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Notre époque Accidents de circoncision
Quand le rite passe au drame De la petite hémorragie à l'amputation en passant par les brûlures, les effets secondaires ou fatals suite à un mauvais dosage lors de l'anesthésie, enfouissement de la verge sous la peau, les accidents liés à la circoncision ne manquent pas. Et pourtant, ils sont passés sous silence, malgré les drames qu'ils causent aux toutes petites victimes.
Youyous et cris de joie d'un côté. Cacophonie indescriptible entre le " bruit " craché par la troupe de majorettes, la soulamya et les hurlements des enfants jouant au milieu de la cour de l'autre. Scène ordinaire d'une cérémonie de circoncision où le " spectacle " central se déroule dans l'une des chambres de la maison. Au milieu de cette chambre, allongé sur un lit, vêtu d'une seule et unique robe blanche et les pieds passés au henné, un enfant de quatre ans. Contrairement au grand monde qui l'entoure, lui ne rit pas. Il est paniqué. Il pleure. Il tient la main de sa mère et ne sait plus s'il doit continuer à lui faire confiance. Elle le rassure, mais encore faut-il qu'elle se rassure elle-même… Le papa est à leur côté et demande une énième fois au circonciseur-coiffeur du village s'il est fin prêt. Le coup de ciseaux fatal. La partie supérieure du pénis est partie. On casse la cruche, signe que l'enfant est circoncis, et que la fête peut commencer. L'enfant se lance dans une crise de larmes et de hurlements de douleur. La mère pleure et le père quitte la chambre suivi du circonciseur. Ce dernier, après avoir bandé avec des pansements le " zizi " du circoncis promet de passer le lendemain et rassure la maman en pleurs. Elle s'inquiète de voir autant de sang couler, mais on lui assure qu'il n'y a pas de quoi avoir peur. Rien de particulier, la circoncision est réussie. Sauf que le sang continue à couler. On change les pansements une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, n fois. L'hémorragie devient inquiétante. Angoissante. Alarmante. A trois heures du matin, on se décide. On met l'enfant dans la caisse arrière de l'Isuzu d'un voisin et on part en urgence à l'hôpital à Tunis. Cas grave, diagnostique-t-on. Il faut arrêter l'hémorragie, puis intervenir chirurgicalement sur le champ, la circoncision doit être refaite. " L'accident est très fréquent, mais c'est loin d'être le plus grave ", souligne le Dr Lotfi Jelloul, spécialiste en chirurgie et urologie pédiatrique, qui précise que l'hémorragie, si elle est sévère, peut carrément menacer la vie de l'enfant. Il recense pas moins de sept accidents de gravités diverses dus à des circoncisions opérées par des personnes non expérimentées et non outillées. Le cas extrême est celui d'Ali que nous avons rencontré à Ras Jbel, un village à 60 kilomètres au Nord-Est de Tunis. Le jeune homme de 23 ans a refusé, poliment mais sèchement, de nous parler de son cas. Il ne veut plus en entendre parler et préfère l'oublier. Comme s'il tenait à souffrir en silence et en solitaire si l'on juge par la tristesse qu'on lit clairement dans ses yeux. Il y a 17-18 ans, pour sa circoncision, son père a fait appel à un médecin généraliste. Il a le matériel adéquat, leur a-t-il déclaré. Au moment de l'opération, suite à une erreur de manipulation d'un appareil, il y a eu une amputation presque totale de la verge. A tel point qu'on a dû intervenir chirurgicalement sur l'enfant pour lui permettre d'uriner.
