LE GRAND PARI DE GRANDPARIS
PARI(S) PLUS PETIT
(CAPA-CITY) L’INTENSIFICATION SYNTHÈSE MVRDV AVEC ACS ET AAF
4 LE GRAND PARI DE GRANDPARIS 4 QUELLE DISTANCE ? 4 Les DEMANDEs sur la recherche 21 grandeur de Paris 22 INTELLIGENCE 34 SCEPTISISME 36 Grandparis est-il réellement ‘Grand’? 36 MER 38 ILE 40 NOUVEAU elan COLLECTIF 41 POUVOIR parisien 42 Grandeur de la ville de l’après kyoto 44 GRAND 46 EXEMPLAIRE 47 ESPACE 48 CONTREVERSE 48 COMPETITION 49 INTERDEPENDANCE 50 PLUS! 51 AU-DELA DE L’ÉCOLOGIE 52 OBJECTIFS 53 PLUS 54 The city calculator© 55 L’OUTIL 56 INTERACTIve 57 objectifs 57 ce qu’il peut faire? 58 3d matrix 58 buts 58 FONCTIONs 59 performances 60 performance de Grandparis 61 Paris dans le monde 62 ÉCONOMIE 64 TOURISME 66 GOUVERNANCE 68 SANTÉ 70 RECHERCHE ET DEVELOPEMENT 72 EMPLOIS 74 INDUSTRIE DE LA CRÉATION 74 PROSPERITÉ 76 ÉCOLOGIE 78 ÉCOLOGIE 80 POLLUTION 82 TRANSPORT PUBLIC 84 TRANSPORT PRIVÉ 84 DENSITÉ 86 ACCESSIBILITÉ AUX ESPACES VERTS
88 SOCIété 90 QUALITÉ DE VIE 92 CONNECTIONS EXTERIEURES 94 SOLIDARITÉ 96 QUALITÉ URBAINES 98 LOGEMENT 100 EQUIPEMENTS culturelles 100 MONUMENTS 102 ÉVALUATION 106 LE Programme de Grandparis 120 LES ConceptS DE Grandparis 122 Si nous continuIons de la meme manière ? 130 Si nous utilisIons tout le programme pour ‘UPDATER’ les zones défavorisées de Grandparis? 136 ET Si NOUS continuIONS AVEC le modèle haussmannien ? . ET Si Grandparis devenait la ville la plus compacte AU monde? (LES ZONES LES PLUS PAUVRES DE GRANDPARIS) 154 LA Capacité dE Grandparis 154 Il y a de l’espace ! 168 L’espace verrouillé 178 L’espace déverrouillé 190 Une goutte D’EAU DANS LA MER 198 Les projets dE Grandparis 200 PROJECTS 200 PAYSAGES 202 GP FOREST 208 ENERGIE 210 GP WIND PARK 214 GP SOLAR PARK 218 HYDRO SEINE 224 INFRASTRUCTURE 226 CDG2 230 LA GRANDE GARE DE L’EUROPE 236 GP2 242 LES GRANDES TRAVERSES, GP MAIN STREET ET CITÉ SOUSTERRAINE 246 LES NOUVEAUX GRANDS AXES 250 LE ‘METRO PROGRAM’ 224 PROGRAMME BATI 262 HAUSSMANN SOLIDAIRE 268 LES ÉCOLES SUSPENDUES 274 LES NOUVEAUX GRANDS ENSEMBLES 280 THE SATURATED SPRAWL 286 SUPER SORBONNE 294 THE FRAMED PARKS 300 SUPERSEINE 306
QUeL EST LE score?
308
PARISPLUSPETIT
Paris. Capitale nationale ! Capitale européenne ? La consultation du Grand Pari de l’agglomération parisienne, nous demande d’envisager cette mise en perspective. Quel est le rôle futur du Grand Paris au-delà de ces limites propre limites? Quelles sont ces ambitions ? Quelles sont ces besoins ? Quels sont ses programmes nécessaires, voir urgents pour y répondre ? Quelles en sont alors ces dimensions physiques ? Quels peuvent être enfin la spatialisation pour ces projets à venir ?
Le Grand Pari de GrandParis
QUELLE DISTANCE? La mission pour le Grandparis est à la recherche d’une vision. C’est l’occasion de spéculer sur les changements radicaux d’une société. Les changements technologiques par exemple, que deviendrait le Grandparis si tout était automatisé et robotisé? Ou que deviendrait Grandparis s’il n’y avait plus que des voitures volantes «skycars »? Les changements économiques, imaginez Grandparis en plein emploi… Cette mission, telle qu’elle a été formulée doit être réalisable, et ceci implique que la recherche à comme objectif d’ouvrir des directions sur le futur du Grandparis, basées sur la situation actuelle.
LES DEMANDES SUR LA RECHERCHE Le Grandparis a besoin d’une vision. Une direction claire et solide fondée sur une argumentation manifeste. Une vision qui doit convoquer l’ensemble des personnes concernées. Les projets émaneraient de cet excercice. Leur financements évoqués pour l’immédiat répondant aux urgences et ceux nécessaires sur le plus long terme également nécessaires Que pouvons-nous tirer de tout ca ? Pouvons-nous créer une nouvelle vision qui pourrait combiner la pensée des grandes échelles à précision? Qui pourrait combiner la responsabilité et l’ambition ?
La Grandeur de Paris Les Champs Elysees
Les Grands Bouldevards Haussmanniens
La Tour Eiffel,
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Grands Ensembles
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Villes Nouvelles
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les RER, et le TGV,
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La Défense,
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Les Grand Projets de François Mitterand
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INTELLIGENCE Paris a su inspirer les pensées urbaines visionnaires du XX siècle. Paul Virilio, Jean Baudrillard…
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Avec Yona Freidmann, Paris Spatial
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Paul Maymont, Paris sous la Seine
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La tour sans Fin de Jean Nouvel
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Le Corbusier, Plan Voisin Paris a eu et continue d’avoir une influence importante sur la pensée de la métropole. Comment à l’avenir le Grandparis peut-il décider de ces orientations. Quelle vision peut-il être proposée et développée ?
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Scepticisme Les conditions de réalisation souvent expérimentales de certaines innovations ont eu des conséquences désastreuses. Si les Boulevards par leur qualité d’achèvement sont devenus emblématiques, à l’inverse, les villes nouvelles et la plupart des grands ensembles ont initié une vague de scepticisme envers les développements de grande échelle. La grandeur serait-il devenu un mot tabou?
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Grandparis est-il réellement ‘Grand’? MER Si Paris est ‘Grand’, qu’en est-il du Grandparis ? Le développement urbain de ces dernières décennies a consommé une quantité d’espaces jamais atteinte, le plus souvent monofonctionnels, une ‘mer’ de médiocrité.
Le Grand Paris est balkanisé ! L’agglomération parisienne est structurée en entités administratives enchevêtrées. Les municipalités ont un pouvoir exorbitant, dans un intérêt strictement local. Il manque évidemment une structure de gouvernance légitime, porteuse d’une politique durable, d’outils de coordination et de moyens d’intervention à moyen et long terme. Andréï Feraru 36
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ILE Cet océan est le fait de développements locaux plus ou moins indépendants. Iles. Déconnectés, difficile d’accès… elles sont entretenues par la situation administrative actuelle, qui peut être qualifiée de balkanesque. Une série de municipalité qui se comporte comme des individualités, en compétition les unes par rapport aux autres, enfin confortant l’intérêt de leur électorats respectifs, parfois en opposition et renforçant les clivages sociaux. Cet état bloque de toute évidence une approche collective du phénomène métropolitain parisien. Bloque-t-on toute possibilité de grandeur de ce point de vue là?
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POUVOIR PARISIEN Comment devenir plus compétitif pour mieux solliciter les qualités cosmopolitaines du Grand Paris. De quoi avons-nous besoin pour initier autour d’un projet un élan collectif qui aide à la construction d’une perspective ? Au niveau international, national et local. Par des projets identifiables. Sur des échéances plus ou moins longues de temps approprié aux situations rencontrées.
NOUVEL ELAN COLLECTIF La consultation par sa formulation même demande d’interroger cette notion comme celle de la force et du désir réunit dans un triumvirat formulé par le Gouvernement Français, l’Ile de France et la Ville de Paris. On pourrait ouvrir ici, sur un niveau européen institutionnel voir une forme d’ambition globale.
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APRES LA CRISE La consultation coïncide exactement au moment de la reconsidération en profondeur du système financier globalisé, la crise des crédits. Si dans l’immédiat, elle réduit le nombre d’investissements, d’une manière ou d’une autre, elle redéfinira une direction à économie mondiale dont il faut suivre les immenses conséquences spatiales. De quel type de société avons-nous besoin après une crise ? Quelles responsabilités collectives doivent être assumées ? Plus de résilience et plus de durabilité ? Doit-on renforcer le rôle de l’Etat ? Ce dernier doit-il alors se faire mission d’investir autant que possible dans ses territoires. L’efficacité de son action dans l’infrastructure, ses ressources énergétiques, ses logements dépendent de la précision d’intervention. Si l’on veut sauver l’économie, nous ne pouvons pas capituler par l’inaction. Nous ne pouvons pas demander moins. Peut-être devons nous demander PLUS !
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Grandeur de la Ville Post-Kyoto GRAND A quoi juge-t-on la grandeur d’une ville aujourd’hui? Pas seulement par la taille, Certaines grandes villes sont en réalités dramatiques par le trafic, la pollution, la monotonie et la pauvreté qu’elles génèrent. La grandeur serait donc définit par le rapport qualitatif qu’il pourrait exister avec sa taille. Certaines qualités comme la prospérité, la variété, la liberté, l’accessibilité, la spécialité, la propreté, peuvent être réunies sous la responsabilité. En même temps, d’autres complémentaires définiraient son ambition comme sa capacité à être unique, son attractive, jouissive, spectaculaire, exemplaire, fixant les grandes directions. En terme sociaux, politiques, écologiques, urbanistiques et architecturaux. Une nouvelle collection de prodiges.
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ESPACE Il est toujours possible de continuer à accommoder ces désirs selon les conditions spatiales, économiques, politiques et techniques actuelles. Quand, où, et comment devons-nous innover? Il est possible de dépasser l’écart entre les demandes et les ressources ? Et comment un tel écart pourrait être franchi ? Il est possible que le rôle majeur des villes futures soit de générer de l’espace pour cet écart, ce manque qui se profile. Alors le monde peut continuer de grandir, d’assurer ces réserves comme une réelle réponse à sa responsabilité. L’espace économisé permet de redéfinir une condition d’existence pour le paysage. La densité permet une augmentation de nos capacités. En conséquence, la densité d’une ville selon la mixité de ses composants fait écho à sa possible mise en synergie de ces derniers à la fois en termes environnemental, économique, sociologique, culturel et architectural.
2008
604 km/h
world mobility index
14 billion people high scenario
international tourism arrivals
meat, fish, and seafood consumption n
1230 Gb
oil reserve
6C
temperature rise
652
high projection
8.2
eco footprint living planet index 3.82 billion ha
EXEMPLAIRE Quel rôle permettrait à une ville d’être exemplaire ? En ce début de millénaire, le monde n’a jamais été aussi dense ? Ces habitants sont de plus en plus nombreux et consomment de plus en plus. Qui veut vivre plus confortablement, qui peut se le permettre, et qui peut exiger plus. Un tel monde demande de l’espace, Presque désespérément, pour ses besoins productifs, en eau, en énergie, en oxygène, en compensation écologiques diverses, aussi pour sa sécurité, en réponse aux risques toujours plus importants et à la diminution du seuil de tolérance. Tout le monde veut de l’espace.
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2.15 earths
21,477 Mtoe
980 Gb
total energy consumption
need ne of pasture land
forest species
3.68 billion ha
9.55 billion people
oil reserves
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medium scenario
s
forest ressources
cereals consumption
6.4 billion people
1.2 earths
Topsoil loss
gr
47%
2.36 billion ha 1.36 billion global ha
desert as % of total land built-up land footprint
1 earth
5.5 billion people
i coal ceonsumption llow scenario sea level
forest products consumption marine species 0.7 earth
3.5 7,100 Mtoe 1.4 C
120.8 km
6500 Gt
730ppm
atmospheric concentration of CO2 temperature rise low projection
freshwater species need 0.32 billion global ha
Dec re a reso s i n g a urce mo u of arable s aland nd a nt o f s p ra b le la e c i e s , nd
Gas consumption
Oil consumption
1910
1920
1930
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
2020
2030
2040
2050
2060
2070
2080
2090
2100
Ecart!, Berlage Institute; KM3, MVRDV, 2005.
« Le rythme d’artificialisation des sols de la région serait de 15 km2 par an, l’équivalent de deux fois la surface du bois de Boulogne et majoritairement au dépend de l’espace agricole. Ceci veut dire qu’avec un pourcentage annuel de 0,12% d’artificialisation des sols, l’agriculture aura cessé d’exister dans deux siècles en Ile-de-France.» Sabri Bendimérad, Diagnostic des densités du Grand Paris / Un espace de production agricole qui se raréfie
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CONTROVERSE Une telle transformation est essentiellement basée sur le Traité de Kyoto qui redéfinit des paradigmes spatiaux les plus efficaces. Mais reste encore nombre de facteurs limitant cet agenda. La maison et son jardin, la protection de nos ville qui limite l’ambleur des interventions et leur moyens de réponse. Pouvons nous trouver une modalité de développement ad hoc. Pouvons-nous, combiner les intentions susdites à ces demandes ?
INTERDEPENDANCE Cette aspiration ne demande pas obligatoirement de résoudre l’intégralité de l’agenda sur son territoire. En effet, l’agenda écologique ne doit pas être confondu avec l’autarcie. Il est en effet, plus effectif de développer certaines spécialités propre à chaque ville. Par là, on génère des conditions d’échanges, plus de coexistence, plus d’interdépendance, plus d’équilibre politique. COMPETITION Dans ce contexte Post-Kyoto, il apparaît évident d’agir de manière responsable pour participer à la stabilité du climat et de notre environnement. Mais dans un temps de compétition globale, la réponse doit être autrement ambitieuse, si l’on veut devenir ou rester le leader selon nos possibles. Une comparaison internationale des villes compétitives sur une base de critères permet de comprendre le profil d’une ville en particulier et d’en dégager un premier agenda global pour le projet. 48
« Fabriquer de la ville durable, ce n’est pas tant travailler sur un modèle théorique de ville parfaite, héliotrope, bioclimatique, corrélés (liés) à des lieux de connectivité, de mixité d’intensité, de mutabilité, des lieux de poésie et des lieux de plaisir bioclimatique, perméable, à énergie grise nulle, à consommations éradiquées, que de définir des désirs de transformations. Franck Boutté, Territorialiser l’utopie, utopiser le territoire
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PLUS ! Demander plus répond à la notion selon laquelle la durabilité requiert une réduction des champs productifs associés à la pollution. Contexte de réduction des ressources énergétiques, réduction des émissions en CO2…Tout ceci nous conduit donc impassiblement à une réduction des fenêtres, réduction des trajets, etcetera La réduction est omniprésente. Elle intimide sinon réduit les dernières aspirations pour être compétitif. Ne devons nous pas embrasser toujours PLUS le monde et ce le PLUS possible. Etre PLUS attractif, plus diverse, plus ouvert, plus libre, plus collaboratif, plus unique, plus synergique, plus vert, plus dense, plus spacieux, plus égalitaire. AU DELA DE L’ECOLOGIE La ville Post-Kyoto dépasse l’agenda environnemental technique. Il met en jeu l’économie, l’écologie, la société. Il est pour ces raisons, responsable (par les comportements qu’il suggère) et ambitieux (dans la maximalisation de ces performances).
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OBJECTIFS Nous proposons les objectifs suivant pour le développement du projet en réponse à ces multiples agendas esquissés. ETRE PLUS STABLE L’urbanisme est lent et demande du temps. La stabilité est l’assurance d’une réalisation des agendas urbains C’est pourquoi la sécurité, la structure, l’intégrité, la santé, la prospérité, construisent la résilience nécessaire.
PLUS régulée
PLUS structurée
PLUS sécurisée
PLUS stable
PLUS resiliente PLUS prospère
PLUS saine
PLUS flexible
PLUS connectée PLUS accessible
PLUS ouverte
PLUS
ambitieuse
PLUS équitable
PLUS innovante
PLUS proche
PLUS PLUS cultivée
cohésive PLUS solidaire
PLUS attirante PLUS accueillante
PLUS
PLUS de bien-être
attractive
PLUS jouissante
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PLUS
PLUS propre
responsable
ETRE PLUS COHESIVE Les villes se définissent par la qualité de cohésion qu’elle forme au travers de leur corps social. Pour être une masse critique suffisante pour répondre à des questions d’un ordre supérieur. Pour considérer toujours des perspectives élargies. Sa qualité cosmopolitaine renforce son statut de ville globale. Elle absorbe et investi dans cette énergie de mixité perpétuelle. ETRE PLUS ATTRACTIVE Les villes ont besoin de rester attractives. Pour survivre pour rester competitive. Il ne faut pas oublier d’être jouissive, surprenante, accueillante, belle, …
PLUS mixte PLUS cosmopolite
PLUS performante
PLUS efficace
ETRE PLUS EFFICACE L’Efficacité d’une ville est requise pour ses transports, la proximité qu’elle génère par la mixité fonctionnelle lui permet la synergie. Enfin, si les villes sont immensément consommatrices d’énergie il faut réfléchir sur sa capacité de mesurer les dépenses par secteur de manière aussi efficace. ETRE PLUS OUVERT Les villes se pensent par leur qualité d’échanges, de l’intérieur comme de l’extérieur. L’ouverture d’une ville se mesure également en terme d’innovation, d’une culture d’autocritique. Pour toutes ces raisons une ville se doit d’être ouverte.
PLUS dynamique
PLUS belle
PLUS Cette combinaison de responsabilité et d’ambition permet d’éviter le « Réductionisme » menaçant. Elle n’est pas orienter pour faire moins. Elle synthétise une approche énergique, pour plus d’enthousiasme. Alors la ville devient une villeplus et l’agglomération parisienne Paris-Plus. 53
City Calculator© L’OUTIL OBJECTIF PERFORMANCES FONCTIONS LA MATRICE 3D
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L’OUTIL Pour mesurer la responsabilité et les ambitions d’une ville on peut mesurer selon une liste de critère ouverte, son profil à un moment donné (une photo) et une tendance (dans le temps). On peut parler dans de comportements que l’on peut alors comparer à celui d’autres villes comparables. C’est donc un outil comparatif doit être développé. Un logiciel qui compare les actions et les performances de la région par rapport aux ambitions et aux responsabilités fixés au préalable. Un City Calculator. Il pourrait même être développé comme Green City Calculator pour répondre aux objectifs de l’Apres Kyoto. Le Grandparis devrait prendre l’initiative de developer plus loin un tel outil. Un institut métropolitain pourrait être le cadre de son développement de telle sorte qu’il puisse guider l’agenda de l’agglomération ainsi qu’actualiser son classement dans le monde.
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OBJECTIF Cet outil peut être considéré comme un outil de communication à l’échelle de la ville. Il peut guider, qualifier et mesurer les efforts d’une ville ainsi que les comparer à d’autres échelles : entre d’autres villes, sur leurs empreintes, et sur leurs performances. Enfin, dernière finalité de ce média serait de communiqué qualitativement (autour de 5 items, la liste est ouverte) ce qui définie la complexité d’une situation métropolitaine difficile à saisir.
INTERACTIVE Son interactivité permet à chacun de manipuler des données filtrées et d’agir sur des enjeux qui nous dépassent. Chacun devient l’instant d’une session un expert, un urbaniste, un politique… L’interactivité développe le volet heuristique de l’outil. Il peut être sur internet, accessible par tous. Il peut réagir directement. Il peut analyser et proposer. Ceci permet une toute autre forme d’urbanisme, qui n’aurait plus lieu que dans les mairies, mais sur tous les ordinateurs. Tout le monde peut participer. On pourrait parler d’une nouvelle entreprise collective.
CE QU’IL PEUT FAIRE The City Calculator© a trois objectifs. Il compare, il organise les données d’un diagnostic selon une liste de critère dont on choisi l’importance en vue de chaque situation contextuelle, et de la temporalité du projet. 56
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Il teste. Puis il compare encore. Enfin il optimise les situations. 3D MATRIX The City Calculator© est structuré comme une matrix tridimensionnel en trois axes. BUTS Un des axes décrit les objectifs de la ville.
PERFORMANCES Le deuxième axe décrit les performances de la ville: en termes d’économie, d’écologie, de sociologie et de technologie. FONCTIONS Le troisième axe décrit le niveau des éléments d’’usage qui peuvent être trouvé sur l’écran. Espaces Verts, Eau, Energie, Infrastructure, Programme construit. Ces derniers peuvent chacun être subdivisés.
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Performances de Grandparis GRANDPARIS DANS LE MONDE Grandparis affiche-t-il de bonnes performances ? Sont-elles facilement améliorables ? Comment Grandparis se positionne-t-il dans le monde? Ou sont ses domaines d’excellence ? Où sont ces faiblesses ? Comment sont territorialisées ses qualités ? Comment comparer des performances quantitatives globales avec leur territorialisation locale ? Qu’observons-nous alors? Quelles sont les tendances du Grandparis qui vont conditionner son futur ?
« Tous s’accordent à dire qu’il n y a pas d’avenir pour les villes européennes, sauf à devenir des musées à ciel ouvert. (…) « Sur les 33 mégapoles annoncées pour 2015, 27 appartiendront aux pays les moins développés. Dans un tel contexte, le modèle de la ville européenne, conçue comme une agglomération qui rassemble et intègre, est en voie de fragilisation et de marginalisation». » Jean Léonard et Martine Weissmann, Métropole coeur d’agglomération / Paris n’est pas encore mort 60
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ÉCONOMIE
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ATTIR
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COHÉSIVE
TOURISME « Paris » est la première destination mondiale. Derrière cette marque les principaux sites sont le centre, Eurodisney, et Versailles.
TOURISME
Nombre de touristes par ville par an
INSEE; http://www.euromonitor.com/Top_150_City_Destinations_London_Leads_the_Way
TOURISME
TURKU
AVERAGE
LONDRES
29,000,000
GRAND PARIS
3,901,000
AMSTERDAM (Randstad)
9,502,000
SINGAPOUR FRANCFORT
3,921,000
MADRID
6,219,000
NEW-YORK
15,640,000
LONDRES
2,309,000
BERLIN
1,467,000
TOKYO
4,315,000
SHANGHAI
1,852,000
SYDNEY JOHANNESBURG
6,120,000
DUBAI BUENOS-AIRES
395,000 5,000,000 87,000
64
5,445,083
10,000,000
15,000,000
20,000,000
25,000,000
30,000,000
touristes
15,640,000
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TIV
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COHÉSIVE
EFFICACITÉ DU GOUVERNEMENT
Mesure la qualité des services publics, la qualité des services civils et le degré de leur indépendance par rapport au pouvoir politique, la qualité de la formulation politique et l’exécution et la crédibilité du gouvernement et son engagement.
EFFICACITÉ DU GOUVERNEMENT CUBA
88.6
FRANCE
100
SINGAPORE
92.4
ALLEMAGNE
80.6
ESPAGNE
91.5
USA
93.8
ROYAUME UNI
94.8
PAYS BAS
89.1
JAPON
61.1
CHINE
97.2
AUSTRALIE
74.9
AFRIQUE DU SUD
79.1
EMIRATS ARABES UNIS
51.7
ARGENTINE 50
100
10%
GOUVERNANCE Le rôle de Paris sur la scène internationale est important. En quoi le Grandparis en profite-t-il ? A l’échelle la situation est balkanesque par ses divisions et ses compétences mal définies.
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SAINE
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OU
TR
AC
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Dans cette catégorie sont pris en compte la consommation de calories comme pourcentage des quantités quotidiennes, le nombre de médecins par personne, le nombre de lits d’hôpitaux pour 1 000 personnes, le pourcentage de la population ayant accès à l’eau traitée, le taux de mortalité infantile, l’espérance de vie, et les dépenses pour la santé publique comme pourcentage du PIB du pays.
ST
SANTÉ
CE
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COHÉSIVE
SANTE
http://www.finfacts.ie/qualityoflife2007.htm BAKU
CALGARY
112.6
PARIS
117.1
BERLIN
122.4
AMSTERDAM (Randstad)
114
SINGAPOUR
120.9
FRANCFORT
113.2
MADRID
100
NEW-YORK
111.2
LONDRES
113.5
TOKYO
73.8
SHANGHAI
111.3
SYDNEY
83.3
JOHANNESBURG
112.9
DUBAI
99.9
BUENOS-AIRES 50 27.6
100 131.7
SANTE Paris possède un bon système de santé, équitable. La France est réputée dans le monde pour sa recherche médicale.
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E
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INNOVANTE
AC
TIV
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SLOVAQUIE
VE
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COHÉSIVE
OECD, The Factbook, 2008
OU
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RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT
Pourcentage du PIB, 2006 ou l’année la plus récente disponible.
AT
PART DU PIB DANS LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT
SUEDE
2.12%
FRANCE SINGAPOUR
2.51%
ALLEMAGNE
1.12%
ESPAGNE
2.62%
USA
1.78%
ROYAUME UNI
1.73%
PAYS BAS
3.33%
JAPON
1.43%
CHINE
1.78%
AUSTRALIE
0.92%
AFRIQUE DU SUD EMIRATS ARABES UNIS ARGENTINE
1 0.49%
2
4 en %
3 3.82%
RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT Grandparis est globalement fort dans l’industrie de recherché et développement. Sa polarisation est marquée au Sud Ouest.
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NTE RÉSILIE
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LE
AB
ST
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OU
TR
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RT
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TIV
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COHÉSIVE
EMPLOIS Le taux d’emploi de Grandparis légèrement plus fort que dans les autres métropoles compétitives.
DENSITÉ EMPLOIS
DENSITY OF EMPLOYMENT
Densité moyenne de l’emploi dans l’aire métropolitaine et le centre d’affaires, en nombre d’emplois par Km2. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007 ATLANTA
SEOUL
15,700
PARIS
1,878
GRAND PARIS
988
AMSTERDAM (Randstad)
4,818
SINGAPOUR
984
FRANCFORT MADRID
872
NEW-YORK
5,059
LONDRES BERLIN
4,393
TOKYO SHANGHAI
725
SYDNEY JOHANNESBURG DUBAI BUENOS-AIRES
1,000 289
72
5,000
10,000
emplois au km2
5,980
« L’Ile de France, comme la plupart des métropoles occidentales, sont des écosystèmes qui ne peuvent fonctionner qu’en utilisant des ressources externes et sont en quelque sorte des trous noirs énergétiques.» « L’empreinte écologique francilienne se retrouve dans tous les compartiments de la demande puisque logements et transports en forment que 20% de la surface nécessaire.» Jean Louis Ducreux, La dictature écologique L’emploi métropolitain, traditionnellement concentré à Paris, poursuit son « desserement territorial» qui a débuté
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SECURISÉE
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OU
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RT
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COHÉSIVE
CHÔMAGE
Pourcentage de la population ayant l’age pour travailler qui est sans emplois en 1996, 2000 ou 2002.
CHOMAGE
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007, Sydney (2007): Department of state and regional development / NSW employment improves http://businessnsw.e-newsletter.com.au/; Johannesburg: http://www.sagoodnews.co.za/employment/unemployment_rate_declines.html AVERAGE PARIS
7.5%
GRAND PARIS
8.1%
4%
AMSTERDAM (Randstad) SINGAPOUR
3.3% 5.5%
FRANCFORT
7.2%
MADRID
5.3%
NEW-YORK
6.7%
LONDRES
15.7%
BERLIN TOKYO
4.6%
SHANGHAI
4.6% 3.9%
SYDNEY
23%
JOHANNESBURG DUBAI
2.4% 10%
BUENOS-AIRES 5
10
15
20
en %
7.45
INDUSTRIE DE LA CREATION Paris a marqué l’histoire par une intense créativité. Aujourd’hui que cette vague est passée, Paris garde un puissant héritage. A l’heure du Grand Paris, la création marque certaines villes comme Montreuil, Ivry. Comment développer cet aspect important pour Paris et Grand Paris. PROSPERITE Si Paris est riche globalement, Grandparis présente une hétérogénité
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ÉCOLOGIE
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E
COHÉSIVE
ÉCOLOGIQUE Bien que Paris soit la première ville au monde à investir dans les voitures électriques, sa situation environnementale est encore faible. L’empreinte écologique est très importante, elle est même supérieur à la moyenne internationnale et n’agit pas en conséquence de manière plus responsable.
ECOFOOTPRINT + BIOCAPACITÉ
L’empreinte écologique mesure la demande de l’humanité vis-à-vis de la biosphère. Elle se mesure en surfaces biologiquement productives de terre et de mer, nécessaires pour fournir les ressources que nous utilisons et les déchets que nous produisons par personnes. La bio capacité (ou capacité biologique) est la capacité de production biologique utilisable totale d’une surface biologiquement productive, par exemple dans les limites d’un pays, pour une année donnée. Elle peut être exprimée en hectares globaux par personne.
TAUX D’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE
Le taux d'indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d'énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et les disponibilités totales en énergies primaires, une année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types d'énergies ou globalement toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100% (cas de l'électricité) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un solde exportateur.
EMPREINTE ÉCOLOGIQUE
TAUX D’INDEPENDENCE ÉNERGÉTIQUE
WWF Living Planet Report 2006
INSEE, www.IEA.org International Energetic Agency
WORLD BIOCAPACITY SOMALIA PARIS GRAND PARIS
6.0 5.8
0.5
FRANCE
3
ALLEMAGNE
1,7
ESPAGNE
1.6
0.7
CHINE
0.8
AFRIQUE DU SUD
JAPON
11.9
218.7%
AUSTRALIE
EMIRATS ARABES UNIS ARGENTINE
5.9 5
78
12.4
AFRIQUE DU SUD
2.3
1.9 2.2
19.2%
CHINE
6.6 2.3
0.8
0.4
80.7% 75.9%
PAYS BAS
1.6
ARGENTINE
71.3%
ROYAUME UNI
4,5
2
21.7%
ETATS-UNIS
9.6 5.6
AUSTRALIE
EMIRATS ARABES UNIS
ESPAGNE
4.4
0.8
JAPON
ALLEMAGNE
5.4 4.7
50.3%
FRANCE
5.6 4,5
1.7
ETATS-UNIS ROYAUME UNI PAYS BAS
EMIRATS ARABES UNIS
WORLD AVERAGE ECOFOOTPRINT
0.2
gHa/pers/an
10
50
100
150
200
en %
11.9
79
E
C CA
LE
AB
FI
ST
EF
PROP
RE
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
POLLUTION TOTALE POLLUTION
Pollution Totale (NOX, CO et COV) en tonnes dans l’aire métropolitaine en 1990. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007 HOUSTON
MANILA
456.8
GRAND PARIS
257.5
AMSTERDAM (Randstad) SINGAPOUR
468.3
FRANCFORT MADRID
439.8
NEW-YORK
552.1
LONDRES BERLIN
216.2
TOKYO SHANGHAI
425.5
SYDNEY JOHANNESBURG DUBAI
POLLUTION Paris est une ville pollée autrement (chacun le sait) que Grandparis qui est historiquement pollué par l’intense activité industriel qu’il y a eut au XX Siècle.
BUENOS-AIRES 500 77.6
1000
1500
en tonnes 1741.7
« Le nombre de sites pollués en Ile de France serait proche de 100 000 dans 50 000 dans Paris intra muros » . Jean Louis Ducreux, Les sites pollués dans le territoire du Grand Paris / Synthèse 80
81
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
AT
OU
TR
VE
AC
TIV
E
COHÉSIVE
E IBL SS CE AC
RT
E
RÉPARTITION DES TRANSPORTS PUBLIC
Part du transport public/privé en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991.
TRANSPORT PUBLIC
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
AVERAGE PUBLIC 27%
GRAND PARIS
61%
HONG KONG 49%
AMSTERDAM (Randstad) 31.2%
SINGAPOUR
35%
FRANCFORT
56.2%
MADRID NEW-YORK
9.8% 26.3%
LONDRES
46%
BERLIN
49%
TOKYO SHANGHAI
TRANSPORT PUBLIC Bien que le réseau métropolitain assure une accessibilité record d’efficacité, la Grandparis n’a pas encore trouvé sa modalité de transport ad hoc. Pour preuve il est très faiblement utilisé en périphérie avec un usage de 1/4, seulement 33% du ratio à Hong Kong.
82
SYDNEY
16.3%
JOHANNESBURG DUBAI BUENOS-AIRES
10
20
30
40
50
60
en %
83
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
AT
OU
TR
VE
RT
E
BLE
AC
TIV
E
COHÉSIVE
ESSI ACC
TRANSPORT PRIVE Si les Grand Parisiens préfèrent utiliser leurs voitures, la durée de transport domicile travail est plus longue que dans les autres villes.
RÉPARTITION DES TRANSPORTS PRIVE
Part du transport public/privé en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991.
TRANSPORT PRIVE
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
AVERAGE PRIVATE
73%
GRAND PARIS AMSTERDAM (Randstad)
51%
SINGAPOUR
68.8%
FRANCFORT
65%
MADRID
42.8% 90.2%
NEW-YORK LONDRES
73.7%
BERLIN
54%
TOKYO
51%
SHANGHAI SYDNEY
86.4%
JOHANNESBURG DUBAI BUENOS-AIRES
10
84
20
30
40
50
60
70
80
90
en %
85
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
ACCEUILLANTE
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
ACCESSIBILITE AUX ESPACES VERTS L’accessibilité aux espaces vert est dans la moyenne des autres métropoles comparées.
ESPACE VERT
ESPACE VERT
m² d’espace vert par personne
NEW YORK PARIS AMSTERDAM (Randstad)
14.5
3.9 10
SINGAPOUR
18
FRANCFORT
7
MADRID
29.1
NEW-YORK
26.2
LONDRES
27
BERLIN
5.2
TOKYO
7
SHANGHAI
27.5
SYDNEY
21
JOHANNESBURG DUBAI BUENOS-AIRES
2.5 10
20
30
40
50 m²/personne
29.1
86
87
SOCIÉTÉ
88
89
PIB EN US $
QUALITE DE VIE
PIB par ville en US $ bln
http://www.citymayors.com/statisitcs/ DAR ES SALAM
TOKYO
144
PARIS
460
GRAND PARIS
42
AMSTERDAM (Randstad)
129
SINGAPOUR FRANCFORT
188
MADRID
1133
NEW-YORK
452
LONDRES
75
BERLIN
1191
TOKYO
139
SHANGHAI
172
SYDNEY
79
JOHANNESBURG
198
DUBAI
245
BUENOS-AIRES
1000 5
90
2008 Rank
2007 Rank
City
Country
Points
1
1
Zurich
Switzerland
108,0
2
3
Vienna
Austria
107,9
2
2
Geneva
Switzerland
107,9
4
4
Vancouver
Canada
107,6
5
5
Auckland
New Zealand
107,3
6
5
Düsseldorf
Germany
107,2
7
8
Munich
Germany
107,0
7
7
Frankfurt
Germany
107,0
9
9
Bern
Switzerland
106,5
19
9
Sydney
Australia
106,3
11
11
Copenhagen
Denmark
106,2
12
12
Wellington
New Zealand
105,8
13
13
Amsterdam
Netherlands
105,7
14
14
Brussels
Belgium
105,4
15
15
Toronto
Canada
105,3
16
16
Berlin
Germany
105,0
17
17
Melbourne
Australia
104,8
17
18
Luxembourg
Luxembourg
104,8
19
18
Ottawa
Canada
104,7
20
20
Stockholm
Sweden
104,5
21
21
Perth
Australia
104,3
22
22
Montreal
Canada
104,2
23
23
Nürnberg
Germany
104,1
24
26
Oslo
Norway
103,7
25
27
Dublin
Ireland
103,5
25
24
Calgary
Canada
103,5
27
24
Hamburg
Germany
103,4
28
27
Honolulu
USA
103,1
29
29
San Francisco
USA
103,0
29
30
Helsinki
Finland
103,0
29
30
Adelaide
Australia
103,0
32
34
Singapore
Singapore
102,9
32
33
Paris
France
102,9
en US$ 1191
QUALITÉ DE VIE La qualité de vie est élevée dans Paris, très inégale dans le Grand Paris.
91
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
AT
TR
CO
NN EC
OU
VE
TÉ
RT
E
E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
CONNECTION AVEC L’EXTERIEUR Grandparis est un HUB européen, juste un eu plus et GP peut rivaliser avec London, New York et Tokyo
TRAFIC AÉRIEN
Somme des passagers par jour par ville dans les airs. Un passager est décrit comme arrivant, partant ou en transit pour un aéroport donné et un jour donné.
TRAFFIC AÉRIEN
http://www.euromonitor.com; http://www.aa2000.com.ar; http://www.sasits.com; http://www.airports.org; Civil Aviation Administration of China AVERAGE
233,833
PARIS BERLIN
16,600 126,205
AMSTERDAM (Randstad)
100,552
SINGAPOUR
144,684
FRANCFORT
124,660
MADRID
291,742.5
NEW-YORK
349,991
LONDRES
276,123
TOKYO
141,242
SHANGHAI
87,397.3
SYDNEY
53,260
JOHANNESBURG
94,794
DUBAI BUENOS-AIRES
36,040 100,000
200,000
300,000
Nombre de passagers
133,000
92
93
LE
AB
ST
AT
OU
TR
VE
SO LID AIR
RT E
AC
TIV
E
E
COHÉSIVE
SOLIDARITE La France est globalement solidaire, mais Grandparis par ses concentrations de logements sociaux sur certains territoires créé des poches subventionnées, l’échelle de mixité doit être considérer à plusieurs niveaux.
CE
CA
FI
EF
DEPENSES PUBLIQUES POUR LE SOCIAL
DEPENSES PUBLIQUES POUR LE SOCIAL
Pourcentage du PIB, 2003 ou l’année la plus récente disponible OECD, The Factbook 2008. www.oecd.org CORÉE
SUÈDE
28.7%
FRANCE SINGAPOUR
27.3%
ALLEMAGNE
20.3%
ESPAGNE
16.2%
USA
20.6%
ROYAUME UNI
20.7%
PAYS BAS
17.7%
JAPON CHINE AUSTRALIE AFRIQUE DU SUD EMIRATS ARABES UNIS ARGENTINE 15 5.7%
30
en % 31.3%
«La réalité du tissu bâti de l’agglomération parisienne est faite de lotissements aux organisations pauvres et répétitives, le plus souvent dans des quartiers dépourvus d’urbanité, où l’on se loge plutôt qu’on habite et qui créent des paysages indifférenciées de maisons beiges rosées qui tiennent fort peu compte du site qui les entoure. » Monique Eleb, le tissu bâti banal de l’Ile de France 94
95
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
E
BIEN-ÊTR
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
PRIX DU LOGEMENT AU m2
PRIX AU METRE CARRE
Prix en Euro au mètre carré global property guide .com
NEW YORK PARIS
6 667
AMSTERDAM (Randstad)
6 667 8 320
SINGAPOUR
2 917
FRANCFORT
4 000
MADRID
11 520
NEW-YORK
3 970
LONDRES
3 167
BERLIN
3 028
TOKYO SHANGHAI
1 073 6 440
SYDNEY JOHANNESBURG
3 900
DUBAI
2 340
BUENOS-AIRES
1000
4000
6000
8000
10 000
euro
emplois dans le sectuer R&D 150-500 500-1000 1000-2000 2000-6000
11 520 0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
QUALITES URBAINES Paris possède des qualités urbaines avec peu d’égal. (Dense, Mixte, environnement et service de qualité, bonne accessibilité). La majorité du Grandparis est dominé par une faible densité, un manque de qualification de son environnement ou le plus souvent une ignorance de ces qualités existantes, l’hétérogénéité de son accessibilité modélise un Grandparis moins équitable sur ce plan que Paris. DENSITE Alors que Paris est une des villes les plus denses au monde sur son territoire, Grandparis ne l’est pas. 96
97
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
ACCEUILLANTE
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
LOGEMENT L’offre en logement du Grandparis est insuffisante. Il faut en plus de repenser l’offre en terme quantative, répondre à la diversité demandé. Un pas vers la mixité typologique des logements est également un pas vers la mixité sociale. La hausse des prix dans les zones raisonnablement équipées est une honte, quant on sait le sous équipement des zones au prix du m2 faible.
DENSITÉ DENSITE DE LA POPULATION Nombre d’habitants au km2 http://www.citymayors.com/statistics AVIGNON
MUMBAI
PARIS
3,550
4,651
AMSTERDAM (Randstad)
8,350
SINGAPOUR
2,300
FRANCFORT
5,200
MADRID
2,050
NEW-YORK
5,100
LONDRES
3,154
BERLIN
4,750
TOKYO
13,400
SHANGHAI
2,100
SYDNEY JOHANNESBURG
2,500
DUBAI
2,650
2000 500
98
population density 100 - 270 30 - 100 7 - 30 0 -7
4,950
BUENOS-AIRES
10000
20000
habitants 29,650
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
99
CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
SSIV E
JOUI
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
EQUIPEMENTS CULTURELS Paris possède un nombre d’équipements culturels très au-dessus des autres métropoles du monde. Paris est-il gâté ? En considérant Paris dans l’évaluation Grandparis est dans la moyenne…tout devient une question de territorialisation donc. MONUMENTS Paris est riche en monuments, Grandparis pas.
DÉPENSES GOUVERNEMENTALES POUR LA CULTURE ET LES LOISIRS (% DU PIB, 2005)
OECD Factbook 2008: Economic, Environmental and Social Statistic 2008
DEPENSES PUBLIQUES POUR LA CULTURE ET LES LOISIRS 1.5
FRANCE SINGAPOUR
0.6
ALLEMAGNE
1.4
ESPAGNE
0.3
ETATS-UNIS
0.9
ROYAUME UNI
1.4
PAYS BAS JAPON
0.2
CHINE AUSTRALIE AFRIQUE DU SUD EMIRATS ARABES UNIS
centre culturel, musée
ARGENTINE 0.5
1
% PIB
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
100
« Paris est la ville la plus visitée d’Europe. On peut à Paris en quelques pas parcourir plusieurs siècles ». Jean Léonard et Martine Weissmann, Métropole coeur d’agglomération / Paris n’est pas encore mort Paris n’est pas Rome. Patchworks urbains.
