32 26 Mars New York

  • April 2020
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New York Walking the Big Apple Jeudi 26 mars – S’y rendre 05 h 01 Ma première et très nette impression, sitôt les immeubles géants de Manhattan s’effaçant progressivement à l’horizon, était qu’il me serait impossible de raconter New-York. Jusqu’à présent, tenir ce RoadBook, y restituer mon vécu, mes observations, tout cela s’était avéré plutôt fluide et aisé. Mais New-York, NewYork... Je crois qu’Anne et moi avons été proprement submergés par cette ville acrobatique et métissée. Tentative infidèle de narration. Nous embarquons donc, à Bethesda (banlieue de Washington), à bord des fameux bus Vamoose, très populaires, qui assurent trois liaisons par jour entre Washington D. C. et NYC (New-York City). Le car est plein comme un oeuf et d’infortunés imprévoyants se voient contraints de rebrousser chemin. Qu’il est étonnant qu’entre Washington et New-York, deux des villes les plus grandes et les plus célèbres au monde, le transport en commun le plus populaire soit un bus cahotant! L’on ne s’imagine plus guère, aujourd’hui, relier Paris, Londres ou Bruxelles autrement qu’en Thalys ou en Eurostar. Une ligne de train existe ici, bien sûr, mais elle ne dessert pas les innombrables banlieues de Washington ou New-York de manière satisfaisante et la compagnie ferroviaire pratique des tarifs prohibitifs (au bas mot, le double du bus). Les liaisons InterCity ne sont pas la force première des Américains. Aucun problème néanmoins ; quatre heures plus tard, le 24 mars à midi, nous voilà à New-York.

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Entre deux vues de NYC, Anne à l’entrée de la Morgan Pierpont Library

La librairie de MM. Pierpont & Pierpont 05 h 19 A peine arrivés, Anne et moi mordons de bon coeur dans la Big Apple. Le temps d’un bref coup d’oeil abasourdi aux alentours, et nous voilà à la Morgan Pierpont Library. Ce musée est issu de la collection d’un particulier, Morgan Pierpont, et de son fils, Morgan Pierpont Jr. Les Pierponts père et fils était des petits cochons. De vrais petits cochons. Financiers régnant sur Wa% Street, les Pierponts ont bâti, successivement, au fil des années, une collection privée d’une richesse et d’une splendeur à couper le souffle, préservée au sein d’une imposante construction, à laquelle furent intégrées des vestiges artistiques telles que des vitraux d’époque importés d’Europe. La collection, telle qu’elle se présente à nous, se compose principalement de trois types d’artefacts : des sceaux cylindriques égyptiens (que l’on déroule dans la cire pour produire un motif en relief), une quantité invraisemblable de manuscrits enluminés, toutefois dissimulés pour la plupart à l’abri des imposantes étagères de la librairie ainsi que, enfin, d’une remarquable quantité de pièces d’orfèvrerie. En particulier, Anne et moi sommes restés cloués devant le splendide Triptyque de Stavelot, originaire de nos régions et pièce «d’art mosan» d’une qualité irréprochable. Son degré de perfection, sa richesse iconographique, la nuance infinie proposée par les émaux champlevés (une technique d’émaillerie très compliquée à mettre en oeuvre, principalement s’agissant d’obtenir des dégradés), ou encore le côté émouvant de la relique qu’il contient, un fragment de la Sainte Croix ; tous ces éléments font du Triptyque de Stavelot un chef d’oeuvre d’exception devant lequel nous sommes restés béats d’admiration. 05 h 39 Nous allons à l’hôtel de luxe que Sandra et Carlos ont eu la grande amabilité de nous offrir pour la nuit dans la Big Apple, afin d’y déposer nos affaires (photo page précédente). Nous ne sommes pas déçus : cet hôtel est situé en plein centre, beau comme tout, luxueux, impressionnant. La chambre est hyper-confortable. Il est 15h30 et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