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" Malgré les avancées de la médecine, rien ne pourra plus redevenir comme avant ", avoue, amer, le Dr Jelloul, comme si toute erreur dans ces parties génitales peut être fatale. Ali ne peut pas accomplir d'actes sexuels, il ne peut pas procréer et ne peut pas uriner debout. On n'imaginera jamais assez le mal subi. Physique au moment de l'ablation, psychologique éternellement. Le médecin ? Il a écopé de quatre mois de prison et n'en a fait que trois grâce à une amnistie. Il est retourné, par la suite, opérer dans le même village qu'avant et serait responsable de trois accidents de gravité moindre. Finalement, il a été "poussé dehors" par un pharmacien du coin, mais continue, paraît-il, à exercer jusqu'à aujourd'hui à Hammamet. Le tribunal l'a condamné à payer 23.000 dinars dont il ne s'est jamais acquitté, faute de moyens. Le père d'Ali a fini par abandonner les poursuites. " A quoi cela sert de remuer le couteau dans la plaie ? dit-il. Ce n'est pas l'argent qui va remettre les choses en place ". Il est nerveux lui aussi, il s'excuse et demande d'arrêter l'entretien. Il ne veut plus parler de cette histoire. Son cadet, il l'a circoncis chez le coiffeur d'en face, Am Hammadi, circonciseur de père en fils. Plus question d'aller voir un médecin. Chez Am Hammadi, l'opération a été réussie. Aucun accident depuis 50 ans ! Il a souvent réparé des accidents de circoncision opérée par des " traditionnels " ou des médecins (voir interview). M. Abdallah Ahmadi : Il est grand temps de réglementer ! N'importe qui circoncit aujourd'hui ! Il suffit d'être médecin ou coiffeur réputé pour prendre les ciseaux et s' " atteler " sur le prépuce. Or, au ministère de la Santé on souligne clairement que la circoncision est un acte médical qui ne peut être exercé que par un médecin. La réalité est toute autre. Me Abdallah Ahmadi, maître de conférences agrégé en droit privé et sciences criminelles, s'indigne qu'une telle opération aussi délicate, touchant à des organes vitaux et nobles, ne soit pas réglementée. Rappelant qu'il existe actuellement un nombre de procès liés à des accidents de circoncision, Me Ahmadi lance un véritable cri d'alarme invitant à ce qu'on fixe des critères objectifs de telle sorte que seuls les médecins spécialisés fassent cette opération délicate. " Il est grand temps de réglementer le secteur puisque même des analphabètes circoncisent aujourd'hui ", dit-il. Sur le plan pénal, en cas d'accident, le responsable est condamné pour préjudice à autrui. On le poursuit pour "coups et blessures involontaires " selon l'article 225 du Code pénal tunisien. Il encourt une peine de prison d'un an maximum en plus d'une amende. En cas de grave accident, il peut encourir des sanctions disciplinaires, mais ceci est l'affaire du Conseil de l'Ordre des Médecins et non de la justice. Mais s'il ne s'agit pas d'un médecin, peut-on le punir pour exercice illégal d'une activité médicale ? Sur le plan civil, celui qui a fait l'opération et causé un accident est obligé de payer pour le préjudice moral subi, calculé sur la base du taux de l'incapacité permanente qui a frappé la victime. Toujours est-il que, quelle que soit la gravité du préjudice causé, la justice prend toujours en considération que le délit est involontaire, dû à l'imprudence et à la négligence. N.B. Toutes les amputations ne sont pas fatales, cependant. C'est le cas de cet enfant originaire d'Ezzahrouni (cité populaire de Tunis), opéré à l'âge de deux ans à domicile par un circonciseur non médecin. L'enfant souffre jusqu'à aujourd'hui d'une incapacité partielle permanente. Elle serait réparable, en partie, selon son médecin, mais le père, nécessiteux, cherche à récolter d'abord un maximum d'argent en dommages et intérêts. Le procès qu'il a intenté lui a donné droit à 20.000 dinars. Mais que vaut cette somme, même multipliée par cent, devant une pareille incapacité ? Qui est habilité à circoncire ?
