Troisième Partie
Partant du postulat que Sherlock Holmes présente effectivement une personnalité à structure borderline avec tout ce que peut impliquer une telle pathologie, nous allons maintenant tenter – dans une étude purement spéculative – de mettre à jour le côté le plus obscur du personnage en interprétant les non-dits du texte (peut-être des mensonges par omission du Dr Watson) mis en relation avec les attitudes les plus ambiguës, donc les plus suspectes, du détective… Nous avons déjà souligné dans les parties précédentes combien les constantes de la conduite holmesienne désignaient, dans leur ensemble, le personnage comme psychologiquement « suspectable ». Aussi, la caractérologie de Sherlock Holmes nous amènet-elle à nous interroger sur les conséquences du départ de Watson qui, à la suite du Signe deS Quatre (situé en juillet 1887 dans la chronologie intra-diégétique du Canon1) quittera la garçonnière de Baker Street pour épouser Mary Morstan2 : une telle défection de la part du compagnon qui lui garantissait un équilibre psychologique, bien que précaire, aurait-il pu engendrer chez lui une régression et déclencher, par là-même, le passage à l’acte ? C’est sur la base de cette hypothèse que repose la réflexion qui va suivre, laquelle se veut le reflet d’un questionnement sur les égarements probables d’un homme que l’abandon de son plus fidèle soutien pourrait avoir conduit à de funestes pérégrinations…
1. Dr WAtSoN getS MArrieD… Petite chroniQue d’une régreSSion annoncée WatSon : … voilà notre petit drame parvenu à sa conclusion. Mais je crains, Holmes, que ceci soit notre dernière affaire : Mlle Morstan m’a fait l’honneur de m’accepter comme son futur mari. holmeS : J’en avais peur ! Je ne peux vraiment pas vous féliciter. WatSon : Avez-vous quelque raison de trouver mon choix mauvais ? holmeS : Absolument pas : c’est une des plus charmantes jeunes femmes que j’aie jamais rencontrées ! (…) WatSon : … vous avez l’air fatigué, Holmes ! holmeS : La réaction ! Je vais être comme une épave toute une semaine. WatSon : Il est étrange que ce que j’appellerais de la paresse chez un autre homme alterne chez vous avec ces accès de vigueur et d’énergie débordantes. holmeS : Oui. Il y a en moi un oisif parfait et un gaillard plein d’allant. Je pense souvent à ces vers du vieux Goethe : “Schade das die Natur nur einen Mensch aus dir schuf,/ Den zum würdigen Mann war und zum Schelmen der Stoff *·“ (...) WatSon : Le partage semble plutôt injuste ! C’est vous qui avez fait tout le travail dans cette affaire. A moi, il échoit une épouse ; à Jones, les honneurs. Que vous reste-il donc, s’il vous plaît ? holmeS : A moi ? Mais il me reste la cocaïne, docteur ! (et il allonge sa longue main blanche pour se servir.)3 Ainsi pourrait être transposé le dialogue qui clôture le Signe deS Quatre… Cependant, l’annonce de ce mariage n’en est pas pour autant une surprise – tout au long du récit, Watson ne tarit pas d’éloges à l’égard de Mary Morstan, dont il se fait le chevalier servant – mais, présenté en ces termes, il prophétise la fin de la collaboration des deux hommes commencée quelque sept ans auparavant.
Avant de quitter définitivement Baker Street pour s’installer dans sa nouvelle vie, laquelle l’absorbera dans un bonheur si complet qu’il en oubliera presque son ancien ami4, le Dr Watson participera à une dernière enquête dont il ne donnera un compte rendu que quatre ans plus tard5, celui intitulé un ariStocrate célibataire : c’est cette affaire qui nous permet de situer son union soit à la fin de l’automne, soit au début de l’hiver de l’année 18876. A l'arrière plan de ce dialogue, se pressent déjà la régression de Holmes qui, par réaction à l’inertie occupationnelle qu’implique la fin de l’enquête, mais aussi sans doute pour se donner contenance face à l’aveu de Watson, ne semble trouver d’issue que dans sa toxicomanie, érigée pour l’occasion en panacée à la cafardeuse solitude dont il sait qu’il sera la proie – son discours témoignant, à mots couverts comme de coutume, des signes avant-coureurs de sa montée d’angoisse. Mais s’il conçoit que la défection de son ami sera pour lui une épreuve et que l’équilibre précaire qu’il avait acquis en sa présence est d’ores et déjà déchu, le détective demeure égal à lui-même, nimbé de sa légendaire forfanterie et de sa feinte indifférence. Sa réputation faite, « ne sort[ant] de la torpeur de la drogue que pour se livrer à la fougueuse énergie de son tempérament7», il poursuivra malgré tout sa carrière dont le narrateur nous rapportera les échos glanés dans la presse quotidienne au cours d’un bref entrefilet présenté en introduction d’un Scandale en bohême8. C’est cette affaire du Scandale en bohême qui va permettre à nos protagonistes de renouer avec leurs anciennes habitudes et souligner à quel point le malaise holmesien est palpable. La nostalgie est le ton général de ce récit, mais il laisse percevoir que chacun d’entre eux sait combien il doit à l’autre, même si la nature de leur relation et les intérêts qu’ils y ont puisés diffèrent… Watson, tout à son bonheur personnel, semble ne concevoir sa relation à Sherlock Holmes que comme un tremplin à la réhabilitation sociale et à la félicité que lui confèrent son mariage – « cette porte [de Baker Street] sera toujours associée dans mon esprit au prélude de mon mariage9 », écrit-il. Holmes, pour sa part, toujours sous le masque d’une fausse impassibilité, laisse poindre son soulagement de voir reparaître à ses côtés le seul homme en qui il ait jamais
placé sa confiance – « sans mon historiographe, je suis un homme perdu10 » – et, alliant le geste à la parole, face aux exigences de son client, il montrera combien la présence de Watson lui est chère11. Mais le retour de Watson n’est que ponctuel et, bien qu’il feigne de l’occulter, Holmes est conscient du caractère temporaire de la reconduite de leur association qui s’avèrera, au cours des mois et années à venir, épisodique. Pourtant, si l’on répertorie les affaires qu’ils mèneront ensemble entre la fin de cette année 1887 et le mois de mai 1891 (date du Grand Hiatus, rappelons-le), on n’en compte par moins de dix-huit (presque le quart de la totalité d’entre elles) : année 1888 : Un Scandale en Bohême [SCAN] - mars Une Affaire d’identité [iDeN] - printemps L’employé de l’Agent de Change [StoC] - juin Le tordu [Croo] - été Le traité Naval [NAVA] - août Les Cinq Pépins d’orange [FiVe] - septembre La Deuxième tâche [SeCo] - automne année 1889 : L’Homme à la Lèvre tordue [tWiS] - juin Le Pouce de l’ingénieur [eNgr] -été Le Chien des Baskerville [HoUN] - octobre L’escarboucle Bleue [BLUe] - fin décembre année 1890 : Les Hêtres Pourpres [CoPP] - printemps Le Mystère du Val Boscombe [BoSC] - juin La Ligue des rouquins [reDH] - octobre année 1891 : La Vallée de la Peur [VALL] - janvier L’interprète grec [gree] - fin janvier L’Aventure de Wisteria Lodge [WiSt] - mars Le Dernier Problème [FiNA] - mai
auxquelles nous pourrions ajouter celle de la Figure Jaune [YeLL], probablement située entre 1888 et 1891, mais que l’absence d’indications chronologiques ne nous permet pas de dater avec précision. Ce pour dire que, durant cette période, et en dépit de son mariage allié à la reprise d’une activité professionnelle, Watson demeurera un référent pour Holmes, son point d’ancrage – « le seul point fixe d’une époque changeante12 » comme il le qualifiera lui-même dans Son dernier couP d’archet. interrogationS… L’accès aux paradis artificiels qu’octroie l’usage de la drogue ne guérit pas de tout, bien au contraire, et le traumatisme de l’abandon vécu par Holmes pourrait avoir eu de bien plus grandes répercussions sur son psychisme qu’il n’en laisse paraître. Les seuls éléments biographiques que nous ayons le concernant sont ceux que Watson nous rapporte au cours des dix-huit récits susmentionnés. Qu’advient-il donc de Sherlock Holmes, lorsque privé d’enquêtes destinées à nourrir son esprit, la « monotonie de l’existence13 » s’empare de son quotidien, laissant la porte ouverte aux affres d’une angoisse qui sommeille au tréfonds de lui ? est-il envisageable que, réduit à lui-même, sans garde-fou ni compagnie pour tempérer sa fougue et soulager ses tourments, le grand détective se laisse submerger par ses bouffées anxiogènes et succombe à une noire impulsivité, reflet du côté le plus obscur de sa personnalité ? en évoquant cette éventualité, on ne peut pas ne pas faire référence à l’œuvre – avant-gardiste pour l’époque, voire prophétique – de robert Louis Stevenson : le caS etrange de dr Jekyll & mr hyde14 dépeint selon son auteur “ le cas d’un homme comme nous tous, fait de bien & de mal, chez qui la drogue provoque un dédoublement radical, de sorte que les deux moitiés, la bonne et la mauvaise, agissent non seulement indépendamment, mais à l’insu l’une de l’autre ... ” et qui laisse son double sinistre et corrompu (jusqu’alors enfoui dans les replis de son être) se manifester au
point de parvenir, dans une situation de non-retour, à dominer l’ensemble de sa personne. Cette torpeur que lui procure sa toxicomanie et dans laquelle Holmes s’enlise quand l’énigme criminelle lui fait défaut, pourrait-elle être à l’origine d’une métamorphose de sa personnalité – métamorphose néfaste qui, comme chez Jekyll, aurait permis l’épanouissement d’un double inavouable ? raPPel15 Pour donner plus de poids à ce postulat, il faut revenir à la définition des troubles de la personnalité borderline, lesquels sont principalement caractérisés – rappelons-le – par une instabilité généralisée du comportement envers autrui, de l’humeur et de l’image de soi qui s’exprimerait selon quatre registres psychopathologiques : l’agressivité, le trouble des réactions affectives, le trouble de l’identité et une dépression marquée par le sentiment de solitude. Comme nous l’avons décrit dans la partie précédente, ce trouble du caractère se traduit à travers une très grande variété de symptômes, alors même qu’un diagnostic de personnalité implique, en règle générale, la constatation d’un mode de vie spécifique, peu adapté et sans expression symptomatique. Le borderline est un patient qui, pour sa part, offre à l’interlocuteur une façade paisible et “normale”, et qui fait montre d’une adaptabilité remarquable au monde du travail, comme aux liens d’amitié ; mais cette capacité d’adaptation sociale cache une symptomatologie protéiforme. tous les symptômes, en effet, peuvent se rencontrer chez un même sujet : signes névrotiques, phobies surtout sociales, comportement hystérique, symptômes hypocondriaques et obsessionnels, tendance sexuelle perverse polymorphe avec vie sexuelle cahotique, mais surtout troubles des comportements marqués par l’impulsivité, la fréquence des conduites addictives, les tentatives de suicide qui sont les classiques “passages à l’acte”. Habituellement, l’acte accompli, le sujet n’est plus syntone16: il s’en accuse et dit ne pas le reconnaître comme résultant de sa volonté propre – le
passage à l’acte relevant plus en effet ici du registre de la décharge émotionnelle que de la transgression, comme c’est le cas chez les psychopathes. Le syndrome borderline relève donc d’une pathologie de la relation dont le noyau, selon certains experts, résiderait dans un état de colère à l’égard de l’objet. Le borderline instaure, nous l’avons vu, une modalité relationnelle marquée par une affectivité intense et peu maîtrisable, l’absence de prise en compte des limites de soi et de l’autre, et dont le caractère très envahissant, avide et analictique des relations instaurées est une constante. A la moindre frustration, le patient peut opérer un désinvestissement brutal de l’objet assorti de sentiments persécutifs à son égard et d’une dévalorisation de celui-ci. L’intolérance extrême des borderline à l’angoisse et à la frustration, ainsi que leur manque de contrôle pulsionnel expliquent la fréquence de leurs passages à l’acte (hétéro ou auto-agressifs, conduites addictives...), lesquels se définissent comme des symptômes de type défensif par rapport à la souffrance ingérable qu’ils ressentent et qu’ils déchargent sur un mode impulsif. Ainsi, les patients borderline demeurent-ils dans une sorte de dépendance transférentielle. Ayant, dans la plupart des cas, connu un père dominateur et une mère masochiste sexuellement séductrice (dont on souligne souvent la précoce disparition) et subi parfois des rapports parents-enfants extrêmement durs, ils affichent une conduite sexuelle impulsive et connaissent une confusion sexuelle (l’homosexualité et d’autres variations sexuelles chez les patients des deux sexes étant généralement fréquentes) qui résultent du refus de s’investir dans une relation amoureuse par crainte généralement de perdre son identité, comme son intégrité, et de faire naître en soi une agressivité destructrice, le tout étant étroitement lié à une ambivalence amour/haine très pré-œdipienne et à une immense amnésie de la période concernée de l’enfance. Se percevant comme des êtres robotisés (sous la coupe de pulsions machiniques), ils affichent une déconcertante désaffection, tout en demeurant soucieux de leur niveau intellectuel : capables d’incessants interrogatoires, de diatribes philosophiques
mais se croyant déficient, ils mettent leurs capacités intellectuelles face à des défis qu’ils se chargent, à tout prix, de surmonter. Subissant alors des phases de dépersonnalisation et des épisodes psychotiques réversibles, ils gardent cependant le sentiment d’une identité personnelle stable. Hormis l’évocation d’états dissociatifs, le Canon nous donne à observer, à travers les propos rapportés du Dr Watson, l’ensemble de ces traits de caractère derrière le masque que s’oblige à porter Sherlock Holmes… C’est en cela que le départ de Watson nous amène à nous interroger sur l’existence de répliques présumées du détective face à un tel événement supposé traumatique. Ayant mesuré l’attachement qu’il voue à son compagnon et l’envergure du capital psycho-affectif qu’il a investi dans leur relation, on pourrait comprendre alors, compte tenu de la pathologie qui est la sienne, l’étendue de sa réactivité à ce qu’il a sans doute perçu comme une véritable atteinte à sa personne. Les complications évolutives du syndrome sont essentiellement, nous dit-on, la dépression (sentiment d’abandon et de solitude, colère intense ou sentiment d’impuissance et de dépersonnalisation devant l’absence de l’objet recherché) ou des épisodes psychotiques marqués par la pseudo-confusion avec, au premier plan, la déréalisation et la dépersonnalisation, voire la désorganisation de la pensée et l’idée persécutive pouvant induire un diagnostic de trouble schizophrénique – les décompensations survenant fréquemment après l’absorption d’alcool ou de drogues. Se pourrait-il donc que Sherlock Holmes, eu égard de son instabilité émotionnelle et de la dimension traumatique que revêt le départ de Watson, cède à son impulsivité au point d’aboutir à une mise en actes des conflits qui l’aliènent ? chercher la Femme … Le mariage du Dr Watson est, à n’en pas douter, à l’origine d’un bouleversement dans la vie psychique du détective17 – voire de la réactivation de blessures anciennes refoulées, probablement causées par un traumatisme initial vécu au cours de l’enfance…
Mais, même s’il éprouve de la rancune à l’encontre de Watson (« Je ne peux vraiment pas vous féliciter18 », lui lancera-t-il à l’annonce qu’il lui fait), on ne peut décemment pas imaginer Holmes nourrir une haine destructrice à son égard – ses retours, même épisodiques, lui procurant un apaisement qu’il tait et qu’il savoure pleinement. Le manque, pourtant, existe bel et bien et, si – comme l’affirment les psychiatres – le noyau du syndrome borderline réside dans un état de colère à l’égard de l’objet, la colère qui en résulte doit, même temporairement refoulée, trouver à un moment donné une cible pour exsuder. Mary Morstan pourrait bien être celle-là… N’a-t-elle pas en effet soustrait Watson à l’influence de Holmes, en usant de cette féminité que notre personnage sembler honnir par-dessus tout ? Si les rapports qu’entretient le détective avec Miss Morstan au début du Signe deS Quatre s’avèrent des plus aimables, c’est d’abord parce qu’en tant que cliente elle contribue à la sustentation de son esprit de logicien retors. Saluant ses dispositions qui auraient pu être très utiles dans le genre de travail qu’il fait19, elle disparaîtra néanmoins de son cercle de relations, même une fois mariée avec Watson : on note en effet qu’à chacune des visites que le détective fera à son ami, elle sera soit occupée à l’étage, ne daignant même pas descendre pour le saluer20, soit déjà montée se coucher21, soit partie visiter quelque connaissance22 et que s’il demande à l’occasion de ses nouvelles, c’est par pure courtoisie23… Faut-il en conclure que la situation matrimoniale a altéré les relations de Holmes et de Mary Watson – par lui jugée pourtant comme l’« une des plus charmantes femmes que [il] ait jamais rencontrées » ? en fait, si dégradation il y a, on doute qu’il soit à l’initiative de Mrs Watson : les encouragements qu’elle profère à l’égard de son époux à qui elle laisse toute licence de délaisser le foyer pour participer aux affaires que Holmes lui soumet de façon récurrente24 vont à l’encontre d’une telle supposition. elle serait donc le fait de Sherlock Holmes lui-même ? « En dehors de vous, je n’ai pas d’ami. Et je n’encourage pas les curieux !25 », cette réplique sonnant comme un aveu témoigne de l’exclusivité affective que le logicien accorde à son ami. Holmes a
incontestablement besoin de Watson dont il ne parvient pas à se désolidariser (les dix-huit enquêtes qui s’inscrivent au cours de cette période en sont une preuve), et la première année qui marque leur séparation fut probablement une des phases les plus difficiles à surmonter pour le détective. Connaissant sa propension aux sarcasmes et aux vexations dont Watson fut maintes fois la cible durant leur association, on peut penser qu’il en ait aussi usé – peut-être exagérément – avec son épouse, laquelle aura préféré l’évitement à la confrontation directe. Cependant, on notera une évolution vers la tempérance dans la relation atypique des deux personnages que Watson, lui-même, mettra en exergue dans l’emPloyé de l’agent de change : « En 1889, (…) j’avais abandonné Holmes et notre appartement de Baker Street : non sans lui rendre toutefois de fréquentes visites ; j’avais même réussi à lui faire renoncer périodiquement à la bohème où il se complaisait puisqu’il lui arrivait d’accepter nos invitations à la maison26» - ce qui laisse habilement sous-entendre la fin des hostilités, du moins en apparence… La privation de Holmes par Mary Morstan, à laquelle s’ajoute le cuisant échec que lui inflige irène Adler – « LA femme27 » – dans un Scandale en bohême ont sans doute concouru à la régression du personnage. Délaissé à cause d’une femme par celui qu’il considère comme son seul ami, puis vilipendé dans une affaire par les manigances d’une autre, Sherlock Holmes – dont on a par ailleurs montré combien il lui accordait peu de crédit et de considération – a, sans doute, à la suite de ces événements vécus comme des brimades, laissé s’intensifier son ressentiment à l’égard de la gent féminine. Jusqu’à quel point ? Une fois de plus, le Canon ne révèle rien… mais certaines dates, jugées emblématiques parce que situées à l’intersection de la fiction et de la réalité, méritent qu’on s’y intéresse.
