Saint Paul

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  • Pages: 34
Archevêché de Luxembourg

Pastorale Biblique Diocésaine

Sur les pas de Paul de Tarse

Parcours biblique pour écouter la Parole de Dieu en communauté Janvier 2009

Archevêché de Luxembourg Pastorale Biblique Diocésaine Luis Martinez, coordinateur diocésain Tél. 44743-572 Email: [email protected] Centre Convict, 5, av. Marie-Thérèse L-2132 Luxembourg Madalena da Silva, responsable région Centre Email: [email protected] Cindy Fuhr, responsable région Est Email: [email protected] Julia Meuer, responsable région Nord Email: [email protected] Pierre Meyers, responsable région Sud Email: [email protected]

2009

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Présentation Lors du récent synode sur «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise», les pères synodaux ont insisté sur l’importance de donner un nouvel élan à la Pastorale biblique, «non pas en juxtaposition avec d’autres formes de la pastorale, mais comme animation biblique de toute la pastorale » (proposition 30). Dans ce sens, parmi les propositions adressées au pape, ils ont insisté sur «la formation de petites communautés ecclésiales où la Parole soit écoutée, étudiée et prêchée» (proposition 21). Notamment ils songeaient à une vraie «lecture priante, personnelle et communautaire» de la Parole, pour que le «dialogue avec Dieu devienne une réalité quotidienne» (proposition 22) dans l’Eglise, qui est comprise comme étant «Maison de la Parole» (Message, III).

Au concret, le parcours que nous proposons cette année est un choix qui cherche à dresser un portrait de Saint Paul et à mettre en exergue quelques aspects centraux de sa pensée. La brochure s’ouvre par une présentation générale de Saint Paul (quelques données biographiques, voyages et d’autres faits marquants dans sa vie). Après cette introduction biographique, nous proposons la lecture de sept textes que voici: 1. La lecture intégrale de la Lettre à Philémon. Ce texte nous permet d’aborder l’environnement culturel de l’activité de Paul ainsi que les répercutions sociales de l’engagement chrétien. 2.

Ces impulsions du Synode tombent en bonne terre dans notre diocèse, où nous cherchons depuis quelques années à approfondir notre Pastorale Biblique comme vraie «animation biblique de la Pastorale». Beaucoup d’efforts se font dans ce sens. Notamment avec l’élaboration de ces parcours bibliques pour écouter la Parole de Dieu en communauté.

La lecture de la 1ère Lettre aux Thessaloniciens 2, 1-12 vient nous rappeler le souci de l’Apôtre envers les communautés chrétiennes qu’il a vu naître. De même, ce texte nous incite à tenir bon au milieu des résistances que rencontre la prédication de l’Evangile.

3. La lecture de la 2ème Lettre aux Corinthiens 4, 1-15 actualise dans notre esprit la conscience de porter le trésor de l’Evangile «dans des vases d’argile». A travers ce texte, nous sommes placés devant notre vocation au «ministère apostolique»: annoncer le Christ ressuscité.

Or, voici que dans le cadre de cette année consacrée à la mémoire de Saint Paul, nous proposons cette nouvelle brochure: Sur les pas de Paul de Tarse. Il s’agit de permettre aux communautés vivantes de redécouvrir la personne de Paul à partir de la lecture de certains passages du livre des Actes des apôtres ainsi que de ses propres lettres.

4. Nous proposons ensuite à la lecture deux textes tirés de la Lettre aux Galates. Par le premier (3, 23-29) nous rappelons que «nous sommes tous un en Jésus-Christ».

Evidemment, il ne peut s’agir ici que d’un bref survol de l’univers paulinien. L’objectif profond et majeur du parcours est de permettre aux gens de prendre goût à la lecture de la Parole de Dieu. En effet, nous ne cherchons pas à tout dire sur Saint Paul, mais à donner aux participants l’occasion de faire une découverte personnelle de la figure de l’apôtre en faisant un exercice de lecture biblique en communauté. Aussi la brochure n’a-t-elle pas la prétention d’être un manuel ou un texte fini et intégral. Elle est une sorte de tremplin qui nous permet de plonger dans l’océan de la Parole de Dieu.

5. Le deuxième texte de Galates est celui du chapitre 5, 13-25. Par ce texte nous sommes amenés à réfléchir à la portée de la liberté chrétienne comprise comme une «marche sous l’impulsion de l’Esprit». 6. Comme avant-dernier texte, nous proposons la Lettre aux Ephésiens 4, 1-16. Nous avons retenu ce texte, vu l’importance que Paul donne à l’Eglise comprise comme «le Corps du Christ» qui doit être construit grâce à l’unité dans la diversité.

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7. Enfin, nous avons voulu clôturer notre parcours par la lecture d’un beau passage de la Lettre aux Romains (8, 18-30), qui nous parle du dessein mystérieux de l’amour de Dieu: il se déploie dans et à travers l’histoire humaine et il est le fondement de l’espérance chrétienne.

l’Eglise nous renvoie toujours à la Mission. (Message IV). Ainsi, nous ne lisons pas la Bible pour la Bible ou dans un but de connaissance littéraire, mais nous voulons nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu qui aujourd’hui nous invite à un engagement concret, tant au niveau personnel qu'au niveau communautaire, dans la mission de l’Eglise : annoncer, comme Paul, l’Evangile de JésusChrist.

Il est évident, que l’objectif dernier du parcours est d’aider la communauté chrétienne à découvrir dans l’activité et les paroles de Paul une interpellation de l’Esprit qui, ici et maintenant, nous appelle à l’engagement missionnaire. En effet, comme l’a bien souligné le synode dans son « Message au peuple de Dieu », l’écoute de la Parole dans

Comme l’a recommandé le synode, nous sommes invités à « écouter la Parole de Dieu avec un cœur de pauvre et à répondre par notre engagement pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création » (proposition 24).

Le mode d’emploi de cette brochure Comme nous l’avons déjà souligné lors de nos précédentes brochures, ces rencontres proposées cherchent avant tout à déclencher un processus participatif d’écoute communautaire de la Parole de Dieu: une fois le groupe réuni, on procède à la lecture attentive du récit ; celle-ci est suivie d’une série de questions en vue du partage autour du texte et de son actualisation dans la vie de la communauté; les rencontres se terminent toujours par une prière communautaire. Détaillons quelque peu.

veiller à ce que tous les membres de la communauté participent, et pour cela, il doit être capable de créer une ambiance de confiance et de respect fraternel. Il doit être capable de gérer le temps, notamment en sachant donner plus de temps à une question, ou encore, de passer à une autre question. L'animateur doit aussi, avec la participation des autres, aider la communauté à prier. L’animateur doit faire attention au timing proposé (numéros entre parenthèses). Evidement, il s’agit d’une proposition de déroulement qui dépendra de la dynamique du groupe rassemblé.

Tout d’abord, un mot sur l’animateur. L’animateur de la rencontre joue un rôle considérable, d’où l’importance de bien souligner sa fonction. L’animateur peut être le curé, un(e) assistant(e) pastoral(e), un(e) catéchiste ou un(e) membre de la communauté.

1. L’introduction à la lecture fournit aux animateurs locaux une série de données qui leur permettent de placer le récit dans son contexte, afin de mieux en saisir la portée. Cette introduction ne doit pas être lue pendant la rencontre, elle sert seulement à la préparation de celle-ci: l’animateur local est sensé se l'approprier au préalable personnellement, de sorte qu'il puisse la présenter brièvement avec ses mots à lui.

Il n’est pas nécessairement un spécialiste de la Bible, il est avant tout un membre actif de la communauté, non pas un professeur ou un enseignant, mais un frère ou une sœur sur le chemin de la foi. Dans ce sens, il ne doit pas prétendre à être « intégral », c'est-à-dire, vouloir toujours tout dire et sur toute chose. Il faut choisir, en sachant que l’important est d’aider la communauté ou les personnes rassemblées à découvrir le texte par ellesmêmes.

Si possible, l’animateur préparera le local dans lequel devrait se trouver un symbole lié au thème de la lecture prévue. Comme la communauté (de lecture) se rassemble à des intervalles relativement espacés, il est bon de se ménager du temps pour des échanges gratuits,

L’animateur est au service de la communauté, il assume la fonction de «dynamiser» ou de «faciliter» le partage. Il doit, par exemple, bien

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pour se souhaiter la bienvenue, pour partager des nouvelles. Ensuite, on chante, on prie le Saint Esprit, on introduit brièvement le sujet du jour. Pour mieux signifier que la démarche entreprise est une démarche de foi et d’écoute de la Parole de Dieu, on pourrait veiller, durant ces rencontres, à la présence d'une icône de Jésus, avec un cierge allumé.

3. Nous proposons aussi une actualisation avec quelques questions pour la vie de la communauté. C’est le moment où l'on fait le passage vers l’accueil de la Parole dans la réalité de la communauté d'aujourd’hui. On cherche ensemble dans quel sens le texte est une Bonne Nouvelle dans le contexte personnel et dans le contexte de la communauté ecclésiale. Le groupe tire alors les conséquences pratiques du récit et peut se proposer d'assumer un engagement concret (cet engagement doit être simple et réalisable), évalué à court ou à moyen terme.

2. Lecture attentive du texte. Le texte est lu à partir de la Bible dans une ambiance d’écoute et de partage. Il s’agit d’entrer dans le texte de manière priante et spirituelle plutôt qu’intellectuelle (il ne s’agit pas d’un cours !). Dans ce sens, il est important, du point de vue méthodologique, qu’après la lecture du texte les personnes aient le temps pour s’imprégner de la Parole. Pour cela, on peut proposer de relire en silence et se laissant interpeller par le texte, puis dire à haute voix la phrase qui nous étonne ou nous frappe spécialement, sans besoin de s’expliquer. Ensuite, on peut rentrer dans les questions plus précises sur le texte lu.

4. À la fin du partage, nous proposons quelques suggestions pratiques pour entrer en prière. Il s’agit d’aider la communauté à faire une sorte de résumé priant des acquis, des espoirs, des doutes et des engagements qui sont nés de la lecture et du partage communautaires de la Parole de Dieu. C’est un moment important où l'on met sa confiance et son espoir en Dieu. La communauté peut exprimer le fruit de son expérience de lecture, de réflexion et d'engagement futur au moyen d'un chant, d’une prière ou d'un symbole.

L’idéal est que chaque participant dispose de sa propre Bible: il peut souligner les phrases qui l'interpellent, écrire ses hésitations et ses questions.

La rencontre peut se clôturer par un verre de l’amitié. Il a son importance! En effet, ces moments plutôt informels peuvent se transformer en temps précieux d’échange et d’approfondissement.

Cette lecture est suivie de quelques questions proposées pour approfondir le texte. Il s’agit ici d’une série de questions qui peuvent servir d'orientation pour l’animation du partage. L’animateur local peut, en toute liberté, s’en servir ou en proposer d’autres, en tenant compte de la réalité propre de la communauté.