101
10
15
20 70
60
LT 80
ACTI
20
20
30 100
20
10000
20
30 30
2 20
BIEN-Ê 40
40
TRE 2000
30 30
15
50
2000
40
40
50
50
15
JO 3000
UISS 50
60
50
10
3000
60
10,00 0
60
BE 10,000
4000
10
AU
TE 10,00
70
70
10,000
4000
0
100
5
5000
80
100
80
5
90
5000
EF
90
FL
0%
CE
E
PÈRE
SAINE
SECURISÉE
RÉSILIENTE
PROS
6000
EX IBLE
100%
LÉ REGU
STRU
FIC A
100%
ÉE
CTUR
LE
AB ST
E
AC
PÈRE
SAINE
SECURISÉE
RÉSILIENTE
PROS
0%
IBLE
EX
FL
FIC
EF
6000
10 10
1100
20
30
1000
20
20
100
20
1000
20
20
10 10
40
20
11000 10
20
1000
2 20
20
30
20
30 30
30
2 20
40
40
TRE 2000
30 30
2000
40
30 30
15
50
2000
40
50
40
15
50
40
50
2000
40
40
50
15
50
50
15
50
3000
JO
UISS 60
IVE 50
3000
50
60
50
60
50
10
3000
60
60
3000
60
10
60
70
10,000
10
60
70
10,000
4000
10,00 0
70
10,00
70
10
70
10,000
4000
0
80
10,00
70
70
100
80
10,000
4000
0
80
TE 100
AU 80
BE 4000
10,00 0
70
5
5000
80
100
80
80
5
90
5000
80
100
5
90
5
90
5000
SECURISÉE
E
PÈRE
SAINE
IBLE
AC
LÉE
RÉSILIENTE
PROS
0%
REGU
6000
EX
FL
100%
STRU
FIC
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90
100%
CTUR
ÉE
PÈRE
LE
E
AB ST
SECURISÉE
SAINE
IBLE
AC
LÉE
RÉSILIENTE
PROS
0%
REGU
6000
EX
FL
100%
ÉE
E
AC
PÈRE
SAINE
SECURISÉE
RÉSILIENTE
IBLE
CTUR
LE
STRU
FIC
EF
90
100%
ST
0%
PROS
6000
EX
FL
100%
E
LÉ REGU
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90
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5000
100%
ÉE
CTUR
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AB
E
PÈRE
SAINE
SECURISÉE
RÉSILIENTE
PROS
0%
IBLE
AC
ST
LÉE
REGU
6000
EX
FL
100%
FIC
EF
90
ACTI
ATTIRANTE 20
25
ACTI
ATTIRANTE 25
VE 60
VE 60
VE 60 70
CU 80 70
70
LT IVÉE
70
CU 80
ATTR 50 60
5
10
25
VE
40
ACTI ATTR 50
30 40
20 30
15
20 10
ATTIRANTE 20
40 30
20
1%
1%
ACCEUILLANTE 20
ACCEUILLANTE 20 10
10
5
2%
TRE BIEN-Ê 50
1000
IVE
50 40
IVE UISS
100
50
IBLE
JO
BIEN-Ê 4
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70 60
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LÉ REGU
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100%
50
LE
100%
90
SIB
2%
ACCEUILLANTE 10
ES
TE
ATTIRANTE 25
10 10
100
10 10
20
1000
20
1000
20
20
2 20
2 20
100
20
1000
20
2 20
20
1000 2 20
30
20
30
30 30
30
30
40
40
TRE 2000
2000
40
40
30 30
2000
40
15
50
15
50
2000
40
50
50
40
15
50
40
50
50
50
15
50
3000
50
60
IVE 3000
60
50
3000
50
60
60
10
60
10
3000
60
60
60
10
10,000
70
10,000
4000
10,00 0
70
70
4000
10,00 0
70
10
70
80
10,00
70
10,000
4000
10,00 0
70
80
TE 100
70
100
80
80
10,000 10
4000
0
80
5
90
80
100
5000
5
90
5000
80
100
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5
90
5000
5000
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Le programme du Grandparis Quel est le programme qui pourrait faire de Grandparis, disons dans trente ans, une metrople exemplaire et unique? 104
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Le programme de Grandparis
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Grandparis est responsable. II résout son empreinte écologique en grandissant les forets afin d’absorber les emissions de CO2. 188.123 km3 foret En investissant le système hydrographique. 0.478 km3 eau En développant ses parcs
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En changeant ses sources d’énergies 0.492 km3 énergie
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En réduisant sa demande en énergie par la diminution du trafic routier grâce à une ville compact, mieux connectée en termes de transports collectifs. 0.139 km3 chemins de fer En mettant en œuvre un trafic routier plus fluide. 0.289 km3 routes Grandparis est plus collectif, et donc améliore sa cohésion avec de meilleurs transports publics et routes. Grandparis sera plus accessible depuis l’extérieur. 0.375 km3 airport
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Grandparis devra investir en logements sociaux. C’est une façon d’investir dans le futur. Si on applique au Grandparis, le rythme de 80 000 logements par an construits. Soit dans vingt ans, un total de 2 000 000 logements pour un volume de …XXX Grandparis pourrait donc ‘mettre à jour son stock de logements’. Un manque d’habitat de bonne qualité pour un prix raisonnable semble être une priorité. Cela provoque alors un engouement des classes moyennes pour des villes plus petites comme Lille… 0.030 km3 habitat à haut revenue 0.082 km3 habitat étudiants 0.112 km3 habitat à faible revenu 0.112 km3 habitat à moyen revenu
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Grandparis sera encore plus vif économiquement. Il aspire à la croissance. Il veut attirer plus de monde et des nouveaux programmes qui partiraient de la ville autrement. Il prend des initiatives pour un développement plus important de son rôle au sein de l’Europe. Il transforme les institutions locales actuelles en des institutions européennes. Il crée de nouvelles institutions européennes. Pour le tourisme. Pour les loisirs, pour l’économie, pour la justice, pour la sécurité, pour l’environnement. 0.034 km3 bureaux Grandparis ameliorera ses equipements publics. 0.017 km3 services Grandparis est plus accueillant. Il aspire pour encore plus de touristes et ajoutant plus d’attractions. 0.813 km3 shopping et loisirs
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au total: 191.811km3
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Concepts de Grandparis De quelle manière allons-nous injecter le programme? Testons conceptuellement différents scenarii de développement.
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Si nous continuions à agir de la mÊme manière ? Nous pourrions poursuivre cette tradition de l’Ile de France d’artificialiser les terres agricoles vacantes en dehors de la ville existante. C’est peut-être choisir la facilité…
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Mais cela mènerait à une étendue monstrueuse de 60 par60 kilomètres. De la même taille que …
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« (…) l’urgence est réelle, car un million de logements supplémentaires (50.000 par an) sont attendus d’ici à 2030, et individuelles correspond à l’urbanisation d’une surface de six Paris intra-muros, (1M de logements avec la densité de et il y a là nécessité» Jean Léonard et Martine Weissmann, Métropole coeur d’agglomération / Paris n’est pas encore mort Paris n’est pas Hong
127
Avec un réseau d’infrastructures entendu accompagné d’une densité trop faible pour pourvoir le territoire d’un réseau de transports en commun, et une utilisation du sol négligeable. En conséquence, le résultat serait un existant négligé et délaissé.
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Si nous utilisions tous les programmes pour ‘updater’ les zones les plus pauvres de Grandparis ?
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Indéniablement, cela rendrait cette opération politique. Mais qui pourrait être contre ça?
On pourrait utiliser le programme total pour remettre à jour les zones les plus pauvres de l’agglomération parisienne.
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Et si nous continuions avec Haussmann ? Nous pourrions transformer les zones peu ou mal définies par une typologie reconnue. Si le tissu haussmannien est caractéristique, apprécié et demandé, pourquoi ne pas le prolonger ?
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Cela aboutirait à une ville de 30 par 30km, et par consequent plus petite que la ville actuelle.
« En repérant ces emprises avec le postulat qu’elles peuvent être des zones mutables à «raccrocher» avec la ville existante, on pose le postulat d’une ville en continue, en opposition à une ville faite de parties isolées (ou du moins autonomes) les unes des autres. » Philippe Simon, Grandes emprises et zones mutables 140
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Et si Grandparis devennait la ville la plus compacte au monde ? (LE CUBE) Nous avons maintenant la possibilité d’imaginer une ville complete qui se placerait au cœur de la ville. Un cube compact.
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Le plus petit Paris qui mobilise moins d’espace que n’importe quel autre scénario. Comme tel, il devient un modèle d’efficacité grâce à la proximité et la mixité qu’il profère. Enfin, il libère plus d’espace pour les réserves futures. Il pourrait devenir l’exemple même de la ville dense sur terre, …
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Un modele de ville post Kyoto ? Idéaliste et responsable.
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Visible de n’importe où. Il crée également sur la ville actuelle des vues permettant une vue générale et donc une compréhension de la ville. ‘The observer’
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La capacité de Grandparis IL Y A DE L’ESPACE Mais où pouvons nous placer ce programme ? Où est cet espace ? D’un premier regard, il semblerait que Grandparis a plus d’espaceque suspecté:
« En repérant ces emprises avec le postulat qu’elles peuvent être des zones mutables à «raccrocher» avec la ville existante, on pose le postulat d’une ville en continue, en opposition à une ville faite de parties isolées (ou du moins autonomes) les unes des autres. » Philippe Simon, Grandes emprises et zones mutables / Les grandes emprises, cartographie métropolitaine des mutabilités 152
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Certaines zones où l’on trouve de l’eau semblent être sous-utilisées. Certaines zones de production agricole pourraient être intensifiées. Certains parcs pourraient être densifiés
paysage lié à l’eau 154.375 km² 1.285 %
154
paysage non agricole 2954.952 km² 24.600 %
paysage agricole non productif 112.085 km² 0.933 %
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Certaines routes pourraient être construites Il existe des zones autour des aéroports qui sont en attente de développement. C’est le cas également autour de zones ferroviaires
réseau aérien 24.990 km² 0.208 %
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réseau ferrée 84.362 km² 0.702 %
réseau routier 185.591 km² 1.545%
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Nous pourrions intensifier certaines zones résidentielles. Nous aurions besoin d’une amélioration nette des autres types d’habitats.
habitat collectif continu haut équipement éducation 41.605 km² 30.358 km² 0.346 % 0.253 %
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habitat pavillonnaire équipement public 777.278 km² 74.711 km² 6.471 % 0.622 %
habitat continu bas 66.547 km² 0.554 %
habitat collectif discontinu équipement activités 110.516 km² 165.762 km² 0.920 % 1.380 %
En Ile de France 70% des immeubles sont collectifs pour 28% de maisons individuelles au total. Mais 21% de ces maisons se situent en petite couronne, 67% en grande couronne. Donc on trouve beaucoup plus de maisons individuelles en grande couronne que dans le reste de la France». Monique Eleb, L’habitat et le bien-être social dans le Grand Paris
159
Nous pourrions intensifier the zones tangentes aux équipements publics, et spécialement quand ces équipements appartiennent à l’Etat.
équipement éducation
équipement public
équipement activités
30.358 km²
74.711 km²
165.762 km²
0.253 %
0.622 %
1.380 %
« Construire, surélever etc. (…) permettrait de densifier des parties parfois vides de la région parisienne comme certaines villes nouvelles aux terrains viabilisés parfois depuis longtemps, mais aussi comme certaines zones au développement dédiées aux universités, dans et hors de Paris. » Monique Eleb, L’habitat et le bien-être social dans le Grand Paris / Quelle orientation pour le Grand Paris 160
161
Au total : 4.783,130 km2 est mutable soit 40 % de l’Ile-de-France.
landscape 26.82 % infrastructure 2.45 % housing 8.291 % amenities 2.255 % Mutable Space
« À l’échelle de la métropole, cette carte de synthèse montre que des continuités existent au-delà des limites administratives et des sites habituels de projets. L’hypothèse consiste à donner une cohérence globale – à l’échelle du territoire – à l’ensemble des interventions, quitte à supposer des durées d’intervention à moyen ou long terme, quitte à bousculer les logiques administratives et politiques». Philippe Simon, Grandes emprises et zones mutables / Les grandes emprises, cartographie métropolitaine des mutabilités 162
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Si nous poursuivons avec ces différentes hypothèses, par exemple, si nous plaçons tous le programme sur deux étages, les espaces mutables pourraient accueillir un programme de … hectares et ceci dans le cas d’une densité de … Une simple évolution de la ville : il y a de l’espace pour … millions de personnes au lieu de 12 millions. Grandparis peut acceuillir du monde, peut être ouvert…
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L’ESPACE VERROUILLÉ Ces espaces mutables ne peuvent bien sur pas tous etre utilisés. Qu’est ce qui bloque Grandparis ? Ou plus encore, qu’est ce qui bloque Petitparis ? Les règles liées à la protection et à la préservation de certains bâtiments affectent une surface de 2.319,232 km² - 20.06 %
protection du patrimoine 1.343,429km2 11.18%
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Les régulations actuelles qui limitent la densité (PLU) affectent une surface de … km2-…%
PLU
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Les règles liées à la protection et à la préservation de certains lieux paysagers affectent une surface de 2.319,232 km² - 20.06 %
protection du territoire 2.319,232km2 20.06%
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« Le grand paris souffre de tabous et de blocages car, pour préserver son cœur resplendissant, trop de règles, de lois, de directives et de réglementations ont pétrifiées l’ensemble de la métropole par contamination. (…) Acceptons la démolition, acceptons la reconstruction, acceptons la densification et le présent, acceptons des habitants et du logement» . Jean Léonard et Martine Weissmann, Métropole cœur d’agglomération / Paris n’est pas encore mort Synthèse.
171
Les zones de nuisances sonores, par exemple autour des aéroports Charles de gaulle, Orly… Ces zones affectent une surface de 12 750.910km2 dont 61,42% ne sont pas constructibles. nuisances sonores 12.750,910km2 61.42%
« À l’échelle de la métropole, cette carte de synthèse montre que des continuités existent au-delà des limites administratives territoriales et des sites habituels de projets [et] que le territoire régional est composé d’un grand nombre de zones imperméables qui séparent et marquent des ruptures physiques. (…) Plutôt que de continuer à mettre en œuvre des projets, commune par commune, l’hypothèse consiste à donner une cohérence globale – à l’échelle du territoire – à l’ensemble des interventions, quitte à supposer des durées d’intervention à moyen ou long terme, quitte à bousculer les logiques administratives et politiques. » Philippe Simon, Grandes emprises et zones mutables / Les grandes emprises, cartographie métropolitaine des mutabilités 172
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Zones de Blocage
Espaces Disponibles
4.783,130 km2
4.566,138 km2
On dit le Grand Paris saturé et inconstructible… rien de plus faux. Il y a d’abord les réserves foncières, agricoles non-productives, les bois et les zones inondables. Il y a ensuite les friches les plus diverses, terrains en attente de dépollution et de requalification, friches industrielles et ferroviaires, portuaires et hospitalières, militaires, et il y a aussi les équipements administratifs, les écoles et ensuite les commerces et les stationnements. Il y en a parfois même parfaitement viabilisés, notamment en villes nouvelles. Andréï Feraru 174
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Au total, 4.566,138 km2 ou 38% de l’espace de l’ile de France est bloqué. espaces mutables 4.783,130 km2 / espaces bloqués 4.566,138 km2 / espace disponible 226,992 km2
176
« Construire, surélever etc. (…) permettrait de densifier des parties parfois vides de la région parisienne comme certaines villes nouvelles aux terrains viabilisés parfois depuis longtemps, mais aussi comme certaines zones au développement dédiées aux universités, dans et hors de Paris. » Monique Eleb, L’habitat et le bien-être social dans le Grand Paris / Quelle orientation pour le Grand paris
177
L’ESPACE DÉVERROUILLÉ Ceci réduit l’espace disponible de 226,992 km2, ou 2% de Ile-de-France. Il y a toujours trop de restrictions. Grandparis se restreint de façon excessive pour pouvoir atteindre ses objectifs et assumer ses responsabilités, ses ambitions.
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Nous devrions reconsidérer certaines de ces lois (comme le PLU)…
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ll serait intéressant d’évaluer les zones d’espaces verts, de les concentrer et par exemple de les declarer parcs nationaux.
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Par exemple, les zones de nuisances peuvent être intensifiées tout autour. Ces zones pourraient même éventuellement être utilisées comme des nouveaux espaces verts.
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Une goutte d’eau dans la mer ? L’ambition pour Grandparis pourrait éventuellement arriver à la conclusion qu’il faut imaginer le plus petit Grandparis : Petitparis. Un paradoxe intéressant. Petit dans son empreinte écologique, dans sa taille, pour mettre en œuvre le maximum de cohérence. Pour s’accroitre, génerer la proximité et une chance de réunification. Pour créer le maximum de synergie.
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COS 4
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COS 10
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Les projets de Grandparis PROJETS Il est possible qu’un ensemble de projets très différents les uns des autres peuvent être une façon de rénover la ville, mais aussi de rééquilibrer les asymétries actuelles et enfin de renforcer le Grandparis. Cela peut être considéré comme un programme ou bien comme un catalogue. C’est l’étroite combinaison entre radicalité et actes nuancés pour réparer la ville qui va ouvrir sur une métropole du 21e siècle, une métropole spécifique et reconnaissable.
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Un tel programme doit prendre en compte les initiatives soudaines de ces gouvernements : avec par exemple les nouvelles lignes de tramway, le recouvrement du boulevard périphérique, et l’extension de la densité de la petite couronne autour du vieux centre sont en cours. Mais agissent-ils en considération de l’échelle métropolitaine ? Il est difficile de croire qu’une ligne de tramway puisse à elle seule résoudre le problème des banlieues. Un développement ambitieux de projets est nécessaire pour répondre à cet objectif.
PAYSAGE
«Il devient nécessaire de penser en termes de rééquilibrage des types de logements offerts (...). Il faut donc intensifier la diversification des types de logements, en tirant le meilleur parti de situations géographiques, topographiques, paysagères et historiques et par exemple construire en lisière de foret, en rive des rivières et des canaux ». Monique Eleb, L’habitat et le bien-être social dans le Grand Paris / Quelle orientation pour le Grand paris 200
201
GP FOREST Le besoin d’ajouter des forets pour compenser les émissions de CO2 de la ville peut devenir un outil pour faire de l’Ile de France une région innovante. Cela peut se traduire de façon radicale par « forestifier » les espaces libres. Grandparis Sous Bois.
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ÉNERGIE
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GP WIND PARK Le souhait pour une ville autarcique en termes d’énergie pour Grandparis amène à un assemblage intéressant de sources d’énergies différentes. L’énergie éolienne est l’une d’entre elles. Cela peut mener à un horizon incroyable pour Grandparis. Une voie d’éoliennes autour de la ville, une superposition de ces voies…
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GP SOLAR PARK En utilisant les toits de Grandparis pour l’energie solaire, l’espace le plus importante de la ville devient une surface en « or ».
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HYDRO SEINE En utilisant le courant de la Seine pour produire de l’énergie, le fleuve peut jouer un rôle central pour la ville.
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INFRASTRUCTURE
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CDG2 Dans les discussions concernant une extension du trafic aérien, il semble qu’un nouvel aéroport ne serait pas recommandable. Nous pouvons toutefois imaginer étendre l’aéroport Charles de Gaulle. Il concentrerait les nuisances sonores, optimiserait les financements pour les infrastructures (en étendant les liaisons avec l’hinterland), et il augmente les possibilités de transit et par conséquent améliore la capacité des avions. Nous pouvons ajouter deux voies. Il reste de la place.
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En plaçant la nouvelle aire de l’aéroport Charles de Gaulle au centre de forets, une compensation aux émissions en CO2 répondant aux critères du protocole de Kyoto peut être créée. Quand par exemple un avion atterri dans CDG Forest : Bienvenue à Paris, « the green city ». A l’image de l’aéroport Tempelhof à Berlin… En positionnant une nouvelle voie le long des limites de CDG Forest, des logements peuvent etre créés tout le long. Cela donne au CDG un vrai visage : CDG city.
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LA GRANDE GARE DE L’EUROPE Les lignes de TGV s’arretent aujourd’hui aux frontieres de Paris. Une situation très élitiste. Est-ce comme Si Paris regardait l’Europe de haut, comme si les trains devaient seulement rejoindre Paris et s’y arreter ? Cela cause de longues connexions pour quiconque veut prolonger son voyage.
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Donc, connectons ces grandes lignes. Et donnons leur un nouveau lieu où se rencontrer, une nouvelle gare : La gare de l’Europe.
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Grandparis Centre, sous le forum des Halles.
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GP2 L’actuel processus de recouvrement du Boulevard Périphérique tente de connecter le centre avec sa périphérie c’est un bon début pour l’intensification de la ville. Pourtant la possible augmentation du trafic routier n’est pas prise en compte dans les projets en cours. Doubler le boulevard périphérique peut créer une combinaison de voies express (en sous sol) et de voies connectées au réseau urbain en hauteur.
Un toit crée les connexions entre le centre et sa périphérie. By making a roof it gives connections between the centre and the surroundings. :
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« L’urbanisme de réseaux avec ses autoroutes et ses bretelles, peut être compris comme des établissements des barrières souvent infranchissables. C’est évidemment d’autant plus infranchissable que, vu de haut, tout parait proche et atteignable, alors que beaucoup contribue à séparer, à éloigner ». Patrick Céleste, Dislocations-barrièreslimites / Diversité des paysages, mais aussi proximités et barrières
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Une nouvelle ligne de RER en forme d’anneau peut être positionnée dans ce système d’infrastructure. Ainsi, on accéderait à une combinaison de différents transports très accessibles. On peut également récupérer la chaleur de l’énergie des voitures.
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Il pourrait par conséquent être utilisé pour de nouveaux parcs qui entourent le périphérique et payés par les nouveaux logement. Il génère atour de lui un lieu attirant pour une densification croissante. Il le change en un « nouveau grand boulevard mixte »
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LES GRANDES TRAVERSES, GP MAIN STREET ET CITE SOUSTERRAINE L’accès au centre de Paris est aujourd’hui très délicat. Seul le quai Mitterrand fonctionne raisonnablement mais ce n’est pas constant. Il peut être saturé très facilement. Laissez nous améliorer cette connexion, des deux cotes de la Seine, et Grandparis aura son avenue principale. Cette traversée peut aisément créer l’accès aux programmes adjacents comme le forum des halles, déjà très bien connecté en sous sol. Elle peut aussi engendrer de nouvelles adresses : Le centre Georges Pompidou, la Sorbonne, le Quartier Latin, Le palais de l’Elysée, etc. Les nouvelles avenues de Grandparis ont maintenant beaucoup plus de sens ! 242
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En ajoutant des connexions au réseau routier au dessus des rails (un ancien projet qui mérite pourtant de l’attention), les avenues principales peuvent être connectées plus fréquemment avec le boulevard périphérique. Ce dispositif génèrerait un réseau intelligent pour l’intensification de la ville. Ces plateformes peuvent également absorber et localiser les nuisances sonores des voies ferrées et les nuisances liées à la pollution, mais aussi créer plus de connexions entre les parties isolées de la ville.
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LES NOUVEAUX GRANDS AXES Du à une trop forte hierarchie des systèmes routiers, certaines destinations ont gagnés en accessibilités et d’autres sont devenues à distance égales enclaveées voir reléguées. En combinant les espaces mutables utilisables et les infrastructures futures ou déjà existantes, nous pouvons créer de nouvelles connexions qui seraient entourées de zones denses. Ces zones engendrent un nouveau réseau, de nouveaux axes, des grands axes : l’Axe CDG, l’Axe Disneyland Resort Paris, l’Axe des Forets, l’Axe Orly…
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Ces nœuds forment une série de nouvelles collines dans la ville, en étendant celles déjà existantes.
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LE ‘METRO PROGRAM’ En ajoutant de nouvelles lignes de métro et donc un réseau dense très accessible, cela permet à la ville de se densifier. Et cela créer une ville plus cohésive.
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LES BUTTES En intensifiant les nœuds où les différents moyens de transports se rencontrent, une série de densités ponctuelles peuvent être générées. Ces lieux réduisent et optimisent le trafic mais aussi encouragent la cohésion dans la ville.
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PROGRAMME DU BÂTI
« Il ne s’agit donc pas de créer des villes nouvelles mais au contraire de s’appuyer sur l’existant et d’étayer en le traitant comme un tout cohérent un territoire disparate ou chacun ignore le potentiel du voisin et qui ne suffit pas à lui-même pour l’instant.» Monique Eleb, L’observation du déjà-là / Un exemple de développement d’axe 260
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HAUSSMANN SOLIDAIRE Une ville qui se veut dense a aussi besoin d’un centre dense. Une attitude solidaire. Nous proposons deux stratégies : Premièrement, ajouter une épaisseur au dessus du bâti existant, Deuxièmement, créer la nouvelle skyline parisienne avec des programmes mixtes en hauteur.
« Le modèle républicain français n’est pas communautariste. C’est un modèle, au moins théorique, de paix sociale, qui s’impose à la région capitale ». Michèle Attar, Le grand pari : résorber la crise du logement en Ile de France / Promouvoir la diversité sociale : un véritable enjeu 262
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Cela générera une interprétation nouvelle utilisation des toits parisiens, en développant ces ’penthouse’ si populaires. Il produit aussi une base technique pour le projet concernant l’énergie. C’est un nouveau ‘strate programmée’ au dessus de la ville. En transformant le tissu non-haussmannien du centre parisien (Rue des Flandres, Montparnasse), une série de nouveaux quartiers expérimentaux peuvent voir le jour et mettre en œuvre un…
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LES ÉCOLES SUSPENDUES Nous pouvons innover les programmes destinés au public à l’aide « d’intensifications mixtes » qui seraient fondées sur un partage entre le public et le privé. Certains équipements scolaires et autres complexes sportifs sont parfois trop anciens et devraient être rénovés. Eventuellement de l’habitat à cet endroit pourrait financer de nouvelles rénovations ou améliorations.
« L’IAURIF et l’association régionale HLM Ile de France ont évalué à 380 000 en 2008 les demandeurs de logements sociaux en Ile de France pour 80 000 logements attribués en Ile de France. L’écart entre offre et demande et d’autant plus grand que l’on se rapproche de centre de la région : plus de 100 000 demandeurs pour la seule ville de Paris ». Michèle Attar, Le grand pari : résorber la crise du logement en Ile de France / Un besoin en logement social dans une agglomération où les prix de marché de plus en plus chers génèrent une ségrégation spatiale et sociale 268
269
« L’IAURIF et l’association régionale HLM Ile de France ont évalué à 380 000 en 2008 les demandeurs de logements sociaux en Ile de France pour 80 000 logements attribués en Ile de France. Certains ménages ne demandent pas de logement social faute de croire à la possibilité d’en obtenir. L’écart entre offre et demande et d’autant plus grand que l’on se rapproche de centre de la région : plus de 100 000 demandeurs pour la seule ville de Paris. » Michèle Attar, Le grand pari : résorber la crise du logement en Ile de France / Un besoin en logement social dans une agglomération où les prix de marché de plus en plus chers génèrent une ségrégation spatiale et sociale 270
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LES NOUVEAUX GRANDS ENSEMBLES Les grands ensembles, objectivement, n’ont pas une bonne réputation. Notre connaissance de leur programmation intiale complexe doit nous interroger sur le degré d’achèvement. Leurs qualités spatiales actuelles doit être un terrain de’expérimentation plus heureuse que par le passé. Nous devons apporter des solutions à des logements de mauvaise qualité, et causant de plus en plus de problèmes sociaux. 274
« La qualité architecturale mais aussi les dispositifs correspondant à un certain mode de vie, lié à des qualités de surface, de distribution et permettant l’autonomie et ‘intimité jouent comme des signes classants et les habitants se sentent valorisés par cet habitat. Ce qui démontre une fois de plus qu’on est aussi défini socialement par son habitat». Monique Eleb, Dispositifs architecturaux et mixité sociale
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Un programme sérieux et innovant pour les grands ensembles devrait être envisagé en combinant les qualités et les avantages déjà présents avec les innovations nécessaires. Cette démarche élargirait et renouvellerait les perspectives pour ces ensembles. Cet assemblage de programmes avec de nouvelles typologies de logement, ainsi qu’une complexification par des activités permet de créer de l’emploi et de relancer l’économie dans ces zones.
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THE SATURATED SPRAWL L’océan de pavillonnaire semble figé, de part la nature de son parcellaire. Ce tissu urbain peu dense et essentiellement en parc privé laisse peu d’amplitudes d’action. Rien ne semble possible à première vue. 280
«Le travail de terrain nous apprend beaucoup sur ces questions et on ne peut confondre les horizons de maisons, même équipées, avec une ville pleine de ressource. (…) Par ailleurs c’est aussi une base de réflexion pour évaluer et transformer les grands ensembles et peut-être « finir » certaines villes nouvelles, car ces principes peuvent autant s’appliquer à la maison individuelle qu’au logement collectif ou individuel dense.» Monique Eleb, le tissu bâti banal de l’Ile de France 281
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En débloquant les réglementations, l’inspiration peut être redonnée aux propriétaires et par conséquent mener à des incitatives pour créer de nouveaux programmes : logements collectifs, immeubles de bureaux.
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SUPER SORBONNE Pourvoir un espace pour les technologies et les sciences. Pas seulement autour de Paris mais peut etre plus encore dans le centre. Les développements récents des universités les ont placées partout dans la région. Est-ce raisonnable ? La concentration peut aussi amener à la synthèse. Et il semble que la Sorbonne et ses annexes sont plus attirantes pour les étudiants et employés. Si tout le monde veut rester à la Sorbonne, pourquoi ne pas investir à cet endroit ? 286
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Pourquoi ne pas allonger la Sorbonne vers le haut? Un campus vertical. Une vraie tour sans fin, une tour de 1000 metres de hauts, au milieu de Grandparis, et visible pour tous ses habitants. Une demonstration claire de l’importance de l’éducation et de la connaissance. En ayant un système de transport privilegiant les liaisons avec des instituts de recherche et les zones de développement et recherche, le centre de Grandparis redevient le centre de la recherche et d’innovation.
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THE FRAMED PARKS Les villes denses ont besoin d’air et d’espaces verts. La densité ne peut que survivre en présence de parcs et d’espaces verts. Le centre de paris montre des zones denses qui peuvent malgré tout être très attirante grâce à la qualité d’intégration des parcs. Le jardin du Luxembourg, le Parc Monceau, le Jardin des Tuileries, les Buttes Chaumont sont des exemples connus partout dans le monde. En deçà d’une ceratine densité autour de ces dernières le fréqentation chute rapidement. Ne peut-on pas à la fois constuire tandis que le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes ne sont pas si connus…
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«La durabilité d’un quartier est liée à sa capacité à évoluer et à s’adapter aux changements. (...) [A cette échelle] c’est aussi envisager une superposition et une concentration des réseaux dans les espaces libres de la ville (organisés suivant une logique de corridors verts) afin de faciliter leur renouvellement selon les besoins futurs ». Franck Boutté, Territorialiser l’utopie, utopiser le territoire
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En ouvrant les forets, en ajoutant des voies les traversant, leur usage peut être encouragé. En entourant les parcs de zones très denses (Saint mandé, Auteuil… mais en favorisant la mixité sociale et programmatique), leur qualification peut se renforcer. En y ajoutant un réseau routier et de transports collectifs, ils deviennent des destinations beaucoup plus attractives. En proposant chaque parc à un architecte paysager reconnu, ces zones peuvent etre agrandies et enrichies. Elles deviennent des éléments emblématiques pour de nouveaux programmes : des atmosphères différentes, des architectes différents pour une collection de parcs. L’on peut border On peut placer du logement autour des forets et parcs existants et de cette façon améliorer les parcs en leur donnant un usage et créer des zones de logement attirante et agréable pour arrêter la fuite des habitants vers une autre ville.
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SUPERSEINE La seine est un fleuve attrayant par le traitement occasionnel de ses berges. Qui ne veut habiter en proximité de la Seine ? Pourquoi ne pas accroitre ses possiblités ? En créant un nouveau front programmé et public qui sache profiter de cette situation. Et cela procure à la Seine plus d’importance dans la ville. En conservant une distance entre les nouveaux programmes et la Seine, une nouvelle échelle peut être introduite dans la ville. Cela permet également de conserver des espaces publics ouverts
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PARISPLUSPETIT Ensemble, ces propositions révèlent un agenda potentiel pour Grandparis. Il pourvoit l’espace nécessaire pour une évolution innovante et contemporaine dans l’optique d’une ‘atractiveness’ extrême en devenant le laboratoire du monde pour un développement urbain mixte, dense et durable. Super(be). Pari(s) plus.......petit...
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MANDATAIRE COMMUN MVRDV, Winy MAAS RECHERCHE, DESIGN, EDITION MVRDV Winy MAAS Directeur MVRDV, Architecte Urbaniste Jacob VAN RIJS Directeur MVRDV, Architecte Nathalie DE VRIES Directeur MVRDV, Architecte Jeroen ZUIDGEEST Architecte Bertrand SCHIPPAN Architecte Maître d’œuvre Sabina FAVARO Architecte Flore RAIMBAULT Architecte Sonia ASSOULY Architecte Martine VLEDDER Urbaniste Di Miao Architecte Manuel Galipeau Architecte AAF Andrei FERARU Architecte Urbaniste Romain BOURSIER Architecte TEXTES MVRDV Winy MAAS Directeur MVRDV, Architecte Urbaniste EDITION TEXTES Jeroen ZUIDGEEST Architecte
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TRADUCTIONS Sonia ASSOULY Architecte Romain BOURSIER Architecte urbaniste, TA à Columbia University GSAPP Flore RAIMBAULT Architecte
VISUALISATION et 3D MODELATION Wieland&Gouwens Marino Gouwens Eline WIELAND avec mvrdv Di Miao Architecte Manuel Galipeau Architecte Francesco PASQUALE Architecte Oana RADES Architecte Sabina FAVARO Architecte Design Graphique Paul OUWERKERK Graphic Language avec mvrdv CITATIONS ACS - ENSAPM Monique ELEB Professeur et directrice du Laboratoire architecture, culture et société, XIXe - XXe siècles, CNRS. Psychologue, Docteur en Sociologie, Habilité à diriger des recherches, Professeur à l’Ecole Nationale d’Architecture de Paris Malaquais Andrei FERARU Maître assistant associé à l’Ecole Nationale d’Arcitecture Paris Malaquais Sabri BENDIMERAD Architecte DPLG urbaniste, Maître Assistant associé à l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture Paris Malaquais Philippe SIMON Architecte DPLG urbaniste, DEA, Maître Assistant associé à l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture Paris Malaquais Patrick CELESTE Architecte urbaniste Clément ORILLARD Architecte DPLG
Chercheurs indépendants Dominique LEFRANCOIS docteur urbanisme , chercheur associé au laboratoire Le Lab’ Urba, Institut d’Urbanisme de Paris, Université de Paris 12-Val-de-Marne. Michèle ATTAR géographe, DEA, AMO. Membre du conseil économique et social Directeur général de la SA Hlm Toit et joie Francoise CREMEL paysagiste, enseignante : paysage et territoire Jean LEONARD & Martine WEISSMANN architectes urbanistes : écologie, durabilité AEU, Jean Luis DUCREUX docteur géologue : écologie, pollutions, mutations géo FRANCK BOUTTE CONSULTANT Franck BOUTTE Haute qualité environnementale (HQE) THE WHY FACTORY, TU Delft Winy MAAS Professor Ulf HACKAUF Architecte - Chercheur associé Why Factory
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Grandparis doit combiner responsabilité et ambition pour rester compétitif, maintenir et étendre ses qualités. Grandparis doit user de tous ses moyens pour développer une cohésion qui peut créer une base pour une entreprise qui rassemble autant qu’elle attire. Cette cohésion ouvre la voie vers une ville exemplaire. Grandparis peut radicalement devenir une des villes les plus qualitatives, vertes et compactes au monde, si elle veut faire appel à toutes ses ressources pour améliorer la situation si elle veut inventer des projets pour devenir à nouveau remarquable et attractive. The Big Intensification Act. La réponse de MVRDV avec ACS et AAF à la demande du Président Nicolas Sarkozy pour la consultation du Grand Pari de l’agglomération parisienne est présentée en quatre livres. La synthèse, le City Calculator©, les données, et les observations. Ce livre de synthèse s’offre sous une forme cinématographique associant à chaque séquence une étape de son agenda prospectif contribuant solidement au système économique et social. Notre réponse spatialise ce qu’une métropole internationale demande en termes d’ambition et de responsabilité. 318
LE GRAND PARI DE GRANDPARIS
PARI(S) PLUS PETIT
(CAPA-CITY)
Citycalculator® DEMO MVRDV AVEC ACS ET AAF
STRUCTURÉE
SECURISÉE
STABLE
INTÈGRE RÉSILIENTE
PROSPÈRE ÉCONOME
ÉQUITABLE CONNECTÉE
COHÉSIVE
ATTRACTIVE
DIAGNOSTIC
SOUPLE MUTABLE
OUVERTE
EVALUER L’EXISTANT
COMPARAISON GLOBALE
PROXIMITÉ INNOVANTE
EFFICACE
PROPRE DYNAMIQUE
SOLIDAIRE
MIXTE CULTIVÉE
ATTRACTIF
COSMOPOLITE
Est-il possible de mesurer la qualité?
ESPACE BLOQUÉ
cessent d’évoluer. En voulant être ambitieux, nous devons savoir comment désirer plus
ENERGY INFRASTRUCTURE
ESPACE
en étant responsable. Les espaces dans lesquels nous vivons doivent répondre à tous
HOUSING AMENITIES
CAPACITÉ
CHANGER LES PARAMÈTRES STANDARDS
ENERGY INFRASTRUCTURE HOUSING
nos besoins qui ne cessent d’évoluer. En voulant être ambitieux, nous devons savoir comment désirer plus en étant responsable.
PROGRAMME
CALCULER LE FUTUR PROGRAMME NÉCESSAIRE
LANDSCAPE
CITY CALCULATOR
DEBLOQUER L’ESPACE
TESTER LA CAPACITÉ
SYNTHÈSE DU NOUVEL ESPACE TOTAL
Les espaces dans lesquels nous vivons doivent répondre à tous nos besoins qui ne
LANDSCAPE
AMENITIES
HOUSING
OPTIMIZER
ENERGY INFRASTRUCTURE
CRÉER INTERVENTION
ZONES D’INTERVENTIONS
CHANGER LE PROGRAMME
CALCULER LE PROGRAMME AJOUTÉ
LANDSCAPE
AMENITIES
STABLE
EFFICACE
OUVERTE
COHÉSIVE
ATTRACTIF
Script général du City Calculator
City Calculator
Script général du City Calculator
Ce programme agit comme formation: il donne la possibilité à son utilisateur
CityCalculator Matrix : Le City Calculator fonctionne selon la logique d’une Matrix,
d’appréhender la ville de son choix en l’évaluant selon les paramètres des idéaux, puis
composée de trois bases : les Targets, le City Model, et le Programme. La Matrix
tester la capacité du territoire, pour que celui-ci réponde à des besoins spécifiques
établie la relation entre ces trois bases.
déterminé par l’utilisateur. Finalement l’utilisateur peut tenter des optimisations sur le
Les Targets sont en fait cinq idéaux qui définissent la métropole : Stable, Efficace,
territoire.
Ouverte, Cohésive, Attractive. Le City Model représente les trois champs : Société,
Le CPO nous offre une visualisation des problématiques des territoires, puis la
Economie et Ecologie. Finalement, Programme intègre cinq components: Paysage,
possibilité de comparer différentes stratégies d’optimisation de ces territoires. En
Energie, Infrastructure, Habitat et Equipements.
permettant de spatialiser nos besoins et nos vœux, le programme répond, de part ses données, aux nécessités de questionner les progrès futurs de nos villes.
LOCALE GLOBALE
ECHELLE
SECURISÉE
Partie I : Diagnostic - Voulez-vous évaluer votre ville ?
L
La première étape du programme est un diagnostique de certaines villes mondiales.
INTÈGRE G
Ce diagnostique qualitatif et quantitatif est déterminé sur la ville des idéaux. Composée de cinq thématiques, la ville des idéaux mesure vingt-cinq paramètres
G
STABLE
L RÉSILIENTE
qualitatifs. C’est à partir de ces termes qualitatifs que le programme répond
L
quantitativement par des données.
STRUCTURÉE
G
Le programme permet à l’utilisateur, après avoir effectué son choix de ville d’étude,
L
d’évaluer la ville en deux différentes échelles. La première est une échelle globale,
PROSPÈRE G L
permettant la comparaison avec d’autres villes mondiales. La deuxième est une INNOVANTE
G
échelle locale, permettant une analyse ciblant les problématiques spatiales.
L G L
DYNAMIQUE
Cette comparaison situe la ville dans un contexte globale… Quel est le rôle de cette
EFFICACE
PROPRE
ville au niveau mondial ? Quelles sont ses qualités, quels sont ses défauts? Quels sont
G
les interventions nécessaires pour se mesurer aux métropoles du monde ?
QUITTER
L G ACCEUILLANTE
L G L ACCESSIBLE
OUI
L
OUVERTE
G
OUI
CONNECTÉE
et responsable ? Comment se spatialisent les enjeux sociaux, écologiques et économiques ? Ou se situent les priorités d’intervention ? CHOISIR UNE VILLE
NON
G ÉQUITABLE
Puis dans un contexte locale… Quels sont les enjeux prioritaires d’une ville ambitieuse
G
VOULEZ-VOUS ÉVALUER VOTRE VILLE?
L
NON
VOULEZ-VOUS COMPARER VOTRE VILLE?
QUITTER
OUI
CHOISISSEZ VOS VILLES
NON
L
VOULEZ-VOUS ENREGISTRER VOTRE ÉVALUATION?
QUITTER
PROXIMITÉ
SOLIDAIRE G L G L MIXTE
COHÉSIVE
COSMOPOLITE
G L CULTIVÉE G L G
ARCHIVES EVALUATION
ACCEUILLANTE
L BIEN-ETRE G G
ATTRACTIF
L ATTIRANTE L JOUISSANCE G L BEAUTÉ G
Script Partie I, Diagnostic
D1 - Après l’ouverture du programme, l’utilisateur peut commencer un nouveau projet
D2 - En se trouvant automatiquement sur le premier onglet diagnostic, la première
en allant dans Fichier, Ouvrir un nouveau projet. Une fenêtre apparait : c’est la fenêtre
action est de sélectionner une ville d’étude en ouvrant la fenêtre World Navigator. La
d’intervention. La fenêtre contient trois onglets: Diagnostic, Capacité, et Optimizer.
première action est de choisir une ville d’étude. A ce moment, la fenêtre de navigation
Dans l’onglet Diagnostic, il existe trois fenêtres : Echelle Globale, Echelle Locale,
apparait et permet à l’utilisateur de choisir une ville entre les treize villes actuellement
Synthèse. L’ échelle globale permet une comparaison di agrammatique des villes
disponibles dans le programme, par exemple, Paris.
mondiales.
