Bruce Gaitsch Coolnight Interview French 10022009

INTERVIEW COOL NIGHT – BRUCE GAITSCH le 10/02/2009

Tu fais partis de nos guitaristes préférés avec Michael Landau et Steve Lukather, Quel est ton sentiment sur ces deux guitaristes. Wow ... Je suis extrêmement honoré d'être associé dans la même catégorie que Mike & Luke. Tous les deux jouent des crans au dessus de moi. J'étais le gars qui a regardé Luke avec envie sur scène avec Toto quand il avait 16 ans. Il me surprend encore avec son énergie et sa passion qui est si évidente dans son jeu… c’est simplement un génie à l’état pur. Maintenant, Mike, c’est autre type d'animal … mais il épatant avec ses éclairs de génies et son talent… il est brillant en studio et sait se débrouiller tout seul. Nul ne peut faire ce qu'il fait… ses parties, ses plans, ses premières prises sont dignes de Stravinsky ou du grand compositeur de film, le français Gabriel Yared. Il y a une chanson intitulée "Heavenless" que j'ai composé avec la rock star néerlandaise Ilse DeLange sur son CD intitulé, "CLEAN UP". Le groupe se composait alors de Vinnie Colaiuta, Neil Stubenhaus, Greg Phillinganes et de Mike Landau à la guitare électrique et moi à la guitare acoustique. Ce que Mike a fait sur une prise aurait pris plus de 20 ans pour d’autres, s’ils avaient dû réfléchir à comment jouer les parties et à sonner comme il a réussit à le faire en 5 minutes. Nous avons eu seulement à jouer une fois cette composition en studio. Ce que vous entendez sur le CD est parfait. Je la réécoute souvent pour me rappeler à quel point Mike est un génie. Voici la stricte réalité.

Quand as-tu commencé à jouer de la guitare ? Lorsque j'avais 8 ans. Mon père m'a appris à jouer.

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009

Tu as travaillé sur plusieurs albums avec Richard Marx (neuf de sa discographie et beaucoup d'autres, il a réalisé notamment le nouveau CD de George Canyon, CD enregistré au propre studio de Richard en 4 jours.) et Timothy B. Schmit (en fait, sur son second disque). Comment as-tu rencontré ces deux artistes ? J'ai rencontré Richard quand il n'était qu'un gamin à Chicago chantant des pubs pour son père. J'ai fait des sessions à Chicago pendant 10 ans et j’ai travaillé pour le père de Richard. En fait, nous nous sommes rencontrés dans les studios et il fut mon premier co-compositeur. Nous sommes amis depuis 30 ans maintenant. J’aime ce mec ! Timothy, je l’ai rencontré quand lui et moi avons commencé à composer pour son deuxième album solo. Nous avons pris contact avec Will Jennings, qui a écrit les paroles et nous avons eu de super moments sur cet album, ainsi que de faire les shows télévisés pour la promotion de son premier single "Boys Night Out". J'étais même dans la vidéo pour le second single ... Un mec génial qui me permet de toujours savoir quand les Eagles passent en ville et me file des tickets, ainsi que des laissez-passer backstage pour voir le groupe.

En France, tu as été découvert par le hit de Madonna "La Isla Bonita". Comment as-tu été impliqué dans ce classique de la musique Pop-Rock "TRUE BLUE"? J'ai composé "La Isla Bonita" avec Madonna et Pat Leonard. Pat et moi étions des amis de sessions de la période Chicago et nous avions un peu de travail dans le studio installé dans les sous sol de l’appartement de Pat. Il avait travaillé avec les Jacksons et essayait de composer quelque chose de différent pour Michael. Il était perplexe sur un pont avec quelques mots en espagnol qu’il continuait de bosser. Je suis venu et j’ai écouté ce qu’il avait composé, je lui ai chanté le pont… Cela a pris trois minutes. Heureusement pour nous, Michael Jackson n'était pas intéressé par cette chanson. Devant mon insistance, Pat l’a envoyé à Madonna lorsqu’elle était en Chine sur le tournage du film « Shanghai Surprize » avec l’acteur Sean Penn. Elle a composé les paroles et quand elle est revenue, nous avons mis sur démo cette version dans notre petit studio. Quand ils ont eu plus de titres pour le disque, j’ai pu jouer sur les démos et finalement lorsqu’ils ont réalisé l’album, j’ai eu la chance d’être appelé par Pat pour rejouer mes parties. Cela ne choque personne que je dise que j’étais l’unique guitariste que Madonna connaissait à Los Angeles.

