toute forme de contrôle et de "passivité de l'opinion", pour reprendre l'expression de Loïc Blondiaux (La fabrique de l'opinion). Contrecarrant les lois et les réglementations en place, ces forums et blogs ont trouvé un écho favorable auprès de la société et plus particulièrement au sein de la communauté chiite. Leur rôle dans le débat public et la contre mobilisation n'est plus à démontrer, notamment dans le boycott des élections législatives de 2002. Cette communication qui mobilise des concepts tels que l’espace public, l’opinion publique ou encore le cyberspace public, s’articule autour de deux questions majeures : Les communautés virtuelles favorisent-elles la construction d'une « nouvelle » opinion publique au Royaume de Bahreïn?

Les communautés virtuelles favorisent-elles la construction d'une « nouvelle » opinion publique au Royaume de Bahreïn? Ces communautés sont-elles en butte de devenir un acteur dans le débat public et dans ce que Patrick Champagne, auteur de Faire l'opinion, appelle « la lutte symbolique » dans la sphère publique, ou ne sont qu’une échappatoire, un stratagème ou un foyer de contestation clandestin ou semi-clandestin? INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Balle F., Médias et Sociétés, Domat Politique/Montchrestien, (9ème édition), 1999. Beaud P., Flichy P., Pasquier D., Quere L. (dir.), Sociologie de la Communication, Réseaux Reader, CNET, 1997. Blondiaux L., La fabrique de l'opinion : une histoire sociale des sondages, Science Po., Seuil, 1998. Bourdon R., Bourricaud F., Girard A., Science et théorie de l'opinion publique (hommage à Jean Stoetzel(, Paris, Ed. Retz, 1981. Breton P., Le culte de l’Internet. Une menace pour le lien social ?, Paris, La Découverte, 2000. Castells M., La société en réseaux. L’ère de l’information, Fayard, 1998. Champagne P., Faire l’opinion : le nouveau jeu politique, Paris, E d. Minuit, 1990. Gerstlé J., La communication politique, Que Sais-je? n°2652, Presses Universitaires de France, (2ème édition), 1993. Habermas J., L’espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, 1978. Neveu E., Une société de communication ? Coll. Clefs Politique, Editions Montchrestien, (2ème édition) 1997. Quéau P., La Planète des esprits. Pour une politique du cyberespace, Editions Odile Jacob, 2001. Wolton D., Internet et après ? Flammarion, 1999. Wolton D., Penser la communication, Flammarion, 1997.

‫ﻣﻠﺨﺺ ﻣﺪاﺧﻠﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻟﺼﺒﺎح اﻟﻤﺤﻤﻮدي‬

‫ﺻﺒﺎح اﻟﻤﺤﻤﻮدي‬ ‫أﺳﺘﺎذة ﺑﻤﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‬

‫ﻣﻠﺨﺺ ﻣﺪاﺧﻠﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻟﺼﺒﺎح اﻟﻤﺤﻤﻮدي‬

‫ﻇﻬﺮت اﻟﻘﻨﻮات اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺔ اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ اﻹﺳﻼﻣﻴﺔ ﻣﻨﺬ اﻟﺘﺴﻌﻴﻨﺎت ﻣﻦ اﻟﻘﺮن اﻟﻤﺎﺿﻲ ﻟﺘﺘﻮاﻓﺮ ﺑﺪاﻳﺔ ﻣﻦ اﻷﻟﻔﻴﺔ اﻟﺜﺎﻧﻴﺔ و ﺑﻠﻎ‬ ‫ﻋﺪدهﺎ أآﺜﺮ ﻣﻦ ﻋﺸﺮﻳﻦ ﻣﺤﻄﺔ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ اﻟﺘﻜﻨﻮﻟﻮﺟﻴﺎت اﻟﻤﺘﻄـﻮرة‪ .‬و ﺟﺎءت هﺬﻩ اﻟﻤﺤﻄﺎت ﺗﺤﺖ ﻋﻨﺎوﻳﻦ‬ ‫ﻣﺘﻌﺪدة )اﻗﺮأ – اﻟﺮﺳﺎﻟﺔ – اﻟﻤﺠﺪ ‪ -‬اﻟﻔﺮات – اﻟﻬﺪى – اﻷﻧﻮار – اﻟﺰهﺮاء‪(...‬‬ ‫و ﺗﺘﺼﻒ ﺟﻞ هﺬﻩ اﻟﻘﻨﻮات ﺑﺎﺗﺠﺎهﺎﺗﻬﺎ اﻟﻤﺘﺸﺪدة ﻓﻲ ﺧﻄﺎﺑﻬﺎ و ﻓﺘﺎوﻳﻬﺎ و ﺗﺘﺼﻒ أﺧﺮى ﺑﺎﻟﻤﺮوﻧﺔ و اﻟﻴﺴﺮ ﻓﻲ‬ ‫اﻷﺣﻜﺎم ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﻴﺪاﻏﻮﺟﻴﺔ وﻓﻖ ﻣﺎ ﺣﺪدﻩ ﻟﻬﺎ ﻣﺆﺳﺴﻮهﺎ و ﻣﻌﺪو ﺑﺮاﻣﺠﻬﺎ و دﻋﺎﺗﻬﺎ اﻟﺬﻳﻦ ﺑﻔﻀﻠﻬﻢ ﻧﺠﺤﺖ ﺑﻌﺾ‬ ‫اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺎت اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ ﻓﻲ ﺧﻠﻖ اﻟﻤﺼﺪاﻗﻴﺔ اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ ﻟﺪى ﻋﺎﻣﺔ اﻟﻨﺎس و ﺳﺎهﻤﺖ ﻓﻲ ﺗﻜﻮﻳﻦ رأي ﻋﺎم ﺣﻮل ﺗﻔﺎﺳﻴﺮهﻢ و‬ ‫إﺟﺎﺑﺎﺗﻬﻢ ﻋﻦ أﺳﺌﻠﺘﻬﻢ و ﺣﻴﺮﺗﻬﻢ ﺣﻮل ﺑﻌﺾ اﻷﻣﻮر اﻟﻄﺎرﺋﺔ و اﻟﺸﺎﺋﻜﺔ‪.‬‬ ‫و آﺎن ﻟﻠﻘﻨﻮات اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ اﻷﺛﺮ ﻟﺪى آﺜﻴﺮ ﻣﻦ اﻟﻨﺎس ﻓﻲ ﺗﻜﻮﻳﻦ رأي ﻋﺎم ﺣﻮل ﻣﺴﺎﺋﻞ ﻓﻘﻬﻴﺔ اﺟﺘﻬﺎدﻳﺔ إﻻ أن‬ ‫ﺑﻌﺾ اﻟﺘﻮﺟﻬﺎت اﻻﺟﺘﻬﺎدﻳﺔ ﻟﻢ ﺗﻠﻘﻰ اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ اﻹﻳﺠﺎﺑﻲ ﺑﺤﻜﻢ ﺗﻄﺒﻴﻖ ﻓﺘـﺎوي و اﺟﺘﻬﺎدات ﻻ ﺗﺠﺪ ﻣﻌﻨﻰ و ﻻ ﺗﻄﺒﻴﻘﺎ‬ ‫ﻓﻲ اﻟﺤﻴﺎة اﻟﻌﻤﻠﻴﺔ اﻟﻴﻮﻣﻴﺔ ﻓﻌﺠﺖ اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺎت اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ ﺑﻔﺘﺎوي ﻣﻦ اﻟﻤﺨﺘﺼﻴﻦ و ﻏﻴﺮ اﻟﻤﺨﺘﺼﻴﻦ اﻷﻣﺮ اﻟﺬي ﺧﻠﻖ "‬ ‫ﻓﻮﺿﻰ اﻟﻔﺘﺎوي" ﻋﻠﻰ اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺎت و ﻳﺤﺘﺪم اﻟﻘﻮل و اﻟﻘﻮل اﻟﻤﻀﺎد و ﺗﻨﻔﺠﺮ اﻻﺧﺘﻼﻓﺎت ﻋﻠﻰ اﻟﻔﻀﺎﺋﻴﺎت ﻋﻨﺪ‬ ‫اﻟﺘﻄﺮق إﻟﻰ ﻣﻮﻗﻊ اﻟﻤﺮأة ﻓﻲ اﻟﺤﻴﺎة و دورهﺎ ﻓﻲ ﻋﻤﺎرة اﻷرض ﻓﺘﺄﺗﻲ اﻻﺟﺘﻬﺎدات ﻣﺤﺪدة ﻟﻬﺎ ﺳﻘﻒ ﺗﺤﺮآـﻬﺎ و‬ ‫ﻣﺤﺪدة ﻟﻬﺎ دورهﺎ ﺣﻴﺚ ﺗﺘﻤﺎهﻰ ﺳﻠﻄﺔ ﺛﻨﺎﺋﻴﺔ اﻟﺮﺟﻞ ﻓﻲ ﺑﻌﺪهﺎ اﻟﺬآﻮري و ﺳﻠﻄﺘﻪ ﻓﻲ ﺑﻌﺪهﺎ اﻟﺪﻳﻨﻲ اﻻﺟﺘﻬﺎدي‬ ‫اﻟﻔﻘﻬﻲ اﻟﻤﺆول ‪.‬‬ ‫و إن آﺎﻧﺖ اﻟﻘﻨﻮات اﻟﺘﺮﻓﻴﻬﻴﺔ و ﺑﺎﻟﺨﺼﻮص اﻟﻤﻮﺳﻴﻘﻴﺔ ﺗﻔﺎوض ﻋﻠﻰ ﺟﺴﺪ اﻟﻤﺮأة ﻣﻦ أﺟﻞ ﺗﻮﻇﻴﻔﻪ اﻟﺴﻠﻌﻲ‬ ‫اﻟﺘﺠﺎري إﻟﻰ درﺟﺔ اﻹﺳﻔﺎف ﻓﺈﻧﻪ ﺑﺎﻟﻤﻘﺎﺑﻞ ﺗﺴﻠﻂ ﺑﻌﺾ اﻟﻘﻨﻮات اﻟﺪﻳﻨﻴﺔ ﻋﻠﻰ اﻟﻤﺮأة أﺣﻜﺎﻣﺎ و ﻓﺘﺎوي ﺗﺪﻋﻮهﺎ إﻟﻰ‬ ‫اﻟﻌﺰﻟﺔ و اﻟﻌﻴﺶ ﻓﻲ إﻃﺎر ﺣﺪد ﻟﻬﺎ ﺑﻤﻮﺟﺐ ﺗﺄوﻳﻞ أﺣﺎدي ﺗﺴﻠﻄﻲ ﻻ ﻳﺮﺗﻘﻲ إﻟﻰ اﻟﺘﺄﺳﻴﺲ ﻟﻠﺘﺠﺪﻳﺪ ﻓﻲ ﻣﻜﻮﻧﺎت‬ ‫اﻟﻔﻜﺮ اﻟﻔﻘﻬﻲ اﻟﺘﻔﺎﻋﻠﻲ‪.‬‬

‫اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ و اﻹﻋﻼم اﻟﺪﻳﻨﻲ اﻟﺪاﺧﻠﻲ‬

‫ﺛﺮﻳّـــــﺎ اﻟﺴﻨـــﻮﺳﻲ‬ ‫أﺳﺘﺎذة ﺑﻤﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‬

