Sic08 Blog

  • June 2020
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  • Words: 1,818
  • Pages: 2
par Matthieu Marie-Céline

Chers vous, qui avez, je l’espère, de plus en plus le geste [sic] entre les doigts, j’ai aussi envie de croire que l’été désormais déclinant a apporté son lot de richesses, tant en rencontres qu’en découvertes en tout genre, bonnes ou moins bonnes comme cela a pu l’être pour nous, membres du collectif. Entre autres escapades de cette dernière saison sèche nous avons fait un tour à la 12ème édition du festival de poésie, Les voix de la Méditerranée, à Lodève. Bonnes et moins bonnes surprises s’y sont cotoyées. Et plus qu’hier, ce que l’on souhaite confirmer au travers de cet espace dépliable plié qu’est le mensuel de dixit, ce n’est non pas une idée de la poésie autoritaire et sûre d’elle, mais résolument un lieu où voir naître et pourquoi pas faire vivre des modes de poésie si on considère que ça existe, des modes de partage ; entre billets d’humeur, hommages aux auteurs d’une bibliothèque idéale et l’atelier de « libres-paroles » où se laissent entendre et lire des poètes (ou leurs poèmes) en gestation.

La mort n’est jamais comme de Claude Ber (extrait) ainsi des bribes reste de et mon langage - ou le poème - de même tendu aux temps doubles du passé et de l’avenir retranché du présent de même que moi retranchée tranchée deux fois demeurant aux trous ouverts de la bouche du sexe et de la tombe ainsi des moments de croyance à la lisière de la certitude dans l’intimidation douloureuse de la pensée d’une parole faisant péché de la pensée [...] La mort n’est jamais comme, éditions de l’Amandier, 2009

Avec [sic], le collectif vient à la rencontre de ceux qui ont déjà arpenté un voyage en ce pays mal aimé du langage, mais parce que c’est la «bonne parole», il aime aussi à partir en croisade et entonner ses vers à tous les profanes du genre. Récemment j’ai rencontré chez quelquesuns le sentiment comme la crainte de ne pas s’y connaître. Et alors ! S’y connait-on jamais en la matière ? Aucun d’entre nous n’aura cette sorte de prétention, surtout que cela n’aurait aucun sens. En attendant, notre démarche est entamée et, à tout le moins, on peut s’y sentir plus à l’aise. A l’aise, sans jamais penser qu’elle puisse être confortable, la poésie n’est pas effrayante, encore moins austère. Et je serais un crédule sans doute de dire que si tout un chacun ne s’adresse pas à elle, elle ne parle pas.

avis aux auteurs dixit

est actuellement à la recherche de manuscrits inédits, ainsi n’hésitez pas à nous faire parvenir vos textes à : [email protected]

ou à l’adresse suivante : association dixit, 6/8 Place du Pont-Neuf,

31000 Toulouse, France.

Votre envoi vous sera réexpédié s’il est accompagné d’une enveloppe suffisamment affranchie pour le retour. Nous n’assumons aucune responsabilité si un manuscrit est égaré.

dixit,

n°7

paru en mai 2009 avec Marc Perrin, Laurence Barrère et ismaël mai 2009, 10 €

illustration de converture : Fanny Arrazat

Claude Ber, ce qu’il reste parfois, elle l’appelle poème par Laurence Barrère

Le poème tire sa force de l’humilité des choses. Une présence, et le lieu, le mouvement, le poème. Claude Ber a publié de nombreux ouvrages de poésie et des textes pour le théâtre. Il faut entendre la poète nous dire son poème, il faut l’entendre nous réveler le mutisme des choses. Souvent accompagnée par la comédienne et chanteuse Véronique Wolf-michaux, Claude Ber nous parle de ce qu’il reste, et fait exister la voix. Donne à écouter la langue. C’est à travers un recueil, la mort n’est jamais comme, paru aux éditions de l’Amandier, (prix international de poésie francophone Ivan Goll 2004), que j’ai envie aujourd’hui de dire la poète. Ici il n’est pas de lieu commun, on parle de la mort, le lieu est singulier, le poème se fait mutisme fulgurant. Un texte fort, car si toute pensée émet un coup de dés, tout poème agit, tout poème pense :