Nous espérons que cet instrument, préparé dans un souci pastoral, pourra être utile dans les travaux d’animation des communautés locales. Nous espérons aussi recevoir de la part de ceux qui l’utilisent des suggestions pour l’améliorer.

Dans le cas où des questions resteraient sans réponse, on peut charger un volontaire de les étudier pour la réunion ultérieure ou inviter quelqu’un pour aider la communauté. De même, l’animateur peut toujours proposer une rencontre postérieure d’approfondissement avec une personne plus compétente, cela permet d’ouvrir des pistes pour le futur. (Pour approfondir, il existe au Service Biblique un Centre de Documentation mis à la disposition des agents pastoraux).

LUIS MARTINEZ Coordinateur Diocésain de la Pastorale Biblique

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Ont collaboré à cette brochure : -

Maria Madalena Da Silva Santos Cindy Fuhr Jacques Weisshaupt sj. Jeannot Gillen Luis Martinez Julia Meuer Pierre Meyers sj. Rosetta Paganotti De Bernardi Sandro Sandini

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Paul de Tarse, apôtre de Jésus-Christ

Objectifs possibles de la rencontre  Aider la communauté à redécouvrir la figure de Saint Paul comme une des colonnes de l’Eglise.  Se laisser interpeller par l’agir et les paroles de Saint Paul, qui nous invite à l’engagement missionnaire aujourd’hui.

1. Préparation de la rencontre Etant donné que cette première rencontre veut aider les participants à redécouvrir la figure de Saint Paul comme l’apôtre de Jésus-Christ en le situant dans le contexte où sa mission s’est développée, il est important de faire attention aux matériaux qui nous permettront d’atteindre cet objectif. Tout d’abord, nous proposons de placer dans la salle de la rencontre un panneau avec une carte suffisamment grande et claire de l’Asie Mineure ; il est important de bien distinguer les villes où Paul a accompli son ministère. De même, une ligne du temps est de grande utilité pour situer l’activité de Paul dans le temps et en relation avec des autres événements importants dans la vie du christianisme du 1er siècle et dans la formation du Nouveau Testament (nous donnons en annexe un exemple de ligne du temps qui pourrait être agrandie et multipliée pour les participants). Il serait important de préparer un dossier pour les participants (carte –normalement il y en a une dans les bibles-, ligne du temps, repères biographiques – les données fournies dans les points 2.2 et 2.3 peuvent être photocopiées, un portrait ou icône de saint Paul) ; le dossier pourrait leur servir à approfondir par après le sujet. Il est très important que chaque participant apporte sa propre Bible ou Nouveau Testament et qu’il soit muni d’un crayon pour souligner ou noter ce qui lui semble important.

2. Déroulement de la rencontre (90’) La rencontre a été pensée pour une durée de 90’, mais elle peut aussi se faire en deux rencontres. Ainsi le sujet peut être abordé en prenant plus de temps. Dans ce choix, nous proposons de travailler sur la conversion lors de la première soirée et sur les voyages missionnaires, lors de la deuxième.

2.1. Introduction (10’)  Présentation de l’activité du jour et mise en disposition d’un moment de prière.  Chant proposé : « Envoie tes messagers »  Nous allumons une bougie, symbole de la présence de Jésus parmi ses frères et sœurs et de la lumière de l’Esprit qui nous dévoile la Parole de Dieu.

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2.2. Activité autour des connaissances préalables des participants (30’) Dresser un portrait de Saint Paul à travers la mise en commun des participants autour du savoir préalable qu’ils ont de lui. Cette activité peut se dérouler en deux moments : tout d’abord, 10 minutes pour remplir personnellement la fiche ci-jointe; et, par ensuite, mise en commun (20’). Pour la mise en commun il est recommandé de reproduire la fiche sur un grand papier, elle sera remplie à fur et à mesure des interventions des participants (celle-ci peut être placée sur un tableau).

Nom : Lieu de naissance : Nationalité : Formation : Profession : Conversion : Amis et amies : Voyages : Autres faits marquants dans sa vie :

2.3. Activité1 sur le témoignage de Paul dans le Nouveau Testament (40’) Nous travaillons en petits groupes (2 à 3 personnes) les différents sujets proposés; pour ce faire, nous donnons un ou deux textes à lire qui permettent de découvrir un aspect du portrait de Paul (15’). Puis on fait la mise en commun en essayant d’étoffer la fiche-portrait (25’). Nous proposons maintenant quelques données biographiques sur Paul. Il n’est pas nécessaire de tout dire, mais de permettre aux participants de faire une petite découverte des passages des Actes et des lettres de Paul qui ont un certain caractère biographique. (Il ne s’agit pas ici de rentrer dans la discussion des sources biographiques de Paul). L’animateur peut choisir parmi les différents sujets (d’accord avec le nombre des participants, mais aussi, s’il l’estime convenable, de scinder cette rencontre biographique en deux parties) en faisant travailler les personnes sur l’un ou l’autre texte proposé à la lecture. L’animateur peut toujours compléter par d’autres aspects que les participants n’auront pas travaillés.

Différents sujets proposés pour le travail en sous-groupes

a) Quelques données personnelles de Paul Saul était juif, de Tarse de Cilicie; il serait né vers l’année 8-10 de notre ère. Comme lui-même en témoigne, Paul était « circoncis dès le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d’Hébreux, quant à la Loi, un pharisien… ». Mais, il avait aussi la citoyenneté romaine.

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Cette activité pourrait être accompagnée de la visualisation d’un support audiovisuel comme, par exemple : « Sur le pas de Saint Paul », Ed. Voir et dire (disponible au Centre de Documentation du SBD).

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Aux environs de ses quinze ans, il est envoyé à Jérusalem pour être formé dans la Loi juive « aux pieds de Gamaliel », le grand penseur juif de l’époque, et il y dépassera beaucoup de ses collègues par son zèle. On dit aussi qu’il aurait appris et exercé le métier de « fabricant de tentes » (Ac 18,3), en travaillant de ses mains pour subvenir à ses besoins (1Co 4, 12 ; 1Th 2, 9). Il connaissait l’araméen, l’hébreu et le grec commun, et, normalement, il aurait pu se débrouiller en latin, la langue des Romains. Pour l’année 30, Saul est encore à Jérusalem, et très certainement, il a connu les événements autour de la mise à mort de Jésus. Comme lui-même en témoigne, il devint un fanatique « persécuteur de l’Eglise ». En effet, la première allusion que les Actes des Apôtres font de lui est celle de sa complicité dans le meurtre d’Etienne (Ac 8,1), survenu aux environs de l’année 34 apr. J.-C. A l’époque, Saul avait environ 25 ans.  Textes proposés pour la lecture: Ph 3, 5-6 ; Ga 1, 13; Ac 22, 1-5. 25-28.

b) De persécuteur à Apôtre de Jésus-Christ La participation de Saul à la persécution des chrétiens lui a certainement permis de rencontrer des hommes et des femmes disciples de Jésus, qui ont mis en question ses convictions et qui l’ont invité à accueillir la foi en Jésus, le Christ crucifié. D’après son témoignage, un événement inattendu l’a bouleversé. Une « lumière » l’a aveuglé, et JésusChrist lui-même s’est adressé à lui : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »- «Qui es-tu, Seigneur » demanda-t-il. Et lui : « Je suis Jésus que tu persécutes… ». Cette rencontre avec le Ressuscité sera l’expérience fondatrice qui lui donne autorité pour annoncer l’Evangile. Ainsi dira-t-il aux Corinthiens, après l’énumération des apparitions de Jésus, que : « en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à l’avorton » (1 Co 15, 8). Après un bref séjour à Damas, où il reçoit le baptême des mains d’Ananie, il s’en va pour l’Arabie, le pays des Nabatéens. Des conflits avec le roi du pays l’obligent à retourner à Damas, qu’il devra à nouveau quitter sous les menaces de persécution. On le fait échapper «par une fenêtre, dans un panier » (2 Co 11, 32). Après une période de trois années, il part pour Jérusalem, où il rencontre « Céphas », et aussi « Jacques, le frère du Seigneur ». La méfiance des chrétiens de Jérusalem est manifeste, et c’est grâce aux bons offices de Barnabé qu’il réussit à se faire accepter. Nous sommes aux environs de l’année 39, Saul est aux environs de ses 31 ans.  Textes proposés pour la lecture: Ac 9,3-30; Ga 1,12-2,10.

c) Le premier voyage missionnaire de Paul L’année 39, après un bref séjour à Jérusalem, Saul retourne dans sa ville natale, Tarse, où il séjourne pendant trois ou quatre ans, jusqu’à ce que Barnabé vient le chercher pour être son adjoint à Antioche. En effet, suite à la persécution entamée contre les chrétiens par les chefs juifs de Jérusalem, une communauté chrétienne s’était établie à Antioche et elle s’était ouverte aussi aux païens. Vu la situation, Barnabé aurait été envoyé sur place par les responsables de l’Eglise de Jérusalem. Très vite, il songe à Saul comme aide possible pour son travail. Il va le chercher à Tarse. Saul rejoint ainsi la communauté d’Antioche, où pour « la première fois » les disciples de Jésus reçoivent le nom de « chrétiens ». Nous sommes aux environs de l’année 44 (l’année où le procurateur Agrippa I fait décapiter Jacques, le frère de Jean). Saul a presque 36 ans !