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Contrairement aux idées répandues, échapper à un accident lié à la circoncision ne signifie pas se diriger obligatoirement vers un médecin ou éviter systématiquement un circonciseur traditionnel. " Pour pouvoir circoncire -et que l'on soit médecin ou coiffeur- il faut être précis, savoir à quoi on a affaire et surtout ne pas être nerveux ", prévient Am Hammadi, le circonciseur septuagénaire de Ras Jbel. Avis partagé en partie par le médecin spécialiste qui préfère un circonciseur traditionnel expérimenté et précis à un médecin ou un infirmier ayant peu ou jamais effectué une telle opération. Cas souvent rencontrés dans des villages lointains. " Il faut être bien formé et connaître ses limites, dit-il. L'opérateur doit savoir s'arrêter si la situation le dépasse ". En théorie, cependant, les mieux placés pour circoncire sont les chirurgiens pédiatres (et non les pédiatres qui refusent d'ailleurs d'effectuer ces opérations délicates), les chirurgiens généralistes et les urologues. En pratique, tout médecin à condition qu'il soit bien formé. Parce que le médecin peut éviter, grâce à certains réflexes, certains accidents. Il interroge systématiquement l'enfant et l'examine avant d'effectuer son opération. Il connaît ses limites et les risques qu'il court, il se prépare et prépare son équipement pour réussir son geste. Il est apte à savoir si la circoncision peut menacer la vie de l'enfant, détecter ceux qui ont une maladie hémorragique (hémophilie par exemple), les cardiaques, ceux qui ont une pathologie respiratoire ou encore ceux qui ont des malformations congénitales de la verge ou des variantes morphologiques diverses. Il est clair que seul un médecin peut distinguer entre une variante morphologique (toutes les verges ne se ressemblent pas comme c'est le cas de tous les autres membres anatomiques), d'une malformation, ce qui lui permet d'adapter la circoncision à la situation. Au ministère de la Santé publique, on est catégorique. " La circoncision étant un pur acte médical, seul un médecin a donc le droit de l'exercer ", note un directeur, soulignant qu'il n'y a toutefois aucun texte particulier qui la réglemente. Le directeur fait remarquer que l'époque où les coiffeurs pratiquaient la circoncision est révolue, puisque, actuellement, la Tunisie a un médecin pour 1.200 habitants et qu'il y a des hôpitaux régionaux partout. Pour éviter des accidents et pour offrir la possibilité à tous (notamment les plus démunis) de circoncire leur enfant, des cérémonies de circoncision sont organisées régulièrement par le ministère de la Santé. N.B. Loin de ces cas dramatiques, il existe des accidents moins graves, mais qui sont aussi tragiques, dus à l'inexpérience d'opérateurs incompétents qui veulent se montrer capables de tout. Le Dr Lotfi Jelloul cite en premier l'exemple de l'enfouissement de la verge sous la peau. Un accident qui ne se voit qu'après la circoncision et dont les conséquences psychologiques sont graves puisque la verge devient presque invisible. Pour réparer les dégâts, il faut une intervention chirurgicale. Délicate, mais souvent réussie. Cas méconnu et vite oublié par tous (sauf le concerné) : l'aspect inesthétique de la verge après la circoncision avec des cicatrices moches et laides, voire affreuses. Un cas très fréquent, selon le chirurgien. Cas nouveau : celui de la brûlure de la verge, que l'on constate lors des circoncisions à domicile. Cet accident est dû à l'utilisation d'instruments (importés) que plusieurs appellent " laser ", qui coupent et coagulent par effet thermique. " La circoncision au laser n'existe pas ", alerte le chirurgien ! Les séquelles sont graves et définitives. Certains enfants, après leur circoncision, urinent par deux orifices en même temps. Cas souvent rencontrés après une opération effectuée chez un circonciseur traditionnel. " Il s'agit d'une