D3 - En ayant choisi la ville, le programme charge la base de donnée de la ville.
D4 - Dans l’espace Synthèses apparait l’étoile synthétique d’évaluation de Paris, composée de cinq idéaux. D5 - L’utilisateur peut alors commencer à explorer le champ d’étude de Paris. Il existe de nombreuses options. En sélectionnant Paramètre, l’utilisateur peut trouver les idéaux répartis en calques qui évaluent la ville. Chaque idéal est suivi d’un diagramme comparant la ville au niveau global, et une carte situant les problèmes de la ville. D6 - L’utilisateur peut cocher la case paramètre pour ouvrir la fenêtre Paramètres.
10
11
D7 - La fenêtre paramètre apparait, composée de cinq idéaux. Cette fonction permet
D8 - L’utilisateur à le choix d’ouvrir autant d’idéaux possibles pour voir dans la fenêtre
de visualiser les composants d’évaluation de ce paramètre, repartis par thèmes.
échelle locale la carte s’actualiser. Une fonction permet de superposer toutes les cartes à sa disposition. Cette fonction permet à l’utilisateur d’étudier la relation
Par exemple, dans le thème Stable, l’utilisateur peut choisir le paramètre Sécurisé :
spatiale entre plusieurs paramètres. Le programme offre non seulement la possibilité
dans ce paramètre, il est possible de comparer les deux échelles, globale et locale,
de visualiser les cartes avec les zones d’interventions thématiques mais en plus de
avec respectivement un diagramme et une carte.
superposer ce diagnostic.
Il est possible de changer de thèmes en sélectionnant les flèches, ainsi que de visionner les idéaux en superposition.
Par exemple, vous pouvez comparer votre ville avec Londres.
Il est également possible de choisir une ville parmi les 13 présentes dans le
D’après la sélection de l’utilisateur, le programme charge l’étoile de synthèse
programme afin de la comparer avec la ville d’étude.
d’évaluation de Londres superposée sur celle de Paris. En sélectionnant un des mêmes paramètres décrits auparavant, l’utilisateur peut comparer les thèmes choisis dans l’échelle globale par un diagramme et dans l’échelle locale par des cartes. Il existe trois options de visualisation de ces données : une carte à la fois, une fenêtre de plusieurs cartes, et la superposition des cartes.
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13
VOULEZ-VOUS TESTER LES CAPACITÉS DE VOTRE VILLE?
Partie II : Capacité - Voulez-vous calculer la capacité du territoire ?
QUITTER
NON OUI
La deuxième étape du programme permet à l’utilisateur de tester les capacités
CHOISISSEZ VOS CATAGORIES
du territoire d’étude selon l’espace et le programme. Il est possible dans l’onglet Espace mutables de la ville, ainsi que les zones bloquées, tout en ayant le choix de
ESPACE
PROGRAMME
UPLOADING DATABASE
UPLOADING DATABASE PROGRAMME EXISTANT
%
M² %
M² %
M² %
M²
%
M² %
M² %
HOUSING
AMENITIES
ENERGY M² %
INFRASTRUCTURE
HOUSING M² %
LANDSCAPE
programme nécessaire.
AMENITIES
Habitat, l’utilisateur peut changer les paramètres standards puis recalculer le futur
INFRASTRUCTURE
LANDSCAPE
ENERGY
débloquer certaines zones. Dans les onglets programmes, Accessibilité, Paysage,
M² %
M²
ESPACE MUTABLE TOTAL
ENTRER PARAMETRES STANDARDS
SOUSTRAIRE LES ZONES DE BLOCAGE?
VOULEZ-VOUS CHANGER LES PARAMETRES STANDARDS?
QUITTER
OUI
NON NON
OUI ESPACE DISPONIBLE TOTAL EST-CE QUE CET ESPACE EST SUFFISANT? ...
VOULEZ-VOUS COMPARER LA SITUATION EXISTANT AVEC LES PARAMETRES STANDARDS? NON
OUI NON
BESOINS EN PROGRAMME TOTAL
VOULEZ-VOUS DÉBLOQUER DES ZONES? ...
QUITTER
OUI
NON
VOULEZ-VOUS VISIONER UNE PROGRAMME FUTURE ? OUI DETERMINER UN FACTEUR DE CROISSANCE DE LA POPULATION
CHOISIR LES ZONES À DÉBLOQUER? DETERMINER UNE CIBLE TEMPORELLE RECALCULER L’ESPACE DISPONIBLE TOTAL SYNTHÈSE DE L’ESPACE DISPONIBLE TOTAL EST-CE QUE CET ESPACE EST SUFFISANT? NON
%
M² %
M² %
M² %
M² %
M²
%
M² %
M² %
M² %
HOUSING M² %
AMENITIES
INFRASTRUCTURE
ENERGY
LANDSCAPE
AMENITIES
HOUSING
INFRASTRUCTURE
ENERGY
LANDSCAPE
OUI
M²
BESOINS EN PROGRAMME FUTURE TOTAL
SYNTHÈSE DE L’ESPACE DISPONIBLE TOTAL
VOULEZ-VOUS TESTER LA CAPACITÉ? QUITTER
NON OUI CHOISIR UNE ZONE D’INTERVENTION ? CHOISIR UNE FONCTION ? RESULTAT: DATA ET IMAGE VOULEZ-VOUS CHANGER LE RESULTAT? OUI NON
VOULEZ-VOUS TESTER UNE AUTRE CAPACITÉ? OUI NON SYNTHÈSE DE L’EXCURSION DES CAPACITÉS QUITTER
Script Partie II, Capacity 14
...
15
C1 - L’utilisateur peut passer à tout moment à l’onglet Capacité. La fenêtre Capacité
C2 - Avec la fenêtre Navigator [Window, Navigator], l’utilisateur peut zoomer sur
permet à l’utilisateur de tester puis de visionner la capacité du territoire selon les
l’espace de la fenêtre Capacité.
zones d’intervention et des champs d’intervention. Dans cet onglet, il existe trois fenêtres : Espaces Mutables, Programme et Excursions.
C3 - Le paramètre Débloquer permet à l’utilisateur, une fois avoir sélectionné une zone, de débloquer cette zone pour l’inclure dans la zone d’ action.
Dans Espaces mutables, il est possible de visionner les components du territoire organisées par calques. Dans la fenêtre Programme, l’utilisateur peut accéder à la liste des besoins et programmes du territoire. Finalement, dans l’Espace Excursion, l’utilisateur peut agir sur le territoire et tester ses capacités.
16
17
C4 - Lorsque l’utilisateur coche la case programme, les données apparaissent.
C6 - Apparait alors une autre fenêtre temporelle de fichier Excel où l’utilisateur peut directement changer les données, donc il est possible pour l’utilisateur de visualiser le
C5 - Sous la fenêtre programme, il existe le paramètre Datas qui ouvre une fenêtre de
futur de la ville qu’il étudie.
données Excel. L’utilisateur a la possibilité de changer ces données en cliquant sur Change Datas.
Par exemple, en réduisant ou augmentant la population de la ville. Changeant seulement un paramètre, tout le tableau Excel s’adapte selon les standards de la ville.
18
19
C7 - Une fois que l’utilisateur à changé les données, il peut agir directement dans la
C8 - En sélectionnant le programme qu’il veut rajouter ainsi que les zones
fenêtre excursions en cliquant dans sa case.
d’intervention, l’utilisateur peut visionner le résultat de cette intervention en cliquant
Apres avoir changé les données, l’utilisateur peut choisir une ou plusieurs zones
sur tester.
d’intervention.
20
21
Partie III : Optimizer - Voulez-vous optimiser le territoire ? La troisième partie permet de visualiser des possibles optimisations des villes selon les idéaux, mais régulée par des champs d’intervention.
SYNTHESE DU PROJET
QUITTER NON OUI
VOULEZ-VOUS TESTER UNE AUTRE INTERVENTION?
QUITTER NON OUI
VOULEZ-VOUS ENREGISTRER CETTE INTERVENTION?
CALCULER LE RESULTAT
CHOISIR UNE OU DES FONCTIONS DU PROGRAMME
QUELLES SONT LES FONCTIONS A AJOUTER
QUITTER NON OUI
VOULEZ-VOUS INTENSIFIER LES PROGRAMMES DE CETTE ZONE
CHOISIR DES ZONES D’INTERVENTIONS
CHOISIR UN CHAMP SPATIAL D’INTERVENTION
OUI NON
VOULEZ-VOUS CRÉER UN PROJET?
LANDSCAPE
QUITTER
LANDSCAPE
ENERGY
et quels en sont leur conséquences ?
ENERGY
Quels sont les interventions possibles ? Et quels sont les objectifs de ces interventions
HOUSING
idéaux vues dans le diagnostic.
INFRASTRUCTURE
un filtre. Il peut donc comparer ainsi que baser les actions sur les paramètres des
INFRASTRUCTURE
l’utilisateur ayant accès à tous moments au diagnostic qui agit sous cet onglet comme
AMENITIES
d’optimisation. Cette hypothèse peut toujours se référer à la situation actuelle,
HOUSING
programme est une interface permettant une comparaison des différentes hypothèses
AMENITIES
des différents paramètres selon ses hypothèses d’optimisation du territoire. Le
OU VOULEZ-VOUS CRÉER LA PREMIÈRE D’INTERVENTION
L’utilisateur peut donc modifier la situation actuelle en augmentant les curseurs
ACCEUILLANT BIEN-ÊTRE
ATTRACTIF
BEAUTÉ JOUISSANCE ATTIRANT MIXTE
COHÉSIVE
CULTIVÉ COSMOPOLITE FILTRES D’INTERVENTIONS
ACCESSIBLE CONNECTÉ
OUVERTE
ACCESSIBLE EQUITABLE
OUVRIR UN OU DES IDÉAUX
SOLIDAIRE PROPRE
EFFICACE
PROXIMITÉ DYNAMIQUE INNOVANT PROSPÈRE SÉCURISÉE RÉSILIENTE
STABLE
SÉCURISÉE INTÈGRE STRUCTURÉ
Script Partie III, Optimizer 22
23
O1 - Finalement, l’utilisateur à le choix de passer dans la fenêtre Optimizer. Cet onglet
O3 - L’onglet Programme fait apparaitre sa fenêtre. L’utilisateur peut observer les
contient trois paramètres : Idéaux, City Model et Programme.
zones d’urgences. Les Idéaux agissent comme un filtre. Sous la fenêtre programme, il existe le paramètre Datas qui ouvre une fenêtre de
O2 - En cliquant sur City Model, une fenêtre, qui permet à l’utilisateur de choisir
données Excel. L’utilisateur a la possibilité de changer ces données en cliquant sur
directement les champs d’interventions, s’ouvre. L’utilisateur peut choisir d’agir selon
Change Datas.
Société, Economie, ou Ecologie.
Contrairement à dans l’onglet Capacité, dans l’onglet Optimizer, l’utilisateur peut choisir les components des interventions.
Par exemple, dans le champ Société, Habitat, cliquer sur Logements sociaux, et la carte du logement social se télécharge.
24
25
O4 – En cliquant sur Targets, l’utilisateur à la possibilité de comparer cette intervention
O5 - La fenêtre Optimizer permet de transformer ces données en images virtuelles 3D
avec le diagnostic basée sur les idéaux, mais il peut aussi commencer directement
pour que l’utilisateur puisse visionner les changements apportés.
choisissant les zones dans Targets. O6 - En cliquant sur Eva apparait la synthèse de l’intervention, apportant un résumé du programme total. Par exemple, l’utilisateur a rajouté 32% de logements sociaux dans la zone d’intervention choisie. L’utilisateur peut commencer une autre action. Il a la possibilité d’enregistrer ses actions ou de les superposer. Á la fin de chaque action, l’utilisateur a le choix de visionner la performance totale de la ville après son intervention. Ainsi une fenêtre contenant la synthèse de la ville apparait, telle celle dans le fichier Diagnostic. Si l’utilisateur n’est pas satisfait de cette nouvelle synthèse, il peut essayer de nouvelles combinaisons. En revanche, s’il est satisfait, il peut enregistrer le projet.
26
27
100
1000
200
20
2 20
3
30
200
5
200
100 100
0 100
1000 10
15 300
5
200
5
20
20
30
2000
400
300
10
30
30
40
4
40
50
40
15
50
50
60
50
ESPA CE VER -BIEN
10
20
20
3
90
70
60
60
80
80
25
BR
0%
NOM
10
40
20 30
25
29 mln
40 50 60
70
70
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2
00
10
ATTIRANTE
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70
PO
80
80
30
0%
10
32
MENT 15
50 50
3000
60
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2%
1% BITA NT-
LT
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100%
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10
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30
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1
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TOURISM-
32
CT NE ON
IMITÉ DÉVELOPPEMEN T MÉTROP
80
70
2
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60
80
NS 60
3
80
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RIEN
NTE 50 60
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MEN
10,000 4000
70
80
100 80
E 60
SIV 15
S-JO 3000
UIS 50
ISIR 50
S LO
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50
00 30
AÉ IC
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E ET 2000
ES
UR
2 20
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LT
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NTE LA 400
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40
70
TR
AF
ORT-PROX DE TRANSP TEMPS MOYEN
0
NOVA 30
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4
00
PART 1000
40
CHER
CHE
ET LE
DÉVEL
OPPE 30
AU 100
5
DU PIB
DANS 200
DÉ
50
OIS
BE 100
25
00 40
CO
0
A RM ER
RE POLLUTION 30
00 30 60
E
1500 20
50
20
TÉ EC NN CO 00
20 30
100
5
40
00
5000 10
15
00 30
ER
-P GIE 9
TOTALE-PROP
OUV
EFF IC OUV ACE ERT E 00 40
20 00 00
ERTE
10000 00
20 00 00
60 70
40 50
10
10
1000
1
5000
2
1500
1
0
PROPRE 10000 00
2
70
5 4 0 10 20
4% 2
60
LE
1
ON
TI
RTI
PA RÉ
90
90
ES
NS
PE
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S AN
100%
LE
IB
S ES
CC
A É-
IV
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LE UITAB
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MIXTE
PRIX
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10
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BIEN
20
20
29 mln
50 60
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28
10
PROXIMITÉ 2
3 40 50 60
30 1
1
OM
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TE
6 3
EL NU AN E
LA RE
3
7 4%
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NS
VAN INNO 5
10
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PIB 5000
90
80
100
DU 5
5000
0% 90
OSPÈ
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NTE E
GULÉ
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CT RU
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D’EMPLOIS
CHÔMAGE-SECURISÉE
DENSITÉ ME
LA RÉ NE
E LE 0%
SAINE SECURISÉE
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RÉSILIEN
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E ULÉ REG
6000
PRO SPÈ RE
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LE
TU UC STR
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100% CITÉ CA EFFI
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100%
ST EF ABL FIC E AC E
-D 10,000 70
4000
0
90 10,00
700
YN
AM
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5 4
MAT
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10
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IQ M NA
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DU %
DY 10
BE TE
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SIV E
2%
E
1% 30
40
10
ACCEUILLA NTE
5 10
15 20
30
ATTIRANTE
40
70
ACT IVE
IVÉ E
MANDATAIRE COMMUN MVRDV, Winy MAAS RECHERCHE et DEVELOPPEMENT MVRDV Winy MAAS Directeur MVRDV, Architecte Urbaniste Jacob VAN RIJS Directeur MVRDV, Architecte Nathalie DE VRIES Directeur MVRDV, Architecte Jeroen ZUIDGEEST Architecte Bertrand SCHIPPAN Architecte Maître d’œuvre Sabina FAVARO Architecte Flore RAIMBAULT Architecte Sonia ASSOULY Architecte Martine VLEDDER Urbaniste
DGMR Paul van BERGEN Ingénieur AAF Andrei FERARU Architecte Urbaniste Romain BOURSIER Architecte Textes MVRDV Flore RAIMBAULT Architecte Sabina FAVARO Architecte Design Graphique Paul OUWERKERK Graphic Language avec MVRDV
THE WHY FACTORY, TU Delft Winy MAAS Professeur Ulf HACKAUF Architecte - Chercheur associé Why Factory Arup Peter MENSINGA Ingénieur
30
31
Grandparis doit combiner responsabilité et ambition pour rester compétitif, maintenir et étendre ses qualités. Grandparis doit user de tous ses moyens pour développer une cohésion qui peut créer une base pour une entreprise qui rassemble autant qu’elle attire. Cette cohésion ouvre la voie vers une ville exemplaire. Grandparis peut radicalement devenir une des villes les plus qualitatives, vertes et compactes au monde, si elle veut faire appel à toutes ses ressources pour améliorer la situation si elle veut inventer des projets pour devenir à nouveau remarquable et attractive. The Big Intensification Act. La réponse de MVRDV avec ACS et AAF à la demande du Président Nicolas Sarkozy pour la consultation du Grand Pari de l’agglomération parisienne est présentée en quatre livres. La synthèse, le City Calculator©, les données, et les observations. Dans ce livre, le programme City Calculator est présenté sous la forme d’une démo. Celle-ci présente les outils possibles d’évaluation et d’optimisation de la métropole.
32
LE GRAND PARI DE GRANDPARIS
PARI(S) PLUS PETIT
(CAPA-CITY)
PERFORMANCE MVRDV AVEC ACS ET AAF
4
Quelle est la performance de Grandparis?
6
Quelles sont les échelles de fonctionnement de Grandparis?
8
Grandparis est-elle ambitieuse ?
10
Grandparis est-elle responsable ?
12
Grandparis est-elle stable?
22
Grandparis est-elle efficace?
30
Grandparis est-elle ouverte?
36
Grandparis est-elle cohésive?
42
Grandparis est-elle attractive?
52
La performance de Grandparis
Quelle est la performance de Grandparis?
régulée De bien-être sécurisée prospère connectée accessible ouverte équitable
structurée stable resiliente saine flexible
performante
dynamique
efficace proche innovante
ambitieuse responsablee propre mixte accueillante cosmopolite attirante solidaire cohésive jouissante attractive cultivée belle
QUELLES SONT LES ECHELLES DE PERTINENCE DE GRANDPARIS? Grandparis, métropole… mais de quelle métropole parlet-on ? Et de quelles échelles ? Car il n’existe pas d’entité reconnue comme telle : « la Métropole Parisienne » mais des échelles diverses, métropolitaines dans le sens ou elles engagent des multiples territoires et populations OÙ SONT LES HABITANTS ? [Échelle géographique]
Les échelles administratives et politiques définissent des échelons pertinents divers, avec des compétences et des pouvoirs spécifiques, et sont assujetties aux échéances électorales. La région, les départements, les communes et intercommunalités ont chacun un rôle bien définis et la concertation de tous ces échelons reste particulièrement laborieuse dans un espace métropolitain.
OÙ SONT LES ACTIVITÉS ? [Échelle fonctionnelles et économiques]
CES MULTIPLICITÉS SONT-ELLES LE GRAND PARIS ? [Emprise du Grand Paris ?]
Les échelles fonctionnelles et économiques se posent avec le Bassin Parisien comme territoire support pour la mutation « ville globale » : un centre décisionnel à Paris, ses extensions (La Défense, Boulogne…), des pôles spécialisés en première couronne (Nanterre, Vitry-sur-Seine, Créteil…); des pôles en deuxième couronne comprenant des villes nouvelles et les villes « avant-postes » (Meaux, Melun, Etampes), pôles multi-communaux de tailles contrastées, et enfin les villes régionales structurées économiquement par Paris mais fonctionnant avec leur hinterland.
OÙ SONT LES POUVOIRS ? [Échelle administrative er gouvernances]
La première échelle définissant la métropole parisienne est l’échelle physique, de la géographie, des vallées, des plateaux et de la Seine qui les traversent. La seconde, est l’échelle du bâti, au regard de la continuité et de la densité des infrastructures. Une économie dite de l’excellence installée autour d un cœur décisionnel historique, prestigieux et dense. L’étalement urbain de la métropole parisienne s’est fait de façon diffuse, en contradiction avec le plan de Delouvrier datant de 1965.
Dans ces entrelacs, des multiples lectures d’une « métropole parisienne » sont possibles. La première et la plus évidente est le cœur dense constitué de Paris et sa Petite couronne, cernée par l’A 86. Vient ensuite un anneau contrasté jusqu’à 40 Km de Paris, comprenant notamment les Villes Nouvelles. Ensuite la lecture du cercle n’est plus pertinente, tant les discontinuités sont grandes et le système hétérogène. En parlant d’emprise plutôt que de limites, il s’agit d’un développement métropolitain partant d’un centre dense élargi qui se dilue.
GrandParis est-ELLE AMBITIEUSE ? Quelles sont les performances de Grandparis? Grandparis a un bon niveau de vie mais la qualité de vie y est moyenne. PIB EN US $
PIB par ville en US $ bln
http://www.citymayors.com/statisitcs/ DAR ES SALAM
TOKYO
144
PARIS
460
GRAND PARIS
42
AMSTERDAM (Randstad)
129
SINGAPOUR FRANCFORT
188
MADRID
1133
NEW-YORK
452
LONDRES
75
BERLIN
1191
TOKYO
139
SHANGHAI
172
SYDNEY
79
JOHANNESBURG
198
DUBAI
245
BUENOS-AIRES
1000 5
en US$ 1191
PIB EN US $ PIB par ville en US $ bln http://www.citymayors.com/statistics/
2008 Rank
2007 Rank
City
Country
Points
1
1
Zurich
Switzerland
108,0
2
3
Vienna
Austria
107,9
2
2
Geneva
Switzerland
107,9
4
4
Vancouver
Canada
107,6
5
5
Auckland
New Zealand
107,3
6
5
Düsseldorf
Germany
107,2
7
8
Munich
Germany
107,0
7
7
Frankfurt
Germany
107,0
9
9
Bern
Switzerland
106,5
19
9
Sydney
Australia
106,3
11
11
Copenhagen
Denmark
106,2
12
12
Wellington
New Zealand
105,8
13
13
Amsterdam
Netherlands
105,7
14
14
Brussels
Belgium
105,4
15
15
Toronto
Canada
105,3
16
16
Berlin
Germany
105,0
17
17
Melbourne
Australia
104,8
17
18
Luxembourg
Luxembourg
104,8
19
18
Ottawa
Canada
104,7
20
20
Stockholm
Sweden
104,5
21
21
Perth
Australia
104,3
22
22
Montreal
Canada
104,2
23
23
Nürnberg
Germany
104,1
24
26
Oslo
Norway
103,7
25
27
Dublin
Ireland
103,5
25
24
Calgary
Canada
103,5
27
24
Hamburg
Germany
103,4
28
27
Honolulu
USA
103,1
29
29
San Francisco
USA
103,0
29
30
Helsinki
Finland
103,0
29
30
Adelaide
Australia
103,0
QUALITÉ DE VIE
32
34
Singapore
Singapore
102,9
Top 50 cities - Base City: New York, US [=100] http://www.mercer.com
32
33
Paris
France
102,9
GrandParis est-ELLEÉNERGÉTIQUE RESPONSABLE ? TAUX D’INDÉPENDANCE
Le taux d'indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d'énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et les disponibilités totales en énergies primaires, une Comment Grandparis se comporte-t-elle? année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types Lad'énergies Franceouest loin d’être auto-suffisante. globalement toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100% (cas de l'électricité) traduit un excédent de la production nationale par Paris età Grandparis consomment plus que la moyenne rapport la demande intérieure et donc un solde exportateur. www.IEA.org International Energetic Agency et INSEE, n’agissent pas de manière responsable.
de mer, nécessaires pour fournir les ressources que nous utilisons et les déchets que nous produisons par personnes. La bio capacité (ou capacité biologique) est la capacité de production biologique utilisable totale d’une surface biologiquement productive, par exemple dans les limites d’un pays, pour une année donnée. Elle peut être exprimée en hectares globaux par personne. WWF Living Planet Report 2006
WORLD BIOCAPACITY SOMALIA PARIS
6.0
0.2
GRAND PARIS
5.8
0.5
FRANCE
3
ALLEMAGNE
50.3%
FRANCE
ESPAGNE
5.4 4.7
ROYAUME UNI
71.3%
0.7
CHINE
19.2%
0.8
9.6 5.6
4.4
0.8
JAPON
75.9%
PAYS BAS
1.6
PAYS BAS
80.7%
ROYAUME UNI
5.6 4,5
1.7
ETATS-UNIS
21.7%
ETATS-UNIS
JAPON
1,7
ESPAGNE
ALLEMAGNE
EMIRATS ARABES UNIS
WORLD AVERAGE ECOFOOTPRINT
4,5
1.6 6.6
AUSTRALIE
CHINE
AFRIQUE DU SUD
218.7%
AUSTRALIE AFRIQUE DU SUD
2
EMIRATS ARABES UNIS
12.4
2.3 11.9
0.8
2.3
ARGENTINE
EMIRATS ARABES UNIS
5.9 5
gHa/pers/an
10
ARGENTINE 50
100
150
200
en %
TAUX D’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE Le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et les disponibilités totales en énergies confondues. Un taux supérieur à 100% (cas d’électricité) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un sole exportateur. INSEE, www.IEA.org International Energetic Agency
10
0.4
1.9 2.2
11.9
ECOFOOTPRINT + BIOCAPACITÉ L’empreinte écologique mesure la demande de l’humanité vis-à-vis de la biosphère. Elle se mesure en surfaces biologiquement productives de terre et de mer, nécessaires pour fournir les ressources que nous utilisons et les déchets que nous produisons par personnes. La biocapacité (ou capacité biologique) est la capacité de production biologique utilisable totale d’une surface biologiquement productive, par exemple dans les limites d’un pays, pour une année donnée. Elle peut être exprimée en hectares globaux par personne. WWF Living Planet Report 2006
11
GrandParis est-ELLE STABLE?
Plus structurée Plus resiliente Plus régulée
Plus stable
Plus saine Plus flexible Plus prospère 12
13
Grandparis est-elle structurée administrativement? Le pouvoir politique et la qualité des services ne sont pas EFFICACITÉ DU GOUVERNEMENT Mesure la qualité des services publics, la qualité des services civilsest et le degré les plus efficaces. Grandparis trop fragmentée! (Les de leur indépendance par rapport au pouvoir politique, la qualité de la formulation politique et l’exécution et la crédibilité du gouvernement et son engageBalkans). ment.
Grandparis régule-t-elle trop le privé? Faut-il être plus libéral? La politique économique est spatialement trop QUALITÉ DE LA RÉGULATION fragmentée. Une régulation plus ambitieuse permettraitMesure la capacité du gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre les politiques et regulations qui permettentGrandparis? la promotion du développement privé. elle de construire [classement 0-100] http://infoworldbank.org/governance
RT
E
65.5 71.8
TR
AC
TIV
E
EMIRATS ARABES UNIS
100
REGU
RU ST
AT
50
VE
96.1
AUSTRALIE
ARGENTINE
E
79.1
OU
45.6
AFRIQUE DU SUD
51.7
TIV
97.2
ARGENTINE
83.5
JAPON
74.9
EMIRATS ARABES UNIS
97.1
PAYS BAS
CHINE
AUSTRALIE AFRIQUE DU SUD
98.1
ROYAUME UNI
AC
RT E
TR
VE
COHÉSIVE
89.1 61.1
CHINE
90.8
USA
OU
COHÉSIVE
94.8
PAYS BAS JAPON
92.7
AT
LE
AB
ST
93.8
ROYAUME UNI
CE
CA
FI
EF
85.4
ESPAGNE
91.5
USA
98.5
ALLEMAGNE
80.6
ESPAGNE
85.9
FRANCE SINGAPORE
92.4
ALLEMAGNE
LE
CE
CA
FI
EF
AB
100
SINGAPORE
ST
88.6
UR CT
ÉE
LÉE
CUBA FRANCE
21.8 50
100
10%
EFFICACITE DU GOUVERNEMENT Mesure la qualité des services publics, la qualité des services civils et le degré de leur indépendance par rapport au pouvoir politique, la qualité de la formulation politique et l’exécution et la crédibilité du gouvernement et son engagement. [classement 0-100] http://infoworldbank.org/governance
QUALITÉ DE LA RÉGULATION Mesure la capacité du gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre les politiques et regulations qui permettent la promotion du développement privé. [classement 0-100] http://infoworldbank.org/governance
pépinières d’entreprises Zone Franche Urbaines Zone d’Activités Economique
intercommunauté
0
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de superposition des intercommunalités La loi Chevènement a offert aux communes la possibilité d’exercer ensemble certaines compétences. Hormis son succès relatif on observe depuis quelques années que la multiplication et la superposition des structures, les trop grands aléas de compétences et d’administration, enfin les partenariats parfois chaotiques sont parfois sources de dégradation des compétences communales. Plus encore, pour des raisons partisanes et politiques, les intercommunalités contribuent souvent aux disfonctionnements à l’échelle métropolitaine. Ce sont-là des accidents de jeunesse ou des vraies problèmes structurels ?
14
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de l’économie palliative Le pouvoir public utilise des leviers règlementaires pour inciter certains territoires au développement économique. Les ZFU (Zones Franche Urbaines) et ZAE (Zone d’Activités Economique) notamment ont comme objectif le rééquilibrage socioéconomique de la métropole, dans un ancrage territorial complémentaire de l’économie de l’excellence, au bénéfice des populations et territoires défavorisés… une politique économique plus ambitieuse pourrait-elle à terme renforcer voire légitimer un Grand Paris plus cohérent ? 15
Grandparis est-elle assez forte? Le travail est dorénavant partagé à égalité, entre Paris, la 1ère et la 2e couronne. La dynamique la plus forte est DENSITÉ EMPLOIS Densité moyenne de l’emploi l’aire Paris, métropolitaine diffus et le centre d’affaires, dorénavant loindansde dans le territoire. en nombre d’emplois par Km2.
Grandparis est-elle sécurisée économiquement? Grandparis comme Paris est dans la moyenne nationale. Grandparis est inégalement touchée. Au Nord de CHÔMAGE Pourcentage de la population ayant l’age pour travailler qui est sans emplois en Paris, l’insécurité de l’emploi est aussi mauvaise que 1996, 2000 ou 2002. Johannesburg! Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007, Sydney (2007): Department of state and regional development / NSW employment improves http://businessnsw.e-newsletter.com.au/; Johannesburg: http://www.sagoodnews.co.za/employment/unemployment_rate_declines.html
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
AVERAGE
SEOUL
5.5% 7.2%
MADRID
E
6.7%
LONDRES
15.7%
BERLIN
4.6%
TOKYO
AT
TR
AC
TIV
E
SHANGHAI
725
JOHANNESBURG
DUBAI
DUBAI
BUENOS-AIRES 1,000
5,000
5,980
10,000
E
23% 2.4% 10%
BUENOS-AIRES 289
RT
3.9%
SYDNEY
JOHANNESBURG
VE
4.6%
SHANGHAI
SYDNEY
OU
COHÉSIVE
4,393
5.3%
NEW-YORK
RT
COHÉSIVE
BERLIN TOKYO
VE
E
5,059
LONDRES
OU
TIV
872
NEW-YORK
AC
NTE RÉSILIE
FRANCFORT
MADRID
SECURISÉE
3.3%
SINGAPOUR
984
FRANCFORT
CE
CA
FI
EF
TR
LE
AB
ST
4,818
SINGAPOUR
8.1% 4%
AMSTERDAM (Randstad)
AT
CE
CA
FI
EF
AB
988
AMSTERDAM (Randstad)
7.5%
PARIS GRAND PARIS
LE
15,700 1,878
ST
ATLANTA PARIS GRAND PARIS
emplois au km2
5
10
15
20
en %
7.45
DENSITÉ EMPLOIS
CHÔMAGE
Densité moyenne de l’emploi dans l’aire métropolitaine et le centre d’affaires, en nombre d’emplois par Km2. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
Pourcentage de la population ayant l’age pour travailler qui est sans emplois en 1996 ou 2002. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007, Sydney (2007): Department of state and regional development / NSW employment improves http://businessnsw.e-newsletter.com.au/; Johannesburg: http://www.sagoodnews.co.za/employment/unemployment_rate_declines.html
% création d’emplois [1980-90] 30-80% 30-1,5% 1,5-0% 0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de création d’emplois par commune
Carte du chômage
Entre 1980 et 2000 la mutation économique parisienne « ville globale » s’est accompagné d’un massif desserrement structurel : des pertes d’emplois à Paris, la stagnation en première Couronne et la hausse forte et constante en Grande Couronne. Depuis 2002 la saignée parisienne paraît stoppée et la hausse a repris, ainsi qu’en première couronne. Si en 2006 les emplois des trois entités sont comparables à 20% près : 1,65 millions de postes à Paris, 1,93 en Petite Couronne et 1,83 dans la Grande Couronne, c’est celle-ci qui continue à bénéficier des hausses les
Sur la majorité du territoire, Grand Paris est dans la moyenne nationale du chômage. Seuls certains territoires (au Nord et au Sud) sont très pénalisés par un taux de chômage important. Le nord est doublement inquiétant : son taux est le plus élevé et sa polarisation est la plus marquée. Penser la sécurité de l’emploi à l’échelle de la métropole ne demande-t-elle pas de faire disparaître en priorité ses poches d’insécurité économique, sources de bien d’autres ?
plus fortes et régulières.
16
17
Grandparis est-elle en « bonne santé »? La France est leader en matière de santé! Et Grandparis? La structure des équipements de santé coïncide avec la densité de la DÉPENSES POUREst-ce LA SANTÉun modèle pour d’autres programmes? population. Pourcentage du PIB, public et privé, 2005 ou l’année la plus récente disponible
Grandparis est-elle prospère? Les français ne gagnent pas tant. Paris est riche. Grandparis est très inégale. SALAIRES
Salaire moyen par an en US $. Ces données sont annexées sur une moyenne nationale.
OECD, The Factbook 2008. www.oecd.org
13,060
ROYAUME UNI
13,518
JAPON
PROS
SAINE
AT
TR
AC
TIV
E
AUSTRALIE
6.4%
3.1%
18,516
ETATS-UNIS
E
AUSTRALIE
E
TIV
6.6%
1.4%
CHINE
6,664
ESPAGNE
RT
AC
JAPON
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OU
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RT
E
COHÉSIVE
3.5%
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COHÉSIVE
5.7%
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7.2%
1.1%
PAYS BAS
12,187
ALLEMAGNE
8.4%
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AB
6.9%
USA ROYAUME UNI
12,951
PAYS BAS
5.9%
2.4%
CE
CA
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9,904
SINGAPOUR
8.2%
2.5%
ESPAGNE
ST
ALLEMAGNE
7,968
FRANCE
E
LE
SINGAPOUR
CE
CA
I FF
AB
8.9%
2.2%
PÈRE
AVERAGE
FRANCE
ETATS UNIS
private
ST
public FRANCE
1,901
CHINE
AFRIQUE DU SUD
AFRIQUE DU SUD
EMIRATS ARABES UNIS
EMIRATS ARABES UNIS
ARGENTINE
ARGENTINE 5
en % 8.2%
en US$
10,000
8.9%
12,180
DÉPENSES POUR LA SANTÉ
SALAIRES
Pourcentage du PIB, public et privé, 2005 ou l’année la plus récente disponible OECD, The Factbook 2008. www.oecd.org
Salaire moyen par an en US $. Ces données sont annexées sur une moyenne nationale. http://www.worldsalaries.org/total-personal-income.shtml
revenus moyens [euros/an] 3900 - 8000 8000 - 15000 15000 - 100000
% de lits hospitaliers par commune 0,5-2% 2-5% 5-10% 10-20% 0
0
25 km
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte du nombre de lits par hôpitaux et par commune
Carte du revenu moyen par commune
La bonne territorialisation des services de santé est constitutive de sa qualité. La France hérite d’une politique volontariste qui vise à assurer une accessibilité équitable à chacun de ses citoyens. Les bassins de santé découpent le territoire en fonction du nombre d’habitants, au sein de ce bassin les équipements hospitaliers sont répartis de manière homogène parmi les communes qui le composent. La territorialisation du service public est une articulation cohérente à trois niveaux : communal, Bassin de santé, Métropole.
Les revenus de l’emploi des actifs métropolitains se répartissent dans le territoire de manière très classique, entre un ouest traditionnellement éduqué et à revenus élevés et un est à forte immigration, prolétaire, à basse formation et revenus faibles. Entre 1975 et 1999 la dynamique des revenus de l’économie métropolitaine a été explicitement polarisante, avec l’écart qui s’est encore creusé entre les hauts revenus qui montent et les bas revenus qui baissent voire au mieux qui stagnent ; l’enrichissement des nantis va de pair avec la paupérisation des communes et populations traditionnellement pauvres.
18
19
LE
Grandparis est-elle flexible? Paris est muséifiée. Grandparis a beaucoup d’espace mutable, mais offre-t-elle une cohérence territoriale?
LE
EX IB
AB
ST
FL
CE
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FI
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OU
TR
VE
RT
E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
Zones de protection [Monuments] Zones de protection paysager
0
zones de mutabilité définie par l’ IAURIF
25 km
0
25 km
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de protection des territoires En 2002, L’Etat a offert un moyen aux collectivités territoriales d’intervenir sur leur patrimoine par une inventorisation jusque là conservé. (loi relative à la démocratie de proximité). La carte des zones de protections (Paysagères et Monuments) à l’échelle de la métropole, ne demande-t-elle pas de réévaluer toute l’ambivalence qu’aujourd’hui représente la patrimonialisation. Entre capitalisation des notre héritage et coût du au manque de flexibilité que celui-ci occasionne. Une réflexion sur le modèle de développement économique s’engage alors sur le Grand Paris et ses zones de protec-
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de mutabilité programmée par l’IAURIF Les projets d’aménagement en Ile-de-France sont recensés par l’IAU-îdF en 2008. Elle annonce des zones d’intervention ponctuelles dont la lecture offre une vision fragmentée du territoire pareil à sa condition actuelle. L’élaboration des territoires de mutabilité est-elle l’occasion à l’échelle de la métropole de construire à la fois une cohérence comme facteur identitaire commun.
tion.
20
21
GrandParis est-ELLE EFFICACE?
plus dynamique plus performante
plus efficace
plus innovant plus proximité plus propre 22
23
Grandparis est-elle dynamique? Grandparis évolue peu économiquement. Paris diminue et Grandparis se renforce dans la concentration. CROISSANCE ANNUELLE MOYENNE DU PIB ENTRE 1995 ET 2002 OECD_Territorial Reviews_Randstad Holland
par pays DUBLIN
CE CA
LE
AB
FI EF
ST
SINGAPOUR
NTE ORMA
3.35
AT
TR
AC
TIV
E
CHINE
SYDNEY
AUSTRALIE
JOHANNESBURG
AFRIQUE DU SUD
DUBAI
EMIRATS ARABES UNIS
BUENOS-AIRES
ARGENTINE
VE
RT E
1.32 5.96 2,72 10.35 1.64
en %
2.3%
E
4.15
JAPON
SHANGHAI
5
5.02
PAYS BAS
OU
COHÉSIVE
1.5%
3.88
ROYAUME UNI
COHÉSIVE
BERLIN
7.89 TIV
RT E
AC
4.9%
ETATS-UNIS
VE
TR
ESPAGNE OU
AT
3.7%
LONDRES
5
9.25%
10 TPES/hab
CROISSANCE ANNUELLE MOYENNE DU PIB ENTRE 1995 ET 2002
CONSOMMATION D’ÉNERGIE
OECD_Territorial Reviews_Randstad Holland
Consommation d’energie en TPES (Total Primary Energy Supply) par personne par pays www.IEA.org International Energetic Agency
pôles de spécialisation à dominance financier à dominance R&D à dominance industrielle à dominance logistique % création d’emplois [1980-90] 30-80% 30-1,5% 1,5-0%
evolution PIB in Mil euros [1990-99] -50000 - 0 0 - 5000 5000 - 20000 0
CE
4.18
ALLEMAGNE
MADRID
TOKYO
CA
FI
PERF
1.5%
NEW-YORK
-0.25%
EF
6.93
SINGAPOUR
DYN
FRANCFORT
4.40
FRANCE
E IQU AM
LE
2.35%
AB
2.4%
GRAND PARIS
ST
AVERAGE
AMSTERDAM (Randstad)
Grandparis maîtrise-t-elle ses dépenses d’énergie ? La territorialisation économique, sectorisée mais diffuse, est-elle économe et efficace dans les consommations CONSOMMATION D’ÉNERGIE énergétiques? Consommation d’energie en TPES (Total Primary Energy Supply) par personne
0
25 km
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de l’évolution du PIB par commune
Carte de performance territoriale
La stratégie de desserrement économique des années 70 et 80 a favorisé l’implantation d’activités en Grande Couronne. Cet étalement s’est développé de manière assez ho¬mogène hors des pôles d’emplois multi-communaux secondaires, jusque dans des interstices des tissus résidentiels et agricoles. En 2000, on comptait pour 6 millions d’emplois franciliens un tiers des emplois soit 2 millions hors pôles. Aéroport, Ville Nouvelle, Pôle Financier ou de Hautes Technologies, les rares pics de dynamique économique accompagnés et soutenus donnent une image
Evolution des emplois par rapport aux pôles majeurs de spécialisation. Depuis 75 Paris mue économiquement en ville globale, dont les secteurs occupent dorénavant plus de 50 % des emplois dont notamment le tertiaire stratégique, l’enseignement supérieur lié à la R&D, les médias, la logistique internationale. Or il apparaît que la dynamique de création d’emplois dans ces territoires depuis ces vingt dernières années semble être insensible à l’attractivité présupposée de ces pôles. Cet éparpillement observé nuit-il à la performance de ces pôles ?
contrastée de leurs capacités réelles à structurer à l’avenir le territoire du Grand Paris.
24
25
Grandparis est-elle innovante? La France investie dans la recherche. La répartition des pôles de recherches est concentrée dans le Sud-ouest de Grandparis. PART DU PIB DANS LA RECHERCHE
Grandparis est-elle à l’heure? Grâce à son métro, la durée de transport à Paris est dans la moyenne des autres TEMPS MOYEN DEGrandparis TRANSPORT métropoles. est très inégalement desservie. Temps moyen en minutes nécessaire à un habitant pour aller travailler en
ET LE DÉVELOPPEMENT
1991, 1996, 2000, ou 2002.
Pourcentage du PIB, 2006 ou l’année la plus récente disponible.