Quelques ouvrages de Claude Ber : Orphée Market, éditions de l’Amandier, 2005 Sinon la transparence, éditions de l’Amandier, 2008 La mort n’est jamais comme, éditions de l’Amandier, 2009

agenda

extrait 23. érection platonique de la retenue perlante malgré elle la fatalité réciproque des histoires de commissures la fatalité réciproque j’ai des envies de désir

« - quand écrire est soustraire et par ce retrait saisir - / ce peut être parfois / ce qui reste de la poésie ». Dans le calleux des choses, dans le fluide et dans le rugueux, Claude Ber parle l’imprononçable de la disparition, et découpe sa langue. Et ce qu’il reste parfois, elle l’appelle poème, et prête ainsi langage à la forme de l’existence. Une poésie de l’immanence, de la verticalité. S’il y a derrière cette oeuvre une philosophie, une poétique, c’est dans la noblesse de l’humilité. Un accès de velours à la langue du poème, la finesse de la simplicité. Comme elle l’écrit, le poème est « un essai très difficile très prudent de réconciliation ». Entre soi et la langue, entre le mot et l’idée. Le palpable, et l’indicible.

septembre_2009_n°08

théâtre / lecture / rencontre du 15 au 19 septembre : Le rendez-vous amoureux, de et par Anne-Marie Lopez Del Rio (Récit) et Luc Baron (Voix), 19h30 - Cave Poésie (Toulouse)

[sic] c’est gratuit, et ce mois-ci, c’est avec : matthieu marie-céline laurence barrère laurent bouisset alain surre mathias trives et ismaël

le 16 septembre : Duo de voix en peau d’âme Alima & Marieka Luna, 21h00 Le Cherche Ardeur (Toulouse) du 22 au 26 septembre : Retirata et Reconquistas (débat, cinéma, poésie, musique consacrés aux républicains espagnols) - Cave Poésie (infos au 05.61.23.62.00)

direction de publication :

matthieu marie-céline pierre hunout

Laurence Barrère, Sourdine exposition jusqu’au 13 septembre : Jean-Claude Belegou, la revanche de la chair  et Ali Taptik, kaze vs kader - Le Château d’Eau (Toulouse) 17 septembre : Manifesto, Festival d’images - Contain’art - port Viguerie, quais de la Daurade (Toulouse) entrée libre tous les jours dès 14h00 à partir du

association

dixit

, 6/8 place du pont-neuf, toulouse, france. tél : 05 61 14 27 01 fax : 05 34 32 05 81. , collectif et revue de poésie, est une association à but nonlucratif régie par la loi du 1er juillet 1901. président : anthony clément / vice-président : benjamin alexandre  / secrétaire : matthieu marie-céline - © tous droits réservés aux auteurs - toulouse - septembre 2009 31000

issn en cours

éditorial,

dixit

dixit

libres-paroles Alain Surre

Laurent Bouisset

Pacte

Mais chaque pièce du langage je l’ai déjà vendue au diable alors j’emprunte le vent et l’eau à la terre et pour chaque pierre je guette sa partition Ô cette musique là – me voudrais-je insolent – je la volerai volontiers n’ayant pas d’ombre qui m’attend aussi je sais que toutes choses qui se disent jamais ne s’inscriront j’en ai payé le prix

Canons de Patrick Bouvet par Matthieu Marie-Céline

soleil blanc Toi

tu vas de ton pas qui entraîne un corps docile plaqué au ras des murs avec ce prolongement d’ombre tu peux bien lui parler sous la lumière crue mais que feras-tu quand les mots s’éteindront.