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Entre les années 45 et 49, Barnabé et Saul entament leur première mission. Ils parcourent l’île de Chypre. C’est ici, à Paphos, que Saul aurait adopté le nom de Paul («le petit», « le faible »). Le changement de nom au-delà d’une simple hellénisation du nom Saul, lui aurait servi pour exprimer en même temps l’idée de sa propre petitesse et faiblesse devant Dieu et devant ses frères: « Car je suis le moindre des apôtres ; je ne mérite pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu » (1Cor 15, 8-9; cfr Ep 3,8-9). Après Paphos ils se dirigent vers les villes de Pergé, d’Antioche de Pisidie, d’Iconium, de Lystres et de Derbé. Leur habitude de s’adresser aux juifs s’avère un échec, ceux-ci restent incrédules et réagissent violemment contre eux. Alors, les missionnaires changent de méthode et s’adressent ouvertement aux païens. Ainsi vont naître les premières communautés chrétiennes d’origine païenne.  Textes proposés pour la lecture: Ac 11,19-26 ; Ac 13, 1-14,28.

d) L’assemblée de Jérusalem et le deuxième voyage missionnaire de Paul Paul et Barnabé, de retour à Antioche, restent dans la communauté, jusqu’à ce qu’ils soient envoyés à Jérusalem pour discuter avec les responsables de l’Eglise la question autour du conflit suscité par certains qui voulaient imposer la circoncision aux païens convertis (nous sommes en l’an 49). Lors de cette assemblée, et après une longue discussion, se lèvent les voix de Pierre et Jacques qui donnent raison à Paul en constatant que Dieu ne fait pas acception de personnes et donc, que la circoncision ne doit pas être imposée aux chrétiens d’origine païenne. Cette décision confirme définitivement l’expansion du christianisme vers le monde et l’accomplissement de sa vocation à l’universalité. L’assemblée de Jérusalem envoie une lettre qui réjouit tous les frères. Paul reste à peu près deux années dans la ville d’Antioche. Il part ensuite pour un deuxième voyage missionnaire. Cette fois-ci sans Barnabé, avec qui il s’est disputé à cause de Marc, mais avec Silas. Cette deuxième mission dure deux années (50-52). D’Antioche, il passe à Tarse, Derbé, Lystres (où il prend avec lui Timothée que curieusement, « il fit circoncire »), Iconium, Antioche de Pisidie, Troas, Philippes (où il rencontre Lydie), Thessalonique, Bérée, Athènes (où il prononce un émouvant discours devant l’Aréopage. Cf. Ac 17, 22ss). De là, il se rend à Corinthe (où il rencontre Aquila et Priscille). C’est à Corinthe qu’il écrit sa première lettre aux Thessaloniciens. Après presque deux années passées à Corinthe, Paul doit à cause des persécutions quitter la ville (Ac 18, 1ss). Il part avec Aquila et Priscille vers Ephèse, où ils s’établissent ensemble; il se rend ensuite par bateau en Césarée et il remonte à Antioche, après avoir passé « saluer l’Eglise » (probablement de Jérusalem) (Ac 18,22). Tout au long de ce deuxième voyage, Paul vois naître peu à peu là où il passe de petites communautés chrétiennes.  Textes proposés pour la lecture: Ga 2, 1-10; Ac 15,30- 16,15.

e) Le troisième voyage missionnaire de Paul L’année 53, Paul entame son troisième voyage missionnaire qui durera environs 5 ans. Dans un premier temps, Paul arrive à Ephèse en passant par Tarse, Derbé, Lystres, Iconium, Antioche de Pisidie où il avait établi des communautés durant ses voyages précédents. C’est d’Ephèse, où probablement Paul est resté de l’année 54 jusqu’à 57, qu’il écrit aux communautés des Corinthiens et des Galates. L’hiver 58, Paul se trouve à Corinthe – d’où il écrit très probablement sa lettre aux Romains. Luc nous donne les noms de son équipe missionnaire: « Sopatros, fils de Pyrrhus, de Bérée ; Aristarque et

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Secundus, de Thessalonique ; Gaius, de Dobérès, et Timothée, ainsi que les Asiates Tychique et Trophime ». Pour Pâque 58, Paul se trouve déjà à Philippes d’où il se rend par bateau à Césarée. De là, il commence son voyage vers Jérusalem. Il rencontra Jacques, le « frère du Seigneur », qui est le chef de la communauté; encore une fois, il doit expliquer son ministère auprès des païens: on s’en tient à l’accord de l’assemblée de 49. A la Pentecôte de l’année 58, Paul est arrêté dans le Temple. Des juifs, venus d’Asie, le reconnaissent comme « l’individu qui prêche à tous et partout contre notre Peuple, contre la Loi et contre ce Lieu ! » ; de plus, on l’accuse « d’avoir introduit des Grecs dans le Temple et profané ce saint Lieu » (Ac 21, 28). La foule en colère veut le tuer ; Paul a la vie sauve grâce à l’intervention de la garde romaine auprès de laquelle il fait valoir sa nationalité romaine (Ac 22, 25ss).  Textes proposés pour la lecture: Ac 19,1-10. 21-22 ; Ac 20,1-16. f) Prison et voyage à Rome de Paul Une fois à Rome, Paul restera sous la surveillance d’un garde militaire, mais avec la liberté pour se déplacer. Selon la tradition c’est à Rome qu’il aurait écrit ses lettres aux Colossiens, à Philémon et aux Ephésiens. D’après les Actes, Paul reste « deux années entières à ses frais et recevait tous ceux qui venaient le trouver, proclamant le Règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans entraves »… (Ac 28, 30). Lors de son arrestation à Jérusalem, Paul comparaît devant le grand prêtre Ananie et le Sanhédrin ; très rusé, il joue sur les divergences entre pharisiens et sadducéens à propos de la résurrection des morts pour diviser l’assemblée. « Le tribun craignant qu’ils ne missent Paul en pièces » le ramène à la tour de garde (Ac 23, 10). Grâce à l’intervention de son neveu (qui dénonce le complot des juifs pour tuer Paul) celui-ci est transféré à Césarée devant le gouverneur Félix (Ac 23, 23ss). Il y restera captif pendant deux ans. L’automne de l’année 60, Paul est embarqué de Césarée vers Rome, mais une tempête fait échouer le bateau sur les plages de l’île de Malte. Il y reste tout l’hiver de l’année 61. La tradition fixe son martyre en l’année 67, lors de la persécution des chrétiens sous l’empereur Néron.  Textes proposés pour la lecture: Ac 27, 1-9ss ; Ac 28, 1-16.

g) L’héritage de Paul de Tarse Le bref parcours que nous avons fait au long de cette année dédiée à la mémoire de Saint Paul, nous a permis de connaître un peu mieux sa personne. Son agir missionnaire et ses Paroles convaincantes nous interpellent à vivre notre engagement chrétien avec plus de vitalité et de créativité parmi nos contemporains. Nous voudrions, maintenant vous livrer quelques extraits des lettres que Paul a adressées aux frères et aux sœurs des communautés qu’il avait fondées pour les encourager dans la « Voie » chrétienne.  son service et sa préoccupation pour les pauvres : Ga 1, 10.  sa longue liste d’amis et de collaborateurs : Rm 16, 1-20 ; Ph 4, 10-22 ; Col 4, 7-17 ; cf. 2 Tm 4, 9-21.  la longue liste des souffrances endurées: 2 Co 11, 23-33.  son hymne à l’amour comme source de toute la vie chrétienne : 1 Co 13,1ss.  la communauté chrétienne comme le « corps du Christ » : Rm 12, 1-18 ; 1 Co 12-13 ; Ep 4, 116.

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 la liberté chrétienne dans le sens de « marcher sous l’impulsion de l’Esprit » : Ga 3, 23-29 ; Ga 5, 13-25.  l’eucharistie comme mémoire de Jésus et source de communion : 1 Co 11, 17-34.  le Projet de Dieu et sa réalisation dans l’histoire : Rm 8, 18-30.

3. Pistes pour la prière (10’) -

Reprendre le chant : « Envoie tes messagers »

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Placer devant la bougie allumée une icône de Saint Paul, ainsi que le portrait biographique qui a été dressé pendant la rencontre.

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Mise en commun de prières universelles en essayant de se laisser interpeller par la figure de Saint Paul.

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Prière ensemble avec l’hymne de Ep 1, 3-14.

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Signe de paix et chant final.

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Dans la communauté chrétienne, tous sont frères et sœurs (Lettre à Philémon)

Objectifs possibles de la rencontre  Prendre conscience que dans la communauté qui se réfère au Christ, le rapport entre les différents membres n’est plus seulement social et culturel, mais surtout de relation fraternelle.  Prendre conscience que le sort des opprimés, des démunis, des laissés pour compte et de toute personne dans le besoin concerne toute la communauté.

1. Introduction à la lecture du texte (10’)

a) Pour mieux comprendre Cette épître est la plus brève des lettres de Paul qui nous sont parvenues. Elle est également la plus personnelle et la seule à être dans son intégralité écrite de sa propre main (v. 19). Paul s’adresse à Philémon et aussi à Apphia (supposée être la femme de Philémon), à Archippe (fils de Philémon ou un membre important de la communauté ?) et à toute l’ « église qui s’assemble dans la maison de Philémon » (v. 2), c’est-à-dire à l’église de Colosses (cf. Col 4,7-9). Philémon est un converti de Paul, comme celui-ci le lui rappelle discrètement (v. 19). Les signataires de la lettre sont en fait Paul et Timothée (v. 1). Paul est alors prisonnier (Phm 9.10.13.18). Cette lettre peut de ce fait avoir été écrite soit à Ephèse, soit à Césarée, soit à Rome ; toutefois, Ephèse semble être le lieu de rédaction (milieu des années 50). Cette épître fut écrite à l’occasion de la fuite d’Onésime, l’esclave de Philémon. On ignore la raison de cette fuite. Onésime avait fait la connaissance de Paul, et grâce à cette rencontre, l’esclave s’est converti. Celui-ci a rendu de bons services à Paul en prison (cf. v. 13). A cause du droit en vigueur à cette époque, l’apôtre ne peut garder Onésime ; il le rend donc à son maître. Pour que Philémon fasse bon accueil au fugitif, Paul donne à celui-ci une lettre de recommandation adressée à Philémon et à l’église qui s’assemble dans sa maison. L’apôtre cherche à ne pas faire peser sur ses disciples le poids de son autorité. Il prie et suggère, sans imposer. Ce billet qui décrit un cas concret, particulier, nous apprend davantage des rapports entre maître et esclave. L’apôtre demande à Philémon de recevoir Onésime comme un « frère bien-aimé », ainsi il transforme la relation maître-esclave en une relation symétrique et fraternelle (v. 16a-17). Philémon fera sans doute plus encore (v. 21b) que Paul ne dit et pensera à renvoyer son frère Onésime auprès de l’apôtre (v. 13-14). Le genre littéraire de la lettre apostolique institue la communauté en lieu de discussion et de décision éthique de ses membres. La relation de Philémon à Onésime n’est pas une affaire privée ; elle implique une reconnaissance qui définit l’identité de l’Eglise chrétienne comme corps ou comme lieu où le Christ est Seigneur. Ensuite, l’officialité de la démarche montre que son objet ne se restreint pas au sort particulier d’Onésime ; il concerne l’attitude prise à l’égard de l’esclavage à l’intérieur des communautés chrétiennes.

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b) La structure du texte Vv. Vv. Vv. V. Vv.