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
30 30
RT E
TR
AC
TIV
E
1.43%
CHINE
37
LONDRES
56
TOKYO
OU
VE
RT
E
40 31
SYDNEY
0.92%
JOHANNESBURG
EMIRATS ARABES UNIS
DUBAI
ARGENTINE
BUENOS-AIRES 1
35
NEW-YORK
SHANGHAI
1.78%
AUSTRALIE AFRIQUE DU SUD
PROXIMITÉ
33
MADRID
COHÉSIVE
3.33%
JAPON
VE
COHÉSIVE
1.73%
PAYS BAS
AT
1.78%
ROYAUME UNI
OU
E
2.62%
USA
CE
30 28
FRANCFORT
TIV
1.12%
ESPAGNE
SINGAPOUR
AC
INNOVANTE
CA
FI
28
AMSTERDAM (Randstad)
2.51%
ALLEMAGNE
EF
TR
LE
AB
SINGAPOUR
PARIS BERLIN
DJAKARTA
AT
CE CA
FI EF
ST
2.12%
FRANCE
AVERAGE
LAS VEGAS
LE
SUEDE
AB
SLOVAQUIE
ST
OECD, The Factbook, 2008
2
3
0.49%
3.82%
4 en %
PART DU PIB DANS LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT Pourcentage du PIB, 2006 ou l’année la plus récente disponible. OECD, The Factbook, 2008
10
20 20
30
40 34.4
50
60
en minutes 79
TEMPS MOYEN DE TRANSPORT Temps moyen en minutes nécessaire à un habitant pour aller travailler en 1991, 1996, ou 2002. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
emplois dans le sectuer R&D 150-500 500-1000 1000-2000 2000-6000 0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte des effectifs liés au secteur de R&D
Carte de l’évolution du temps de trajet domicile-travail
La territorialisation des emplois liés au R&D illustre une très forte logique de sectorisation. L’ancrage observé peut néanmoins s’analyser de manière plus fine. Concernant la capitale, la densité, la diversité et la mixité des structures de recherche suggèrent es possibles synergies bénéfiques. A l’inverse, en Grande Couronne, pour des effectifs analogues, une telle concentration conduit à penser un modèle spatial différent, fortement polarisé en clusters de grande performance. Penser les territoires d’innovation du Grand Paris demande d’interroger la pertinence de ces schémas contradictoires, concentrée et/ou diffuse. A l’échelle de la métropole, pouvons mettre en réseau ces
Le évolution des durées de déplacement domicile / travail ont été moins explicites que celle des distances sur la même période. Ces décalages éclairent le décalage de plus en plus fort entre l’étalement urbain francilien, homogène, trop légèrement concentré et les réseaux de transport, notamment le ferré, qui ne focalise ni les pôles productifs ni l’habitat dense. C’est le tout-voiture qui rend compte de cette homogénéité territoriale métropolitaine, avec tous les problèmes que pose cette approche. Actuellement il n’y a pas de forme urbaine crédible qui se dégage sur ces bases dans le grand territoire.
ter¬ritoires d’excellence ?
26
27
Grandparis est-elle propre? Grandparis n’est pas propre. Grandparis doit faire face à son passé industriel. POLLUTION TOTALE
Pollution Totale (NOX, CO et COV) en tonnes dans l’aire métropolitaine en 1990. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007 HOUSTON
MANILA
456.8
CE CA
LE
AB
257.5
AMSTERDAM (Randstad)
FI EF
ST
GRAND PARIS
SINGAPOUR
468.3
FRANCFORT
PROP
MADRID
RE
TR
AC
TIV
E
BERLIN
216.2
TOKYO
OU
VE
RT E
COHÉSIVE
552.1
LONDRES
AT
439.8
NEW-YORK
SHANGHAI
425.5
SYDNEY JOHANNESBURG DUBAI BUENOS-AIRES
500
1000
1500
77.6
en tonnes 1741.7
POLLUTION TOTALE
(NOX, CO et COV) en tonnes dans l’aire métropolitaine en 1990. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
sites pollués
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte des pollutions historiques La répartition des sites pollués se calent sur la densité urbaine et sur la carte des remblais associés aux rivières et aux fleuves. Hors Paris, dans la région Ile de France, on recense officiellement 28 585 sites potentiellement pollués. Les professionnels pensent que le chiffre de 100 000 sites serait plus proche de la réalité. Il est certain que la pression foncière croissante, la cessation d’activité minière ou industrielle conduit à la multiplication des friches postindustriels. Leur reconquête à des fins d’urbanisation nécessite de sérieusement repenser le coût de ces opérations en fonction de leur possible programmation.
28
29
GrandParis est-ELLE OUVERTE?
plus ouverte
plus connectée plus accessible
plus équitable 30
31
Grandparis est-elle connectée avec le monde? Juste un peu plus pour rivaliser avec Londres, New York et Tokyo. Si Grandparis TRAFIC AÉRIEN doit devenir le HUB de l’Europe, nous devons Somme des passagers par jour par ville dans les airs. Un passager est décrit comme arrivant, partant ou enreconsidérer transit pour un aéroport donnénotre et un jour donné. sérieusement offre de transport. http://www.euromonitor.com; http://www.aa2000.com.ar; http://www.sasits.com; http://www.airports.org; Civil Aviation Administration of China
Grandparis est-elle accessible? 3 déplacements sur 4 se fait à l’aide de transports privés. Grandparis se déplace RÉPARTITION TRANSPORTS PRIVE RÉPARTITION DES TRANSPORTS PRIVE fortement enDES voiture, défavorisant Part du transport public/privé en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du les plus éloignés des Part du transport public/privé en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991. transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991. zones d’emplois. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007 Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
AVERAGE AVERAGE PRIVATE PRIVATE
E
AT
TR
AC
TIV
E
87,397.3
SYDNEY
53,260 94,794
DUBAI
36,040 100,000 133,000
200,000
Somme des passagers par jour par ville dans les airs. Un passager est décrit comme arrivant, partant ou en transit pour un aéroport donné et un jour donné. http://www.euromonitor.com; http://www.aa2000.com.ar; http://www.sasits.com; http://www.airports.org; Civil Aviation Administration of China
VE
RT
E
86.4% 86.4%
20 20
30 30
40 40
50 50
60 60
70 70
80 80
90 90
en % en %
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
intensité du trafic routier
25 km
0 Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de passagers par aéroports et par Gare TGV A un niveau global, les « portes » de la métropole parisienne sont ces gares, aéroports, et ports. Dans ce nouveau « village global », le territoire connaît donc ce que certains ont pu nommer l’ « effet tunnel » : un raccourcissement des liaisons entre métropoles mondiales au détriment de territoires à proximité de ces métropoles dont le temps d’accès restait stable. Dans la concurrence internationale entre les territoires, profiter de cet « effet tunnel » est donc indispensable pour assurer un développement économique. Comment réagir territorialement face à ces « portes »? Faut-il les suppléer par des ports de déchargement ? de manière à stimuler plus équitablement le territoire ?
32
OU
RÉPARTITION DES TRANSPORTS PRIVÉS Part du transport privé en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991.
entrées internationnales aéroport gâres TGV
0
54% 54% 51% 51%
10 10
300,000 Nombre de passagers
TRAFIC AÉRIEN
90.2% 90.2% 73.7% 73.7%
E IBL SS
141,242
SHANGHAI
42.8% 42.8% E
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E
TIV
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276,123
TOKYO
VE
EC
COHÉSIVE
349,991
LONDRES
NN
COHÉSIVE
NEW-YORK
OU
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68.8% 68.8%
AC
291,742.5
CE
CA
FI
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65% 65% AC
124,660
MADRID
51% 51%
TR
144,684
FRANCFORT
73% 73%
GRAND PARIS GRAND PARIS AMSTERDAM (Randstad) AMSTERDAM (Randstad) SINGAPOUR SINGAPOUR FRANCFORT FRANCFORT MADRID MADRID NEW-YORK NEW-YORK LONDRES LONDRES BERLIN BERLIN TOKYO TOKYO SHANGHAI SHANGHAI SYDNEY SYDNEY JOHANNESBURG JOHANNESBURG DUBAI DUBAI BUENOS-AIRES BUENOS-AIRES
AT
LE
AB
100,552
SINGAPOUR
BUENOS-AIRES
ST
126,205
AMSTERDAM (Randstad)
JOHANNESBURG
CE
CA
FI
EF
LE
16,600
AB
233,833
PARIS BERLIN
ST
AVERAGE
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de Congestion du trafic routier Logiquement, l’intensité du trafic coïncide avec une autre forme d’intensité, la densité du bâtie. L’intensité du trafic révèle le fonctionnement des migrations alternantes héritage de la ville postfordiste qui tend à faire se dissocier résidences et zones d’emplois. Sur le plan social, la ville distendue rend les populations peu qualifiées moins assurées de trouver un travail que les cadres dans un territoire proche de leur lieu de résidence. La dépendance à l’automobile se pose également pour des pôles d’emplois relativement proches des lieux de résidence. Quel processus global une telle situation demande-t-elle de penser ? 33
AVERAGE
1.5
NEW-YORK
VE
RT
E
BLE
COHÉSIVE
1.1 (170 yens)
AT
TR
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TIV
E
TOKYO
0.3
SHANGHAI SYDNEY
16.3%
OU ÉQUITA
1.5
BERLIN
SHANGHAI SYDNEY
5.4 (4 livres)
LONDRES
49%
TOKYO
1.4 (2 US$)
E
E
LE
COHÉSIVE
46%
RT
SSIB
26.3%
BERLIN
VE
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9.8%
1
MADRID
OU
TIV
56.2%
CE
CA
FI
EF
0.5 (SGP$)
AC
LE
AB
ST
MADRID
LE
SINGAPOUR FRANCFORT
35%
LONDRES
1.6
AMSTERDAM (Randstad)
31.2%
SINGAPOUR FRANCFORT
LONDON
1.6
PARIS
49%
AMSTERDAM (Randstad)
NEW-YORK
CE
CA
FI
EF
AB
61%
HONG KONG
TR
AVERAGE PUBLIC
27%
GRAND PARIS
Sydney: http://www.cvent.com/destination-guide/sydney/transportation.shtml; Shanghai, Singapore, Francfort: http://www.urbanrail.net/ ; Tokyo: http://de.geocities.com/tok_subway/tokyo.htm; Amsterdam: http://www.gvb.nl; Madrid: http://www.metromadrid.es/01_billetes_abonos.asp; NYC: http://www.mta.nyc.ny.us/; Paris: http://www.ratp.fr/; Londres:
AT
Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
Grandparis est-elle équitable? Paris est abordable. Grandparis est plus chère en transports publics que Paris. PRIX D’UN TICKET DE MÉTRO Prix en euro d’un ticket de métro pour une zone. Un ticket pour Grandparis? Grandparis est structurée radialement mais n’est pas équitablement accessible depuis la périphérie. ST
Grandparis est-elle accessible? 1 déplacement sur 4 se fait à l’aide des transports publics. Grandparis manque d’un RÉPARTITION DES TRANSPORTS PUBLIC système transport public et en plus il ne profite Part du transportdu public/privé en pourcentage sur l’ensemble duefficace, trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991. pas de la proximité des gares RER.
1.85 (3.5 AUS$)
JOHANNESBURG
JOHANNESBURG
DUBAI
DUBAI
0.2 (0.9 ARS)
BUENOS-AIRES
BUENOS-AIRES
10
20
30
40
50
1
en %
1.49
2
3
4
5
5.4 en euros
RÉPARTITION DES TRANSPORTS PUBLIC
PRIX D’UN TICKET DE MÉTRO
Part du transport public en pourcentage sur l’ensemble du trafic et du transport dans l’aire métropolitaine pour l’année 1991. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
Prix en euro d’un ticket de métro pour une zone. Sydney: http://www.cvent.com/destination-guide/sydney/transportation.shtml; Shanghai, Singapore, Francfort: http://www.urbanrail.net/ ; Tokyo: http://de.geocities.com/tok_subway/tokyo.htm; Amsterdam: http://www.gvb.nl; Madrid: http://www.metromadrid.es/01_billetes_abonos.asp; NYC: http://www.mta.nyc.ny.us/; Paris: http://www.ratp.fr/; Londres: http://www.tfl.gov.uk/modalpages/2625.aspx; Buenos aires : http://en.wikipedia.org/wiki/Buenos_Aires_Metro Lille Lille Brest Brest
Paris Paris Strasbourg Strasbourg
Rennes Rennes
1Km 1Km FRANCE FRANCE Bordeaux Bordeaux
Montpellier Montpellier
Cergy Pontoise Cergy Pontoise
Orly Orly
densité faibles dans les gâres RER
Disney Land Paris Disney Land Paris
1Km 1Km IDF IDF
0.28 0.28 €€
Evry Evry
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de DENSITÉ FAIBLE DANS LES GARES TGV Le réseau de train régional RER devrait porter la majorité des déplacements pendulaires (commuter train), ce qui est très loin d’être le cas. Trois explications principales : d’abord la mauvaise implantation territoriale des gares, dans des aires de faible densité humaine et fonctionnelle ; ensuite le peu d’articulations avec d’autres réseaux, le manque flagrant d’intermodalités notamment avec les réseaux routiers et enfin, la logique trop radiale du réseau à qui manque cruellement les liaisons transversales et tangentielles. Pour toutes ces raisons, le transport public francilien ne remplit pas sa fonction, très loin des performances des autres métropoles.
34
Marseille Marseille
Aeroport Charles-de-Gaulle Aeroport Charles-de-Gaulle
St German en Laye St German en Laye Versailles St Quentin en Versailles Yvelines St Quentin en Yvelines
0
0.15 0.15 €€
Lyon Lyon
Porte Porte Maillot Maillot Ave Henri Ave Henri Martin Martin Porte Porte d’Auteil d’Auteil Porte Porte de St Cloud de St Cloud
Porte de Porte de St Ouen St Ouen
Porte de Porte de Clignancourt Clignancourt Porte des Porte des Lilas Lilas Gallieni Gallieni Nation Nation
Porte Porte d’Orleans d’Orleans
1Km 1Km PARIS PARIS
0.16 0.16 €€
Maison Maison Blanche Blanche
A un niveau local, le réseau de transport interne à des territoires infra-métropolitain concerne l’ensemble des mouvements de la population. La question de l’équité alors se pose. C’est l’échelle de la mobilité quotidienne des habitants. C’est l’échelle du réseau viaire urbain classique et donc de l’automobile qui domine dans les territoires qui ne sont pas trop denses et soumis à un engorgement. C’est aussi l’échelle des réseaux de transport en commun de desserte fine comme les bus et les tramways, voire les métros dans les zones denses. Ces questions s’adressent directement à un niveau d’intervention politique locale mais d’harmonie entre ces territoires. 35
GrandParis est-ELLE COHÉSIVE?
plus mixte plus cultivée plus cosmopolite
plus cohésive
plus solidaire
36
37
Grandparis est-elle mixte? Non, Grandparis est socialement ségréguée! Pourquoi persistons-nous à vouloir faire de la mixité par le bas, alors que c’est quantativement impossible.
Grandparis est-elle cosmopolite? Doit-elle accueillir d’avantage d’étrangers? Aujourd’hui certaines ETRANGERS concentrations laissent de leur bonne intégration. pourcentage d’étrangers par rapport à la population présager totale. Paris: http://www.insee.fr/fr/default.asp, Amsterdam (Randstad) : www.cbs.cnl, Framkfurt: www.difu.de, Johannesburg: www.cdc.org.za Singapour, Madrid, New York, Londres, Berlin, Tokyo, Shanghai, Sydney, Dubai; www.wikipedia.com
LE
14.5%
AB
PARIS
11.9%
GRAND PARIS
22.0% AC
TIV
E
LITE
4.8% 24.0%
AT
TR
AC
TIV
E
SYDNEY JOHANNESBURG
14.1% 83.0%
DUBAI BUENOS-AIRES
en %
50
0
COHÉSIVE
1.0%
SHANGHAI
revenus moyens [euros/an] 3900 - 8000 8000 - 15000 15000 - 100000
RT E
14.0%
BERLIN TOKYO
OPO
40%
LONDRES
VE
SM
COHÉSIVE
MIXTE
36.0%
NEW-YORK
OU CO
16.2%
MADRID
TR
25.9%
FRANCFORT RT E
AT
LE
AB
ST
SINGAPOUR
VE
EF
29.0%
AMSTERDAM (Randstad)
OU
CE
CA
FI
ST
CE
CA
FI
EF
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de revenus moyens Les revenus de l’emploi des actifs métropolitains se répartissent dans le territoire de manière très classique, entre un ouest traditionnellement éduqué et à revenus élevés et un est à forte immigration, prolétaire, à basse formation et revenus faibles. Entre 1975 et 1999 la dynamique des revenus de l’économie métropolitaine a été explicitement polarisante, avec l’écart qui s’est encore creusé entre les hauts revenus qui montent et les bas revenus qui baissent, au mieux qui stagnent ; l’enrichissement des nantis va de pair avec la paupérisation des communes et populations
ÉTRANGERS Pourcentage d’étrangers par rapport à la population totale. Paris: http://www.insee.fr/fr/default.asp, Amsterdam (Randstad) : www.cbs.cnl, Framkfurt: www.difu.de, Johannesburg: www.cdc.org.za Singapour, Madrid, New York, Londres, Berlin, Tokyo, Shanghai, Sydney, Dubai; www. wikipedia.com
traditionnellement pauvres.
% des ménages étrangers [1999] 2.2 - 10.0 % 10.1 - 20.0 % 20.1 - 30.0 % 30.1 - 50.0 %
le taux de types socio-professionnels 25 - 51 % cadres 25 - 85 % ouvriers
0
0
25 km
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
38
Carte de types socioprofessionnels de population.
Carte des étrangers
Les disparités de revenus correspondent aux implantations territoriales des diverses catégories socioprofessionnelles, la fracture des revenus étant aussi résidentielle. Rien de bien nouveau, on retrouve la même fracture, d’un coté Paris et le quadrant sud-ouest pour une majorité de cadres et de l’autre le nord-est pour une dominante d’ouvriers et de petits employés. La coïncidence tenace des territoires des emplois et des actifs, du travail et de
De nouveau, mais ce n’est pas surprenant, des fortes dissymétries territoriales, cette fois dans la localisation des étrangers. De moins de 5% à plus de 30%, les écarts sont significatifs et Saint-Denis avec presque 35%, joue le rôle de la ville la plus cosmopolite de la métropole, avec tous les problèmes qu’on peut aisément imaginer… Ce qui pose problème aussi c’est la participation des étrangers à la vie locale, leur droit de vote, leur intégration aux affaires
l’habitat, devient une donnée forte de la métropole parisienne , un trait polarisant voire ségrégationniste.
municipales et intercommunales.
39
Grandparis est-elle solidaire? La France est solidaire. Mais dans quel domaine Grandparis doit-elle s’améliorer? Les communes les plus riches se permettent de payer le DEPENSES PUBLIQUES POUR LE SOCIAL fait de leur individualisme. Pourcentage du PIB, 2003 ou l’année la plus récente disponible
Grandparis est-elle cultivée? Grandparis est une ville NOMBRE D’ÉTUDIANTS 1000 HABITANTS étudiante. Et les POUR universités sont concentrées sur Paris.On Nombre d’étudiants pour 1000 habitants dans les facultés financées majoritairement par le gouvernement. peut néanmois observer leurs présences structurelles dans les villes nouvelles. http://media.education.gouv.fr/file/2008/79/3/NI0826_32793.pdf http://www.stats-sh.gov.cn/english/shgl/index.htm http://www.toukei.metro.tokyo.jp/homepage/ENGLISH.htm http://uaeinteract.com/uaeint_misc/pdf/English/Social_Development.pdf http://www.london.gov.uk/mayor/education/docs/Higher_Education_Bulletin.rtf http://www.frankfurt.de/sixcms/detail.php?id=437171
OECD, The Factbook 2008. www.oecd.org
SUÈDE
78.6
PARIS
LE
C
LE
AB
FI
ST
EF
38.5
GRAND PARIS
AB
28.7%
FRANCE
E AC
AMSTERDAM (Randstad)
SINGAPOUR
EF
SINGAPOUR
27.3%
ALLEMAGNE
MADRID
E
AT
TR
AC
TIV
E
BUENOS-AIRES 30
TIV
DUBAI
ARGENTINE en %
AC
JOHANNESBURG
TR
AFRIQUE DU SUD EMIRATS ARABES UNIS
AT
SYDNEY
ÉE
AUSTRALIE
IV
TOKYO SHANGHAI
15
40.15
BERLIN
CHINE
5.7%
21.51
LONDRES
COHÉSIVE
17.7%
JAPON
RT E
LT
20.7%
NEW-YORK
VE
OU
VE
25.07
7.74
10
20
30
40
50
60
étudiants/1000 habitants
31.3%
DEPENSES PUBLIQUES POUR LE SOCIAL
NOMBRE D’ÉTUDIANTS POUR 1000 HABITANTS
Pourcentage du PIB, 2003 ou l’année la plus récente disponible OECD, The Factbook 2008. www.oecd.org
Nombre d’étudiants pour 1000 habitants dans les facultés financées majoritairement par le gouvernement. http://media.education.gouv.fr/file/2008/79/3/NI0826_32793.pdf; http://www.stats-sh.gov.cn/english/shgl/index. htm; http://www.toukei.metro.tokyo.jp/homepage/ENGLISH.htm; http://uaeinteract.com/uaeint_misc/pdf/English/ Social_Development.pdf; http://www.london.gov.uk/mayor/education/docs/Higher_Education_Bulletin.rtf; http:// www.frankfurt.de/sixcms/detail.php?id=437171
% de logements sociaux 0-5% 5-10% 10-20% 0
RT E
COHÉSIVE
PAYS BAS
OU AIR E
20.6%
SO LID
ROYAUME UNI
CU
16.2%
USA
65.64
FRANCFORT
20.3%
ESPAGNE
enseignement supérieur
25 km
0
25 km
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte de non respect des quotas SRU de logements sociaux par commune
CARTE DES UNIVERSITÉS
Selon l’article 55 de la loi SRU chaque commune doit assurer un minimum de 20% de logements sociaux. Or sous cet angle la métropole parisienne est non seulement fortement dissymétrique mais les communes les plus riches se permettent de continuer de payer le fait de leur individualisme. L’intégrité d’une métropole passe forcément par la définition explicite des principes de transparence et d’équité et par le respect général des lois…c’est la base même de
La territorialisation de l’enseignement supérieur est de nouveau particulièrement polarisée : Paris et le quadrant sud-ouest concentrent la plupart des écoles les plus performantes et prestigieuses, les autres territoires du Grand Paris ont du mal à proposer un même niveau en nombre et qualité. A l’est la Cité Descartes est visible, mais pour le reste, à part les IUT… Cette logique de concentration qui a une longue histoire et a été reproduite sans arrêt depuis, répond à une logique de « cluster » vantée ailleurs comme un gage de réussite. Serais-ce encore le cas à l’échelle métropolitaine parisienne ?
sa légitimité.
40
CE
CA
FI
ST
CORÉE
41
GrandParis est-ELLE ATTRACTIVE?
belle
accueillante de bien-être plus jouissance attractive attirante 42
43
Grandparis est-elle attirante ? Paris est la ville la plus visitée au monde ! Les visiteurs séjournent seulement dans 4 villes (Paris, TOURISME Nombre de touristes par ville par an Marne Disney, Versailles et Roissy.
Grandparis est-elle accueillante ? La métropole est un espace de grandes mobilités, Avec beaucoup d’arrivants mais plus encore de partants. DEVELOPPEMENT METROPOLITAIN
INSEE; http://www.euromonitor.com/Top_150_City_Destinations_London_Leads_the_Way
Augmentation et diminution du nombre d’habitants en pourcentage dans le cœur de l’agglomération sur le nombre total d’habitants dans l’aire urbaine. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
29,000,000
ATTIR
RT E
24.5
TOKYO
AT
ANTE
TR
AC
TIV
E
SHANGHAI
1,852,000
SYDNEY
SYDNEY
24.6 80.5
BERLIN
4,315,000
SHANGHAI
19.8
LONDRES
3.5
6,120,000
DUBAI
87,000
42.3
26.1
10,000,000
15,000,000 20,000,000 15,640,000
25,000,000
10
touristes
TOURISME Nombre de touristes par ville par an INSEE; http://www.euromonitor.com/Top_150_City_Destinations_London_Leads_the_Way
VE
RT E
38.3
BUENOS-AIRES 5,000,000 5,445,083
OU
28.2
DUBAI
395,000
82.6
7.2
JOHANNESBURG
JOHANNESBURG
E
VE
95.1
49.5
COHÉSIVE
1,467,000
TOKYO
57.8 37.1
NEW-YORK
COHÉSIVE
2,309,000
BERLIN
OU
TIV
15,640,000
LONDRES
47.9
MADRID
AC
6,219,000
NEW-YORK
20
30
40
50
1
60
70
80
90
en % 100 %
DEVELOPPEMENT METROPOLITAIN Augmentation et diminution du nombre d’habitants en pourcentage dans le cœur de l’agglomération sur le nombre total d’habitants dans l’aire urbaine. Metropolitan World Atlas, OIO Publishers, Rotterdam 2007
personnes migrant par commune
nombre des chambres Hotêl 251 - 500 500 - 1000 1001 - 2500 2501 - 5700 0
24.7
CE
CA
FI
EF
TR
SINGAPOUR
3,921,000
MADRID
BUENOS-AIRES
60.3
FRANCFORT
FRANCFORT
50.1
AT
9,502,000
SINGAPOUR
38
ACCEUILLANTE
LE
AB
EF
NEW DELHI
35
AMSTERDAM (Randstad)
F
ST
3,901,000
AMSTERDAM (Randstad)
22
PARIS
CE
A IC
LE
PERTH
GRAND PARIS
AB
LONDRES
ST
PARIS
AVERAGE
TURKU
1000 - 0 1 - 500 500 - 2500 2500 - 5000
25 km
0
25 km
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
CARTE DE NOMBRE DES CHAMBRES HOTÊL Paris reste une destination touristique forte et pérenne, à la fois de loisirs et professionnelle. Mais son modèle touristique est trop limité et trop concentré sur Paris, Versailles le parc Disney et Roissy. En parallèle, un certain tourisme festif et évènementiel se développe, porté par les pouvoirs publics, pour compléter l’offre. Mais il faut constater que ce modèle « par le haut » ne prend pas en compte la grande richesse monumentale et paysagère de la région métropolitaine et ignore d’autres modes et intérêts touristiques dont notamment le fluvial, le tourisme de santé et l’agro-tourisme.
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
CARTE DES SOLDES MIGRATOIRES ENTRE 1990 ET 1999 La démographie francilienne de la décennie 90 a marquée un double desserrement, de Paris au bénéfice des deux couronnes et de la métropole vers d’autres régions, celui-ci à un rythme régulier de 55 000 personnes / an. Depuis 2000 l’hémorragie parisienne paraît stoppée et la croissance a repris en grande couronne. Mais si en 2007 l’Ile-de-France compte 630 000 habitants de plus qu’en 1999, le déficit francilien avec les autres régions devient chronique : pendant cette période, un million et demi de franciliens ont quitté la métropole contre 880 000 d’entrants. Comme dans toute métropole, les étrangers, les étudiants et les débutants professionnels arrivent massivement, pour les autres catégories le solde est déficitaire, pour des raisons multiples entre les difficultés économiques et le désamour.
44
45
Grandparis est-elle accueillante pour tous ? La métropole est un espace de ségrégations. La gentrification est visible, la paupérisation aussi. PRIX DU LOGEMENT AU m2 Prix en Euro au mètre carré global property guide .com
NEW YORK
6 667
LE
AMSTERDAM (Randstad)
AB
6 667
EF
8 320
SINGAPOUR
2 917 ACCEUILLANTE
AC
11 520 TIV
E
3 970
LONDRES
3 028
TOKYO
VE
RT E
COHÉSIVE
3 167
BERLIN
OU
TR
4 000
MADRID NEW-YORK
AT
FRANCFORT
SHANGHAI
CE
CA
FI
ST
PARIS
1 073 6 440
SYDNEY JOHANNESBURG
3 900
DUBAI
2 340
BUENOS-AIRES
4000
1000
6000
8000
10 000
euro
11 520
PRIX DU LOGEMENT AU M² Prix en Euro du m². globalpropertyguide.com
prix au m² par loyer 8 - 10 10 - 12 12 - 15 15 - 20
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
CARTE DES PRIX AU M² PAR COMMUNE La dynamique migratoire francilienne est grandement redevable, entre autres, aux graves problèmes résidentiels de la métropole. La faiblesse de la production de logements, tous types confondus a été accompagnée par une très forte spécialisation typologique territoriale. Sur le marché libre les prix ont doublé en 10 ans, dans le social l’offre est nettement insuffisante : 380 000 demandeurs de logement social en 2007 soit presque 5 fois l’offre. Dans ces conditions, certaines catégories socioéconomiques sont massivement touchées, reléguées voire même obligées de quitter la métropole. Si les étudiants, les jeunes professionnels et les étrangers aisés arrivent et s’y installent (si ce n’est provisoirement) dans les petits logements du centre métropolitain, les jeunes couples avec enfants et les retraités des classes moyennes et aisées la quittent, définitivement. 46
47
Grandparis est-elle un lieu de bien-être ? Paris est très dense et pas très « verte », Grandparis l’est plus mais dans l’indifférence.
Grandparis est-elle jouissante? Grandparis répond de cette offre culturelle, à Paris elle semble exceptionnelle. DÉPENSES Paris est GOUVERNEMENTALES gâtée, et Grandparis? POUR LA CULTURE ET LES LOISIRS (% DU PIB, 2005)
ESPACE VERT
m² d’espace vert par personne
OECD Factbook 2008: Economic, Environmental and Social Statistic 2008 NEW YORK
14.5 SINGAPOUR
E
0.2
CHINE
AT
TR
AC
TIV
E
21
VE
RT E
AFRIQUE DU SUD EMIRATS ARABES UNIS
DUBAI BUENOS-AIRES
OU
AUSTRALIE
27.5
JOHANNESBURG
1.4
PAYS BAS JAPON
TIV
RT E
AC
7
SYDNEY
0.9
ROYAUME UNI
VE
TR
5.2
TOKYO SHANGHAI
OU
AT
BIEN-ÊTR E
27
COHÉSIVE
26.2
BERLIN
0.3
ETATS-UNIS
COHÉSIVE
LONDRES
1.4
ESPAGNE
29.1
NEW-YORK
CE
CA
FI
EF
JOUI
LE
AB
ST
7
MADRID
0.6
ALLEMAGNE
18
FRANCFORT
1.5
FRANCE
CE
CA
FI
EF
SSIV E
10
LE
3.9
SINGAPOUR
AB
AMSTERDAM (Randstad)
ST
PARIS
2.5
ARGENTINE
10
20
30 29.1
40
50 m²/personne
0.5
ESPACE VERT Mêtre carré d’ espace vert par personne
DÉPENSES GOUVERNEMENTALES POUR LA CULTURE ET LES LOISIRS (% DU PIB, 2005)
http://www.citymayor.com/ statistics
OECD Factbook 2008: Economic, Environmental and Social Statistic 2008
accessibilité aux parcs
0
% PIB
1
centre culturel, musée
25 km
0
25 km
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
CARTE DE ACCESSIBILITÉ AUX PARCS
CARTE DES EQUIPEMENTS CULTURELS
La place métropolitaine des espaces boisés est ambiguë. Au Sud-Ouest des parcs et forets de grande qualité constitue un véritable début d’anneau vert aux portes de Paris. Plus encore, le foret de Meudon, le spectaculaire belvédère de Saint Cloud, le parc de Versailles et le foret de Saint Germain, entre autres, sont des véritables monuments d’histoire et de paysage savant et des objectifs touristiques. Par ailleurs, à des rares exceptions, les bois sont délaissés voire ignorés, non signalés et pratiquement inaccessibles, le bâti leur tournant systématiquement le dos. Il faut réagir pour revaloriser l’existant et reconstituer un tissu forestier
Le nombre des équipements culturels est impressionnant… Paris est gâté et le Grand Paris paraît lui aussi assez bien fourni… Mais à regarder de plus près les objectifs les plus nombreux, grands et prestigieux sont concentrés à Paris, avec Versailles comme seule exception notable. Il y a bien sur des théâtres très performants et branchés dans la ceinture rouge (Bobigny, Nanterre, Gennevilliers…) et un Opéra à MassY et le Mac Val… qui essaient, chacun à sa manière, de s’imposer o l’échelle métropolitaine. Mais faut-il vraiment chercher l’homogénéité ? Etre autrement plus volontariste ?
métropolitain, le rendre visible et accessible, le (re)qualifier et lui donner une réelle articulation domestique. 48
49
Grandparis est-elle belle ? Non, Grandparis est moche, et entre les dislocations de densité naît le délaissé, la « mocheness ». Le manque d’attachement de tous à l’espace métropolitain est palpable. CE
CA
LE
AB
FI
ST
EF
TE
AU
BE
AT
OU
TR
VE
RT E
AC
TIV
E
COHÉSIVE
0
25 km
CARTE DE LA FIERTÉ
Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
La « beauté » à la fois naturelle et bâtie de la métropole parisienne paraît assez évidente même si elle soulève des multiples questions de visibilité et de compréhension, d’intérêt et d’actualité. Il y a d’abord la géographie des collines et des vallées de la Seine, de la Marne, de l’Oise, du Loing, de l’Yonne. Il y a ensuite le patrimoine de l’histoire, tout ce bâti remarquable, soigné et protégé, notamment parisien mais aussi la kyrielle de châteaux, d’églises et couvents, monuments, folies et traces et marques, parcs et jardins et paysages, innombrables facettes kaléidoscopiques d’un espace massivement muséifié.
habitat collectif discontinu et habitat individuel discontinu
0
25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
CARTE DE LA MOCHENESS La beauté francilienne est là, même si plus comme possible que réellement vécue… Mais il y a aussi, de plus en plus, la banalité sans charme de l’association récurrente et autiste du pavillonnaire avec les grands ensembles et des zones commerciales et productives des entrées des villes, la réelle « Mocheness » d’un étalement fonctionnel sans âme. Un étalement prévisible, sans esprit ni invention, qui paraît chercher « le banal » là ou l’histoire s’est exercé à « la mesure ». Et le refus tenace du local, du contextuel et du différent, du genius locii, de l’exceptionnel. 50
51
LA PERFORMANCE LOCALE DE GRANDPARIS
attractive efficace stable ouverte cohésive
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Résumé Ambitieuse Quelles sont les performances de Grandparis? Grandparis a un bon niveau de vie mais la qualité de vie y est moyenne. Responsable Comment Grandparis se comporte-t-elle? La France est loin d’être auto-suffisante. Paris et Grandparis consomment plus que la moyenne et n’agissent pas de manière responsable. Stable Grandparis est-elle structurée administrativement? Le pouvoir politique et la qualité des services ne sont pas les plus efficaces. Grandparis est trop fragmentée! (Les Balkans). Grandparis régule-t-elle trop le privé? Faut-il être plus libéral? La politique économique est spatialement trop fragmentée. Une régulation plus ambitieuse permettrait-elle de construire le Grandparis? Grandparis est-elle assez forte? Le travail est dorénavant partagé à égalité, entre Paris, la 1ère et la 2e couronne. La dynamique la plus forte est dorénavant loin de Paris, diffus dans le territoire. Grandparis est-elle sécurisée économiquement? Grandparis comme Paris est dans la moyenne nationale. Grandparis est inégalement touchée. Au Nord de Paris, l’insécurité de l’emploi est aussi mauvaise que Johannesburg! Grandparis est-elle en « bonne santé »? La France est leader en matière de santé! Et Grandparis? La structure des équipements de santé coïncide avec la densité de la population. Est-ce un modèle pour d’autres programmes? Grandparis est-elle prospère? Les français ne gagnent pas tant. Paris est riche. Grandparis est très inégale. Grandparis est-elle flexible? Paris est muséifié. Grandparis a beaucoup d’espace mutable, mais offre-t-elle une cohérence territoriale? Efficace Grandparis est-elle dynamique? Grandparis évolue peu économiquement. Paris diminue et Grandparis se renforce dans la concentration. Grandparis maîtrise-t-elle ses dépenses d’énergie ? La territorialisation économique, sectorisée mais diffuse, est-elle économe et efficace dans les consommations énergétiques? Grandparis est-elle innovante? La France investie dans la recherche. La répartition des pôles de recherches est concentrée dans le Sud-ouest du Grandparis. Grandparis est-elle à l’heure? Grâce à son métro, la durée de transport à Paris est dans la moyenne des autres métropoles Grandparis maintient son temps de transport moyen mais la Grande Couronne crée des différences d’accessibilités extrêmes. Grandparis est-elle propre? Grandparis n’est pas propre. Grandparis doit faire face à son passé industriel.
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2.2 Diagnostic | Conclusion
Ouverte Grandparis est-elle connectée avec le monde? Juste un peu plus pour rivaliser avec Londres, New York et Tokyo. Si Grandparis doit devenir le HUB de l’Europe, nous devons sérieusement reconsidérer notre offre de transport. Grandparis est-elle accessible? 3 déplacements sur 4 se fait à l’aide de transports privés. Grandparis se déplace fortement en voiture, défavorisant les plus éloignes des zones d’emplois. Grandparis est-elle accessible? 1 déplacement sur 4 se fait à l’aide des transports publics. Grandparis manque d’un système du transport public efficace, et en plus elle ne profite pas de la proximité des gares RER. Grandparis est-elle équitable? Paris est abordable. Grandparis est plus chère en transports publics que Paris. Un ticket pour le Grandparis? Grandparis est structurée radialement mais n’est pas équitablement accessible depuis la périphérie. Cohésive Grandparis est-elle mixte? Non, Grandparis est socialement ségréguée! Pourquoi persistons-nous à vouloir faire de la mixité par le bas, alors que c’est quantativement impossible. Grandparis est-elle cosmopolite? Doit-elle accueillir d’avantage d’étrangers? Aujourd`hui certaines concentrations laissent présager de leur bonne intégration. Grandparis est-elle solidaire? La France est solidaire. Mais dans quel domaine Grandparis doit-elle s’améliorer? Les communes les plus riches se permettent de payer le fait de leur individualisme. Grandparis est-elle cultivée? Grandparis est une ville étudiante. Et les universités sont concentrées sur Paris.On peut néanmois observer leurs présences structurelles dans les villes nouvelles. Attractive Grandparis est-elle attirante ? Paris est la ville la plus visitée au monde ! Les visiteurs séjournent seulement dans 4 villes: Paris, Marne Disney, Versailles et Roissy. Grandparis est-elle accueillante ? La métropole est un espace de grandes mobilités, Avec beaucoup d’arrivants mais plus encore de partants. Grandparis est-elle accueillante pour tous ? La métropole est un espace de ségrégations. La gentrification est visible, la paupérisation aussi. Grandparis est-elle un lieu de bien-être ? Paris est très dense et pas très « verte », Grandparis l’est plus mais dans l’indifférence. Grandparis est-elle jouissante? Grandparis répond de cette offre culturelle, à Paris elle semble exceptionnelle. Paris est gâtée, et Grandparis? Grandparis est-elle belle ? Non, Grandparis est moche, et entre les dislocations de densité naît le délaissé, la « mocheness ». Le manque d’attachement de tous à l’espace métropolitain est palpable.
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Quelles sont la performance de Grandparis par rapport aux autres métropoles?
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1
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1
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MANDATAIRE COMMUN MVRDV, Winy MAAS
Clément ORILLARD Architecte DPLG
RECHERCHE et EDITION MVRDV Winy MAAS Directeur MVRDV, Architecte Urbaniste Jacob VAN RIJS Directeur MVRDV, Architecte Nathalie DE VRIES Directeur MVRDV, Architecte Jeroen ZUIDGEEST Architecte Bertrand SCHIPPAN Architecte Maître d’œuvre Sabina FAVARO Architecte Flore RAIMBAULT Architecte Sonia ASSOULY Architecte Martine VLEDDER Urbaniste
Chercheurs indépendants Dominique LEFRANCOIS Docteur urbanisme , chercheur associé au laboratoire Le Lab’ Urba, Institut d’Urbanisme de Paris, Université de Paris 12-Val-de-Marne. Design Graphique Paul OUWERKERK Graphic Language avec MVRDV
AAF Andrei FERARU Architecte Urbaniste Romain BOURSIER Architecte CONTRIBUTION TEXTUELLE ACS - ENSAPM Monique ELEB Professeur et directrice du Laboratoire architecture, culture et société, XIXe - XXe siècles, CNRS. Psychologue, Docteur en Sociologie, Habilité à diriger des recherches, Professeur à l’Ecole Nationale d’Architecture de Paris Malaquais
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Grandparis doit combiner responsabilité et ambition pour rester compétitif, maintenir et étendre ses qualités. Grandparis doit user de tous ses moyens pour développer une cohésion qui peut créer une base pour une entreprise qui rassemble autant qu’elle attire. Cette cohésion ouvre la voie vers une ville exemplaire. Grandparis peut radicalement devenir une des villes les plus qualitatives, vertes et compactes au monde, si elle veut faire appel à toutes ses ressources pour améliorer la situation si elle veut inventer des projets pour devenir à nouveau remarquable et attractive. The Big Intensification Act. La réponse de MVRDV avec ACS et AAF à la demande du Président Nicolas Sarkozy pour la consultation du Grand Pari de l’agglomération parisienne est présentée en quatre livres. La synthèse, le City Calculator©, les données, et les observations. Dans ce livre, la recherche détaillée sur le fonctionnement et les performances de l’agglomération parisienne, et qui a été utilisée pour les propositions spatiales, est présentée à la manière d’un annuaire téléphonique comportant toutes les informations sur la ville. 64
LE GRAND PARI DE GRANDPARIS
PARI(S) PLUS PETIT
(CAPA-CITY)
REFLECTIONS MVRDV AVEC ACS ET AAF
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Introduction Aux Confins de la Ville Dense | Andréï Ferraru et Romain Boursier
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Frise chronologique Evolution de la métropole parisienne
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Learning from The “Grand Paris” | Monique Eleb
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Bagnolet | Patrick Céleste
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Paris is Alive, Still. | Jean Leonard, Martine Weissmann
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Territorialiser l’Utopie, Utopiser le Territoire | Franck Boutté
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La dictature écologique | Jean-Louis Ducreux
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Diagnostic des Densités du Grand Paris | Sabri Bendimérad
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Espaces mutables | Philippe Simon
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La pollution des sites industriels dans les territoires du Grand Paris | Jean-Louis Ducreux
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Dislocations-Barrières-Limites | Patrick Céleste
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“Hubs” et mobilités alternatives | Dominique Lefrançois, Clément Orillard
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L’Observation du Déjà-là : une Posture | Monique Eleb
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Le Grand Pari: résorber la crise du logement en Ile de France | Michèle Attar
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L’Habitat et le Bien-être Social dans le Grand Paris | Monique Eleb
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Les bois Urbains | Philippe Simon
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Généalogie des Types de la région Parisienne | Monique Eleb
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Dispositifs Architecturaux et Mixité Sociale | Monique Eleb
Aux Confins de la Ville Dense Andrei Feraru, Romain Boursier Paris a traversé le dernier tiers du XXe siècle pour muer d’une ville capitale, admirée mais un rien vieillotte et nostalgique dans une ville globale résolument contemporaine, intégrée dans le réseau mondial des villes stratégiques. Ceci faisant, Paris a essayé de conserver son identité, ce style particulier à la fois classe et populaire, empreint d’un savoir-vivre XIXe, patrimonial et vivant... comme le dit si joliment Gertrude Stein Paris – France est excitant et paisible . Paris ville globale Cette mutation majeure en taille et radicale en conséquences a débuté dans les années 60 par deux chantiers parallèles, indépendants au point d’être presque autonomes, l’économie et « le territoire ». (voir Frise chronologique sur lé’volution de la metropole parisienne à la suite) L’économie a opéré une profonde refonte sectorielle sur fond d’un spectaculaire « desserrement parisien » pour investir progressivement mais différemment les deux couronnes franciliennes. Des secteurs historiques ont été ou condamnés ou profondément réorganisés (automobile, chimie, pharmacie, énergie, cosmétique, édition) des nouveaux secteurs stratégiques ont réellement explosé: le tertiaire supérieur, la R&D associée à l’enseignement d’excellence, les métiers ciblées de conception et communication, le transport et la logistique internationale. Cette refonte structurelle a remodelé un véritable territoire de pertinence économique autour de Paris, une Aire Urbaine Parisienne (du type des Régions Urbaines Fonctionnelles RUF / FUR européennes) ;
Saskia Sassen, The Global City, Second Edition, Princeton University Press, 2001 Gertrude Stein, Paris France, Editions E. Charlot, Algiers 1941
à l’échelle locale la refonte structurelle de l’outil de production a créé des pôles économiques multi-communaux, environ 70 à l’échelle francilienne, plus ou moins spécialisés et de tailles contrastées. En parallèle, le territoire « métropolitain » devient sujet explicitement politique avec le fameux “Delouvrier, mettez-moi de l'ordre dans ce merdier” du Général en 61 au nouveau délégué général du district de la région parisienne. Le SDAU 65 crée les villes nouvelles dans une vision polycentrique de la métropole, une approche ambitieuse et de longue haleine qui ne résistera pas aux aléas politiques et notamment à la décentralisation. L’étalement territorial parisien, très fort depuis la fin du XIXe, n’a été ni limité ni encadré par les politiques urbaines et le fonctionnement centralisé de la capitale dans son hinterland marque aujourd’hui ses limites.