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Indescriptible 05 h 46 La chance nous sourit, à Anne et moi : pour notre première déambulation dans les rues de NewYork, le climat est au beau fixe. Nous commençons par Time Square, qui est une espèce d’impressionnant Picadi%y Circus (exposant douze), une immense étendue de buildings couverts d’enseignes lumineuses toutes plus imposantes les unes que les autres. Il est très plaisant d’y déambuler sur de très larges trottoirs bondés, où les touristes côtoient new-yorkais d’origine et businessmen pressés. À chaque coin de rue, de petites bawètes proposent à la vente des bretzels géants, des hot-dogs, des «Nuts 4 Nuts» (cacahouètes, noix de cajou ou noix de coco enrobées de sucre grillé), des brochettes barbecue, ou encore des burritos ou autres pléiades de fruits frais. Nous orientons ensuite nos pas vers Central Park, en passant par la 7th Avenue. J’adore la septième avenue. Comme tant d’autres (mais peut-être un peu plus), elle est couverte de petits et de plus grands commerces, de part et d’autre, d’une population parfaitement disparate, de vendeurs de bouquins, de prêcheurs pour la bible, et tant d’infimes détails situés à hauteur d’homme dans cette forêt de gratte-ciels. Il y règne un doux climat méditerranéen, les foules s’entrecroisant, déambulant, se pressant, vibrant, admirant dans joyeux chaos. Mes aïeux, quel spectacle! (ou plutôt devrais-je m’exclamer, pour respecter l’auto-proclamée «nouvelle ortograf» : «mes aieux, quel spectacle»!). New-York est une ville authentiquement cosmopolite, un surprenant brassage de cultures. De Little Italia à China Town en passant par les quartiers d’affaires, les paysages sont bigarrés, contrastés, toujours mouvants et en pleine évolution. Ensuite, c’est Central Park qui s’offre à nous, mythique tout autant qu’insoupçonnée étendue de verdure située en plein coeur de Manhattan et environnée d’immeubles gigantesques de tous côtés. De grandes pelouses et de larges allées piétonnes parsèment le parc, combinées à de vastes étendues d’eau, ça et là. Central Park abrite un nombre incalculable de bancs qu’il est possible «d’adopter», c’est-à-dire de prendre en charge financièrement, moyennant quoi le généreux parrain peut apposer sur ledit banc une pancarte aux mentions de son choix. De toute évidence, Central Park est une invitation à la farniente, à la contemplation, à la déconnection d’un intense mode de vie urbain ; un cadre enchanteur pour se prélasser sur la pelouse, y lire un bouquin ou, tout simplement, se promener un petit peu. Inutile de préciser qu’Anne et moi, qui sommes de fervents admirateurs des parcs londoniens, avons pris un plaisir tout particulier à fouler les étendues de Central Park, à admirer ses squirrels et multiples oiseaux. Suite à quoi, l’obscurité faisant progressivement planer sur le parc l’ombre des immeubles géants de Manhattan, nous rebroussâmes chemin par la 5th Avenue, les «Champs Elysée» new-yorkais, où se situent les boutiques de luxe et les grandes enseignes «grand public», tel ce ravissant magasin Walt Disney, répandu sur trois étages. Pour conclure la journée, nous retournons sur Time Square «by night» où, anecdote authentique, je m’enfile mon tout premier McDonalds depuis mon arrivée, il y a plus de deux mois, aux États-Unis. C’est à la fois vidés physiquement, comblés d’images incroyables et très détendus après un cocktail au lounge de l’hôtel, qu’Anne et moi regagnons, aux anges, notre chambre.

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Central Park

E%e nous poursuit!

Time Square

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Little Italy (g.) & China Town (d.)

Marathon 06 h 12 Le dernier jour, Anne et moi décidons de boire la coupe de NYC jusqu’à la lie. Nous déambulons le long des rues incroyables de Manhattan, de long en large, jusqu’à atteindre Little Italy et China Town. A China Town, nous nous arrêtons pour prendre notre lunch et je peux garantir que c’était incroyable à quel point le parc et les rues alentours étaient remplis d’une population à 95 % asiatique. Nous nous sommes ensuite rendus vers le Brooklyn Bridge, monument abasourdissant, arpenté de touristes et proposant un spectacle extraordinaire (des vues de Manhattan, certes, mais également de l’eau qui apparaît à travers les planches en bois du piétonnier). Avec les voitures, le pont vibre et bouge légèrement. Je connais d’ailleurs une certaine personne que cela ne met pas tout à fait à l’aise... Nous avons alors bifurqué vers Ground Zero. Pour le moment, c’est un vaste chantier ; en revanche, ce qu’Anne et moi ignorions, c’est qu’un ravissant, très vieux (à l’échelle américaine) cimetière du XVIII° siècle a été préservé juste à cet endroit. Puissant symbole ! Enfin, nous avons rushé jusqu’à l’incontournable Metropolitan Museum of Arts, musée phare de New-York dont les collections sont dotées d’environ 3 millions de pièces de toutes provenance et de tous types, dont plusieurs centaines de milliers sont exposées.

Vue de Manhattan à partir du Brooklyn Bridge cernée de deux des chefs d’oeuvre du Metropolitan. Vue du cimetière devant le site de Ground Zero, et cloche commémorative.

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