‫ﺛﺮﻳّـــــﺎ اﻟﺴﻨـــﻮﺳﻲ‬ ‫أﺳﺘﺎذة ﺑﻤﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‬ ‫أﻣﺎم ﻇﻬﻮر اﻟﻘﻨﻮات اﻟﺪﻳﻨﻴّﺔ و اﻟﺘﻄﻮّر اﻟﻌﺪدي اﻟﺴﺮﻳﻊ ﻟﻮﺳﺎﺋﻞ اﻹﻋﻼم اﻟﺴﻤﻌﻲ و اﻟﻤﺮﺋﻲ اﻟﻤﺘﺨﺼّﺼﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺎل اﻟﺪﻳﻨﻲ ﻋﺮﺑﻴّﺎ‪ ،‬آﺎن ﻻ‬ ‫ﺑ ّﺪ ﻟﻠﻤﺸﻬﺪ اﻹﻋﻼﻣﻲ اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ أن ﻳﻮاآﺐ هﺬا اﻟﺘﻄﻮّر اﻟﻤﻠﻔﺖ ﻟﻺﻧﺘﺒﺎﻩ و ﻳﻨﺴﺠﻢ ﻣﻊ هﺬا اﻟﻤﻌﻄﻰ اﻟﺠﺪﻳﺪ ‪.‬‬ ‫ﻓﺈﻟﻰ ﺟﺎﻧﺐ ﺗﻌﺰﻳﺰ ﻓﻀﺎءات اﻟﺒ ّ‬ ‫ﺚ اﻟﺨﺎﺻّﺔ ﺑﻬﺬا اﻟﻨـــــﻮع ﻣﻦ اﻟﺒــــﺮاﻣﺞ ﻓﻲ ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻹذاﻋـــﺎت اﻟﻌﻤﻮﻣﻴّﺔ و اﻟﻘﻨﻮات اﻟﺘﻠﻔﺰﻳّﺔ‬ ‫اﻟﺘﻮﻧﺴﻴّﺔ‪ ،‬ﺳﺠّﻞ اﻟﻤﺸﻬﺪ اﻹﻋﻼﻣﻲ اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ وﻻدة إذاﻋﺔ ﺧﺎﺻّﺔ ﻣﺘﺨﺼّﺼﺔ ﻓﻲ اﻟﺸﺆون اﻟﺪﻳﻨﻴّﺔ‪ ،‬ﻣﻨﺬ ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ ‪ ،2007‬إذاﻋﺔ‬ ‫اﻟﺰﻳﺘﻮﻧﺔ ﻟﻠﻘﺮﺁن اﻟﻜﺮﻳﻢ ‪ .‬وﺗﻌ ّﺪ هﺬﻩ اﻹذاﻋﺔ أوّل وﺳﻴﻠﺔ اﻋﻼم ﻣﺘﺨﺼّﺼﺔ ﻓﻲ اﻹﻋﻼم اﻟﺪﻳﻨﻲ ﻓﻲ ﺗﻮﻧﺲ ‪.‬‬ ‫ﺚ هﺬﻩ اﻹذاﻋﺔ‪ ،‬ﺗﺄﺗﻲ " ﺣﻨﺒﻌﻞ اﻟﻔﺮدوس" ﻣﺆﺧﺮا ﻟﺘﻌﺰّز ﻣﻜﺎﻧﺔ اﻹﻋﻼم اﻟﺪﻳﻨﻲ ﻓﻲ ﺗﻮﻧﺲ و ﺗﺪﻋّﻢ ﺗﻮﺟﻬﺎﺗﻪ‪،‬‬ ‫وﺑﻌﺪ ﻣﺮور ﺳﻨﺔ ﻋﻠﻰ ﺑﺪاﻳﺔ ﺑ ّ‬ ‫ﺚ اﻟﺘﺠﺮﻳﺒﻲ ﻟﻬﺬﻩ اﻟﻘﻨﺎة اﻟﺘﻠﻔﺰﻳّﺔ ﺗﺰاﻣﻨﺎ ﻣﻊ ﺑﺪاﻳﺔ ﺷﻬﺮ رﻣﻀﺎن ‪.‬‬ ‫و ذﻟﻚ ﻣﻨﺬ ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ ‪ ، 2008‬ﺣﻴﺚ اﻧﻄﻠﻖ اﻟﺒ ّ‬ ‫وﻟﻨﺎ ان ﻧﺘﺴﺎﺋﻞ ﻓﻲ هﺬا اﻟﺼﺪد ﻋﻦ ﻣﻼﻣﺢ اﻹﻋﻼم اﻟﺪّﻳﻨﻲ اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ و ﺧﺼﺎﺋﺼﻪ و آﺬﻟﻚ ﻋﻦ ﻣﻮﻗﻒ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ ﻣﻨﻪ ‪.‬‬ ‫ﺳﻨﺤﺎول اﻹﺟﺎﺑﺔ ﻋﻦ هﺬﻳﻦ اﻟﺴﺆاﻟﻴﻦ ﺑﺎﻻﻋﺘﻤﺎد أوّﻻ ﻋﻠﻰ دراﺳﺔ ﺷﺒﻜﺔ اﻟﺒﺮاﻣﺞ اﻟﻤﺘﻌﻠّﻘﺔ ﺑﺈذاﻋﺔ اﻟﺰﻳﺘﻮﻧﺔ ﺛ ّﻢ ﺛﺎﻧﻴﺎ ﺑﺈﺟﺮاء ﺗﺤﻘﻴﻖ‬ ‫ﺳﻮﺳﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﻟﺘﺤﺪﻳﺪ ﻣﻜﺎﻧﺔ هﺬﻩ اﻹذاﻋﺔ ﻟﺪى اﻟﺘﻮﻧﺴﻲ وﻣﺪى ﺗﻔﺎﻋﻠﻪ ﻣﻊ ﻣﺎ ﺗﻘﺪّﻣﻪ ﻣﻦ ﺑﺮاﻣﺞ وﻓﻘﺮات ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ ‪.‬‬ ‫‪ z‬ﺑﻴﺒﻠﻴﻮﻏـــــﺮاﻓﻴﺎ ‪:‬‬ ‫‪ z‬د‪.‬ﻣﺤﻤﺪ ﻗﻴﺮاط ‪ -‬ﺻﻨﺎﻋﺔ اﻟﻮﻓﺎق اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ ‪ :‬دور وﺳﺎﺋﻞ اﻻﺗﺼﺎل اﻟﺠﻤﺎهﻴﺮي ﻓﻲ اﻟﺘﺤﻜّﻢ اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ وﺑﻨﺎء اﻟﻮاﻗﻊ ‪ -‬اﻟﻤﺠﻠّﺔ‬ ‫اﻟﺘﻮﻧﺴﻴّﺔ ﻟﻌﻠﻮم اﻻﺗﺼﺎل ﻋﺪد ‪ ،48/47‬ﺟﻮﻳﻠﻴﺔ ‪ /2006‬ﺟﻮان ‪2007‬‬ ‫‪ z‬اﻳﻤﺎن ﻣﻬﺬّب ‪ -‬اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم و اﻟﺘﺤﻘﻴﻘﺎت اﻟﺘﻠﻔﺰﻳّﺔ ‪ -‬رﺳﺎﻟﺔ ﺧﺘﻢ اﻟﺪروس اﻟﺠﺎﻣﻌﻴّﺔ ﺑﻤﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤــــﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‪ ،‬ﺟﻮان‬ ‫‪. 2005‬‬ ‫‪ z‬ﻋﺎﺋﺸﺔ اﻟﺴﻌﻔﻲ ‪ -‬اﻟﺒﺮاﻣﺞ اﻟﺪﻳﻨﻴّﺔ ﻓﻲ ﻗﻨﺎة ﺗﻮﻧﺲ ‪ - 7‬رﺳﺎﻟﺔ ﺧﺘﻢ اﻟﺪروس اﻟﺠﺎﻣﻌﻴّﺔ ﺑﻤﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‪ ،‬ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ‬ ‫‪. 2007‬‬ ‫‪ z‬ﺳﻼم اﻟﻜﻮآﺒﻲ ‪ -‬اﻟﺒﺮاﻣﺞ اﻟﺪﻳﻨﻴّﺔ و ﺗﺄﺛﻴﺮهﺎ ﻋﻠﻰ اﻟﻤﺘﻠﻘﻲ اﻟﻌﺮﺑﻲ ‪ -‬أﺷﻐﺎل ﻣﻠﺘﻘﻰ ‪ :‬ﺗﺤﻮّﻻت اﻟﻤﺸﻬﺪ اﻹﻋﻼﻣﻲ اﻟﺴﻤﻌﻲ اﻟﺒﺼﺮي‬ ‫اﻟﻌﺎﻟﻤﻲ ‪ :‬اﻹﺷﻜﺎﻟﻴﺎت اﻟﺮاهﻨﺔ‪ ،‬ﻣﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر ‪. 2006‬‬ ‫‪ z‬ﺳﺎدي أﺑﻮ ﺣﻤﺪة واﺣﻤﺪ ﺧﻠﻴﻞ اﻻﺳﻄﻞ ‪ -‬ﺗﺄﺛﻴﺮ اﻹﻋﻼم اﻟﺪّﻳﻨﻲ ﻋﻠﻰ اﻟﺠﻤﻬﻮر ﻓﻲ ﺗﺤﺪﻳﺪ ﻣﻔﻬﻮم اﻟﻌﻤﻠﻴﺎت اﻟﻔﻠﺴﻄﻴﻨﻴّﺔ ‪ -‬رﺳﺎﻟﺔ ﺧﺘﻢ‬ ‫اﻟﺪروس اﻟﺠﺎﻣﻌﻴّﺔ ‪ ،‬ﻣﻌﻬﺪ اﻟﺼﺤﺎﻓﺔ و ﻋﻠﻮم اﻹﺧﺒﺎر‪. 2003 ،‬‬

Proposition d’intervention au COLLOQUE INTERNATIONAL DE L’IPSI « Médias » et «opinion (s) publique (s) » au miroir du monde arabe, venant de Thierry de Smedt. Entre masse et niche

Thierry De Smedt (UCL, Belgique)

Thierry De Smedt (UCL, Belgique)

La mutation du concept et des mécanismes de l'opinion publique, sous l'effet des multimédia en réseau. Mon projet est de revisiter la notion d’opinion publique utilisée en Occident et son usage actuel sous l’effet de la généralisation des technologies de communication (Internet, prolifération des chaînes de télévisions, téléphonie mobile, etc…) La notion actuelle d’opinion publique est, en Europe, contemporaine du siècle des lumières et de l’émergence des grands médias de masse. La formule est ancienne, elle désignait, aux 18 et 19e siècle l’opinion d’une frange de l’élite, par opposition à celle du peuple, perçu par cette élite, comme une foule dangereuse. C’est cette conception que l’on trouve en France chez Condorcet. Elle inspirée d’une conception de l’élite comme instance éclairée, capable de réaliser in fine les aspirations d’un peuple aveugle, grâce à une vision historique que lui-même n’a pas. Au milieu du 19e siècle, les écrits de Marx dessinent de l’opinion publique un nouveau profil : celui d’une aliénation. Pour Marx, la conscience prolétarienne (les travailleurs) se trouve aliénée par la bourgeoise (les détenteurs du capital), de sorte que l’opposition grandit entre ce qui serait une opinion publique légitime aux yeux de Marx, celle des travailleurs, et l’opinion publique illégitime usurpée par les bourgeois. Cette opposition ne disparaît pas au 20e siècle en Europe. Elle trouve toutefois une formulation nouvelle, vraisemblablement grâce à l’émergence de facteurs nouveaux : conscription militaire, école publique, moyens de transport, industrialisation, syndicalisation, suffrage universel et médias de masse. Une telle formulation caractérise encore la conception usuelle d’aujourd’hui. Les médias de masse, avec leur dynamique de un vers tous, contribuent à mains égards à valider l’idée d’un peuple aux idées homogènes, conscient de son actualité. Après le journal, le disque et le cinéma, les médias électroniques renforcent encore, dans la seconde moitié du 20e siècle, la conception d’un village global effectif en validant une idée de l’une opinion publique liée au système électoral en vigueur en Europe. Dans cette conception, s’opposent une vision où l’opinion publique s’émancipe dans la promotion de la culture populaire, chère à André Malraux, Tahar Chéria ou Jean Villard, et une vision de l’opinion publique écrasée par les « appareils idéologiques d’état » analysés par Louis Althusser. Cette dernière vision est encore soutenue, mutatis mutandis, par ceux qui dénoncent l’emprise de ce qu’ils nomment « pensée unique ». La pertinence de la notion d’opinion publique n’est pas une question purement académique. Elle touche au noyau de la vie sociale. La notion d’opinion publique est peut-être devenue, entre les mains ingénues des experts stratégiques de l’information et de la communication, une arme paradoxalement dangereuse pour la démocratie. Elle contribuerait peut-être à produire un effet spéculaire (en miroir) de la mise en scène médiatique permanente des « gens », dans un tourbillon identitaire tragique, où le citoyen contemporain et ses dirigeants se retrouvent prisonniers d’une représentation auto-réalisatrice d’eux-mêmes, toujours plus caricaturale. Toutefois, avec la dérégulation des médias populaires (radios, télévision, vidéocassettes) et l’explosion d’Internet, les médias actuels invitent à remettre en question la notion classique d’opinion publique. Une recherche telle que Médiappro (l’appropriation d’Internet par les jeunes dans10 pays industrialisés) fait apparaître certaines mutations dans les nouvelles pratiques médiatiques, dont certaines accréditent l’idée d’un renforcement de la pertinence du concept d’opinion publique tandis que d’autres en suggèrent la désuétude. Facteurs confirmant l’idée d’un renforcement de la pertinence du concept d’opinion publique: La circulation et réplication des images symboliques prototypiques La diffusion massive des jeux, des émissions, films, musiques et images à succès Les mécanismes et les effets des protocoles de recherche (Google, etc.) La prééminence des langues les plus utilisées La sélection sociale par le coût des appareils, de l’accès et de l’éducation des usagers L’associativité illimitée en un nombre restreint de forums ouverts à tous (Second Life, Buzz, Linkedin, serveurs de favoris partagés,…) Facteurs infirmant l’idée d’un renforcement de la pertinence du concept d’opinion publique, au bénéfice d’un éclatement en multiples sous-ensembles idéologiques et culturels: Les regroupements des jeunes usagers entre pairs L’apprentissage par l’usage, sans institution de formation ni corpus d’enseignement Le peu de contrôle parental