La deuxième est qu’un certain polycentrisme est en train de se mettre en place, mais non pas celui maîtrisé et régulé du SDAU de 65 mais un plus aléatoire et contrasté, porté notamment par la raison économique. Des grands bassins spécialisés se créent ainsi de manière opportuniste et contextuelle (comme le développement des plateformes logistiques liées à Roissy), ailleurs de manière plus radicale et maîtrisée (la réorganisation de l’industrie automobile), parfois enfin de manière volontariste, politiques économiques et territoriales cohérentes comme sur le plateau de Saclay. Enfin la troisième tendance lourde est la très forte polarisation sociale et économique de l’espace métropolitain. Après un faible mouvement de nivellement dans les années 70, les derniers 25 ans ont vu s’accentuer les écarts de richesse et de formation et se renforcer les fractures sociales et les relégations territoriales. Pascale Rohaut, Ludovic Armand: Le fonctionnement de l’aire urbaine de Paris, Réalité des sous-bassins d’emploi et de vie, Complément au rapport Le polycentrisme en Ile-de-France, DREIF, avril 2005 Jacques Donzelot, Quand la ville se défait, Quelle politique face à la crise des banlieues, Seuil 2006, et Eric Morin Le ghetto français, Enquête sur le séparatisme social, Seuil, La république des idées, 2004
En conclusion, ce qui nous paraît nouveau et remarquable est la superposition progressive de ces mouvements dans le territoire, la coïncidence de plus en plus forte des bassins d’emploi et des bassins d’habitat dans des véritables bassins de vie de plus en plus autonomes que nous appelons des horizons métropolitains. Le plus important est constitué par la zone dense de Paris et de sa première couronne, en train de s’homogénéiser dans un rayon de 15 Km de Notre Dame, sur 750 Km² et avec 6 millions et demi d’habitants. Les autres 4 ou 5 bassins de vie identifiables sont très contrastés en tailles, territoires, histoire, patrimoine bâti, population… mais ont en commun: d’être situés en grande couronne seulement tangentes à la ville dense ; d’être hétérogènes, composés de villes, bourgs et villages historiques et de villes nouvelles, de zones d’habitat périurbain de 3 générations et de grands ensembles, de zones d’activités plus ou moins spécialisées, des zones commerciales… ; d’être non-identitaires, sans centralités reconnues ni périmètres légitimes, et plus grave d’être d’ores et déjà fortement polarisées, à la fois économiquement (des bassins d’emploi de plus en plus homogènes dans leurs niveaux de qualification) et socialement (des populations de plus en plus
Paris métropole Le constat s’impose qu’au début du XXIe siècle Paris est déjà réellement une global city, un nœud essentiel dans le réseau mondial des villes stratégiques mais qui se cherche toujours une identité de métropole, identité physique et territoriale, économique et fonctionnelle, enfin politique. Trois tendances fortes sont sensibles aujourd’hui dans la métropolisation parisienne : La première est celle de la coexistence laborieuse et tendue d’une multiplicité d’échelles de pertinence « métropolitaines », avec des légitimités assez approximatives: la pertinence physique du territoire dense et de la continuité bâtie (celle de « l’agglomération »), n’est pas la même que l’échelle de pertinence du fonctionnement économique (celle du Bassin Parisien ou plus précisément celle de l’Aire Urbaine), ni de celles des limites administratives et des gouvernances… Frédéric Gilli, Le Bassin Parisien une région métropolitaine, Cybergo 2005
Aire d’influence des Horizons Pourcentage des actifs entrants dans les pôles de compétitivité sur les actifs de la commune d’origine (Source IAURIF 2008)
homogènes dans leur revenus et formation). Echelles métropolitaines Pour nous la métropole parisienne se déploie actuellement en parallèle à trois échelles: La première est l’échelle locale, celle de l’unité de voisinage et des équipements de proximité (une taille d’environ 30 000 habitants), de la marche à pied et de la bonne connaissance de l’espace et de ses résidents ; échelle déclinée différemment à Paris intra-muros ou en banlieue mais individuellement identifiable. La deuxième est le bassin de vie ou l’horizon, l’échelle du déplacement pendulaire récurrent et majoritaire, des équipements plus qualifiés (grande surface régionale, lycée, hôpital, théâtres, équipements sportifs spécialisés…), d’environ 300 000 à 1 million d’habitants ; l’horizon de Paris ville dense, sur ses 750 Km² fait exception, hypertrophié et sensiblement polarisé mais encore compact et fluide ; Le troisième est la métropole d’environ 12 millions d’habitants, l’ensemble des équipements exceptionnels (grand stade, opéra..) lieu des évènements remarquables, un espace peu et mal connu dans son ensemble et dans ses parties mais ressenti encore comme sien, identitaire et revendiqué tel. Aux confins de la ville dense La métropole parisienne produit ainsi spontanément, tout en se faisant, une sorte de modèle territorial et socioéconomique spécifique, non pas la ville polynucléaire claire et structurée l’espace multipolaire, tant les Horizons commencent à fédérer des grands territoires… appelons-là la métropole compacte disloquée selon le terme proposé par Patrick Celeste. Stratégies Devant le constat de la « balkanisation » en cours de la métropole parisienne deux stratégies deviennent possibles, distinctes voire opposées dans leurs démarches et objectifs, que nous appelons Métropole PLUS et Horizons PLUS. Métropole PLUS La première consiste dans le refus de la « balkanisation » en cours de l’agglomération parisienne. Cette approche propose la constitution d’une grande métropole cohérente, compacte mais hétérogène, sous le signe de Paris. Une métropole vécue comme une, indivisible même si très nuancée, segmentée voire polarisée. Non pas une métropole « polycentrique » ni une agglomération homogène autour d’un Paris qui renforcerait tou
jours sa suzeraineté de centralité, mais un vaste espace de riches proximités, dense et nuancé, émaillé des zones aisées et des quartiers populaires, marqué de « pôles d’excellence », des « clusters » et des « gestes métropolitains » culturels ou de loisirs, des « corridors verts », un espace bien irrigué par des infrastructures de transports efficaces mais hiérarchisées. La question qui se pose, essentielle : serait-elle viable cette métropole compacte à une échelle de 12 millions d’habitants ? Horizons PLUS La deuxième réaction projectuelle est de s’appuyer sur ce « vécu à l’échelle intermédiaire », mais d’y combattre les polarisations : démarche se donnant comme objectif explicite d’obtenir plus de mixité fonctionnelle et socioéconomique de tous et de chacun de ces Horizons. Au vu des fortes spécificités de chaque Horizon, des champs d’intervention spécifiques sont concernés dans les scenarii, selon les « manques », les forces et faiblesses, le contexte géographique et économique, des opportunités locales… Dans cette optique, les nouveaux Horizons Plus de la taille de grandes villes de province (Strasbourg ou Lille) devraient réussir à cristalliser explicitement, à moyen terme, des sociétés complexes, mélangées et mixtes, fixer des couches et groupes socioéconomiques hétérogènes et contrastés, devraient produire du véritable renouveau urbain et culturel, devraient être identitaires et attractives… tout en affirmant leur appartenance à l’espace métropolitain parisien. Les Horizons les plus visibles, déjà-là ou en train de se constituer : Nord Roissy de Gennevilliers par Roissy et qui s’étend l’Est le long de l’A 105 jusqu’à Torcy et plus loin encore, Les deux bassins de la Seine, Amont et Aval, l’OIN Saclay : Massy Palaiseau / Saclay / Versailles / St Quentin en Yvelines, Cergy / Gennevilliers, le long de la A 15, qui devrait assumer l’impact de l’arrivée du Canal Seine Nord. Enfin un Horizon Grand Est porté par un nouvel aéroport couplé avec un hub LGV dans le giron du parc Disney.
quelques Horizons plus paysagers, économiquement autonomes, structurés autour d’un ou de plusieurs pôles identitaires… Plus qu’une déformation de l’hypothèse Horizons PLUS avec un Paris hypertrophié (6,5 millions d’habitants par rapport aux 4,5 du scénario H+) il s’agit d’une redéfinition métropolitaine qui englobe quelques rares grands territoires relativement autonomes. Techniquement ça procède d’une requalification profonde de Paris à cette nouvelle échelle, pour intégrer et lisser les tissus denses au-delà du périphérique, de promouvoir la prolongation volontariste des lignes de métro et de la mise en intelligence des réseaux ferrés et routiers en véritables réseaux structurants. Ces hypothèses sont exclusives et décrivent des histoires divergentes, exigent des structures spécifiques, des temporalités, des moyens et des outils sur mesure. C’est plus qu’une décision technique et politique, il s’agit d’un véritable choix de société métropolitaine. Gouvernances Chacune de ces hypothèses doit être portée politiquement par des gouvernements et/ou des structures de gouvernance aux tailles appropriées, légitimes et efficaces. Vaste sujet et complexe, d’autant plus que les périmètres en jeu doivent rester ouverts et évolutifs… mais sujet inévitable pour donner une chance aux scénarios choisis. Car ce qui est en jeu actuellement n’est plus le développement performant d’une agglomération urbaine de très grande taille mais la construction même d’une métropole cohérente, capable d’affronter en parallèle la compétition internationale et son éclatement ségrégationniste intérieur. L’émiettement structurel, les objectifs locaux et électoralistes et les plans successifs de rattrapage ne sont plus à la hauteur des enjeux actuels…
Enfin, Paris PLUS L’hypothèse la plus pragmatique reste celle d’un Paris dense qui phagocyte beaucoup de son hinterland et laisse se constituer à ses limites, au-delà d’un rayon de 15 Km,
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Learning From “Le Grand Paris” Monique Eleb Hétérogénéité ou traces de la succession des établissement humains ? Le travail sur le terrain, les visites de communes et de sites, les photographies, l’analyse de l’ambiance des lieux, l’observation in situ des politiques d’entretien des communes visitées et des réhabilitations en cours, les interviews des habitants rencontrés, donnent une vision de l’IDF comme formant une mosaïque hétérogène, aux densités de vie différentes et aux qualités qui vont de l’urbain à l’agricole. Les bourgs bordés de champs cultivés le long des nationales, laissent la place à un tissu plus lâche fait de fermes isolées, de hangars et parfois d’hôtels perdus le long des boucles de la Seine ou de la Marne, avec souvent en horizon, sur les collines, surtout dans le sud de Paris, une skyline de tours qui nous rappelle qu’on est de nouveau rejoint par le monde urbain. Ce que les entrées de ville nous signalent sans cesse… Cette première impression d’hétérogénéité du paysage urbain de l’Ile de France est vite remplacée par une impression d’intensité, de densité propre à ce territoire, fait de la succession des établissements humains, des strates de l’histoire. Les contiguïtés de bâtiments disparates constituant le tissus ordinaire, banal, de la région, en particulier de la grande couronne, font apparaître le fait que des types d’habitat relèvent de temporalités différentes qui cohabitent, le plus souvent sans se gêner. Des bâtiments sont liés à des modes de production divers qui renvoient eux-mêmes soit au temps de l’agriculture, soit aux éres industrielles et post-industrielles. (cf. le village de Tremblay en France, près de Roissy avec, autour de son « green » les immenses bâtiments à cours des fermes aux façades décrépies, et une pimpante maison commune ultra moderne, de même qu’un restaurant et que des bâtiments d’habitation, construits très récemment). Cette cohabitation se retrouve avec une telle fréquence qu’elle en devient une des constitutions princeps de 14
cette métropole, et que vue d’ici les ordonnancements parisiens prennent toute leur dimension d’exception. Dans cette perspective, la ville du Raincy semble comme « déplacée ». Décalque de certains quartiers de l’Ouest parisien perdu dans l’Est, avec ces maisons de notables cossues et ses avenues d’immeubles post-haussmanniens, elle joue cependant sur un registre bien plus modeste que Neuilly ou le boulevard Victor Hugo dans le 16e. Mais l’église de Perret, splendeur de voûtes, de transparences et de vitraux est digne d’une capitale. Même à Val d’Europe, où le post-modernisme est exacerbé, dans une proposition elle-même ecclectique que l’on pourrait qualifier de londono-haussmannienne, il est rompu de place en place par des bâtiments publics modernes, rupture qui signe celle de la commande privée ou bien publique. Ainsi face à ces immeubles qui semblent épris de dignité historique 19é siècle, une école « spirou » à impluvium ondulant et couleurs vives, à l’image de la modernité heureuse des années 50/60, nous rappelle Miami-Beach et son hédonisme.
toriques. Revendication d’une historicité mise à mal par la suite d’entrées de ville rencontrées sur ces nationales, ou essai de faire oublier ce mélange de « boites décorées » et de valoriser ces « bâtiments canards », qui eux disent leur destination (par exemple une école des années trente) selon la classification des auteurs de « Learning from Las Vegas »? L’espace éclectique n’est pas une nouvelle condition urbaine planifiée. C’est la résultante des différents établissements humains. Encore une fois l’hétérogénéité est une condition que l’on n’à pas voulu mais qu’il faut apprendre à regarder. La posture nous conduirait à une sorte de Learning from the Paris Urban Region. Même s’il y a une récurrence de voisinage entre un Conforama©, un Speedy© ou un traiteur chinois, notre regard doit se concentrer sur les raisons d’un paysage constitué par la succession d’établissements humains, ou plutôt par la succession spatiale plutôt que temporelle d’idéologies esthétiques. Les paysages d’Ile de France semblent en effet issus d’idéaux esthétiques successifs. Et certaines superpositions typologiques hétérogènes finissent par enfanter in situ des typologies nouvelles, hybrides comme Robert Venturi, Denise Scott-Brown et Steven Izenour, Learning from Las Vegas, : the Forgotten Symbolism of Architectural Form , Cambridge Mass., The M.I.T. Press, 1972 ; trad. franç., L'Enseignement de Las Vegas ou le symbolisme oublié de la forme architecturale , Mardaga, Bruxelles et Liège, 1978.
la « grange urbaine », Banalement présent, ce type (émergent ?) d’immeubles-granges, du collectif sous un grand toit de tuiles, symbole de la maison. Ils côtoient parfois de véritables granges. Construits en général par la promotion privée, ils figurent un tentative de concilation entre rural et urbain. Donc un ecclectisme des références. Dès que l’on quitte les grands axes, les parcours équestres, les boucles de la Seine ou encore la Marne et le Canal de l’Ourcq nous proposent, à deux pas des zones bâties, des paysages à l’esthétique romantique inchangée. Pourquoi alors parfois cette juxtaposition bon enfant se brise-elle et devient-elle rupture ? Des dessous d’autoroute apparaissent comme des interdits spatiaux aux dimensions qui blessent le corps du passant (le dessous de l’échangeur de Bagnolet où aboutit le métro Galliéni est une entrée de ville particulièrement offensante pour les sens) ou encore certaines voies de La Défense, tout comme les grandes zones industrielles où l’on ne peut s’aventurer qu’en voiture et seulement si on y travaille. Ils figurent l’interdit de la promenade, de la déambulation, font vivre le désagrément de voir à quelques pas ce que l’on ne peut atteindre, et malgré leur beauté parfois, le gigantisme hors échelle humaine. Des grands ensembles forment aussi barrières, lieux autarciques, abandonnés, parfois murés comme des im-
C’est donc en général la mixité des types et des temps qui domine. Et l’on peut lire toute la genèse de l’histoire de ce territoire à travers la juxtaposition et la cohabitation tranquille d’églises du XVIé siècle, d’un marché séculaire près d’un château du XIIé siècle (Brie Comte Robert par ex.) et d’entrées de villes du XXIé siècles avec leurs Speedy, MacDo et le désormais omniprésent restaurant chinois. S’ajoute à ce rappel des strates du temps, la présence de cédres dont certains sont « jeunes », à peine 150 ans, plantés à 30 km de Paris par la décision d’Haussmann, comme nous l’a appris Michel Cantal-Duparc, si on les compare à d’autres plus vieux encore, dont l’un datant d’il y a trois siècles, comme on peut le lire sur une plaque à ses pieds, sur la N3. Tous sont classés monuments his « Pour mieux marquer que la frontière de Paris est hors de Paris », me souffle Dominique Lefrançois ?
Carte des balades
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meubles à Clichy-sous-Bois ou Montfermeil, qui semblent posés sur un territoire en guerre alors que la voiture qui raccourcit l’espace et le temps nous fait retrouver en quelques minutes un monde « à l’endroit » ? Le Mural sur l’une des barres d’un grand ensemble, hommage aux deux jeunes gens électrocutés car fuyant la police, succède à de petits immeubles nouvellement construits par la promotion privée et certains dans le cadre de l’ANRU, gardés par des vigiles en tenue et armés. Sur l’un des balcons à hauteur d’homme, un avertissement, comme à Los Angeles : « Site protégé. 24h/24, 7j/7, WSP ». Qui pourra nous faire croire ici que c’est la meilleure façon d’atteindre à la mixité sociale pourtant nécessaire ? Faire venir une population aux revenus moyens dans cet espace en déshérence semble illusoire avant de rétablir une vie acceptable pour les habitants actuels. L’anomie de certaines populations de ces grands ensembles abandonnés est spatialisée d’autant plus que leur succède, à quelques kilomètres, mais rarement indiqué depuis ces communes, Le Raincy, à l’harmonie bourgeoise et à l’architecture tournant du XXé siècle. Le slogan « Classes laborieuses, classes dangereuses » s’est transformé aujourd’hui en « classes au chômage, classes à éviter », moins rythmé mais plus exact. Qui dans la classe moyenne prendra le risque de s’installer dans ces petits immeubles ou la vue plonge sur des façades de barres ou de tours murées et taguées ? Les limites d’un traitement par le logement et l’urbain apparaissent ici de façon flagrante alors qu’ailleurs la mixité des types de logements serait efficace. Si les lotissements fermés sont des « lieux autres » (selon la définition de Michel Foucault) et donc autarciques, ceux qui s’alignent sur la rue ont une autarcie moins forte que certains grands ensembles sans barrières matérielles mais fermés sur eux mêmes. Certains d’entre eux sont certes regroupés, mais en réalité isolés. Et ce n’est pas le monumental lycée Alfred Nobel installé entre deux grands ensembles à Clichysous-Bois qui réussira le lien. Isolé qu’il est, lui aussi, face à l’espace vert vide de l’autre côté de la route, devant les barres d’un grand ensemble, là où il faudrait commerces, cafés, librairies, etc. « Les grands ensembles ? On n’y vient que si on y habite » explique un habitant. Pourtant à Pantin, l‘un d’eux, construit par Honneger, dans la ligne de Perret, en pleine ville, cohabite avec l’église et les maisons de notables qui le borde. Comment expliquer ces ruptures ou ces intégrations réussies. Quartiers tenus, non tenus ? Politique de peuplement ? Regroupement sournois dans 16
la dilution des responsabilités, des pauvres et des émigrés pauvres, opéré par certains qui dénoncent en même temps le communautarisme ? Parcours d’une ville nouvelle à un Grand ensemble, Dans certaines villes nouvelles comme Sénart, les effets des financements et des implications de l’Etat ou des communes sont flagrants. Les infrastructures sont prêtes (depuis quand ??) autour du centre commercial, Le Carré Sénart, les terrains viabilisés, en attente de bâtiments. Sur tout ce territoire vide ou très peu bâti, l’atmosphère est « rurale de luxe » avec ses alignements d’arbres, ses pelouses et ses trottoirs parfaits, son allée cavalière et son golf. Les divers freins à l’application des réformes récentes pour augmenter la production du logement, la peur de la densité, les freins aussi à l’offre foncière, le recul des maires préférant gérer une population limitée, expliquent ce vide et sont bien analysés dans le rapport des Etats généraux du Logement en IDF d’avril 2008. Quelques lotissements ont été néanmoins construits autour des bourgs d’accueil et certains posent la question de l’écriture architecturale et de l’identité de la région. Des immeubles, carrés à toit à quatre pente et lanterneaux, ressemblent à des maisons de Nouvelle-Angleterre (à l’est des Etats-Unis) dont le type a été importé au XVIIé siècle… Dans ces lotissements, on pourrait être dans n’importe quel pays, tout à l’air faux, déplacé, propret et parfois les avenues plantées, à très grands trottoirs, sont sur-dimensionnées. Il n’est pas facile de passer de l’échelle urbaine à l’échelle domestique, mais si on ne le fait pas, on reste dans l’abstraction et loin de comprendre les situations vécues. Sur le territoire de Sénart, il suffit d’imaginer une famille de 4 personnes pour comprendre qu’étant donné l’emplacement de la gare--monument de Moissy-Crémayel, à 2 ou 3 km de chaque commune sinon plus, et du prix du ticket, il y a au moins deux sacrifiés sur quatre, à moins d’avoir des revenus élevés. Pas de deuxième voiture condamne les familles à des acrobaties en termes de temps, d’argent, de confort, mais pénalise surtout les femmes et les adolescents. La gare qui n’est proche que des rails qu’elle domine et de son parking, nous évoque immédiatement les négociations douloureuses qui ont conduit à la poser nulle part, ou peut-être à égale distance des communes avoisinantes, ce qui fait que tous leurs habitants doivent y arriver en voiture. Pas un café, Cf. aussi P. Panerai, M. Eleb, Lichnérowitch, Des logements à Sénart ?, étude menée à la demande du SAN de Sénart, 2006.
pas un commerce aux environs. L’anti-centralité, pour un lieu, peut-être le seul de ce territoire, qui est un passage obligé pour tous. Formant pont sur les rails, elle est exposée aux quatre vents et c’est un régal d’y être sous une pluie glaçante au mois de décembre, comme je l’ai expérimenté. Pourtant elle est assez bien dessinée et ses auteurs doivent en être fier. Là encore les plaisirs de la grande infrastructure ne rejoignent pas le confort des usagers. Par ailleurs nous avons pu observer une certaine confusion dans l’esprit des édiles entre logement collectif et logement social, Ce dernier ou « le grand ensemble » est posé par les maires de la région comme « ce qu’il ne faut plus faire » et permet à certains de refuser tout logement collectif public car, comme on l’a vu, ils acceptent volontiers les lotissements des promoteurs privés. Ils mettent en avant l’aspect dangereux pour l’équilibre de leurs villes, de construire des logements collectifs mais accordent bien volontiers des permis de construire aux lotisseurs et même les sollicitent parfois. Cette représentation a fait dire à un maire à qui l’on montrait comme exemple de résidence pour classes moyennes aisées, le bâtiment en U à cinq étages d’appartements à loggias devant la Seine de Faure-Dujarric à Saint Cloud : « Vous n’allez pas nous refaire les Tarterêts ». Nous sommes donc allé voir ce grand ensemble. Après l’ambiance bucolique et la perfection verte et provinciale de Sénart, 11 km plus loin et quelques minutes plus tard, la skyline des tours des Tarterêts à Corbeil-Essonnes est une vraie rupture, une limite territoriale, ou brutalement l’urbain remplace le suburbain. Les différentes phases de réhabilitation des tours et des barres s’exposent : frontons peints pour créer un relief sur les murs lisses, couleurs pour dissocier les bâtiments et tenter de casser l’impression de densité ou de hauteur, etc. La dernière campagne, dont les quelques habitants rencontrés sont satisfaits, est financée par toutes les instances (ANRU, région, IdF, département et ville). et la forte population d’émigrés africains mais surtout celle des boucheries halal et des supermarchés aux denrées spécialisées, posent la question de l’équilibre de peuplement et du communautarisme. Le refus des maires est d’abord à comprendre à partir de cette question qui le plus souvent les dépasse. Il serait nécessaire après le bilan qui a été fait sur les villes nouvelles et ce qu’on peut observer sur le terrain, de reconsidérer les buts et les stratégies de peuplement mis en place. Certaines de ces villes semblent en stand-by com-
me certaines des communes constituant Sénart. On touche là évidemment plus à des questions de gouvernance qu’à des façons de faire la ville ou à des choix de types architecturaux. Faire le bilan des freins au développement ou des potentiels, de façon spécifique à chaque territoire devient impératif. Des budgets énormes ont permis sur plus de quarante ans de viabiliser les terrains des villes nouvelles, de les préparer à recevoir une population qui, dans la plupart des cas n’est pas arrivée, ou pas en nombre suffisant. Manque d’emplois ou de transports ? Politiques frileuses des communes en termes de construction de logement ? Rejet des communes limitrophes qui auraient pu devenir communes d’accueil? Cergy apparaît dans cette perspective comme une exception puisque la moitié de sa population travaille sur place et que la ville a su proposer un véritable art de vivre local .
Cf. les bilans récents sur les villes nouvelles liés à l’appel d’offre lancé par Jean-Eudes Roullier. Voir l’ode à sa ville chantée par Anis, « Cergy ».
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Bagnolet Patrick Céleste
BAGNOLET, une commune rassemblant une série de problématiques propres aux rapports entre Paris et son immédiate couronne, et aux liens qui l’unissent aux autres communes de l’Est parisien Bagnolet est une commune rassemblant sur son territoire la plupart des problématiques qui se posent aux communes jouxtant Paris et une série d’autres problématiques propres aux relations qu’elles entretiennent avec le territoire du Grand Paris et, plus particulièrement, les communes de son aire géographique immédiate, à savoir pour Bagnolet le croissant Est et Nord-Est couvrant Montreuil jusqu’à Saint-Denis. Une brève promenade dans Bagnolet aidera à mieux se rendre compte de quoi il retourne. Cette promenade a fait partie du circuit que nous avons suivi avec Winie Maas et ses collaborateurs qui des portes de Paris nous a conduits aux marches du département de la Marne avant de nous rabattre vers Roissy. Nous nous sommes tout d’abord arrêtés à la porte de Bagnolet au niveau de la sortie du métro, regardant d’un côté vers la « Campagne à Paris » (un lotissement composé de maisons individuelles, type « maison de ville » du début du siècle dernier). J’ai insisté pour lui montrer la cohérence et la vie régnant à cette porte, le jardin public et la ceinture des HBM qui a su, à la manière parisienne teintée d’haussmannisme, rendre hommage à l’école d’Amsterdam. Puis, à pied, nous nous sommes dirigés vers l’échangeur de Bagnolet, jusqu’à nous pencher sur le trou et prendre la mesure de l’entrelacement des voies et bretelles, du bruit et nous risquer à respirer l’ambiant. Avant de nous pencher sur ce chaudron diabolique, nous avions regardé en esthètes la silhouette des tours, en particulier, les Mercuriales, et jugé que la « Petite Défense » faisait bonne figure, du moins vue de loin. « Petite Défense », c’est le nom qui communément est donné à cet ensemble de tours, d’hôtels et de surfaces commerciales construits sur dalle, implanté au milieu de l’échangeur et débordant sur ses alentours. 18
Tenter l’aventure de se rendre à Bagnolet à pied, en franchissant le périphérique, n’est possible qu’aux initiés. Nous sommes retournés sur nos pas pour remonter en voiture afin de nous diriger grâce au GPS ou, à défaut, en nous aidant des panneaux indicatifs car, en dépit de l’évidence de la silhouette des tours qui indiquent vers où se diriger aucune voie ne conduit directement à la « Petite Défense ». Pour cause, construite au milieu de l’échangeur, elle se confond avec celui-ci, et chacun sait que les échangeurs routiers sont déroutants pour qui ne veut se soumettre aux conseils des panneaux indicateurs. Donc, après quelques errances sur des bretelles, nous nous sommes rendus à la station Gallieni. Pour qui ne s’y serait jamais rendu, une explication s’impose. C’est un des lieux les plus étonnants qui soit parce que le débouché du métro se fait sous les tabliers du périphérique et de l’autoroute A3. Là s’est développée une économie précaire de la vente à la sauvette qui s’accroche aux chalands se rendant au centre commercial Bel-Est. Voilà encore un lieu qu’il faut décrire. Imaginez qu’après avoir gravi quelques marches (nous reviendrons sur l’importance des « différences de niveau » qui, à Bagnolet et en raison de sa topographie, est une des composante de la forte identité de la commune) vous entriez dans le centre commercial. La grande porte est en fait fort petite et le centre commercial paraît bien modeste ou plutôt désuet aujourd’hui. Il ne l’était pas à sa création, il comptait parmi les tout premiers, les plus modernes. La galerie se développe sur plusieurs niveaux conduisant tous sur les vastes étendues de ventes et d’entreposage des magasins Auchan. Le centre commercial couvre la surface laissée en leur centre par les diverses bretelles et voies de l’échangeur. C’est une galette de béton (évidemment sans charme) reposant sur un socle de parkings et d’entrepôts. Avant d’être un centre commercial, divers programmes furent testés pour venir occuper un lieu aussi peu hospitalier. L’implantation d’un stade à la manière du parc des Princes, et celle d’une salle de rock à la manière d’un Zénith qui fit l’objet d’un concours d’architecture furent testées. Un programme de création d’un grand parking de délestage avait été également pensé. L’idée, vertueuse, de déposer son véhicule
à la porte de Paris pour se rendre, par métro, au centre de Paris (à quelques stations de métro) n’a pas été suivie d’effet, ou plutôt elle s’est métamorphosée dans le projet d’Euroline qui est la gare de cars reliant Paris à l’Europe. Les sous-sols sont donc titanesques, obscurs et cloisonnés en autant d’entités que d’utilisateurs : Auchan, la galerie commerciale, Euroline, et des parkings et des parkings … , mais aucun pour un éventuel délestage de la circulation intra muros parisienne. À la sortie du métro, une gare de bus, des piliers soutenant les tabliers des routes autoroutières, des hôtels déclinant l’éventail du confort contemporain depuis l’hôtel pour voyageur de commerce jusqu’à celui du tourisme de masse. L’impact sur l’environnement immédiat de l’échangeur, de l’autoroute A3 et des programmes de la « petite Défense » se fait sentir dans un rayon si important qu’il décourage le promeneur. Pourtant, après Roissy, c’est ici que l’offre hôtelière est la plus forte de l’Ile-de-France. Le touriste est comme déposé à la « Petite Défense » et ignore tout de Bagnolet, pourtant si proche. Le site de l’échangeur fait débat. On sait que la Ville de Paris et Bagnolet conduisent une réflexion quant à son devenir. A-t-on besoin de tant de bretelles, d’autant plus qu’un certain nombre sont déjà désaffectées ? Le foncier quoique totalement occupé est en fait sous exploité. Tant de terrains aux portes de Paris représentent un gisement peu exploité. Ainsi pense-t-on allier à la nécessité de tisser des liens intercommunaux et de réduire les diverses nuisances, celle de conquérir du foncier et dynamiser l’économie. Ce n’est évidemment pas une mince affaire, un centre commercial ne doit jamais fermer pendant les travaux et construire en trouvant appui sur les intervalles laissés par les points d’appui et au-dessus des voies circulées et de bâtiments occupés mobilisent d’importants et coûteux moyens. En attendant des lendemains fleurissant, aujourd’hui quand on en a fini de subir les conséquences de l’espace routier, de ses trottoirs improbables mais sécurisés, on subit celles « apaisées ? » des dalles. Est-ce mieux ? J’en doute car la dalle des années 70-80 semble n’avoir jamais su la nature de son statut et de son usage. L’espace public n’y est pas un espace en soi mais la conséquence entre les infrastructures et les superstructures des bâtiments qui viennent l’occuper. Alors, entre bacs à fleurs, rattrapage de niveaux, entrées dérobées, bouches d’aération et mobilier urbain de tous registres, l’espace public se glisse,
incertain révélant ses défauts d’étanchéité. Ainsi, pour se rendre vers le centre ancien de Bagnolet, il vous faudra, à pied, soit passer par la dalle, mais alors vous êtes dans l’obligation de pénétrer dans le centre commercial, soit passer par les trottoirs qui font se qu’ils peuvent dans leur lutte incessante qu’ils mènent avec les chaussées, leurs « tourne-à-droite », leurs « tourne-à-gauche » dilatant les carrefours au point de les rendre infranchissable. Supposons que vous y soyez arrivés, d’ailleurs tout le monde y parvient car c’est le lot quotidien des Bagnoletais et de ceux qui travaillent à la « Petite Défense » et dans la commune, vous y arrivez mais plus par la force des choses que par plaisir. Après une dernière voie à caractère routier avec des tentatives vaines de décoration et d’apaisement de la circulation (plantations centrales, voie bus, allée vélos …) vous voici dans le vieux Bagnolet, ce qui reste d’un village dont la moitié du territoire fut annexée à Paris pour que celui-ci atteigne le beau nombre de 20 arrondissements. Des rues étroites bordées de maisons de peu d’étages, des maisons maraîchères avec porte charretière, une vieille église aux assises certainement romanes. La place principale, place Salvatore Allende accueille la mairie, gros pavillon de style Napoléon III. Il faut entrer dans la mairie et y regarder toiles et fresques. Au rez-de-chaussée, de part et d’autre de l’entrée, deux tableaux de la seconde moitié du XIXe montrent des vues générales de Bagnolet au temps qui n’est pas si lointain quand il était encore un simple village rural. Des vignes, des parcelles closes de murs à pêches occupent des coteaux excavés de carrières à ciel ouvert. Au creux de ces coteaux, le village s’est resserré autour de l’église que singularise son clocher. À l’arrière, comme dans toute peinture classique de paysage, se laissent deviner des lointains mangés par la lumière. C’est Paris pris dans les enceintes de Thiers. Ici, à Bagnolet on aime raconter une histoire. Est-elle vraie ? Elle a le mérite d’illustrer un épisode de la guerre de 70 et l’espièglerie des Bagnoletais. Les Prussiens fondant sur Paris se sont arrêtés à Bagnolet surpris de voir devant eux se dresser des murs. C’étaient les murs à pêches qu’ils prirent pour quelques dispositifs militaires : un labyrinthe dans lequel même Thésée n’aurait su s’échapper. Dans la salle communale du premier étage, de grandes fresques murales. L’une figure la place de la mairie un jour de fête. Toute la foule est réunie au pied de la mairie habillée comme au temps de Renoir et de Manet, endimanchée, joyeuse. Un manège, une balançoire, les temps heureux. Comme pour faire contrepoids à cette 19
vision, sur le mur Nord de la salle, la fresque montre les coteaux de Bagnolet en hiver sous la neige. Elle projette une image d’une infinie désolation. Si le tableau de la place fait penser à Renoir et au déjeuner des Canotiers ou à Manet de La Musique aux Tuileries, celui des coteaux rappelle celui des Corbeaux de Manet. Cet esprit de village semble avoir résisté aux temps modernes. On se parle sur cette place, surtout les employés municipaux qui s’y croisent régulièrement, car sur les quatre côtés de la place les divers services municipaux ont depuis longtemps dû trouver à se déployer. Alors ils sont venus occuper l’ancienne école, une maison, quelques bureaux dans un immeuble moderne, et tout un ensemble de préfabriqués. Le regroupement de ses services dans un bâtiment plus fonctionnel et emblématique d’un rapport ouvert entre administrés et élus fait partie du programme d’urgence de la mandature. Tout serait donc parfait si le marché ne faisait pas si piètre figure. Quelques étals se partagent des abris couverts sans qualités, visiblement trop grands pour eux. Le petit commerce est malade, les boutiques ferment une à une sans trouver de remplaçant. La visite des lieux se poursuit. Nous quittons le centre ville, ses maisons basses, ses quelques hangars reconvertis et ses commerces atones et ces opérations récentes dont une belle médiathèque dont les salles de lectures, au rezde-chaussée et largement ouvertes et éclairées invitent à y venir. D’ailleurs, elles sont pleines. On sera surpris par la qualité des tags, véritables tableaux publics qui partout couvrent murs et, hélas, les rideaux de fer des boutiques sans repreneurs. J’apprendrai, plus tard, que Bagnolet occupe une place singulière dans le domaine des « arts de la rue », un festival international s’y tient. La ville et ses murs servent de médium à cette jeune expression artistique. Puis il nous faut grimper, car ici la topographie est accentuée. Depuis les figurations d’un Bagnolet rustique niché dans son sillon de la rue Sadi Carnot, l’ensemble du site a été totalement occupé. Les coteaux, tout d’abord et les sites des carrières furent les terres privilégiées des pavillons de banlieues, de diverses constructions qui, de précaires, peu à peu se sont endurcies. Puis, comme partout, les hauteurs de Bagnolet ont reçu les grands ensembles dont l’implantation fut presque simultanée à celle du tracé de la profonde blessure que l’autoroute A3 a creusé dans la commune, la coupant en deux. On compte, au 20
plus trois franchissements, celui situé sous l’échangeur et deux ponts qui réunissent les hauteurs de Bagnolet. De ces grands ensemble que dire ? Qu’ils sont comparables à bien d’autres ? Pas tout à fait. Le relief leur confèrent une structure particulière que peuvent leur envier les grands ensembles de plaines et de plateaux. Le grand ensemble doit ici faire corps avec le relief et paraît aussi plus fragmenté, moins « grand ensemble », peuton dire. Entre les interstices des corps de bâtiment, des jardins en pente ont su se développer. Ici le qualificatif « d’espaces vert » n’a pas mise. En revanche, l’urbanisme sur dalle a fleuri : tristes et sauvages socles que les efforts d’embellissement (œuvres diverses d’artistes confrontés au grand vide des choses) n’ont pu apprivoiser. Demeure que si le potentiel « panoramique » est remarquable vu depuis les terrasses des immeubles de la Noue, cellesci donnent une impression de complet dénuement que tentent de meubler, en vain, piste de skate-board et sculptures colorées. Si l’arrivée au niveau du métro a des allures de petit Bombay et ne manque, du moins le jour, d’animation, sur les hauteurs et en dépit du nombre très important d’habitants, il s’en faut de beaucoup pour parler de centralité, même potentielle.
qualité de leur aménagement est-elle suffisante pour rattraper les désavantages de leur situation et de l’inconfort que représente le fort dénivelé entre le « Bas-Gnolet » et le « Haut-Gnolet », pour reprendre les expressions du paysagiste Corajou qui firent fureur lors des assises de la Ville qui se sont tenues au cours des derniers mois de 2008. Reste que le site ne manque ni d’ampleur et de force. Chacun ressent la nécessité d’un projet. Tout y invite : l’inachèvement des aménagements, du moins de leurs marges, de leurs relations à leurs abords immédiats (il faut avoir parcouru tout le territoire de Bagnolet pour déceler qu’au débouché de la sortie du métro, s’ouvre un parc régional) – la force du panorama. Il faudrait pouvoir parler de tout, rendre compte des quartiers artisanaux et industriels que les urbanistes rangent dans la catégorie du « foncier mutable » et qui ont laissé de nombreuses friches comme, tout au long du périphérique le territoire s’étendant depuis la station de métro jusqu’à la porte de Montreuil. Il faudrait aussi se perdre vers les Lilas où la banlieue semble tout droit sortie des dessins de Tardi et des romans de Léo Mallet. Les pavés ont disparu,à moins qu’ils ne sommeillent sous une mince couche d’asphalte.
