Passif En Fle

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  • Pages: 30
UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES FACULTE DE PHILOSOPHIE ET LETTRES

Leçon de FLE : la voix passive

HOEBEKE Margaux

Travail réalisé dans le cadre du cours de Grammaire appliquée au FLE ROMA-B-431 Monsieur D. VAN RAEMDONCK

1

1. Introduction La voix passive était pour nous du pain béni lors de nos exercices de grammaire à l’école : principe simple, maîtrise aisée de la formation, exercices de transformation dans lesquels il suffisait de recopier, peu d’exceptions, peu d’applications dans la langue… Apprise et retenue en un clin d’œil, elle fut rangée dans un coin de notre mémoire, et ne servit qu’à de rares occasions. Aujourd’hui, la loi du moindre effort n’est plus d’actualité, et nos lectures des différents manuels de FLE dévoilent des lacunes dans l’enseignement de cette voix, trop souvent définie par opposition à la voix active, alors qu’elle sert à exprimer d’autres nuances. La grammaire traditionnelle ne nous a pas été d’un grand secours dans ce cas-ci, étant donné que c’est sur elle que se basent les manuels, et que la manière dont elle organise les différentes voix ne suffit plus à expliquer leur fonctionnement et leurs particularités propres. Nous avons donc tenté, par le biais de cette leçon, de revoir la manière dont la voix passive était expliquée, et de créer des exercices moins simplistes que ceux qui ont facilité notre apprentissage grammatical. La première partie de notre travail s’attardera sur les manuels, et critiquera la manière dont ils envisagent la voix passive, au point de vue du thème, de la théorie et des exercices. La deuxième rappelle le discours grammatical sur lequel nous nous baserons pour la leçon, et la troisième consiste en la leçon que nous avons élaborée. Pour cette dernière, les justifications des différentes étapes sont détaillées après l’énoncé ou l’explication que nous donnons.

2

2. Critique des manuels de FLE Nous reprenons, dans cette partie, les mots utilisés tels quels par les manuels, sans les modifier pour les faire correspondre à notre discours grammatical. Des photocopies de toutes les pages consacrées à la voix passive sont disponibles en annexe à titre d’information, puisque nous avons choisi d’insérer directement les images dans le texte, pour éviter de fastidieux aller-retour. Devant l’abondance de manuels de FLE, nous avons choisi aléatoirement quatre d’entre eux pour notre critique, mais il y avait certainement matière à discuter dans tous ceux vers lesquels nous ne nous sommes pas tournés.

1.1.

Sans Frontières 3

1.1.1. Thème et présentation Le sommaire du manuel nous permet de voir que la "forme passive" sera abordée, avec la phrase nominale, dans la deuxième unité, intitulée « Dis-moi ce que tu lis », qui traite de la presse et des médias, comme le précise le sous-titre. C’est un thème qui nous a semblé judicieusement choisi, parce que la voix passive y est fréquemment utilisée, sous des formes qui sont réellement employées par les locuteurs, et non dans des productions artificielles que l’on ne rencontre jamais. La leçon se présente comme suit : une première prise de contact avec le thème, via une compréhension à la lecture, suivi d’une analyse, d’une compréhension à l’audition, de son analyse, et enfin, de la théorie sur la forme passive. Le reste de l’unité reprend le même schéma pour les autres points de grammaire qui y sont abordés.

1.1.2. Théorie L’explication théorique de la forme passive s’articule en trois points : formation, emploi et particularités. Dans le premier point, la construction de la forme passive y est expliquée, par le biais de la construction en croix, qui se base sur la voix active.

Ce choix n’est malheureusement pas le meilleur, à nos yeux, et ce pour deux raisons. D’abord parce qu’il ne fait exister la voix passive qu’en opposition par rapport à

3

la voix active, et la fait passer pour une simple transformation. Ensuite, il est stipulé que le sujet fait l’action à l’actif, et qu’il la subit au passif. Cette affirmation est erronée, puisque la simple phrase Lucie a reçu des cadeaux pour Noël (dans laquelle Lucie subit l’action) la contredit. Les explications qui suivent portent sur les conditions qui doivent être remplies pour pouvoir mettre un verbe au passif. Dans le Livre du Professeur (p. 42) du même manuel, nous avons trouvé un point qui disait que les expressions figées ne pouvaient se mettre au passif (forcer la main, tendre l’oreille…). Pourtant, cela ne figure pas dans le livre des élèves, alors que cela nous a semblé être un élément important, puisqu’il permet d’avoir un aperçu de ce qui est passivable ou non. La dernière partie porte sur les mots introducteurs, qui peuvent être soit par, soit de. Quelques exemples d’emplois avec de sont donnés. Le deuxième point aborde l’emploi des différentes formes : active, passive et pronominale de sens passif. Les emplois se bornent en réalité à donner deux phrases qui sont mises tour à tour à chacune des formes, sans explication sur les particularités de chaque emploi, ni les nuances que cela peut exprimer. Le Livre du Professeur (p. 42) fait mention des verbes impersonnels au passif et des cas dans lesquels ils sont employés, mais cela ne figure pas dans le manuel. Nous trouvons cela un peu paradoxal, puisqu’on y trouve les pronominaux de sens passif. La logique aurait voulu qu’ils y figurent tous les deux, ou pas du tout. Le dernier point cite deux remarques, l’une portant sur les verbes qui peuvent être employés à la place de l’auxiliaire être dans une forme passive (rester, demeurer, passer pour…), l’autre sur les verbes pronominaux qui expriment un passif renforcé (Il s’est entendu condamner à mort).

1.1.3. Exercices Les exercices se trouvent en fin de manuel, et sont au nombre de cinq. Les corrigés se trouvent dans le Livre du Professeur (pp. 42-43). Le premier exercice propose sept formes en gras, disséminées au sein d’un petit texte, que l’on doit faire passer de l’actif au passif. Si cet exercice ne demande pas de production de la part de l’apprenant, il lui permet de se familiariser avec la formation du passif, grâce à des tournures relativement simples, mais vraisemblables, puisque les formes de base et les formes transformées sont toutes cohérentes. Le deuxième demande de remplir un texte à trous en utilisant des paires de verbes qui sont placés dans la marge. Il n’y a toujours pas de production réelle de l’apprenant, mais les verbes sont donnés à l’infinitif, ce qui ajoute une petite difficulté par rapport à l’exercice précédent, en ce sens qu’il ne suffit plus de recopier. 4

Le troisième a pour consigne de remplacer les auxiliaires être dans les formes passives, pour utiliser les verbes placés dans la marge. Nous ne voyons pas vraiment l’utilité d’un tel exercice. Il n’y a aucune production, puisqu’il suffit de remplacer les formes (même si parfois, il faut en modifier la place). De plus, les consignes sont trop peu claires, et dans les deux derniers cas, les formes auxquelles il faudrait arriver sont tirées par les cheveux, et peu vraisemblables.