2. QUAND L’histoire CroiSe L’HiStoire… le londreS de Sherlock holmeS La société victorienne dans laquelle évolue Sherlock Holmes est un tissu de contrastes où les hiérarchies sociales sont très nettement marquées, au point que Londres qui en est l’incarnation en porte les stigmates jusque dans son agencement géographique. L’antithèse symbolique entre West end et east end est l’expression de cette frontière virtuelle qui sépare le luxe de la misère, comme si la capitale britannique veillait à préserver son upper class de tout contact jugé dégradant avec l’engeance des miséreux qui, dans le mépris général des gens bien nés, concourt à la fastueuse souveraineté qui fait de leur ville l’épicentre d’un empire surpuissant dont l’aura irradie avec ostentation le monde de cette fin de XiXème siècle. Les récits rapportant les exploits du détective alimentent cette icône en l’esquissant en toile de fond de ses intrigues dont on ne retient, au final, qu’une image flatteuse et stylisée que résument la richesse de sa vie culturelle, son cosmopolitisme et les nombreuses commodités qu’elle offre à ses habitants. Car, focalisant le regard du lecteur sur une série tableaux choisis pour leur caractère pittoresque dans lesquels se meut une population à la sociologie réductrice, le Canon privilégie des lieux et des personnages avant tout symboliques qui s’insèrent déjà dans une tradition. en effet, comme l’impose la décence, le Londres de Sherlock Holmes ignore la misère qui fait son lot quotidien et, l’évacuant ou en l’édulcorant (en lui donnant par exemple le visage de ces enfants déguenillés – les Irréguliers de Baker Street – auxquels le détective fait appel pour les basses besognes), il omet totalement les milliers de chômeurs et de sous-employés, tout comme la foule des laissés-pour-compte, préférant reléguer cette faune populaire à l’arrière-plan, avec la même estime qu’ont coutume de lui accorder les représentants des classes supérieures. Pourtant, si l’aristocratie ne représente qu’un infime pourcentage28 de la population londonienne dont le nombre est estimé
à quatre millions d’âmes, elle doit à la masse laborieuse – composée pour son immense majorité de travailleurs manuels – la rutilance des fêtes et réceptions que déploie la vie mondaine au rythme des saisons. De ces bouges infâmes où s’entassent des familles entières dont la préoccupation première réside dans leur survie quotidienne et que le travail harassant réduit à de si viles conditions à la fois matérielles et hygiéniques, Londres fait le fondement de sa prestance qui lui octroie sa renommée mondiale. Malheureusement, l’indifférence générale teintée de condescendante à l’égard de ce petit peuple urbain à l’existence difficile qui ne doit sa subsistance qu’aux fruits de son travail, a par trop souvent conduit même les brillants esprits à le considérer dans son ensemble comme une masse compacte où Pauvreté est synonyme de Malhonnêteté, l’assimilant par là même aux bas-fonds dont l’historien François Bédarida souligne qu’on en a souvent grossi l’influence et le nombre29. Si le peuple de l’abysse, comme l’a dénommé Jack London dans son récit éponyme30, vit dans la crasse et la misère, il ne se compose pas pour autant d’un ramassis de criminels. Certes, la capitale favorise par sa masse et l’anonymat qu’elle confère l’existence de marginaux, parmi lesquels sévissent des repris de justice, des marins en rupture de ban, des pickpockets, des filles publiques et bien d’autres encore, cependant l’amalgame entre classes laborieuses et engeance criminelle n’est généralement pas fondé ; car il faut dissocier ces classes laborieuses de l’underworld qui désigne, quant à lui, cette faune interlope – laquelle doit être considéré comme une classe sociale à part entière. Perçu comme une menace latente pour l’ordre établi, il incarne la mauvaise conscience de l’ère victorienne qui, soucieuse avant tout de sa respectabilité, s’obstine à l’occulter ou essaie de s’en amender grâce à ses œuvres de charité. relayées par des fondations universitaires conduisant certains étudiants issus d’oxford et de Cambridge à s’installer au milieu des plus démunis, la bonne société se donne l’illusion de soulager pour partie leurs misères quotidiennes avec le secret espoir, sans doute, de leur rendre leur
dignité en leur tenant des discours moralisateurs… Le dénuement et le manque d’éducation engendrent la criminalité ; de ce fait, les quartiers miséreux occupant essentiellement l’est londonien et le sud de la tamise, notamment l’ensemble des secteurs qui bordent le fleuve, sont autant de zones criminogènes… C’est l’opinion d’ores et déjà ancrée dans les esprits lorsque – comme pour la confirmer – l’east end, au cours de la sinistre année 1888, devient le théâtre d’une série de meurtres qui manqueront les annales de l’histoire criminelle. l’aFFaire en QueStion31 « Tous les méfaits ont un air de famille. Si vous connaissez sur le bout des doigts les détails de mille crimes, il serait bien étonnant que vous ne puissiez débrouiller le mille et unième », affirmait Sherlock Holmes dans une etude en rouge32. Mais à quelle autre série de crimes aurait-on bien pu comparer les forfaits sanglants de Jack L’eventreur ? L’histoire criminelle nous fournit, certes, des exemples bien atroces, mais les meurtres de Whitechapel apparaissent quasiment comme des inédits qui ébranlent le puritanisme forcené de l’ère victorienne. Non pas les premiers crimes sexuels de l’Histoire (celle-ci, avec ses époques troubles de l’Antiquité et du MoyenAge, offrant une belle collection d’âmes dérangées), mais les premiers à qui on ait donné ce nom – peut-être parce que les victimes, elles-mêmes, étaient sexuellement impliquées... Désigné comme l’archétype du serial killer, ce meurtrier dont l’identité est demeurée inconnue, a fait couler plus d’encre que n’importe lequel des assassins répertoriés dans les archives de la police et continue à nourrir l’imagination collective, laquelle aime à se repaître de ce genre d’événements sordides à propos desquels la presse à sensation se plaît à disserter, s’apesantissant sur tel détail macabre susceptible de tenir en haleine ses lecteurs recrutés via des manchettes aux titres accrocheurs... C’est avec le meurtre de Mary Ann Nichols, dite « Polly », que l’affaire débute le vendredi 31 août 1888. il est 3h 40 du matin
quand Charles Cross découvre son cadavre mutilé sur un trottoir de Buck’s row. Âgée de quarante-trois ans, la victime – connue pour mener une vie dissolue et misérable que l’alcool l’aide à supporter – a été égorgée et éventrée. D’emblée, la presse s’empare du fait divers, reliant ce crime à deux autres perpétrés la même année sur les personnes d’emma Smith (le 3 avril) et de Martha tabram (le 6 août) – elles aussi femmes de petite vertu – et désigne un suspect surnommé « tablier de cuir » décrit par les prostituées comme un client violent qui les aurait menacées d’éventration. Une semaine plus tard, le 8 septembre, le corps d’Annie Chapman est retrouvé dans la cour intérieure du 29, Handbury Street. elle a, elle aussi, été égorgée et éventrée, et ses intestins sont placés sur son épaule gauche. Le rapport d’autopsie rédigé par le Dr Philipps relate que l’utérus et ses appendices, ainsi que la partie supérieure du vagin et les deux tiers de la vessie ont été retirés et emportés par l’assassin et que sa tentative de décapitation a échoué. Le légiste est formel : l’auteur de ce crime possède de considérables connaissances chirurgicales et anatomiques. Cette conclusion, alliée aux propos d’un témoin affirmant avoir vu la victime en compagnie d’un individu portant un long manteau en forme de cape et un chapeau de feutre noir, une demi-heure seulement avant sa mort, esquissent déjà l’image du meurtrier que la littérature a fait sienne et perpétue depuis plus d’un siècle. Whitechapel est en effervescence. en dépit de ce témoignage, la presse renforce sa thèse du tueur au tablier de cuir en rapportant la découverte d’un tel indice non loin du lieu du crime. Cette tenue de travail étant propre aux bouchers, cordonniers et charpentiers – corporations largement occupées à l’époque par une population de confession juive –, l’information tend à créer des tensions teintées d’antisémitisme au sein de la population, provoquant de violents débordements. Le maintien de l’ordre s’ajoute alors à l’enquête déjà ardue, mais malgré la multiplication de ses rondes et l’intensification de ses recherches, toutes les tentatives de la Police Métropolitaine mises en œuvre pour capturer l’insaisissable tueur demeurent infructueuses. Le 30 septembre suivant, l’assassin frappe à deux reprises.
Sa troisième victime – elizabeth Stride, dite « Long Liz » – est retrouvée dans Berner Street vers 1h du matin par un certain Louis Diemschutz qui revient du club où il travaille. elle gît sur le dos dans la cour du Dutfield’s Yard : sa gorge a été tranchée « de gauche à droite », précise le rapport d’autopsie et, contrairement aux autres, elle n’a pas été éventrée. Cet élément, ajouté au fait que sa mort est due à la section de l’artère carotide gauche et à la perte de sang qui s’en est suivie, amène les enquêteurs à penser que le meurtrier a sans doute été dérangé dans sa besogne. Si tel est effectivement le cas et qu’il en éprouve une frustration, qu’à cela ne tienne : il se rattrape sur la personne de Catharine eddowes dont P.C.Walkins découvre le corps atrocement mutilé, quarante-cinq minutes plus tard (vers 1h 45 donc) dans un recoin de Mitre Square. C’est un véritable carnage : les intestins ont été placés sur l’épaule droite (pour Annie Chapman, ils étaient sur la gauche), on note une incision à travers les paupières des deux yeux, le nez a été coupé en travers jusqu’à séparer la joue droite en deux, l’abdomen a été ouvert du pubis au sternum, le foie a été poignardé avant d’être coupés à deux reprises et la matrice, ainsi que le rein gauche, ont été emportés par l’assassin. Un peu tard dans la nuit, le constable Alfred Long trouve un morceau de vêtement taché de sang ayant appartenu à la victime dans la cage d’escalier du 48, glouston Street : il semblerait que l’assassin ait choisi cet endroit pour essuyer ses mains et la lame de son couteau. on le soupçonne aussi d’être l’auteur de l’inscription à la craie tracée sur place : « Les juifs sont ceux qui ne seront pas blâmés pour rien33 » que le préfet de police, Sir Charles Warren, ordonnera d’effacer afin d’éviter les émeutes. La création, le 10 septembre précédent, d’un comité de vigilance composée de seize commerçants de Whitechapel et présidé par george Lusk, dont le but était de former des patrouilles de citoyens, de proposer des gardiens de nuit volontaires et d’assister la police dans son enquête par la collecte d’informations grâce à’une permanence sise sur Mile end road, n’avait pu empêcher ces deux crimes. Le lendemain de ce double meurtre, la presse publia le contenu d’une lettre reçue le 27 septembre, soit trois jours avant la
mort des deux prostituées, par l’agence de presse Central News Agency, et signée du désormais célèbre « Votre dévoué, Jack l’Éventreur » où l’auteur – que l’on présume être l’assassin – use d’un ton provocateur pour se vanter de ses forfaits tout en riant de la déroute de la police. Si l’authenticité de ce courrier demeure douteuse, il a au moins le mérite de donner un nom à l’insaisissable tueur. Souvent issus de mauvais plaisantins, beaucoup d’autres envois abreuvent les agences de presse, comme les postes de police, mais la lettre que réceptionne georges Lusk le 16 octobre suivant, accompagnée d’une moitié de rein supposé appartenir à Catharine eddowes fait naître bien des controverses chez les experts. Dans cette missive non signée, l’auteur se targue d’avoir mangé une partie de l’organe en question lequel, selon certains avis, présenterait les stigmates de la maladie de Bright dont Catharine eddowes était effectivement atteinte. Jack l’eventreur ne se manifestera plus avant le 9 novembre – date de son crime ultime, selon les autorités. Ce dernier meurtre, perpétré sur la personne de Mary Jane Kelly, est de loin le plus atroce. Commis chez la victime elle-même, alors que jusque-là il sévissait en extérieur, le tueur – sans doute conscient d’œuvrer dans un environnement le protégeant des regards indiscrets – semble s’être laissé déborder par une incontrôlable frénésie et a donné libre cours à ses fantasmes sanglants, pratiquant des mutilations et des ablations plus monstrueuses les unes que les autres. Les enquêteurs en seront horrifiés : le lieu du crime s’apparente plus à un abattoir qu’à une chambre sordide et Mary Jane Kelly est à ce point mutilée qu’elle en est méconnaissable. Si cet acte marque la série criminelle attribuée à Jack l’eventreur parce que sigillé d’une violence portée à son paroxysme, il met aussi un terme – du moins officiellement – à ces agissements, laissant la police dans l’expectative et l’opinion publique sous le choc … « La presse est une institution fort utile quand on sait s’en servir », disait Sherlock Holmes dans leS Six naPoléonS34. Mais utile
à quoi ? et, surtout, à qui ? Dans l’affaire qui nous occupe, elle n’a servi qu’une seule cause : celle de l’assassin qui, à travers les articles dénonçant les incompétences de la Police Métropolitaine, s’est peu à peu érigé en loup-garou insaisissable. Avec la presse, il a trouvé un nom sonnant comme celui d’un anti-héros tiré d’un mauvais roman gothique et ses forfaits, alliés à des témoignages au rabais, se sont mêlés pour l’inscrire sur la liste noire des légendes urbaines que l’on aime à se raconter pour clore ces repas mondains où tous les potins s’échangent en s’amplifiant à chaque interlocuteur qui les relaye. Jack l’eventreur n’a qu’un nom : celui qu’il s’est donné, garant d’un anonymat que préserve le souvenir préfabriqué de la sombre silhouette d’un homme portant un long manteau noir et un chapeau assorti que laisse errer le brouillard de Whitechapel ; ce nom associé à un homme sans visage dont la littérature, avide de mythes, s’est emparé pour en faire l’un de ses personnages dont, au final, on ne sait plus vraiment s’il appartient à la fiction ou à la réalité… comme c’est aussi le cas pour Sherlock Holmes. QuelQueS conSidérationS Sur l’aFFaire Jack l’eventreur tua cinq fois, avec une sauvagerie teintée de démence cynique. Ses victimes, des prostituées des bas-fonds, furent égorgées, éventrées, mutilées et, avec chacune de leur mort, la terreur se propagea dans les rues sombres de Whitechapel. Ses crimes odieux cessèrent avant que l’année 1888 n’ait touché à sa fin, sans que Scotland Yard ne soit parvenu à l’identifier… et la légende du tueur prit le pas sur l’Histoire, donnant lieu aux spéculations les plus extravagantes parfois. Les ripperologues (ainsi se font appelés les spécialistes de l’affaire) échaffaudèrent alors de multiples théories pour trouver un coupable à cette série de meurtres, en vain… Jamais satisfaisante, la solution proposée se voyait balayée par une autre, et ainsi de suite jusqu’à ce que Patricia Cornwell, célèbre romancière américaine35, ne produise péremptoirement les preuves attestant de la validité de sa conclusion36 obtenue grâce au recours aux techniques