1-3 : 4-7 : 8-21 : 22 : 23-25 :

Adresse et salutation Action de grâce pour l’amour et la foi de Philémon Demande de l’apôtre Annonce d’une visite et plan de voyage Salutations et prière finale

2. Lecture de la lettre à Philémon (20’) 1 Paul,

prisonnier de Jésus Christ et Timothée, le frère, à Philémon, notre bien-aimé collaborateur, 2 et à Apphia, notre soeur, et à Archippe, notre compagnon d'armes, et à l'église qui s'assemble dans ta maison. 3 À vous grâce et paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. 4 Je

rends grâce à mon Dieu en faisant continuellement mention de toi dans mes prières, 5 car j'entends parler de l'amour et de la foi que tu as envers le Seigneur Jésus et en faveur de tous les saints. 6 Que ta participation à la foi soit efficace:fais donc connaître tout le bien que nous pouvons accomplir pour la cause du Christ. 7 Grande joie et consolation m'ont déjà été apportées: par ton amour, frère, tu as réconforté le cœur des saints. 8 Aussi, bien que j'aie, en Christ, toute liberté de te prescrire ton devoir, 9 c'est de préférence au nom de l'amour que je t'adresse une requête. Oui, moi Paul, qui suis un vieillard, moi qui suis maintenant prisonnier de Jésus Christ, 10 je te prie pour mon enfant, celui que j'ai engendré en prison, Onésime, 11 qui jadis t'a été inutile et qui, maintenant, nous est utile, à toi comme à moi. 12 Je te le renvoie, lui qui est comme mon propre cœur. 13 Je l'aurais volontiers gardé près de moi, afin qu'il me serve à ta place dans la prison où je suis à cause de l'Évangile; 14 mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, afin que ce bienfait n'ait pas l'air forcé, mais qu'il vienne de ton bon gré. 15 Peut-être Onésime n'a-t-il été séparé de toi pour un temps qu'afin de t'être rendu pour l'éternité, 16 non plus comme un esclave mais comme bien mieux qu'un esclave: un frère bien-aimé. Il l'est tellement pour moi, combien plus le sera-t-il pour toi, et en tant qu'homme et en tant que chrétien. 17 Si donc tu me tiens pour ton frère en la foi, reçois-le comme si c'était moi. 18 Et s'il t'a fait quelque tort ou s'il a quelque dette envers toi, porte cela à mon compte. 19 C'est

moi, Paul, qui l’écrit de ma propre main: c'est moi qui paierai... Et je ne te rappelle pas que toi, tu as aussi une dette envers moi, et c'est toi-même! 20 Allons, frère, rends-moi ce service dans le Seigneur; donne à mon cœur son réconfort en Christ! 21 C'est en me fiant à ton obéissance que je t'écris: je sais que tu feras plus encore que je ne dis. 22 En même temps, prépare-moi un logement: j'espère en effet, grâce à vos prières, vous être rendu. 23 Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus Christ, te salue, 24 ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. 25 La grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous.  Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté    

A qui Paul s’adresse-t-il ? Comment comprenez-vous la présentation de Paul au v. 1 : « Prisonnier de Jésus Christ » ? Quel est l’objet de sa lettre ? Que demande-t-il ? Pourquoi Paul écrit-il à toute la communauté de Colosses pour faire une demande aussi personnelle à Philémon ?

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3. Et aujourd’hui ? (20’)

a) Pistes d’actualisation On peut s’étonner que Paul ne réclame pas explicitement la suppression de l’esclavage. En fait, il fait mieux : en établissant l’égalité et même la fraternité entre tous, maîtres et esclaves, il supprime, de l’intérieur, cette institution. En faisant cela, Paul est cohérent avec son principe évoqué en Ga 3,28 : En Christ, « il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme… ». Même si les structures de la société n’ont pas changé immédiatement, ces paroles prophétiques ont agi comme un ferment et ont contribué à une lente évolution qui a amené finalement la condamnation de l’esclavage : alors, les maîtres se libèrent de leurs instincts possessifs et les esclaves perdent leurs sentiments d’infériorité, conscients d’appartenir avec leurs maîtres à la famille du Christ. La communauté qui se réclame du Christ se distingue du monde qui l’entoure par le fait que les différences constatées et nommées ne sont pas un obstacle à la reconnaissance de chacun comme personne, indépendamment de son statut et de ses qualités. La reconnaissance et l’amour mutuels ne sont cependant pas compatibles avec des relations maître-esclave. Confessant Jésus-Christ comme Seigneur, tous sont les « esclaves » du Christ ; c’est l’appartenance au Christ qui, à l’intérieur de la communauté, établit entre les membres des relations de frères et de sœurs. La foi conduit les chrétiens à inventer de nouveaux comportements dans leur existence et dans l’espace de liberté constitué par l’Eglise. Ne faut-il pas reconnaître que, de nos jours, l’esclavage comme tel se trouve aboli dans la plupart des pays de notre globe ? Cependant, il existe encore bel et bien des structures d’oppression, des structures qui entravent les libertés et les droits fondamentaux assurés à tout être humain dans la Charte des Droits de l’homme : les sans-papiers, le travail au noir, la traite des femmes, les clandestins… Les chrétiens ne devraient-ils pas toujours avoir un œil critique sur toute forme d’aliénation ?

b) Questions pour la vie de la communauté    

Quelles sont les formes d’esclavage que nous rencontrons dans notre société et en privé ? Quelles conséquences en tirons-nous ? Est-ce que nos communautés sont des lieux de débats sociaux et éthiques ? Comment notre communauté pratique-t-elle la «Parole Sociale2», p. ex. l’accueil des étrangers ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière (10’)

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Chaque participant reçoit un papier. Des crayons, des stylos, des couleurs sont disposés sur une table. Au milieu du groupe se trouve un grand cendrier.

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Chant proposé : « Dieu fait de nous en Jésus Christ des hommes libres »

La « Lettre Sociale de l’Eglise catholique au Luxembourg », mai 2007, est disponible au Service diocésain de diaconie.

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L’animateur invite chacun à prendre un temps de réflexion autour des questions partagées : de quelles formes d’esclavages contemporains voudrions-nous être libérés ? Ensuite chacun s’exprimera par écrit ou par des dessins sur une feuille de papier (un fond musical accompagnera ce moment de méditation).

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On plie sa feuille et on la dépose dans le cendrier. Ceux qui le désirent peuvent accompagner ce geste d’une prière. Les « esclavages» exprimés sur les feuilles sont détruits symboliquement par le feu.

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On prie, la main dans la main, le « Notre Père »

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Souci pastoral pour la communauté chrétienne (1 Th 2,1-12)

Objectifs possibles de la rencontre  Prendre conscience que l’annonce de l’Evangile est difficile en tous temps.  Prendre conscience des tâches et attitudes qui incombent aux membres de la communauté.

1. Introduction à la lecture du texte (10’)

a) Pour mieux comprendre Il est presque sûr que la première Lettre aux Thessaloniciens a été rédigée par Paul : il s'agit du document le plus ancien de la foi chrétienne qui, dans le Nouveau Testament, décrit l'histoire des Apôtres. La ville de Thessalonique étant située sur un port et reliée à la grande voie commerciale romaine, la via Egnatia, était devenue une plaque tournante de l'artisanat et du commerce. Parmi les habitants de Thessalonique il y avait une forte population étrangère, dont une grande communauté juive, qui jouissait de grande considération et influence et qui avait construit une synagogue. Beaucoup de « craignant Dieu »3 s'étaient joints à la communauté juive. Vers l'an 49 après J-C., lors de son 2ème voyage missionnaire, Paul pénètre pour la première fois dans une grande ville européenne: Thessalonique. Il est accompagné par Silas et Timothée. Paul se met à annoncer l'Évangile et de nombreux "craignant Dieu" s'intéressent à cette annonce de la "Bonne Nouvelle". Suite à de fortes réactions dans la communauté fréquentant la synagogue, une communauté chrétienne indépendante formée par les nouveaux convertis voit le jour. Les juifs, furieux, réagissent très fort devant cette scission. Paul et Silas sont obligés de fuir la ville et se réfugient à Bérée tout en gardant des contacts avec la communauté de Thessalonique. Mais les juifs de Thessalonique continuent à le poursuivre et de Bérée il doit s'enfuir, vers le sud jusqu'à Athènes. L'apôtre, ayant à coeur l'existence de la communauté de Thessalonique, essaye plusieurs fois d'y retourner, mais les événements l'en empêchent. La première Lettre aux Thessaloniciens reflète le souci de l'Apôtre envers sa communauté qui était née parmi tant de difficultés (1 Th 2,2.9), mais aussi la joie et la gratitude, après avoir appris que la communauté persistait dans la foi et qu'elle annonçait activement la Bonne Nouvelle. Paul, ne pouvant plus être présent parmi les chrétiens de cette communauté, par sa lettre, continue à les soutenir dans leur foi, participe aux problèmes auxquels ils doivent faire face et leur donne de bons conseils. Il rédige sa lettre probablement à Corinthe, aux alentours de l'an 50/51 après J-C. Paul revient dans ce texte sur les difficultés rencontrées par la communauté lors de sa création. Ses opposants juifs lui avaient reproché de n'être qu'un simple prédicateur itinérant et de n'aspirer qu'au pouvoir, au gain et à la gloire. Mais Paul leur répond qu'il a travaillé durement pour vivre et qu'il n'a aucunement "profité" de l'aide de la communauté et que d'autre part il ne proclame pas l'Évangile pour ses propres besoins, mais exclusivement pour Dieu, auquel il fait appel comme témoin. Il se comporte 3

Des païens qui avaient adopté la foi juive avec ses rites et prières, mais qui n’avaient pas adhéré entièrement au judaïsme.

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envers la communauté comme une mère ou une nourrice, qui nourrit son enfant pour que l'enfant puisse vivre, grandir et se développer. Cette image représente dans le monde grec, l'amour et la solidarité humaine. L'image du père représente l'autorité, qui aide et fait avancer en exhortant, en punissant et en encourageant. Paul insiste pour expliquer sa gratuité et son esprit de sacrifice et rejette toute idée de profit dans l'annonce de l'Évangile, il veut démontrer que l'annonce de la Bonne Nouvelle est authentique, car l'authenticité d'une nouvelle dépend de la crédibilité de celui qui l'annonce.

b) La structure du texte Vv. 1-2 : Vv. 3-4 : Vv. 5-12 :

Rappel des débuts difficiles mais fructueux de l’Evangile à Thessalonique L'annonce de l’Evangile est confiée par Dieu à des personnes éprouvées Action missionnaire Intégrité et gratuité chez les Apôtres

2. Lecture de la première lettre aux Thessaloniciens 2,1-12 (20’) 1 Vous-mêmes

le savez bien, frères, ce n'est pas en vain que vous nous avez accueillis. 2 Mais, alors que nous venions de souffrir et d'être insultés à Philippes, comme vous le savez, nous avons trouvé en notre Dieu l'assurance qu'il fallait pour vous prêcher son Évangile à travers bien des luttes. 3 C'est que notre prédication ne repose pas sur l'erreur, elle ne s'inspire pas de motifs impurs, elle n'a pas recours à la ruse. 4 Mais Dieu nous ayant éprouvés pour nous confier l'Évangile, nous prêchons en conséquence: nous ne cherchons pas à plaire aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos coeurs.