Le quatrième demande de remplacer des formes passives par un verbe qui peut s’employer à la fois comme un passif, et un pronominal de sens passif. La nuance entre les deux étant assez peu marquée, cet exercice nous semble également peu utile, parce qu’à nouveau, il suffit de remplacer les formes déjà existantes, avec une légère adaptation, et que cela n’apporte rien à la maîtrise de la forme passive.

Dans le cinquième et dernier exercice, l’apprenant doit utiliser la forme passive dans des phrases dont les verbes sont remplacés par des noms. Ainsi, outre la forme passive, les apprenants doivent trouver la forme correcte du participe passé. Une petite remarque cependant sur le fait que les formes proposées sont toutes destinées à être mises au passé, en raison des marqueurs de temps, et que donc, seuls les temps du passé seront exercés.

1.1.4. En conclusion Sans Frontières 3 reste assez conventionnel dans sa manière d’aborder le passif, autant par sa synthèse grammaticale, qui est assez complète dans l’ensemble, malgré quelques petites imprécisions ou erreurs, que par ses exercices, qui sont pour la plupart simples et très encadrés. Si la grammaire garde une certaine cohérence (bien que le

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discours choisi ne nous convienne pas), nous avons trouvé les exercices trop peu originaux, parce qu’ils ne nécessitent souvent aucune production des apprenants, et qu’ils sont assez peu diversifiés, se basant toujours sur le même principe. Nous n’avons d’ailleurs vu aucun exercice oral.

1.2.

Mosaïque 3

1.2.1. Thème et présentation La forme passive est abordée dans la leçon 8, dont le thème est celui de la vie quotidienne, des services, des assurances, etc. Cela nous a semblé plutôt rébarbatif, et relativement compliqué, au premier abord, mais cela a le mérite d’être réaliste, et de donner un vocabulaire pratique. La déduction et la participation des apprenants sont très sollicitées dans cette leçon : à chaque fois qu’un texte est lu ou écouté, des questions d’observation sont posées aux apprenants, afin de les amener petit à petit à comprendre la formation du passif, et la manière dont il est utilisé.

1.2.2. Théorie Nous n’avons trouvé qu’un tout petit encadré contenant les règles de formation de la forme passive, et rien du tout dans le précis grammatical qui se trouve en fin de manuel, et qui reprend pourtant bon nombre des points qui ont été vus dans les leçons.

Cet encadré reprend également la règle pour la nominalisation, qui est vue dans la même unité que le passif. La règle est exprimée au moyen d’abréviations ou de symboles ( p.p., +, =, etc.), ce que nous trouvons peu adapté. Les règles de grammaire sont censées être claires, et bien fixées, et le fait d’utiliser des abréviations et des symboles (même s’ils sont expliqués oralement) peut amener une confusion dans l’esprit de l’apprenant. Les commentaires sur chacune des deux formes sont pertinents, mais ils seraient peut-être mieux classés dans une rubrique qui concernerait les emplois des deux formes, ou les nuances qu’elles peuvent respectivement exprimer. Quant aux formations à proprement parler, elles semblent se baser sur l’ordre des mots. La forme active est décrite comme sujet + verbe + compl. Il est vrai que la plupart des phrases s’écrivent sous cette forme, mais l’on peut néanmoins trouver, dans une tournure plus travaillée, par exemple : Longue sera la route. 6

La forme passive est décrite par compl. = sujet + verbe « être » + p.p. du verbe (+par + sujet). La formulation est non seulement compliquée, mais comporte des imprécisions : le complément de la forme active correspond au sujet, mais que faire quand on n’a pas de complément ?, être est utilisé en tant qu’auxiliaire, on n’insiste pas sur le fait que c’est lui qui varie pour indiquer le temps, même si par est le plus utilisé, on peut également trouver de, et ce n’est pas mentionné, on retrouve deux fois le mot sujet dans l’énoncé, etc. On ne parle nulle part des verbes qui peuvent être passivés, de la manière de tourner la phrase quand on n’a pas de sujet, ou quand c’est le pronom on, du fait que les formes passives sont souvent utilisées sans complément, etc. C’est un tableau qui est largement incomplet et imprécis, et qui nous semble tout à fait inadéquat. Cela peut, à la limite, se comprendre si l’on considère que la méthode employée ici est celle de la déduction, qu’il semble normal que le professeur suive pas à pas ses élèves dans tous les stades de leur réflexion et qu’il donnera probablement toutes les précisions nécessaires lors d’explications orales, mais la manière dont est expliqué le passif est beaucoup trop légère pour que les apprenants puissent s’y référer, et trop imprécise pour couvrir les cas principaux que l’on rencontre.

1.2.3. Exercices Nous avons trouvé, dans cette leçon, trois exercices après l’explication sur le passif. Étant donné les consignes floues, il nous a été difficile de déterminer s’ils étaient ou non destinés à entraîner à la formation du passif. Le premier demande d’imaginer une discussion avec un représentant de l’autorité pour infraction. Il semblait plutôt destiné à entraîner le vocabulaire, et l’emploi du passif s’y prête peu. Le deuxième demande explicitement de faire le récit d’incidents (précédemment énoncés) en utilisant autant que possible le passif ou la nominalisation. C’est un exercice qui demande une production écrite de la part des élèves, tout en leur permettant de s’appuyer sur des éléments déjà connus, et qui nous semble donc intéressant. Le fait de mêler les deux points de grammaire n’est pas dérangeant, si ce n’est que l’on pourrait être tenté d’en utiliser un plus que l’autre.

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Le dernier exercice porte probablement sur le futur et le futur antérieur, qui est abordé entre les deux derniers exercices, et demande de fabriquer des phrases ambiguës en français. Il n’y a aucune correction des exercices dans le manuel des apprenants, ce qui implique un suivi du professeur.

1.2.4. En conclusion Mosaïque 3 est un manuel qui semble aborder les faits de langue au travers de textes bien plus que par des exercices distincts, ou par des explications précises. Le fait de faire participer les élèves, et de leur faire déduire la plupart des éléments est selon nous, une bonne démarche, mais nous avons trouvé dommage qu’il n’y ait qu’un seul exercice concernant le passif, et que la grammaire qu’ils adoptent soit si bancale, tant au niveau du contenu que de la présentation.

1.3.

Forum 2

1.3.1. Thème et présentation Dans ce manuel, le passif est abordé dans une unité consacrée aux interviews. Le thème est traité via des textes, mais aussi des compréhensions à l’audition, et de petits articles. Beaucoup de questions sont posées aux élèves, mais elles portent toujours sur le contenu et le vocabulaire, et non sur les points de grammaire qui pourraient s’y retrouver. C’est surtout le second texte qui contient des formes au passif, assez variées pour explorer les différents cas.