Thierry De Smedt (UCL, Belgique)

Le peu de vision éducative de la part de l’école La forte composante communautaire des échanges La multiplication de cellules « mosaïques » à travers des outils de messagerie instantanée en groupes sélectifs La juxtaposition coordonnée des supports techniques, mais sans convergence manifeste vers un support unique, annoncé pourtant depuis longtemps. Cette double dynamique rend complexe le diagnostic de la pertinence de la notion l’opinion publique. Peut-être, cette analyse débouche-t-elle sur le constat d’un besoin de recherche où les chercheurs en information et communication peuvent jouer un rôle important. La sémiotique cognitive des médias, si elle admet presque implicitement l’idée d’un partage social des représentations dans les actes de pensée (tendant donc à accréditer la notion classique d’opinion publique), n’a, paradoxalement pas à ma connaissance, tenté d’en examiner systématiquement la génération des frontières. En d’autres termes, nous savons très peu de choses sur la dynamique communicationnelle des frontières cognitives qui séparent les sousensembles mosaïques d’une opinion publique aujourd’hui éclatée sous l’action des technologies en réseau, mais peut-être plus robuste et globale que jamais. Une telle question est importante, non seulement parce qu’elle aide à « mesurer » l’état de l’opinion publique, mais surtout parce qu’elle croise la problématique des conditions susceptibles de garantir qu’un réel débat citoyen, aux voix multiples, détermine les agendas politiques, plutôt que l’inverse. Bibliographie : Moscovici, Serge, L’âge des foules, éditions complexes, 1985 Lebon, Gustave, Psychologie des foules (1895), Édition Félix Alcan, 1905 Tarde, Gabriel, L'opinion et la foule. Paris: Les Presses universitaires de France, 1989, première édition, 184 pages. Collection Recherches politiques. Originalement publié en 1901 Marx, Karl, L'idéologie allemande. Première partie: Feuerbach. 1845, (Les thèses sur Feuerbach). Traduction française, 1952 Althusser, Louis, Idéologie et appareils idéologiques d’État. (Notes pour une recherche). Article originalement publié dans la revue La Pensée, no 151, juin 1970. In ouvrage de Louis Althusser, POSITIONS (1964-1975), pp. 67-125. Paris : Les Éditions sociales, 1976 Mac Luhan, Marshall, The Global Village, Transformations in World Life and Media in the 21th Century, avec Bruce R. Powers, Oxford University Press, New-York, 1989 Ramonet, Ignacio, La pensée unique, article du “Monde Diplomatique”, Mensuel, Janvier 1995 Bourdieu, Pierre, L'opinion publique n'existe pas, Les temps modernes, janv. 1973, repris dans Questions de sociologie, Minuit, 1980 Médiappro, 50 millions de jeunes européens en ligne. Que font-ils ? Que faisons-nous ? Que faire ? http://www.mediappro.org/conference_francais.htm Lévy, Pierre, Les technologies de l'intelligence. La Découverte, Paris 1990 Lévy, Pierre, L'intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace. La Découverte, Paris 1994 Hutchins, Edwin, Cognition in the wild, MIT Press, 1995 Eco, Umberto, Lector in fabula, Paris, Grasset, 1979 Johnson-Laird, Philip, Mental models, Harvard University Press, 1983 Lee, N.Y.L., and Johnson-Laird, P.N., Are there cross-cultural differences in reasoning? Proceedings of the 28th Annual Meeting of the Cognitive Science Society, 459-464, 2006. Thierry De Smedt est Professeur au Département de Communication de l’Université Catholique de Louvain, à Louvain-la-Neuve en Belgique. Il est membre du Groupe de Recherche en médiation des savoirs. Ses travaux concernent l’appropriation des médias par les jeunes et les enjeux éducatifs qui y sont liés.

‫ﻣﻘﺎرﻧﻪ ﺑﻴﻦ ﻣﻔﻬﻮﻣﻲ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻓﻲ اﻟﻐﺮب واﻟﻌﺎﻟﻢ اﻟﻌﺮﺑﻲ‬

‫أ‪.‬د‪ .‬ﻋﺼﺎم ﺳﻠﻴﻤﺎن اﻟﻤﻮﺳﻰ‬ ‫ﺟﺎﻣﻌﺔ اﻟﺸﺮق اﻷوﺳﻂ ﻟﻠﺪراﺳﺎت اﻟﻌﻠﻴﺎ‪-‬ﻗﺴﻢ اﻻﻋﻼم‬ ‫ﻋﻤﺎن‪ -‬اﻷردن‬