d’investigations modernes. Walter Sickert37, un peintre impressionniste britannique célèbre à la fin du XiXe siècle, à la personnalité ambiguë, serait le monstre de Whitechapel. Mais on n’immole pas ainsi un mythe et la supercherie des carnets de James Maybrick publiés et commentés par Shirley Harrison et Michaël Barret38, dix ans plus tôt, hantent encore les esprits. Quelles que soient les théories proposées, beaucoup pensent encore aujourd’hui que la clé de l’énigme appartient aux secrets d’état : l’identité de Jack L’eventreur n’était pas connue du public, mais elle l’était des autorités, du moins de ceux qui détenaient le pouvoir de décider de poursuivre une enquête ou de convenir de l’orientation à lui donner. L’influence de certains représentants des classes supérieures sur la police comme sur les hautes institutions gouvernementales n’est pas une révélation, les pressions exercées pour détourner les regards et le recours à des contreparties financières ont toujours fait partie des armes de prédilection des politiques. Ainsi naquit la thèse du complot royal, de loin la plus répandue dans la littérature consacrée à l’affaire. Fomenté pour couvrir les agissements irréfléchis du Prince Albert Victor – duc de Clarence et neveu de la reine Victoria –, lequel, contre toute convenance, se serait secrètement marié avec la plébéienne Annie Crook à qui il aurait de surcroît fait un enfant, cette conspiration aurait été – selon ses partisans – une manière expéditive de faire taire les témoins potentiels de la secrète alliance, lesquels se seraient essayés au chantage. en dirigeant de cette expédition punitive, le Dr William gull, médecin de la reine ellemême, aurait été l’assassin mandaté pour accomplir la besogne. Cette version39 a de quoi séduire, surtout lorsqu’on connaît certaines données troubles de la biographie du Duc de Clarence40, mais n’est pas sans poser certaines interrogations. Pourquoi, par exemple, ne pas avoir fait les choses avec plus de discrétion et éviter ainsi le battage médiatique qui a fait tant de tort à la police (dont on n’a eu de cesse de souligner l’inaptitude) et, par là même, aux autorités ? N’eut-il pas été plus simple en effet de faire disparaître ses femmes sans que nul ne puisse en avoir vent ? L’east end de l’époque était un labyrinthe de coupe-gorges où l’on trépassait ai-
sément, pour divers motifs, et où une femme assassinée, prostituée de surcroît, ne troublait pas plus que cela. Si l’on excepte celui de Mary Jane Kelly, tous ces crimes semblent avoir été perpétrés pour que le public en ait connaissance. Les corps des victimes et les mutilations ont été exposés dans des lieux où le meurtrier savait qu’on les découvrirait - ce qui fait dire à certains qu’il y a de la forfanterie et un besoin pathologique de s’affirmer à la base de ses crimes. Bizarrement l’enquête a délaissé - ou n’a pas jugé bon de considérer - la piste de ces étudiants en médecine déployés dans les nombreux asiles de nuit où ils faisaient leurs premières armes... N’y aurait-il pas eu là matière à enquêter ? Ces futurs médecins connaissaient l’anatomie humaine et étaient au fait de certaines pratiques chirurgicales, mais – en tant qu’apprentis – pas autant que l’aurait été un docteur confirmé, d’où des erreurs dans l’ablation de tels ou tels organes observées au cours de l’autopsie de certaines des cinq victimes dont les rapports ont entraîné de longues discussions entre les experts concernant les connaissances médicales avérées ou pas du criminel. et bizarrement, Sherlock Holmes n’a pas participé à cette affaire… Pourquoi Conan Doyle qui fut pourtant sollicité par la presse au cours de l’enquête41, n’a pas saisi l’opportunité de proposer à ses lecteurs cette effroyable aventure ? N’aurait-il pas été aisé pour lui d’imputer les crimes odieux au non moins odieux Professeur Moriarty ? Aurait-il reçu l’ordre de ne pas mettre en scène le mystérieux criminel pour ne pas alimenter ce vent de panique qui paralysait Londres de l’époque ou a-t-il jugé lui-même disconvenant d’user de cette intrigue ? Même une fois le règne de Victoria achevé, il reste muet, pourquoi ? etrangeS coïncidenceS… Si ces questions demeurent d’actualité, le silence du romancier sur l’affaire et son apparente indifférence se sont avérés une véritable aubaine pour ceux qui ont trouvé dans le personnage de Sherlock Holmes et les récits qui lui servent de biographie la source
d’une inspiration nouvelle et même d’une science, pompeusement appelée holmésologie, laquelle participe à la persistance du mythe qu’est aujourd’hui devenu le grand détective anglais. Ce duel que Conan Doyle, de son vivant, n’a pas choisi de mettre en scène et auxquels ses admirateurs espéraient pourtant assister en lisant l’une de ses aventures, a créé une sensation de manque que les auteurs de textes apocryphes se sont empressés de tarir42. en effet, n’était-il pas inconcevable que les deux figures les plus emblématiques de cette fin du XiXe siècle anglais, à l’exact antipode l’une de l’autre, ne se rencontrerait jamais ? il est vrai que chacune d’elle appartenait à deux mondes distincts que rien, sauf les fantaisies d’un auteur, ne pouvait amener à se croiser : le premier, évoluant dans l’univers virtuel d’un Londres imaginaire bien qu’en dupant plus d’un, et le second, sévissant réellement dans les ruelles glauques et sombres d’une ville s’ingéniant à cacher aux yeux du monde qui la tenait pour centre de la civilisation son versant le moins avouable. Mais n’est-il pas vrai aussi, bien que cela demeure à l’état de théorie, que les univers parallèles – dont la science n’est pas encore parvenue à en attester l’existence véritable –, ces univers censés ne jamais s’entremêler peuvent, selon certains et dans des conditions spatio-temporelles bien particulières, faire jonction et permettre une inter-communication ? Bien qu’en pleine spéculation et bien que séparés par cette frontière tranchant entre fiction et réalité, les deux personnages qui nous occupent présentent des similitudes qui ne manquent pas de nous interpeller. La période courant de la fin de l’année 1887 au mois de mai 1891 et correspondant à l’époque où Watson, jeune marié, abandonne Holmes à sa solitude et à sa torpeur narcotique, coïncide avec cette période la plus sinistre de l’histoire criminelle de l’ère victorienne. Alors que le doute subsiste quant à la paternité des homicides perpétrés sur les personnes d’emma Smith et de Martha tabram, respectivement tuées le 3 avril et le 7 août 1888, il nous semble par trop restrictif de voir dans les cinq crimes attribués à Jack L’eventreur ses uniques forfaits. Les récentes études parues
sur les serial killers nous apprennent que l’enchaînement de leurs meurtres va souvent crescendo et que si la série s’arrête, elle ne résulte pas d’une volonté personnelle du tueur – dont les exécutions sont la mise en actes des incontrôlables pulsions qui l’étreignent – mais d’un événement extérieur qui l’empêche d’agir à sa guise. on a souvent recherché la trace de Jack l’eventreur après le 9 novembre 1888, date de l’horrifique mort de Mary Jane Kelly, mais rarement avant le 30 août que l’on estime être le jour où il débuta sa sinistre carrière. Pourtant, Scotland Yard garde dans ses dossiers une liste de dix-huit noms, toutes des femmes désignées par leur entourage comme ayant eu des mœurs légères et toutes victimes d’une mort violente perpétrée par un inconnu. Si l’on confronte les dates de mise à mort de ces dix-huit femmes avec les données chronologiques du Canon et que l’on compare le laps de temps au cours duquel elles ont été tuées et la période durant laquelle Sherlock Holmes se retrouve seul à Baker Street, on parvient à de bien étranges coïncidences. Afin de mieux les visualiser, nous avons opté pour une présentation sous forme de tableau, proposé ci-après.
donnéeS canoniQueS Fin de l’année 1887 : Mariage de Watson 1888 : UN SCANDALe eN BoHêMe (mars) UNe AFFAire D’iDeNtité (printemps) L’eMPLoYé De L’AgeNt De CHANge (juin) LA DeUXièMe tACHe (juillet) Le trAité NAVAL (août) LeS CiNQ PéPiNS D’orANge (septembre)
1889 : Le torDU (juin) L’HoMMe à LA LèVre torDUe (juin) Le PoUCe De L’iNgéNieUr (été) Le CHieN DeS BASKerViLLe (octobre) L’eSCArBoUCLe BLeUe (fin décembre) 1890 : LeS HêtreS PoUrPreS (printemps) Le MYStère DU VAL BoSCoMBe (juin) LA LigUe DeS roUQUiNS (octobre)
donnéeS hiStoriQueS •26 décembre 1887 : « Fairy Fay » •25 février 1888 : Annie Millwood •28 mars 1888 : Ada Wilson •3 avril 1888 : emma Smith
•7 août 1888 : Martha tabram •31 août 1888 : mary ann nichols •8 septembre 1888 : annie chapman •30 septembre 1888 : elizabeth Stride & catherine eddowes •3 octobre 1888 : le mystère de Whitehall •9 novembre 1888 : mary Jane kelly •20 novembre 1888 : Annie Farmer •20 décembre 1888 : rose Mylett
•juin 1889 : elisabeth Jackson •juillet 1889 : Alice McKenzie •10 septembre 1889 : Meurtre de St Pinchin
donnéeS canoniQueS 1891 : LA VALLée De LA PeUr (janvier) L’iNterPrète greC (fin janvier) L’AVeNtUre De WiSteriA LoDge (mars) Le DerNier ProBLèMe (avril/ mai)
donnéeS hiStoriQueS
•13 février 1891 : Frances Coles •24 avril 1891 : Carrie Brown
Zmort supposée de Holmes 18 affaires
18 victimes
La première colonne intitulée « Données canoniques » répertorie les enquêtes que Sherlock Holmes eut à mener entre la fin de l’année 1887 et mai 1891 ; la seconde, « Données historiques », présente la liste des femmes dont les corps mutilés à l’arme blanche ont été retrouvés dans Whitechapel au cours de cette même période (les noms en gras étant les victimes désignées de Jack l’eventreur). Ainsi peut-on agencer cette grille qui, en soi, jette les premières pierres de l’étude comparative que nous nous proposons d’amorcer ici. D’emblée, ce document permet de mettre en évidence certains points fort curieux comme, par exemple, la correspondance établie entre le premier meurtre commis le 26 décembre 1887 et la date supposée du mariage de Watson, et celle existant entre la mort de Carrie Brown (dernière victime de la liste) et celle de Sherlock Holmes, survenue aux chutes de reichenbach, que Watson situe le 4 mai 1891. Pour mener notre étude, il est nécessaire de partir du postulat consistant à tenir pour vrai que ces dix-huit femmes ont été tuées par le même homme. Ceci étant, donnons libre cours à nos spéculations…
docteur Jack and miSter holmeS ? A la fin de l’année 1887, probablement au mois de décembre, Sherlock Holmes se retrouve seul à Baker Street. Le Dr Watson s’en est allé vivre auprès de Mary Morstan et a, du coup, repris l’exercice de la médecine. Pendant les trois mois qui vont suivre cette séparation, le détective – affecté plus qu’il ne l’avoue par ce départ – poursuit tant bien que mal sa carrière, recourant plus que de coutume à la drogue dont il use comme d’un analgésique à sa pesante solitude. L’angoisse du vide et ce sentiment d’abandon le poussent à ressasser sans cesse : une femme l’a privé de celui qui, par sa présence, lui avait permis d’atténuer ses troubles psychiques et de trouver enfin un équilibre. Cette dépossession, qu’accentuera sans doute le revers que lui inflige irène Adler dans un Scandale en bohême, est probablement à l’origine de cette régression supposée du personnage qui pourrait bien avoir trouvé comme mode d’expression à sa haine vengeresse dirigée contre l’épouse de son ami – et par extension à l’ensemble de la gent féminine à laquelle, nous l’avons par ailleurs évoqué, il n’accorde que du mépris – une mise en actes détournée… Plusieurs éléments présents dans le Canon, que nous jugeons être autant de pièces compromettantes à verser dans son dossier, nous poussent à envisager cela. Le premier réside dans la connaissance que Holmes a de l’east end : dès le récit inaugural du cycle43, Watson nous dit qu’il y fait de longues promenades solitaires et d’ajouter qu’il possède au moins cinq refuges dans Londres où il peut se grimer à loisir44. Car Holmes possède aussi d’extraordinaires facultés pour le déguisement que sert un goût extravagant pour la mise en scène45 – ses expressions, allures et sa personnalité changeant à chaque nouveau rôle46. Le deuxième élément que peut néanmoins expliquer son statut professionnel est qu’il est de son propre aveu un amateur de « beaux crimes », il a lu De Quincey47 et probablement son essai noir de l’aSSaSSinat conSidéré comme un deS beaux-artS48 dont le Post-Scriptum rédigé en 1854 rapporte
ses mots qui rappellent étrangement certains propos tenus par Holmes lui-même : « Tous les périls particulièrement pernicieux sont récurrents. Un assassin qui l’est par passion, et par un besoin féroce de répandre le sang selon un mode de luxure contre nature, ne saurait retomber dans l’inertie. Pareil homme, plus encore que le chasseur de chamois des Alpes, en vient à aspirer aux dangers de son métier, dont il ne se tire parfois que par miracle, comme un condiment qui assaisonne l’insipide monotonie de la vie quotidienne49 ». Mais l’indice le plus révélateur est, selon nous, la récurrence de ces petites phrases en apparence anodines, prononcées sur le ton de la fanfaronnade, et derrière lesquelles on devine le combat d’un homme contre sa nature subversive : « j’ai toujours eu l’idée que j’aurais fait un criminel de très grande classe50 » ; cette réflexion, réitérée dans le marchand de couleurS retiré deS aFFaireS51 et relayée par le témoignage de Watson52 et celui de l’inspecteur gregson53, sonne comme une tentative de se persuader que la voie choisie est la bonne en dépit de la persistance latente – on le sent – de tentations à verser dans l’illégalité. Ces données, conjuguées à la symptomatologie du syndrome borderline dont on nous dit qu’il peut présenter une certaine dégénérescence vers le versant soit caractériel, soit psychotique, soit pervers, pourraient parfaire la thèse que nous tentons de soutenir : et si Jack l’eventreur et Sherlock Holmes avaient été les deux visages antithétiques d’un seul et même homme ; un homme – pour paraphraser Stevenson – fait de bien et de mal, chez qui l’aliénation mentale, exacerbée par le vide engendré par le départ de son compagnon, aurait provoqué un dédoublement radical, de sorte que les deux moitiés, la bonne et la mauvaise, agissent non seulement indépendamment, mais à l’insu de l’autre ? et si ces dix-huit femmes passées au fil de la lame étaient l’allégorie incarnée de la conception personnelle que se fait le tueur de la gent féminine : des créatures viles et perverties qui, usant de leurs charmes fallacieux, détournent l’homme de son véritable destin… comme Mary Morstan le fit avec le Dr Watson et comme le fit, peut-être aussi, la mère de l’assassin qui aurait bien pu déposséder ses fils de l’amour qu’elle aurait dû leur prodiguer en les laissant à la merci d’adultes immoraux54 ?