1.3.2. Théorie La théorie est donnée juste après les différents textes et commence par quelques questions pour amorcer le point de grammaire. La première partie porte sur la formation du passif, selon le schéma en croix actif/passif, dont nous avons déjà parlé précédemment. L’explication n’est pas complète, il manque certains mots qui doivent être remplis par les élèves, ce qui suppose un suivi du professeur, non seulement pour les guider dans leurs déductions, mais aussi pour ne pas qu’ils notent d’erreurs. Après quelques informations que nous avons déjà rencontrées concernant les modalités de formation du passif (auxquelles il ne manque réellement que la mention du de comme mot introducteur du complément, en plus du par), des exemples sont donnés afin de reproduire des temps différents dans les formes passives. Là encore, les exemples sont à compléter par les élèves. Une dernière remarque concerne le fait que seuls les verbes avec un COD sont passivables.

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La seconde partie porte sur l’emploi du passif : soit pour mettre le COD de la phrase active en valeur, soit quand on ne connait pas, ou on ne veut pas exprimer le sujet de l’action. Le manuel aborde en plus la question des formes pronominales de sens passif, et dit qu’on emploie un verbe pronominal à la place d’un passif quand il s’agit d’un verbe de perception, ou d’un verbe qui a un sens passif à la forme pronominale.

Dans le mémento grammatical qui figure en fin de manuel, une partie est consacrée au passif. Elle reprend, en grande partie, ce qui est dit dans l’unité 4, mais rajoute une petite précision d’emploi : quand l’auteur de l’action n’est pas précisé, on peut choisir entre une phrase active avec on comme sujet, ou une phrase passive sans complément. Cela aurait pu être mis dans l’unité, puisque ce point y avait été abordé, mais seulement avec un exemple de passif sans complément. Dans le précis grammatical enfin, l’ensemble des éléments de l’unité et du mémento sont repris, toujours avec des trous dans le texte à remplir par les élèves. C’est un livret séparé du manuel, qui peut donc servir de base lors des exercices ou de l’apprentissage. Nous trouvons un peu risqué de laisser ainsi des trous dans l’outil principal qu’ils utiliseront, dans le sens où, même si le professeur donne les mots qu’il faut écrire, il peut toujours y avoir des erreurs, auquel cas, les règles de grammaire seraient fausses. En début de page, le précis rajoute, alors qu’il ne l’avait fait ni dans le manuel, ni dans le mémento, qu’au passif, le sujet subit l’action, et qu’à l’actif, il la fait. On retombe donc ici dans le discours typique des grammaires traditionnelles.

9

1.3.3. Exercices Nous n’avons trouvé qu’un seul exercice relatif au passif dans le manuel. Il demande de mettre à la voix passive un petit texte écrit à la voix active. Le corrigé se trouve dans le Guide Pédagogique (p. 83).

C’est un exercice relativement basique, qui s’appuie sur la voix active, mais qui donne des phrases crédibles au passif. Étant donné que cela parle d’un cambriolage, toutes les formes sont conjuguées au passé, ce qui empêche d’entraîner les élèves à d’autres formes. De plus, sur les dix formes demandées, seule une phrase au passif est construite avec un complément, la dernière. Même si les phrases passives sans complément sont les plus utilisées, cela reste très peu, et cela n’exerce pas beaucoup au reste. Cet exercice ne demande, par ailleurs, aucune production des apprenants. Trois autres exercices sont proposés dans le Cahier d’Exercices (p. 31), mais sans les corrections, qui doivent être faites par le professeur. Le premier est un exercice de drill, qui demande de mettre au passif cinq phrases actives. Cela peut être utile pour débuter, même ce n’est pas un exercice très intéressant, du moment que les autres exercices sont variés. Il est similaire à celui que nous avions vu dans le manuel. Le deuxième propose six énoncés comprenant deux phrases : la première pour mettre l’apprenant dans le contexte, et toujours sous forme d’une question, la seconde en est la réponse, et l’apprenant doit mettre le verbe à l’infinitif à la forme passive. Il ne sollicite pas beaucoup plus de ressources que le premier, mais au moins, il ne se base pas sur la forme active, et les verbes sont donnés à l’infinitif. De plus, la question qui introduit est un bon moyen pour éviter d’avoir des phrases qui se suivent sans suite, et dans lesquelles on trouve parfois difficilement un sens, faute de contexte. Le dernier demande de reformuler cinq phrases écrites avec on, sans utiliser ce pronom. Le but était probablement de montrer ce que donnaient des constructions passives sans complément, mais cela n’apporte pas grand-chose. Le principe est exactement le même que le premier exercice, et le fait d’avoir remplacé les sujets par on ne change rien à la difficulté.

1.3.4. En conclusion Forum semble être assez complet au niveau de la théorie, et couvre les différentes particularités de la forme passive, mais se réfère encore trop à l’actif pour ses explications grammaticales. Quant aux exercices, ils sont tous du même type, et donc, 10

insuffisants à la maîtrise de la construction passive. Nous n’avons trouvé aucun exercice de production écrite ou orale nulle part, ce qui signifie que les seuls entraînements qu’auront eus les apprenants auront été du drill et des transformations actif/passif. Retenons néanmoins le précis grammatical, qui est un outil pratique dans la résolution d’exercices, ou comme manuel d’étude, et la clarté de tout ce qui est proposé, tant au niveau du thème, que des exercices et de la théorie. L’ensemble forme véritablement une unité, exemples et exercices se basant sur le vocabulaire du thème choisi.

1.4.

Bonne route 2

1.4.1. Thème et présentation Phrase et forme passives sont abordées dans l’unité 11 du manuel intermédiaire, qui s’intitule La Ruée vers l’Art. L’unité commence par un texte sur les musées, normalement destiné à illustrer la forme passive. À notre grand étonnement, nous n’en avons trouvé que très peu dans le texte en question, ce qui rend les explications qui suivent plus abstraites pour les élèves. À la page suivante, nous trouvons des explications théoriques sur le passif, ainsi que des exercices.

1.4.2. Théorie La théorie se divise ici en Forme passive et Phrase passive. La première se centre principalement sur la forme verbale et la manière de la construire. Les remarques habituelles sont faites (seuls les verbes avec un COD peuvent se mettre au passif, cela se construit avec l’auxiliaire être + le participe passé du verbe), et un grand tableau d’être décoré, conjugué à tous les temps, est reproduit. Une fois qu’il a été expliqué que c’est l’auxiliaire être qui varie en temps, il peut sembler inutile de donner ainsi toutes les formes possibles pour un verbe au passif. Néanmoins, c’est un tableau clair, dans lequel on se repère facilement, et qui permet, grâce à la répétition de toutes les formes, de bien ancrer cette règle de base dans la formation du passif. En outre, le choix d’un sujet au féminin montre que le participe passé s’accorde avec le sujet, ce qui n’était pas précisé explicitement dans les règles. Une remarque supplémentaire figure au bas du tableau et précise qu’il ne faut pas confondre le présent passif et le passé composé des verbes employés avec l’auxiliaire être.