‫أ‪.‬د‪ .‬ﻋﺼﺎم ﺳﻠﻴﻤﺎن اﻟﻤﻮﺳﻰ‬ ‫ﺟﺎﻣﻌﺔ اﻟﺸﺮق اﻷوﺳﻂ ﻟﻠﺪراﺳﺎت اﻟﻌﻠﻴﺎ‪-‬ﻗﺴﻢ اﻻﻋﻼم‬ ‫ﻋﻤﺎن‪ -‬اﻷردن‬ ‫ﻳﺸﻴﺮ ﻣﺼﻄﻠﺢ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم)‪ (Public opinion‬إﻟﻰ اﻟﺠﻤﻬﻮر اﻟﺮاﺷﺪ ﻓﻲ ﻣﺠﺘﻤﻊ ﻣﻦ اﻟﻤﺠﺘﻤﻌﺎت‪ ،‬واﻟﺬي ﻳﻜﻮن ﻟﻪ رأي ﻓﻲ ﻗﻀﻴﺔ ﻋﺎﻣﺔ ﺗﻬﻤﻪ‪ ،‬ﻓﻴﻌﺒﺮ ﻋﻦ رأﻳﻪ ﺑﻬﺪف ﺗﺤﻘﻴﻖ ﻣﻄﺎﻟﺒﻪ‬ ‫اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑﺘﻠﻚ اﻟﻘﻀﻴﺔ‪ .‬وهﺬا اﻟﺠﻤﻬﻮر)‪ (Public‬ﻳﺘﺄﻟﻒ ﻣﻦ ﻋﺪد آﺒﻴﺮ ﻣﻦ اﻷﻓﺮاد‪ ،‬اﻟﻤﺠﺘﻤﻌﻴﻦ أو اﻟﻤﺘﻔﺮﻗﻴﻦ‪ ،‬واﻟﺬﻳﻦ ﻻ ﻳﻌﺮﻓﻮن ﺑﻌﻀﻬﻢ ﺷﺨﺼﻴﺎً‪ ،‬إﻻ أﻧﻬﻢ ﺟﻤﻴﻌًﺎ ﻳﺸﺘﺮآﻮن ﺑﺎﻻﻟﺘﻘﺎء‬ ‫ﺣﻮل ﻗﻀﻴﺔ ﻣﺤﺪدة ﺗﺸﺪ اهﺘﻤﺎﻣﻬﻢ ﻓﻴﻠﺘﻔﻮن ﺣﻮﻟﻬﺎ ﻣﺸﻜﻠﻴﻦ ﺑﺬﻟﻚ ﺟﻤﻬﻮر اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻟﺘﻠﻚ اﻟﻘﻀﻴﺔ‪ .‬وهﻨﺎك ﻓﺮق ﺑﻴﻦ ﺟﻤﻬﻮر اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم‪ ،‬وﺟﻤﻬﻮر اﻹﻋﻼم اﻟﺠﻤﺎهﻴﺮي) ‪Mass‬‬ ‫‪.(audience‬‬ ‫واﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻣﻔﻬﻮم ﺣﺪﻳﺚ ﻧﺴﺒﻴﺎً‪ ،‬ارﺗﺒﻂ ﻇﻬﻮرﻩ ﺑﻈﻬﻮر اﻟﻄﺒﻘﺔ اﻟﻮﺳﻄﻰ ﻓﻲ أوروﺑﺎ‪ ،‬ﻓﻲ أﻋﻘﺎب اﻟﺜﻮرة اﻟﺜﺎﻧﻴﺔ ﻟﻼﺗﺼﺎل‪ ،‬آﻘﻮة ﻟﻬﺎ وزن واﻋﺘﺒﺎر ﻋﻠﻰ اﻟﺼﻌﻴﺪﻳﻦ اﻟﺴﻴﺎﺳﻲ واﻟﻤﺎدي‪.‬‬ ‫وﻧﺎدى اﻟﻤﻔﻜﺮون‪ ،‬اﻋﺘﺒﺎرًا ﻣﻦ ﻣﻨﺘﺼﻒ اﻟﻘﺮن اﻟﺘﺎﺳﻊ ﻋﺸﺮ‪ ،‬ﺑﺘﻮﺳﻴﻊ ﻗﺎﻋﺪة اﻟﺤﻜﻢ ﻣﻦ ﺧﻼل ﺗﺤﻜﻴﻢ رأي اﻷﻏﻠﺒﻴﺔ ﻓﻲ اﻟﺘﺸﺮﻳﻌﺎت واﻟﻘﺮارات‪ .‬وﺑﺎﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ أن اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻳﺮﺗﺒﻂ‬ ‫ارﺗﺒﺎﻃًﺎ وﺛﻴﻘًﺎ ﺑﺘﻘﺪم دﻳﻤﻘﺮاﻃﻴﺔ اﻟﻨﻈﺎم اﻟﺴﻴﺎﺳﻲ ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ‪ ،‬ﻏﻴﺮ اﻧﻪ ﻣﻦ اﻟﻀﺮوري ﻣﻼﺣﻈﺔ أن اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻻ ﻳﻘﺘﺼﺮ ﻋﻠﻰ اﻟﻘﻀﺎﻳﺎ اﻟﺴﻴﺎﺳﻴﺔ ﻓﻘﻂ‪ ،‬ﺑﻞ ﻳﺘﻌﺪاهﺎ ﻟﻴﺸﻤﻞ آﺎﻓﺔ‬ ‫ﻼ ﻣﺴﺎﻋﺪًا ﻓﻲ ﺗﻜﻮﻳﻦ رأي ﻋﺎم ﻣﺴﺘﻨﻴﺮ‪ .‬وﺑﻔﻀﻠﻪ ازداد ﺗﻘﺎرب أﻓﺮاد اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ وﺗﻔﺎﻋﻠﻬﻢ‪ ،‬إذ ﺻﺎروا ﻳﺸﻌﺮون أﻧﻬﻢ‬ ‫وﻳﻌﺘﺒﺮ ﻇﻬﻮر اﻻﻋﻼم ﻋﺎﻣ ً‬ ‫اﻟﻨﺸﺎﻃﺎت اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ‪.‬‬ ‫ﻳﻨﺘﻤﻮن إﻟﻰ أﻣﺔ آﺒﻴﺮة وﻟﻴﺲ ﻓﻘﻂ إﻟﻰ ﺟﻤﺎﻋﺔ ﻣﺤﻠﻴﺔ أو إﻗﻠﻴﻤﻴﺔ‪.‬‬ ‫هﺬا ﻓﻲ اﻟﻐﺮب‪ ،‬أﻣﺎ ﻓﻲ اﻟﻌﺎﻟﻢ اﻟﻌﺮﺑﻲ‪ ،‬ﻓﺎن ﻇﻬﻮر اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم ﻣﺮﺗﺒﻂ ﺑﻈﻬﻮر اﻟﺪول اﻟﻌﺮﺑﻴﺔ اﻟﺘﻲ ﻧﺎﻟﺖ اﺳﺘﻘﻼﻟﻬﺎ ﺑﻌﺪ اﻟﺤﺮب اﻟﻌﺎﻟﻤﻴﺔ اﻟﺜﺎﻧﻴﺔ‪ .‬آﻤﺎ ان اﻻﻋﻼم دﺧﻞ هﺬﻩ اﻟﺪول ﻓﻲ‬ ‫ﺗﻠﻚ اﻟﻤﺮﺣﻠﺔ‪ ،‬أو ﻗﺒﻠﻬﺎ ﺑﻘﻠﻴﻞ‪ ،‬وﺳﺎﻋﺪ ﻓﻲ ﺗﺸﻜﻴﻞ رأي ﻋﺎم ﻓﻲ ﻋﺪد ﻣﻦ اﻟﻘﻀﺎﻳﺎ ﺣﻴﻦ اﺳﺘﺨﺪﻣﺖ اﻟﺪﻋﺎﻳﺔ ﺑﻘﻮة ﻣﻤﺎ أﺟﺞ اﻟﺤﺮب اﻟﺒﺎردة اﻟﻌﺮﺑﻴﺔ‪.‬‬ ‫ﻳﺘﻨﺎول اﻟﺒﺤﺚ ﻋﺪدا ﻣﻦ اﻟﺘﻌﺮﻳﻔﺎت ﻟﻠﺮأي اﻟﻌﺎم اﻟﺘﻲ ﻗﺪﻣﻬﺎ ﺑﺎﺣﺜﻮن ﻏﺮﺑﻴﻮن وﻋﺮب ﻓﻲ ﻣﺤﺎوﻟﺔ ﻟﺮﺻﺪ اﻟﻔﺮوق ﺑﻴﻦ اﻟﻤﻔﻬﻮﻣﻴﻦ اﻟﻌﺮﺑﻲ واﻟﻐﺮﺑﻲ ﻟﻠﺮأي اﻟﻌﺎم‪ ،‬وﻣﺎ ﻳﺴﺘﺘﺒﻌﻪ ذﻟﻚ ﻣﻦ‬ ‫اﻟﺘﻔﺮﻳﻖ ﺑﻴﻦ ﻣﺮﺟﻌﻴﺔ آﻞ ﺗﻌﺮﻳﻒ‪ .‬وﻳﺴﺘﺘﺒﻊ هﺬا اﻟﺘﻔﺮﻳﻖ ﺑﻴﻦ اﻻﻋﻼم اﻟﻌﺮﺑﻲ واﻟﻐﺮﺑﻲ‪ ،‬ﻋﻠﻰ أﺳﺎس أن اﻻﻋﻼم اﻟﻐﺮﺑﻲ ﻳﻨﺒﺜﻖ ﻋﻦ اﻟﻨﻈﺮﻳﺔ اﻟﻠﻴﺒﺮاﻟﻴﺔ )ووﺟﻬﺎت اﻟﻨﻈﺮ اﻟﻤﺘﺒﺎﻳﻨﺔ(‪ ،‬ﻓﻲ‬ ‫ﺣﻴﻦ ان اﻻﻋﻼم اﻟﻌﺮﺑﻲ ﻳﻨﺒﺜﻖ ﻋﻦ ﻧﻈﺮﻳﺔ اﻟﺴﻠﻄﺔ ) أو وﺟﻬﺔ اﻟﻨﻈﺮ اﻟﺮﺳﻤﻴﺔ(‪.‬‬ ‫وﻳﻨﺘﻬﻲ اﻟﺒﺤﺚ ﻓﻲ ﺿﻮء ﻣﺎ ﺳﺒﻖ اﻟﻰ ﻣﻨﺎﻗﺸﺔ ﻃﺒﻴﻌﺔ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم اﻟﻌﺮﺑﻲ اﻟﺴﺎﺋﺪ وﺧﺼﺎﺋﺼﻪ ودور اﻻﻋﻼم ﻓﻴﻪ ﻟﻴﺘﻮﺻﻞ اﻟﻰ اﺳﺘﻨﺘﺎج ان ﻣﻘﻮﻣﺎت اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم اﻟﻌﺮﺑﻲ اﻟﺤﻘﻴﻘﻴﺔ ﻻ‬ ‫ﺗﺰال ﻓﻲ ﻃﻮر اﻟﺘﻜﻮﻳﻦ‪.‬‬ ‫اﻟﻤﺮاﺟﻊ‪:‬‬ ‫‪ -1‬أﺣﻤﺪ ﺑﺪر‪ .‬اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم‪ :‬ﻃﺒﻴﻌﺘﻪ وﺗﻜﻮﻳﻨﻪ وﻗﻴﺎﺳﻪ ودورﻩ ﻓﻲ اﻟﺴﻴﺎﺳﺔ اﻟﻌﺎﻣﺔ‪ .‬اﻟﻘﺎهﺮة‪ ،‬ﻣﻜﺘﺒﺔ ﻏﺮﻳﺐ )‪1977‬؟(‪.‬‬ ‫‪ -2‬ﺣﻤﻴﺪة ﺳﻤﻴﺴﻢ‪ .‬ﻧﻈﺮﻳﺔ اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم‪ .‬اﻟﻘﺎهﺮة‪ :‬اﻟﺪار اﻟﺜﻘﺎﻓﻴﺔ ﻟﻠﻨﺸﺮ‪.2005 ،‬‬ ‫‪ -3‬ﻣﺨﺘﺎر اﻟﺘﻬﺎﻣﻲ‪ .‬اﻟﺮأي اﻟﻌﺎم واﻟﺤﺮب اﻟﻨﻔﺴﻴﺔ‪ .‬اﻟﻘﺎهﺮة‪ :‬دار اﻟﻤﻌﺎرف‪.1983 ،‬‬ ‫‪:References‬‬ ‫‪Childs, Harwood. "By Public Opinion I Mean" in: Communications and Public Opinion. Ed.: Robert O. Carlson.‬‬ ‫‪.1‬‬ ‫‪.New York: Praeger Publishers, 1975, pp.28-37‬‬ ‫‪Davison W. Phillips. "On The Effects of Communication" in: Communications and Public Opinion. Ed. Robert O. Carlson.‬‬ ‫‪.2‬‬ ‫‪.New York: Paeger Publishers, 1975, pp. 384-401‬‬ ‫‪.Hennessy, Bernard C. Public Opinion. Belmont, Calif: Duxbury Press, 1975‬‬ ‫‪.3‬‬ ‫‪Rose, Arnold M. "Public Opinion Research Techniques Suggested by Sociological Theory”, in: Communication and Public‬‬ ‫‪.4‬‬ ‫‪.Opinion. Ed. Roberts Carlson. New York: Praeger Publishers, 1975, pp. 165-174‬‬ ‫‪.Paletz, David L. and Robert M. Entman. Media. Power. Politics. New York: The Free Press, 1981‬‬ ‫‪.5‬‬

COMMUNICATION POLITIQUE electorale, TELEVISION ET OPINION PUBLIQUE

Pr. Oumama EL KETTANI Université Mohammed V-Agdal Rabat

Pr. Oumama EL KETTANI Université Mohammed V-Agdal Rabat Le politique, champ par excellence de la communication publique et sociale, est le contexte pour lequel j'ai opté pour développer une analyse communicationnelle intégrée en raison de la multiplicité de paramètres qui y sont impliqués, aussi bien ceux relevant de la communication interpersonnelle que médiatisée. La communication politique a constitué, pour moi, le moyen par excellence à la fois d'illustrer le caractère transversal de la communication sous toutes ses formes, et de tester le fonctionnement d'un Modèle d'Analyse Communicationnelle Intégré, dont j'ai tracé les premiers contours dans l'un de mes travaux de recherche, modèle dont la particularité réside dans son caractère interdisciplinaire. La communication politique, essai de définition En parlant de communication politique, je souligne que la forme adjectivale du mot "politique" réfère à deux substantifs de genre différents : le politique et la politique. Le politique étant le domaine de l'action et des rapports de pouvoir ; la politique, la pratique de la parole et de la représentation symbolique. Le politique et la communication sont deux éléments de la société "largement consubstantiels parce que liés par des phénomènes tels que la publicisation, la politisation et la polarisation"(GESTERLE, 1993 : 9) [1]. La publicisation : "processus par lequel l’unité sociale concernée reconnaît son existence en tant que problème, en tant qu’écart par rapport à une situation désirable". La politisation : "travail qui consiste à affecter à une autorité publique la prise en charge du problème ainsi publiquement reconnu". La polarisation : "ajoute à l’articulation et à l’agrégation des demandes l’idée d’un affrontement entre [politiques] portées par des groupes antagonistes". (1993 : 9) Cette définition globale, exprime deux grandes caractéristiques de la politique contemporaine : l'élargissement de la sphère politique et la place croissante accordée à la communication dans l'espace public. La communication politique s'érige alors comme l'un des vecteurs principaux de transformation, sinon comme le "moteur" de l'espace public où elle exerce des effets persuasifs sur la société. La communication politique donne de la visibilité aux acteurs du pouvoir (en tant que sujet) et aux orientations de la médiation politique (en tant qu’objet). Ces considérations ne catégorisant pas pleinement la communication politique, il convient d’ajouter la spécificité du langage politique : la situation de représentation dans laquelle se trouve le sujet, ou l’émetteur. De fait, le politicien a des comptes à rendre dans l’espace public, lequel est limité par un champ de conscience collective assimilable à l’ordre juridique dans lequel il se trouve. La conséquence de ce rapport de représentation, largement codé depuis l’émergence de la démocratie représentative, est que l’affirmation lisible vaut intentionnalité ("la parole correspond à ce que je veux, et ce que je veux est l'accès au pouvoir"). Cette considération est importante car elle conditionne l’image même du politique dans l’espace public. Chaque mot entraîne une responsabilité, mais aussi, chaque projet politique ne pourra exister qu’à travers des mots agencés selon une stratégie communicationnelle déterminée, ayant pour objectif d'obtenir l'adhésion maximale de l'opinion publique. La communication politique met en scène, dans l'espace public, des acteurs qui s'expriment au nom d'institutions et de logiques collectives, les partis politiques par exemple, susceptibles de fédérer ou d'engager les sujets singuliers de la sociabilité. Pour réduire le champ de mon intervention, je prends comme illustration, la communication politique électorale télévisuelle, qui, dans son rapport à l'opinion publique, compte parmi les déclinaisons les plus représentatives de la communication politique. Communiquer, lors d'une campagne électorale, c’est se dépasser pour donner vie à une intention incarnée dans un projet et le transmettre. C’est donc, pour beaucoup, une question d’aptitude, d’entraînement et de maîtrise d'un certain nombre d'outils linguistiques et paralinguistiques, ensemble de techniques de communication publique utilisées durant l’exercice du pouvoir en vue de l’obtention, et surtout de la conservation, du soutien populaire sur la voie de l'accès à l'enjeu unique de cette communication : le pouvoir.