La mort de « Fairy Fay* », survenue le lendemain de Noël, le premier Noël que Holmes aura passé seul après six ans de collaboration avec Watson, semble inaugurer la série meurtrière, laquelle – si l’on observe la grille comparative présentée plus haut – s’accroît dès que le détective doit faire face à l’inertie occupationnelle servant d’inévitable transition entre deux enquêtes. Si le nombre de victimes égal au nombre d’enquêtes peut apparaître comme une pure coïncidence, le fait que la majorité des meurtres ait eu lieu principalement au cours de l’année 1888 pourrait s’expliquer par une réaction quasi réflexe de Sherlock Holmes à la défection de Watson. Cette année 1888 est une période charnière de sa biographie : abruptement précipité dans une désespérance solitaire qui ravive ses troubles psychiques, il ressent la douleur de l’abandon avec une acuité décuplée au point que le sentiment auquel elle s’associe, lui aussi à son comble, le pousse à agir. Aussi, la mise en actes s’avérant à la fois un moyen de décharger les tensions qu’il subit et de recouvrer un semblant d’équilibre, multiplie-t-il les attaques prenant de plus en plus de risques – attitude qu’expliquerait l’extinction provisoire de ce facteur déclenchant qu’est le malaise éprouvé et l’impunité dont il jouit puisque la police se montre incapable de le confondre. Ainsi, ses crimes témoigneraient-ils de sa détresse, mais aussi de son besoin de montrer aux yeux épouvantés des spectateurs de son massacre ce dont il peut s’avérer capable. Car si l’assassinat de Mary Jane Kelly le 9 novembre 1888 apparaît comme l’apogée de sa crise, parce que marquée d’une frénésie sans précédent, on peut penser que les cinq crimes attribués à Jack l’eventreur furent l’aboutissement d’une quête : celle d’une renommée. en effet, rien n’a été fait par le criminel pour cacher ses victimes, et tout laisse à penser qu’il voulait qu’on les trouve ! Après avoir tué dans l’ombre sous couvert d’un anonymat préservé par la multitude des homicides dont l’east end était quotidiennement le théâtre et dont la police n’avait pas fait grand cas jusque-là, le meurtrier – poussé par sa mégalomanie et son narcissisme, mais aussi porté par une assurance acquise au fil de ses forfaits – a décidé de frapper un grand coup en amenant le public à porter une attention parti-
culière à ses actes en leur donnant, dans un premier temps, un caractère où transparaissaitt une extraordinaire cruauté et, dans un second temps, en se donnant un nom par le truchement des lettres largement diffusées par la presse… ce nom par lequel il revendiquerait son existence et donnerait un visage à ses tourments. L’absence de crimes constatée durant certaines périodes au cours desquelles Sherlock Holmes semble n’avoir pas d’enquête en cours trouve son explication dans ce que les exégètes du Canon appellent les « untold stories », ces affaires mentionnées par les textes mais dont Watson n’a pas rédigé de rapport. entre le premier et le deuxième meurtre que séparent deux mois, le détective est occupé par trois affaires55 qui le conduisent successivement à odessa*, à trincomalee¨ et en Hollande ; durant les cinq mois qui s’écoulent entre la mort d’emma Smith et celle de Martha tabram, correspondant approximativement à la période comprise entre une aFFaire d’identité et la deuxième tache, il a à résoudre une douzaine d’affaires dont une, assez embrouillée, qui lui a été soumise de Marseille56. Quant à l’année 1889, elle ne présente que trois crimes ce qui peut apparaître dérisoire comparé aux douze, voire treize en comptant celui de décembre 1887, de l’année précédente. Les « untold stories » pourraient en partie expliquer cet état de faits, mais la thèse d’une rémission n’est pas à exclure. en effet, si l’on en croit les propos rapportés dans l’aventure du Pouce de l’ingénieur57 (datée de l’été 1889), Watson qui lui rend de fréquentes visites est parvenu lui faire renoncer périodiquement à la bohème où il se complaisait en l’amenant à accepter ses invitations à la maison. est-ce à dire que le ressentiment nourri à l’égard de Mme Watson s’est tari et qu’avec lui, s’est tu celui dirigé vers ses représentantes symboliques ? Le rétablissement d’une relation, certes modifiée, mais plus soutenue, entre les deux hommes aurait-il servi de panacée aux dérives compulsives de notre personnage ? Les vertus thérapeutiques qu’incarne le Dr Watson ne sont plus à démontrer, cependant elles ont leurs limites et ne garantissent malheureusement pas contre la rechute… Cette guérison que Holmes aurait voulu croire définitive est stoppée net en février 1891 : ses dépravations auxquelles, en son âme et conscience, il
avait espéré ne plus jamais se soumettre, font une nouvelle victime. L’amorce de cette rechute signe son arrêt de mort qu’il décide de mettre en scène en créant la figure délètère de Moriarty – son double inavouable – dont on a par ailleurs mis en doute l’existence véritable. Le 24 avril 1891, après avoir tué pour la dernière fois, il se présente chez son ami, affichant toutes les apparences d’un homme traqué qui sait que sa vie est en jeu58. il fuit, non pas l’infâme Moriarty et sa bande, comme il s’ingénie à le faire croire au trop naïf Watson, mais ses propres démons – Holmes et Moriarty ne sont-ils pas en effet les deux facettes d’une seule et même âme, l’expression allégorique des composantes d’une double personnalité ? Le duel tragique qui les opposera, et dont Watson sera le témoin à la fois mystifié et mortifié, mettra un terme à trois années de macabres pérégrinations auxquelles Sherlock Holmes, sous l’emprise absolue de son aliénation mentale, s’est soumis malgré lui et contre laquelle le suicide s’est révélé comme l’issue unique – un suicide manqué, finalement, que le Grand Hiatus, cette période probatoire (égale à celle de son égarement) vouée au mysticisme oriental dont on suppose les vertus curatives sur les âmes souffrantes, transfigurera en une miraculeuse renaissance. Surprenante démonstration, n’est-il pas ? elle n’est qu’illusion, mais elle a le mérite de nous faire oublier que Sherlock Holmes n’est qu’un être de papier, né de l’imagination d’un médecin d’origine écossaise que l’écriture aidait à supporter le temps passé à attendre que des patients daignent franchir le seuil de son cabinet… Jubilatoire spéculation qui voudrait pouvoir rendre au mythe de Jack L’eventreur, ce tueur bien réel quant à lui, la place qu’il n’aurait jamais dû perdre – s’il l’a perdue ! – en laissant le doute s’immiscer à nouveau dans l’esprit du lecteur…
S
i l’actuel statut de mythe dont jouit Sherlock Holmes résulte d’une reconnaissance unanime, cette consécration du personnage ne s’est malheureusement pas faite sur la base des données exactes promues par l’œuvre canonique. Comme ce fut le cas pour son image – réduite à celle proposée par Sidney Paget, l’illustrateur du Strand Magazine –, la mémoire collective n’a gardé de lui qu’un résumé avantageux de ses compétences en délaissant les détails attachés à sa personnalité, parce que jugés accessoires, ou en les transformant pour que la postérité s’en empare plus aisément. Ainsi, Sherlock Holmes est-il devenu ce logicien hors pair, un peu extravagant, au caractère bien trempé, ayant voué sa vie à sa quête d’un idéal de justice. « Ne vous fiez jamais à une impression générale, mais concentrezvous sur les détails1 ». Adoptant cet aphorisme dont l’auteur n’est autre que le détective lui-même, nous avons voulu, à notre tour, appliquer les grands préceptes que nous enseigne la méthode holmesienne pour aborder l’existence plus intime du personnage et tenter de cerner la vraie nature de sa personnalité. L’approche psychopathologique que nous avons menée s’est avérée des plus confondantes, mais nous référant (une fois de plus) à l’un des principes de la dite méthode – « une fois éliminées toutes les impossibilités, l’hypothèse restante, aussi improbable qu’elle soit, doit être la bonne2 » – , nous ne pûmes qu’accepter le diagnostic auquel nous avait conduit la conclusion de nos recherches : Sherlock Holmes, le génial enquêteur précurseur des techniques d’investigations modernes, souffrait d’un trouble de la personnalité, répertorié par le DSM-iV sous l’appellation de syndrome
borderline, et cachait sous ses apparences d’homme solitaire et casanier des troubles psychiques susceptibles de le transfigurer, lors de crises aiguës, en être délétère. Un tel profil pouvait l’apparenter à celui des plus grands prédateurs de l’histoire criminelle dont son contemporain, Jack l’eventreur, incarnait l’archétype. il n’en fallait pas plus pour nous engager à approfondir notre étude. Suites d’instantanés oniriques extraits de l’univers historique dont il est une réplique, le Canon se prêta à la confrontation. Faisant apparaître une éventualité que la psychologie du personnage nous avait laissé entrevoir, les détours dans lesquels le texte nous égara nous firent oublier parfois que ces deux figures nées d’un siècle passé n’avaient jamais pu se croiser, chacun d’eux appartenant à des dimensions parallèles. Pourtant, leur appartenance respective à deux univers distincts n’empêchait pas leur réunion dans cette sphère supérieure qu’est celle du mythe. Peut-être notre réflexion aura-t-elle entaché l’image du maître-détective, peut-être aura-t-elle jeté un doute sur sa respectabilité… mais le nom de Sherlock Holmes dont la silhouette, comme l’histoire, s’inscrit au cœur de nos croyances populaires, désignera toujours ce justicier qu’une loupe, une pipe ou une deerstalker3 suffisent à caractériser.
cf. iDeN, p. 266 (t1). cf. SigN, p. 139 (t1). 3 La casquette à double qui fait partie de sa panoplie. 1 2
Notes
Le Canon se compose de quatre romans (Une etUde en RoUge, Le Signe deS QUatRe, Le Chien deS BaSkeRviLLe et La vaLLée de La PeUR) et cinquante-six nouvelles compilées en cinq recueils (LeS aventUReS de SheRLoCk hoLmeS, LeS mémoiReS de SheRLoCk hoLmeS, Le RetoUR de SheRLoCk hoLmeS, Son deRnieR CoUP d’aRCheR et LeS aRChiveS de SheRLoCk hoLmeS), soit au total soixante enquêtes. Pour permettre aux exégètes d’y faire référence sans avoir à citer leur titre dans leur intégralité, le professeur Jay Finley Christ, membre des Baker Street Irregulars (société holmesienne de new York, première du genre) a établi une nomenclature – devenue officielle pour l’ensemble des holmesiens – qui répertorie chacune d’entre elles à l’aide d’une côte comprenant quatre lettres ou un chiffre et trois lettres. ainsi, toute référence ou citation issue d’un texte canonique faite dans une étude de l’œuvre est-elle référée à ce texte par une de ces côtes listées page suivante. toutes les citations de textes canoniques consignées par le truchement de ces abréviations dans le présent ouvrage sont à référer à Sherlock holmeS (en deux volumes) de Conan doyle, publiés chez Robert Laffont dans la collection Bouquins (Paris, septième réimpression – 1990 – pour le tome 1 et sixième réimpression – 1989 – pour le tome 2).
ABBe BerY BLAC BLAN BLUe BoSC BrUC CArD CHAS CoPP Cree Croo DANC DeVi DYiN eMPt eNgr FiNA FiVe gLor goLD gree HoUN iDeN iLLU LADY LASt LioN MAZA MiSS MUSg NAVA NoBL NorW
Le Manoir de l’Abbaye Le Diadème de Béryls Peter le Noir Le Soldat Blanchi L’escarboucle Bleue Le Mystère du Val Boscombe Les Plans du Bruce-Partington La Boîte en Carton Charles Augustus Milverton Les Hêtres Pourpres L’Homme qui grimpait Le tordu Les Hommes Dansants L’Aventure du Pied du Diable L’Aventure du Détective Agonisant La Maison Vide Le Pouce de l’ingénieur Le Dernier Problème Les Cinq Pépins d’orange Le “gloria-Scott” Le Pince-Nez en or L’interprète grec Le Chien des Baskerville Une Affaire d’identité L’illustre Client La Disparition de Lady Frances Carfax Son Dernier Coup d’Archet La Crinière du Lion La Pierre de Mazarin Un trois-Quart a été perdu ! Le rituel des Musgrave Le traité Naval Un Aristocrate Célibataire L’entrepreneur de Norwood
Prio reDC reDH reig reSi reti SCAN SeCo SHoS SigN SiLV SiXN SoLi SPeC StoC StUD SUSS tHor 3gAB 3gAr 3StU tWiS VALL VeiL WiSt YeLL
L’ecole du Prieuré L’Aventure du Cercle rouge La Ligue des rouquins Les Propriétaires de reigate Le Pensionnaire en traitement Le Marchand de Couleurs retiré des Affaires Un Scandale en Bohême La Seconde tache L’Aventure de Shoscombe old Place Le Signe des Quatre Silver Blaze Les Six Napoléons La Cycliste Solitaire La Bande Mouchetée L’employé de l’Agent de Change Une etude en rouge Le Vampire du Sussex Le Problème du Pont de thor Les trois Pignons Les trois garrideb Les trois etudiants L’Homme à la Lèvre tordue La Vallée de la Peur La Pensionnaire Voilée L’Aventure de Wisteria Lodge La Figure Jaune
Première ParTie LeS DoNNéeS teXtUeLLeS 1.traitS de caractèreS leS PluS SaillantS du PerSonnage «De temps à autre, lui dit-il, j’ai le cafard ; je reste plusieurs jours de suite sans ouvrir la bouche. Il ne faudra pas croire alors que je vous boude. Cela passera si vous me laissez tranquille» - StUD, p. 12 (t1). 2 « Dans ses accès de travail, écrit-il, il déployait une énergie à toute épreuve ; puis venait la réaction : pendant de longues journées, il restait étendu sur le canapé sans rien dire, sans remuer un seul muscle, depuis le matin jusqu’au soir. Alors son regard devenait si rêveur et si vague, que j’aurais pu le soupçonner de s’adonner à quelque narcotique ; mais sa sobriété en tout, sa tempérance habituelle interdisaient une telle supposition» - StUD, p. 14 (t1). 3 idem. 4 Croo, p. 588 (t1). 5 idem. 6 StUD, p. 15 (t1). 7 MiSS, p. 902 (t1). 8 StUD, p. 18 (t1). 9 idem. 10 StUD, p. 19 (t1). 1