11

La seconde se situe après quelques exercices sur la forme passive, et s’attache plutôt à expliquer la structure de la phrase dans une voix passive. En se basant sur la phrase active, on montre comment apparaissent les transformations, quelles sont les nouvelles appellations et les mots introducteurs (par et de). De plus, on précise que la voix passive est choisie pour mettre en évidence le sujet de la phrase passive. Ainsi, plutôt que de tomber dans des considérations sur le sujet qui fait ou subit l’action, l’accent est plutôt mis sur l’élément qui est mis en évidence grâce à la tournure, ce qui nous semble être quelque chose de très positif. Après ces explications, on trouve quatre remarques :

La première porte davantage sur ce qui se dit ou non, que sur ce qui est correct. Il serait correct de dire La pomme a été mangée par moi, mais cela ne s’entend jamais. C’est donc bien de le préciser. On pourrait même supprimer le « en principe », puisqu’à notre connaissance, il n’y a pas de cas où cela pourrait être dit. La deuxième remarque est également très utile puisque les cas de phrases passives sans complément d’agent sont les plus courants. La troisième est une remarque qui aurait pu être évitée, puisqu’on utilise aussi d’autres verbes à la place de l’auxiliaire être (demeurer, rester, etc.), et que l’imprécision du « quelquefois » peut créer des complications là où il n’y avait pas de difficulté. La dernière est pertinente, puisque c’est un cas particulier qu’il n’est pas rare de rencontrer, et qu’il est donc bon de savoir comment se servir de pouvoir. Peut-être aurait12

il été utile de mettre un exemple, comme ça a été le cas pour toutes les explications précédentes.

1.4.3. Exercices Il y a trois exercices concernant la forme passive.

Le premier demande de retrouver des formes passives dans une série de neuf formes. On trouve dans cette liste de phrases des formes passives, actives, ainsi que des formes actives dont le participe passé s’emploie avec l’auxiliaire être, ce qui corse un peu l’exercice, et peut servir à remplacer la faible proportion de passifs dans le texte introducteur en début d’unité. Le deuxième, en faisant remplacer un pronom par un autre entraîne à l’accord avec le sujet, bien que cet exercice puisse tout à fait s’intégrer à un autre plus complet, qui changerait le genre et le nombre des sujets proposés. L’exercice est très court, et n’est pas foncièrement indispensable. Le dernier demande de faire des phrases à la forme passive. Les mots sont déjà dans le bon ordre, étant donné que pour le moment, la phrase passive n’est pas censée être connue, et les élèves doivent seulement trouver la bonne forme, à partir du verbe donné à l’infinitif. Cela évite de recopier la phrase de l’actif, et permet d’entraîner aussi les participes passés. De plus, les compléments circonstanciels en début de phrase permettent de faire varier les temps des formes. On trouve également trois exercices pour la phrase passive.

13

Dans le premier, il faut faire des phrases passives à partir de phrases actives, et l’on demande quelle est la phrase qui ne peut se mettre au passif. C’est un exercice de drill habituel, ne demandant aucune production des élèves, et dans lequel il suffit de recopier les formes verbales en se basant sur le tableau qui leur est fourni sur la page précédente. L’exercice suivant demande de faire l’inverse, à savoir de mettre les phrases à l’actif. L’intérêt de l’exercice ne saute pas aux yeux, si ce n’est pour insister sur l’importance des temps, et les équivalences entre les deux voix, mais à nouveau, nous préférerions que le passif ne soit pas toujours comparé à l’actif. Le dernier exercice est le seul intéressant à nos yeux : l’élève doit s’improviser guide de musée et commenter les tableaux (en utilisant des phrases passives, bien sûr). Cela n’est pas précisé, mais on suppose que cet exercice se prête mieux à un travail en groupe, et certainement à l’oralité. La situation est crédible, cela crée une interaction entre les élèves, et ça leur demande une réelle production. Soulignons que la forme pronominale employée au passif est expliquée très brièvement dans le point qui suit, et qu’elle apparaît une fois dans l’exercice qui s’y rapporte. Quant au corrigé des exercices, il se trouve dans le Guide Pédagogique (pp. 4142)

1.4.4. En conclusion Malgré le choix un peu étrange du texte de départ, les explications grammaticales concernant la voix passive se révèlent être très complètes, et bien présentées. Une faiblesse cependant du côté des exercices qui, bien que variés, nous ont semblé trop superficiels pour maîtriser l’ensemble de la voix passive. Ce manuel serait donc plutôt une aide au niveau grammatical, plutôt qu’un livre d’exercice ou d’entraînement.

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3. Discours théorique Nous avons tâtonné longtemps avant de trouver un discours grammatical qui nous convienne, et qui permette de parer à toutes les éventualités. Les catégories traditionnelles étant bien sûr inaptes à expliquer les différentes voix (et contenant d’ailleurs des contradictions internes), nous nous sommes tournés vers la grammaire de Marc Wilmet. Celle-ci proposait une classification plus claire que les grammaires traditionnelles. Mais, plutôt que de trouver un moyen pour expliquer réellement ce qu’était une voix, et pourquoi on en utilise une plutôt qu’une autre, il classait les différents cas que l’on rencontrait dans des catégories, en prenant comme critères les sujets logiques et grammaticaux, et les agents et patients sémantiques. Plutôt que d’expliquer les conséquences grammaticales des voix, il valait mieux se tourner vers les causes, et sur la notion même de voix. Nous avons alors décidé de reprendre la théorie de Dan Van Raemdonck, qu’il expose dans son référentiel1, et dans les deux cours de grammaire qu’il donne, et auxquels nous avons assisté (Maîtrise et critique de la grammaire normative, et Grammaire descriptive du Français Moderne I). La voix est considérée ici comme un point de vue sur un procès donné, qui modifie toute la structure de la phrase. La voix permet de changer de point de vue sur le procès, et de mettre un élément de la phrase en évidence. Prenons une phrase simple, qui contient deux éléments : Picasso a peint le tableau Guernica. Nous trouvons déjà deux voix différentes, puisque l’on peut prendre comme thème Picasso (notre phrase d’exemple), ou tableau (Le tableau Guernica a été peint par Picasso). Ces deux voix correspondent aux voix dites active et passive. Une troisième voix serait dite moyenne ou pronominale, c’est celle qui prend comme thème la relation entre les deux éléments (Picasso se peint). Dans la voix I, on prend comme thème ce qui est à l’origine de tout le procès de peinture. Si Picasso n’avait pas existé ou peint, Guernica n’aurait jamais été créé. À l’inverse, dans la voix II, le thème adopté est l’aboutissement du procès peindre. Dans la voix pronominale, le thème est à la fois l’origine et l’aboutissement du procès. Il existe aussi une tournure factitive, et une tournure unipersonnelle (qui correspond à la tournure dite impersonnelle). Dans la tournure factitive, le thème choisi est un élément qui sert de déclencheur à l’origine du procès. Si l’on dit Le général a fait exécuter le prisonnier, c’est l’ordre du général qui a déclenché l’origine (ses soldats) du procès exécuter. Dans la tournure unipersonnelle, le sujet est vide, puisqu’il ne contient ni origine, ni aboutissement, et le thème est placé dans le rhème : Il tombe des cordes.