Pr. Oumama EL KETTANI Université Mohammed V-Agdal Rabat Un exemple de communication politique, la communication électorale De nos jours, le travail sur les élections prend de plus en plus de place dans les sciences sociales modernes. La science politique, par exemple, s'interroge sur l'influence des systèmes électoraux sur la vie politique, sur l'implantation des partis politiques dans telle région ou telle autre, ou sur la participation politique (éléments de confiance ou de défiance vis-à-vis du système politique...etc.). La sociologie électorale, pour sa part, tente de reconnaître et de catégoriser l'identité sociale des votants ainsi que leurs motivations : Qui vote pour qui ? Pourquoi vote-t-on ? …etc. Alors que la sociologie des médias étudie l'influence des moyens de communication de masse sur les électeurs durant les campagnes électorales. Rappelons qu'une première conception réduisait la communication politique à la propagande ou à la communication électorale des partis politiques. Dans cette perspective, la communication politique se perçoit beaucoup plus en termes de messages et d'attitudes que les politiques déploient en direction des citoyens. Toutefois, avec le développement des moyens de communication de masse, de techniques de mesures de l'opinion, une plus grande part est accordée, non seulement aux messages délivrés, mais aussi et surtout à leur réception, en terme d'appropriation, d'indifférence ou de rejet. Dès lors, à côté de l'acteur politique, s'affirment de plus en plus, d'autres acteurs, comme les médias et le citoyen, à travers le concept d'opinion publique, mais aussi les spécialistes de disciplines diverses dont le rôle est, soit de mesurer l'opinion, à travers des sondages, soit d'orienter l'opinion publique dans un sens bien défini, comme s'en chargent si bien les "spécialistes" de la communication et du marketing politique. La médiatisation croissante de l’action politique conduit à un phénomène de "campagne électorale permanente". Les campagnes sont des moments où les différentes conceptions de la réalité politique sont mises en opposition. On peut parler de moment de "surchauffe symbolique" où chaque candidat souhaite que sa propre conception de la société soit la plus partagée. GESTERLE (1993) propose deux modèles pour expliquer le but visé par la communication de campagne : (i) Le modèle de résonance : il consiste à voir la communication de campagne comme une opération consistant à inoculer un certain nombre de convictions ou de croyances à un récepteur passif, désarmé devant les actes de propagande (ii) Le modèle de compétition : qui introduit l’interdépendance stratégique entre les concurrents. Il évoque la visibilité hiérarchisée et le cadrage discriminant des candidats en fonction de leur position de pouvoir, essentiellement pour l'accès de chaque candidat aux moyens de communication, et surtout au plus important, le support télévisé. La campagne électorale peut donc être réellement définie comme un moment de construction de la réalité politique. Une analyse sommaire du concept d`espace public auquel la communication politique est redevable, permettra de fournir quelques éléments d'explication supplémentaires nécessaires pour saisir la relation étroite existant entre communication politique électorale et télévision.

L'espace public La notion d`espace public a été formalisée dans les années soixante dix par Jürgen HABERMAS (1978)[2] comme le cadre au sein duquel co-existent et interagissent des concepts comme le principe de publicité, celui d'opinion publique, entre autres (Etat-social) etc., concepts sous-jacents à toute campagne électorale et aux processus communicationnel qui y sont mis en œuvre. 1.2.1. Le principe de publicité Le principe de publicité, en communication politique, peut donc être défini comme le devoir qu'a l'Etat de rendre public, de faire connaître au public ses actes, ses décisions, ses projets, ses délibérations, etc., soit directement, soit par l'intermédiaire des différents médias, de façon à ce que les citoyens, dûment informés, puissent organiser un débat public dans lequel ils puissent faire publiquement usage de leur Raison, afin que puisse se constituer une "opinion publique" éclairée. Au Maroc, comme dans tout pays en voie de démocratisation, le droit, pour les citoyens, d`accéder à l'information est une réalité garantie par la Constitution. D'ailleurs, toutes les instances élues (Parlement, Conseil municipal, Conseil rural, Conseil régional) garantissent le caractère public de la plupart de leurs séances. En outre, les actes réglementaires sont publiés au journal officiel. Dès lors, les conditions d'une appropriation des décisions publiques par les citoyens sont réunies. Le caractère public des décisions et actes pris par les autorités étatiques renforce la volonté de celles-ci de conférer à leurs actions le maximum d'attractivité et de pertinence auprès de l'opinion publique.

Pr. Oumama EL KETTANI Université Mohammed V-Agdal Rabat auprès des électeurs, en raison de son impact, et du fait qu'elle est, d’une part, le moyen d'information le plus utilisé par les citoyens pour s'informer, et que d’autre part, elle procure aux personnalités politiques ce que Jean Marie COTTERET[6] appelle "la légitimité cathodique". Deux pôles de légitimité peuvent être distingués dans les démocraties occidentales modernes : D'un côté, la légitimité élective qui juridiquement et constitutionnellement règle la vie politique et de l'autre, la légitimité cathodique, informelle mais toute puissante. Cette légitimité nouvelle, créée par la télévision, confère aux plus apparents, ceux qui y accèdent, une autorité réelle qui modifie le rapport autorité-obéissance : la loi n'est acceptée que si elle est expliquée. C'est pourquoi les gouvernements sont obligés de communiquer. Contrairement à la légitimité élective et parlementaire parfaitement constitutionnalisée, la légitimité et le pouvoir cathodique échappent à toute règle. Le constat évident est que la politique moderne a fait le choix d’appréhender l’électeur comme un consommateur et non plus comme un citoyen. Elle a confondu la démocratisation de l’information, du savoir, de la citoyenneté avec sa massification. C’est ici qu’intervient la télévision, média de communication de masse comme outil de transmission de l’information le plus usité. D’ailleurs l’essor de ce média entraîne de nombreux bouleversements dans le processus de la communication politique. La suprématie "médiatico-mercatique" de la télévision est devenue un élément incontournable pour comprendre la communication des hommes politiques de nos jours. L'une des principales raisons de la suprématie de la télévision est l'ampleur de son audience. Cette dimension nationale s'explique encore de nos jours par le fait que la télévision marocaine est encore majoritairement généraliste et couvre l'ensemble du territoire. C'est pour cette raison que l'audience recherchée se mesure à cet espace-là. Cette ampleur encore inégalée oblige des candidats souvent peu connus à acquérir une rapide notoriété dans la mesure où les campagnes électorales s'organisent actuellement, et plus en plus, autour de la télévision. Par ailleurs, la télévision est soumise à une logique commerciale de recherche d'audience la plus forte qui induit une sélection des postulants au passage au petit écran et influe sur le contenu des prestations. Seuls les hommes politiques d'importance nationale peuvent nourrir l'espoir de faire partie du nombre privilégié des invités. Les critères de passage à l'antenne reposent, entre autres, sur le pouvoir du politicien dans son parti, sur ses qualités de "présence" à l'écran, son implication dans l'actualité la plus récente, qui sont autant de facteurs déterminants pour emporter la décision de sélection. Dans cette logique commerciale, les émissions politiques ne sont pas très nombreuses, ni en unité ni en fréquence. De nature conjoncturelles, elles restent l'apanage de la campagne électorale, et uniquement pour les élections législatives. Face a cette nouvelle donne télévisuelle, l'image politique est d'une importance stratégique et décisive. Elle participe à un processus de valorisation et de simplification. Simplificatrices et valorisantes, les images politiques peuvent donc être définies comme des représentations mentales synthétisant de manière stéréotypée des perceptions dominantes que les citoyens ont d'un parti ou d'un candidat. Le rôle de l'image en politique serait, par conséquent, aussi déterminant que celui qui lui est attribué en matière commerciale. Par conséquent, dans un univers de concurrence et de recherche d'auditoire le plus large, l'expression politique subit un handicap de départ : un handicap qui s'exprime par le fait qu'à vouloir séduire l'auditoire le plus large, la politique finit par adopter un discours consensuel et monotone qui désintéresse le citoyen, ce qu'on appelle le langage "politico-politicien". D'ailleurs, il est souvent rapporté dans ces mêmes médias que la politique de nos jours connaît un relatif discrédit. Cette désaffection se manifeste, entre autres, par une abstention de plus en plus forte aux différentes élections. Ce discrédit entraîne mécaniquement un manque d'intérêt pour ce type d'émission et inversement. C'est pourquoi les concepteurs tentent de redonner aux émissions politiques un caractère attrayant, en conformité avec les formules assurant la réussite des autres programmes. Pour se faire, on assiste la plupart du temps à l'élaboration d'une mise en scène à forte connotation symbolique dans leur habillage qui transforme la politique en spectacle. Aujourd'hui, le téléspectateur consomme du visuel et se retrouve en situation d'acteur passif qui reçoit les messages. Cette situation conduit inévitablement à des dérives, parfois graves. La télévision influence sur le fond certes, mais elle ne se prive pas de le faire également sur la forme. Parmi les dérives perverses du système médiatique audiovisuel, on relève le fait qu'au fur à mesure la communication par l'image, les stratégies de séduction manipulatoires construite au moyen de tout un système de techniques filmiques, sont est entrain de prendre le pas sur l'écrit et sur la réflexion de fond. En réalité, derrière toute action de filmer, il existe un objectif communicationnel déterminé : Celui du dirigeant de la chaîne de télévision, en fonction de l'orientation politique qu'il fixe à son institution, d’une part et celui du réalisateur, d’autre part. Car, au Maroc, notre "élite" politique, n'a pas encore acquis la culture médiatique nécessaire pour que le candidat à l'élection, ou à défaut, le parti politique, recoure à des spécialistes en matière de communication politique pour transmettre leur argumentation par la voie de l'image.

Pr. Oumama EL KETTANI Université Mohammed V-Agdal Rabat D'où ce phénomène de manipulation du téléspectateur-consommateur, peut-être par un réalisateur n'ayant, en général, subi aucun "briefing" de la part de l'instance dirigeante du parti politique, ou par un caméraman, simple technicien, qui lorsqu'il est mandaté pour filmer un meeting, réalise fortuitement des prises de vue ou des plans particuliers, sans mesurer l'impact que l'image pourrait avoir sur l'inconscient du citoyen. Nous assistons à un véritable transfert de souveraineté, les médias jouant désormais le rôle dévolu aux assemblées d'élus car les décisions sont annoncées en priorité au journal de vingt heures. Cela étant dû au fait également que la nature du suffrage a introduit une nationalisation des enjeux et une personnalisation de la compétition qui s'exprimera à travers des figures facilement reconnaissables et dont le média télévision polarise le rayonnement. Il y a donc une convergence entre le pouvoir de la télévision et le pouvoir politique. Face à l'écran, le téléspectateur n'est pas seul. Il se sent partie prenante de toute une communauté qui, à la même heure, regarde le même contenu de message. Participant à ce forum imaginaire il réagit autant comme membre d'une communauté, que comme individu singulier.

