COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le prix Robert Ganzo de poésie 2009 attribué à Franck Venaille Le prix Robert Ganzo de poésie 2009 sera remis à Franck Venaille lors du festival Saint-Malo Etonnants Voyageurs, qui se tiendra du 30 mai au 1er juin 2009 sur le thème « Monde en crise, besoin de fiction ». Désigné lauréat pour son recueil Ca, aux éditions Mercure de France, Frank Venaille succède à René Depestre et Abdellatif Laâbi. Le prix Robert Ganzo, doté de 10.000 euros, distingue l’auteur d’un livre de poésie d’expression française en prise avec le mouvement du monde, loin du champ clos des laboratoires formalistes et des affèteries post-modernes. Décerné à Saint-Malo pendant le festival, ce prix entend saluer un poète de tempérament, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émotions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu. Le jury, réuni à Paris pour les délibérations, est composé cette année de : Alain Borrer, Jacques Darras, Yvon Le Men, Jean-Baptiste Para, JeanPierre Siméo n, André Velter, Daniel Maximin Le prix sera remis lors du festival le dimanche 31 mai dans la salle Maupertuis du Palais du Grand Large à 11h45. Sur France Culture, l’émission de Sophie Nauleau Ça rime à quoi du dimanche 31 mai à 23h30 lui sera consacrée.
Le Lauréat : Franck Venaille Franck Venaille est né à Paris en 1936. Un séjour en Belgique dans son enfance sera à l’origine de son attirance pour le pays flamand qu’il exprimera avec une grande force dans La Descente de l’Escaut (1995) prix Mallarmé. Proche des peintres Jacques Monory et Peter Klasen, maîtres de la « figuration narrative », il collaborera aux revues Action poétique et Orange Export. Il créera également les revues Chorus et Monsieur Bloom et collaborera à partir de 1974 à l’émission Les Nuits magnétiques (France Culture). Il est l’auteur d’une œuvre abondante (plus de 30 ouvrages) parmi les plus fortes de notre temps. « Capitaine de l’angoisse animale », poète de l’angoisse et de la révolte, du désir et de la douleur, comme hanté par une violence originelle faisant écho au traumatisme de son expérience de la guerre d’Algérie, il semble trouver en une géographie intériorisée jusqu’à la dimension du mythe, entre Trieste et Ostende, Londres et les rives de l’Escaut les forces d’une transmutation poétique infiniment généreuse.
Le recueil : Ca «Un grand livre de la nuit. La nuit des corps, la nuit ferroviaire, la nuit de l’Histoire, tout cela interprété par une voix singulière, harmonieuse et rauque à la fois. Le territoire de la maladie et la recherche du salut sont ici revisités par un bâtisseur du langage, arpenteur des terres intimes, une sorte de soldat (ils sont d’ailleurs nombreux ici) combattant à découvert. Les poèmes de Ça témoignent de ces affrontements mais également d’un accord avec le monde, la langue, les
paysages, les êtres humains (…)Fait de rythmes différents, d’une ponctuation rageuse, Ça conjugue sexe et violence, mythologie et réalisme, larmes, ricanements et tendresse.»
Robert Ganzo (1898-1995) Né à Caracas au Vénézuela, Robert Ganzo arrive à Bruxelles avec sa famille en 1910, avant de s’installer définitivement en France. D’abord danseur mondain, puis libraire et bouquiniste, il publie son premier recueil de poèmes, Orénoque, en 1937. On dit aussi de lui qu’il fut peintre, marin, archéologue…Résistant pendant la seconde guerre mondiale, Robert Ganzo ne s’arrête pour autant pas d’écrire. Celui qui définissait la poésie comme « l’explication au mieux de l’Homme » a pourtant laissé peu de textes, tous rédigés entre 1937 et 1954. Poète d’expression française malgré ses origines sud-américaines, il publie successivement Orénoque (1937), Lespugue (1940), Rivière (1941), Do maine (1942), Langage (1947), Colère (1951), et enfin Résurgences (1954), qui sera son dernier livre. Son œuvre est fortement marquée par l’exotisme des paysages, qui forment un décor autour de la femme célébrée dans les poèmes. Robert Sabatier dit de sa poésie: « Le flamboiement tropical est exprimé par de superbes cadences, une couleur et une musique somptueuses en des vers denses et jamais obscurs, tout d’une réalité évoquée plutôt que précisée. Ce sont les mêmes sources que celles des Parnassiens tentés par l’exotisme, mais là s’arrête la comparaison car Ganzo est plus proche de Mallarmé et de Valery par la densité du poème. Le langage est décanté, ramené vers la simplicité, l’évidence. Une chaude sensualité s’accorde à l’exigence spirituelle. Il y’a à la fois de l’exaltation et de la retenue, du jaillissement et de la pudeur. Et un sens des correspondances, paysages intérieurs et paysages inspirateurs se mêlant, naissant les uns des autres. Pour Ganzo, cela correspond à son souhait d’une poésie « surprise incessante et découverte à l’infini ». Bibliographie : Orénoque (1937), Lespugue (1940), Rivière (1941), Domaine (1942), Langage (1947), Colère (1951), et enfin Résurgences (1954). L’Oeuvre Poétique (Gallimard, 1997) regroupe tous les textes de Robert Ganzo.
« Oiseaux-fantô mes dont les cris Ne révèlent pas la présence, Je t’ai cherché et t’ai surpris, Mais tu n’avais pas d’apparence. C’était le vent dans les roseaux Et les joncs de ma nostalgie Q ui m êlait ton cri de magie Au feu d’artifices d’oiseaux. » (Orénoque)
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