1

Qui est disponible sur www.communelangue.com 15

4. Déroulement de la leçon Public : Niveau intermédiaire multilingue (B1) Cadre scolaire Classe d’une quinzaine d’élèves de 16 ans Durée : 100 minutes Thème : La presse

1.5.

Première approche (20 min) Le thème de la presse a été choisi parce que l’emploi de la voix II est fréquent dans les journaux ou les récits, et qu’il n’est donc pas nécessaire de forcer les phrases pour les faire correspondre au point de grammaire étudié. De plus, les journaux font partie de la vie quotidienne des élèves, et les éléments qui y figurent leur sont normalement familiers. Et enfin, c’est un sujet qui offre de nombreuses possibilités de thèmes, afin d’éviter de répéter la même chose. Une feuille (cf. Annexe) comprenant des titres de journaux est distribuée aux élèves, qui commencent par la lire individuellement. Le professeur vérifie ensuite si tous les mots de vocabulaire sont bien compris. Si ce n’est pas le cas, il les fait deviner aux élèves, ou il en explique la signification. Les titres comportent des voix II, et des voix moyennes, afin que les élèves se familiarisent avec le concept. La première voix s’y trouve pour la raison évidente qu’elle est le sujet de la leçon, la seconde parce qu’elle mérite, selon nous, d’être mentionnée, parce qu’elle exprime dans certains cas une nuance passive. Le vocabulaire aurait pu être donné sous forme de liste, mais nous avons choisi de ne pas le faire, d’abord parce que nous les avons toujours trouvées indigestes et peu agréables à étudier, ou à retenir, et ensuite parce qu’il serait difficile d’établir une liste des mots qui ne sont pas connus, étant donné que le public est multilingue. Il serait de toute façon utile de faire une séance orale d’explications, c’est pourquoi tout le vocabulaire est expliqué par le professeur. Des notes peuvent être prises par les apprenants pour les mots qu’ils ne connaissent pas. Le professeur pose ensuite des questions de type : -

Quelles sont les caractéristiques grammaticales des phrases données ?

-

Qu’est ce que cela exprime, selon eux ? (Au besoin, comparer avec une phrase mise à la voix I pour voir ce qui est mis en évidence dans un cas et dans l’autre)

16

-

Quelles sont les différences au niveau du sens et de la grammaire des voix moyennes et des voix II ? (Une fois qu’il a été expliqué les noms qu’on leur donnait).

Ces questions ont pour but de ne pas expliquer la matière de manière abrupte, mais plutôt d’amener les élèves à réfléchir sur le contenu des titres de journaux, et de leur faire déduire certaines choses par eux-mêmes.

1.6.

Explication grammaticale + questions (15 min)

1.6.1. Concept et emploi La voix est un point de vue que l’on prend sur un procès. En fonction du point de vue que l’on désire adopter, et de l’élément que l’on veut mettre en évidence, on utilisera une voix différente. La voix II est celle que l’on emploie lorsqu’on prend l’aboutissement du procès comme point de vue. Si l’on prend comme exemple Le directeur prépare la réunion, le procès est préparer. Il a pour origine directeur, et comme aboutissement réunion. Si l’on adopte l’origine comme point de vue, on utilise la voix I, comme dans notre phrase d’exemple. En revanche, si l’on adopte réunion comme point de vue, c’est-à-dire l’aboutissement du procès, on utilise la voix II, et cela donne alors La réunion est préparée par le directeur. Cette voix peut être utilisée pour exprimer les nuances suivantes : -

Pour insister sur l’aboutissement de la phrase : La robe a été créée par un couturier connu. Quand on ne connait pas l’origine du procès : Les bijoux de la reine ont été dérobés. Quand on ne veut pas exprimer l’origine du procès : [Dans une réunion, pour parler au nom de tout le monde] Une solution a donc été imaginée.

1.6.2. Formation Seuls les verbes transitifs, c’est-à-dire qui se construisent avec un COD, peuvent être utilisés dans une voix II. La formation de la voix II se fait avec l’auxiliaire être, qui varie en fonction du temps utilisé, et qui est suivi par un participe passé, accordé avec le sujet. L’aboutissement du procès devient alors le sujet de la phrase, et l’origine devient un complément d’agent, introduit par la préposition par (ou dans certains cas, par de, comme dans la phrase Il est aimé de tous). Ainsi, on pourra dire : -

Cette ville a été fondée juste après la guerre. Les avions sont retardés par un ouragan. Les plus originaux seront récompensés. 17

Les verbes employés avec l’auxiliaire être ne peuvent pas s’employer dans une voix II, ou alors ils ont un autre sens : Il est sorti et Il a été sorti (quelqu’un l’a forcé à partir). On ne peut mettre à la voix II des expressions idiomatiques : Il s’en lave les mains ne donne pas Les mains en sont lavées par lui. Même chose pour s’emmêler les pinceaux, passer l’arme à gauche, tenir tête à quelqu’un, avoir faim, etc. Quand l’origine est un pronom, on ne l’exprime pas à la voix II : J’ai transporté tous ses meubles ne donne pas Tous ses meubles ont été transportés par moi, mais Tous ses meubles ont été transportés.

1.6.3. Voix moyenne ou pronominale Quand l’origine et l’aboutissement du procès se retrouvent dans le sujet de la phrase, on a affaire à une voix moyenne. C’est le cas dans Pierre se pince, où Pierre est à la fois celui qui pince, et celui qui est pincé. Les pronominaux qui ont un sens passif peuvent s’utiliser dans une voix moyenne pour transmettre les mêmes informations qu’une voix II, mais souvent sans devoir exprimer l’origine du procès. Le texte s’efface petit à petit veut dire la même chose que Le texte est effacé petit à petit. _____ Après l’introduction de la leçon, qui a permis aux élèves de se familiariser avec la voix II et la voix moyenne, le professeur explique maintenant la théorie grammaticale. Elle commence par une partie sur le concept et l’emploi de la voix II. Il est important de bien définir les termes que l’on utilise, et les concepts que l’on manipule. C’est pourquoi nous définissons en quelque sorte ce qu’est une voix, et comment elle s’utilise, même si les élèves sont déjà censés le savoir. Il est d’ailleurs possible que leurs connaissances concernant la voix soient celles des grammaires traditionnelles qui sont, nous l’avons vu, dépassées. La voix II n’a pas de cas particulier où elle est la seule possibilité pour exprimer une nuance. Elle est un choix de la part de l’énonciateur, mais il aurait pu décider d’utiliser une autre voix ou tournure pour exprimer ce qu’il a dit. Les quelques cas d’emplois que nous donnons sont non exhaustifs, et le premier (pour mettre en évidence l’aboutissement) est lié au fait même de prendre l’aboutissement comme thème, mais cela produit un effet stylistique particulier que nous voulions souligner. Le professeur explique ensuite la formation de la voix II, tant au niveau de la forme verbale que de la phrase complète. Cela commence par des généralités, et par trois exemples qui sont chaque fois à des temps différents. Suivent ensuite des remarques que nous avons jugées importantes dans la formation de formes ou de phrases à la voix II. Elles sont toutes accompagnées d’exemples, que le professeur expliquera à chaque fois aux élèves. Le cas des expressions idiomatiques est difficile à appréhender pour un élève FLE, parce qu’il n’a qu’une 18