C'est ainsi que jamais nous n'avons eu de paroles flatteuses, vous le savez, jamais d'arrière-pensée de profit, Dieu en est témoin, 6 et jamais nous n'avons recherché d'honneurs auprès des hommes, ni chez vous, ni chez d'autres, 7 alors que nous aurions pu nous imposer, en qualité d'apôtres du Christ. Au contraire, nous avons été au milieu de vous pleins de douceur, comme une mère réchauffe sur son sein les enfants qu'elle nourrit. 8 Nous avions pour vous une telle affection que nous étions prêts à vous donner non seulement l'Évangile de Dieu, mais même notre propre vie, tant vous nous étiez devenue chers. 9 Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues: c'est en travaillant nuit et jour, pour n'être à la charge d'aucun de vous, que nous vous avons annoncé l'Évangile de Dieu. 10 Vous êtes témoins, et Dieu aussi, que nous nous sommes conduits envers vous, les croyants, de manière sainte, juste, irréprochable. 11 Et vous le savez: traitant chacun de vous comme un père ses enfants, 12 nous vous avons exhortés, encouragés et adjurés de vous conduire d'une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire. 5

 Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? ( pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté    

Sous quelles contraintes Paul a-t-il annoncé l'Évangile ? Quelles sont les motivations qui ont poussé Paul et ses collaborateurs à annoncer l’Evangile ? Quelles accusations Paul dément-il ? Comment les apôtres ont-ils annoncé l'Évangile ? De quelles images se sert Paul pour clarifier ses propos et quel est leur contenu ?

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3. Et aujourd'hui? (20’)

a) Pistes d'actualisation Ne pouvant être personnellement présent dans les communautés qu’il a fondées, Paul s’adresse à elles par lettre. A travers ses lettres, il les exhorte et les encourage, il les console et leur fournit des lignes directrices pour leur vie de foi au quotidien. De même, aujourd’hui encore des "lettres pastorales" sont envoyées régulièrement par les évêques aux communautés pastorales de leur diocèse à différentes occasions. Ces lettres pastorales traduisent le souci et la sollicitude de l’évêque, en tant que responsable du diocèse, à l’égard de l’Eglise locale. C’est au curé, en tant que responsable local, de veiller à ce que le contenu de ces lettres soit porté à la connaissance et mis en œuvre dans la communauté pastorale. A l’image de Paul, l’Evêque diocésain et le curé local accompagnent ainsi les communautés dans leur vie de foi, animés par ce même souci : que les croyants vivent leur vie en cohérence avec le message évangélique. Les responsables des communautés se doivent donc d’avoir envers les fidèles la même sollicitude maternelle et paternelle de Paul, lequel a mis toute sa vie au service de l’annonce de l’Evangile aux communautés qu’il a fondées. Mais tout comme cela s’est passé pour Paul, il est probable que ceux qui annoncent l’Evangile, responsables des communautés chrétiennes et aussi laïcs, aient eux aussi à faire face à des difficultés diverses. Dans certains pays, par exemple, les chrétiens qui confessent ouvertement leur foi doivent souvent craindre pour leur vie. Dans d’autres pays le risque est plutôt qu’ils soient ridiculisés et par là même marginalisés, et parfois même accusés de griefs mensongers. Pensons notamment à ceux qui s’imaginent que les richesses des églises sont la propriété privée des curés qui s’enrichissent ainsi aux frais des croyants. De son temps déjà, Paul a dû faire face à cette accusation de recherche du profit personnel. Mais Paul, conscient que la croix est inhérente à la vie du chrétien qui annonce sa foi, n’a pas craint de risquer sa vie pour faire connaître le Christ ressuscité. C’est là le défi qui est proposé aux chrétiens de tous temps, prêtres et laïcs.

b) Questions pour la vie de la communauté  Quels défis rencontrent aujourd'hui ceux et celles qui annoncent l'Évangile ?  Prenons-nous au sérieux les soucis du responsable de communauté et comment sont-ils formulés et perçus ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière (10’) -

Placer la Bible au milieu de la table, ouverte sur le texte de la Lettre de Paul aux Thessaloniciens.

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Les participants sont invités à écrire des intentions de prière sur de petits bouts de papier et de les placer autour de la Bible. L'un ou l'autre peut lire sa prière à voix haute avant de placer sa feuille.

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Réciter tous ensemble une prière à la fin de la rencontre.

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Un trésor dans des vases d’argile (2 Co 4,1-15)

Objectifs possibles de la rencontre  Prendre conscience que ceux qui veulent suivre le Christ et être ses témoins partagent aussi son sort.  Se rappeler que c’est le Christ qui est l’objet de toute annonce de l’Evangile.

1. Introduction à la lecture du texte (10’)

a) Pour mieux comprendre

Dans cette lettre, Paul s’adresse « à l’église de Dieu qui est à Corinthe », ainsi qu’à tous les chrétiens de la province romaine d’Achaïe (2 Co 1,1). Corinthe était une très grande ville à la population fort mélangée, capitale de la province d’Achaïe. Les deux grands thèmes de l’épître sont, d’une part la défense de l’apostolat paulinien, et d’autre part la collecte entreprise par l’apôtre à l’intention de Jérusalem dans les communautés pagano-chrétiennes nouvellement fondées. Le texte que nous lisons fait partie d’un ensemble qui traite du ministère apostolique (2 Co 2,14-7,4). Il s’agit du ministère « d’une Alliance nouvelle » (3,6), confié à Paul par la grâce de Dieu (cf. 1 Co 15,10), qui le pousse à ne pas baisser les bras et à ne pas perdre courage, malgré les résistances à l’Evangile (2, Co 4,1). Paul met au centre de sa doctrine la vérité qui seule subsiste devant Dieu et devant toute conscience humaine. Le message de l’évangile reste voilé à certains, parce qu’ils ne l’accueillent pas dans la foi (v.3). Bien que membres de la communauté, les détracteurs de Paul ressemblent aux membres de l’ancienne alliance, qui ont refusé le Christ. Pour Paul, leur endurcissement est dû à l’adversaire ; qu’il appelle, dans un langage apocalyptique, « le dieu de ce monde » (v. 4). L’apôtre souligne qu’il ne se met pas lui-même au centre du message évangélique, mais qu’il proclame que « Jésus Christ est Seigneur » - le cœur de la confession de la foi (v. 5). Paul se présente plutôt comme « serviteur à cause de Jésus » (cf. aussi 1 Co 9,19). Paul compare son ministère à un « trésor » porté dans des « vases d’argile » (v. 7). Il souligne ainsi le paradoxe divin qui confie l’annonce de son Evangile à des hommes fragiles, sans défense, sans apparences. Ceci fait mieux ressortir la prédication de l’Evangile - puissance de Dieu. Paul décrit sa situation comme celle d’un gladiateur qui s’attend d’un moment à l’autre à être achevé. Tout semble être sans issue, mais il y a toujours une issue. Dieu fait victorieusement supporter à Paul les difficultés les plus graves (vv. 8-9). Pour Paul, la mort de Jésus n’est pas une fin en soi, elle sous-tend la vie. Cette vie apparaît déjà au sein de la communauté croyante de Corinthe et se réalisera pleinement dans l’au-delà (vv. 10-14).

b) La structure du texte Vv. 1-6 : Proclamation ouverte de Jésus-Christ : accueil ou refus Vv. 7-12 : Paul en proie aux difficultés extrêmes qui rappellent l’agonie de Jésus Vv. 13-15 : Foi dans le triomphe de la vie et action de grâces

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2. Lecture de la deuxième épître aux Corinthiens 4,1-15 (20’) Aussi puisque, par miséricorde, nous détenons ce ministère, nous ne perdons pas courage. 2 Nous avons dit non aux procédés secrets et honteux, nous nous conduisons sans fourberie, et nous ne falsifions pas la parole de Dieu, bien au contraire, c’est en manifestant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu. 3 Si cependant notre Evangile demeure voilé, il est voilé pour ceux qui se perdent, 4 pour les incrédules, dont le dieu de ce monde a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne perçoivent pas l’illumination de l’Evangile de la gloire du Christ, lui qui est l’image de Dieu. 5 Non, ce n’est pas nous-mêmes, mais Jésus Christ Seigneur que nous proclamons. Quant à nousmêmes, nous nous proclamons vos serviteurs à cause de Jésus. 6 Car le Dieu qui a dit : que la lumière brille au milieu des ténèbres, c’est lui-même qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. 1

Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous. 8 Pressés de toute part, nous ne sommes pas écrasés ; dans des impasses, mais nous arrivons à passer ; 9 pourchassés, mais non rejoints ; terrassés, mais non achevés ; 10 sans cesse nous portons dans notre corps l’agonie de Jésus afin que la vie de Jésus soit elle aussi manifestée dans notre corps. 11 Toujours, en effet, nous les vivants, nous sommes livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit elle aussi manifestée dans notre existence mortelle. 12 Ainsi la mort est à l’œuvre en nous, mais la vie en vous. 7

Pourtant, forts de ce même esprit de foi dont il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, nous croyons, nous aussi, et c’est pourquoi nous parlons. 14 Car nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et il nous placera avec vous près de lui. 15 Et tout ce que nous vivons, c’est pour vous, afin qu’en s’accroissant la grâce fasse surabonder, par une communauté accrue, l’action de grâce à la gloire de Dieu. 13

 Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté    

Comment Paul voit-il son ministère apostolique ? Que veut dire Paul par l’expression «ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile» (v.7) ? Quel sens Paul voit-il dans ses souffrances ? Quelle espérance anime Paul dans son ministère ?

3. Et aujourd’hui ? (20’) a) Pistes d’actualisation Placer le ministère apostolique dans le contexte eschatologique – celui de la fin des temps et du sens de l’histoire - lui donne sa vraie grandeur. Cela permet aussi de tenir bon dans les difficultés et de grandir au vu d’une perspective qui dépasse tout ici-bas. Cela peut empêcher également de se défiler en faisant usage de moyens frauduleux pour contourner les difficultés (affaiblir les exigences évangéliques, faire usage de pressions,…). Selon Paul, les évangélisateurs (au sens large) doivent se mettre au service de la vérité, et ne pas falsifier la parole de Dieu, se conduire « sans fourberie ». C’est en vivant ce qu’ils prêchent, en étant véridiques, qu’ils gagnent « la confiance de tous les hommes en présence de Dieu ».

