Afghanistan: un chef taliban menace Paris dans une vidéo datant d'août
Un chef militaire des talibans a menacé d'entreprendre des actions contre Paris si les Français ne se retiraient pas d'Afghanistan, dans une vidéo apparemment vieille de trois mois montrant des images d'une attaque en août contre des militaires français.
Cette vidéo a été diffusée lundi soir par la télévision satellitaire Al-Arabiya, à capitaux saoudiens et basée à Dubaï. La vidéo contient une revendication de l'embuscade du 18 août au cours de laquelle 10 soldats français avaient été tués en Afghanistan.
Par ce document filmé, les talibans entendaient "prouver qu'ils sont bien les auteurs de l'attaque du 18 août, revendiquée alors par le groupe de Gulbuddin Hekmatyar", un chef de guerre afghan, a affirmé à l'AFP le chef de la rédaction d'Al-Arabiya, Nabil Khatib. Il a cité à l'appui de ses propos "une source des talibans" qui a fait parvenir l'enregistrement à sa chaîne.
La vidéo, qui n'est pas récente, semble avoir été réalisée peu après l'attaque, donc en août.
"Nous n'avons tué cette fois que dix Français, ce qui envoie un message aux Français: s'ils ne reviennent pas sur leur erreur et ne se retirent pas d'Afghanistan, notre réaction se fera entendre dans Paris", lance dans la vidéo un chef militaire des Talibans, Farouq Akhoun Zadeh, dont la voix est doublée en arabe.
La France, qui participe à la Force internationale d'Assistance à la Sécurité (Isaf) de l'Otan et à l'opération américaine "Enduring Freedom", a déployé 2.600 hommes en Afghanistan même, et quelque 700 autres dans les pays voisins et dans l'océan Indien. Le responsable taliban revendique dans cette vidéo l'opération du 18 août, qui avait fait 10 tués et 21 blessés parmi les forces françaises à une soixantaine de kilomètres de Kaboul.
Cette action avait déjà été à l'époque attribuée aux talibans et la presse française avait publié des photos de talibans portant des uniformes de soldats français tombés au combat.
Des photos des victimes de l'embuscade du 18 août ont aussi été trouvées début septembre sur un homme arrêté alors qu'il préparait un attentat en Afghanistan, selon un responsable afghan.
Le superpétrolier saoudien piraté ancré devant un port somalien Les pirates somaliens qui ont capturé dans l'océan Indien un superpétrolier saoudien, le Sirius Star, ont ancré mardi leur prise d'une valeur de quelque 250 millions de dollars au large d'Harardere, un de leur repaires, à 300 km au nord de Mogadiscio.
La capture samedi 15 novembre de ce bateau, trois fois plus grand qu'un terrain de football et trois fois plus lourd qu'un porte-avion, est l'opération de piraterie la plus spectaculaire menée au large de la Somalie.
Carte de localisaton
Principales routes maritimes au départ du Golfe Elle constitue un défi pour la force maritime internationale censée protéger le trafic marchand dans cette partie du monde.
Dans le même temps, plus au nord, des pirates ont pris le contrôle d'un cargo hongkongais, le Delight, chargé de 36.000 tonnes de blé, dans le golfe d'Aden, au large du Yémen, selon le Centre chinois de recherche et de secours maritimes.
Il se dirigeait vers le port iranien de Bandar Abbas, avec un équipage de 25 personnes quand il a été pris d'assaut par les pirates.
Long de 330 mètres et chargé de 300.000 tonnes de pétrole, d'une valeur d'environ 100 millions de dollars, le Sirius Star, avec 25 hommes à bord, est la propriété de la compagnie saoudienne Aramco.
Mis en service le 8 avril, ce mastodonte d'une valeur de 150 millions de dollars, a été capturé en plein océan Indien, à plus de 450 milles nautiques (800 km) au sud-est de la ville de Mombasa au Kenya.
"Le supertanker a été saisi le 15 novembre vers midi", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Ve Flotte, le lieutenant Nathan Christensen.
L'opérateur du superpétrolier a assuré que la sécurité des membres de l'équipage --deux Britanniques, deux Polonais, un Croate, un Saoudien et 19 Philippins-- était sa priorité absolue, dans un communiqué publié sur le site internet de l'entreprise.
"Notre première et plus importante priorité est la sécurité de l'équipage", a indiqué le Pdg de Vela International Marine Ltd, Salah B. Ka'aki, une filiale d'Aramco, basée à Dubaï.
Auparavant, un conseiller du président de la région autoproclamée autononome du Puntland, Bile Mohamoud Qabowsade, avait annocé que le bateau était ancré près de Harardere, à 300 km au nord de Mogadiscio.
"Ces gens (les pirates) sont de la région de Mogadiscio. Ils sont sortis en mer il y a dix jours avec trois vedettes rapides. C'est un groupe bien équipé et très organisé", a-t-il ajouté.
Harardere est l'un des ports utilisés par les pirates somaliens pour garder les bateaux qu'ils ont capturés en attendant de recevoir les rançons qu'ils réclament pour relâcher navires et équipages.
D'autres navires et équipages sont actuellement retenus en otages dans les ports de Eyl et de Hobyo, autre localités plus au nord de la capitale qui servent de base à différents groupes de pirates.
Depuis début 2008, 92 navires ont été attaqués dans le golfe d'Aden et l'océan Indien par des pirates somaliens, dont 11 pour la seule période du 10 au 16 novembre, selon un dernier décompte du Bureau maritime international (BMI).
Sur ces 92 navires, 36 ont été capturés par les pirates qui en détiennent actuellement 14 et leurs équipages, soit 268 marins, selon le BMI.
Une force navale internationale anti-piraterie, surtout de l'Otan, déployée dans la zone est censée prévenir ce genre d'attaques, très lucratives pour un pays livré au chaos depuis le début d'une guerre civile en 1991.
Elle doit être relayée en décembre par une opération de l'Union européenne.
"Nous patrouillons une zone de 6,5 millions de km2, du Pakistan au Kenya. La zone est très grande (...) Nous ne pouvons être partout à la fois", a expliqué à l'AFP le lieutenant Nathan Christensen porte-parole de la Ve Flotte de la marine américaine, qui siège à Bahreïn.
Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, s'est néanmoins dit "surpris" par le rayon d'action des pirates.
Les pirates, a-t-il expliqué, sont "très bons dans ce qu'ils font". "Ils sont bien armés. Tactiquement, ils sont très bons".
"Et une fois qu'ils sont parvenus au stade de monter à bord, il devient très difficile de les déloger, parce que, évidemment, ils ont des otages", a-t-il rappelé.