faible connaissance des expressions figées en français. Cette règle ne lui est donc d’aucune utilité, à moins qu’on lui dise, ou qu’il apprenne par lui-même ce qu’est une expression, et ce qui peut être transformé. Nous avons également pris le parti de dire que telle phrase ne donnait pas telle autre phrase à la voix II, même si cela peut être le cas. Prenons l’exemple de J’ai transporté tous ses meubles. La phrase à la voix II Tous ses meubles ont été transportés par moi est grammaticalement correcte. De plus, il est possible qu’un ami ayant aidé à déménager, fier de son exploit insiste en disant Tous ses meubles ont été transportés par moi ! Par moi, hein ! Néanmoins, ces deux cas ne s’utilisent que très rarement dans la langue, ou dans des cas très particuliers. Nous n’avons donc pas voulu donner aux élèves de fausses pistes, et nous avons donc choisi de déclarer « fausses » les tournures trop lourdes, ou peu évocatrices. Si le cas se présentait en classe, le professeur pourrait expliquer à ses élèves que cela peut se dire, mais que personne ne le dit jamais. La dernière partie de cette explication grammaticale porte sur la voix moyenne. Cela ne fait pas partie, à proprement parler, de la voix II, mais comme nous l’avons dit précédemment, nous jugeons utile de la mentionner, et d’expliquer son cas parce qu’elle peut exprimer une nuance passive, qu’il n’est pas rare de rencontrer. En revanche, nous n’aborderons pas la tournure factitive ou unipersonnelle, que nous ne jugeons pas pertinent d’introduire ici, et qui compliquerait inutilement des notions nouvelles pour les élèves.

1.7.

Exercices (65 min)

1.7.1. Dernières nouvelles (10 min) Dans les phrases suivantes, mettez les infinitifs entre crochets à la voix II. Exemple : Les malfaiteurs _____________ [arrêter] par la police cette nuit. -> Les malfaiteurs ont été arrêtés par la police cette nuit. 1. Hier, deux fillettes _____________ [enlever]. 2. Un banquet _____________ [organiser] pour cet événement. 3. La Coupe du Monde _____________ [remporter] par l’équipe des bleus ! 4. Un dédommagement _____________ [verser] aux familles des victimes le plus vite possible. 5. Lundi prochain, le feu vert _____________ [donner] pour le lancement du projet. 6. Un plan d’action _____________ [adopter] par les dirigeants contre la crise. 7. Une statue volée _____________ [retrouver] à Paris. 8. La fabrication de nouvelles voitures pour 2010 _____________ [annoncer] en ce moment même dans la salle de réunion. 9. Des passants _____________ [blesser] dans une fusillade. _____

19

Les élèves doivent réaliser cet exercice seuls, et leurs réponses seront ensuite en corrigées oralement. L’exercice en lui-même lui même ne devrait pas prendre plus de cinq minutes : il n’y a que neuf phrases, relativement simples.. Les mots de vocabulaire qui ne seraient pas compris peuvent bien sûr être demandés au professeur. Quant à la correction, rrection, elle est orale, mais les élèves notent les réponses sur leur feuille. Neuf élèves seront interrogés pour donner leur réponse. Tout ceci devrait normalement être rapide, mais comme c’est le premier exercice qu’ils doivent réaliser, il est possible qu’il faille faire quelques mises au point, ou donner quelques explications supplémentaires, c’est pourquoi dix minutes sont prévues pour la réalisation de l’exercice. Nous avons essayé de concevoir des phrases qui soient les plus variées possible : les sujets diffèrent pour changer les accords des verbes, tout comme les temps, et certaines phrases comportent des compléments, alors que d’autres non. Ainsi, les élèves voient les différentes possibilités que l’on peut trouver. Néanmoins, cet exercice reste basique,, et ne leur demande aucune production. Il s’agit juste de se familiariser avec la voix II.

1.7.2. Imaginez (20 min) Imaginez une réponse qui raconte ce qui se passe dans l’image. Les verbes suivants peuvent être utilisés pour vous aider : réveiller – tuer – bâtir – transporter – renverser – heurter – sauver – opérer – poursuivre – abattre –cambrioler cambrioler – assassiner – élire – répandre – percuter – construire – emmener – arrêter.

1. -

Est-ce que notre équipe a marqué ce dernier penalty, penalty pour finir ? _____________________________________________________________ __________________________________________________________________

-

Il paraît qu’il y a eu un problème chez vous pendant que vous étiez en vacances… Que s’est-il passé ? __________________________________________________________________________

2.

-

20

3. -

Il s’est évanoui brusquement ?! Et qui s’occupe de lui maintenant ? __________________________________________________________ __________________________________________________________________________

-

Je croyais que tu devais rendre ce rapport hier ? Tu as pris du retard ? __________________________________________________________________________ ________________________________

-

Pourquoi es-tu de mauvaise humeur ? Tu as mal dormi ? __________________________________________________________________________

-

Comment va-t-il ? Est-ce qu’on sait s’il va s’en sortir ? __________________________________________________________________________ ____________________________________________

-

On a réussi à rattraper le bandit ? Où est-il ? __________________________________________________________________________

4.

5.

6.

7.

21

8. -

Comment est-il mort ? ____________________________________________________________ __________________________________________________________________________

-

Quels sont les résultats du vote ? Il est enfin président ? __________________________________________________________________________

-

Ça aurait pu être beaucoup plus grave ! Oui, heureusement ___________________________________________________ __________________________________________

-

Comment a-t-elle elle fait pour avoir les deux jambes cassées ? __________________________________________________________________________

-

Cette cathédrale est magnifique ! De quand date-t-elle ? __________________________________________________________________________ _________________________

9.

10.

11.

12.