idem. idem. 13 StUD, p. 18 (t1). 14 idem. 15 SigN, p. 107 (t1). 16 reSi, p. 604 (t1). 17 SigN, p. 109 (t1). 18 idem. 19 idem. 20 MUSg, p. 551 (t1). 21 idem, pp. 551-552. 22 DYiN, p. 610 (t2). 23 idem. 24 idem. 25 CoPP, p. 445 (t1). 26 Période de la carrière du détective qui s’étend de mai 1891 (date de sa mort présumée lors de son duel l’opposant au Professeur Moriarty) à avril 1894 (date de son retour à Londres). 27 CoPP, p. 454 (t1) 28 « M. Lestrade, de Scotland Yard, ne dédaignait pas de passer chez nous le soir, et ses visites étaient bien accueillies par Sherlock Holmes : elles lui permettaient de se renseigner sur tout ce qui se disait au quartier général de la police. En échange des nouvelles que lui apportait Lestrade, Holmes se montrait toujours disposé à écouter attentivement les détails d’une affaire dont l’inspecteur avait été chargé : sans s’en mêler activement, il lui donnait parfois un avis ou une suggestion… » - SiXN, p. 842 (t1). 29 « Puisque je parle de mon vieil ami et biographe, je saisis l’occasion de faire remarquer que si je m’alourdis d’un compagnon dans mes diverses petites enquêtes ce n’est ni par sentiment ni par caprice : c’est parce que Watson possède en propre quelques qualités remarquables, auxquelles dans sa modestie il accorde peu d’attention, accaparé qu’il est par celle qu’il voue (exagérément) à mes exploits. Un associé qui prévoit vos conclusions et le cours des événements est toujours dangereux ; mais le collaborateur pour qui chaque événement survient comme une surprise perpétuelle, et pour qui l’avenir demeure constamment un livre fermé, est vraiment un compagnon idéal » - BLAN, p. 322 (t2). 11 12
cf. gLor, p. 532 et suivantes (t1). iLLU, p.313 (t2). 32 Croo, p. 588 (t1). 33 gree, p. 622 (t1). 34 gLor, p. 533 (t1). 35 SCAN, p. 211 (t1). 36 ABBe, p. 935 (t1). 37 StUD, p. 33 (t1). 38 StUD, p. 99 (t1). 39 Cité dans reDH, p. 256 (t1). 40 BLAN, p. 322 (t2). 41 WiSt, p. 516 (t2). 42 reti, p. 497 (t2). 43 CArD, p. 562 (t2). 44 SigNe, p. 108 (t1). 45 reDH, p. 256 (t1). 46 SUSS, p. 360 (t2). 47 CoPP, p. 445 (t1). 48 CArD, pp. 543-544 (t2). 49 SCAN, p. 211 (t1). 50 idem. 51 « …l’amour est tout émotion. Et l’émotivité s’oppose toujours à cette froide et véridique raison que je place au-dessus de tout. Personnellement, je ne me marierai jamais, de peur que mes jugements n’en soient faussés » - SigN, pp. 207-208 (t1). 52 DeVi, p. 668 (t2). 53 BerY, p. 439 (t1). 54 eMPt, p699 (t1). 55 StUD, p. 20 (t1). 56 StUD, p. 19 (t1). 57 SigN, p. 108 (t1). 58 StUD, p. 21 (t1). 59 YeLL, p. 496 (t1). 60 reDH, p. 256 (t1). 61 MAZA, p. 343 (t2). 62 reig, p. 569 (t1). 30 31
StUD, p. 10 (t1). idem. 65 DeVi, pp. 660-662 (t2). 66 tWiS, p. 331 (t1). 67 SigN, p. 208 (t1). 68 SigN, pp. 115-116 (t1). 69 BrUC, p. 591 (t2). 70 reig, p. 578 (t1). 71 StoC, p. 531 (t1). 72 HoUN, p. 154 (t2). 73 Qu’est celui du partage de l’appartement de Baker Street 74 cf. SigN : A propos du « petit livre, sous le titre, quelque peu fantastique, de Etude en Rouge » que Watson a tiré de leur première aventure commune, Holmes dit : « Je ne peux, honnêtement, vous en féliciter. (…) Vous avez essayé de la teinter de romantisme, ce qui produit le même effet que si vous introduisiez une histoire d’amour ou un enlèvement dans la cinquième proposition d’Euclide. » [p. 109, t1]. 75 StUD, p.17 (t1). 76 idem : « Quand l’un de ces individus… faisait son apparition, … de nouveau s’offrait à moi l’occasion de lui demander à brûle-pourpoint quel était son métier ; mais, encore une fois, par délicatesse, je n’osai pas forcer sa confidence. Je m’imaginais qu’il devait avoir un motif sérieux pour se taire… » [pp. 17-18] 77 idem, p. 8 : « … il se plaignait de ne pouvoir trouver avec qui partager un bel appartement qu’il a déniché : il est trop cher pour lui seul », dixit Stamford. 78 idem, p. 14. 79 idem : « Si vous connaissiez Sherlock Holmes, vous n’aimeriez peutêtre pas l’avoir pour compagnon… il a des idées spéciales… Il s’est entiché de certaines sciences… il n’est pas facile de lui arracher une confidence. » et à propos de son humeur : « Il n’est pas facile d’exprimer l’inexprimable (…) il bat dans les salles de dissection les cadavres à coups de canne… pour vérifier si on peut leur faire des bleus. » [pp. 9-10] « Il a un don de divination extraordinaire. Plusieurs ont cherché sans succès à se l’expliquer. » [p. 13] 80 idem, pp. 10-13. 63 64
idem, p. 13. StUD : Holmes vient de découvrir, démonstration à l’appui, un réactif ne pouvant être précipité que par l’hémoglobine – « la découverte médico-légale la plus utile qu’on ait faite depuis des années ! » [p. 11] 83 StUD : « Vous avez été en Afghanistan, à ce que je vois. » (t1, p.10) 84 idem, p. 13. 85 idem, p. 16. 86 idem, pp. 16-17. 87 L’éthologie étant en psychologie l’étude des comportements d’une personne donnée – ou d’un groupe de personnes – dans son milieu naturel. 88 StUD, p. 15. 89 Laquelle sera accentuée par l’initiative de Holmes qui, sans le consulter, fera paraître dans un journal une annonce mentionnant ses nom et adresse dans le but de tendre un piège à l’assassin – cf. idem, pp. 38-39. 90 idem, p. 8. 91 idem, p. 8. 92 Sauf WitHoUt A CLUe (elémentaire, mon cher Lock Holmes) réalisé par thom eberhardt, avec Michael Caine dans le rôle de Sherlock Holmes et Ben Kingsley dans celui du Dr Watson où les rôles sont inversés [PVB editions, 2002]. 93 cf. gree, BrUC et eMPt. 94 Holmes n’hésite pas à s’improviser cambrioleur pour arriver à ses fins – cf. SCAN, CHAS et iLLU. 95 cf. WAtSoN étAit UNe FeMMe de rex Stout in memorial de Sherlock holmeS (réf. ?) : en étudiant l’écriture même du narrateur, l’auteur en arrive à percevoir le côté féminin du Dr Watson Pour lui, certaines répliques comme « …C’était rare pour lui d’être encore debout après dix heures du soir , il avait invariablement pris son petitdéjeuner et était déjà sorti avant que je me lève » (StUD) ne peuvent être le fait que d’une femme, voire l’expression du « discours authentique d’une épouse parlant de son mari » ou « d’une maîtresse parlant de son amant » ; quant à celle-ci : « …à ma demande, il m’a joué plusieurs Lieder de Mendelssohn » (StUD), rex Stout affirme 81 82
qu’il est impensable d’imaginer un homme demander cela à un autre homme. Sa démonstration aboutit à identifier la femme qui s’avère n’être autre – on s’en serait douté – irène Adler. 96 VeiL, p. 470 (t2). 97 idem. 98 WiSt, p. 515 (t2). 99 Cree, p. 431 (t2). 100 BLAN, p. 322 (t2). 101 eNgr, p. 381 (t1). 102 HoUN, p. 154 (t2). 103 3gAr, p. 404 (t2). 104 idem. 105 StUD, p. 8 (t1). 106 SigN, dernières lignes du dernier chapitre (t1). 107 idem : « … un bon nombre de gens du milieu commencent à me connaître ; surtout depuis que notre ami (Watson) s’est mis à publier quelques histoires où mon nom était en bonne place. » [p. 172] 108 BoSC, pp. 274-275 (t1). 109 cf. iLLU, p. 313 (t1). 110 NAVA, p. 666 (t1). 111 Comme c’est le cas, par exemple, de la « jeune fille élégamment vêtue » ou la « femme âgée » [p. 17] que Holmes reçoit au cours du chapitre ii, puis de la « très vieille femme toute ridée »[p.40] qui s’avèrera être « un homme jeune et actif » [p.42], ou encore de Mme Charpentier et sa fille tenant pension à torquay terrace chez qui le cadavre de Stangerson est retrouvé [p. 43 & pp. 47-50] – cf. StUD (t1). 112 SigN : « Vous avez essayé de la (sa relation d’une etude en rouge) teinter de romantisme, ce qui produit le même effet que si vous introduisiez une histoire d’amour ou un enlèvement dans la cinquième proposition d’Euclide » [p. 109] 113 cf. LASt, p. 687 (t1). 114 cf. Le tableau synthétique proposé en ANNeXe i. 115 Comme Lady eva Blackwell [CHAS] et Lady Hilda trelawney Hope [SeCo]. 116 Comme Mary Sutherland [iDeN], Helen Stoner [SPeC], Violet
Smith [SoLi], Lady Frances Carfax [LADY], Violet de Merville [iLLU], Mrs Kate Whitney [tWiS] ou Lady Beatrice Falder [SHoS]. 117 Comme Mrs Nancy Barclay [Croo], grace Dunbar [tHor], elle M Montpensier [mentionnée dans HoUN] ou Mrs Ferguson [SUSS]. 118 Comme Mary Morstan [SigN], emilia Lucca [reDC], Mrs Mary Maberley [3gAB], elsie Cubitt [DANC] ou Susan Cushing [CArD]. 119 FiVe, p. 299 (t1). 120 StoC, p. 531 (t1). 121 tHor. 122 3gAB. 123 SCAN. 124 tHor, p. 429 (t2). 125 idem, p. 430. 126 idem, p. 429. 127 idem, p. 429. 128 3gAB, p. 386 (t2). 129 elle joue avec l’image qu’il a de lui-même : « Vous avez les sentiments d’un genleman. Comme l’instinct féminin est prompt à le découvrir » dit-elle [p. 387], puis plus loin : « Vous êtes un gentleman. Il s’agit d’un secret de femme » [p. 388]. 130 idem, p. 388. 131 idem, p. 389. 132 idem, p. 388. 133 SCAN, p. 232 (t1). 134 idem, p. 211. 135 SigN, p. 114 (t1). 136 idem, p. 117. 137 SigN, p. 118. 138 idem. 139 iLLU, p. 309 (t2). 140 expression empruntée à Sherlock Holmes lui-même dans SeCo : « Dites, Watson, le beau sexe est votre département ? » [p. 952, t1] 141 gree, p. 622 (t1).
iDeN, p. 273 (t1). SeCo, p. 952 (t1). 144 BerY, p. 440 (t1). 145 CHAS, p. 832 (t1). 146 goLD, p. 892 (t1). 147 SigN, p. 207 (t1). 148 idem, pp. 207-208. 149 idem, p. 208. 150 BLAN, p. 322 (t2). 151 SCAN : « Il avait l’habitude d’ironiser sur la rouerie féminine. » [p. 211, t1] 152 SigN, p. 207 (t1). 153 DYiN, p. 610 (t1). 154 eMPt, p. 696 et suivantes (t1). 155 3gAB, p. 388 (t2). 156 VALL, p. 54 (t2) 157 SCAN, p. 211 (t1) 158 Quand il narre son entretien avec Violet de Merville destiné à la convaincre de ne pas épouser le baron gruner, il dit : « Elle me fit de la peine, Watson. Sur le moment, je la regardai comme j’aurais regardé ma propre fille » – cf. iLLU, p. 309 (t2). 159 cf. tWiS : « J’ai trop d’expérience pour ne pas savoir que l’intuition d’une femme peut s’avérer beaucoup plus valable que les conclusions d’un raisonneur qui procède par analyse », dit-il à propos de Kate Whitney dont l’époux est porté disparu [p. 329 – t.1] ; ou encore dans LioN : « J’apprécie beaucoup l’instinct féminin dans de telles affaires » [p. 459 – t1]. 160 SigN, p. 118 (t1). 161 cf. LioN : « J’ai rarement éprouvé de l’attrait pour les femmes car mon cerveau a toujours gouverné mon cœur » [ p. 458 – t2 ] 162 cf. SigN, p. 145 (t1). 163 cf. iLLU, p. 303 (t2). 164 il ne fait de confidences à Watson sur sa généalogie et son enfance qu’au début de gree [pp.622-623, t1] pour introduire le personnage de son frère Mycroft et dans gLor [pp. 533-535, t1], pour expliquer le choix de sa profession. 142 143
cf. ed. robert Laffont, Paris, 1976. cf. LASt, p. 674 (t1). 167 cf. reti, p. 502 (t2). 168 cf. DeVi, p. 668 (t2) 169 VALL, p. 54 (t2). 170 BerY, p. 439 (t1). 171 LioN, p. 456 (t2). 172 idem, pp. 458-459. 173 idem, p. 458. 174 StUD, p. 14 (t1). 175 cf. L’article de Pierre Barnier intitulé “Le Mal de vivre holmésien” paru dans l’ouvrage Sherlock holmes collection Héros aux éditions DLM, Pézilla-la-rivière – 1997. 176 CoPP, p. 445 (t1). 177 StUD, p. 14 (t1). 165 166
2. leS additionS holmeSienneS ou le côté obScur du PerSonnage StUD, pp. 19-21 (t.1). reti, p. 497 (t.2) 3 StUD, p. 12 (t.1) 4 StUD, p. 12 (t.1). 5 SigN, p. 108 (t.1). 6 Le terme de « malédiction » employé ici est vraisemblablement une fantaisie du traducteur français, il n’apparaît pas dans le texte original lequel est : « Do you know, Watson, that it is one of the curses of a mind with a turn like mine that I must look at everything with reference to my own special subject.” [from the original illuStrated ‘StrAND’ Sherlock holmeS, Sir ArtHUr CoNAN DoYLe, tHe CoMPLete FACSiMiLe eDitioN – Wordsworth editions, Hertfordshire, 1998], phrase pouvant se traduire comme suit : “Vous savez, Watson, que c’est l’un des travers d’un esprit comme le mien qui m’oblige à considérer toute chose en référence avec ma profession particulière. » ; cependant, le terme de « travers » utilisé dans notre traduction peut expliquer celui de « malédiction » (synonyme de « tare », en quelque sorte) dans le sens où la façon dont Holmes perçoit le monde résulte d’une tournure d’esprit contre laquelle il ne peut rien. 7 CoPP, p. 454 (t.1). 8 eMPt, p. 708 (t.1). 1 2
CoPP, pp. 444-445 (id.) MAZA, p. 343 (t.2). 11 A plusieurs reprises dans le Canon, on voit Watson imposer du repos à son ami : notamment dans reig où il se rend à Lyon, à l’hôtel Dulong où le détective, à la suite d’une enquête s’étant prolongée pendant deux mois, est en proie à la plus noire des dépressions ; mais aussi dans DeVi, où – à la demande expresse du Dr Moore Agar - il conduit Holmes dans les Cornouailles pour lui épargner une grave dépression nerveuse. 12 VALL, p. 52 (t.2). 13 gree, p. 622 (t.1). 14 SigN, p. 118 (t.1). 15 CHAS, p. 831 (t.1). 16 DYiN, p. 610 & suivantes (t.2.). 17 cf. SigN : « l’émotivité s’oppose toujours à cette froide et véridique raison que je place au-dessus de tout. » [p. 208 - t.1]. 18 il laissera néanmoins transparaître sa peur de perdre Watson dans l’affaire des trois garrideb, lorsque Killer evans leur tire dessus : « Pour l’amour de Dieu, dites-moi que vous n’êtes pas touché ! », élan de compassion durant lequel Watson verra « s’embuer les yeux durs et frémir les lèvres fermes » du détective (3gAr, p. 404 – t.2). 19 DeVi, pp.661-662, cf. le rapport de l’expérience menée par Holmes en présence de Watson (à qui il doit son salut) avec la poudre extraite d’une plante la radix pedis diaboli - qui pousse dans certaines régions de l’Afrique occidentale et qui sert de poison de châtiment chez certains sorciers indigènes. 20 FiNA, p. 683 (t.1). 21 idem, p. 686. 22 idem, p. 683. 23 idem , p. 673. 24 Le grand hiatus s’étend de mai 1891 à avril 1894, trois années à propos desquelles – hormis le laconique récit qu’en fait Holmes à Watson dans eMPt (cf. pp. 696-699, t.1) – nous ne savons rien. 25 LASt, p. 681 (t.2). 26 LioN, p. 451-452 (t.2). 27 Sherlock Holmes est donc droitier. 28 « Le partage semble plutôt injuste ! C’est vous qui avez fait tout le travail dans cette affaire. A moi, il échoit une épouse ; à Jones, les honneurs. Que vous reste-t-il donc, s’il vous plaît ? - A moi ? répéta Sherlock Holmes. Mais il me reste la cocaïne, docteur ! Et il allongea sa longue main blanche pour se servir. » (SigN, p. 208 – t1) 29 « … je suis le seul au monde de mon espèce. » [SigN, p. 108 -t1]. 30 « J’ai l’impression que je me déprécie quand j’explique. » [StoC, p. 516 – t1]. 31 « … j’avais enfin rencontré un adversaire qui était, sur le plan intellectuel, mon égal. » [FiNA, p. 6674 – t1]. 9