Et le temps passait, il fallait continuer vers l’Est, rejoindre Marne-la-Vallée… Plus tard nous avons continué de travailler sur Bagnolet et poursuivi nos « dérives » dans le Grand Paris, pour approfondir nos connaissances des singularités des communes et ainsi que leurs similarités. Elles peuvent se résumer ainsi : - La fragmentation du territoire par d’importantes infrastructures (Bagnolet est traversé par la A3, et accueille, si on peut dire, le pantagruellique échangeur entre cette autoroute et le périphérique). Toutes les communes du Grand Paris partagent ce triste privilège, à des degrés de gravité, il est vrai, heureusement moins intense, mais chacune est soumise à la situation paradoxale suivante, ce qui unit, la route, les voies, est en fait ce qui sépare. - Le paradoxe peut également s’exprimer dans la formule du « proche-lointain », des quartiers pourtant qui se jouxtent sont en fait séparés les uns des autres par d’importantes différences typologiques et sociales que renforcent des séparations physiques souvent liées aux infrastructures routières. Le tissu urbain semble composé
Du haut de ces belvédères se laisse voir un panorama grandiose, celui donnant sur Paris et sur l’ensemble de sa banlieue Est. Paysage contemporain, peu amène, certes, mais incontestablement grandiose. Winie Maas se laisse aller à la rêverie et en quelques mots brosse un univers de tours du troisième type, écologique et fourmillant de vie, lieux de toutes les mixités réunies dans une contemplation généreuse de ce vaste paysage. Un Hollandais des polders rêvant de montagnes. Mais la ville a d’autres projets : ramener ces dalles au sol, près des piétons et pour en finir avec des sous-sols abyssaux, obscurs, dangereux peut-être, et, quitte à rêver grand projet, il lui semblerait plus judicieux qu’un moyen de transport en commun conduise directement de la bouche du métro aux hauteurs de Bagnolet. Le projet pourrait, devrait, intéresser Montreuil qui jouxte cette partie de la commune. Ses deux visions d’avenir sont-elles si incompatibles ? Pour être complet, il faut ajouter que les marges de l’autoroute A3, peu propices à l’urbanisation, ont été aménagées sur le mode du parc paysager, soit en jardins municipaux ou familiaux, soit, et alors ils couvrent de grands espaces, en parcs régionaux reliant le bas de Bagnolet aux nouveaux quartiers de grands ensembles juchés en haut de la commune, ou Bagnolet à Montreuil. La
Balade à Bagnolet
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de pièces autonomes, dépareillées, d’entités tournées vers elles-mêmes ; la continuité urbaine est fragmentaire, déchirée. Comment réunir les morceaux épars du tissu, concilier la ville avec elle-même est un enjeu majeur qui se pose actuellement et à toutes les échelles. À Bagnolet, l’autoroute A3 coupe la ville en deux entités. Si à Bagnolet les très fortes différences typologiques et morphologiques du bâti, ici accentuées par la topographie, ne peuvent a priori être qualifiées de facteur de repliement identitaire, ailleurs, on le sait, elles sont sources de conflits. Plus que jamais l’équité territoriale, la mixité sociale et les équilibres sociaux-spatiaux, doivent être instaurés. - L’attachement des habitants à leur lieu de vie et à leur commune. Cette évidence nous est apparue dans toute son intensité lors des Assises de la Ville de Bagnolet, mais aussi et en maintes occasions quand nous sommes amenés à travailler auprès des communes, des habitants et de leurs élus. Les communes ont de plus en plus le sentiment qu’elles ont des responsabilités sans précédents quant au bien-être des habitants, leur emploi, leur sécurité, leur insertion citoyenne. L’enjeu est si fort, brasse tant de données que peu à peu la nécessité de se réunir, de mutualiser les moyens a pris corps et que l’intercommunalité est plus que jamais d’actualité. - Des problèmes sociaux accentués par un fort taux de chômage qui touche plus particulièrement les jeunes. Ce qui est en jeu c’est bien évident la foi en l’avenir et la capacité de notre société à intégrer sa jeunesse. Les élus sont confrontés à situation à laquelle ils n’étaient pas forcément préparés : face à ce qui est ressenti comme la faillite de l’institution scolaire, il appartiendrait à la Cité de se substituer à l’État. Devant les problèmes économiques, les maires ne sont plus tant à la recherche de taxes professionnelles qu’à celle d’emplois adaptés à leur population, notamment les plus fragilisées. - Des potentialités de développement, peu ou mal exploitées. À Bagnolet il s’agit essentiellement de sa proximité immédiate avec Paris, de son accessibilité et de ses réserves foncières ou, du moins, de ses possibilités de densification et d’évolution de son ancien tissu artisanal et industriel. Ailleurs, nous avons rencontré des situations similaires. Cependant existe-t-il une instance de régulation permettant de coordonner les différentes zones d’activités qui ont fleuri et fleurissent encore au quatre points cardinaux de la région parisienne ? Toutes revendiquent leur excellente localisation. La concurrence ouverte entre les sociétés d’aménagement est-elle si productive ? 22
- Le dépérissement des commerces traditionnels des centres anciens, bien des communes connaissent une telle situation en raison du développement des centres commerciaux, de l’évolution des modes de vie. À Bagnolet, Bel-Est pèse d’un poids important quant à l’évolution des modes d’achat, mais n’explique pas tout. L’offre commerciale a vieilli et correspond moins ou peu à la demande. Des boutiques sont fermées, ne trouvent pas repreneurs. La municipalité, les habitants, les commerçants tiennent à redynamiser le centre ville et se posent, bien évidemment, la question de la meilleure façon d’y parvenir. Comment refaire vivre les centres villes des nombreux bourgs et villages constellant la Région Parisienne est une question à laquelle sous des formes diverses les communes cherchent des réponses en essayant de trouver le bon équilibre entre les commerces de proximité, les marchés forains traditionnels et des moyennes surfaces urbaines. En fait, ces problématiques font système et elles sont indissociables les unes des autres. S’esquisse ainsi une série de projets qui, eux-mêmes, font système : Ceux liées aux intercommunalité :. Elle est le corollaire de l’identité communale qui ne peut véritablement se développer qu’en partageant une communauté d’intérêts. À Bagnolet, les projets d’intercommunalité sont au nombre de deux : - Avec Paris, il s’agit de trouver un avenir à long terme au nœud routier et à son centre commercial. Le périphérique est-il franchissable ? L’impact du routier peut-il être réduit ? La porte de Bagnolet pose des problèmes spécifiques en raison de son ampleur et du fait que le centre commercial et l’écheveau de ses bretelles forment une barrière infranchissable. C’est une situation très différente, par exemple, de celle de la porte de Montreuil car à Bagnolet il n’existe pas de rue l’unissant directement à Paris à la comme les rues d’Avron et de Paris réunissent sur un même axe historique la capitale et Montreuil. Il se trouve que le centre commercial Bel-Est après avoir été des principaux de la région parisienne est en « perte de vitesse » et doit envisager sa modernisation, voire une complète restructuration d’ici une dizaine d’années. Tout autour du centre commercial s’est développé un centre d’affaires et un pôle hôtelier qui tient avec ses 1800 chambres le troisième rang après celui de Paris et de Roissy. Bien des experts jugent que la « Petite Défense » devrait se développer, ce qui requière une réhabilitation du site,
des abords de la station de métro. Les esquisses de cette réhabilitation existent. Certaines, comme celles menées dans le cadre de l’intercommunalité avec Paris, envisagent une transformation par étapes en tenant compte des contraintes économiques du centre commercial qui ne saurait tolérer d’interrompre son activité pendant les travaux. D’autres, plus futuristes ou radicales, passant outre les contraintes techniques et financières donnent l’image de ce que pourrait devenir le site dans une vision résolument post Kyoto, une coquille verte couvrant les entrelacs des voies et le centre commercial au-dessus de laquelle émergent des tours à énergie positive. - La seconde intercommunalité se développe sur la seconde identité de Bagnolet qui appartient au département Seine-Saint-Denis dont plusieurs communes pourraient se fédérer pour atteindre un nombre d’habitants comparables a l’agglomération d’une capitale régionale. Les habitants attendent énormément de leurs élus, l’État paraît inaccessible, abstrait et peu à l’écoute de l’individu. L’intercommunalité apparaît donc une échelle suffisamment importante pour « faire poids », développer des projets ambitieux auxquels une seule commune ne saurait prétendre, mais aussi suffisamment proche des administrés pour que leurs intérêts particuliers ne se noient pas dans l’indifférence générale. C’est ainsi que fut présentée, lors de la séance de clôture des Assises de la Ville, l’idée d’un téléphérique qui, depuis la station de métro Gallieni, atteindrait le sommet de la commune jouxtant Montreuil. Le voyageur rejoignant les hauteurs de Bagnolet ou descendant vers le métro et Bel-Est comme vers le centre ancien, volerait au-dessus d’un paysage assez remarquable ouvrant d’un côté sur le grand panorama de Paris, et de l’autre, vers le parc départemental et ce monde de tours, d’immeubles sociaux et d’autoroutes reposant sur un foisonnement de pavillons, auquel on peut être sensible tant il est représentatif de notre société. Cet équipement donnerait pleinement sens aux projets Anru sur les grands ensembles des hauteurs de Bagnolet et assurait aux quartiers de Montreuil quelque peu éloignés des stations de métro, de se rapprocher de la station Gallieni. Ce téléphérique, beaucoup moins onéreux qu’un métro, intéressant plusieurs communes, pourrait donc prétendre à des divers financements publics. D’autres projets sont à l’étude comme, par exemple, une piscine intercommunale avec les Lilas. Une plus grande proximité entre élus et administrés, une meilleure efficacité des services publics. À Bagnolet, il s’agit de créer un nouveau centre administratif
regroupant et modernisant les services actuellement dispersés dans divers locaux. Plus tardivement que d’autres communes, Bagnolet a pris conscience de la nécessité de moderniser ses services administratifs. Il est vrai que pour le nombre de ses habitants (35 000), elle compte plus de 1300 agents administratifs, ce qui est considérable, mais qui correspond à un fort niveau de services. En particulier, Bagnolet dispose d’un service médical couvrant un large spectre de soins pour l’ensemble des habitants de la commune. Ces locaux se situent au débouché de la station de métro en se rendant vers la rue Sadi Carnot. La municipalité étudie la possibilité de les déplacer afin, d’une part, de renforcer les « centralités secondaires » des quartiers de grands ensembles, et d’autre part, de libérer une assiette foncière insuffisamment occupée et pouvant recevoir des programmes qui rentabiliseraient le déplacement et la reconstruction de ces services de soins. Le projet de regroupement des services municipaux et de rénovation de la place de la mairie (place Salvatore Allende) a déjà fait l’objet d’un concours. Le projet, alors retenu, prévoyait un important bâtiment de près de 12 000 m2 situé à l’arrière de l’actuelle mairie de style Napoléon III, jugé maintenant plus « palais municipal » que « maison des citoyens » et d’un coût très, trop, élevé. La municipalité s’oriente sur un projet plus ajusté à ses besoins (d’autant plus que les locaux des services techniques récemment réalisés semblent sous occupés), de l’ordre de 7 000 m2 qui seraient regroupés sur une partie des terrains disponibles afin de libérer des terrains qui offriraient une charge foncière nécessaire au financement du nouveau centre administratif. Le même principe est retenu pour le déplacement du centre municipal de santé qui sur l’îlot des Mercuriales offrirait un terrain à bâtir pour des programmes plus appropriés au site de la « Petite Défense ». Le maire, réagissant vraisemblablement à un projet antérieur flanquant de part et d’autre de l’actuelle mairie deux ailes symétriques de facture résolument moderne, serait plus favorable à une « maison commune » proche des habitants plutôt qu’à un projet véhiculant l’image « d’un palais du peuple », d’un pouvoir fort et centralisé mais, hélas, trop éloigné de ses administrés. Ainsi se dessinerait un programme qui, rompant délibérément avec le splendide isolement du pouvoir et de l’administration, chercherait à concilier vie quotidienne et nécessités administratives. Pourquoi pas des commerces et des services en rez-de-chaussée s’adressant au public? Le bureau du maire à l’étage et, au-dessus de celui-ci les différentes branches administratives de gestion et d’élaboration des 23
savoirs et des services ? Sur cette orientation, demeurant bien évidemment à préciser, peuvent être déclinées différentes hypothèses : Construire la ville sur elle-même, le « déjà-là ». Densifier. Les solutions sont vraisemblablement nombreuses et doivent être étudiées en tirant le meilleur parti des potentialités foncières, du maillage des voies mais aussi de la topographie qui offre des différences de niveau d’un, voire deux étages, ce qui permettrait de tisser des liens assurant le franchissement de divers obstacles, en particulier ceux liés à la circulation automobile. Depuis la passerelle de la Poste jusqu’à la place Salvadore Allende il est évoqué une capacité constructive (services administratifs, commerces, bureaux) de plus de 30 000 m2 de SHON. Le chiffre est alléchant car il témoigne du fait qu’en raison de sa situation le site est attractif ; il faut bien évidemment en vérifier la réalité au plan des capacités des terrains comme au plan de la réglementation urbaine apte à accueillir cette SHON et l’impact des volumes bâtis qu’elle représente au plan de son intégration dans la silhouette générale de cette partie de la ville comme au plan de ses relations avec les bâtiments existants du vieux Bagnolet. Sortir les centres commerciaux de leur isolement, renforcer les commerces de proximité. On comprend ainsi que le renforcement de la centralité se pose aussi au niveau des possibilités d’ouverture du centre commercial et de diffusion vers l’extérieur en direction de la mairie et de la rue Sadi Carnot de « l’énergie » que représente la clientèle de Bel-Est, des hôtels ainsi que les nombreux employés et visiteurs des Mercuriales. Le centre commercial doit-il rester un centre renfermé sur lui-même ou, au contraire, s’ouvrir, d’un côté, sur la « porte » de la ville qu’est la station de métro Galliéni et vers les quartiers sud de Bagnolet et, de l’autre côté, vers le centre ancien en renforçant l’offre commerciale et tertiaire? Cette hypothèse tend à privilégier un axe de mise en relation passant par l’allée de la Poste, mais cela ne risque-t-il pas d’affaiblir la rue Sadi Carnot ? Cette invitation à l’ouverture s’adresse aussi aux Mercuriales qui fonctionnent comme un monde en soi. Il est vrai, à tout le moins, que les abords des hôtels, des bureaux, du centre commercial et du parvis du métro sous les tabliers du périphérique n’ont rien d’engageant. On peut comprendre ce repliement sur soi. Le devenir du vieux Bagnolet semble donc dépendre de la capacité de ces espaces publics à réellement s’améliorer. La gare Euroline a-t-elle vraiment pour seul avenir que de rester confinée, cachée dans les tréfonds du centre commercial ? Les voyageurs pourraient rejoindre la lumière et, quitte 24
à attendre leur bus, que la ville profite de leur présence comme eux-mêmes pourraient en profiter. La complémentarité du « vieux village » et de la « Petite Défense » peut être source de bien des étonnements.
Renforcer l’image de la ville, faire connaître ses projets , mobiliser tous les moyens, en particulier, ceux liés à la politique culturelle de la ville. Dans ce cadre, à la sortie du métro, sous les très ingrats tabliers du périphérique, il faut réaliser une véritable « porte de la ville », la porte de Bagnolet qui soit non plus celle de Paris mais celle de la commune. Le mieux serait que l’une et l’autre se fondent, mais il faut tenir compte des distances et de l’histoire. Le dessous des tabliers doit être investi et magnifié. En fait il faut tenir compte de cette esthétique radicale, violente même, des infrastructures et en renverser la perception négative au bénéfice d’une esthétique des déplacements. Les formes artistiques actuelles, l’art de la lumière, évènementiel, doivent être mobilisés pour un tel projet. De plus, il convient de profiter de ce foncier inexploité et en tirer le meilleur parti. Bagnolet, au plan des activités culturelles, possède deux atouts : - une tradition d’art chorégraphique qui connut avec le Festival de Danse de Bagnolet une notoriété certaine qui avec la présence de la troupe de Marie-Claude Pietragalla ne demande qu’à renaître ; - une tradition des arts de la rue, avec les Rencontres Internationales qui, chaque année, transforme l’ensemble de la ville en un vaste atelier d’artistes. S’ajoute à ces deux atouts, celui de la venue des nouveaux artisans des arts et techniques de l’image et du graphismes qui trouve dans l’immédiate couronne de Paris les locaux accessibles dont leur jeune activité a besoin.
Faut-il vraiment énumérer tous les projets ? On voit qu’ils sont déjà considérables et couvrent bien une vingtaine d’années de travaux. Au-delà, a-t-on une visibilité quelconque de l’avenir ? On comprend que ces projets mettent en jeu des échelles et des temporalités différentes. Certains sont « ordinaires » comme ceux relevant de la nécessité d’améliorer l’espace public, de le rendre moins « routier » au bénéfice d’un espace « partagé », plus civil. D’autre mobilisent d’importants moyens, ils ont un caractère « extraordinaire », comme ceux qu’il conviendra de mobiliser pour l’échangeur de Bagnolet et le centre commercial afin que la double coupure entre Paris et le centre historique de la commune soit abolie. 25
Paris Is Alive, Still. Jean Léonard et Martine Weissmann
des traces, juste assez pour que l’on puisse imaginer, et seulement imaginer, raconter et ressentir la nostalgie. De fait pendant près de vingt siècles la vie a été plus forte que la pesanteur de l’histoire, et la ville s’est transformée, sans s'altérer, pour se reconstruire sur elle-même, Paris n’est donc pas un monument. Patchwork urbain, territoires temporels.
Paris N’est Pas Encore Mort Tous s'accordent à dire qu'il n y a pas d'avenir pour les villes européennes, sauf à devenir des musées à ciel ouvert. A trop vouloir les préserver, les villes européennes ne se libèrent guère de leurs limites, et leur croissance toujours très contrôlée parait bridée.«Les faits sont là, les chiffres également, les uns et les autres redoutables, impitoyables. Alors que l'on dénombre 175 villes millionnaires, 130 des plus grandes agglomérations de la planète se trouvent aujourd'hui en Asie, Afrique ou Amérique latine. Sur les 33 mégapoles annoncées pour 2015, 27 appartiendront aux pays les moins développés, et Tokyo sera la seule ville riche à figurer sur la liste des 10 plus grandes villes. Dans un tel contexte, le modèle de la ville européenne, conçue comme une agglomération qui rassemble et intègre, est en voie de fragilisation et de marginalisation ». Pour autant, Paris n'est pas encore morte, et si Paris est sans doute aucun une ville-musée, cela ne suffit pas et de loin à la définir. Alors une fois encore, mettons Paris sur l'ouvrage et voyons comment nous allons pouvoir inverser la tendance et faire mentir les cassandres. Le Grand-Paris se fabriquera à partir de ses identités, de ses pluralités et de ses contradictions. Et la plus évidente de ces contradictions, celle qui fonde cette consultation internationale, pour l’avenir du Paris métropolitain, est bien celle, criante, entre un centre investi de toutes les qualités et des périphéries sources de tous les maux. Notre travail, le travail du XXIème siècle, consistera à établir une cohérence entre ces identités variées. Mais pourquoi questionne-t-on les architectes ? Tant de philosophes, artistes, ingénieurs, écrivains et poètes se sont exprimés sur cette ville. De quelles visions, de quelles expériences, de quelles méthodes pouvonsnous nous prévaloir pour faire de Paris une métropole du XXIème siècle? C'est à partir de la question « Que peut l'architecture ? » que nous avons envisagé l'avenir de Paris.
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Olivier Mongin. La condition urbaine, Paris : Editions du Seuil, p.12,
1- Que peut l’architecture ? L’architecture dessine l’espace et le temps. La représentation graphique de la ville (la carte, le plan) permet de visualiser l’espace et le temps, topos et chronos. Paris a été un objet privilégié de la discipline cartographique depuis les premiers relevés topographiques jusqu’au plan d’Edme Verniquet (17851791). Elle « a été la première capitale au monde à se doter de cartographie scientifique ». La cartographie parisienne est importante car révélatrice de la persistance d’un pouvoir fort caractérisé par la volonté de mettre en place une organisation rationnelle de l’espace public. La magnifique collection des « levers » de Paris, depuis le premier plan demandé par François Ier en 1523-1530, jusqu’au système de visualisation actuel en temps réel, nous révèle les différents états historiques de la ville. Leur rassemblement permet, par une succession d’arrêts sur image, de reconstituer le développement de la capitale. Si la cartographie mesure et compare, l’accumulation des données révèle les images successives de la ville. Elle nous renseigne autant sur les volontés du pouvoir en place que sur l’image symbolique de Paris à un moment précis. Ces plans, passés et présents, nous montrent comment chaque époque est venue transformer et former la ville du présent. Regardons maintenant la situation parisienne en ce début de siècle. Paris n’est pas Rome. Patchworks urbains. Paris est la ville la plus visitée d’Europe et cela est dû en grande partie à son caractère et à sa richesse patrimoniale. Paris est un mille-feuille, dont chaque épaisseur illustre une période de son histoire. A Paris, on peut parcourir plusieurs siècles en quelques pas, et les parisiens sont très fiers de pouvoir montrer la continuité historique de leur cité du Ier au XIXème siècle, des Thermes de Cluny à la Tour Jean Sans Peur jusqu’à la bibliothèque Sainte Geneviève. Cependant, de cette continuité, il ne reste que Bruno Fortier. La métropole Imaginaire, Un Atlas de Paris. IFA. P. Mardaga.
Dans un article sur le règne de l'urbain et la mort de la ville, Françoise Choay explique comment pour la première fois Haussmann traite l'ensemble des espaces hétérogènes de la capitale dans un plan global : « Ce plan, qui a transformé les Paris de Balzac en la métropole de Zola a permis, en particulier, trois accomplissements majeurs et solidaires. Il a fait de la ville entière un système de communications: un réseau hiérarchisé de voies désenclave les quartiers, met en communication les points clés et cardinaux de la ville entre eux et avec les gares de chemin de fer, portes urbaines qui branchent ainsi la ville close sur l'ensemble du territoire national. Il a, corollairement, agrandi l'échelle de la ville entière, en conjuguant opérations chirurgicales (percées, élargissements) et greffes (intégration de tous les espaces libres intra muros à l'intérieur comme à l'extérieur de la barrière des Fermiers généraux) Il a enfin doté la ville entière d'un équipement hygiénique conçu sous la forme de réseaux techniques isomorphes et d'un système respiratoire d'espaces verts. ». Le parallèle avec la situation actuelle est saisissant et si le Paris du XIXème siècle a su trouver un équilibre dynamique entre table rase et histoire, le XXème siècle s'est figé dans un duel sans issue. D'un coté, loin de Paris-centre sont édifiés de grands ensembles construits d'après l'utopie des villes "radieuses" ; en fait, des bâtiments solitaires, dé-solidaires les uns des autres, des bâtiments conçus comme déconstruction de tout types de relation, celle à l'histoire, au contexte, à l'usage. De l'autre, la ville culturaliste et patrimoniale, devenue intouchable de peur qu'elle ne se désagrège. Alors Paris s'est figée et le quartier de la Défense, emblème parisien de la modernité est situé à distance, à Puteaux, à l’instar de l’essentiel des interventions du XXème siècle, Paris a refusé la modernité mais c’est la ville toute entière qui s’est arrêtée. Patchwork urbain, ségrégations, isolats. Françoise Choay. Le règne de l’urbain et la mort de la ville, in Ville art et architecture en Europe 1870-1993, Editions du Centre G. Pompidou.
La métropole présente bat au rythme des migrations internationales, corollaire de sa dimension mondiale. Chaque année, 35 millions de touristes la parcourent, attirés par sa renommée patrimoniale, mais c’est aussi sur son territoire que se concentrent la majorité des flux migratoires en France. Elle reste le port d’arrivée des premiers « entrants », la plateforme à partir de laquelle ils se diffusent par la suite sur le territoire national. Ce flux migratoire, estimé à 100.000 personnes par an durant les dernières années modifie et enrichit la population de l’agglomération. Par ailleurs la métropole est un centre mondial de congrès, de foires, de salons et de conférences internationales. De Villepinte à la porte Maillot, de la porte de Versailles à La Défense, son territoire est constellé des lieux de la migration contemporaine, temporaire, définitive, culturelle, politique ou économique. Ce phénomène hétérogène s’accompagne, bien sûr, de ségrégations diffuses ou criantes, subies ou choisies, qui viennent morceler le territoire et créer des isolats identitaires. Faire entrer Paris dans le XXIème siècle consistera à articuler les territoires, à relier les isolats, à tisser des liens au delà des frontières. Parcourir l'histoire en se promenant dans une ville est un acquis inestimable. S’enrichir au contact d'autres cultures, donner à chacune la possibilité de s'exprimer sans s'enfermer dans des ghettos, pourrait devenir une spécificité des villes européennes. Paris n’est pas le Mont saint Michel : Polycentralités et limites. L’identité de Paris tient à son histoire, à la constitution successive de ses enceintes : au temps de Louis XV, le mur des fermiers généraux en constitue la limite. Avec l’enceinte de Thiers, s’opère dès 1841 un nouvel élargissement du cadre de référence, mais c’est en 1860 que la capitale annexe la zone de faubourgs et villages entre mur d’octroi et fortifications. L’opération est contemporaine des transformations dirigées par Haussmann. Les limites de ce Paris là sont sans ambiguïté et cette figure enchâssée aujourd’hui dans une agglomération théoriquement sans limite est encore très reconnaissable. Pourquoi s’affranchir de cette identité ? Bien au contraire, assumons cette spécificité parisienne qui fait de Paris à la fois un centre du pouvoir administratif et une œuvre d’art. Mais gardons là pour ce qu’elle est, un système de repères et non un dispositif de frontières. Désormais ces limites géographiques, administratives, constructives, routières doivent constituer la trame des liens physiques 27
et symboliques de la métropole. Mais le développement radioconcentrique de la capitale est une étape dépassée, et la métropole qui s’annonce est constituée de tissus à fortes identités spatiales et sociales, il faut affirmer cet état du déjà-là pour construire et développer sans schéma égalisateur dans les relations entre un centre dense et des horizons métropolitains complémentaires. Un territoire constitué, des limites floues. On s’interroge à juste titre sur les contours possibles de cette « Métropole », hésitant entre les rayons de 12 et 15 km retenus par Philippe Panerai dans « Paris Métropole ». Ce serait ce qu’il appelle le Grand Paris 2, avec trois hypothèses : - Paris et le département de la Seine (1791-1964) soit 81 communes et 5,5 millions d’habitants. - Les trois départements de la « première couronne » avec 124 communes et 6,5 millions d’habitants - Le Cœur d’agglomération défini par le SDRIF (Schema directeur région Ile de France) avec 137 communes et 6,8 millions d’habitants. Cette Métropole, qui correspond de fait à la superposition des trois territoires ainsi définis, forme le « Paris élargi » et démontre le doublement et plus de la ville dense. C’est un fait, Paris avec ses 105 km2 et ses deux millions d’habitants, s’est élargie à une métropole dense de 450 km2 pour 5,5 millions d’habitants, avec une densité moyenne de 12.500 habitants au km2, une densité forte sur un territoire ramassé. Un Paris desserré mais élargi L’observation des évolutions démographiques en cours sur ce territoire montre que partout celles-ci sont positives et extraordinairement cohérentes ; A Paris, après des décennies de décroissance, la population croît doucement, + 43.000 habitants de 2000 à 2005, en petite couronne la croissance sur la même période s’élève à 270.000 habitants, en grande couronne celle-ci est encore supérieure. C’est donc bien un facteur important des convergences à l’œuvre qui est observable au-delà des réalités socioprofessionnelles et des limites administratives actuelles. Ainsi la réalité est bien la plus forte, plus forte que les découpages abstraits de la gouvernance, héritage de l’histoire, plus forte que les définitions administratives des limites ou que les trop nombreuses exclusions identitaires. On peut véritablement parler d’un Paris élargi, résultant d’un desserrement continu de la « ville-centre » parallèlement au « resserrement »de sa 28
périphérie. A l’évidence la Métropole dense qui forme aujourd’hui le cœur de l’agglomération dépasse les limites du périphérique mais ce processus en cours n’est ni homogène, ni pris en compte dans les multiples spatialisations locales des territoires. Essayons de faire coexister la réalité du passé comme celle qui est en train de se fabriquer, et emparons nous des qualités de ce qui est déjà-là. Paris n’est ni informe, ni chaotique, ce n'est ni Karachi, ni Calcutta… L’agglomération a aujourd’hui une image forte, celle d’une polycentralité, qu’il faut révéler, installer, expliciter, dessiner, photographier…. Appuyons nous sur la valeur symbolique de Paris, cette ville aux contours définis, limités et circonscrits.
2- Que peut l’architecture ? L’architecture met en évidence les dysfonctionnements. L’approche architecturale a pour spécificité de rassembler des éléments très hétérogènes pour constituer un nouvel ensemble. Cette approche permet ainsi, à partir de quelques données de mettre à jour les blocages, les tabous et les enjeux d’une situation. Paris n’est pas Bucarest : le tabou de la démolition. Une des questions qui se pose aujourd’hui pour permettre à la ville de ne pas rester figée dans son image du XIXième siècle est bien d’approcher la juste mesure de l’inévitable démolition liée à tout renouvellement. Démolir suffisamment pour permettre à la ville de se renouveler, mais garder la trace et l’identité de la structure urbaine. Des évolutions sont à l’œuvre, elles se font mais lentement, car la « ville-centre » semble ralentie et la métropole en est bloquée! Pourtant les phénomènes qui touchent les villes mondiales sont fulgurants et dans le même temps Paris s’endort. Les blocages, voire les tabous sont nombreux, insidieusement intériorisés dans un inconscient largement partagé. La démolition, par exemple, est vécue de manière si négative que la ville n’hésite pas à investir dans des chantiers coûteux de rénovation d’immeubles insalubres mais sans qualité architecturale autre que leur ancienneté. La démolition est un tabou qui a engendré le façadisme et une mentalité du statu quo qui paralyse l’activité.
l’émergence d’une réglementation restrictive. Le PLU (plan local d’urbanisme) parisien s’est fondé sur une lecture de la ville territorialisée en tissus homogènes, faubourgs ici, tissus denses là, vieux villages ici et emprises des HBM là. Cette volonté de coller à l’héritage morphologique pour mieux le respecter a créé une complexité réglementaire qui cache mal une véritable chute générale de la densité autorisée. Comme d’autres recherches le soulignent, les règles sont telles que c’est avec un cos de fait de 2,5 (densité réelle observable) que l’on opère le plus souvent aujourd’hui dans Paris. A Belleville par exemple dans un tissu faubourien il est devenu impossible d’aligner un bâtiment neuf sur les épures des immeubles existants, et c’est avec un petit immeuble de quatre niveau que l’on est amené à remplir des vides laissés entre deux bâtiments de logements de six étages du du XIXième siècle ! Il s’agirait donc d’établir de manière claire la pertinence des réglementations, et de cartographier les limites des réglementations et de leur souplesse nécessaire. Il a fallu dix années de travail pour passer du POS (plan d’occupation des sols) au PLU mais il faudra néanmoins une loi d’exception pour construire quelques tours en périphérie parisienne ! Cette chute de la densité parisienne est rampante, elle a instaurée un véritable desserrement du cœur de la métropole et bloque toute dynamique, chacun étant sûr qu’il vaut mieux garder l’existant en l’état de peur de perdre le droit de construire en fabriquant du neuf ! Mais si la situation est délicate à gérer pour les opérateurs
institutionnels ou professionnels, elle devient intenable pour l’initiative privée, confrontée à tant d’obstacles administratifs. De fait un COS faible appauvrit le foncier, décourage toute dynamique et c’est alors inéluctable, le logement quitte Paris, ce que les chiffres disent, puisque la ville n’a vu se créer que 6000 logements neufs sur son territoire de 1996 à 2006. Cette fuite du logement, cette fuite des familles et des habitants met en péril la mixité de la ville-centre. Cependant l’urgence est réelle, car un million de logements supplémentaires (50.000 par an) sont attendus d’ici à 2030, et il y a là nécessité ; mais les voir s’implanter en périphérie du territoire métropolitain par lotissement de maisons individuelles correspond à l’urbanisation d’une surface de six Paris intra-muros, (1 million de logements avec la densité de 15 logements/ hectare équivaut à urbaniser un territoire de 666 km2 = plus de 6 fois Paris !), alors qu’accepter une évolution des densités existantes sur l’ensemble des territoires de la Métropole ferait augmenter les chiffres actuels de dix à quinze pour cent, loin encore des maxima observés il y à un siècle dans Paris. Il faut enrayer et inverser la chute de la densité, dans Paris et sur le territoire de la Métropole, car le phénomène observé à Paris se propage à l’ensemble du cœur métropolitain par la diffusion des acteurs, des règlements, des attitudes et c’est bien cet extraordinaire modèle de ville hybride, lieu de vie, de travail, de création et de représentation qui est fragilisé. Il est nécessaire de réinterroger les cinquante dernières années pour peser les résultats des
Paris n’est pas Hong-Kong. Le tabou de la densification. La densification est un autre tabou, qui a conduit à
Carte des hauteurs autorisées dans Paris intra-muros
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politiques et des réglementations et rendre à la Métropole son droit à se réinventer. 3- Que peut l’architecture ? L’architecture est là pour construire du logement. Paris n’est pas Los Angeles. Le logement fait la ville. Les immeubles de logements constituent la trame à partir de laquelle se fabrique la ville. Il constitue l'essentiel de l’espace bâti, c’est le logement qui crée le fond, le tissu, l’essence même de la ville, dans son apparence banale, ordinaire et quotidienne. La métropole héritée est un passionnant vivier de morphologies, qui procède aujourd’hui du collage et de la juxtaposition des tissus : trames d’origines villageoises, tracés des fondations royales et aristocratiques, interventions d’un urbanisme de notables du XIXième siècle, cités-jardins de l’hygiénisme collectif, cités d’après guerre à l’urbanisation inachevée, la diversité des échelles et des densités en place forme bien la richesse de cet ensemble. Une densification du bâti ne peut se penser qu’en reconnaissance de ces identités, il s’agit bien de penser une densification qui ne soit ni homogène ni nivellatrice, mais une densification qui soit à même de libérer les forces nécessaires à la construction de logements dans la métropole. Une certitude est là, la politique de « l’équilibre » a montré ses limites. La variété des tissus présents sur le territoire de la métropole a pour corollaire un extraordinaire emboîtement des échelles, mais le système pêche par manque d’articulations et de liens permettant la reconnaissance des échelles du voisinage immédiat, de l’arrondissement ou de la commune, ou encore de la réalité émergente du bassin de vie des horizons métropolitains. Cette hiérarchie des échelles est pourtant garante d’une mixité réelle sur le territoire, c’est là que s’installent les repères d’identification. Le logement collectif fabrique cette diversité d'échelle quand de l'immeuble d'habitation à l'individuel groupé il permet de décliner l'espace de l'échelle urbaine à l'échelle domestique. L'urbanité consiste à passer du dedans au dehors dans un mouvement sans cesse recommencé. Le logement est moteur de cet urbanité, lorsqu'il invite au parcours, met en place des seuils, établit les liens de l'espace public à l'espace partagé, de l'espace privé à l'espace intime. Ralentissements et divergences. Il faut constater que le cœur de la métropole subit plus que l’agglomération le phénomène du ralentissement 30
général de la construction de logements. Deux chiffres permettent d’observer cet endormissement de la « villecentre ». De 1996 à 2006, l’Insee et l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) annoncent que 6000 logements neufs ont été créés dans Paris, cette moyenne de 600 logements par an qui représente un accroissement de 0,045% par an est à comparer aux évolutions sur l’agglomération. Dans le même temps la petite couronne s’accroît de 111.000 logements sur un total de 299.000 logements en Ile de France. La « ville-centre » pèse donc pour 2% de la croissance finale alors qu’elle représente plus de 20% du poids démographique total. Autre constatation, les besoins ne sont pas satisfait car 30.000 logements neufs par an, c’est la moitié de ce qui absolument nécessaire et que les objectifs les plus récents de la région se sont imposés. Paris n’est pas Chandigarh. Le logement crée la mixité. La trame urbaine de la métropole est étonnante par la richesse de ces espaces publics et privés et par leurs liens d'une grande complexité et d'une grande diversité. Cette richesse des espaces accueille la mixité, celle que nous recherchons tous, celle qui mêle des populations différentes, celle qui offre des commerces à proximité des lieux de vie, celle qui propose des lieux de travail et des espaces de loisir. Quel européen du nord n’est-il pas jaloux des fabuleux marchés alimentaires parisiens? « Le discours de l’architecture parisienne ne se distingue jamais entièrement d’une préoccupation urbanistique et c’est l’imbrication du trait architectural et de la volonté de composition urbaine qui donne à Paris l’unité de son style ». L’échelle du voisinage s’insère logiquement dans l’échelle urbaine plus large des espaces de l’activité, ellemême emboîtée dans l’échelle métropolitaine. Il faut donc reconsidérer les territoires morcelés qui forment aujourd’hui la métropole et encourager l’apparition et le maintien des centres de voisinage, à Montreuil comme au Panthéon, à Levallois comme à la Gare du nord, à Versailles comme à Bagnolet. Ces ensembles sont le plus souvent déjà existants mais isolés, l’opération consiste à constituer des liens et mettre en réseau. C’est la construction de logements qui pourra partout redynamiser la ville, garantir et consolider la mixité. Du logement en 0 « En particulier, au cours de ces dix dernières années les départements de la petite couronne ont accru leur parc de 111.000 unités. L’augmentation est plus irrégulière à Paris : en dix ans, la capitale a gagné 6.000 logements. Ce faible accroissement témoigne du renouvellement du parc. Selon les statistiques de permis de construire, 45.000 logements neufs ont été construits à Paris de 1996 à 2005. Mais ce gain a été, en grande partie, contrebalancé par les mutations du parc immobilier ancien. » Insee population-1996-2006.
nombre, cinq cent mille diront certains, un million pour d’autres, mais du logement qui doit prendre en compte les besoins les plus criants, du logement pour la classe moyenne, aujourd’hui expulsée de la ville-centre au risque d’une « washingtonisation » de la capitale et du logement social diffus imposant une réelle mixité urbaine. Alors que peut l'architecture? On l'aura compris il s'agit de construire une identité, de révéler une figure, la forme d'une ville dirait Gracq, à partir d'ensembles constitués, souvent composés d'éléments hétéroclites destinés à d'autres usages. Un savant travail de « bricolage » qui fabriquerait du neuf à partir du vieux, une pensée durable en quelque sorte, celle qui rend indispensable le travail de l'homme, ces imperfections et ces succès, et surtout la construction de sa pensée. Cette pensée durable se construit à partir d’éléments déjà présents, les éléments précontraints de l'architecture, ceux qui ont un sens, une âme, diraient les plus convaincus, et qui, selon la manière dont ils vont être manipulés, peuvent restreindre la liberté de manœuvre ou au contraire l'exalter. N’est-ce pas là une belle définition de l’architecture? Voilà en quelques mots ce que peut l’architecture. Croire encore et toujours que la véritable utopie d'aujourd'hui est celle de l’urbanité, celle qu'il va falloir bâtir.
C. Lévi-Strauss. La pensée sauvage, Librairie Plon, p 30.
Bibliographie : Livres : A. Picon et J.P. Robert, Un atlas parisien, Paris. Editions Picard, 1999. F. Choay, Le règne de l’urbain et la mort de la ville, Editions du Centre Georges Pompidou. P. Panerai : paris métropole, formes et échelles du GrandParis, Editions de la Villette, 2008. B. Fortier, La Métropole Imaginaire. Un atlas de Paris, IFA. P. Mardaga.1989. C. Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Librairie Plon, 1962. O. Mongin,La condition urbaine, Editions du Seuil. E. Hazan, L'invention de Paris, Editions du Seuil. J. Gracq, La forme d'une ville, Editions José Corti,. M. Augé, Où est passé l'avenir?, Editions du Panama. Articles, bases de données : Insee, Parc locatif social eu 1er Janvier 2006. Insee, Populations, régions. Ile de France ; 1999-2005. Insee, Ile de France. Parc des logements, 1999-2005. Insee, 1996-2006. 10 ans de logement à Paris et en petite couronne. Un parc de logement renouvelé et en croissance continue.