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Le Christ devrait être non seulement au centre de toute prédication, mais également au centre de tout agir dans l’Eglise. C’est aux chrétiens de le rendre manifeste. Celui qui se met au service du Christ et de la communauté humaine doit se décentrer de lui-même pour que ceux qui l’entendent et le voient puissent reconnaître et louer le Christ. Le « trésor » de Dieu, chaque baptisé et toute la communauté chrétienne le porte dans « des vases d’argile » ; par cette expression Paul exprime ici l’écart entre la grâce reçue de Dieu et la faiblesse humaine. La vie chrétienne ne met pas à l’abri des difficultés et des souffrances. Vécues en union avec le Christ, et avec l’aide de son Esprit, celles-ci n’arrivent pas à étouffer la Vie promise aux croyants. Paul fait mention des souffrances qu’il a dû endurer pour rester fidèle au ministère qu’il a reçu, pour annoncer l’évangile du Christ mort et crucifié. De même, aujourd’hui, beaucoup de chrétiens de par le monde endurent des persécutions à cause de leur engagement pour la justice et la paix au nom de ce même évangile. Le martyre n’est pas une chose du passé ! Il suffit de penser aux chrétiens persécutés en terres d’Islam, en Inde et dans des pays du Tiers monde. Au milieu de l’injustice et des violences de ce monde, leurs voix prophétiques se lèvent pour réclamer un monde plus humain et plus juste. Il ne fait pas de doute que leur témoignage et leur sang versé sont la semence d’une nouvelle génération de chrétiens, hommes et femmes, prophètes d’un monde réconcilié selon le dessein de Dieu.

b) Questions pour la vie de la communauté  Quelles sont les difficultés majeures que nous rencontrons dans notre communauté et dans notre société en tant que disciples de Jésus Christ ? Comment les surmontons-nous ?  Quelle est pour nous aujourd’hui l’essence de tout ministère apostolique ?  Comment voyons-nous le ministère apostolique à l’intérieur de notre communauté ?  Connaissez-vous des persécutions endurées aujourd’hui par des chrétiens de par le monde ? Lesquelles ? Que faisons-nous ou que pourrions-nous faire pour les aider à traverser ces souffrances et comment faisons-nous pour combattre les causes de ces souffrances ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière (10’) -

Le texte est relu lentement.

-

Nous pensons à ceux et celles qui endurent aujourd’hui la persécution à cause de l’Evangile, de la paix et de la justice. Puis, nous prononçons à haute voix les noms ou les lieux de ces persécutions.

-

Nous prions la main dans la main, le « Notre Père »

-

Chant proposé : « Souffle fragile »

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Dans le Christ, nous sommes tous héritiers de la promesse (Ga 3, 23-29)

Objectifs possibles de la rencontre  Réaliser que par l’adhésion à Jésus-Christ, nous sommes tous des hommes et des femmes responsables.  Devenir conscients que la foi annonce l’égalité foncière de tous les humains et, a contrario, elle dénonce toute marginalisation ou exclusion.

1. Introduction à la lecture du texte (10’) a) Pour mieux comprendre La lettre aux Galates est datée 54 et 57. Elle est d’une grande ressemblance avec la lettre aux Romains (57-58). Son authenticité est hors question. Ses destinataires sont des communautés non nommées de la Galatie du Nord (Ga 1 ; 2 ; 1Co 16,1 ; 1P 1,1), qui sont d’origine païenne et elles ont été fondées et visitées par Paul lors de ses voyages missionnaires (Ga 4, 13 ; Ac 16,6 ; 18, 23). D’après les Actes des Apôtres, c’est à Ephèse (Ac 19,10), après son troisième voyage (Ac 18,23), que Paul aurait appris que certains judéo-chrétiens menaient en Galatie une campagne à l’encontre de sa doctrine et de lui-même. Concrètement, ils s’opposaient à sa doctrine sur la caducité de la Loi et ils le dénigraient en lui refusant le titre d’apôtre, étant donné qu’il ne faisait pas partie des « douze ». Ils insistaient sur l’origine divine de la Loi et sur l’observance de celle-ci comme le seul moyen d’hériter la promesse faite à Abraham (Ga 3, 15-20). Pour eux, la doctrine de Paul sur l’abolition de la Loi n’était qu’une concession de celui-ci aux hommes (Ga 1,10) qui aboutissait irrémédiablement dans l’immoralité (Ga 5, 13-14). Les Galates n’avaient pas tous adhéré à la doctrine des judaïsants (Ga 4,10 ; 5,2 ; 6,12), mais leur attitude envers Paul était sérieusement détériorée (Ga 4, 15-20). Dès le premier verset de la lettre, Paul revendique son statut d’Apôtre (Ga 1,1) et il proclame avec indignation que ceux qui cèdent aux judaïsants trahissent le Christ (Ga 1,6). Toute la première partie de la lettre est consacrée à bien établir son statut d’apôtre (Ga 1,11-2,21). La deuxième (Ga 3,1-4,7) est un exposé sur le noyau de son évangile : celui du salut par l’adhésion au Christ. C’est ici que nous trouvons la place du texte qui nous occupe. Pour Paul, le noyau de l’Ancien Testament n’est pas la Loi, mais la promesse faite à Abraham (Ga 3,7-14) ; d’où le caractère transitoire de la Loi (Ga 3, 15-20). Par contre, avec l’arrivée de la foi, l’être humain est libéré de l’oppression de la Loi et il devient un adulte appelé à répondre devant Dieu, comme un enfant se tenant devant son Père (3, 21-4,7). Notre texte est structuré en trois petites parties : la première est constituée des versets 23-25 qui donnent à la Loi son statut de «pédagogue » (accompagnatrice ou surveillante), qui avait le rôle d’accompagner l’humanité jusqu’à la venue de la foi. La deuxième, les versets 26-27, montre comment, par l’adhésion à Jésus-Christ, l’être humain devient adulte et n’a plus besoin d’une « surveillante », la Loi. Finalement, la troisième partie (28-29) montre comment, par cette même adhésion au Christ, il n’y a plus aucune séparation entre les êtres humains, ni de races, ni de condition sociale ni de sexe ; nous sommes toutes et tous de la descendance d’Abraham et donc bénéficiaires de la promesse.

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b) La structure du texte Vv. 23-25 : Vv. 26-27 : Vv. 28-29 :

Par l’arrivée de la foi, le chrétien n’est plus soumis à la loi L’adhésion au Christ nous rend fils de Dieu Tous bénéficiaires de la promesse faite à Abraham Tous unis dans le Christ

2. Lecture de la lettre aux Galates 3,23-29 (20’) Avant la venue de la foi, nous étions gardés en captivité sous la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi donc, la loi a été notre surveillante, en attendant le Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. 25 Mais, après la venue de la foi, nous ne sommes plus soumis à ce surveillant. 23

26 Car

tous, vous êtes, par la foi, fils de Dieu, en Jésus Christ. 27 Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.

28 Il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ. 29 Et si vous appartenez au Christ, c'est donc que vous êtes la descendance d'Abraham ; selon la promesse, vous êtes héritiers.

 Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté  Comment Paul comprend-il la loi ?  Quel est, pour Paul, le fruit de l’adhésion au Christ ?  Que veut dire Paul lorsqu’il affirme que par la foi nous sommes de la « descendance d’Abraham » ? Quelle est la « promesse » dont nous héritons ?  Quelles conséquences implique pour nous le v. 28 : « Il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ » ?

3. Et aujourd’hui (20’) a) Pistes d’actualisation Adhérer à Jésus-Christ est en même temps, l’adhésion à une certaine vision de l’être humain qui se dévoile comme étant appelé par Dieu à devenir adulte selon la stature de son Fils, l’Homme en plénitude. En conséquence, chacun de nous est appelé à être acteur dans son processus d’humanisation, mais il est clair que les conditions économiques et sociales, culturelles et politiques du monde d’aujourd’hui ne contribuent pas toujours à ce processus. Au contraire, beaucoup d’hommes et de femmes vivent dans des conditions qui blessent la dignité humaine : exclusion, exploitation, pauvreté, violence, etc. L’humanisation se réalise dans la mesure où l’homme s’ouvre solidairement aux autres et dépasse son penchant égocentrique. Mutatis mutandis, la communauté chrétienne devient un lieu d’humanisation quand elle s’ouvre au monde et se fait prophétiquement solidaire du sort des pauvres.

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La foi chrétienne annonce l’égalité de tous les humains: « il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ », et, au contraire, elle dénonce toute marginalisation ou exclusion. Devant une société où l’exclusion et l’oppression sont devenues structurelles, tous ceux qui disent avoir adhéré à JésusChrist, ainsi que toute communauté chrétienne, ne peuvent s’y résigner. Ne devraient-ils pas s’engager dans une transformation des structures de société ? La plus grande expression de la charité chrétienne, disait le pape Paul VI, est l’action politique qui peut faire passer la société humaine de conditions d’inhumanité à des structures plus humaines. Nous devons proclamer dans le monde d’aujourd’hui l’égalité foncière de tous les humains et le respect de ses droits inaliénables. Et ceci pas seulement, dans la société, mais aussi à l’intérieur de la communauté chrétienne qui est appelée à être un espace hautement significatif de la réalisation du projet d’humanisation que Dieu a conçu pour sa création.

b) Questions pour la vie de la communauté  Comment s’exprime notre adhésion à Jésus-Christ ?  Notre communauté chrétienne vit-elle une expérience de foi libératrice ou reste-t-elle prisonnière des normes et des préjugés ?  Comment notre communauté vit-elle son profil prophétique ?  Quels sont nos engagements en faveur du respect de la dignité de tout homme et de toute femme ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière (10’) -

Il est possible de faire une méditation autour d’une image. Soit l’animateur trouve un texte approprié pour méditer sur l’image, soit il en rédige lui-même un. Ou alors les participants échangent leurs impressions sur l’image en question. L’image de Sieger Köder, « à table avec les exclus », est très appropriée pour ce texte.

-

Chant proposé : « Rêve d’un monde »

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Marchons sous l’impulsion de l’Esprit (Ga 5 :13-25)

Objectifs possibles de la rencontre  Aider à comprendre le sens de la liberté selon Paul.  Aider à comprendre que les chrétiens ne vivent plus seulement sous la « Loi de Moïse » mais qu’ils sont invités à " marcher sous l’impulsion de l’Esprit ".

