Samedi 24 janvier – (Ethnical) Class Stru$le - Lutte des classes (ethnique) 17 h 48 Quelque chose m’a frappé tout à l’heure, qui m’avait déjà frappé au préalable. Lors du vol, lors de mon plaisant arrêt à Philadelphia (avec des vues assez surréalistes du Schuylkill, le fleuve central, en soleil couchant), j’ai remarqué que - sans aucune hésitation possible - la toute grande majorité du personnel aéroportuaire appartenait à la communauté noire. Stewards, hôtesses, personnel de contrôle, contrôleurs aériens, employés des check-in : j’estime à 80 - 90 % la proportion de noirs employés à ces tâches (manifestement «subalternes» : ce ne sont pas là des boulot à haute responsabilité ni à haute valorisation ajoutée). Cette observation m’est revenue en mémoire lorsque j’ai croisé, tout à l’heure, dans ma rue (East Lemon Street, j’en reparlerai bientôt), deux groupes d’ouvriers de chantiers, composés cette fois exclusivement (je dis bien à 100%) d’ouvriers d’origine hispanique (probablement issus en bonne partie du Mexique frontalier). Ces gens travaillent dur. Le soleil cogne fort, ici, les journées de travail commencent très tôt, durent tard (pour autant que je puisse en juger) et sont éprouvantes (si j’en crois la vitesse à laquelle les immeubles sont construits ici). A nouveau, il s’agit là de tâches peu gratifiantes et probablement mal rémunérées. Voici deux exemples convergents d’une potentielle division du travail réalisée de facto sur une base ethnique. Pour comparer avec un référentiel connu de tous, ces exemples sont aussi frappants que la tenue des night-shops, en Belgique, par les «Pakistanais» (la communauté indienne, en général). J’ignore les tenants et aboutissants de cette simple observation «factuelle», mais peutêtre que cela fait sens de supposer que ces personnes occupent ces fonctions, même pauvrement rémunérées et éprouvantes (ou débilitantes), parce qu’elles n’ont pas le choix, d’une part, et parce que personne n’accepterait de s’en occuper, d’autre part.
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