Communication politique et télévision La chose politique est intéressée et pragmatique. La fin justifiait les moyens. Il semble évident que la forme spectaculaire de la communication fonctionnelle a triomphé avec la globalisation du marché aux dépens du normatif. Le discours politique, désormais tributaire de l’image, est vidé de sa substance conceptuelle ou idéologique pour devenir confession, reflet de soi. Car le politique a perdu l’objet de son discours et, orphelin de projets concrets, soignant son image, se raconte au lieu de parler de ses interlocuteurs. Le dessein est de convaincre, persuader, séduire, voire manipuler, non d’argumenter. Il n’y a plus de communion idéologique mais communication politique. Acceptant l’ordre marchand, qui fabrique divertissements et convergence d’opinions, les acteurs politiques médiatiques ont dû s’adapter. La mise en scène spectaculaire de la représentation du monde a réduit l’identité à l’image et le discours à la sophistique... Et dialoguer avec eux ne consiste plus à appréhender leurs arts ou leurs programmes politiques mais à correspondre avec leur image transformée en marchandises. L'image de séduction qui facilite la communication médiatico-publicitaire est devenue un atout non négligeable dans une carrière politique. L'homme politique est ainsi largement soumis aux règles de la télévision populaire. Contraint à être une "star" de télévision ou à ne pas exister, il cède souvent à des "facilités" et à des pratiques "empreintes de démagogie". D'où un risque de plus en plus fort de cette dégénérescence du discours politique et de ce désintérêt de plus en plus croissant du politique en général. 2.2. De la communication politique au marketing politique La télévision a joué un rôle déterminant dans l'évolution de la communication politique contemporaine. Face à cette évolution, les hommes politiques ont été amenés à mettre au point des stratégies de communication pour convaincre leur auditoire. La principale forme que revêt cette forme de communication est le marketing politique. Il s'apparente à une communication persuasive au service d'un projet politique avec pour but d'optimiser le nombre de militants, de contributions financières et d'adhésions allant à un parti, à un programme ou à un candidat. De par son influence sur la vie politique, le marketing politique bouleverse profondément la communication politique. Il se caractérise également par les moyens qu'il met en oeuvre, largement inspirés des pratiques du marketing commercial. Cette inspiration commerciale laisse à penser que le marketing politique serait un ensemble de théories et de techniques destinées à influencer les attitudes, opinions et comportements des citoyens. Ce qui signifie que la communication politique doit se fonder sur les attentes des citoyens et orienter en fonction de celles ci son contenu et son positionnement. Il a créé donc le besoin de connaître les goûts et les désirs de la population afin de pouvoir y répondre de la manière la plus précise possible. Ce sont les sondages qui sont censés refléter "l'état de l'opinion publique". Dans une société de communication ou l'homme politique a pour "principal métier" la communication, il sait que la nouvelle communication a modifié les règles du jeu, un processus d'inversion des relations de causalité. Cela signifie que l'homme politique serait élu parce que sa capacité à maîtriser les nouvelles techniques mercatiques lui a permis de devenir crédible et notoire.

TV au Liban et opinion publique en situation de crise

Pr.May ABDALLAH Universite libanaise

Pr.May ABDALLAH Universite libanaise

En évoquant le thème « Médias et opinion publique », on ne peut s’empêcher de convoquer l’histoire récente du Liban et de rappeler le rôle joue par les medias. Et l’on se pose alors des questions : face à des dangers qui menacent l’unité d’un pays ou qui peuvent entraîner des violences incontrôlables : le journaliste ne doit-il pas mesurer, d’une manière plus responsable, l’impact que pourraient avoir sur le public ses écrits ses paroles, ses images, même s’il s’agit d’éléments qu’il relaie « objectivement ». En fait, l’objectivité journalistique doit-elle se résumer à cette froide réalité qui veut qu’une minute pour l’oppresseur égale une minute pour l’opprimé ? Ces interrogations interpellent de nombreux journalistes et sont abordées différemment dans les salles de rédaction. Pour certains, le « journalisme purement positif » n’existe pas. Par conséquent, il ne faudrait pas enfermer les professionnels de l’information et de la communication dans un carcan idéologique qui pourrait être fatal à leur liberté d’informer. Pour d’autres, le rôle principal du journaliste est de veiller à l’harmonie de la société dans laquelle il vit. Mais où s’arrête la liberté d’informer, où commence la responsabilité ? Comment éviter les pièges de la désinformation ? Les journalistes ont joué et continuent de jouer un rôle négatif dans la gestion des tensions politico-militaires qui secouent le Liban. Bon nombre de spécialistes des médias s’accordent même à dire que les médias ont balisé le chemin qui a abouti à la guerre civile de 1975 et la crise interieure qui a suivi la guerre israelienne contre le Liban en juillet 2006. En parcourant les journaux libanais, on est frappé par le ton très partisan des articles qui sont rarement informatifs, relevant plus du commentaire incendiaire que d’une analyse lucide et objective des faits. Dans la guerre des médias dont on témoigne actuellement au Liban, surtout depuis l’assassinat du premier ministre Rafic Hariri, l’institution médiatique politiquement concurrente est devenue l’ennemi à qui l’on adresse désormais le message, oubliant ainsi l’auditeur. Aussitôt débarrassés du poids des pressions syriennes exercées sur le corps du métier durant la période de l’occupation, les journalistes, du moins une majorité d’entre eux, ont pris d’autant plus à cœur leur combat en faveur de la liberté que plusieurs de leurs collègues ont été menacés, voire éliminés, dans le cadre de la série noire des assassinats politiques. La lutte pour leur survie intellectuelle mais aussi physique a eu pour conséquence un alignement politique quasi passionnel, qui a fini par éloigner bon nombre d’entre eux de toute objectivité. En réaction, les médias dits de l’opposition se sont blindés dans leurs convictions et prises de position, se transformant en une tribune politique pour défendre et fédérer les opinions du camp adverse. Mise en sourdine durant l’offensive israélienne contre le Liban, la guerre des médias a repris de plus belle dès la cessation des hostilités, la majorité faisant assumer au Hezbollah la responsabilité des destructions et des morts, l’opposition accusant à son tour ses adversaires de trahison suprême. Un combat relayé par les médias en place… La question de l’adoption du tribunal international a achevé d’envenimer le climat politique de part et d’autre. Désormais, les organes de presse et les médias audiovisuels, dans leur grande majorité, ne font plus que répercuter, en l’approfondissant, la crise politique. Armés de leurs supports médiatiques, majorité et opposition exploitent à leur tour l’espace d’expression public que leur offrent les journalistes de part et d’autre. S’éloignant de plus en plus de leur mission première, qui est d’informer et de révéler la vérité quelle qu’elle soit, certains journalistes se sont transformés en un instrument de propagande aux mains des responsables politiques qui n’hésitent pas parfois à les soudoyer. Information ou propagande? Traitement partial et partisan de l’information, la désinformation et la propagande, dans une situation aussi délicate que l’apres guerre, contribuent à empoisonner le climat social et à radicaliser les positions des différentes parties en conflit. Comment peut-on prendre ses distances à l’égard des tiraillements politiciens dans un pays qui risque d’un moment à l’autre de chavirer dans un nouveau conflit armé ? Le journalisme engage n’est qu’une déviation majeure des règles déontologiques qui supposent une attitude critique envers et contre tous les décideurs politiques et acteurs publics notamment. Malheureusement, l’absence de l’esprit critique aussi bien chez les journalistes libanais que chez les lecteurs, ne remettent même plus en question ce qu’ils lisent, écoutent ou voient. Par conséquent, le réflexe consistant à réclamer des comptes aux faiseurs d’opinion mais aussi aux politiques s’est estompé et a disparu avec le temps .

Pr.May ABDALLAH Universite libanaise Le journalisme ne peut s’exercer sans un minimum de « sens patriotique et national . Malheureusement la couverture médiatique de la guerre lors de l’offensive israélienne, s’est caractérisée par un flot d’informations déversées en l’absence d’organisation et de règles . Quel est le type de révélations qu’un journaliste doit ou ne doit pas faire en temps de guerre, lorsque l’information a une incidence sécuritaire certaine sur les citoyens en général ? Les journalistes ont une responsabilité sociale dont ils ne peuvent se départir . Le premier projet de partition au Liban a été provoqué par le démembrement des médias. La majorité des journalistes libanais dépend des rémunérations généreuses qui leur sont versées par les politiques, ce qui signifie que la presse et les médias ne sont libres que pour mieux servir les pourvoyeurs de fonds . Comment continuer à exercer consciencieusement son métier sous le règne de l’idéologie et de la propagande politique ? Ceux parmi les journalistes libanais qui s’obstinent à aller à contre-courant de la vision manichéenne qui caractérise aujourd’hui la scène médiatique au Liban n’ont pas la tâche facile. Acculés à composer avec l’orientation politique qui leur est imposée par leurs médias, ces derniers tentent contre vents et marées d’ exercer, le plus professionnellement possible, leur métier. Cela ne va pas sans leur coûter des attributs qui vont de l’héroïsme à la trahison, selon que l’opinion exprimée ou les faits relatés servent la majorité ou l’opposition. L’épidémie intellectuelle générée par le slogan « Soit ils sont avec nous, soit ils sont contre nous », a eu ses effets même au sein du métier. D’autre part, des pressions psychologiques ont ete suscitées notamment par la série d’assassinats qui ont endeuillé la profession et par le sentiment de vengeance qui anime certains rédacteurs qui arrivent difficilement à prendre leur distance par rapport à la crise politique. D’autres journalistes – qui s’affichent comme engagés – ont décidé tout simplement de prendre partie avec l’un ou l’autre camp, par conviction ou tout simplement par intérêt, privilégiant le journalisme d’opinion à tout autre genre. S’attelant à la bataille politique qui oppose actuellement la majorité à l’opposition, les journalistes ont fini d’ailleurs par mélanger les genres, en distillant leur opinion à toutes les sauces. Ils ne font plus du journalisme, mais de la politique . Dans la foulée, c’est l’information qui s’y perd et la réalité politique n’en est que plus déformée ». La polarisation de la scène politique libanaise en deux camps adverses a entraîné dans son sillage une majorité d’intellectuels et de journalistes qui mène par d’autres moyens la guerre politico-idéologique en cours. Aussitôt débarrassés du poids des pressions syriennes exercées sur le corps du métier durant la période de l’occupation, les journalistes – du moins une majorité d’entre eux – ont pris d’autant plus à cœur leur combat en faveur de la liberté que plusieurs de leurs collègues ont été menacés, voire éliminés, dans le cadre de la série noire des assassinats politiques. La lutte pour leur survie intellectuelle mais aussi physique a eu pour conséquence un alignement politique quasi passionnel, qui a fini par éloigner bon nombre d’entre eux de toute objectivité. En réaction, les médias dits de l’opposition se sont blindés dans leurs convictions et prises de position, se transformant en une tribune politique pour défendre et fédérer les opinions du camp adverse. Mise en sourdine durant l’offensive israélienne contre le Liban, la guerre des médias a repris de plus belle dès la cessation des hostilités, la majorité faisant assumer au Hezbollah la responsabilité des destructions et des morts, l’opposition accusant à son tour ses adversaires de trahison suprême. Un combat relayé par les médias en place…

Pr.May ABDALLAH Universite libanaise La question de l’adoption du tribunal international a achevé d’envenimer le climat politique de part et d’autre. Désormais, les organes de presse et les médias audiovisuels, dans leur grande majorité, ne font plus que répercuter, en l’approfondissant, la crise politique. Armés de leurs supports médiatiques, majorité et opposition exploitent à leur tour l’espace d’expression public que leur offrent les journalistes de part et d’autre. S’éloignant de plus en plus de leur mission première, qui est d’informer et de révéler la vérité quelle qu’elle soit, certains journalistes se sont transformés en un instrument de propagande aux mains des responsables politiques qui n’hésitent pas parfois à les soudoyer. Inquiets des déviations que subit depuis un certain temps la profession, des intellectuels – anciens journalistes, professeurs d’université – tirent la sonnette d’alarme en mettant en garde contre une récidive de l’expérience de la guerre civile dont le feu a été, 20 ans durant, alimenté par les médias eux-mêmes. On ne le dira jamais assez : la répartition des médias audiovisuels et des organes de presse sur base de critères communautaires et politiques a été un élément décisif dans l’approfondissement des clivages parmi les journalistes, dont certains sont pris au piège du jeu politique imposé par les patrons des médias. Ceux d’entre eux qui subissent cet état de fait sans pouvoir le contrecarrer n’ont généralement devant eux que deux options : se plier à la réalité ou se reconvertir à une autre carrière. Si la diversité des opinions est un tant soit peu assurée par le foisonnement des chaînes de télévision, de radio et des organes de presse, elle ne garantit pas pour autant une véritable liberté de presse, entendue sous l’angle de la vérification de l’information, de l’esprit critique et de la reddition de comptes. Se confondant souvent avec l’un ou l’autre des trois pouvoirs politiques en place, le quatrième pouvoir risque ainsi de perdre sa raison d’être. ______________________ References 1- Dominique Desouches: Information et development,These, Cote – D’ivoire 1979. 2- AZZAMAN NEWSPAPER - Issue 1548 - Date 5/7/2003 z

3- Armand Mattelart, Histoire de la societe de l’information, La Decouverte, Paris 2005.