10
FiNA, p. 683 (t1). SigN, p. 108 (t1). 34 idem. 35 idem. 36 idem. 37 eNgr, p. 384 (t.1). 38 il préfère sa longue pipe en merisier à celle en terre lorsque son humeur est davantage à la discussion qu’à la méditation (CoPP, p. 445 – t.1). 39 on le voit prendre un cigare accompagné d’un whisky à l’eau et inviter Watson et l’inspecteur Lestrade à l’accompagner à la fin de l’entrevue menée avec Lord Saint-Simon (NoBL, p. 412 – t.1). 40 cf. NorW. 41 cf. tWiS. 42 cf. MUSg. 43 cf. SiLV. 44 cf. HoUN. 45 cf. MUSg & NAVA. 46 cf. Note 11. 47 NorW, p. 725 (t.1). 48 idem. 49 DeVi, pp. 646-647(t.2). 50 StUD, p. 14 (t.1). 51 idem. 52 rappelons cette remarque de Watson : « son appétit était un gage de succès» (VALL, p. 52 – t.2). 53 cf. la partie suivante de cet exposé. 54 gree, p. 636 (t.1). 55 CHAS, p. 833 (t.1). 56 tWiS, p. 315 (t.1). 32 33
3. interPrétationS deS donnéeS recueillieS CoPP, pp. 444-445 (id.) en avril 1887, d’abord, n’ayant pas « résisté à la tension d’une enquête qui s’était prolongée pendant deux mois », période durant laquelle « il n’avait jamais travaillé moins de quinze heures par jour », avouant même ne s’être pas reposer « une heure pendant cinq jours », il sombre dans « la plus noire des dépressions » et nécessite, de la part de Watson, une prise en charge personnelle et une mise au repos forcé (reig, p. 569 – t.1). en mars 1897, ensuite, accablé par le travail, 1 2
il se voit formellement ordonné par le Dr Moore Agar de prendre un repos complet, s’il veut s’épargner une grave dépression nerveuse (DeVi, p.646 – t2). 3 tWiS, p. 331 (t1). 4 cf. le diagnoStic en PSychiatrie de Marie-Christine Hardy-Bayle (coll. 128 Psychologie, Nathan Université, Paris, 2001). 5 idem. 6 eMPt, p. 708 (t1). 7 gree, p. 622 (t1). 8 Classification internationales des troubles Mentaux et des troubles du Comportement, oMS, genève et Masson, Paris, 1993. 9 traduction française de J.-D.guelfi & al., Masson, Paris, 1996. 10 cf. pp.39-43 de le diagnoStic en PSychiatrie (id), texte sur lequel nous nous sommes appuyés pour rédiger ce paragraphe. le diagnoStic en PSychiatrie de Marie-Christine Hardy-Bayle (id., p.16). ou borderline, on trouve les deux orthographes. 13 le diagnoStic en PSychiatrie, id. p.19. 14 le diagnoStic en PSychiatrie, id. pp. 21-22 – les termes présentés en gras servant à mettre en exergue les symptômes exposés par rapport aux troubles observés chez Sherlock Holmes. 15 Le terme d’objet étant ici employé non pas dans son acception psychanalytique, mais comme synonyme d’objectif. 16 cf. la citation présentée en note 7. 17 Notons qu’il est le principal fondateur du Club Diogène dont le règlement interdit à chacun de ses membres « de s’intéresser à l’un quelconque de ses collègues » et « de parler [quel qu’en soit le] prétexte » (gree, p. 624 – t1). 18 Pour plus d’informations, nous renvoyons le lecteur à la littérature produite sur le sujet, notamment à Freud et ses successeurs. 19 elles s’étendent de 1872 à 1883. 20 A assimiler à la psychose paranoïaque. 21 Dans la Solution à 7%, Moriarty qui fut le précepteur de Holmes dans sa jeunesse aurait eu une liaison adultère avec sa mère ; la découverte de l’adultère par le père aurait entraîné le châtiment de l’épouse et le licenciement du précepteur. 22 « Ah ! voilà bien le côté génial, miraculeux de l’affaire ! Cet homme règne sur Londres et personne n’a jamais entendu parler de lui. (…) Il est l’organisateur de tous les forfaits, ou presque, qui restent impunis dans cette grande ville. (…) Jamais soupçonné. (…) le professeur s’était entouré de protections si habilement réparties que, quoi que je fisse, il me parut impossible d’obtenir une preuve convaincante dans une enceinte de justice. » [FiNA, pp. 673-674 – t1]. 23 « Oui. J’ai peur. » (FiNA, p. 672 – t1). 24 FiNA, p. 672 (t1). 25 eMPt, p. 708 (t1). 11 12
terme employé comme synonyme de « préjudiciable au développement sain d’un individu ». 27 eMPt, p. 691 et suivantes (t1). 28 eMPt, p. 699 (id.) – “Work is the best antidote to sorrow, my dear Watson” [p. 560 - from the original illuStrated ‘StrAND’ Sherlock holmeS, Sir ArtHUr CoNAN DoYLe, tHe CoMPLete FACSiMiLe eDitioN – Wordsworth editions, Hertfordshire, 1998] 29 3gAB, p. 387 (t2). 30 SigN, p. 108 (t1) 31 cf. dans reti : « …toute la vie n’est-elle pas pathétique ? (…) Nous atteignons. Nous saisissons. Nous serrons les doigts. Et que reste-t-il finalement dans nos mains ? Une ombre. Ou pis qu’une ombre : la souffrance» [p. 497 - t2], ou encore dans CArD : « A quelle fin tend ce cercle de misère, de violence et de peur ? Il doit bien tendre à une certaine fin, sinon notre univers serait gouverné par le hasard, ce qui est impensable. Mais quelle fin ? Voilà le grand problème qui est posé depuis le commencement des temps, et la raison humaine est toujours aussi éloignée d’y répondre » [p. 562 - t2]. 32 ABBe, p. 935 (t1). 33 3gAB, p. 389 (t2). 34 BerY, p. 440 (t1). 35 Littéralement « le fils de Siger » [cf. eMPt, p. 699 – t1] . 36 cf. moi, Sherlock holmeS de W.S.Baring-gould, éd. encrage. 37 Période allant de la date d’installation de Holmes et Watson à Baker Street à la retraite du détective dans les Downs. 38 cf. MUSg : « Vous connaissez ma méthode en pareil cas, Watson. Je me mets à la place de l’homme, et ayant d’abord évalué l’ampleur de son intelligence, je m’efforce d’imaginer comment j’aurais moi-même agi dans des circonstances analogues » [p. 565 - t1] et reti : « Vous n’obtiendrez de résultats, inspecteur, que si vous vous mettez toujours à la place de l’autre et si vous réfléchissez à ce que vous auriez fait dans son cas. Cette méthode requiert de l’imagination mais elle est payante. » [ p. 509 - t2]. 39 reSi, p. 608 (t1). 40 idem. 41 HoUN, p. 156 (t2). 42 traduction de British Medical Journal. 43 StoC, p. 514 (t1). 44 goLD, p. 878 (t1) 45 StUD, p. 15 (t1). 46 SigN, p. 107 (t1). 47 StUD, p. 14 (t1). 48 idem. 49 SigN, p. 107 (t1). 50 idem. 51 « Ce spectacle m’irritait chaque jour davantage, et la nuit ma conscience me reprochait de n’avoir pas eu le courage de protester. (…) à le contrarier, je me serais senti 26
timide et maladroit » [SigN, p. 107 -t1]. 52 idem, p. 108. 53 « …ce spectacle m’irritait chaque jour davantage, et la nuit ma conscience me reprochait de n’avoir pas eu le courage de protester » [idem, p. 107] 54 idem, p. 108 (id.). 55 3gAr, p. 391 (t2). 56 reig, p. 568 (t.1). 57 idem, p. 577 (id.). 58 Le traitement doit être librement consenti pour être efficace. 59 traduction de : “For years i had gradually weaned him from that drug mania…”[p.697 - from the original illuStrated ‘StrAND’ Sherlock holmeS, Sir ArtHUr CoNAN DoYLe, tHe CoMPLete FACSiMiLe eDitioN – Wordsworth editions, Hertfordshire, 1998] 60 MiSS, p. 900 (t1). 61 cf. notamment BoSC, StoC, Croo et, le plus significatif, FiNA [t.1]. 62 idem. 63 tWiS, p. 320 (t1). 64 MiSS, pp. 901-902 (t1). 65 Personnage du roman de r.-L.Stevenson docteur Jekyll et miSter hyde (1886). 66 Personnage de la nouvelle d’oscar Wilde, Le Portrait de Dorian gray (1891). 67 Personnage du roman d’H.-g.Wells, L’île du Docteur Moreau (1896). 68 Personnage du roman homonyme de Bram Stoker (1897). 69 reti, p. 508 (t2). 70 CHAS, p. 833 (t1). 71 tHor, p. 407 (t.2).
Deuxième ParTie ANALYSe et DiAgNoStiC Diagnostic and Statistic Manual of Mental Disorders [Manuel Diagnostique et Statistique des maladies mentales ]– 4ème édition : système de classification des maladies mentales développée par l’American Psychiatric Association ; pour chaque maladie mentale, une liste de symptômes est donnée, lesquels doivent être présents pour que le diagnostic soit appliqué. 2 Cette partie de notre exposé a été élaborée grâce à la consultation d’ouvrages 1
nombreuses qu’il nous est difficle de répertorier ici. 3 cf. Le termes en italique dans cette partie sont explicités dans le Lexique, présenté en Annexe iV. 4 Pour une première approche, nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage suivant : mini dSm-iV, critèreS diagnoStiQueS, Version française complétée des codes CiM-10 de Julien Daniel guelfi & al. (éd. Masson, Paris, 2002). 5 cf. Troubles de la personnalité : définitions et critères diagnostiques spécifiques, présenté en Annexe iV. 6 pour trouble obsessionnel-Compulsif. 7 cf. mini dSm-iV, critèreS diagnoStiQueS, sous la direction de J.D.guelfi (Masson, Paris, 2002). 8 cf. Bibliographie des etudes Holmesiennes, présentées en Annexe V. 9 il existe plus de cinq cents cercles holmesiens actifs à ce jour de par le monde. 10 Déjà cité en note 175 de la page 22 du présent ouvrage. 11 cf. Le Mal de Vivre Holmésien (in Sherlock holmeS de Saint-Joanis, Barquin & Bannier, DLM editions, coll. Héros – Pézilla-La-rivière, 1997), p. 121. * « Les signes cliniques qu’il présente ne seraient pourtant pas assez marqués pour que l’on puisse qualifier ses troubles existentiels comme relevant d’une psychose maniacodépressive – Note de Marie-Noëlle Clément, interne des hôpitaux de Lyon en psychiatre » - Note additionnelle au texte de P. Bannier, ibid. 12 ibid. 13 ibid, p. 119. 14 ibid, p. 122. 15 ibid. 16 ibid. 17 ibid. 1 ibid. 1 ibid. 2 ℮/dite, coll. Criminales, Paris, Novembre 2002. 2 ibid, p. 29. 2 ibid, p. 157. 2 ibid, p. 78. 2 Pulsions tyrannicides et tendances persécutrices à l’égard de Watson notamment (cf. ibid, p. 107). 2 ibid, p. 98. 2 ibid, pp. 32-33. 2 ibid, p. 211. 28 ibid, p. 140. 29 cf. 1. APProCHe DeS trAitS De CArACtère LeS SAiLLANtS DU PerSoNNAge, dans la sous-partie intitulée « Son rapport à l’autre ou le couple Holmes-Watson », p.10. 30 on note cependant que l’attitude destructrice s’atténue souvent cependant grâce à la mise en place de l’analyse et la vie peut reprendre son cours. 31 cf. Le concept d’addiction, présenté en Annexe ii.
cf. Anaclitisme in Lexique (Annexe iV). cf. « Difficulties in the psychoanalytic treatment of borderline patients », paru en 1979 dans adVanceS in the PSycho-theraPy oF the borderline Patient de J. Le Boit & A. Capponi (Jason Aronson, New York) dont une traduction française faite par le Dr J. DUBUiS est proposée sur internet à l’adresse suivante : http://www.megapsy.com/french/borderline.hym 34 Selon rosenfeld (ibid), il semblerait que ces structures soient faciles à distinguer des psychoses mais pas des névroses – en effet, même en situation de stress, il n’y a pas de confusion entre le Self (moi) et l’objet, ce qui est typique de la psychose. 35 cf. « Causes supputées des troubles observées », in 3. interPrétationS deS donnéeS recueillieS, Première Partie, p. 41 et suivantes. 36 ibid. 37 cf. mini dSm-iV…, ibid, pp. 284-285. 38 StUD, p. 12 (t1). 39 cf. « Son rapport à l’autre ou le couple Holmes-Watson » in 1. APProCHe DeS trAitS De CArACtère LeS PLUS SAiLLANtS DU PerSoNNAge, dans la Première Partie du présent ouvrage. 40 Holmes utilisera le terme d’abandon, lors du second mariage de Watson : « Le brave Watson, écrit-il, m’avait à l’époque abandonné pour se marier. » (BLAN, p. 322 – t2). 41 BoSC, pp. 274-275 (t1). 42 tWiS, p. 320 (t1). 43 « J’en avais peur ! », telle est la réplique que Holmes fait Watson quand ce dernier lui annonce l’honneur que lui fait Miss Morstan d’accepter de l’épouser – SigN, p. 207 (t1). 44 SigN, p. 208 (t1). 45 « De son côté, Holmes s’était isolé dans notre meublé de Baker Street ; son goût pour la bohème s’accommodait mal de toute forme de société ; enseveli sous de vieux livres, il alternait la cocaïne et l’ambition : il ne sortait de la torpeur de la drogue que pour se livrer à la fougueuse énergie de son tempérament… » – SCAN, pp. 211-212 (t1). 46 « Ces derniers temps, je n’avais pas beaucoup vu Holmes. Mon mariage avait séparé le cours de nos vies. Toute mon attention se trouvait absorbé par mon bonheur personnel… » – SCAN, p. 211 (ibid). 47 LASt, p. 684 (t2). 48 « Mon carnet de notes me rappelle que c’est en janvier 1903, … Le brave Watson m’avait à l’époque abandonné pour se marier » – BLAN, p. 322 (t2). 49 gLor, p. 533 (t1). 50 cf. Dr Watson gets married… , étude de Sophie Bellocq-Poulonis sur les différents mariages du narrateur. 51 cf. 1. dans la première partie du présente ouvrage. 52 gree, p. 622 (t1). 53 Date où se déroule l’intrigue d’un Scandale en bohême (t1). 32
33
« Au cours des trois mois qui suivirent mon installation, je ne bougeai de chez moi que pour visiter mes malades ; je vis donc rarement mon ami Sherlock Holmes… » StoC, p. 514 (t1). 55 SCAN, p. 211 (t1). 56 BoSC. 57 StoC, Croo, FiNA. 58 gree, p. 622 (t1). 59 ibid. 60 StUD, p. 99 (t1). 61 « … de temps à autre, j’ai le cafard ; je reste plusieurs jours de suite sans ouvrir la bouche. Il ne faudra pas croire que je vous boude. Cela passera si vous me laissez tranquille. » - StUD, p. 12 (t1). 62 cf. la partie 2. addictionS holmeSienneS ou le côté obScur du PerSonnage, présenté dans la première partie du présent ouvrage. 63 NAVA, p. 666 (t1). 64 cf. Human nature and the social order (1902) and Social Organization (1909), cité dans la PerSonnalité, J.-Cl. Filloux (PUF, Que sais-je ? n°758) 65 eMPt, p. 694 (t1). 66 Auteur de Principes de Psychologie (1890), cité dans la PerSonnalité, J.-Cl. Filloux (ibid). 67 confiance en soi. 68 cf. la PerSonnalité (ibid). 69 MAZA, p. 343 (t2). 70 reig, p. 568 (t1). 71 DeVi, p. 646 (t2). 72 rappelons qu’en avril 1887, puis au printemps 1897, Holmes – en proie à une grave dépression nerveuse résultant de longues périodes de travail acharné – se voit dans l’obligation de prendre quelque repos. 73 Phrase citée dans reDH, p. 256 (t1). 74 StUD, p. 30 (t1). 75 BoSC, pp. 287-288 (t1). 76 StUD, p. 10 (ibid). 77 « Je voyageai pendant deux ans au Tibet, je visitai Lhassa et passai plusieurs jours en compagnie du dalaï-lama » - eMPt, p. 699 (t1). 78 StUD, p. 14 (t1). 79 ibid. 80 cf. le diagnoStic en PSychiatrie, p. 39 et suivantes – M.-Ch. Hardy-Bayle (Nathan Université, coll. 128, n°72, Paris, 2001). 81 SCAN, p. 212 (t1). 82 rappelons qu’à cette époque, Watson a quitté Baker Street pour épouser Mary Morstan et qu’il n’a pas vu son ami depuis un long moment. 83 3gAr, p. 404 (t2). 84 reti, p. 497 (t2). 54