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Territorialiser l’Utopie, Utopiser le Territoire Franck Boutté Qu’est-ce que le Grand Pari ? Qu’est-ce qui définit une Métropole post-Kyoto ? Quelles seraient les qualités d’un Paris plus durable ? Les solutions sont-elles à trouver dans la création d’une large ceinture verte autour de Paris ? L’éradication de la voiture ? Des immeubles consommant moins de 50 kWh, voire à énergie positive ? Le verdissement de toutes les surfaces horizontales ? Le bannissement du béton ?… Assurément, ce ne peut pas être que cela ! Si l’architecture environnementale ne peut pas se définir comme une série de solutions techniques plus ou moins éprouvées - à l’instar du « kit thermique du 50kWh » - qui ne produit qu’une architecture sans intérêt et aboutit à une image monotone et incohérente de la forme urbaine, la ville durable, plus encore que les bâtiments, ne peut se satisfaire de ce genre de réduction. La ville se qualifie davantage par les usages qu’elle rend possibles que par son déterminisme formel. L’attractivité de la ville durable, sa performance, doivent se chercher dans le nombre de connexions qu’elle permet, dans les flux qu’elle génère et leurs spécificités, dans les usages et les pratiques qu’elle engendre,… dans une certaine forme de congestion, pour paraphraser Rem Koolhaas. Saskia Sassen définit les nouvelles formes d’urbanité à travers le monde sous le nom de cityness, pour différencier les formes d’urbanité issues de l’Europe de l’Ouest et fortement liées à une idée préconçue et formellement déterminée des dispositifs urbains, des nouvelles expressions d’urbanité, aformelles, contingentées et reposant fortement sur les échanges matériels et immatériels de biens, de services et les flux de personnes. N’est-ce pas dans l’optimisation de ces déplacements et de ces logiques de transfert que se situe la performance ? Cityness évoque aussi la notion d’« esprit de ville ». A la performance des connexions et à l’intensité des flux s’ajoute la multiplication des sollicitations sensorielles et mémorielles. La ville existe plus par les désirs, la mé32
moire, l’imaginaire que par ses manifestations formelles et son explicite performantiel. On se souvient d’avoir habité Marseille, des émotions et des réticences ressenties en se promenant ici et là, en se déplaçant en train, en bateau ou à vélo, en arpentant les rues pour aller travailler,… ce qui façonne l’esprit d’une ville ou celui que l’on s’en fait, ce que Kevin Lynch décrit par les notions de perception et de sensible. On rêve d’aller vivre à New York en imaginant le côté enivrant des gratte-ciels, en désirant l’infinité des potentialités offertes. Aussi, pour exprimer la performance, ne doit-on pas imaginer des indicateurs basés sur le nombre d’usages rendus possibles par m² plutôt que sur les kWh par m², travailler sur les envies, les désirs, les possibles, l’inattendu, le non-déterminisme, la surprise, en suivant en ce sens l’architecte barcelonais Oriol Bohigas qui définissait un jour avec beaucoup d’à-propos la ville comme « le lieu où l’on trouve et rencontre sans chercher ». A l’image d’une conception environnementale intégrée à l’architecture, les valeurs de durabilité sous-tendues par ces indicateurs ouvrent la voie à la réconciliation entre la quête de la performance et l’intensité maximale des plaisirs, des désirs et des rêves. Supports des désirs de transformation, elles permettent de nourrir des axes stratégiques de développement, des scénarii de changement. Autant il est illusoire et insensé de vouloir dessiner à aussi peu de mains et en un temps aussi court un projet pour le Paris métropolitain, autant la dynamique lancée par le Grand Pari est l’occasion de mettre en place à l’échelle de la métropole parisienne une stratégie de transformation dans un sens de durabilité accrue. 1. Méthodologie du diagnostic Fabriquer de la ville durable, à partir de villes et de « Un lugar donde puedes buscar y encontrar sin buscar », congrès des urbanistes, Barcelone, El País, 13 septembre 2001, architecte catalan Oriol Bohigas.
territoires existants, ce n’est pas tant travailler sur un modèle théorique de ville parfaite, héliotrope, bioclimatique, perméable, à énergie grise nulle, à consommations éradiquées, que de définir des lieux et des désirs de transformation. Que veut-on transformer ? Qu’est-ce qui doit être transformé ? Que veut-on éradiquer ? Qu’est ce qui doit être éradiqué ? Que veut-on créer ? Qu’est-ce qui doit être créé ? Comment identifier les lieux de transformation ? Dans un souci d’efficacité maximale, il s’agirait avant tout d’intervenir sur les lieux à la fois de criticité maximale, et de mutabilité maximale. Cela suppose, en questionnant le territoire avec une série d’indicateurs (physiques et psychologiques), de pouvoir identifier ces lieux de criticité maximale, macro ou micro, et d’évaluer les types d’interventions nécessaires. L’identification des lieux de criticité et les stratégies de transformation doivent non seulement intégrer une dimension sociale, mais également une lecture sensible, subjective des lieux, basée sur les notions de qualité de vie, d’image, d’attractivité,… Durable ici, c’est avant tout l’envie d’être là (d’habiter, de travailler, de se divertir, de commercer,…), aujourd’hui et demain. Aussi, fabriquer de la ville durable, un quartier durable, c’est d’abord se poser la question suivante : qu’est-ce qui fait que les gens aiment leur ville, leur quartier ? Doit-il être central, attractif, accessible, dynamique, créatif, ouvert, confortable, esthétique, mutualisé, convivial, compact, équitable, protecteur, recyclable, solidaire, viable, innovant ? A moins que ce ne soit tout cela à la fois et même plus ? 2. Un outil projectuel d’intervention et de fabrication d’utopies La cartographie des lieux de criticité et de leurs potentialités de transformation forment une sorte d’Atlas des Possibles de la métropole durable. Condensé des potentialités d’intervention sur le territoire, cet atlas, à l’instar des Cartes de Tendre du XVIIe siècle, dessine une sorte d’imaginaire des désirs spatialisés de transformation. Plus prosaïquement, c’est aussi un outil de compilation de données spatiales tridimensionnelles, qualifiables et mesurables, permettant des analyses et des tests de scénarios multiples à différentes échelles. Permettant de déterminer les lieux critiques et les types d’interventions, cet outil doit servir de support pour la définition d’une stratégie projectuelle de transformation de la métropole dans un objectif de durabilité accrue. Le travail d’analyse doit permettre d’identifier pour un territoire donné une série de méta-valeurs de transformation, qui, au-delà de définir des objectifs de dura-
bilité applicables sur un territoire, invitent à questionner la ville, les désirs, les attentes et à révéler des intentions. Ces méta-valeurs sont le fruit de la recherche de corrélations entre des valeurs urbaines collectives et des potentiels évalués par plusieurs experts (architecte, urbaniste, sociologue, économiste, géographe, ingénieur,…), dans un souci d’interdisciplinarité et de transversalité. Ces méta-valeurs font référence non pas seulement à des valeurs de performance, mais également à des valeurs de durabilité en termes de qualité de vie en ville, de vertus urbaines. Plutôt que de focaliser sur la performance du bâti, ou l’efficacité de la distribution d’énergie et de la collecte des déchets, ces méta-valeurs questionnent par exemple sur l’accessibilité des lieux potentiellement habitables aux différents services offerts par la concentration urbaine, sur la densité programmée ou non en fonction de degré de connectivité, sur l’ouverture au ciel, à la lumière, au soleil, corrélée à la densité, etc.… Explorons succinctement quelques-unes de ces méta-valeurs : La connectivité pose la question de la relation fonctionnelle d’un point à son territoire proche et lointain. Elle est un indicateur de la facilité à se déplacer à partir d’un logement, d’un bâtiment, ou réciproquement, vers un lieu donné, un travail, un espace vert, un équipement, des commerces ; elle intègre tous les modes de déplacement, en donnant la primauté aux modes de moindre impact environnemental. La porosité est le pendant de la connectivité, cette fois en termes d’ouverture au ciel, d’accessibilité au soleil, à la lumière, de vues offertes, d’horizons, d’altérité, de lisibilité de la trame urbaine, de rapport aux lieux signifiants de la ville, etc.… Elle mesure le nombre de réciprocités qu’entretient tout lieu avec son territoire. Elle est un indicateur des potentialités d’utilisation de ressources gratuites puisées dans l’environnement proche et lointain. La densité, redevenue d’actualité, semble un passage obligé de la ville durable. Il est devenu commun de prôner la densification de la ville, à l’horizontal en réinterprétant les figures des îlots de la ville héritée, à la verticale en invoquant les hauteurs comme figures salvatrices. S’il est clair que la densité a un impact significatif sur les déplacements induits, il serait pertinent de corréler la connectivité d’un lieu (le potentiel de déplacements qui sont permis à partir de lui) à la programmation de la densité. Densifions, oui ! Mais densifions là où l’on est le mieux connecté. Cette programmation stratégique de la densité recèle un formidable potentiel de réduction 33
des impacts environnementaux liés aux déplacements et en particulier concernant les déplacements pendulaires. De même, la corrélation de la densité et de la porosité permet d’interroger l’incidence des différentes densifications proposées et permet de spatialiser les différents programmes selon leurs qualités spécifiques. La mixité est un thème essentiel de la durabilité. Une ville durable doit vivre le jour et la nuit, l’hiver, l’été et les mi-saisons. La mixité fait vivre ensemble, la mixité fait partager les équipements et les services, la mixité réduit les déplacements, la mixité rend possible la localisation des différents programmes en fonction de leurs besoins et de leurs exigences, la mixité rend envisageable le partage des ressources et des énergies. La qualité et l’efficacité soulignent l’importance de la recherche du « plus » dans la ville durable, innervée de réseaux de toute nature, instantanée et atemporelle, la ville durable doit œuvrer à la réduction voire à la suppression des prélèvements de ressources, au traitement et au recyclage de ses productions et de ses déchets. Energie 0, carbone 0, rejets 0, constituent des leitmotivs de production de la ville durable, des incontournables, même si ceux-ci ne doivent pas être érigés comme nouvelle religion mais plutôt comme objectifs de conception, en n’oubliant pas que la finalité des formes urbaines construites et des bâtiments érigés est d’offrir un maximum de services. Cette notion de services offerts ne pourrait-elle d’ailleurs pas constituer le fond des indicateurs d’efficacité de la ville durable ? Un logement ne serait pas alors seulement performant par sa consommation à 50 kWh d’énergie primaire, mais par le nombre de services qu’il offre, le nombre d’usages qu’il rend possible… La flexibilité et l’évolutivité posent la question de l’adaptation dans l’espace et dans le temps de la ville à son contexte. La durabilité d’un quartier est liée à sa capacité à évoluer et à s’adapter aux changements. A l’échelle d’un bâtiment, cela peut signifier travailler une relative neutralité structurelle pour les parties les plus soumises à mutation, qui permet de muter de logement à bureaux, d’activité à commerces, et inversement. A l’échelle du quartier, la flexibilité, c’est peut-être aussi envisager une superposition et une concentration des réseaux dans les espaces libres de la ville (organisés suivant une logique de corridors verts) afin de faciliter leur renouvellement selon les besoins futurs. L’intensité est le résultat du croisement de la connectivité, de la porosité, de la densité, de la mixité, de la qualité et de la flexibilité. C’est peut-être le sens ultime 34
de la recherche de la durabilité à l’échelle urbaine. Ces méta-valeurs de durabilité à l’échelle urbaine soulignent l’importance des réseaux et des infrastructures, et de leur complémentarité avec les structures bâties, dans la fabrication de la ville durable, efficace et ouverte à une infinité d’usages et de services. Proposer une stratégie de développement durable pour le Grand Pari invite à questionner ces méta-valeurs pour mieux comprendre quel modèle de ville durable est le plus adapté pour la métropole parisienne, quelle stratégie permettrait à l’agglomération d’atteindre un équilibre plus vertueux entre empreinte écologique et biocapacité. Afin de mieux anticiper les conséquences de cette recherche d’équilibre en termes de durabilité, l’évaluation ex ante des scénarii apparait nécessaire : degré de satisfaction en termes de besoins, d’attentes, de désirs de la population, moyens et temps nécessaires, impacts résultants, etc.… Chaque scénario doit être caractérisé suivant son niveau d’ambition et sa pertinence d’intervention (conservateur, réaliste, radical, utopiste). Cette approche, par la construction d’une stratégie de transformation appuyée sur l’analyse et l’évaluation préalable plutôt que par la définition ex nihilo d’un projet, est une garantie contre tout discours univoque et stérile relativement à la durabilité de la métropole, ici le tout hauteur, là le tout végétal, ici encore le tout éco-quartier, là encore le tout distribué en réseau,… La comparaison de scénarii de transformation en fonction d’une série d’indicateurs (moyens, coûts, impact, résultats,…) permet de mettre en évidence les interventions les plus adaptées au territoire de l’agglomération parisienne en tenant compte des attentes et des besoins existants. L’ensemble des analyses et des projections est rendu possible au sein d’un même outil qui permet à la fois de dresser une cartographie des lieux d’intervention prioritaires, de produire des scénarii et de visualiser leurs effets sur le long terme. L’outil ne constitue pas une fin en soi, mais plutôt un moyen pour mieux comprendre les potentialités de la ville existante, les contraintes à positiver et les atouts à valoriser. Une attention sera portée à la question de la concentration et de la diffusion des qualités de durabilité à toutes les échelles du territoire afin de privilégier les actions les plus porteuses et les plus efficaces et de stimuler les actions futures. L’environnement préfère t-il des actions intenses sur des petits territoires,
ou des actions plus diffuses sur un large territoire ? Dans un premier temps, posons la recherche de l’efficacité avant la performance à tout prix, une efficacité désirable, à travers une ode à la sensibilité urbaine, qui stimule des désirs de transformation maximale. Déplaçons le curseur sur le degré d’intervention optimaI ! Intervenons là où « ça fait vraiment mal aujourd’hui, pour aller bien demain » ! En réaffirmant les vertus des utopies des années 60 et 70, nous proposons de radicaliser l’approche, de produire des images extrêmes de la métropole parisienne, afin de faire émerger des imaginaires, matière et antimatière de projets. La transformation pourrait se nourrir des désirs de transformation radicalisés afin de prendre pleinement conscience des concepts poussés à l’extrême. Par le biais des indicateurs croisés, l’outil a la capacité de visualiser avec une grande rapidité les résultats et les effets des scénarii. Que se passe-t-il lorsque l’on pousse un ou plusieurs curseurs au minimum ou au maximum ? Obtient-on un modèle réaliste, égalitariste, utopiste, élitiste ? Cette approche sert de support de réflexion pour initier un travail plus large de transformation de la ville durable, plus vertueuse, moteur d’invention, de réinvention perpétuelle, qui invite à questionner le quotidien et concevoir autrement. Façonner un outil d’analyse et de transformation du territoire doit assurément servir pour approfondir la réflexion sur le Grand Pari, pour rendre didactique et pragmatique des concepts généraux parfois trop limitant, et difficilement visualisable. Initier une réflexion approfondie et transversale aux frontières entre l’imaginaire et le réel pour laisser la place aux attentes, aux besoins, aux volontés et aux désirs. La radicalisation d’une volonté de transformation environnementale ou en termes de développement durable peut-elle générer du projet ? Au contraire d’une approche idéaliste et rationaliste cherchant à appliquer au territoire métropolitain une idée exogène et préconçue de la ville durable, nous proposons de localiser les faiblesses, les maux de la ville, et de les positiver pour contrecarrer les contraintes. Utilisons les maux comme vecteurs de projets ! L’opportunité du Grand Pari n’est-elle pas de réinventer la valeur des utopies pour fabriquer la ville durable de demain ! Inventons une écologie fantasmagorique plutôt que purement rationnelle, une écologie inspirée d’Archigram. Quittons la quête de la performance à tout prix pour rendre la ville plus résiliente, plus durable, plus agréable, plus, plus, plus ! 35
La Dictature Écologique Jean-Louis Ducreux La pensée écologique comme moteur des stratégies politiques et économiques. La planète terre est confrontée à la présence d’une espèce dominante, l’homme, qui pour assurer son développement ou sa survie puise dans les ressources disponibles à une vitesse supérieure à celle où ces ressources se régénèrent et rejette des déchets, comme les gaz à effet de serre, en quantités telles qu’ils sont susceptibles de modifier rapidement et durablement, en dehors ou en sus des causes astronomiques externes ou géologiques internes, les paramètres bioclimatiques et stationnels. Ainsi, la teneur en gaz carbonique de l’atmosphère, pour ne prendre qu’un exemple, a atteint en un temps record un niveau inconnu sur Terre depuis 650 000 ans avec 380 ppvm (partie par million en volume), au delà des pics de teneurs (280 ppvm) délimitant les cycles orbitaux de Milankovitch qui se succèdent en moyenne tous les 100 000 ans et correspondent à des changements climatiques majeurs. Cette concentration va probablement encore s’amplifier, sous les effets internes du déstockage des énormes masses carboniques présentes dans les océans et les zones polaires pour tendre vers les concentrations établies lors des grandes périodes chaudes de l’ère tertiaire (500 à 1500 ppvm). Les effets sur l’espèce humaine et la réponse évolutive des écosystèmes sont bien entendu incertains. La prise de conscience de ces nouveaux phénomènes dont les impacts commencent à se faire sentir sur la géographie, la biodiversité, la santé, les modes de vie et les schémas économiques, tend à se traduire par des réflexions et des intentions d’action salvatrices initiées par le Protocole de Kyoto qui visent à modifier à terme l’organisation et la stratégie des sociétés, jusqu’alors basées sur une fuite en avant dans la consommation des ressources. Cette prise de conscience s’associe à la problématique de l’enfermement planétaire développé notamment par André Lebeau où l’espèce humaine commence à cerner les limites de la planète en terme de ressources et de biocapacité et devra forcément trouver des réponses 36
pour assurer sa pérennité. Ces faits sont à l’origine du principe de la dictature écologique où la pensée écologique, issue des ces prises de conscience, va s’inscrire forcément ou nécessairement dans l’organisation politique et sociétale puis dans le fait économique. Un territoire, une métropole en tant qu’écosystème. Un territoire, une métropole peut être assimilée à un écosystème c'est-à-dire à une machine biotique dynamique formée d’association d’êtres animés (les biocénoses) vivant en équilibre précaire avec leur environnement stationnel abiotique (le biotope). Ces communautés d’êtres vivants partagent un même lieu avec des besoins fonctionnels tirés des ressources du site et générant des déchets et des nuisances qui laissent une empreinte plus ou moins forte sur ce territoire. L’approche écosystémique a été initiée par Edgar Morin dans sa théorie des systèmes formulée dans son ouvrage majeur « La Méthode » et se décline selon quatre niveaux : - Le premier niveau ou la fondation : la lithosphère ou les facteurs abiotiques. - Le second niveau : la vie ou les biocénoses ; - Le troisième niveau : le social ou l’organisation des biocénoses ; - Le quatrième niveau : la noosphère ou la culture. Chaque modification d’un des paramètres du premier niveau génère une modification ou une mutation dans les niveaux supérieurs. Les deux paramètres « éco ressources ou bio capacité » et « empreinte écologique » fixent le développement optimal de l’écosystème. Ces paramètres traduisent le niveau de l’offre et de la demande de l’écosystème et constitue en ce sens l’aspect dictatorial de la réalité écologique. L’écosystème meurt lorsque ses ressources disparaissent du fait d’une empreinte écologique trop forte. Les eco ressources sont les productions susceptibles d’être générées par le territoire de manière directe
ou indirecte (surfaces nourricières et d’habitat, volumes d’eau disponibles, possibilités énergétiques, possibilité d’autoépuration). L’empreinte écologique définie par William REES et Mathis WACKERNAGEL est calculée en m²/an. Elle correspond à la surface productive nécessaire pour obtenir les matières premières, l’énergie, l’habitat et la nourriture à un individu. Elle est de 5,4 ha/an en France dont 36% servent à se nourrir, 12% à se déplacer, 34% liés au mode de consommation et 18% pour le mode d’habitat. Cela signifie que chaque français a besoin pour vivre de 5.4 ha d’espace terrestre. Ce chiffre est à comparer aux densités de population qui sont respectivement : -De l’ordre de 40 habitants/ km² ou 0.4 habitant/ha à l’échelle du globe, toute surface terrestre confondue. -De l’ordre de 100 habitants/km² soit 1 habitant/ha à l’échelle de la France ; -De l’ordre de 950 habitants/km² soit 10 habitant/ha à l’échelle de l’Ile de France. En comparaison, la moyenne terrienne de l’empreinte écologique est de 2.2 ha tandis que celle d’un africain n’est que de 1 ha/an. L’offre de la planète est actuellement estimée de 1.8 ha/an pour 6.7 milliards d’individus, c'est-à-dire au niveau de la densité de population mondiale (1 habitant tous les 1.6 ha). L’ile de France a l’empreinte écologique la plus forte des métropoles françaises. Cela signifie que l’Ile de France, comme la plupart des métropoles occidentales, sont des écosystèmes qui ne
peuvent fonctionner qu’en utilisant des ressources externes à leur surface spécifique et sont des sortes de trou noirs énergétiques. L’empreinte écologique francilienne est surtout dictée par l’énergie avec 60% de la surface nécessaire. Cette énergie se retrouve dans tous les compartiments de la demande puisque logements et transports ne forment que 20% de la surface nécessaire. L’écosystème rejette des déchets qui peuvent être appréhendés par le bilan carbone. A Paris, sur 11 millions de tonnes de carbone, 4 millions, soit près d’1/3 sont dus aux 30 millions de visiteurs que reçoit la capitale chaque année essentiellement transportés par avions, soulignant l’importance des échanges de l’écosystème parisien, donc francilien avec le village global. Le bilan carbone de l’Ile de France est estimé à 25 millions de tonnes dont 60% serait du au transport et 18% au chauffage. Eco ressources, empreintes écologiques et bilan carbone sont des outils qui permettent de classer un écosystème par rapport à la planète et de proposer des modèles de développement et d’organisation en fonction d’objectifs souhaitables ou nécessaires. Ainsi la région Ile de France et par la même, le futur Grand Pari sera de diminuer son empreinte écologique tout en excluant de diminuer le nombre de visiteurs
Source: http://www.neomansland.info/2008/09/lempreinte37
pourtant responsables de près d’un tiers du bilan carbone, par le biais du transport aérien, dont la motorisation, contrairement aux véhicules terrestres, reste peu encadrée en terme de performances écologiques. Les sources d’économie seront surtout à rechercher dans le compartiment énergétique, tant au niveau de l’habitat que des transports en limitant ou encadrant les flux migratoires et définissant des règles constructives vis-à-vis de l’énergie. Les modèles de fonctionnement en réponse au diagnostic écologique. Le modèle de fonctionnement de l’écosystème, donc du territoire, peut être centripète ou centrifuge.
L’approche médiane par le développement durable. Le concept de développement durable correspond à la problématique de réfléchir autrement et d’apporter des éléments de réponse par le biais d’une recherche permanente. Le développement durable s’inscrit dans une stratégie où la croissance illimitée est considérée comme un non sens et la possibilité d’une croissance zéro est vue comme une solution permettant d’assurer un développement économique et social compatible avec la protection de l’environnement et la gestion économe des ressources. La recherche de l’équilibre du cercle vertueux du développement durable entre ses trois pôles économique, social et écologique devient un objectif en soi.
Le modèle est centripète lorsqu’il adopte une stratégie autarcique se confinant dans les limites de son territoire et ne consommant que ce que son espace lui apporte comme éco ressource. Cette approche est a priori vécue comme une régression dans une société économique fondée sur la consommation. Le modèle est centrifuge lorsqu’il adopte une stratégie d’échange ou de conquête pour accéder à de nouvelles éco ressources, celles fournies par son territoire n’étant plus suffisantes. Cette stratégie centrifuge peut être commerciale dans le cadre d’échange avec d’autres écosystèmes voisins ou coloniale voire génocidaire dans le cadre de l’accès aux eco ressources au détriment des écosystèmes voisins. Les empreintes écologiques des deux modèles sont donc à l’opposé : la stratégie autarcique, pauvre en consommation et déplacement décline une empreinte faible avec la recherche d’un équilibre permanent entre la biocapacité et l’empreinte écologique. La contrepartie est l’acceptation d’un développement sociétal a priori limité ou différent selon les stratégies politiques avancées qui peuvent idéaliser l’enfermement d’une manière négative et totalitaire ou positive et axée sur la recherche permanente de nouvelles technologies susceptibles de répondre à la demande de confort et de bien être de la société. La stratégie centripète génère au contraire une empreinte écologique maximale pouvant correspondre à une fuite en avant perpétuelle qui ne peut que s’arrêter brutalement lorsque les limites spatiales sont atteintes. La notion d’enfermement n’est qu’un problème de curseur. 38
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Diagnostic des Densités du Grand Paris Sabri Bendimérad Parce qu’elle se situe au croisement de plusieurs champs thématiques liés à l’avenir du Grand Paris, « la densité » en tant que telle constitue une question fondamentale. Les enjeux qu’elle suscite seront ici abordés en 3 temps : 1-Nous ferons tout d’abord l’état des lieux des caractéristiques de l’occupation du sol en Ile-de-France, en essayant de dégager quelques pistes et quelques tendances 2-Nous nous intéresserons ensuite à la règle comme un « idéal » en creux de la ville, ainsi qu’à ce qui fonde le « contrat spatial », 3-Nous terminerons cet essai par quelques réflexions sur le « système » de densification du Grand Paris, ainsi que sur la forme et les figures que celui-ci pourrait engendrer Mais au préalable, qu’entendons nous par densités au pluriel et que désignons-nous principalement par densité au singulier ? Nous ne rentrerons pas ici dans une longue discussion sur la polysémie du terme. Même s’il apparaît nécessaire de réinventer une terminologie face aux différentes stratégies déployées par l’ensemble des catégories d’acteurs impliquées dans la production de l’espace. On pourra ainsi s’interroger sur l’emploi de termes (compacité, intensité par exemple) qui tentent de désamorcer une charge sémantique quelquefois négative mais qui ont également des inconvénients car ils peuvent apparaître, employés dans certains contextes, comme trop restrictifs voire trompeurs. Si l’on assume le mot-valise de densité, il nous apparaît alors important d’en proposer ici une approche holistique. En effet, nous ferons l’hypothèse que « la densité » est un phénomène. Ceci veut dire qu’il s’agit d’une construction de la réalité mais non pas de la réalité elle-même. La densité relève ainsi simultanément d’un ensemble de faits urbains parmi lesquels figurent la nature et l’intensité de l’occupation du sol ainsi que les flux de populations sur un territoire donné. Ces faits mesurables par des ratios et des indicateurs forment un système qui est plus ou moins activé, plus ou moins mis 40
en tension. Leur perception est par définition liée à la position de l’observateur dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi nous admettrons que tout discours sur la densité n’a de sens que par rapport à une échelle donnée. L’utilisation d’un ou de plusieurs référentiels peut ainsi s’avérer utile pour évaluer la densité sur un grand territoire tandis que la méthode des « prélèvements » à l’ha ou au Km2 permet d’apprécier plus finement les différentes figures auxquels elle est associée. 1-Les enjeux liés à l’occupation du sol Etalement urbain ou consommation « raisonnée » du sol : état des lieux S’agissant des politiques publiques d’aménagement du territoire, la recherche de la densité est fréquemment présentée comme la réponse princeps à la maîtrise de l’étalement urbain. A la base de ce raisonnement, le sol est considéré comme une ressource non renouvelable. Ce qui n’est pas le cas en théorie de la ville dense et sédimentée. En ce qui concerne L’Ile-de-France qui est une région très urbaine mais aussi rurale, le sol n’est pas à priori plus sollicité que dans l’ensemble du territoire français sur lequel s’exerce toutefois une pression nettement plus importante que dans certains pays voisins. Selon plusieurs sources, la France consommerait en effet deux fois plus de foncier que l’Allemagne à croissance économique égale. L’artificialisation des sols, premier indice de l’étalement
sans distinction de destination qu’il s’agisse d’industrie, d’infrastructures ou d’habitat, ou d’espace vert. La région Ile-de-France à ainsi, selon cette définition, un taux d’artificialisation inférieur de 3,1% par rapport à la moyenne nationale. Cette différence s’explique sans doute par la présence d’une zone dense élargie dont la capacité de transformation et d’absorption de l’espace bâti peut sembler efficace à première vue même si elle n’est pas optimisée. En d’autres termes, ceci veut dire que la mobilisation du foncier de la zone agglomérée est loin d’être suffisante pour compenser l’étalement urbain. Un espace de production agricole qui se raréfie Le rythme d’artificialisation des sols de la région concernerait ainsi environ 1500 ha (15 km2) par an, l’équivalent de deux fois la surface du bois de Boulogne . Ceci se produit majoritairement au dépend de l’espace
B. Laroche, J. Thorette, J.C. Lacassin : L’artificialisation des sols : pressions urbaines et inventaire des sols, Oct. 2008 http://www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr/profilenvironnement/ 1presentation/3artificialisation/1.htm
agricole, suivant en cela une tendance nationale. Ramené à la superficie totale de ce territoire (12 011 km2), l’artificialisation du sol ne représente « que » 0,12 % par an. Mais, il serait plus juste de comparer ces 15 km2, consommés annuellement à la superficie totale des territoires non urbanisés. Dans ce cas faut-il retrancher au 12 011km2, les 2723 km2 constituant l’unité urbaine de l’IDF ? Si l’on considère que 68 % du territoire de l’Ile-de-France est occupée par des forêts et de l’espace agricole, l’artificialisation du sol concerne alors une superficie de 8167 km2, et le taux de progression annuelle est donc de 0,18 %. Ramené principalement à l’espace agricole, puisque c’est celui-ci qui est principalement sollicité (5404 km2), il s’établirait alors à 0,27 %. Ceci veut dire que l’agriculture aura cessé d’exister dans deux siècles en Ile-de-France, si le rythme actuel se poursuit. caracterisée par une baisse du nombre d’agriculteurs et une baisse du nombre d’exploitants mais une hausse relative de la taille des exploitations selon l’INSEE, une unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes dont plus de la moitié de la population réside dans une zone agglomérée de plus de 2000 habitants et dans laquelle aucune habitation n’est séparée de la plus proche de 200m
Hypercentre 450-200
Grands ensembles 150-200
Maisons des villes 15-100
Pavillonaire 8-15
L’artificialisation des sols est un indicateur intéressant pour évaluer le rythme et l’ampleur de la consommation du foncier. Par artificialisation, il faut entendre un changement d’usage de terres agricoles ou forestières, Dont l’aire contient ou se confond avec celle du Grand Paris Voir Le Moniteur-expert du 30 /06/08 http://www.lemoniteur.fr/btp/environnement/maintenir_potentiel_agricole_periurbain_l.htm
Densités résidentielles, exemples La densité résidentielle s’éxprime en nombre de logements à l’hectare.
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Le pavillonnaire est-il seul responsable du « mitage » ? Dans ce processus, la proportion consacrée aux infrastructures, et aux équipements est plus importante que pour l’habitat proprement dit, dont la part nette s’établirait selon différentes sources à une moyenne de 40%. Ce qui revient à nuancer l’idée selon laquelle l’extension pavillonnaire serait la première cause de l’étalement urbain en Ile-de-France. D’autre part les données de Corine Land Cover, que nous avons, même si elle ne permettent pas de déceler le micromitage, situent sans surprise, l’artificialisation des sols dans un rayon de 20 km autour de Paris, c’est à dire dans le périmètre de l’unité urbaine. La production des « vides », première étape ou finalité de l’artificialisation ? Si l’on se penche un peu plus sur ce processus d’artificialisation, on s’aperçoit qu’entre 1990 et 2000, la superficie des espaces verts « artificialisés » a progressé de 7,1 % contre 1,5 % pour les zones urbanisées. Autrement dit, le statut et le mode d’occupation du sol a évolué de telle sorte que c’est majoritairement du vide qui est produit. Ceci tend à confirmer ce que l’on observe dans certaines franges périphériques de l’Ile-de-France, de vastes zones préverdies, parfaitement desservies, et presque entièrement viabilisées sans la moindre habitation alentour. La place de l’habitat Dans ce contexte, ou se trouve l’habitat ? Il est logiquement constitué d’une majorité de logements collectifs dans la zone dense dans une proportion de 80%-20 %. Cette proportion s’inverse aux franges de manière plus prononcée semble-t’il que la moyenne nationale. Toutefois, sur l’ensemble de la région, la part de logements individuels plafonne à 27,8 % et celle des logements collectifs s’établit à 70,2%10. En ce qui concerne les mises en chantier en moyenne annuelle, durant la période 1999-2007, nous disposons de statistiques plus précises11, distinguant le nombre d’individuels purs (6550), Ces données issues d’un article d’Olivier Piron sur la densité en Ile-deFrance, article repris pour un colloque à l’Université du Québec-Rimouski organisé par l’ASRDLF : Vers une nouvelle unité de mesure urbaine : le confort spatial des ménages, Juillet 2008
d’individuels groupés (3933) et de logements collectifs (26 801). Il y a donc en théorie, d’après ces résultats une marge de progression concernant l’individuel groupé qui pourrait contribuer à freiner la consommation de foncier. Les conséquences et implications des objectifs du SDRIF Les objectifs affichés par le SDRIF d’atteindre en 6 ans un rythme de croisière de 60 000 logements par an12 avec un objectif de 1,5 million logements réalisés en 25 ans, rendent plus vifs encore les enjeux fonciers auxquels la région est dors et dejà confrontée. Mais ce changement de braquet constitue aussi un défi qui rend nécessaire que soit abordée plus frontalement la question de la densité et de l’utilisation du sol en général. L’objectif de diversité du parc et de rééquilibrage géographique des fonctions entre le centre et la périphérie induit certaines options. (Voir l’article de Monique Eleb sur la mixité et la composition des types de logements ainsi que celui de Michelle Attar : Le grand pari : résorber la crise du logement en Île de France) La mobilisation des emprises foncières libres est-elle une solution durable ? Le sol libre de construction est en théorie une ressource première dans le processus de densification. Ce processus dépend, entre autre, de sa qualité physique, géologique et topologique. Mais c’est aussi la nature de la structure foncière qui est déterminante en ce qui concerne la capacité de sa mobilisation. La taille des parcelles implique des stratégies d’aménagement adaptées. Si l’on considère les quelques 5500 ha appartenant à des personnes morales ou à des collectivités territoriales identifiées par le rapport Pommelet13 en 2003 comme des espaces potentiellement utilisables, on constate de fortes disparités dans la taille des parcelles (comprises entre 100m2 en moyenne à Paris jusqu’à 1800 m2 en Seine et Marne). D’autre part, ces 5500 Ha doivent être rapportés au 1500 Ha consommés actuellement (2000 selon les chiffres de Pommelet en 2003), ce qui montre à quel point ces réserves foncières potentielles sont limitées même si elles offrent des promesses de densification supérieures au secteur diffus et privé du fait de leur statut.
Le Corine Land Cover est une base de données européennes sur l’utilisation des sols, d’une précision supérieure ou égale à 25 ha, et d’une échelle de travail de 1/100 000 Source IFEN 10 source INSEE, 2004
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11 Producteur : MEEDDAT (CGDD/SOeS) Source : SITADEL http:// eider.ifen.fr/Eider/tables.do
12 Il est intéressant de noter que si ce chiffre de 60 000 qui paraît très ambitieux, a déjà été atteint en 1989 13 Rapport de Pierre Pommelet à Gilles de Robien, Ministre de l’Equipement, du Transport et du logement : Relancer l’habitat en Ile-deFrance par la mobilisation des actifs fonciers publics, 2003
2-Réinventer un « contrat spatial » pour le Grand Paris Une zone dense de plus en plus difficile à densifier, un déficit chronique dans la production de logements, des négociations sur la libération de grandes emprises foncières14 qui piétinent, ces constats mettent en relief quelques-uns des blocages du système d’acteurs dans la programmation de l’habitat malgrè les PLH qui se succèdent. Tout ceci nous incite également à réexaminer la pertinence des instruments de contrôle, de planification et de régulation de l’occupation du sol du Grand Paris. Dans la « métropole des idéaux », quelle place occupe précisément l’idéal de partage et de fabrication de la ville ? Car, ainsi que le souligne Philippe Panerai en conclusion du chapître consacré aux densités dans son dernier ouvrage Paris Métropole15, « la nécessaire densification de la métropole ne pourra se faire qu’en proposant aux habitants des dispositifs qui entrainent leur adhésion et répondent à l’évolution de leur modes de vie ». Le modèle parisien en crise ou la règle à l’épreuve de la densité. Le débat sur le déplafonnement des hauteurs à Paris remet à l’ordre du jour la crise du modèle réglementaire actuel. On peut le rapprocher historiquement de ce qui s’est passé dans les années 80, lorsque les territoires de faubourgs ont recommencé à être des territoires de projets et que les fondements hygiénistes du POS de 1977 conduisaient systématiquement au curetage des îlots. Il faut également se souvenir de ce qui s’est passé entre 1961 et 77 lorsque s’est posée la question de l’aménagement du croissant libérable de l’Est parisien sur de grandes emprises (opération Italie, Ilot rue de Reuilly, Ilot SaintEloi, etc...). La limitation réglementaire des hauteurs ainsi que les motifs dérogatoires avait également été discutés. Cette récurrence dans le procès de l’inadaptation de la règle aux enjeux territoriaux du moment, ne fait pourtant que souligner la permanence de ses fondements et le consensus relatif qui protège en définitive par défaut, l’essentiel du corpus. Aujourd’hui, seuls quelques articles sont remis en cause, laissant en suspens des questions importantes : comment génèrera-t’on de la densité à Paris, une ville qui est déjà considérée comme l’une des plus denses du monde ? A partir de quel modèle ? Comment réinventer la fabrication de la ville tout en 14 Il s’agit de friches ferroviaires notamment, appartenant à RFF. On pense ainsi à Saint Ouen ou à la plaine Saint-Denis, par exemple 15 Philippe Panerai : Paris métropole, éditions de la Villette, Paris 2008, p.42
respectant ce qui existe et ce qui est déjà là ? Comment répondre à la multiplication des recours de tiers qui met régulièrement en crise l’idée même de portée générale de la règle ? Quel équilibre peut-on envisager entre le droit commun et la négociation entre riverains afin de mieux garantir la qualité globale des paysages urbains denses et les intérêts de bon voisinage ? Le C.O.S. garde-fou ou pousse-au-crime ? Comment passe-t’on d’un urbanisme de projet à un urbanisme maîtrisé par la règle ? Pour tenter d’y voir plus clair, il est nécessaire de faire le point sur la pertinence du maintien de certains outils dont le COS. A Paris comme ailleurs, le corpus réglementaire définit en creux un idéal de densité. Il s’appuie sur un ensemble de règles quantitatives et de règles morphologiques, les unes et les autres permettant en théorie le contrôle et la régulation des figures de densités projetées. Voisinage, droits des vues et valeur économique constituent les fondements de ce corpus. La notion de coefficient d’occupation du sol (COS), telle que nous la connaissons est récente, elle a été pour la première fois, introduite en préambule du PUD de 1961 lequel faisait explicitement référence aux règles d’urbanisme américaines fondées sur le zoning aux antipodes du modèle de mixité qu’avait permis dans une certaine mesure l’urbanisme Haussmannien. Depuis près de cinquante ans, le COS par ailleurs abusivement désigné comme le dispositif de contrôle de la densité n’a cessé d’évoluer comme concept-outil, alors que la règle comporte des dispositifs de contrôle plus contraignant tel que le coefficient d’emprise au sol. Lors du passage entre le POS et le PLU, le COS a été maintenu pour « garantir un contrôle de la mixité des fonctions »16, alors que la loi SRU autorisait sa suppression. L’outil a même été perfectionné le COS est aujourd’hui imaginé comme dégressif, « intégré », ou « de fait ». Or, on constate toujours de forts écarts entre ce que permettent les règles morphologiques et ce qu’autorise le C.O.S. Cet écart est patent en ce qui concerne la zone de continuum sur rue, fréquemment excédentaire (qui représente l’essentiel de la densité autorisée ), et plus encore en fond de parcelle où il est déficitaire. Changement d’échelle et baisse de densité L’adoption du PLU en 2006, a eu également pour conséquences de faire passer le COS de 3,25 à 3, ce qui accrédite la thèse d’une dédensification programmée sinon 16 C’est la réponse qui m’a été faite par le chargé de mission du PLU, Mr Denis Caillet lors d’un entretien qu’il m’a accordé en 2004 dans le cadre de l’exposition « le Paris des maisons » organisé par la Pavillon de l’Arsenal
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acceptée de Paris. Par ailleurs on constate que les secteurs de Paris ou le COS de fait (c’est-à-dire la densité bâtie) est le plus élevé sont ceux ou la densité de population est la plus faible. La cartographie réglementaire a été affinée passant du 1/5000 au 1/2000). Mais ceci a eu pour effet de diminuer les COS de fait. Quelques assouplissements ont été adoptés en ce qui concerne les fonds de parcelle. Pourtant l’application du nouveau règlement à conduit à une baisse notable du « COS de fait » qui est tombé de 3 à 2,5. Ce changement d’échelle a donc eu certaines conséquences sur l’appréciation de la densité du bâti.
Carte des règlements du Grand Paris.
Architecture : 1-Immeuble de logements (1865 ?) , rue des Pyramides, Paris 1er ; 2-logements (1904) , rue Franklin, Paris 16ème , Auguste Perret (1874-1954) ; 3"La sportive" (1912) , rue Vavin, Paris 6ème, Henri Sauvage (1873-1932) ; 4-logements sociaux, rue de la Saïda (1913), Auguste Labussière, architecteingénieur (1883-1956); 5-logements (1939),rue Notre Dame-des-Champs, Paris 6ème, Léon-Joseph Madeline (1891-1977) ; 6-CAF (1952), rue Vialat, Paris 15ème, Raymond Lopez (1904-66) ; 7-Tour Albert (1960), rue Croulebarbe, Paris 13ème, Edouard Albert (1910-68) ; 8-Hautes Formes (1975), rue Nationale, Paris 13ème, Christian de Portzamparc (1945); 9Logements (1983), rue Saint Fargeau, Paris 11ème, Opus 5 ; 10-Logements (1983), Bd de Belleville, Paris 20ème, Fréderic Borel (1959) ; 11-Logements (1990), Rue Oberkampf, Paris 11ème, Fréderic Borel (1959) Urbanisme : A-Percement rue Rambuteau (1838) ; B-Percement de la rue Réaumur (1860) C-Front de Seine (1970-79), Paris 15ème, Raymond Lopez, Henry Pottier ; D-Quartier Olympiades (1969-75), Paris 13ème, Michel Holey, Raymond Lopez, architectes ; E-Front de parc-Bercy (1994-05), Paris 13ème, Philippe Chaix et Jean Paul Morel, architectes, Jean-Pierre Buffi (1937), architecte ZAC, F-ZAC Massena, Christian de Portzamparc (1945)
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Politiques, administrateurs, techniciens et théoriciens a-Comte de Rambuteau (1781-69), Préfet de la Seine (1833-48); b- Baron Haussmann (1809-91), Préfet de la Seine (1853-70); c- Jean-Charles Alphand (1817-91), Ingénieur de la ville ; d- Gabriel Davioud (1824-81),
Architecte ; e- Louis Bonnier (1856-1946), Architecte-voyer et rapporteur de la commission de révision du règlement de 1902 (1884-1911) ; f- Paul Delouvrier (1914-95), Délégué général au district de la région de Paris ( 1961-1969) ; g- Raymond Lopez (1904-66), en charge d'opérations d'urbanisme et de l'étude du P.U.D. h- Jacques Chirac (1932), 1er maire de Paris (1977-1995) ; i-Valéry Giscard d'Estaing (1926), président de la République (1974-81) ; j- Bertrand Delanöe (1950), Maire de Paris Cette frise qui n’est pas exhaustive montre toutefois que les gabarits de « capacités» sur rue ont en apparence peu évolué si l’on excepte la période (61-77)). Mais l’histoire du règlement parisien n’échappe pas aux soubresauts des débats théoriques sur l’idéal architectural et urbain de l’époque. Certaines dispositions réglementaires ne sont pas exploitées sur le moment. Ainsi, le profil réglementaire du PUD de 61 pourrait évoquer les gradins de l’immeuble de la rue Vavin (3), alors que la production architecturale de l’époque s’impose par une recherche de densité et de verticalité qui conduit à des ruptures avec l’alignement sur la rue. Quant à l’ouverture de la cour sur la rue qui caractérise certaines architectures remarquables des années 30-40 (5), elle est d’une certaine façon réactualisée par les défenseurs de « l’ilot ouvert » (8, 10). Certaines opérations ont aussi particulièrement mis en crise la règle et annoncées les réformes à venir. Parmi celles-ci, figurent des réalisations qui s’attachent à construire, en dépit des obstacles liés aux textes, une certaine densité voire une saturation des cœurs d’ilots. Deux attitudes opposées donnent l’exemple d’une radicalisation des possibles : la tentation de l’objet solitaire et insulaire (9), et celle de la dramatisation de la cour (11).