_____ 22

Après avoir distribué les feuilles aux élèves, le professeur vérifie avec eux que les verbes donnés sont tous bien compris, de même que les mots de vocabulaire des questions. Les étudiants réalisent ensuite l’exercice par deux, pendant que le professeur vérifie que tout se passe bien dans les groupes. Si le besoin se fait sentir, il pourra donner une explication supplémentaire sur l’exercice. La correction se fait oralement, en comparant les réponses des groupes, qui peuvent être différentes, et le professeur explique quels verbes pouvaient être utilisés pour chaque situation. Cet exercice demande aux élèves de créer eux-mêmes des phrases à la voix II, mais avec l’aide d’une image et d’une question pour les mettre en contexte. Contrairement à l’exercice précédent, dans lequel les mots étaient dans le bon ordre, et où les sujets/compléments n’étaient presque pas à changer, ici, tout est à inventer. L’interprétation des images, de la question, le choix du verbe et la manière dont la réponse sera tournée offrent une relative liberté aux élèves. Néanmoins, une série de verbes leur est fournie, pour le cas où ils manqueraient d’inspiration, ou si le verbe à utiliser ne leur est pas spécialement familier (cambrioler, par exemple). Il y a plus de verbes que de phrases, et plusieurs sont des synonymes, ce qui leur donne largement le choix. Le fait de travailler par groupes de deux favorise la naissance des idées, et leur permet de confronter leurs réponses, dans le cas où elles seraient différentes. Dans le cas où certains n’auraient pas tout à fait compris le principe, cela lui serait expliqué par son camarade. Et enfin, cela évite d’avoir toujours le rapport classique entre les élèves et le professeur, ou d’être livré à eux-mêmes dans un exercice individuel. L’ensemble de cet exercice devrait durer approximativement vingt minutes, correction comprise.

1.7.3. À la Une (15 min) À la manière du texte d’introduction, imaginez que vous écrivez une liste des différents faits du journal d’aujourd’hui, au choix parmi les rubriques qui suivent : -

Culture Économie Actualité Sport Divers International

_____ Les élèves travaillent cette fois seuls. Un temps relativement court leur est laissé pour réfléchir, avant la correction orale, et pour éventuellement prendre note de quelques titres. Ce sont les élèves qui vont se corriger entre eux, toute l’opération étant bien sûr suivie par le professeur.

23

Cet exercice vise surtout une production orale de la part des élèves. Le temps assez court dont ils disposent ne leur permettra probablement pas de trouver une phrase pour chaque catégorie, ce qui les obligera à improviser. De plus, il n’a pas été stipulé clairement qu’il fallait utiliser une voix II dans les réponses. Ceux qui ne l’auront pas fait devront donc modifier leur phrase afin qu’elle corresponde au sujet de la leçon. Cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs, étant donné l’entraînement dont ils disposent à ce stade. Nous pensons qu’on ne comprend jamais aussi bien une matière qu’une fois qu’on l’a expliqué à quelqu’un. C’est alors qu’on se rend compte des lacunes de notre propre raisonnement, et de la nécessité d’en avoir saisi tous les aspects pour pouvoir l’expliquer de manière valable à une personne qui en ignore tout. Le fait de faire intervenir deux élèves, le premier pour sa réponse, le second pour corriger la réponse du premier, oblige ce dernier à avoir très bien compris le principe de la voix II pour déterminer si la réponse est juste, et pour pouvoir, le cas échéant, justifier pourquoi elle est fausse, et expliquer ce que serait la forme correcte. Le deuxième élève est ensuite interrogé sur une forme et un troisième doit le corriger, et ainsi de suite. Nous sommes conscients du fait que cela peut donner lieu à des moqueries ou à des « règlements de compte » entre les élèves si l’un d’entre eux est tout à fait perdu. Nous faisons cependant confiance aux élèves qui devraient, à ce moment-ci de la leçon, avoir acquis la plupart des compétences nécessaires à la maîtrise de la voix II, et ne plus faire d’erreurs grossières qui les rendraient sujets à d’éventuelles moqueries, et au professeur pour réguler la manière dont la correction se déroule, et éviter ainsi le « carnage ». L’exercice dure plus ou moins quinze minutes au total, et les élèves peuvent prendre note des réponses des autres pendant la correction.

1.7.4. Et si j’étais… (20 min) Un journal ? Une ville ? Une célébrité ? Un monument ? Une œuvre d’art ? Mettezvous dans la peau d’un personnage, d’un objet ou d’un endroit, et racontez quelques événements marquants qui vous sont arrivés depuis votre apparition, ou qui vous arriveront dans le futur. Utilisez la première personne du singulier pour votre texte, dans lequel vous mettrez au moins 5 formes à la voix II sur un total de 10 phrases. Exemples : •

[Dans le cas d’une ville] J’ai été détruite au 1er siècle av. J.-C. par les Gaulois



[Dans le cas d’un monument] Je suis utilisé comme lieu de réunion par l’ONU.

_____ 24

Avant de commencer l’exercice, une séance de questions est proposée. Elle peut servir à mettre au clair les dernières choses avant l’exercice écrit. Si aucune question n’est posée, le professeur peut commencer tout de suite. Pour ce dernier exercice, les élèves travaillent seuls, et peuvent choisir le thème qu’ils veulent. Il est impossible de corriger oralement les réponses de quinze élèves différents, c’est pourquoi leur texte sera corrigé par le professeur, et doit lui être rendu en fin de leçon. Pendant que les élèves rédigent, le professeur passe entre les bancs pour vérifier que l’exercice a bien été compris, et qu’il se déroule correctement. Il peut également répondre aux questions concernant du vocabulaire inconnu, puisque l’exercice porte ici davantage sur la voix II que sur la rédaction. Si les élèves sont en panne d’inspiration, ou qu’ils éprouvent des difficultés à trouver un sujet ou des idées de phrase, le professeur pourra les aider en donner un exemple. En choisissant un journal comme sujet, on pourrait par exemple dire : J’ai été créé par Truc en 1892. Ce matin, j’ai été imprimé à 6h, avant d’être distribué dans la rue. Après avoir été lu, j’ai été chiffonné, et jeté dans une poubelle, etc. Ces quelques phrases donneraient une idée de ce qui peut être fait. Les dernières minutes du cours sont consacrées à la remise des travaux et à d’éventuelles consignes à noter au journal de classe, ainsi qu’à attendre les probables retardataires. Cette dernière partie demande aux élèves une production écrite qui utiliserait la voix II, dans laquelle ils doivent mobiliser leurs savoirs propres pour réaliser l’exercice, puisqu’il n’y a maintenant ni image, ni camarade, ni contexte pour les aider. Le large éventail des possibilités leur permet cependant de trouver le thème qui leur convient, et de choisir eux-mêmes les verbes et les phrases qu’ils désirent utiliser. Il ne leur est pas imposé d’utiliser une voix II dans toutes leurs phrases, ce qui rendrait probablement le texte assez lourd, mais uniquement lorsque cela est possible. Néanmoins, nous avons ajouté comme consigne d’écrire le texte à la première personne du singulier, parce que cela favorise l’emploi de la voix II, sans que cela soit trop lourd.