CArD, p. 562 (t2). StUD, p. 12 (t1). 87 StUD, p. 10 (t1). 88 Pratique aussi mentionnée dans DYiN, p. 610 (t2). 89 MUSg, p. 551 (t1). * traduction de « in one of his queer humours », le qualificatif “queer” pouvant avoir les acceptions suivantes : « étrange, bizarre », mais aussi « louche, douteuse ». 90 ibid. 91 StUD, pp. 12-13 (t1). 92 DYiN (ibid). 93 ibid. 94 FiVe, p. 298 (t1) 95 StUD, p. 12 (t1). 96 FiNA, p. 678 (t1). 97 « Oui. J’ai peur. (…) De[s] fusils à vent. » - ibid, p. 672. 98 ibid. 99 « Holmes, sans attendre, longea le mur, attrapa les volets, et les attacha solidement » - ibid. 100 « J’irai jusqu’à vous prier de faire fi des convention pour m’autoriser à quitter bientôt votre maison en escaladant le mur de votre jardin » - ibid ; « je vous ai demandé l’autorisation de quitter votre maison par une sortie moins voyante que votre porte de façade » - pp. 677-678. 101 elles sont recueillies dans etude en rouge, le Signe deS Quatre, leS aVentureS de Sherlock holmeS. 102 ibid, p. 676. 103 « …je dus convenir que j’avais enfin rencontré un adversaire qui était, sur le plan intellectuel, mon égal. L’horreur que m’inspiraient ses crimes se mêlait à l’admiration dont je saluais son habilité » - FiNA, p. 674 (ibid). 104 Ces dates font référence à la chronologie intra-diégétique du Canon. Nous en présentons une synthèse en Annexe Vi. 105 ibid, p.672. 106 il serait intéressant de faire une étude comparative des physionomies des deux hommes…on s’aperçevrait que certains de leurs traits sont similaires. 107 ibid, p. 687. 108 cf. L’œuvre ouverte, U. eco (grasset, … ?) 109 Dans SCAN, CHAS et iLLU. 110 SCAN, p. 211 (t1). 85 86
Troisième ParTie SPéCULAtioNS cf. celle proposée par S.Bellocq-Poulonis dans son ouvrage L’AVeNtUre De DétrioMPHANt , Une etude du Mythe Holmesien, (éd. L’oeil du Sphinx, Paris, 2004) 2 Le mariage a probablement lieu à la fin de l’automne 1887 (cf. NoBL). * « il est dommage que la Nature n’ait fait de toi qu’un homme, toi qui avais l’étoffe d’un saint et d’un brigand ». 3 SigN, pp. 207-208 (t1). 4 « Mon mariage avait séparé le cours de nos vies. Toute mon attention se trouvait absorbée par mon bonheur personnel, si complet, ainsi que par les mille soucis qui fondent sur l’homme qui se crée un vrai foyer. » - SCAN, p. 211 (t1). 5 « Le mariage de lord Saint-Simon … Des scandales neufs… ont relégué aux oubliettes ce drame vieux de quatre ans. » - NoBL, p. 401 (t1) 6 « Ceci se passait quelques semaines avant mon mariage : je partageais alors avec Holmes l’appartement dans Baker Street. » - ibid. 7 SCAN, pp. 211-212 (t1). 8 « Divers échos de son activité m’étaient parvenus par intervalles : notamment son voyage à Odessa où il avait été appelé pour le meurtre des Trepoff, la solution qu’il apporta au drame ténébreux qui se déroula entre les frères Atkinson de Trincomalee, enfin la mission qu’il réussit fort discrètement pour la famille royale de Hollande. En dehors de ces manifestations de vitalité, dont j’avais simplement connaissance par la presse quotidienne, j’ignorais presque tout de mon ancien camarade et ami. » - ibid, p. 212. 9 ibid. 10 ibid, p. 215. 11 « … je me levais pour partir, mais Holmes me saisit par le poignet et me repoussa dans le fauteuil. - Ce sera tous les deux, ou personne ! déclara-t-il. Devant ce gentleman, vous pouvez dire tout ce que vous me diriez à moi seul » (ibid, p. 216) 12 LASt, p. 684 (t2). 13 SigN, p. 108 (t1). 14 Première publication en 1886. 15 rédigé à partir de le diagnostic en Psychiatrie de M.-Christine HardyBaylé (coll. 128 - édition Nathan Université, 2001). 16 cf. Lexique, présenté en Annexe 4. 17 lequel a probablement été accentué par l’échec qu’il essuie face à irène Adler dans un Scandale en bohême. 18 SigN, ibid. 19 SigN, p. 207. 1
teCtiVe
« Je griffonnai un billet pour mon voisin, montai quatre à quatre afin d’avertir ma femme, et rejoignis Holmes sur le pas de la porte. » - StoC, p. 516 (t1). 21 « Ma femme était déjà montée. » - Croo, p. 587 (t1) ; « est-ce que Mme Watson est ici ? elle est sortie pour faire une visite. » - FiNA, p. 672 (t1). 22 « Ma femme était allée passer quelques jours chez sa tante » - FiVe, p. 298 (t1) ; « Est-ce que Mme Watson est ici ? Elle est sortie pour faire une visite. » - FiNA, p. 672 (t1). 23 « J’espère que Mme Watson est tout à fait remise des petites émotions que nous avons connues lors de notre aventure du « signe des quatre » ? » - StoC, p. 514 (t1). 24 A propos d’un télégramme envoyé par le détective : « Qu’en dites-vous, mon chéri ? Partirez-vous avec lui ? (…) Vous vous sentiez un peu fatigué. Ce changement d’air vous remettra. Et puis, les affaires de M. Sherlock Holmes vous passionnent toujours ! » - BoSC, p. 274 (t1) ; A propos d’une lettre alarmante reçue d’une relation de jeunesse : « Ma femme convint qu’il n’y avait pas un moment à perdre, si bien qu’une heure après avoir pris mon petit déjeuner je me retrouvai une fois de plus dans mon ancien logement de Baker Street » - NAVA, pp. 640-641 (t1). 25 FiVe, p. 298 (t1). 26 eNgr, p. 381 (t1). 27 SCAN, p. 211 (t1). 28 « En 1851, écrit François Bédarida (in la Société anglaiSe du milieu du xixe Siècle à noS JourS, éd. du Seuil, coll. Points Histoire, Paris, 1990 – p. 45), un Londonien seulement sur vingt-cinq appartient à la classe « supérieure », alors que les classes populaires (…) englobent plus des quatre cinquièmes de la population. » 29 ibid. 30 Paru en 1902 ; réédité sous le titre le PeuPle d’en baS aux éditions Phébus, coll. Libretto (1999, Paris), traduction française de François Postif. 31 Nous invitons le lecteur à consulter la littérature concernant le sujet, laquelle est conséquente, dont les ouvrages de Stéphane Bourgoin sont sans doute les plus accessibles pour les francophones – notamment Jack l’eVentreur dans la collection « Crime Story » paru aux éditions Fleuve Noir (1992) et le liVre rouge de Jack l’eVentreur (grasset, 1998). 32 cf. p. 19 (t1). 33 “The Juwes are the men who will not be blamed for this for nothing” – le mot “Juwes” étant mis pour “Jews” don’t c’est l’orthographe habituelle. 34 cf. p. 852 (t1). 35 Auteur notamment de PoStmortem, mémoireS morteS et d’une dizaine d’autres romans mettant en scène le personnage du Dr Kay Scarpetta, médecin légiste expert de l’etat de Virginie, parus principalement aux éditions Le Masque et Calmann-Lévy. 36 cf. Portrait d’un tueur : Jack l’eVentreur, aFFaire claSSée (editions. des Deux terres, diffusion Seuil, 2003). 20
Son nom et l’éventualité de sa culpabilité furent aussi mentionnés dans le roman de Paul West leS FilleS de WhitechaPel et Jack l’eVentreur (éd. rivages, 1991) et celui de J.B. livingstone le retour de Jack l’eVentreur (éd. Alphée, 1989). 38 cf. Jack l’eVentreur : le Journal le doSSier la controVerSe (éd. JCLattès, 1993). 39 illustrée par From hell, la bande dessinée d’Alan Moore et eddie Campbell (éd. Delcourt, 2000) avant d’être porté à l’écran par les frères Hughes avec John Depp et Heather graham dans les rôles principaux (twentieth Century Fox Film Corporation, 2001) 40 Déclaré officiellement mort de la grippe en 1892, il serait en fait décédé quelques années plus tard à l’hôpital de Sandringham où il était interné à cause d’une syphilis. 41 il envisagea que le tueur était déguisé en sage-femme (à moins qu’il ne fut une sage-femme) dont les vêtements tachés de sang et les déplacements à des heures indues dans les rues ne devaient en rien être suspects du fait de sa profession. 42 on pense notamment l’ultime déFi de Sherlock holmeS de Michaël Dibdin (éd. rivages, 1994). 43 cf. SigN (t1). 44 cf. BLAC (t1). 45 cf. NAVA (t1). 46 cf. SCAN (t1). 47 cf. tWiS (t1). 48 cf. traduction française de Pierre Leyris, éd. gallimard, coll. L’étrangère, 1995. 49 ibid, p. 135. 50 cf. CHAS, p. 833 (t1). 51 « J’aurais pu me faire un nom parmi les gangsters », p. 506 (t2). 52 cf. SigN : « Je ne pus m’empêcher de penser qu’il eût fait un bien dangereux criminel q’il avait tourné sa sagacité et son énergie contre la loi, au lieu de les exercer pour sa défense », p. 141 (t1). 53 cf. gree : « C’est une chance que vous soyez du côté de la force publique et non contre elle ! », p. 636 (t1). 54 rappelons que, dans la majorité des cas, l’état borderline est lié à un traumatisme désorganisateur qui trouve souvent son origine dans une agression sexuelle subie dans l’enfance et refoulée. * Fée blonde. 55 cf. SCAN, p. 212 (t1). * Situé en Ukraine, sur la Mer Noire. ¨ Au Ceylan, actuel Sri Lanka. 56 cf. iDeN, p. 259 (t1). 57 cf. p. 381 (t1). 58 cf. FiNA (t1). 37
annexes
Annexe 1
LeS FeMMeS DANS Le CANoN
Annexe 2
Le CoNCePt D’ADDiCtioN 1. DéFiNitioN : Selon la définition généralement observée, la notion d’addiction englobe toutes les activités humaines ayant pris une place importante, voire cruciale, dans une vie quotidienne et répondant soit à des besoins naturels et profonds de chaque être humain : tels que celui de réguler son humeur, ses états psychologiques, de soulager sa détresse morale et ses souffrances, de vivre des moments d’excitation, de plaisir – lesquels, dans l’ensemble, entrent dans ce qu’il est convenu d’appeler la gestion hédonique d’une existence donnée, c’est-à-dire la mise en place de moyens pour accéder au bonheur ; soit relevant d’activités adaptatives ou pragmatiques utilisées secondairement pour leur valeur hédonique. L’addiction se poserait en termes de quantité et d’investissement dans l’activité dite addictive : « être addicté, ce n’est pas tant faire quelque chose de particulier, que faire quelque chose de façon particulière ». Ainsi peut-on être addicté à une substance psychotrope (alcool, drogue, tabac, médicament psychotrope…), mais aussi à des activités sans consommation de substance qui, cependant, se révèlent être des sources de stimulations pour notre cerveau (télévision, jeu vidéo, jeu d’argent, sexualité, sport, travail…) en générant la sécrétion de « drogues » endogènes (neuropeptides, hormones…, substances naturellement fabriquées par le cerveau pour son propre fonctionnement). Les addictions peuvent donc avoir un caractère non pathologique et aider à la réalisation d’un équilibre dans la vie personnelle ; ou bien avoir un caractère pathologique quand il y a apparition de phénomènes de manque, de tolérance, de conflits, de saillance - la saillance de l’activité addictive entraînant de nombreuses conséquences dommageables pour l’individu et pour son entourage.
2. DiAgNoStiQUer UNe ADDiCtioN : La reconnaissance d’une addiction répond à huit signes : 1.Soulager une souffrance, cacher un mal de vivre. 2.Se donner du plaisir. 3.ressentir un manque (souffrance insupportable que cache l’addiction). 4.Ne plus sentir les mêmes effets aux mêmes « doses » (la répétition créant l’usure du plaisir, d’où… 5.Le besoin de toujours plus. 6.Perdre le contrôle de ce que l’on fait (l’activité addictive devenant saillante, c’est-à-dire qu’elle devient la chose le plus importante dans l’existence, au point qu’elle en devient obsessionnelle). 7.Vivre des conflits (négligences, pertes financières, problèmes légaux engendrés par l’activité addictive laquelle fait perdre de vue à l’individu qui y est soumis le sens des réalités). 8.Le combat et les rechutes (cette activité générant souffrance et inadaptation, l’individu lutte pour de se détacher de sa dépendance, avec plus ou moins de succès). 3. geStioN HéDoNiQUe et ADDiCtioNS La gestion hédonique se définit comme toute action menée par un individu pour réguler son humeur et plus généralement contrôler ses états psychologiques. elle recouvre la mise en œuvre par chacun de moyens qui lui sont propres, lesquels contribuent à l’aider à mener le mieux possible son existence. on considère l’addiction comme une action de la gestion hédonique destinée à donner une réponse à un problème de dysphorie (souffrance psychique), réponse qui passe par une organisation particulière des addictions de l’individu.
Annexe 3
LeS DiX troUBLeS De LA PerSoNNALité réPertoriéS PAr Le DSM-iV - DéFiNitioN & CritèreS DiAgNoStiQUeS SPéCiFiQUeS -
groUPe A DeS troUBLeS De LA PerSoNNALite
jPersonnalité Paranoïaque Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des divers contextes, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes : (1) Le sujet s’attend sans raison suffisante à ce que les autres l’exploitent, lui nuisent ou le trompent ; (2) Est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés ; (3) Est réticent à se confier à autrui en raison d’une crainte injustifiée que l’information soit utilisée de manière perfide contre lui ; (4) Discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des événements anodins ; (5) Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations. (6) Garde rancune, c’est-à-dire ne pardonne pas d’être blessé, insulté ou dédaigné ; (7) Perçoit des attaques contre sa personnes ou sa réputation, alors que ce n’est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère ; (8) Met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint ou de son partenaire sexuel.
Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie, d’un trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique et n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale générale. jPersonnalité Schizoïde Mode général de détachement par rapport aux relations sociales et de restriction de la variété des expressions émotionnelles dans les rapports avec autrui, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes : (1) Le sujet ne recherche, ni n’apprécie, les relations proches y compris les relations intra-familiales ; (2) Choisit presque toujours des activités solitaires ; (3) N’a que peu ou pas d’intérêt pour les relations sexuelles avec d’autres personnes ; (4) N’éprouve du plaisir que dans de rares activités, sinon dans aucune ; (5) N’a pas d’amis proches ou de confidents, en dehors de ses parents du premier degré ; (6) Semble indifférent aux éloges ou à la critique d’autrui ; (7) Fait preuve de froideur, de détachement, ou d’émoussement de l’affectivité. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie, d’un trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique ou d’un trouble envahissant du développement et n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale générale.
jPersonnalité Schizotypique Mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne aiguë et des compétences réduites dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles, et par des conduites excentriques. Le trouble apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes : (1) Idées de référence (à l’exception des idées délirantes de référence) ; (2) Croyances bizarres ou pensées magiques qui influencent le comportement et qui ne sont pas en rapport avec les normes d’un sousgroupe culturel (par exemple superstition, croyance dans un don de voyance, dans la télépathie ou dans un « sixième » sens ; chez les enfants et les adolescents, rêveries ou préoccupations bizarres) ; (3) Perceptions inhabituelles, notamment illusions corporelles ; (4) Pensée et langage bizarres (par exemple vagues, circonstanciés, métaphoriques, alambiqués ou stéréotypés) ; (5) Idéation méfiante ou persécutoire ; (6) Inadéquation ou pauvreté des affects ; (7) Comportement ou aspect bizarre, excentrique ou singulier ; (8) Absence d’amis proches ou de confidents en dehors des parents du premier degré ; (9) Anxiété excessive en situation sociale qui ne diminue pas quand le sujet se familiarise avec la situation et qui est due à des craintes persécutoires plutôt qu’à un jugement négatif de soi-même. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie, d’un trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques, d’un autre trouble psychotique ou d’un trouble envahissant du développement.
groUPe B DeS troUBLeS De LA PerSoNNALite jPersonnalité antisociale Mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui survient depuis l’âge de 15 ans, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes : (1) Incapacité de se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux, comme l’indique la répétition de comportements passibles d’arrestation ; (2) Tendance à tromper par profit ou par plaisir, indiquée par des mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des escroqueries ; (3) Impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance ; (4) Irritabilité ou agressivité, indiquées par la répétition de bagarres ou d’agressions ; (5)Mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui ; (6) Irresponsabilité persistante, indiquée par l’incapacité répétée d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations financières ; (7) Absence de remords, indiquée par le fait d’être indifférent ou de se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui. Âge au moins égal à 18 ans. Manifestations d’un trouble des conduites débutant avant l’âge de 15 ans. Les comportements antisociaux ne surviennent pas exclusivement pendant l’évolution d’une Schizophrénie ou d’un episode maniaque. jPersonnalité borderline Mode général d'instabilité des relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des contextes
divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes : (1) Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés [NB. Ne pas inclure les comportements suicidaires ou les auto-mutilations énumérées dans le critère 5] ; (2) Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation ; (3) Perturbation de l'identité: instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi ; (4) Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (p. ex.., dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie). [NB. Ne pas inclure les comportements suicidaires ou les auto-mutilations énumérées dans le critère 5] ; (5) Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations ; (6) Instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (p. ex., dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) ; (7) Sentiments chroniques de vide ; (8) Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (p. ex., fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées) ; (9) Survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères. jPersonnalité histrionique Mode général de réponses émotionnelles excessives et de quête d’attention, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :
(1) Le sujet est mal à l’aise dans les situations où il n’est pas au centre de l’attention d’autrui ; (2) L’interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de séduction sexuelle inadaptée ou une attitude provocante; (3) Expression émotionnelle superficielle et rapidement changeante ; (4) Utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l’attention sur soi ; (5) Manière de parler trop subjective mais pauvre en détails ; (6) Dramatisation, théâtralisme et exagération de l’expression émotionnelle ; (7) Suggestibilité, est facilement influencé par autrui ou par les circonstances ; (8) Considère que ses relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité. jPersonnalité narcissique Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie qui apparaissent au début de l’âge adulte et sont présents dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes : (1) Le sujet a un sens grandiose de sa propre importance (p. ex. surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport) ; (2) Est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d’amour idéal ; (3) Pense être « spécial » et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ; (4) Besoin excessif d’être admiré ; (5) Pense que tout lui est dû : s’attend sans raison à bénéficier d’un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;
(6) Exploite l’autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins ; (7) Manque d’empathie : n’est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d’autrui ; (8) Envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient ; (9) Fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains.
groUPe C DeS troUBLeS De LA PerSoNNALite jPersonnalité evitante Mode général d’inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes : (1) Le sujet évite les activité sociales professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqué, désapprouvé ou rejeté ; (2) Réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être aimé ; (3) Est réservé dans les relations intimes par crainte d’être exposé à la honte ou au ridicule ; (4) Craint d’être critiqué ou rejeté dans les situations sociales ; (5) Est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause d’un sentiment de ne pas être à la hauteur ; (6) Se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur aux autres ; (7) Est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de l’embarras.
jPersonnalité dépendante Besoin général et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des divers contextes, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes : (1) Le sujet a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui ; (2) A besoin que d’autres assument les responsabilités dans la plupart des domaines importants de la vie ; (3) A du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation. NB. Ne pas tenir compte d’une crainte réaliste de sanctions ; (4) A du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie) ; (5) Cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de se porter volontaire pour faire des choses désagréables ; (6) Se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller ; (7) Lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont il a besoin ; (8) Est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à se débrouiller seul. jPersonnalité obsessionnelle-compulsive Mode général de préoccupation pour l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel, aux dépens d’une souplesse, d’une ouverture et de l’efficacité, qui apparaît au début
de l’âge adulte et sont présents dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes : (1) Préoccupation pour les détails, les règles, les inventaires, l’organisation ou les plans au point que le but initial d’une activité en est occulté ; (2) Perfectionnisme qui entrave l’achèvement de tâches (p.ex. incapacité d’achever un projet parce que des exigences personnelles trop strictes ne sont pas remplies); (3) Dévotion excessive pour le travail et la productivité avec exclusion des loisirs et des amitiés (sans que cela soit expliqué par des impératifs économiques évidents); (4) Est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de morale, d’éthique ou de valeurs (sans que cela soit expliqué par une appartenance religieuse ou culturelle) ; (5) Incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceuxci n’ont pas de valeur sentimentale ; (6) Réticence à déléguer des tâches ou à travailler avec autrui à moins que les autres se soumettent exactement à sa manière de faire les choses ; (7) Se montre avare avec l’argent pour soi-même et les autres ; l’argent est perçu comme quelque chose qui doit être thésaurisé en vue de catastrophes futures ; (8) Se montre rigide et têtu. jtrouble de la personnalité non Spécifié Cette catégorie est réservée aux troubles de la personnalité qui ne remplissent pas les critères d’un trouble de la personnalité spécifique. Un exemple en est la présence de caractéristiques appartenant à plusieurs troubles de la personnalité, sans que les critères d’un trouble particulier de la personnalité soient remplis (« personnalité mixte »), mais néanmoins responsables d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement dans un ou plusieurs domaines importants p. ex. social ou
professionnel). Cette catégorie peut aussi être utilisée lorsque le clinicien estime qu’un diagnostic spécifique de trouble de la personnalité ne figurant pas dans la classification est approprié, par exemple celui de personnalité dépressive ou de personnalité passive-agressive.
Annexe 4
LeXiQUe I addiction (Concept d’) : cf. Annexe 2. anaclitisme (adj. : anaclitique) : SYN. D’étayage – désigne le fait que le sujet s’appuie sur l’objet des pulsions d’auto-conservation dans son choix d’un objet d’amour. type de choix d’objet (ou choix objectal) où l’objet d’amour est élu sur le modèle des figures parentales en tant qu’elles assurent nourriture, soins et protection. clivage : Le clivage est une façon de diviser le monde en 2 poles, "tout bon" et "tout mauvais". C'est ce que l'on appelle la pénsée noir et blanc, un monde sans "gris". Le clivage est un mécanisme de défense pour se protéger. cognition : Faculté d'acquérir des connaissances. Acte de connaître ou connaissance en général : "La cognition est l'ensemble des activités par lesquelles toutes les informations sont traitées par un appareil psychique, comment il les reçoit, comment il les selectionne, les transforme et les organise, construit des représensations de la réalitéet élabore des connaissances" (codol 1988) compensation : 1. mécanisme qui vise à compenser une déficience réelle ou perçue comme telle. Le phénomène compensatoire peut être réel ou s'exprimer par le fantasme. 2. Mécanisme d'auto-défense normal du Moi qui se traduit par la recherche d'une satisfaction (ou d'une affirmation) dans un domaine où celle-ci est accessible, et unique-
ment pour contrebalancer une insatisfaction ou un échec réel ou ressenti dans un autre domaine. Les effets de la frustration sont, de ce fait, évités partiellement. cyclothymie : trouble caractérisé par une alternance de nombreux épisodes hypomaniaques (ne rencontrant pas tous les critères d'un épisode maniaque) et dépressifs (ne rencontrant pas tous les critères d'une dépression majeure). défense (Mécanisme de): Processus inconscient servant à fournir du soulagement aux conflits émotionnels et à l'anxiété. Certains des mécanismes communs de la défense définis sont la compensation, la conversion, le déni, le refoulement, le transfert, la dissociation, l'idéalisation , la projection, la formation de réaction, la régression, mais aussi passage à l'acte (acte avant reflexion) (activisme?), l'évitement (refus de se mettre dans certaines situations), le détournement (rediriger l'attention sur qq d'autre), l'humour (rire d'une situation qui ne prete pas à rire), la somatisation et le clivage décompensation : "Decompenser" signifie craquer mentalement et émotionnellement. La decompensation se produit pendant le début d'un processus psychotique. Les personnes non psychotiques peuvent décompenser quand les facteurs de stress auquels elles sont confrontés sont plus grands que leur capacité à faire face.La décompensation peut prendre beaucoup de formes. Normalement cela impliquer le début de comportements plus "enfantins" comme, un manque complet d'égard pour l'hygiène, énurésie, comportement de plus en plus désorganisé, un changement spectaculaire du niveau d'énergie, ou une perte complète d'intérêt pour des activités agréables. déni : terme employé par Freud : mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante.
dépersonnalisation : trouble psycho-affectif initialement décrit par P. Janet pour caractériser la psychasthénie, expérience au cours de laquelle le sujet perd le sentiment de sa propre réalité, de son identité, de la réalité de son corps, le tout accompagné d'un intense sentiment d'étrangeté et d'une grande angoisse. Selon le niveau de dépersonnalisation, on aura affaire à une atteinte légère dans l'hystérie (trouble de l'identité), ou à un mode d'entrée dans la psychose délirante (automatisme mental, hallucinations, corps disloqué et morcelé). C'est au cours de la dissociation schizophrénique que la dépersonnalisation est la plus grande. Le sujet se sent devenir autre, s'interroge pour savoir si un autre ne prend pas sa place en lui. Le monde est inexplicablement changé: le patient ne reconnaît pas ce qui lui était familier. La tonalité est hostile. Le patient tente d'expliquer ces phénomènes par un « rationalisme morbide ». Par ailleurs la dépersonnalisation s'observe également dans les psychoses confusionnelles et dans le cadre de certaines tumeurs cérébrales. dysphorie : état de malaise, sentiment désagréable et négatif. (voir euphorie) euphorie : état de bien-être, de bonheur, sentiment optimiste et positif. dysthymie : La dysthymie est caractérisée par un état accablant pourtant chronique de dépression, manisfesté par une humeur dépressive la plupart du temps, pendant au moins 2 années. (chez les enfants et les adolescents, l'humeur peut être irritable et la durée doit être au moins de 1 an.) La personne qui souffre de ce trouble ne doit pas avoir été pendant plus de 2 mois sans éprouver deux ou plus des symptômes suivants: - faible appétit ou manger avec excès, - insomnie ou hypersomnie, - faible énergie ou fatigue, - faible estime de soi,
- faible concentration ou difficulté à prendre des décisions - sentiments de désespoir. hypomaniaque : Critères d'un épisode hypomaniaque : A. Une période nettement délimitée durant laquelle l'humeur est élevée de façon persistante, expansive ou irritable, clairement différente de l'humeur non dépressive habituelle, et ce tous les jours pendant au moins 4 jours. B. Au cours de cette période de perturbation de l'humeur, au moins 3 des symptômes décrits (quatre si l'humeur est seulement irritable) ont persisté avec une intensité significative. 1. augmentation de l'estime de soi ou idées de grandeur. 2. réduction du besoin de sommeil (p. ex., le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil). 3. plus grande communicabilité que d'habitude ou désir de parler constamment. 4. fuite des idées ou sensations subjectives que les idées défilent. 5. distractibilité (p. ex., l'attention est trop facilement attirée par des stimulus extérieurs sans importance ou insignifiants). 6. engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex., la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables). C. L'épisode s'accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement, qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique. D. La perturbation de l'humeur et la modification du fonctionnement sont manifestes pour les autres. e. La sévérité de l'épisode n'est pas suffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou social, ou pour nécessiter l'hospitalisation, et il n'existe pas de caractéristiques psychotiques. F. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques
directs d'une substance ou d'une affection médicale générale. idéalisation : Mécanisme de défense psychotique observable chez le schizophrèque comme chez le paranoïaque, qui permet de protéger le bon objet des pulsions destructrices en amplifiant ses qualités exagérément. idéation : Processus par lequel les idées se forment et s'enchaînent. identification Projective : lorsqu’une partie de la personnalité du sujet s'introduit fantasmatiquement dans le Moi de l'objet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfactions qu'il suppose y être. Cette partie appartient toujours au sujet (exemple: l'identification à l'agresseur). impulsivité : terme qui recouvre quatre facettes complémentaires : le manque de persévérance, l'absence de préméditation, la recherche de sensations et l'urgence. labilité : Caractère d’une humeur changeante. La moindre petite émotion engendre une réaction difficilement contrôlable (pleurer ou rire exagérément). SYN. : incontinence affective. objet : en référence à la pulsion, moyen par lequel celle-ci cherche la satisfaction. L'objet varie selon le développement psychosexuel de l'individu. Pathogenèse : recherche et étude du mécanismes des causes ou du développement des maladies.
Processus mental : Mécanismes fondamentaux qui opèrent dans l'esprit ou le psychisme de l'individu, supposés notamment procéder au traitement de l'information dans le cerveau. Ne se limitant pas au domaine du raisonnement , ils sont proposés pour expliquer l'ensemble de la cognition, (pensée, raisonnement, langage, perception, mémoire, émotions, motricité...). Projection : opération psychique permettant au sujet de localiser à l'extérieur ce qui se situe en fait à l'intérieur de lui. il attribue donc à une autre personne les affects dont il ne peut se protéger et qu'il refuse de reconnaître en lui-même. Mécanisme agissant de façon délirante. Le sujet nie pour lui un désir intolérable et projette ce désir sur un autre. Pulsion : en psychanalyse, processus dynamique consistant en une charge énergétique, un facteur de motricité qui fait tendre l’organisme vers un but. Selon Freud, toute pulsion trouve sa source dans une excitation corporelle ; son but étant de supprimer l’état de tension régnant à la source pulsionnelle. C’est dans l’objet, grâce à lui, que la pulsion peut atteindre son but. La pulsion a deux aspects: l'affect et la représentation refoulement : Mécanisme majeur lié à la culpabilité et qui contribue à tous les autres mécanismes de défense. Aussi le plus complexe car constitutif de l'inconscient comme domaine séparé du reste du psychisme. C'est par le refoulement que certains contenus inconscients ne parviennent jamais à la conscience, et que d'autres y retournent. Le refoulement est donc à la fois une pression/censure et un maintien. Le refoulement fait revenir à l'inconscient des représentations liées à des pulsions risquant de provoquer du déplaisir à l'égard du Surmoi et de la réalité extérieure. Une représentation est refoulée quand elle subit l'attraction du noyau inconscient pathogène et l'ac-
tion de la censure (refoulement originaire + censure). La représentation refoulée de la pulsion séjourne dans l'inconscient et va s'y organiser. elle va ainsi effectuer un travail de déformation et d'éloignement. elle va former des rejetons qui subiront chacun un destin particulier. La charge affective, ou affect, va se lier à l'un de ces rejetons et va tenter à nouveau d'émerger, et ce sera le retour du refoulé qui s'exprimera dans les rêves, les actes manqués, les lapsus... etc. rien ne subsistera de la représentation première si ce n'est l'affect qui va provoquer l'angoisse. il faut considérer le refoulement comme une étape première. Le produit refoulé (nos représentations mentales inavouables) se déverse dans le ça. Sublimation : Mécanisme concernant des activités intellectuelles, artistiques ou religieuses et portant sur les pulsions partielles libidinales qui ne parviennent pas à s'intégrer dans la forme définitive de la génitalité. il n'y a pas de refoulement (ce n'est donc pas à proprement parler un mécanisme de défense) mais une conversion de ces pulsions dans un but non sexuel qui revalorise le sujet. La sublimation ne se fait pas sous la pression du Surmoi mais est de l'ordre de l'idéal du Moi. il n'y a pas de culpabilité mais plutôt du narcissisme. trois caractéristiques: déplacement d'objet, changement de nature de la pulsion, l'objet visé est socialement valorisé. La sublimation dévie les pulsions sexuelles vers un objet socialement valorisé. Symptômes dissociatifs : ensemble de troubles caractérisé par la survenue d'une perturbation touchant des fonctions normalement intégrées (comme la mémoire, la conscience et l'identité), incluant l’amnésie, la dépersonnalisation, Syntone : Se dit d’un sujet qui vibre en harmonie avec le milieu dans lequel il se trouve.