Ton parcours musical est très varié, entre tes séances de studio, la période King Of Hearts et ta carrière solo. Quelle est ta période favorite avec ton expérience, qu'est-ce que tu préfères faire maintenant ? Je suis un homme très chanceux. Toutes les périodes se sont toujours bien enchaînées. L’album de King of Hearts a été enregistré alors que je travaillais avec Richard sur sa musique et que Pat travaillait avec Madonna sur "LIKE A PRAYER". A Los Angeles, une musique de grande qualité a été réalisée et qui a connu un grand succès dans le monde, cela a été un moment magique. Mes projets solos sont parfois nés parce que les merveilleux artistes avec qui je composais n’avaient plus de disques à enregistrer et j’étais assis sur des joyaux. Je suis en train de faire encore beaucoup de choses, jouer, composer et enregistrer avec The Emotional Rex (avec Kelly Keagy et George Hawkins Jr.). Jouer en live avec Peter Cetera et Harry Shearer, des enregistrements pour mes amis Nicolas Peyrac et Cy Curnin dans mon home studio. J’essaye de composer plus avec Ilse, joué

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009

en live avec Janey en Europe. Composer, enregistrer et jouer avec Bill Champlin quand nous avons tous les deux le temps. J'aime tous les aspects de ma vie musicale et je préfère faire tout ce qui vient sur mon chemin, cela n'est jamais ennuyeux.

As-tu des nouvelles récentes de Tommy Funderburk, As-tu gardé le contact avec lui ? Tommy et moi essayons de réaliser des choses ensemble chaque année et pour certaines raisons, rien ne se passe. Il est très impliqué avec son label à Los Angeles et je lui souhaite bonne chance.

En plus de ta carrière de guitariste, tu composes également ou trouves-tu toute cette inspiration ? Lorsque je compose à la guitare, l’inspiration vient de la guitare elle même et de mon humeur. Lorsque j'écris des chansons avec des artistes, je suis inspiré par l'ambiance et mon co-compositeur. Quand vous trouvez un très bon co-auteur vous pouvez faire le lien… la magie créée est étonnante. Ilse et moi avons composé 50 chansons… Elles sont toutes géniales. Certaines meilleurs que d'autres, mais toutes viennent d’ambiances cool. Elles capturent le temps et l’atmosphère d’une composition… et j’aime cela.

En France, nous n’avons aucunes nouvelles de toi depuis ton dernier album solo "SINCERELY" ? Qu'est-ce que tu as fais pendant toutes ces années ? J'ai joué live, beaucoup plus que je n’ai l’habitude de le faire et j’adore ça. Les concerts avec l'orchestre de Peter Cetera sont un pied pas possible et un même temps un défi. C'est ce que j'ai fais pendant 6 ans. Maintenant REGARDE à Allmusic.com et voit tous mes crédits sur la liste qui ne cesse de grandir… Les concerts anti Bush avec Harry Shearer ont été incroyables, un immense plaisir à faire avec un grand groupe. Allez jeter un coup d’œil sur HarryShearer.com. Les deux dernières années, Janey et moi avons mis l’accent sur son nouveau CD, ainsi que le nouveau disque de Bossa Nova Hotel. Chacun d'entre eux représente au moins 2 ans de travail.

