QSTP SECONDE I DE DEUX HEURES SUR LE CHAPITRE FAMILLE Travail préparatoire : EXERCICE 1 : Ainsi le cas fameux des Nayar de la côte de Malabar (Inde) : le genre de vie guerrier des hommes leur interdisait autrefois de fonder une famille. Les femmes, mariées nominalement, prenaient les amants qu'elles voulaient, les enfants appartenaient à la lignée maternelle, l'autorité et la gestion des terres étaient aux mains non d'un Pater familias, d'un mari, mais des hommes de la lignée, frères des femmes, eux-mêmes amants occasionnels des femmes des autres lignées. Cependant, ce type de groupement, non conjugal, est en lui même une famille que nous appellerons matricentrée. Si l'union conjugale stable n'existe pas partout, elle ne peut donc être considérée comme une exigence naturelle. Mais à dire vrai, en dehors du rapport physique qui unit la mère à ses enfants (gestation, mise au monde, allaitement), rien n'est naturel, nécessaire, biologiquement fondé dans l'institution familiale lorsqu'on y regarde de près. Même le lien biologique mère-enfant n'a pas partout la même prégnance. Chez les indiens du Brésil, où un homme peut épouser une mère et des filles qu'elle a eu d'un autre homme, les enfants sont élevés par l'ensemble des coépouses sans que chacune cherche à se préoccuper plus particulièrement des siens ; chez les Mossi de Haute-Volta, dans de grandes familles polygames, on établit, après le sevrage une répartition des enfants entre les différentes coépouses : même celles qui sont stériles ou qui ont perdu leurs enfants ont à élever des enfants qui ne sont pas les leurs, mais qu'elles chérissent comme leurs et qui, parvenus à l'âge adulte, ne se connaissent d'autres mère que celle qui les a élevés. La « voix du sang », cette fois, ne crie pas très fort ! Source : Françoise Héritier, Le Monde, 24 décembre 1975 Questions : 1. Quelles sont vos prénotions sur la relation liant la mère et l’enfant ? Expliquez la phrase soulignée , que traduit-elle ? 2. Comparez le modèle des Nayar au modèle français Exercice 2 : « Une des raisons, dit le P. Charlevoix du peu de fécondité des femmes indiennes, c'est la coutume établie en plusieurs endroits qui permet aux filles de se prostituer avant que d’être mariées. Chez les Hurons, n'existe nulle pudeur : les parents sont les premiers à engager leurs filles à se prostituer ; les maris en font souvent autant pour leurs femmes... La licence des filles est grande chez les Algonquins : elles font souvent, à plusieurs reprises, 1’essai du mariage avec divers jeunes gens... Nous ne connaissons point de nation dans ce continent où le sexe soit plus débordé, que celle-ci (les Natchez), et une femme pour être publique n'en est pas moins estimée. » Carver vit, dans la tribu des Naudowessies, une femme considérée avec le plus grand respect par les Indiens, parce que dans une certaine occasion, elle avait invité les quarante principaux guerriers de la tribu, leur avait donné un festin et les avait traités tous en maris. En réponse à ses questions, on lui dit quelle avait fait revivre une vieille coutume, tombée en désuétude, et qu'à peine une fois par génération, il se trouvait une femme assez hardie pour donner cette fête ; mais que celle qui l’osait épousait toujours après cela un mari du plus haut rang Source : A Giraud-Teulon, histoire du mariage. Questions : 1. Quelle est la place de la la virginité et de la fidélité dans la société française du 19 ème siècle ?
2. Qu’en est-il chez les indiens ? 3. En quoi cette phrase est-elle choquante pour un français d’aujourd’hui ? Exercice 3 : Lorsque la maîtresse a demandé d'où venaient les bébés, les élèves ont tous répondu en choeur : "Du ventre de leur maman." Tous, à l'exception de Léa, 6 ans, qui a raconté à la classe ébahie qu'elle avait grandi dans le ventre d'une autre femme que celui de sa mère, mais qu'elle n'avait pas été adoptée. "Elle a dit naturellement, avec ses mots à elle, qu'elle avait été conçue dans le cadre d'une gestation pour autrui (GPA), explique sa mère, qui souhaite garder l'anonymat. Nous lui avons toujours dit que nous étions allés aux Etats-Unis, que son père avait fourni les petites graines, et qu'une femme, Mary, les avait ensuite portées, elle et sa soeur jumelle. Elle la connaît, car nous sommes allés lui rendre visite aux Etats-Unis." En 1998, le couple français, qui ne peut avoir d'enfants en raison d'une malformation congénitale de la mère, se rend en Californie pour entamer une procédure de "gestation pour autrui". Deux ans plus tard, la troisième fécondation in vitro aboutit : la "gestatrice", qui a déjà cinq enfants, est enceinte de jumelles. "La loi encadre très strictement chacune des étapes de ce processus, explique Mme B. Mary n'a pas été rémunérée, elle a simplement été défrayée pour les jours où elle ne travaillait pas. Au quatrième mois de grossesse, la Cour supérieure de Californie a rendu un jugement nous consacrant, avant même l'accouchement, "père et mère des enfants à naître"." Munis des actes de naissance américains, M. et Mme B. repartent en région parisienne avec les bébés. Source : Anne Chemin, Le Monde du 1 novembre 2006 Questions : 1. Léa est la fille de quele femme , montrez que plusieurs réponses peuvent être données 2. Quelle réponse apporte le droit français, le droit de la Californie EXERCICE 4: Tous ceux qui ont entrepris de retracer la genèse de l'humanité ont considéré que les plus anciennes réunions d'êtres humains ne sauraient avoir connu d'organisation plus simple ni plus primitive que celle de la famille patriarcale, fondée sur le mariage monogame. L'origine de toute société, a-t-on répété depuis l'Antiquité, c'est l'agglomération naturelle des parents par le sang, composée du père, de la mère et de leurs descendants : c'est là, le groupe primordial donné par la nature « au commencement des choses », la famille naturelle, en quelque sorte la monade souche d'où sont sorties jadis « les nations de la terre ». Les auteurs de l'Antiquité classique, les livres sacrés de l'Orient, et même la plupart des philosophes modernes, ont paru admettre, comme un axiome évident par lui-même, que la famille, sortie d'un couple unique, groupée autour du père, maître absolu de sa femme, des enfants et des biens, et auquel succédera son fils aîné, avait été l'origine nécessaire de toute société. Cette famille patriarcale dont l'histoire profane et l'histoire sacrée nous reproduisent le tableau stéréotypé, au début des civilisations antiques, est devenue le moule dans lequel on a fait entrer toutes les institutions politiques, sociales, économiques et religieuses de l'ancien monde. Elle se présente à nous, dit-on, apportée par une tradition si ancienne et si générale, que le système patriarcal emporterait avec lui comme l'idée d'une caractéristique de la race humaine. Source : A Giraud-Teulon, histoire du mariage. Questions : 1. Quelles sont les caractéristiques de la famille qui sont considérées comme normales 2. Expliquez la phrase soulignée , que traduit-elle ? 3.
Question de synthèse : Vous montrerez que la famille présente des caractéristiques qui sont les mêmes dans toutes les sociétés et qu’elle est donc un phénomène universel et apparemment naturel. Pourtant en réalité on
observe des formes familiales extrêmement différentes suivant les sociétés et les époques ce qui démontre que la famille est un construit social un fait culturel