A aucun moment je n’ai déploré L’absorption Sous mes yeux D’un bout blessé de soleil blanc Respectueusement Sans à aucun moment me taire J’ai assisté au spectacle de son anéantissement Seulement alors Son dernier sourire pour de bon consumé J’ai interrompu mes hurlements

Bouvet énumère la matière, l’usage abusif qu’on peut bien en faire et ne manque pas de nous rappeler que, finalement la matière, première, c’est nous.

la page de tunis

par ismaël

Canons de Patrick Bouvet, disponible aux éditions de l’Olivier.

Ecrire ou faire de la sténo, ou mieux  encore : les deux ! Ecrire et faire la secrétaire, de quoi faire rêver certains. Et comment peut-on oser, s’insurgera t-on ! La confusion des genres comme vivre et regarder vivre. C’est à une lecture désincarnée de notre quotidien en quelque sorte que Canons nous convie. Et son auteur, Patrick Bouvet, ni femme ni secrétaire, excelle dans cet exercice qui consiste à dépouiller ses ouvrages de tout style en l’occurrence. Le but de jeu est de distiller une lecture fortement critique de notre société occidentale aseptisée, d’une vie sans le moindre goût. Que de lieux communs, me direz-vous et vous avez le droit de le penser. La différence entre penser et dire/faire. On peut se tromper et croire au regard désabusé d’un auteur voyeur observateur, dans ces pages souvent trop vite lues. J’ai envie d’y voir une réflexivité ou quand la forme épouse le fond. Et ce parti pris a d’ailleurs ceci d’amusant qu’il inclut jusque son auteur. Lorsque, récemment, Campus FM nous demande ce que signifie la poésie aujourd’hui, une réponse possible se trouverait dans ce genre clinique,  où quand il s’agit de faire état du monde avec ses forces et ses faiblesses. Patrick



extraits […] le micro collé à la bouche elle donne des instructions au groupe en chuchotant […] sex toy dans la bouche elle essaie d’aborder les thèmes de la conditions féminine de la reproduction et de la famille […]

A Benjamin, mon frère. Avec une pensée pour Maya Jribi & Néjib Chebbi. Le soleil. Est sa propre faim. Sa propre, soif. Il ne sème rien, que son mutisme. Mouvant, comme la langue du sommeil. Ses yeux boivent, la seule cécité, bourgeonnant, de ses yeux. Il n’entend pas. Le soleil. La lumière sourdre et dormir sur l’herbe. De sa propre eau salée. Il n’entend, que l’écho, de l’éclipse à l’intérieur de sa peau. Tu as appris du vent, la manière d’éplucher. Les dernières peaux mortes à la surface de ta peur. Sa manière de lacérer, de lécher, de lamper.

Mathias Trives Le souffle étouffé Sous la vase Du noir fluvial Monte aux créneaux du soir D’un sursaut de vie

Et lancer aux quatre coins du temps Des cordages de suie et de cendre En amont de la conscience Pour s’amarrer aux lueurs Des rives primordiales D’un avenir en fuite

Quand le signe De ce que l’on nomme Obscur S’étale en surface Vient ronger le cadre de la nuit Jusqu’à déblayer L’aube du bois brutal

De sur les yeux qui désirent l’oubli, les poussières ancêtres. Tu as appris, tu as appris l’étoile, par cœur. Tu as caressé la parole jusqu’à ce qu’elle s’effeuille. Sous ta peur. Jusqu’à ce qu’elle rejoigne la neige. Cassée par le feu. Jusqu’à ce qu’elle la rejoigne, dans le rêve. De l’arbre. Que t’écrire ? Toi qui as faim. Qui sème ta faim. Toi qui te meurs de ta propre faim. Que t’écrire ? Toi qui récoltes la faim. Toi qui te survis à ta propre faim. Un vendredi à treize heures et quinze minutes

les lieux de notre lutte où désigner des zones de liberté, où éclaircir la poésie contemporaine sont multiples. Retrouvez [sic] et toute l’actualité de dixit sur le blog de l’association :

http://collectifdixit.blogspot.com

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