Peux-tu nous en dire plus sur la réalisation de ton album "SINCERELY". S'agit-il d'un hommage à la guitare McPherson? Matt McPherson m'a demandé de faire un CD sur son label. J'ai été très heureux et je l’ai fais à ma manière. Ses guitares sont les plus belles guitares acoustiques jamais fabriquées. Il n'y avait pas de direction. Donc, j'ai composé des chansons et enregistré en quelques semaines. Ses guitares m'inspirent tous les jours. Oui, c'est un hommage à la façon dont une guitare acoustique peut sonner. Ma plus belle récompense, c'est quand j’ai fais écouter le mixage en 5.1 (encore inédit) à Matt lui-même, au George Massenburg’s studio, ici à Nashville. Matt a pleuré… il n'avait jamais entendu le son de sa guitare sonné aussi bien sur un enregistrement. Howard Levy et Janey ont ajouté également beaucoup de musicalité à l’enregistrement.

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009

Si tu regardes en arrière dans le passé, quel est l'album qui te rend le plus fier ? "SINCERELY", car il y a le plus ... de moi.

Tu as travaillé avec Tommy Denander pour l'album "COUNTERPARTS". Quelle est l'histoire derrière cet album et ta rencontre avec Tommy ? La chose la plus drôle est que nous nous ne sommes jamais rencontré pour la réalisation de cet enregistrement. Il m'a envoyé les pistes à jouer et j’ai fais de même. C’était un pont dressé sur l’Atlantique pour ce projet. Nous nous sommes rencontrés via internet…nous avons un ami commun au Japon qui dirige un site de musique Westcoast : Takeshi Itoh, qui nous a présentés. Nous sommes en train de planifier la réalisation d’un autre CD… nous allons essayer cette fois de partager un repas ensemble.

Peux-tu nous donner quelques anecdotes sur chacun de tes albums. Quel est celui que tu préfères avec le recul ? "A LYRE IN A WINDSTORM" : Janey avait réalisé tous les "background vocals" sur cet album. Elle était très avancée dans sa grossesse et elle est allée se coucher dans l’arrière chambre. Quelques instants plus tard, j'ai cru entendre le retour du son de sa voix, alors que je m’occupais du mixage, j’ai arrêté la bande et j’ai entendu Janey hurler parce elle perdait les eaux, notre petite Samantha était en route vers notre monde.

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009

"APHASIA" : Aller à New York City avec une chanson à enregistrer et 3 heures réservées avec Jim Beard, John Patitucci, Billy Ward et donc moi. Nous avons enregistré "Inside My Piano" en une prise rapidement et puis j'ai écris sur un tableau une autre idée que j’avais eu le matin. Nous avons enregistré "Aphasia" en une prise aussi. J'ai ensuite eu John pour jouer sur "Ten Below Zero" et nous avons terminé avec 2 heures d‘avance. Un sacré groupe et très très qualifié… "NIGHTINGALE" : Rester debout très tard dans la nuit pendant un mois, pour l'enregistrement de mes solos de guitares parce que Richard Marx m’avait dit : "Tu devrais mettre plus de guitares dans tes morceaux", merci Richard, tu as eu raison. "SINCERELY" : Ecouter le mixage en 5,1 avec la voix de Steve Perry à Los Angeles, il était présent, les yeux fermés, il était dedans. Mon préféré de tous, avec le temps. Il y a beaucoup de moi dans chaque titre, mon histoire, beaucoup d’émotions. C’est comme des albums photos pour moi.

Nous avons oublié quelque chose d'important à nos yeux : la scène. Joues-tu encore sur scène ou réalises-tu encore quelques concerts ? J’aime jouer live, plus que jamais. Janey et moi répétons son matériel, afin que nous puissions, à nous deux, jouer son nouveau CD. The Emotional Rex donne des concerts et c’est le pied. Sans oublier les concerts avec le groupe de Peter Cetera…Je vais demain à Manille avec lui.

Existe-t-il un musicien, un chanteur ou un groupe avec qui tu n’as pas travaillé à ce jour et avec qui tu rêverais d'enregistrer un album? Je suis un gars très chanceux, et je crois que j'ai joué avec la quasi-totalité de mes idoles. Je pense que si il y avait une personne avec qui je souhaiterais travailler maintenant, cela pourrait être Ringo Star, ou Joni Mitchell et pourquoi pas Wayne Shorter ?