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4- L.Gorman & D.Mclean, Media and society in the twentieth century, a historical introduction, Blackwell, London 2003, pp.148-149.

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5- P. Lazarsfeld, Communication Research and the Social Psychologist, W.Denis, Pittsburgh 1951.

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6-Bignell & Mc Cullagh, Media Power, A sociological introduction, Palgrave, New York 2002.

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7-Wheeles, Politics and the Mass Media, Blackwell, London 1997.

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8-K. Williams, Understanding Media theory, Arnold, London 2003.

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9-N. Laley, Media institutions and Audience, Palgrave, New York 2000. 10-May Abdallah, La Communication et la democratie, Dar Al-Nahda al-Arabiya, Beyrouth 2006.

TV au Liban et opinion publique en situation de crise

Axel Gryspeerdt, Professeur au Département de communication, COMU, de l’U.C.L.

Axel Gryspeerdt, Professeur au Département de communication, COMU, de l’U.C.L.

Depuis quelques années se sont développés au niveau mondial de grands forums impliquant à la fois d'importants rassemblements de personnes en sites urbains et des expressions électroniques par Internet, par envoi de mailings, voire par sites de discussions (tels que forums électroniques, chats,...). Ces forums portent sur des questions sociétales et sur des enjeux au niveau mondial, qu'il s'agisse ce problématiques sociales, économiques ou environnementales. Exemples: Forum mondial de l'eau, Forum mondial de l'Internet, Forum mondial de l'aide (notamment lutte contre le Sida), Forum de l'économie responsable, Forum économique mondial, Forum social mondial,... Dans quelle mesure ces forums mondiaux contribuent-ils à la constitution d'une opinion mondiale ? Ne s'agirait-il pas plutôt dans certains cas (tous les cas ne sont pas similaires) d'un mouvement inverse, selon lequel une opinion publique mondiale en gestation contribuerait à l'édification et à la multiplication de forums physiques au niveau mondial et au développement qualitatif de sites Web de plus en plus élaborés, réalisés par des professionnels avec utilisation de potentialités techniques diverses, podcasts, agendas, blogs, facebook, barcamps,... ?

L'évolution de ces forums est-elle similaire à celle des médias mondiaux sur des questions environnementales, sociales et économiques, médias qui sont eux aussi en développement- avec éditions en nombreuses langues, couverture sur les divers continents... Peut-on parler à leur propos de "fabriques d'opinion", d'ateliers d'opinions, de groupes de lobbying ? Quels défis représentent-ils pour les collectivités territoriales qui leur sont associées ? Dans quelle mesure ces forums s'accompagnent-ils de dispositifs d'observation de l'opinion publique et des courants d'opinion ? Disent-ils s'exprimer au nom d'une opinion publique ? L'exposé se basera à la fois sur une analyse approfondie du fonctionnement de ces forums mondiaux et de leur forme communicationnelle, et sur un cadre interprétatif lié aux écrits d'auteurs spécialisés tels F.-B. Huyghe, D. Cardon, M. Castells, A. Mattelard, A. Hirschman.

MEDIAS ET OPINION PUBLIQUE AU MIROIR DU MONDE ARABE Colloque International Tunis, 14 novembre 2008 Mesure d’audience TV expérience du MAROC M. BELGHOUATE Enseignant chercheur en communication Directeur du Centre Interprofessionnel d’Audimétrie (CIAUMED)

Contexte

Contexte Accélération des investissements publicitaires (TV) : X2 en 5 ans

Contexte Libéralisation de l’audiovisuel en 2005 – Multiplication de l’offre de supports audiovisuels publicitaires Pression concurrentielle sur les chaînes historiques Besoin de rationalisation des dépenses publicitaires des Annonceurs Besoin de développement d’argumentaires tarifaires plus précis chez les régies

Contexte Volonté politique de mise à niveau et de professionnalisation de l’audiovisuel et du marché publicitaire. Lancement d’une stratégie de mise à niveau du secteur de la communication en 2002.

Contexte Prémisses de maturité du marché publicitaire : – Arrivée d’annonceurs et agences multinationaux – Mise à niveau des annonceurs locaux – Émergence des agences médias

Contexte Consensus Général sur l’inadéquation du système de mesure d’audience avec l’évolution des besoins du marché : Enquête 2 semaines par mois (discontinuité) Audience au ¼ d’heure Disponibilité tardive des résultats Représentativité du Panel Biais du déclaratif

Historique projet

Équipe projet Constitution du Comité de suivi et de mise en place d’un système de mesure d’audience TV au Maroc – Membres :

Utilisateurs et maître d’ouvrage: – Société Nationale de Radiodiffusion et Télévision (SNRT): 6 TV, 4 radios nationales et 10 régionales – Régie publicitaire de la SNRT (MPM) – SOREAD-2 M – Régie 3 – Groupement des Annonceurs du Maroc – l’Union des Agences Conseil en Communication Coordination : – Ministère de la Communication

Définition du besoin et cahier de charge Cahier de charges élaboré par le comité : – Discuté avec la H.A.C.A. – Discuté avec les professionnels (agences et annonceurs)

Historique projet Mars 2005 Î Appel à manifestation d’intérêt adressé à : – Médiamétrie ; Nielsen ; GFK ; Créargie ; TNS ; Synovate ; Sunergia ; AGB.

Avril 2005 Î Shortlist de 4 opérateurs : – Médiamétrie ; GFK/Créargie/Memrb ; Nielsen ; AGB

Historique projet Juillet 2005 Î Audition des soumissionnaires par le comité + un représentant de la HACA Février 2006 : choix du soumissionnaire Marocmétrie (Médiamétrie/CSA/LMS) Mi 2006 à ce jour : signature contrat; constitution CIAUMED; étude de cadrage; constitution

Quelques principes de base L’audimétrie est un outil commercial …qui mesure le « commercialement utile », Il est aussi un outil politique …qui coûte cher, …l’unanimité est sa condition première, … et l’indépendance de l’institut de mesure est le garent de sa pérennité

Descriptif du système

Descriptif du système/technologie L’audimétre : – « Groupe Médiamétrie » : MCS développé par Metric Line, en service en France depuis 1999, assorti d’une télécommande. Capacité : jusqu’à 12 membres de la famille et 10 visiteurs.

Identification des chaînes: – Chaînes analogiques : Reconnaissance Reconnaissance

de de

signature la fréquence du canal

– Chaînes Numériques : Watermarking : inserteur de signature à l’émission des chaînes souscriptrices (faisabilité technique éprouvée par médiamétrie)

Horodatage simple

Descriptif du système/technologie

Descriptif du système/technologie

Descriptif du système/Panel

Effectif

%

Age du chef de ménage 15-34 ans

136

35-44 ans

197

45 ans et +

420

Menage de petite taille

214

Menage de taille moyenne Menage de grande taille

352 187

18,1% 26,2% 55,8%

Taille du ménage 28,4% 46,7% 24,8%

Présence d'enfants au foyer

– Panel de 750 foyers Urbain et rural Lecture possible sur les principales sous-cibles

Au moins 1 enfant

499

Pas d'enfants

254

66,3% 33,7%

CSP du chef de ménage CSP supérieure

46

6,1%

CSP moyenne

162

21,5%

CSP populaire

275

CSP rurale

270

36,5% 35,9%

Niveau d'instruction du CM Sans diplome

576

Avec diplome

177

76,5% 23,5%

Langue principale parlée dans le foyer Arabe

604

Amazigh

149

80,2% 19,8%

85

11,3%

653

86,7% 2,0%

Activité de l'épouse Active hors foyer Non active hors foyer Foyer sans épouse

15

Nombre de TV dans le foyer 1 téléviseur

614

2 téléviseurs et +

139

81,5% 18,5%

Lieu de résidence X Milieu d'habitation NordUrbain

84

NordRural

57

AtlantiqueUrbain AtlantiqueRural CentreUrbain

227 85 119

CentreRural

89

SudUrbain

53

SudRural

39

11,2% 7,6% 30,1% 11,3% 15,8% 11,8% 7,0% 5,2%

Répartiton par région Grande commune

380

Moyenne commune

229

Petite commune

144

50,5% 30,4% 19,1%

Total

753

100,0%

Descriptif système/service

Services

– Panel équipé : 750 foyers (3500 individus) – Mesure à la seconde – 24h/24 ; 365 jours par an – Disponible pour analyse à J+1 (11h00) – Signature watermark pour les chaînes satellites

– Mesure détaillée chaînes satellites 3 fois par an (questionnaire) – Mesure détaillée Alaoula, 2M & 3 chaînes satellites – Mesure agrégat Chaînes satellites et frontalières – Horodatage (programmes identifiés) – Intermétrie annuelle : 3x3300 foyers – Étude coïncidentale : 1 par an – Accès logiciels de traitement et d’analyse des données

Descriptif système/service Auditv

Descriptif système/service Marocmat • La totalité des données brutes émanant des enregistrements des audimètres et permettant l’extraction des informations suivantes : • La pénétration globale de la TV (audience globale) • Pénétration des principales chaînes • Audiences par sous-cibles par seconde ou minutes par chaînes, par programme identifié et par écran publicitaire. • Audience croisée des chaînes

• Durées moyennes d’audience par chaîne et par individu • Les parts de marché de chaque chaîne • Les données de couverture et de fréquence • L’expression des pourcentage et en

chiffres d’audience numérique

en

• L’analyse évolutive (dans le temps) des audiences

Descriptif système/financement Coût annuel : 22,5millions de dh Financement :

– 50% du montant pris en charge par les chaînes et régies sous forme d’honoraires versés directement par le collège au CIAUMED Maroc. – 50% du montant pris en charge par les annonceurs sous forme de « redevance » sur facture d’achat d’espace à définir annuellement (exemple pour 2007 : redevance de 2% sur base hypothèse investissements prévisionnel 2008 net TV de 750millions DH)

– Le total des redevances est collectés par les régies et reversé au CIAUMED – L’opérateur d’audimétrie opère une facturation unique au CIAUMED qui le règle par Honoraires trimestriels. – Les versements collectés par le CIAUMED couvrent également ses charges de fonctionnement

Quel impact aujourd’hui Pour les annonceurs

‰ Rationalisation des budgets

Pour les agences

‰ ‰ ‰

Mieux conseiller leurs clients Capacité de faire des prévisions Mieux cibler

Pour les régies

‰ Le conseil basé sur des indicateurs

Pour les chaînes

‰ ‰ ‰

Révision de leur conception des grilles Par exemple des programmes politiques sont décalés Mesurer la chaîne quelque soit le mode de diffusion

Pour la presse

‰ Éviter les jugements subjectifs

Pour les décideurs politiques

‰ Les hommes politiques deviennent de plus en plus stressés lorsqu’ils sont invités à une émission. ‰ Ils comparent leur performences

Trois faits marquants:

‰ Les marocains s’intéressent à la politique de leur pays (les JT comme indicateurs) ‰ Les marocains regardent leur télévision, mais s’intéressent peux aux hommes politiques (les chiffres d’audiences l’indiquent) Cas du SG du PJD ‰ Deux fois par mois la performance des hommes politiques est à l’ordre du jour , non officiel, du Conseil du Gouvernement

‰La mesure est indicateur de la liberté et de la démocratie d’un pays (sortir les chiffres du discours du Chef de l’État n’est pas chose courante dans beaucoup de pays). ‰Au Maroc pour la première fois la presse sort le chiffre d’audience du discours du Roi et du premier Ministre. Le premier a fait 30% et le second 3%.