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perforation du canal de l'urètre entraînant deux jets urinaires, parfois (et c'est rare) trois. " diagnostique le médecin. Cette fistule de l'urètre nécessite une intervention chirurgicale pour fermer le deuxième trou. Avec toutes les conséquences psychologiques sur l'enfant et les parents et les frais qui vont avec ! Autres problèmes liés à l'évacuation de l'urine, celui constaté chez certains enfants qui urinent vers le bas et non vers l'avant après leur circoncision. C'est l'hypospadias secondaire, résultat d'une extrêmité distale de l'urètre abîmée par la circoncision à tel point que l'orifice par où urine l'enfant recule vers l'arrière de la verge alors qu'il était au sommet. Enfin, le médecin cite un problème rencontré souvent lors de circoncisions effectuées à domicile et lié à l'anesthésie locale. Problème de dosage ou mauvaise utilisation peuvent être fatales pour l'enfant. L'anesthésie générale, comme le stipule d'ailleurs la loi, ne peut se faire qu'en milieu clinique, dans les règles sanitaires, par des professionnels outillés. " Or si une anesthésie locale suffit pour un adulte, il est préférable, pour un enfant, d'opérer sous anesthésie générale ", selon un médecin spécialiste. C'est un point souvent " oublié " par les parents qui tiennent à leur " zaza " (cérémonie en fanfare) et qui font accompagner le circonciseur traditionnel par un anesthésiste à la recherche d'heures supplémentaires. La circoncision ne concerne pas que les enfants : certains adultes obligés par leur médecin pour des raisons de santé ou convertis à l'Islam se retrouvent un jour devant le chirurgien pour une exérèse du prépuce de leur verge. Vu qu'on se dirige presque exclusivement vers des chirurgiens, on note moins d'accidents liés à l'opération, mais ceci n'empêche que l'après-opération est plus délicate que pour un enfant. Un adulte a une verge de plus grande taille, ce qui nécessite des soins plus délicats. La convalescence dure de quelques jours à deux semaines pour un adulte. Il doit s'abstenir de toute activité sportive ou douloureuse lors de la première semaine et éviter tout acte sexuel durant 21 jours. Il est normal que l'adulte ait des érections durant le jour et la nuit durant la phase de cicatrisation. Les médecins signalent à leurs patients que ces érections sont douloureuses, ce qui n'est pas forcément le cas chez les enfants. Nizar BAHLOUL Les photos illustrant la circoncision sont tirées du livre "Histoire de la circoncision des origines à nos jours" - Edition Cérès Productions - Tunis 1993.
Rencontre avec un circonciseur traditionnel Hammadi Belakhal, coiffeur de 73 ans. Sa boutique, sise à Ras Jbel (60 km au nord-est de Tunis) n'a rien à voir avec les nouveaux salons de coiffure modernes. Tout est antique, du miroir au fauteuil en passant par les ciseaux et blaireaux. Il est réputé dans le village pour être le meilleur circonciseur de Tunisie. Circonciseur de père en fils, 50 ans d'activité, aucun accident enregistré. Il voit défiler les générations de circoncis qui reviennent souvent le voir pour se raser la barbe ou se faire couper les cheveux. Une rencontre avec lui est un véritable plongeon dans un documentaire historique de la Tunisie du milieu du siècle dernier. Le secret de sa réussite ? Nous croyons le deviner en discutant avec le septuagénaire. Il est très calme, très méticuleux et très doux. Un calme qui ne bascule pas dans une lenteur ennuyeuse. Un sourire qui rassure. Et s'il rassure des adultes, c'est qu'il rassure aussi un enfant. Or, la préparation psychologique du garçon ne doit pas être négligée, car la peur de l'amputation est toujours d'actualité pour l'enfant.