1. Introduction à la lecture du texte (10’)

a) Pour mieux comprendre Les communautés galates comptent surtout des païens convertis. Aux yeux des chrétiens d’origine juive, ces derniers avaient une conception de la liberté qui pouvait tourner à la licence morale. C’est ainsi que certains judéo-chrétiens originaires de Jérusalem et profitant de l’absence de Paul, essayeront de ramener ces communautés à l’observance de la Loi. Paul, préoccupé par les nouvelles qui lui arrivent, s’adresse aux Galates pour leur rappeler ce qu’il leur avait enseigné et pour s’opposer à ses détracteurs (Ga 4, 8-20). Les versets qui suivent (Ga 4,21- 6,10) sont une véritable charte de la liberté chrétienne. En faisant appel aux Ecritures, Paul montre que l’être humain est appelé à la liberté et qu’en Jésus, cette liberté est possible (Ga 4, 21-5,1) ; en même temps, il montre l’incompatibilité qui existe entre la liberté chrétienne et une observance infantile de la Loi. Les chrétiens doivent vivre leur liberté sous la seule impulsion de l’Esprit (Ga 5, 2-6,10), qui les situe en rupture radicale avec le péché du monde et avec l’oppression de la Loi (Ga 6,14-15). Pour Paul, il est clair que l’homme arrive à sa plénitude, non pas par la fidélité à un certain nombre de lois, mais par l’usage responsable de sa propre liberté (Ga 4,9). La Loi pratiquée pour elle-même empêche l’humain de s’épanouir en tant que personne, elle devient un instrument oppressif qui l’asservit en le chosifiant : l’être humain perd son statut de créateur pour devenir un esclave. Au contraire, dans l’usage responsable de la liberté, qui est un fruit de l’Esprit que nous avons reçu par l’action libératrice de Jésus (Ga 3,14), l’être humain trouve un authentique chemin d’épanouissement. Il ne s’agit pas d’un code des lois écrites, mais d’une quête de fidélité à l’amour solidaire et fraternel sous l’impulsion de l’Esprit (Ga 5,18). Car, pour Paul, la tentation de retourner à une observance rigide de la Loi met en péril le sens ultime de la mort du Christ, lui qui s’est livré pour donner la liberté aux enfants de Dieu (cf. Mc 2,23-28). En effet, le chemin chrétien risquerait alors de s’éloigner de l’appel de l’Esprit (Ga 5,25) pour se transformer en une religion sûre d’elle-même et source d’esclavage. Pour Paul, il est indispensable de « marcher sous l’impulsion de l’Esprit » pour échapper au désir de la chair ; aux œuvres multiples de la chair s’oppose le fruit de l’Esprit. Car l’Esprit produit un seul fruit, la charité, qui est à la racine de tout le comportement chrétien. Les œuvres de la chair sont multiples et invitent à l’anarchie. Au cœur d’une opposition radicale entre chair et Esprit, le verset 18 rappelle la condition nouvelle des chrétiens : conduits par l’Esprit, ils ne sont plus sous la domination de la Loi. A l’intérieur de cette vaste apologie de la liberté chrétienne, nous abordons les versets 5,13-25 sur l’opposition entre la chair et l’Esprit. Paul met en exergue l’appel des chrétiens à la liberté, qui n’est nullement un appel à l’égoïsme ou à la débauche.

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b ) La structure du texte Vv. Vv. Vv. Vv. Vv.

13-14 : Appelés à la liberté, qui n’est rien d’autre que de vivre dans l’amour du prochain 15-18 : Opposition chair - Esprit 19-21 : Les œuvres de la chair 22-23 : Les œuvres de l’Esprit 24-25 : Appelés à vivre selon le Christ et sous l’impulsion de l’Esprit

2. Lecture de l’épître aux Galates 5 : 13-25 (20’) Vous, frères, c’est à la liberté que vous avez été appelés. Seulement, que cette liberté ne donne aucune prise à la chair ! Mais, par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres. 14 Car la loi toute entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

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15 Mais, si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. 16 Ecoutez-moi : marchez sous l’impulsion de l’Esprit et vous n’accomplirez plus ce que la chair désire. 17 Car la chair, en ses désirs, s’oppose à l’Esprit et l’Esprit à la chair ; entre eux, c’est l’antagonisme ; aussi ne faites-vous pas ce que vous voulez. 18 Mais si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes plus soumis à la loi. 19 On les connaît, les œuvres de la chair : libertinage, impureté, débauche, 20 idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, rivalités, dissensions, factions, 21 envie, beuveries, ripailles et autres choses semblables ; leurs auteurs, je vous en préviens, comme je l’ai déjà dit, n’hériteront pas du royaume de Dieu. 22 Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, 23 douceur, maîtrise de soi ; contre de telles choses, il n’y a pas de loi. 24 Ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 25 Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi sous l’impulsion de l’Esprit.

 Quelle phrase m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté  Qu’est-ce que Paul entend par "marcher sous l’impulsion de l’Esprit ? "  Quelles sont les « œuvres de la chair4 » et quelles sont les « œuvres de l’Esprit » ?  Que veut dire Paul lorsqu’il affirme : " ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs ? "

3. Et aujourd’hui ? (20’) a) Pistes d’actualisation Par l’adhésion à Jésus-Christ, nous sommes tous appelés à vivre dans la liberté. Ce n’est pas facile ! Il s’agit d’un vrai défi à la responsabilité personnelle de devenir des hommes et des femmes adultes qui vivent la plénitude humaine selon le dessein de Dieu. Contrairement à sa signification courante dans notre culture, la liberté n’est pas simplement de faire n’importe quoi selon ses propres désirs égoïstes. Vivre en liberté, c’est s’ouvrir de façon créative au chemin d’humanisation qui nous est 4

« Cet hébraïsme désigne l’homme réduit à ses seules forces » (note TOB au versé Ga 1, 16). Au fond, la chair désigne les « désirs égoïstes » (note TOB au versé Ga 5,13)

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offert en Jésus de Nazareth ; c’est vivre libre, c’est prendre le risque de vivre sous l’impulsion de l’Esprit, qui fait toute chose nouvelle. D’autre part, Paul a compris ainsi le mystère de la mort et de la résurrection du Christ : la source de toutes les libérations auxquelles aspire l'humanité dans son désir de se dégager de ses multiples aliénations et esclavages. Dans la Pâque de Jésus, nous avons été appelés à la liberté. Particulièrement dans le contexte actuel, la liberté évangélique comporte une responsabilité sociale et politique indéniable. Le Règne de Dieu prêché par Jésus ne signifiait pas la fuite vers un autre monde, mais la transformation du vieux monde en un monde nouveau. Le Règne de Dieu englobe tous les aspects de la vie. Il s'attaque à toutes les formes de mal: nos manquements vis-à-vis d’autrui et de nous-mêmes, l'injustice, l'oppression, la pauvreté, la faim, la souffrance, l’exclusion sociale, la mort injuste des innocents, etc.

b) Questions pour la vie de la communauté  Faire une liste actualisée des « œuvres de la chair » et « de l’Esprit » que nous découvrons dans le monde qui nous entoure.  Que faisons-nous ou que pourrions-nous faire pour que les « œuvres de l’Esprit » l’emportent ?  Comment comprend-t-on le mot « liberté » dans notre culture contemporaine ?  Que veut dire pour moi le mot « liberté » et où vais-je trouver cette « liberté » ?  Comment faire la différence entre ce qui vient de l’Esprit et ce qui relève de notre psychologie, de nos états d’âme ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière (10’) -

Mettre les chaises en cercle, et, au milieu placer un grand cierge et un panier.

-

Les participants reçoivent un morceau de papier pour noter l’un ou l’autre fruit de l’Esprit qu’ils souhaiteraient demander au Seigneur (prendre un temps de silence).

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Chant proposé : « Pour inventer la liberté »

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Pendant qu’on chante, on dépose les papiers dans le panier.

-

Puis on prie ensemble le « Notre Père »

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Construire le « Corps du Christ » dans l’unité (Ep 4,1-16)

Objectifs possibles de la rencontre  L’unité dans la communauté chrétienne est à l’image de l’unité dans le corps.  Reconnaître que la différence résulte des divers dons et fonctions conférés à chacun.

1. Introduction à la lecture du Texte (10’) a) Pour mieux comprendre Actuellement l’hypothèse de la rédaction de l’épître aux Ephésiens par un élève de Paul est largement répandue. Même si Paul n’en est pas l’auteur, cette lettre reflète les conceptions pauliniennes au sujet de la communauté chrétienne. L’épître exhorte la communauté chrétienne à vivre dans l’unité. L’auteur justifie cette unité à plusieurs reprises : d’une part, il déduit cette unité de l’unité de Dieu, et d’autre part, de l’unité de l’humanité en tant que créature de Dieu. Dieu a envoyé son Fils comme Sauveur à l’humanité entière, et au nom du Christ, les croyants reçoivent « un seul baptême » de sorte qu’ils font partie de l’unique Corps du Christ, dont le Christ même est la tête. En Jésus Christ tous les membres du corps sont unis. Les différences de valeur sont abolies. Ce qui reste sont les différents dons et tâches qui incombent à chaque membre pour la construction du Corps. A chaque membre de la communauté, le Christ a conféré des dons pour la construction de son Corps. Selon les dons reçus, des tâches particulières au service de la communauté reviennent à chacun. L’épître aux Ephésiens évoque des services dans le domaine de l’annonce, de l’animation et de l’enseignement, services qui sont censés contribuer à l’unité et à l’édification du Corps du Christ. Il ne faut pas lire dans la mention de ces charges un ordre hiérarchique. Les fonctions se réfèrent à une fin supérieure : l’édification de la communauté chrétienne dans l’unité. Grâce aux services mentionnés, la communauté doit pouvoir être capable de poursuivre cette construction. L’unité de la communauté doit exister aussi au niveau de la foi, de sorte qu’aucune doctrine venant de l’extérieur ne puisse amener des doutes et un schisme. Le Christ qui est la tête de la communauté rend possible cette unité dont la construction dépend de chaque membre et des charnières qui soutiennent ce Corps. Ces charnières peuvent être comparées aux fonctions mentionnées dans le texte et qui doivent équiper les croyants pour leurs missions au sein de la communauté chrétienne.

b) La structure du texte Vv. 1-6 : Exhortation à garder l’unité de la communauté chrétienne Vv. 7-10 : Chacun a reçu des dons, selon la mesure du Christ Vv. 11-16 : Divers services pour l’édification du Corps du Christ

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2. Lecture de l’épître aux Ephésiens 4,1-16 (20’) Je vous y exhorte donc dans le Seigneur, moi qui suis prisonnier : accordez votre vie à l'appel que vous avez reçu ; 2 en toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour ; 3 appliquez-vous à garder l'unité de l'esprit par le lien de la paix. 4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que votre vocation vous a appelés à une seule espérance ; 5 un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; 6 un seul Dieu et Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous, et demeure en tous. 1

7 A chacun de nous cependant la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ. 8 D'où cette parole : Monté dans les hauteurs, il a capturé des prisonniers; il a fait des dons aux hommes. 9 Il est monté ! Qu'est-ce à dire, sinon qu'il est aussi descendu jusqu'en bas sur la terre ? 10 Celui qui est descendu, est aussi celui qui est monté plus haut que tous les cieux, afin de remplir l'univers.

Et les dons qu'il a faits, ce sont des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et catéchètes, 12 afin de mettre les saints en état d'accomplir le ministère pour bâtir le corps du Christ, 13 jusqu'à ce que nous parvenions tous ensemble à l'unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude. 14 Ainsi, nous ne serons plus des enfants, ballottés, menés à la dérive à tout vent de doctrine, joués par les hommes et leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. 15 Mais, confessant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête, Christ. 16 Et c'est de lui que le corps tout entier, coordonné et bien uni grâce à toutes les articulations qui le desservent, selon une activité répartie à la mesure de chacun, réalise sa propre croissance pour se construire lui-même dans l'amour. 11

 Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté  Quelles vertus indispensables pour une vie dans la communauté chrétienne sont nommées ?  Comment l’appel à l’unité est-il motivé ? De quelle unité la communauté chrétienne est- elle le reflet ?  Comment chacun est-il rendu capable de contribuer à l’édification du Corps du Christ ?  Quels dangers peuvent menacer la communauté chrétienne ?  Qui est le garant de l’unité dans la diversité ?