25

5. Conclusion Du point de vue des manuels, s’ils semblent souvent placer la voix passive dans une unité qui est également consacrée à la nominalisation, ils ne se rejoignent pas dans les thèmes choisis pour son étude. Cependant, tous font l’effort de créer des phrases, ou un contexte qui soit crédible, plutôt que de demander des formes absurdes, qui ne sont jamais employées en temps normal. La théorie abordée est presque toujours celle des grammaires traditionnelles, déclinées sous plusieurs formes différentes : les uns parlent explicitement de sujet qui fait ou subit l’action, tandis que d’autres mettent plutôt l’accent sur ce qui est mis en évidence ou non quand on utilise une voix passive. Le discours grammatical ne fait jamais l’objet de réforme, ou de manière plus « novatrice » de voir les choses. Lexique, emplois, manière de définir le passif, etc. restent très attachés aux grammaires typiques. Le discours grammatical est donc, selon nous, insuffisant, ou mal conçu, et ne permet pas aux apprenants de percevoir la réelle utilité du passif, ou en quoi il consiste. Les exercices sont bien souvent de simples transformations à l’actif/passif, qui peuvent prendre plusieurs formes différentes (avec ou sans complément, avec un pronom ou pas comme sujet, utilisant des verbes conjugués ou à l’infinitif, etc.). Ce sont des exercices de drill, qui ne demandent pas de production de l’apprenant, et enlève tout son sens à la voix passive, qui ne peut être utilisée tout le temps, et qui sert à produire certains effets. Nous essaierons donc, dans notre leçon, de privilégier les exercices qui ont un sens, et qui favorisent la production des élèves, qu’elle soit écrite ou orale. Le discours théorique que nous avons choisi d’adopter change le concept de voix, et réforme les appellations et les raisons d’être des différentes voix. Nous avons tenté de l’inclure dans notre leçon et de l’expliquer aux apprenants de manière claire, sans les embarquer dans des considérations grammaticales qui ne seraient pas de leur niveau. Quant à notre leçon, elle se présente sous une forme assez classique (introduction + grammaire + exercices), mais nous avons essayé, dans les exercices proposés, de placer les élèves dans plusieurs situations, et de leur faire utiliser différentes ressources. Ainsi, nous avons des exercices plutôt axés sur l’oral, d’autres sur l’écrit, individuels et en groupe, des exercices avec des consignes précises et d’autres qui sont plus libres, certains faisant appel aux mots, un autre aux images, etc. Nous avons essayé de donner une gradation à la difficulté, en supprimant les éléments pour les aider au fur et à mesure qu’ils acquièrent des compétences et de l’aisance. Le thème est, quant à lui, globalement respecté, le vocabulaire tournant autour de la presse, des événements publics et de la vie quotidienne.

26

6. Bibliographie •

Banque d’images libres de droits, http://www.fotosearch.fr/, consulté à différents moments du mois de décembre 2008.



CAMPA A., MURILLO J., MESTREIT C., TOST M., Forum 2. Méthode de français, Paris, Hachette, 2001, 189 p.



DOMINIQUE P., Plum C., Santomauro A., Sans frontières 3 : méthode de français, Paris, CLE International, 1984



GIBERT P., PARIZET M.-L., PEREZ-LEON A., Bonne Route ! 2 : méthode de français, Paris, Hachette, 1989, 296 p.



GIBERT P., PARIZET M.-L., PEREZ-LEON A., Bonne Route ! 2 : guide pédagogique, Paris, Hachette, 1989, 109 p.



JOB B., Mosaïque 3. Méthode de français, Paris, CLE International, 1994, 208p.



VAN RAEMDONCK D., SIOUFFI G., 100 fiches pour comprendre les notions de grammaire, Rosny-sousBois, Bréal, 2007, 220 p.



VAN

RAEMDONCK

D.,

Référentiel :

le

sens

grammatical,

créé

le

18-12-2008,

http://www.communelangue.com/envois/documents/autres/referentiel/referentiel2%20syntax e.pdf, consulté le 28-12-2008. •

WILMET M., Grammaire rénovée du français, Bruxelles, De Boeck, 2007, 331 p.



WILMET M., Grammaire critique du français, 2ème édition, Paris, Hachette, 1998, 704 p.

27

7. Table des matières 1.

Introduction..............................................................................................................................................................2

2.

Critique des manuels de FLE .............................................................................................................................3 1.1.

Sans Frontières 3.................................................................................................................................................3

1.1.1.

Thème et présentation ................................................................................................................................3

1.1.2.

Théorie ...............................................................................................................................................................3

1.1.3.

Exercices ...........................................................................................................................................................4

1.1.4.

En conclusion ..................................................................................................................................................5

1.2.

Mosaïque 3 .............................................................................................................................................................6

1.2.1.

Thème et présentation ................................................................................................................................6

1.2.2.

Théorie ...............................................................................................................................................................6

1.2.3.

Exercices ...........................................................................................................................................................7

1.2.4.

En conclusion ..................................................................................................................................................8

1.3.

Forum 2 ...................................................................................................................................................................8

1.3.1.

Thème et présentation ................................................................................................................................8

1.3.2.

Théorie ...............................................................................................................................................................8

1.3.3.

Exercices ........................................................................................................................................................ 10

1.3.4.

En conclusion ............................................................................................................................................... 10

1.4.

Bonne route 2 .................................................................................................................................................... 11

1.4.1.

Thème et présentation ............................................................................................................................. 11

1.4.2.

Théorie ............................................................................................................................................................ 11

1.4.3.

Exercices ........................................................................................................................................................ 13

1.4.4.

En conclusion ............................................................................................................................................... 14

3.

Discours théorique ............................................................................................................................................. 15

4.

Déroulement de la leçon .................................................................................................................................. 16 1.5.

Première approche (20 min) ...................................................................................................................... 16

1.6.

Explication grammaticale + questions (15 min) ............................................................................... 17

1.6.1.

Concept et emploi ...................................................................................................................................... 17

1.6.2.

Formation ...................................................................................................................................................... 17

1.6.3.

Voix moyenne ou pronominale ............................................................................................................ 18

1.7.

5.

Exercices (65 min) ........................................................................................................................................... 19

1.7.1.

Dernières nouvelles (10 min) ............................................................................................................... 19

1.7.2.

Imaginez (20 min) ..................................................................................................................................... 20

1.7.3.

À la Une (15 min) ....................................................................................................................................... 23

1.7.4.

Et si j’étais… (20 min)............................................................................................................................... 24

Conclusion ........................................................................................................................................................... 26

28

6.

Bibliographie ......................................................................................................................................................... 27

7.

Table des matières.............................................................................................................................................. 28

8.

Annexes

........................................................................................................................................................... 30

29

8. Annexes

30

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