Limites du système Il faut faire signer l’ensemble des chaînes pour avoir une fiabilité plus grande Aujourd’hui l’agrégat est connu 3 fois par an seulement. Le coût ne permet pas d’augmenter le nombre des foyers du panel, ce qui ne permet l’analyse détaillée de certaines cibles et le croisement de certaines variables. La suppression de certaines émissions à cause de leur faible taux d’audience

…demain Mesure de l’ensemble des chaînes nationales publiques et privées et quelques chaînes étrangères, Mise en place de la mesure d’audience de la radio et de l’Internet Nous allons passé l’examen de 2009, Les élections législatives

Merci M. Belghouate DG du CIAUMED

La Mesure d’Audience de Référence des Médias Audiovisuels Colloque IPSI Tunis, 14 novembre 2008 Henri False, Metric Line

Le contexte

Le développement et la multiplication des médias ont été exceptionnels ces dernières années : presse, radio, télévision et internet. Leur développement est variable selon les zones géographiques, mais avec la diffusion par satellite et internet les frontières disparaissent. La tendance : pouvoir accéder médias « any time, any where, any device ».

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Le contexte

Les médias sont porteurs de contenus (information, divertissement, culture, formation,….) qui deviennent un enjeu majeur avec : - le rôle des acteurs de l’internet ( Google, Yahoo,…) - les opérateurs de télécommunication qui investissent dans les contenus (sport, cinéma,..)

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L’influence sur notre comportement

Les médias étant de plus en plus présents dans notre vie quotidienne, il est nécessaire de s’interroger sur leur influence, bonne ou mauvaise, sur nous et notre façon de penser. Formidables outils de diffusion d’informations et de connaissances, ils sont aussi considérés comme le « 4ème Pouvoir ».

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Comprendre l’impact des médias sur l’opinion publique Les théories de la communication se sont développées au XXème siècle (Lasswell, Mac Luhan, R.Barthes,….) pour comprendre le fonctionnement du « célèbre triangle de la communication » : Emetteur, Médiateur, Récepteur. J’interviendrai sur « comment comprendre le récepteur », avec l’utilisation des sondages pour connaître et analyser les comportements du public. Les premiers sondages d’opinion ont été réalisés en 1936 aux USA par GALLUP pour les élections présidentielles. Copyright Médiamétrie

La mesure d’audience : pourquoi faire ? Fonctions de base Comptage, identification, qualification, analyse des comportements Dimension programmes Constitution d’une grille de programmes Emissions écoutées ou regardées : combien d’auditeurs, de téléspectateurs, qui sont-ils ? Transferts d’audience : qui, comment (pourquoi) ? Stabilité / fidélité de l’auditoire Analyse de la concurrence Attraction des genres, croisement genres/tranches horaires … Dimension Publicité Valorisation de l’espace publicitaire, établissement des tarifs Médiaplanning Copyright Médiamétrie

Les grandes approches

Suivi des foyers ou des individus ? Comptage et identification des consommateurs médias et reconnaissance des chaînes/supports consommés Deux approches : - appel au « déclaratif » : l’individu déclare ce qu’il a fait sur la période étudiée - reconnaissance électronique de ce qui est regardé

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La mesure déclarative Historiquement, la première méthode Repose sur la mémoire et la capacité à restituer le comportement récent Enquêtes auprès d’échantillons d’individus faisant reconstituer le comportement de vision/d’écoute sur une période d’étude, avec une granularité prédéfinie Période : elle va d’une journée à un petit nombre de semaines (2, 3, …) Granularité : le quart d’heure Mode de recueil de l’information : enquêtes « classiques » en face-àface, ou par téléphone (« Day After Recall »), ou avec un carnet d’écoute auto-administré

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La mesure automatique Une histoire déjà ancienne ? Radio ….puis la télévision …. maintenant internet. 1936 : première expérience de mesure audimétrique de la radio aux USA par Arthur Charles NIELSEN, liée à l’émergence de la publicité sur les radios privées locales. L’audimètre sera amélioré jusqu’à une mise en service fiable en 1942. 1959 : apparition de l’audimètre TV, permettant de savoir instantanément si la télévision est allumée et si oui sur quelle chaîne (« Instantaneous Audimeter » de la société A.C. NIELSEN) : notion « d’audimétrie-foyer ». Dimension individuelle par ajout d’un « bouton-poussoir », télécommande permettant aux membres du foyer de déclarer leur présence en tant que téléspectateurs en appuyant sur le bouton qui leur est attribué. Copyright Médiamétrie

La mesure automatique L’audimètre facilite la reconnaissance de la chaîne regardée (pas d’appel à la mémoire, possibilité de panels de longue durée). Les évolutions technologiques des téléviseurs et liées au numérique rendent cette identification de plus en plus complexe …. Ainsi que les nouveaux usages et comportements : Personal Video Recorder, écrans mobiles, broadcast ou différé, individu ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device). ⇒ Nécessité d’une évolution technologique. Copyright Médiamétrie

La mesure automatique

Deux principales méthodologies pour identifier les chaînes regardées : Le FingerPrinting Le WaterMarking

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Le FingerPrinting La technologie de FingerPrinting consiste à comparer (a posteriori) l’empreinte d’une image (ou d’un son) mémorisée par l’audimètre par rapport aux empreintes des chaînes à mesurer. La comparaison permet d’identifier le contenu diffusé. Chaîne

Diffusion

Foyer

Audimètre + Lecteur de marquage

Signal Prêt à Diffuser 011001

Comparaison « Empreinte » de référence 011001

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« empreintes » et

traitement des données

Le WaterMarking La technologie de WaterMarking consiste à insérer une « marque » dans l’audio (ou la vidéo) du flux regardé par le pénaliste. Cette marque est ensuite détectée par l’audimètre qui identifie le flux diffusé. Chaîne

Diffusion

Foyer

Audimètre + Lecteur de marquage

011001 011001

Inserteur de « Marques » Copyright Médiamétrie

Collecte et traitement des données

Avantages et inconvénients de ces deux technologies Technologie WaterMarking

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Avantages

Inconvénients

Indépendance vis-à-vis des modes Nécessité d’installer des équipements de diffusion: le marquage de marquage chez tous les diffuseurs accompagne le signal. (pas d’inserteur Ö pas de possibilité de mesure). Possibilité d’insertion de « time stamp » datant la « marque » Contrôle permanent de la présence du (facilitant la mesure en Time-shift ou marquage. des programmes enregistrés). Pérennité de la solution par rapport à Indépendance vis-à-vis de tous les l’évolution des codages de équipements de réception. compression.  Possibilité de différencier les canaux d edistribution : audience de la chaîne C sur le satellite / la TNT / ADSL, etc…

Avantages et inconvénients de ces deux technologies Technologie FingerPrinting

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Avantages Indépendance complète du système vis-à-vis des chaînes, stations, opérateurs,… Indépendance vis-à-vis des modes de diffusion. Indépendance vis-à-vis de tous les équipements de réception.

Inconvénients Constitution d’une base de référence importante (taille de la base + temps de calcul).  Important volume de données à remonter des audimètres Forte complexité et limitations pour gérer les audiences en différé. Impossibilité d’identifier la source de diffusion en cas de contenus identiques. Impossibilité de différencier l’audience d’une chaîne selon le canal de distribution

Quel est le choix de Médiamétrie ? Par rapport aux deux technologies envisageables, le choix a été fait pour l’utilisation du WaterMarking audio, qui présente plusieurs avantages aujourd’hui : • Fiabilité de l’identification grâce à la marque (utilisée également pour la reconnaissance des droits). • Possibilité de l’utilisation de l’audio pour la mesure Radio et TV. • Cette technologie permet également de proposer de nouveaux services (dont la prise en compte de l’audience différée qui n’est pas possible avec le FingerPrinting).

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La mesure automatique d’Internet

Le recueil des comportements sur Internet relève aussi essentiellement de l’automatique : - dispositif de comptage des visites par site, appelé « site centric », par taggage des pages - dispositif de suivi des audiences, via un soft implanté sur le micro-ordinateur (« user centric »), auprès d’un panel d’individus

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Organisation de la mesure d’audience de référence

Une mesure d’audience de référence unique et consensuelle Les familles d’acteurs concernés : les chaînes de télévision et leurs régies, les opérateurs, les annonceurs et les agences conseils. Toutes les familles d’acteurs concernées doivent être impliquées dans la définition, la mise en œuvre, le suivi et le financement de la solution de mesure d’audience et ses évolutions futures. Pourquoi ? C’est la condition nécessaire pour obtenir le consensus sur les résultats d’audience qui constitueront la monnaie unique du marché.

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La transparence Chaque acteur doit connaître les critères de choix qui ont déterminé la définition et la mise en place du système de mesure : - Périmètre de la mesure (chaînes mesurées, broadcast, différé) - Dimension statistique du système de mesure (taille du panel) - Conventions de mesure (population étudiée, lieux observés, …) - Résultats (indicateurs, fréquence, cibles) Certains choix sont guidés aussi par des critères économiques (financement) ou statistiques (effectif du panel et des cibles). Copyright Médiamétrie

Quelle organisation ? La Charte Mondiale des Annonceurs recommande la création d’une structure associant des représentants de l’ensemble des acteurs. En GB et en Allemagne il existe des JIC (BARB, AGF). En Espagne, TNS est seul à opérer la mesure. Deux exemples : - En France : une société unique Médiamétrie dont les actionnaires sont les principaux acteurs du marché. - Au Maroc : un GIE, le CIAUMED qui rassemble les acteurs du marché, passe commande à une société, Marocmétrie, qui produit la mesure. Copyright Médiamétrie

En France : Médiamétrie

Société anonyme Trois catégories d’actionnaires - Télévision : 35% - Radio : 27% - Agences et annonceurs : 35% Des comités professionnels - Télévision, radio, internet, cinéma,…

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La vocation de Médiamétrie

Assurer la mesure d’audience et de performance Des médias audiovisuels et interactifs Pour en faire la référence professionnelle unique Avec le consensus général

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Au Maroc Le Ciaumed GIE rassemblant les chaînes de télévision, Al Aoula, 2M, et leurs régies, le GAM et l’UACC Marocmétrie Société anonyme de droit marocain avec trois principaux actionnaires : ƒ CSTO ƒ LMS-CSA ƒ Metric Line (filiale de Médiamétrie et de Thomson, apporteur de technologie) Copyright Médiamétrie

Les savoir-faire nécessaires

¾ Données de cadrage décrivant la population à représenter Gestion de panel : recrutement, installation,

animation

Sondage : conception de l’échantillon du panel Technologie : identification des chaînes, horodatage Informatique : chaîne de production et plateforme de restitution des résultats

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La mesure de référence exige un contrôle permanent Par exemple le Médiamat est l’étude la plus contrôlée de France, avec des audits et contrôles à tous les stades. ¾ La représentativité du panel ¾ Les fonctionnements des audimètres, des

transmissions et de la codification des programmes

Des contrôles - quotidiens - mensuels - annuels

¾ La participation des panélistes ¾ Les informations recueillies

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CESP

Et « demain » ? La mesure d’audience est un domaine en perpétuelle évolution. Les mots-clés pour demain ? ¾ Voies de retour ¾ Miniaturisation et audimètre porté ¾ Le Cross Médias

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