Peux-tu nous citer ta playlist actuelle ? Ma playlist sur mon iTunes est plutôt courte, la voici : "Fragile", "A Thousand Years" Sting "Negative Girl", "What A Shame About Me", "Glamour Profession", "Babylon Sisters", "Pixeleen", "Green Book", "Aja" Steely Dan "Angel" Sarah McLachlan "Don't Give Up", "Red Rain" Peter Gabriel "Tears of Hercules", "All Show", "Spain" Marc Jordan "Coyote", "A Case Of You" Joni Mitchell "The Last Days Of Summer", "Wayward Lover" Gino Vannelli "September" Earth, Wind & Fire "Maxine", "Ruby Baby" Donald Fagen "The Heart Of The Matter", "The End Of The Innocence" Don Henley "I Can't Make You Love Me (Edit) " Bonnie Raitt "Uninvited" Alanis Morissette

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009

Que penses-tu du revival du début des années 80, de la Westcoast/AOR musique caractérisée par des artistes du style Airplay, Marc Jordan, Michael McDonald… ? Je n’ai jamais aimé le disque d’Airplay. Je sais que les mecs sont les meilleurs musiciens et chanteurs au monde mais… c’est trop parfait, comme beaucoup de choses qu’a réalisé Jay, trop vraiment trop, cela n’a plus de feeling, de cœur et d’âme pour moi. Les derniers albums de Marc Jordan sonnent mieux que ses premiers, car je peux entendre maintenant à quel point il est génial. Mike McDonald… j’ai toujours aimé sa voix.

Brièvement quelques mots sur ces artistes. Airplay… maintenant je sais pourquoi Tommy n’est pas sur la couverture. Marc Jordan… mon choux tu as fais mon disque préféré. Michael McDonald… revient à tes racines mon ami … compose un autre "I Can Let Go Now" ou chante la plus souvent.

Qu’est-ce qui te rend le plus fier dans ta carrière musicale ? Je suis vraiment très fier des moments que j’ai passés avec des personnes incroyablement talentueuses que je peux appeler mes amis. Les fêtes à la maison de Randy Waldman avec Jeremy Lubbock jouant "The Christmas Song", la camaraderie et le respect mutuel. Parmi les meilleurs au monde.

Tes plans actuels et futurs ? Partir pour Manille demain pour un concert et revenir lundi. Composer et enregistrer avec The Emotional Rex. Donner des gigs avec Janey et tourner en Europe cet été (je croise les doigts). Obtenir une nomination pour un grammy avec l’album de Bossa Nova Hotel.

Quelle est ta rencontre musicale qui t’as le plus impressionné ? Jimi Hendrix, nah… Peut-être Bill Champlin derrière un piano, ou plus récemment Pat Leonard et Adam Cohen… Réaliser cet album fut un plaisir. Chaque chanson. Incroyable.

Une dernière question, (une question difficile), que penses-tu de la carrière de ta femme Janey Clewer. Je l'ai déjà dis et je le répète. Ma femme est la plus talentueuse personne que je connaisse (et je connais beaucoup de gens extrêmement talentueux), sa carrière ne reflète pas son talent. Elle devrait être la plus grande star du monde, elle est incroyable… Je consacre ma vie en ce moment à l’aider pour sa musique et son interprétation live aussi. Quand nous jouons ensemble, je suis constamment soufflé. Personne d’autre n’a autant de talent, de beauté et de grâce qu’elle. Je suis tellement fier d'être inclus dans ses plans. Nous sommes allés en Italie il y a quelques années pour deux shows… Ce fut un rêve qui devenait réalité. C'est ce que nous ferons beaucoup plus, à partir de maintenant.

Interview Bruno Fabrigues & Traduction Olivier Rutica pour Cool Night – Bruce Gaitsch le 10/02/2009