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Si Hammadi nous parle de sa technique, de ses amis, de sa belle époque qu'il passait avec les dignitaires de la région dont Si M'hammed Nacef dont les enfants ont tous été circoncis chez lui. Aucune plainte ; il a réussi contrairement à beaucoup d'autres, contrairement à des médecins, notamment un qui a causé pas moins de quatre accidents dans la région. Si Hammadi, un soir de Ramadan, a été surpris par une coupure d'électricité au moment même où il opérait. La coupure du prépuce a eu lieu, accidentellement, en pleine obscurité ! Réussie ! Cela lui a valu d'entrer dans la légende, car on ne manque plus de souligner que le bonhomme est tellement performant qu'il n'a pas besoin de lumière pour circoncire ! Il nous montre ses carnets jaunis datant des années 50. Une centaine de circoncisions par an. Parfois beaucoup plus. En 2001, il n'en a enregistré que 14. Cinq pour l'année en cours. " Les parents préfèrent les médecins, ce qui est normal, dit-il, bon joueur. D'ailleurs, s'ils se sentent plus rassurés, je les oriente moi-même vers un médecin, qui a un équipement plus performant que le mien ". Que faut-il pour un être un bon circonciseur ? " Etre intelligent, très calme, précis et connaisseur de son métier et des règles d'hygiène et de santé à respecter", répond Si Hammadi. Or tout le monde n'a pas ces qualités, même si l'on est médecin. Tout le monde ne doit donc pas s'amuser à circoncire, car tout le monde n'a pas le calme nécessaire. " C'est comme en chirurgie, tout le monde ne peut pas être chirurgien, même s'il a toute la science requise ", confirme le fils de Si M'hammed Nacef qui a gardé encore le contact avec son circonciseur. Sa première circoncision date du début des années 50. Avant, il ne faisait qu'accompagner son père pour les cérémonies. Un jour, celui-ci était absent quand un père est venu le voir au salon de coiffure pour une circoncision le soir. Face à la contrariété du client de ne pas trouver le circonciseur, Si Hammadi se propose et ment sur son expérience. Le père accepte et la première circoncision se déroule dans les meilleures conditions. En rentrant chez lui, Si Hammadi avoue tout à son père. Ce dernier, le lendemain, court chez le jeune circoncis pour vérifier l'ouvrage de l' " inexpérimenté ". Rien à signaler. Il est fier de cet " apprenti " de 23 ans ! Il est clair qu'il faut un début à tout et qu'il est très difficile de convaincre un parent d'accepter que son enfant soit circoncis par un apprenti inexpérimenté ! D'où vient la mauvaise réputation ? Des charlatans, des incapables et des intrus ! s'exclame Si Hammadi. A-t-il fait face à des accidents de circoncision opérée par des confrères ? " Souvent ", répond-il. Il a même opéré après des médecins. Il se rappelle encore de ce cas d'amputation partielle avec une grave hémorragie. Les médecins allaient greffer une peau sur la verge de l'enfant, mais il est arrivé à convaincre les parents de l'accidenté d'une meilleure solution. Avec un mélange de cire d'abeille, d'huile d'olive, de camphre et de gomme arabique qu'il a appliqué sur le pénis de l'enfant, il est arrivé à nourrir la peau pendant des semaines et à l'amputation. L'enfant est sauvé et ne souffre d'aucun mal. Des cas irrécupérables, il en connaît et il souffre de ne rien pouvoir. Fatalité ? Non, bêtise des entêtements des hommes à vouloir s'immiscer dans ce qu'ils ne comprennent pas ! Il en veut même à ces médecins qui, sous prétexte de connaître toute la théorie, veulent passer systématiquement à la pratique. Il ne cesse de répéter qu'il ne faut pas être nerveux pour pratiquer la circoncision et qu'on doit connaître son métier. Le métier ? C'est distinguer un enfant qui a un sang chaud d'un enfant normal ; c'est rassurer un enfant paniqué ; c'est distinguer une érection d'un grand organe ; c'est savoir qu'il n'y a pas de standard et que chaque cas est unique. Comme l'on ne trouve pas deux oreilles ou deux nez identiques, il en est de même pour les sexes. Les accidents les plus fréquents ? Il en a vu de toute sorte, mais celui qui revient à la charge est qu'on n'a pas suffisamment circoncis (ce qui nécessite une deuxième intervention) ou qu'on a circoncis plus qu'il ne le faut et l'hémorragie. Si Hammadi sourit, tout le monde n'a pas le doigté ! Il nous montre, pour finir l'entretien, le doctorat en chimie de son fils Nizar Belakhal, accroché au mur. On réussit les circoncisions, on réussit l'éducation des siens. Qui dit mieux en matière de faire le bonheur des enfants ? N.B [ Sommaire ]
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