3. Et aujourd’hui ? (20’) a) Pistes d’actualisation

L’unité de l’Eglise doit devenir le modèle de l’unité et de la paix pour le monde. En Christ tous ont la même dignité, et les différents membres font partie du seul Corps. Même si chacun a reçu des charismes et des missions individuels, cela n’implique pas que quelqu’un vaut plus ou moins que l’autre. L’épître aux Ephésiens mentionne déjà que cette unité et cette égalité doivent se réaliser d’abord dans l’Eglise pour se répandre ensuite dans le monde entier. Dans l’Eglise ancienne, des tensions et des divisions existaient déjà, comme le montrent les écrits du Nouveau Testament. Cela signifie que depuis ses débuts, l’Eglise se trouve en chemin vers l’unité qui se construit tout au long de son histoire. Et les nombreuses tentatives amorcées au fil des siècles

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témoignent de cette recherche toujours inachevée. Dans ce sens, l’image de la construction du Corps peut être aussi liée à l’idée de croissance dans l’unité. L’unité de l’Eglise est fondée sur l’unité de la Trinité de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. La Trinité est « unité dans la diversité » et elle est donc le modèle pour l’Eglise qui doit réaliser « l’unité dans la diversité ». A l’intérieur de l’Eglise du Christ, les croyants ont reçu des dons et des missions individuelles pour édifier l’Eglise et pour réaliser son unité. Les ministères ecclésiaux et les services sont donc à considérer comme des dons qui ont été conférés par le Christ en vue du bien de la communauté chrétienne. Ils ne doivent pas être vus dans le sens d’un ordre hiérarchique ; chaque ministère ecclésial est au service du Christ et de chaque croyant. Les ministères servent à rendre les croyants capables de remplir leur mission et à les soutenir dans l’exercice de celle-ci.

b) Questions pour la vie de la communauté  Tous les membres de nos communautés sont-ils égaux en valeur et en dignité ? En quel sens ?  Sommes-nous conscients des dons reçus et des missions confiées ? Comment les vivonsnous ?  Est-ce que le Christ est véritablement la tête de / dans notre communauté ?  Comment voyons-nous les fonctions et services dans notre Eglise ? Est-ce que nous les percevons selon un ordre hiérarchique ou nous sentons-nous encouragés à collaborer à l’édification du « Corps du Christ » ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière -

Le texte est relu.

-

En silence, chaque participant peut écrire sur des papiers les dons reçus et les tâches au sein de la communauté, et les placer au milieu du lieu de réunion de sorte que chacun puisse les lire. (Ceci peut être accompagné d’une musique méditative).

-

Après que chacun ait pu lire les dons et tâches notés, on peut proposer un deuxième tour de réflexion. Maintenant, des noms peuvent être écrits sur des papiers et ensuite être associés aux dons et tâches notés.

-

A la fin, le groupe dira une prière commune (éventuellement déjà après le premier tour de réflexion).

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L’espérance chrétienne (Rm 8,18-30)

Objectifs possibles de la rencontre  Prendre conscience que Dieu, par le don du Saint Esprit, nous a rendus capables de communiquer avec Lui.  Prendre conscience que notre agir peut avoir des conséquences pour la création entière, et que nous avons une responsabilité pour cette création.

1. Introduction à la lecture du texte (10’) a) Pour mieux comprendre Paul a écrit l’épître aux Romains dans les années 55/56 après J. C. à Corinthe. Comme il n’avait pas encore été à Rome auparavant, il profite de l’occasion de son passage pour se présenter à cette communauté par une lettre, car un voyage dans la capitale était prévu dans un futur proche; en outre, l’apôtre espérait trouver un soutien de la part de cette communauté pour sa mission prévue en Espagne. Dans cette très longue lettre, Paul traite beaucoup de sujets importants de la foi chrétienne. Dans notre péricope (Rm 8,18-30), il est question de « l’espérance chrétienne ». Le v. 18 résume en quelque sorte cette espérance : les souffrances du temps présent sont insignifiantes par rapport à la gloire qui nous attend. Cette thèse est fondée sur la tradition judéo-apocalyptique selon laquelle les justes doivent toujours souffrir ici-bas. Mais ce temps est limité et sera largement surpassé par la plénitude du salut éternel, plénier. Aux versets suivants (19-30), Paul justifie sa thèse. Aux versets 19-22, il s’agit du sort de la création en dehors de l’homme. Pas seulement l’homme, mais la création entière est concernée par la corruption. Sans l’avoir voulu et sans en être coupable, la création est soumise au « néant » - par le péché d’Adam (cf. Gn 3,15s.). Tout aspire maintenant au jugement final et à la rédemption. Les « douleurs de l’enfantement » de la création annoncent le bouleversement apocalyptique imminent. Aux débuts de ces événements eschatologiques le Messie paraîtra avec les justes élus : grâce à la foi et au baptême, les chrétiens deviennent « enfants de Dieu » qui rencontreront le Ressuscité à la fin des temps. Le sort des chrétiens est évoqué aux versets 23-25 : Dieu leur a donné l’Esprit comme « prémices ». Par Jésus, le règne de Dieu a commencé, mais il faut attendre encore la rédemption de la création. Le temps présent se situe dans une tension entre le « déjà-là» et le « pas encore ». L’espérance est toujours tendue vers une réalité qui ne se manifeste pas encore. Si elle était palpable, l’espérance serait superflue. Dieu nous a donné l’Esprit pour qu’il nous vienne en aide et pour qu’il intercède pour nous. Il permet que nos demandes et nos prières parviennent à Dieu, car nous ne trouvons pas les mots adéquats et le langage approprié. Par le baptême, nous avons part au Christ – à sa passion et à sa résurrection. Au baptême, l’Esprit a témoigné de cette « filiation ». Nous devons cette participation à l’élection de la part de Dieu ; car ce n’est pas par notre propre initiative que nous sommes devenus des fils de Dieu, mais bien par l’appel de Dieu. Dans cette assurance réside l’espérance chrétienne.

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b) La structure du texte V. 18 : Vv. 19-22 : Vv. 23-25 : Vv. 26-27 : Vv. 28-30 :

Souffrances du temps présent et gloire future Sort de la création Sort des chrétiens Action/Médiation de l’Esprit Espérance certaine pour tous ceux qui aiment Dieu

2. Lecture de l’épître aux Romains 8, 18-30 (20’) 18 J'estime

en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. 19 Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : 20 livrée au pouvoir du néant-non de son propre gré, mais par l'autorité de celui qui l'a livrée--, elle garde l'espérance, 21 car elle aussi sera libérée de l'esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. 22 Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement. Elle n'est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance pour notre corps. 24 Car nous avons été sauvés, mais c'est en espérance. Or, voir ce qu'on espère n'est plus espérer : ce que l'on voit, comment l'espérer encore ? 25 Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c'est l'attendre avec persévérance.

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De même, l'Esprit aussi vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en gémissements inexprimables, 27 et celui qui scrute les cœurs sait quelle est l'intention de l'Esprit : c'est selon Dieu en effet que l'Esprit intercède pour les saints. 28 Nous savons d'autre part que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein. 29 Ceux que d'avance il a connus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d'une multitude de frères ; 30 ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. 26

 Quelle est la phrase qui m’étonne ou me frappe spécialement ? (pourquoi ?)

Questions pour la lecture en communauté  Quel argument Paul avance-t-il au début du texte ?  Qui est soumis aux souffrances du temps présent ? Qu’est-ce qui relie l’homme à toute la création ?  Comment nos demandes atteignent-elles Dieu ?  Sur quoi l’espérance chrétienne se fonde-t-elle ?

3. Et aujourd’hui ? (20’) a) Pistes d’actualisation Le texte Rm 8,18-30 donne des impulsions pour une éthique de la création selon l’esprit judéochrétien. Les destins de l’homme et de la création sont liés depuis toujours. Gn 1,28ss. nous en parle à propos du « devoir du jardinier » : Dieu remet aux hommes toutes les bêtes et les plantes qu’il a créées. Elles doivent servir de nourriture à l’humain. Dorénavant l’être humain se les « soumettra ». Le verset Gn 1, 28 est souvent mal interprété. Certains voient dans cette remise de la nature dans les

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mains de l’homme une légitimation pour exploiter la nature, pour se servir des animaux sans les respecter, etc. Mais l’Ancien Testament veut dire le contraire ; car à cette époque, le « maître » devait s’occuper de ses « sujets ». Le terme de « devoir du jardinier » vient du fait que le jardinier prend soin des plantes du jardin – selon l’ordre de son propriétaire : Dieu domine la création entière. Il nous a confié la charge de prendre soin de sa création. Nous avons une responsabilité envers la nature et envers tous les êtres vivants, d’autant plus que les créatures, sans en être coupables, mais par leur lien avec la vie et la culpabilité de l’homme (le péché d’Adam) étaient soumises au néant. Le texte parle aussi de l’espérance chrétienne. L’espérance fait partie des vertus chrétiennes : la foi, l’espérance, la charité. On dit souvent: « L’espérance ne disparaît jamais ». Nous espérons que tout peut aboutir au bien. La fin est ouverte, et une issue négative autant qu’une issue positive sont possibles. Cependant, l’espérance implique toujours l’attente de quelque chose de positif. Par ailleurs, l’espérance n’est pas fondée sur le néant, mais quelque chose « me provoque » à espérer. L’espérance chrétienne prend sa source dans un événement concret : la résurrection de Jésus nous a montré que notre espérance est justifiée. Le Ressuscité est le Premier-né d’entre les morts. De même, la résurrection et la rédemption nous ont été promises. En Jésus, notre espérance chrétienne est justifiée.

b) Questions pour la vie en communauté  Comment vivons-nous les « souffrances du temps présent » ? Gardons-nous confiance ou désespérons-nous à cause d’un « manque de sens » possible ?  Sommes-nous des « porteurs d’espérance » autour de nous ?  Prenons-nous nos responsabilités envers la création qui nous a été confiée ? En quoi ?  (Comment prions-nous ? v. 26) Étant donné la difficulté de prier de façon appropriée, comment communiquons-nous avec Dieu ?

4. Suggestions pratiques pour entrer dans la prière -

On dispose les chaises en cercle. Au côté gauche (du milieu du cercle), on pose des photos montrant des catastrophes naturelles et des souffrances humaines. Du côté droit (bien séparées des photos), on met des images de différentes représentations d’un monde réconcilié et de bonheur. Mais on les tourne à l’envers, de sorte que personne ne puisse voir ce qu’il y a en dessous.

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Le texte biblique est relu jusqu’au verset 27. Jusqu’à cet endroit, on peut voir les « images de souffrances ». Après le verset 27, on propose un temps bref de silence.

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Ensuite, les « images du bonheur » sont découvertes et quelqu’un lit les versets 28 - 30. S’ensuit un deuxième temps de silence.

-

A la fin, tous prient ensemble le « Notre Père»

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