Lorsque le C.O.S. est supprimé… Le Plafond légal de Densité (PLD) créé en 1975 avec l’objectif de permettre la dédensification des centre-ville en instaurant à l’échelle nationale une taxe sur les dépassements de densité, a été rendu facultatif par la loi de 1986. En 2001, La loi SRU rend définitivement caduque le PLD. Dans certaines communes d’Ile-de-France, le COS est ensuite supprimé. Disposition rendue possible avec l’adoption des nouveaux PLU consécutivement à l’adoption de la loi SRU. Le contrôle de la densité se fait alors par le biais de l’article 11, un « copier-collé » qui ouvre la porte à des interprétations qualitatives, mélange d’appréciations subjectives et d’arbitrages prenant plus ou moins en compte les points de vue des riverains. Il peut arriver que les concepteurs soient ainsi invités à » enlever un étage par ci, quelques maisons par là » pour alléger la version initiale de leur projet qui est pourtant conforme aux dispositifs réglementaires morphologiques. La densité est alors négociée par la puissance publique selon des modalités diverses. Cette forme de négociation au gré à gré dans lequel la commune est sensée représenter les intérêts communs fragilise pourtant les stratégies à long terme et la portée générale du règlement comme « contrat spatial ». Repenser l’espace « libre », revisiter la cour comme une matrice de l’espace urbain La notion d’espace libre telle qu’elle apparaît dans le PLU parisien est assez ambigue. Elle est pourtant fondamentale car sa qualité et son statut participent pleinement au paysage partagé des cœurs d’îlots. l’espace libre est-il cour et/ou jardin ? Un espace libre est-il un espace vide ? Les articles 9 et 13 du P.L.U. autorisent ce questionnement. La cour qui n’est jamais mentionnée en tant que tel est supposée se situer hors bande du continuum bâti (la bande E). Mais celle-ci se définit-elle par la qualité de
ses limites (façades ou héberges), par sa place dans l’îlot, par la manière dont on y accède, par ses dimensions, sa fonction ou sa forme ? C’est cette topologie, dont la constitution est aujourd’hui, entièrement subordonnée au droit de vue ainsi qu’à l’oblique sous-tendue des ombres portées, que la règle pourrait explicitement énoncer et ce, sans doute à partir de modèles ou d’exemples historiquement reconnus mais aussi à partir d’autres paradigmes qui restent à définir. La densité comme processus et résultat à la fois Si Paris est aujourd’hui considéré comme un véritable modèle de densité, c’est que celui-ci est associé à des formes urbaines qui ont su ménager de réelles qualités de mixités fonctionnelles ainsi qu’une étonnante diversité de paysage urbain. Qu’il s’agisse du tissu de la ville du XVIII, des grands boulevards haussmanniens ou de la profondeur des parcellaires agricoles du faubourg, la densité décline successivement un ensemble de caractéristiques qui ont permis que se constituent des modes de renouvellement durables. Ce n’est donc pas seulement en termes de ratio qu’il faut évaluer l’extraordinaire efficacité de cette densité. Cependant La seconde moitié du XXème siècle, voit s’établir des systèmes « finis » pour lesquels les instruments de planification et de régulation actuels ne sont plus adaptés. Reste alors une densité « sèche » …que la règle ignore. 3-Villes denses et villes diffuses, métropole poreuse du Grand Paris Peut-on parler d’une « bonne densité » ? Les débats contradictoires sur la densité selon que l’on se trouve en périphérie ou dans l’hypercentre, selon que l’on se situe en tant qu’habitant, élu ou professionnel, ont fait émerger l’idée de seuil ou de densité acceptée17. La situer objectivement et quantitativement aurait effectivement pour avantage de gagner un certain temps, des études souvent coûteuses, des processus de concertation qui n’aboutissent pas toujours…Pour Olivier Piron qui s’est penché sur la question des densités en Ile-de-France, il existerait pour l’habitat, une densité de convergence qui définit « un confort spatial ». A partir de l’étude des hautes densités, celle-ci s’établirait aux alentours de 250 m2 par habitation avec un COS de 1 environ. Philippe Panerai considère dans Paris Métropole que les basses densités dans l’habitat ne sont pas toujours avantageuses18. En 17 Voir notamment les articles d’Olivier Piron : la densification acceptée in Etudes Foncières n° 119, Janvier-Fév. 2006 p. 11-13 et Vers une nouvelle unité de mesure urbaine : le confort spatial des ménages, Juillet 2008
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parcourant le Grand Paris, et en se penchant sur la production de logements par des promoteurs privés on peut noter qu’un certain type est en train d’émerger : le petit collectif R+4, aux allures de grande maison bourgeoise avec balcons et toîture. Serait-ce là une des figures désirée sinon acceptée de la densité ? La densité comme articulation et comme conciliation Le Grand Paris, peut-t’il s’organiser à partir d’un modèle de densification continue et décroissante ou doit-il au contraire s’organiser autour de « pics » d’intensité urbaine ? Dans quels lieux ? En d’autres termes, le territoire de la métropole a-t’il pour vocation d’être uniformément densifié ? En quoi et comment le paysage peut-il constituer une variable d’ajustement de la densité ? Le paysage est-il ou peut-il être un élément compensatoire de la densité ? Oui probablement, si l’on conjugue les problématiques, la densité fabrique certainement un paysage, mais elle nécessite également un paysage. Il ne s’agit pas là que d’une question de point de vue. Les enjeux écologiques auxquels la métropole est confrontée rendent nécessaires d’appréhender la densité comme un système et non comme une réponse à l’étalement urbain. Ainsi la préservation des vides, la porosité des sols, l’eau comme ressource ou comme aménité, tout ceci procède d’un même ensemble… Topologies et figures de densités Quel est l’avenir du déjà-là aux franges du territoire de l’IDF ? Comment passe-t’on de la zone dense à la ville diffuse ? Quel degré de « liquidité » ou de porosité peut on imaginer ? Alors que de nombreux experts s’accordent à dire que les progrès de la technologie nous permettront de réinventer le rapport entre densité et mobilité, entre consommation et production, entre ville et paysage, les changements de paradigmes annoncés rendent plus complexes encore les choix que la collectivité aura à débattre pour dessiner l’avenir de l’espace métopolitain. Ou se situent les lieux de densification possibles ? En dehors de la ville constituée et sédimentée sur laquelle il existe malgré la « gentryfication » de réelles opportunités, plusieurs types de territoires paraissent offrir à moyen terme, de sérieuses promesses de transformation. Les grands ensembles, le tissu pavillonnaire en font partie. Mais il y a aussi les friches industrielles, ainsi que les territoires valorisés par la refonte des infrastructures de transports et ce non seulement pour le foncier disponible mais également parce qu’ils permettent d’articuler des pans entiers de ville qui s’ignorent. Enfin, c’est le rapport 46
18 Philippe Panerai : Paris métropole, éditions de la Villette, Paris 2008, p.37
à l’eau, ainsi qu’à cette autre forme de densité que constitue la forêt (dont on a vu qu’elle progresse) qui peut être repensé. Dans ce contexte, si l’habitat contribue assurément à structurer le territoire et que l’objectif des 60 000 logements est un levier autant qu’un objectif, c’est essentiellement par sa qualité, ainsi que par la redécouverte d’un genius loci que le pari d’une ville ouverte, dense et solidaire peut être gagné.
Lexique COS : coefficient d’occupation du sol PUD : Plan d’Urbanisme Directeur PLU : Plan local d’Urbanisme PLD : Plafond légal de Densité INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques CLC : Corine Land Cover SRU (loi) : Solidarité et Renouvellement Urbain POS : Plan d’Occupation des Sols PLH : Plan local de l’Habitat SDRIF : Schéma Directeur de la Région Ile-de-France IFEN : Institut Français de l’Environnement
Bibliographie : Livres : Bonnafous A. et Tabourin E., Modélisation de l’évolution des densités urbaines, in Pumain D. et Godard F. (coordonné par), 1996, Données urbaines, n°2, Paris : Anthropos Fouchier V., Des fortes densités urbaines. Les villes nouvelles dans l’espace métropolitain, thèse de doctorat, Université Paris VIII, 1997 Fouchier V. Les densités urbaines et le développement durable. Le cas de l’Ile-de-France et des villes nouvelles, Paris : éditions du SGVN, 1997
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Grandes Emprises et Zones Mutables Philippe Simon Mutations urbaines, définition De manière générale, la notion de mutation recouvre ici toutes opérations urbaines qui consistent à transformer l’état d’un lieu, à lui donner une nouvelle apparence, ou une nouvelle fonction. Les trois cas extrêmes étant la « table rase », avec le processus de rénovation complet, la « reconversion » où des structures existantes sont conservées et le projet neuf avec un usage différent est inséré dans cet existant, et la « réhabilitation » où les fonctions et formes bâties sont maintenues et améliorées. Tout territoire, toute ville en totalité ou partie sont mutables. Ces mutations peuvent être totales et radicales, ou seulement partielles. La manière dont se déroule une mutation est à rapprocher des modes de constitution de la ville : volontaire, coordonné, spontané. Les critères des modes de mutation sont à prendre en compte selon deux notions (presque contradictoires, mais devant s’articuler). D’une part, une vision globale du territoire, de ses besoins et ses logiques à une échelle générale. D’autre part, le lien au local, avec l’existant mitoyen, avec les demandes issues du sol et de ses habitants. Les grandes emprises, cartographie métropolitaine des mutabilités L’objectif de cette carte est de repérer, à l’échelle de la Région, les zones mutables selon une définition large, et sans apriori. Sa finalité est de suggérer des zones de projet, autrement qu’avec les outils ordinaires de l’analyse et du diagnostic urbains. L’hypothèse initiale consiste à considérer que chaque emprise contient sa possible mutation, quelque soit son statut et les usages qu’elle abrite. Toutes les grandes emprises, autres que les secteurs de logements, sont inventoriées et cartographiées calque par calque, par typologie d’activités ou de programme, à partir des données Iaurif. Chaque calque représente 48
une typologie programmatique. La « carte noire » est la résultante de l’addition de tous ces calques. Leur superposition forme un ensemble fragmenté, mais en grande partie continu. Par négatif apparaissent des zones dites « non définies », qui comprennent essentiellement les zones d’habitat ou d’emplois mixtes… Ce sont les zones qui ne changent pas, ou peu, ou seulement en douceur. Elles forment le tissu de base de la ville, en tant que tissu social et physique. Leur imposer une modification de statut et d’activités serait lourd économiquement et symboliquement. La multiplicité de petites parcelles et de nombreux propriétaires, la complexité d’un tissu social et culturel existant en font des territoires lourds et complexes à muter.
che également à réinterroger la sacralisation de certaines emprises (bois, parcs, cimetières, zones patrimoniales, monuments historiques, etc.) afin d’envisager, si le besoin émergeait, des modifications dans le statut de ce type d’espaces.
En repérant ces emprises avec le postulat qu’elles peuvent être des zones mutables à « raccrocher » avec la ville existante, on pose aussi le postulat d’une ville en continue, en opposition à une ville faite de parties isolées (ou du moins autonomes) les unes des autres.
Si on considère que tout territoire est mutable, le cas de Paris pose la question de trouver les critères de ces mutations possibles, à la fois à l’échelle locale et globale. La carte des zones possiblement mutables ne peut exister que recoupée avec d’autres données, à la fois sur des diagnostics de l’existant et des enjeux prospectifs et politiques, avec un retour vers les outils habituels de l’urbanisme. C’est par le croisement avec d’autres données que des niveaux de mutabilité pourront être définis. Ceux-ci dépendent de l’état du bâti, des morphologies urbaines et paysagères, des enjeux sociaux, économiques et politiques, etc. Dans notre cas, la question de la mutabilité est posée au sujet des « grandes emprises », selon les inventaires définis précédemment et selon les cartes établies. S’interroger sur les possibilités de la mutation d’une emprise revient à s’interroger sur la part de la volonté politique, de son ambition et de ses moyens. Quels critères pour déclencher une mutation ? Quelles valeurs donner alors à l’existant pour restreindre ou empêcher une mutation ?
A partir de l’acceptation que certaines zones peuvent être mutables, à court, moyen ou long terme, leur accumulation forme des continuités territoriales, ou des nébuleuses. De manière très basique, l’assemblage des cartes forme une matière dense qui, croisée avec de nombreuses autres données, devient opérante. A l’échelle de la métropole, cette carte de synthèse montre que des continuités existent au-delà des limites administratives territoriales et des sites habituels de projets. Elle montre aussi que le territoire régional est composé d’un grand nombre de zones imperméables qui séparent et marquent des ruptures physiques. Elle permet de regarder autrement les mutations urbaines possibles en leur donnant une échelle territoriale et non plus uniquement locale. Plutôt que de continuer à mettre en œuvre des projets, commune par commune, l’hypothèse consiste à donner une cohérence globale - à l’échelle du territoire- à l’ensemble des interventions, quitte à supposer des durées d’intervention à moyen ou long terme, quitte à bousculer les logiques administratives et politiques. Ce repérage des zones potentiellement mutables cher-
Carte Synthèse des espaces mutables de lÍle de France 49
Les Sites Pollués dans le Territoire du Grand Paris
Hauts de Seine qui est en tête de palmarès en ce qui concerne la densité de sites contaminés avec 28 sites pollués au km2, ceux-ci étant principalement implantés dans la boucle nord de la Seine. Viennent ensuite la Seine Saint Denis avec 17 sites pollués au km2, principalement situés le long des canaux et le Val de Marne, le long de la Marne.
Jean-Louis Ducreux
« Art. 1er. - Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. » Charte de l’environnement, adoptée le 28 mars 2005 et promulguée le 1 mars 2005 dans la constitution.
produits pétroliers voire des explosifs. Leur reconquête à des fins d’urbanisation ou d’aménagements agricoles, paysagers ou sportifs nécessite la mise en œuvre de technique de dépollution spécifique et diverse.
Les enjeux. La prise de conscience de la pollution des sols, des eaux et de l’air par les activités humaines, quelles soient industrielles, domestiques, militaires ou agricoles, l’interrogation sur l’impact dans le temps et dans l’espace des molécules polluantes souvent persistantes, le devenir des matériaux pollués et des déchets, conduit la Société et les Collectivités à s’interroger sur la gestion de ces problèmes qui ne sont pas sans conséquences sur l’environnement et sur la santé humaine. Cette prise de conscience collective prend sa source depuis quelques années dans l’actualité quelque fois dramatique et dans les fictions cinématographiques ou télévisuelles qui s’en alimentent. Amiante, Bhopal, Cyanure, Dioxine, Effet de Serre, Furane, Gaz moutarde, Hydrocarbures, Insecticide….. le dictionnaire de la pollution prend chaque jour, pour chacun d’entre nous, des accents toujours plus proches et plus inquiétants. Les élus et les aménageurs, confrontés à cette prise de conscience, aux interrogations et à la demande grandissante de savoir des administrés ou des usagers, ne peuvent plus ignorer la composante « pollution » dans leurs projets ou dans la gestion des existants quel qu’en soit la taille et l’usage. D’autant que les projets s’enracinent de plus en plus souvent sur d’anciens sites qui nourrissent quelquefois les fantasmes les plus fous.
La désindustrialisation de quartiers entiers en périphérie ou en cœur de ville libère des parcelles vouées à la réalisation d’opérations immobilières privées ou publiques et à des opérations d’aménagements diverses (écoles, collèges, bâtiments publics, stades, infrastructures).
Il est certain que la pression foncière croissante, la cessation d’activité minière ou industrielle conduit à la multiplication des friches post-industrielles dont il s’avère qu’une proportion importante des terrains concernés est contaminée en particulier par les métaux, les solvants et autres produits organiques persistants ou par des 50
Tout le monde garde en mémoire des opérations récentes qui ont défrayé la chronique à Sevran ou à Pavillon sous bois avec des enquêtes épidémiologiques traumatisantes auprès des riverains, des interrogations sur les décès et les maladies qui deviennent toutes suspectes, une suspicion générale vis-à-vis des élus, des industriels et des scientifiques et la recherche des responsables. Enfin, les arrêts de chantier suite à des découvertes de sols ou de nappes polluées sont légions en région parisienne et ont un impact financier et en terme de délais qui peuvent être lourds à gérer ou rendre le projet mort-né. Les sites pollués : combien de divisions? Hors Paris, dans la région Ile de France, on recense officiellement 28 585 sites potentiellement pollués, dont 13 sites qui présentent une pollution radioactive potentielle ou avérée et 79 sites qui correspondent à des anciennes usines à gaz ayant généré des goudrons. Les professionnels pensent que le chiffre de 100 000 sites serait plus proche de la réalité avec 50 000 sites sur Paris intra-muros et 50 000 sites en petite et grande couronne (OGE et SIMON, 2004 : les sites pollués en France, Librio Flammarion). Selon les recensements actuellement disponibles et contrairement aux idées reçues, c’est le département des
sites pollués
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25 km Cartes: MVRDV|ACS|AAF - Source: IAURIF 2007
Carte des sites pollués d’Ile de France
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Dislocations – Barrières – Limites Patrick Céleste A- Le caractère opératoire des métaphores servant à décrire la ville. Nous avons cherché à dépasser les représentations premières qui, communément, sont appliquées au Grand Paris. Ces représentations trouvent souvent leurs sources dans les métaphores du corps et, plus particulièrement dans les métaphores d’un corps considéré maladif. Depuis maintenant plus de quatre siècles, ces représentations renvoient à une ville qu’il faut impérativement soigner, tant au plan de sa santé qu’à celui des menaces que son amoralité fait planer sur la société. La littérature du XVIIIe abonde en romans contant les aventures de quelques jeunes gens qui, bien innocents, quittent leur tranquille et saine province pour tenter leur chance à Paris où, vite, ils déchantent et brûlent les ailes de leur enthousiasme. Paris est malade de ses embarras, Paris est malade de sa saleté, de l’état de ses eaux, de ses débordements d’égouts, de ses hôpitaux, de ses cimetières et de ses maisons humides, congestionnées et sales. L’art d’embellir les villes et de développer le commerce pour reprendre une expression chère aux cartouches des plans d’agrandissement et d’aménagement des villes au XVIIIe siècle, s’est peu à peu transformé vers l’urbanisme hygiéniste quand, dans ses objectifs de planification scientifique, celui-ci s’est saisi de la question du contrôle du développement des villes. Demeure que la métaphore du corps malade est toujours présente : îlots insalubres, congestion de la circulation. Chaque époque a son épidémie qu’elle porte comme l’emblème de ses maux. À la tuberculose répond le souci de tout aérer et de tout ensoleiller. Puis les maladies se font plus sournoises, s’attaquent au corps tout entier. L’étalement urbain est comparé à un cancer. On sait où conduisent les métaphores du corps malade, 52
à porter des soins, fussent-ils administrés par des Thomas Diafoirus imbus de leurs savoirs ou partisans de remèdes radicaux . D’autres s’essayent à des métaphores plus végétales, car si la ville fut souvent comparée à un corps, elle fut aussi comparée à un arbre. On parlera alors de rhizome, métaphore qui laisse à penser à quelques surgissements inattendus du vivant dont la diffusion ne peut être contenue. Quand on se tourne vers les autres termes qu’offre le répertoire des métaphores appliquées à Paris et ses environs, et par souci d’objectivité et dans le souci d’atténuer le caractère dramatique du développement des villes, certains optent pour des descriptions morphologiques : le développement en tache d’huile, par exemple. Il faut alors comprendre qu’à partir d’un point original, l’île de la Cité, une sorte d’entité première ne cesse de s’étaler par anneaux concentriques ou par les chemins de quelques rigoles que sont les axes routiers, ferroviaires ou les rivières. Cette énergie première, dans cette diffusion, peu à peu s’étiole. On comprendra aisément qu’elle rend compte du fait que toutes les voies convergent vers le centre et qu’il est, de ce fait, toujours malaisé de circuler d’un point à l’autre de la périphérie, si ce n’est en repassant par le centre. D’autres projètent une sorte de mécanisme astral dont nul Copernic ou Newton n’aurait encore compris les trajectoires et les équations. On parlera alors de l’agglomération parisienne comme d’une constellation éclairée de quelques astres brillants, mais comme aveuglés par l’astre principal, et d’autres, de moindre éclat.
D’autres parlent de polycentrismes comme pour insister que, depuis bien des décennies et plus encore depuis que l’économie s’est mondialisée, l’agglomération serait faite d’entités dépendantes de toutes les autres mais ayant un pouvoir d’attraction leur conférant, chacune, un statut, une légitimité, les rendant moins dépendantes de la cité originelle puisque constituées en réseau avec une multitude d’autres attirances. Ces représentations présentent toutes un défaut, celui de vouloir se saisir d’un phénomène complexe que ne peut épuiser aucune description. Il faut avoir recours à différentes approches, chacune étant comme une tentative théorique de restitution de phénomènes qui ne se recouvrent pas et qu’aucun périmètre précis ne peut contenir. C’est à cet exercice que notre équipe s’est évertuée en croisant différentes données, comme la cartographie contemporaine les fournit : cartographie sociale, démographique, économique, des déplacements… De ces croisements, nous en avons déduit quelques phénomènes majeurs, des représentations qui nous ont permis de dépasser des a priori qui, malgré notre connaissance du terrain, persistaient, ne serait-ce qu’en raison d’une pratique forcément partielle et souvent infléchie par la problématique singulière à chaque étude et projet dans lesquels nous étions engagés comme chercheurs, enseignants ou praticiens. Le diagnostic auquel notre équipe aboutit montre le phénomène qui ne cesse de s’accentuer, de « Polarisations économiques et sociales ». On assiste à une sectorisation économique qui ne recouvrent pas tout à fait les aires de recrutement industriel et logistique, ni celles de recrutement tertiaire et stratégique. Les écarts de revenus entre l’Est et l’Ouest se creusent plus encore. Illustrations : quelques cartes avec titre du diagnostic prospectif de l’agglomération parisienne En fait, et ceci depuis plusieurs années déjà, s’est engagé un phénomène majeur de l’économie et du vécu de la région parisienne : la sectorisation et les déséquilibres ont créé des dynamismes singuliers, des aires d’influences qui attachent les personnes à leur aire, selon des liens plus ou moins lâches. Rien n’obligeant véritablement à vivre le Grand Paris en sa totalité mais à y travailler, s’instruire, se divertir et y loger selon l’aire d’influence à laquelle chacun est attaché. Personne ne vit le Grand Paris comme une totalité. Nous sommes ainsi bien loin des représentations
en taches d’huile, radioconcentriques, des constellations, nébuleuses ou de la multiplication des centralités. Nous en avons déduit que la métropole se vit à trois échelles : - Une échelle locale correspondant sensiblement à 20 000 habitants ; - Une échelle de bassin de vie correspondant à 500 000 à 1 000 000 d’habitants - Enfin, l’échelle métropolitaine de 12 millions d’habitants mais qui, ainsi que nous venons de le souligner, n’est qu’une potentialité rassemblant tous les possibles mais qui, à l’égal d’une carte figurant l’ensemble des itinéraires, n’assure pas pour autant et sinon pour le regard, le don d’ubiquité. Cette représentation nouvelle étant acquise, il convenait d’en évaluer la traduction sur le terrain ou, plus exactement, d’analyser comment à l’échelle locale elle pouvait se traduire. B - Diversité des paysages, mais aussi proximités et barrières Le statut de voyageurs de l’Île-de-France que nous avons endossé, nous a permis de sillonner ce vaste territoire en nous évertuant d’en connaître la plupart des sites. C’est ainsi que nous nous sommes rendus, à l’Ouest jusqu’à Mantes la Ville et Mantes la Jolie, à l’Est jusqu’à Meaux. Visiter les anciens villages qui ponctuent le territoire de l’aéroport de Roissy ne laissera pas d’étonner tant l’image ancestrale de vieilles maisons de bourg groupées autour de la place communale que survolent, chaque minute, les avions qui s’apprêtent à atterrir, se heurte à un monde distendu irrigué de voies rapides, peuplé d’aires logistiques et d’hôtels plantés au milieu de rien, ou plutôt d’espaces aussi verts que déserts. Du Sud-est au plateau de Saclay, on se perdra dans un lacis de bretelles, guidés par des panneaux indicateurs. Quittant la Marne pour l’Yvette, après avoir traversé de grands plateaux agricoles, on rejoindra autour de l’Orge les lotissements de la loi Loucheur, et, çà et là, des grands ensembles et des résidences. De ces voyages, quelles impressions majeures peut-on retenir ? Disons, en premier chef, la diversité des paysages, qu’ils soient « naturels » ou bâtis. Ces paysages, sans être marqués par des reliefs importants, sont doucement val53
lonnés. Il suffit pour s’en convaincre de se rendre sur quelques points hauts et d’embrasser du regard un vaste panorama que domine un ciel immense piqué, en sa base et sur un tapis de constructions dont la silhouette épouse les variations du relief, par des immeubles hauts, les tours des grands ensembles que l’on vient de visiter. Depuis les hauteurs de l’Hautil vous vous souviendrez des Normands qui laissant leurs drakkars au bord de la Seine grimpèrent sur cette montagne avant de fondre sur Paris. La diversité des paysages, pour épouser un terme bien passe-partout aussi « mot-valise » que le fut en son temps le mot « espace », est un atout extraordinaire qui permet à chaque site de valoir pour lui-même et pour les relations qu’il peut entretenir, souvent en très proche proximité, avec ses voisins. S’esquisse ainsi une conception de l’agglomération à la manière de l’abbé Laugier dans ses Observations sur l’Architecture, ouvrage paru au milieu du XVIIIe siècle. On se souvient qu’au XVIIIe, alors que les enceintes des villes n’avaient déjà plus d’utilité défensive, une conception nouvelle de la ville était apparue, mise en place, il est vrai, en Angleterre quelques décennies auparavant. La ville au lieu d’être une figure unitaire se devait d’intégrer tous les paysages : la ville enserrée dans ses boulevards, des villages, des champs, des châteaux, des parcs, des rivières, des canaux, des collines, complaisamment nommées montagnes. Les cartes utopiques des élèves de l’École des Ponts et Chaussées témoignent du fait que cette conception était largement partagée au-delà de l’exercice de style de faire figurer sur un seul document tout le répertoire de la cartographie. Cette conception, à l’échelle de l’ensemble des entités constituant le Grand Paris et qui ne veut rien exclure du territoire, plus que jamais, est actualisable, à une nuance près, mais non des moindres : cette intégration des différences données par la nature et des différentes occupations humaines se réclamait alors d’une harmonie sans heurts. Les paysages contemporains ne peuvent plus s’y fondre. Mais pour qui veut bien y prêter attention, reste toujours possible de se référer à ce substrat qu’offrent les données topographiques, géographiques et au rôle fédérateur des vastes horizons que dominent les ciels de l’Île-de-France. Comment rendre compte de cette dimension du sensible ? L’Île-de-France présente des caractères uniques. Du 54
moins, nous en sommes-nous convaincus pour avoir quelque peu voyagé comme bon nombre de nos contemporains depuis que le monde ne serait plus qu’un village. En nous remémorant les agglomérations où nous- nous sommes rendus , nous ne voyons pas à quoi elle pourrait être comparée. Cela tient à plusieurs facteurs parmi lesquels retenons les ciels et leurs nuages moutonneux laissant filtrer les rayons du soleil. On dira certes que voilà une bien plate banalité, mais on sait que les peintres se sont évertués d’en saisir les lumières. La topographie douce et vallonnée de l’Île-de-France. Le relief n’y est jamais vraiment abrupt, il est sillonné de rivières bordées de coteaux verdoyants qui soutiennent de vastes plateaux. C’est un paysage qui n’est jamais ennuyeux, tant sont variées les situations, le regard y est ainsi tour à tour porté vers de grands paysages qui, aux siècles de la vitesse, n’ont guère le temps de se déployer que sitôt ils se resserrent, se glissent au creux d’une vallée et courent le long des berges d’une rivière. L’expérience qui consiste à embarquer sur une péniche pour descendre de Paris jusqu’à Mantes, vous laisse découvrir au calme et avec lenteur la diversité et la richesse de ces divers points de vue. L’Île-de-France est belle et possède suffisamment de force pour avoir résisté à bien des laideurs à l’échelle d’une agglomération qui compte parmi les plus peuplées du monde. De plus, et en raison de son peuplement ancien et des states incessantes des aménagements qu’il a connus depuis le néolithique, les paysages bâtis, agraires et les diverses infrastructures ont contribué à offrir une variété de situations qui est une des qualités essentielles de l’Îlede-France. Mais ce qui paraît le plus remarquable tient à la proximité, souvent immédiate, de ces différentes situations. Il suffit de s’éloigner de quelques dizaines de mètres pour que tout soit différent. Regardez la nationale 10 à Trappes, elle coupe la commune en deux parties, semblant l’une et l’autre inhabitables, mais si vous empruntez le vieux parcours de la route, vous retrouverez l’ancien bourg, ses commerces au pied des maisons, une ville de proximité passée inaperçue depuis la nationale. Ailleurs, la route semble ne devoir mener que de panneaux publicitaires à des commerces de moyenne distribution, des aires de stockages de caravanes et de vendeurs de voitures d’occasion. Mais un rien suffit pour oublier ses paysages routiers et ses chapelets d’entrepôts pour
rejoindre un canal situé en contrebas, ses écluses et ses maisons de bord de l’eau. Plus loin on retrouvera un château et ses corps de ferme, un village, puis d’inévitables ronds-points. Ces contrastes prennent évidemment plus d’évidence quand ils « opposent » des aménagements minéraux à des aménagements laissant plus de place aux éléments naturels et végétaux, mais ils sont tout aussi marqués pour ce qui tient des aménagements bâtis. Là un ensemble de pavillons côtoie un grand ensemble ; ailleurs un important nœud routier semble une forteresse tout aussi inexpugnable que le centre commercial qui le domine, mais pour qui suivra le bon panneau la charmante vallée de la Bièvre se laisser découvrir et le bruit de l’autoroute finira par se prendre au piège des méandres de la route. Ce caractère, lié à l’urbanisme de réseaux qui a pris avec les autoroutes et leurs bretelles une importance dominante, semble plus accentué qu’ailleurs, et s’il met en contact de proximité de paysages très différents, on peut tout autant le comprendre comme établissant des barrières souvent infranchissables. C’est évidemment d’autant plus insupportable que, vu de haut, tout paraît proche et atteignable, alors que beaucoup contribue à séparer, à éloigner. De ces brèves réflexions, nous sommes tentés de faire une proposition d’ordre qualitatif. Disons qu’il va de soi qu’il faille améliorer le réseau des transports en commun et qu’il est temps de cesser de taxer les banlieusards plus ils sont éloignés de Paris en instaurant un tarif unique et en unifiant le réseau et ses signalisations qui, pour des raisons historiques, distinguent celles de la RATP et celles des chemins de fer. La carte Imaginaire, à l’usage des scolaires et des étudiants, est à cet égard un puissant moyen d’intégration. Sa généralisation à l’ensemble des habitants du Grand Paris serait d’un apport essentiel pour rapprocher les personnes et pour réduire les distances entre l’habitat, le travail, les services et les loisirs. Mais se posera encore la question d’un éloignement que l’on peut qualifier volontiers de psychologique. Plus le paysage est dur, mal aménagé, plus il semble conduire du néant à nulle part, plus les distances sont longues. Plus le paysage routier sera privilégié alors qu’il traverse de toute évidence un site habité, plus les distances paradoxalement sont longues car elles reposent sur des dispositifs de l’éloignement et de la séparation. La route est faite pour réunir non pour séparer. Regardez l’arrivée autoroutière par la porte de Bagnolet, les embouteillages sont d’autant plus invivables que tout autour de vous est manifeste
habité. Bagnolet est d’une part, coupé en deux par cette autoroute, d’autre part, séparé de Paris par l’échangeur le plus fou qui se puisse imaginer et par des centres commerciaux, des tours et hôtels qu’aucun lien ne semble rattacher à Bagnolet. On peut parfaitement faire des routes, même relativement rapides, qui ne soient pas inféodées à l’esthétique hâtive des glissières de sécurité. On peut édifier des quartiers d’affaires et des commerces qui ne soient pas des mondes en soi. Donc pour revenir à cette proposition d’ordre qualitatif, nous invitons à un vaste programme de résorption de ce qui fait « distance ». Il s’agit bien sûr des espaces publics, des délaissés et de chercher à donner sens sans pour autant les sur esthétiser. Les exemples de sur esthétisation de l’inutile abondent. À Marne-la-Vallée qui s’étend sur un territoire plus vaste que celui de Paris, la densité est très faible et, du même coup, la surface d’espaces sans usage véritable est sur abondante. Combien de prairies et de petits bois sans promeneurs et qu’il faut entretenir à grands frais ! Cet effort ne doit pas uniquement porter sur les espaces majeurs mais sur les moindres choses. Mais il s’agit également de la résorption de ce qui résiste aux aménagements d’ordre qualitatif en raison de l’ampleur de cette barrière. C - Les barrières et leurs franchissements Prenons, par exemple, tel nœud routier surmonté d’un immense centre commercial dont une des voies conduit au village de Bièvre. Si ce centre commercial et ses importants parkings, au lieu d’être séparés du réseau routier, avaient été réalisés en symbiose avec la voirie, le centre commercial aurait permis d’assurer les continuités « ordinaires » dans toutes les directions. Au lieu de séparer, la voirie et le centre commercial auraient rapproché des territoires ayant leur propre cohérence (ce qui ne n’implique pas qu’ils doivent la perdre). Imaginez que ceci soit associé à un transport en commun, non seulement se constitue une sorte de pôle multimodal, mais aussi un centre que des équipements collectifs peuvent renforcer dans sa vocation. Il en est à Saint-Denis comme à Bièvre. Si le Stade de France avait été édifié sur l’indescriptible nœud routier qui semble séparer à jamais la Plaine Saint-Denis de Saint-Denis, au lieu d’être construit jusqu’à côté, il y avait là suffisamment de moyens rassemblés pour que ces deux entités d’une même commune soient réunies. Après 55
tout, la Grande Arche a bien été placée juste au-dessus de l’autoroute comme pour offrir un second arc de Triomphe à la conquête des plaines de Nanterre et de Montesson ! Par là même, Paris et Saint-Denis ne sembleraient pas si éloignés alors que la distance de la basilique à Notre Dame s’est longtemps parcourue à pied. Les barrières, de par leur peu de valeur foncière, sont donc facilement mobilisables. Ce modèle de développement n’est en fait que l’application contemporaine d’un principe très général d’extension des villes. Ainsi les boulevards (qu’ils soient de l’ancien mur d’enceinte de Louis XIV ou des fortifications de Thiers), après démolition des murs d’enceintes, s’ouvrent à la ville et réunissent ce qui était séparé, et offrent l’assiette foncière, continue et importante, permettant d’y implanter les équipements qui lui faisaient défaut. Voyez les tentatives, bien tardives d’ouverture de Paris sur les communes limitrophes en couvrant le périphérique, ce processus relève de la même logique de franchissement et de renforcement des équipements collectifs. Ainsi s’esquisse comment pourrait se concrétiser un Grand Paris attaché à recréer du lien social en s’attachant aussi à recréer des liens physiques, non pas tant en renforçant les centres anciens existants (ce qui a été plus ou moins fait depuis trente ans) mais en se plaçant sur les marges de ceux-ci en des situations qui font barrières. On peut regretter qu’à la hauteur du RER de Nanterreville, alors que l’A86 a été couverte, qu’un développement bâti plus ambitieux n’ait pas été entrepris. Mais c’est un exemple de cette synergie qu’il convient de mettre en place en des points stratégiques. On appellera points stratégiques ceux qui potentiellement présentent le plus de connections possibles et qui, pour autant, ne coïncident pas totalement avec les centres. Expliquonsnous. Par exemple, prenez Mantes, composé de Mantes la Jolie et de Mantes la Ville, ces communes forment un tout, bordent la Seine, sont traversées par la RN 13 . Elles sont directement reliées au réseau autoroutier par l’autoroute de l’Ouest (le péage est juste à la sortie de la ville), et sont bien desservies par le train dont la gare est juste entre Mantes la Jolie et Mantes la Ville. À l’arrière de la gare, une ZAC vient de se réaliser (baptisée Zac Université parce qu’il y est prévu quelques enseignements supérieurs de type IUT). C’est évidemment une situation exceptionnelle avec un important foncier mobilisable. Il ne s’agit pas de renforcer le vieux Mantes, mais de construire de nouveaux quartiers et un centre commercial dans une ancienne et immense halle industrielle. On 56
peut regretter qu’une conception ne prenant pas toute la mesure du site ait laissé de nombreux hectares aux activités en les séparant du reste des aménagements. C’est une scorie, un reste de la conception de la ville par zoning et fonctions séparées, conception dont il faut se défaire pour épouser les thèses de la mixité. On peut tout autant regretter que le franchissement des voies ferrées et la création de nouveaux ponts n’aient pas été programmés. Le Grand Paris est l’occasion de corriger ces défauts. Ce sont de telles situations qu’il faut rechercher et, à partir de celles-ci aller, si nécessaire, plus loin en poussant les aménagements au-delà des limites de la ZAC pour réunir les quartiers épars de Mantes et rejoindre les berges de la Seine. Alors, les projets Anru auraient plus d’allure et de pertinence, du moins, justifieraient avec plus de légitimité les démolitions entreprises. Prenant toute la mesure des sites entre grandes routes, canaux, rivières ou fleuve, trains, les centralités du Grand Paris prendraient sens en assurant les continuités de ce qui fait actuellement barrière. Mais il ne faut vraisemblablement pas attendre de la procédure de la ZAC qu’elle intervienne au-delà de son périmètre forcément limité. Il s’agit, bien évidemment, d’enjeux qui se posent au niveau général d’une communauté de commune dans le cadre d’un projet de développement cohérent et à l’échelle d’une portion de la vallée de la Seine, et pour reprendre le terme que notre équipe a défini pour le diagnostic du Grand Paris, de l’Horizon du grand Ouest parisien.
clos. À Paris, il n’a été possible de réaliser un quartier vivant autour du bassin de la Villette seulement quand les Canaux ont cessé de maintenir leurs prérogatives sur les entrepôts bordant le bassin, pour que des équipements ouverts au public puissent s’y installer. La place de la bataille de Stalingrad, récemment réaménagée, fut un lieu conflictuel de gestion. Son entretien relève-t-il de la Voirie ou des Parcs et Jardins ? À défaut d’y apporter une réponse efficace, la place s’est vite dégradée, contribuant à son corps défendant au développement de pratiques illicites. La question de la mixité sociale se pose à un niveau général, celui de la politique de la ville, des programmes et du croisement des sources de financement tant à l’échelle locale, régionale ou intercommunale. Gouvernance(s). On comprend donc que « le franchissement des limites de croissance » et la résorption de tout ce qui physiquement fait barrière interrogent les procédures de décision et portent ces questions au niveau de la gouvernance du Grand Paris. À cet égard, le récent ouvrage de Philippe Panerai sur le Grand Paris développe tout un chapitre sur ce sujet et éclaire intelligemment le débat qu’un tel sujet ne peut manquer de nourrir.
Ce qui fait barrière est, de plus, renforcé par une série de frontières administratives et financières. Prenons les réglementations urbaines, elles reposent sur le principe de conservation de l’identité d’une portion de territoire. La carte de l’agglomération est ainsi pavée de plaques homogènes, ce qui ne peut avoir pour effet que de renforcer le contraste, plus ou moins abrupt, entre deux zones qui se touchent. Alors ne faudrait-il pas porter l’attention sur ces espaces de séparation et potentiellement porteurs de conflits ? Ils sont, surtout quand ils sont traversés ou bordés par quelques voies rapides et leurs échangeurs, ou par des réseaux ferroviaires, les sites où se jouent les possibilités de lien entre quartiers, entre communes. Ils réclament une réglementation particulière. Ce sont des sites de projet et de convergence des moyens. Car ce sont aussi des sites où les différentes sources de financements devraient se fédérer. Ce qui fait barrière, ce sont aussi les effets pervers des champs de compétences des différentes administrations et de leur souci, presque féodal, à les tenir en champs 57
“Hubs” et Mobilités Alternatives Dominique Lefrançois et Clément Orillard
c) Bilan Les trois réseaux circulaires projetés et partiellement en cours de réalisation proposent un rattrapage massif de l’interconnectibilité. S’ils sont complétés et systématisés, le réseau de transport en commun à l’échelle métropolitaine pourrait atteindre une très grande efficacité. Quelques doutes subsistent par rapport à certains choix techniques comme celui de tram-trains courts pour les Tangentielles au lieu de rames types RER longues. Mais le fait que ce ne soit pas des tronçons circulaires complets est logique lorsque l’on analyse les mobilités individuelles actuelles :
b) Réseau du Grand Paris Le réseau est relativement complet. Le réseau radial est développé depuis les années 1930 et compte désormais 7 axes (A1, A3, A4, A6, A13, A14, A15). Le réseau circulaire est développé depuis les années 1950 et compte 3 cercles concentriques plus ou moins complets : le boulevard périphérique (complet), l’A86 (incomplète) et la Francilienne (incomplète) ainsi que le Boulevard Intercommunal du Parisis (BIP) dans le Nord de la métropole. Seul le BIP a pu être pensé comme une vraie VRU mais sans être réalisé comme tel.
2. Transports individuels
A L’ « interconnectibilité » métropolitaine Clement Orillard 1. Transports collectifs A) Principe A l’échelle métropolitaine, la question qui se pose est celle de la mise en réseau de l’ensemble des modes de transport pour une véritable intermodalité. Les réseaux de transport collectif à cette échelle métropolitaine sont usuellement basés avant tout sur les chemins de fer de banlieue (commuter train), les plus à même de desservir de vastes territoires. Le métro peut être rattaché à cette échelle à condition de desservir le vaste territoire métropolitain et ne pas se limiter à l’échelle de la ville centre. Certaines grandes lignes de tram ou tram-train se rapprochent de cette échelle. b) Réseau du Grand Paris Il s’agit d’un réseau uniquement radiant déjà très efficace constitué des lignes de RER A, B, C, D et E qui est basé sur l’interconnection de lignes de trains de banlieue de gare à gare. La ligne E est incomplète et il y a débat sur sa prolongation vers l’ouest (soit direct vers La Défense en rejoignant la ligne A, soit en empruntant la ligne existante de banlieue U). Une ligne F a toujours été prévue entre Montparnasse et St Lazare (le quai est prévu dans la gare Haussmann St Lazare) avec arrêt à Orsay ou Invalides, sans pour l’instant être réalisée. Le grand manque a été longtemps du côté des lignes 58
tangentielles malgré les plans du SDAU de 1965 qui prévoyait une tangentielle au nord et une au sud de la métropole. Un réseau circulaire est en projet depuis les années 1990 et a été très partiellement réalisé. Ce fut d’abord le réseau Grand Tram, une ligne de tramway autour de Paris dont les T1, T2 et TVM ne sont que des portions qui doivent être mises en réseau.
a) Principe Au niveau des transports individuels, cette échelle est celle des autoroutes et voiries rapides structurant la métropole. Depuis une quinzaine d’année le modèle développé pour ces autoroutes est celui de voiries rapides urbaines (VRU) (voir les premiers parkways aux Etats-Unis et les « rondas » de Barcelone) plus connectées au réseau viaire classique et plus intégrées dans les espaces urbains traversés que les autoroutes interurbaines.
c) Bilan Une fois complété par l’achèvement des autoroutes circulaires, le réseau sera très performant en lui-même. Au-delà de son efficacité interne, pour une efficacité métropolitaine plus grande, deux points devraient être améliorés : - La faible intégration par rapport à l’environnement traversé dont le périphérique est l’exemple. - Le morcellement de sa gestion qui est pris en charge par l’Etat et trois sociétés privées autoroutières.
Le TVM a été prolongé à l’Ouest et il doit ensuite être prolongé à l’Est jusqu’à Noisy-le-Grand. Le T1 doit être prolongé à l’Est vers Val de Fontenay et à l’Ouest vers Nanterre à terme. Le T2 doit être prolongé vers le Pont de Bezons et plus loin encore. Puis le réseau de Tangentielle reprenant pour une grande part la ligne de Grande Ceinture. La Tangentielle Nord est en cours de réalisation (ouverture 2012-2016). La Tangentielle Ouest est actuellement soumise à enquête publique. La Tangentielle Sud qui s’appuie sur un tronçon du RER C a été transformée en ligne plus classique de Tram-train. Manque une Tangentielle Est qui serait probablement remplacée par l’interconnexion RER E – RER A à Val de Fontenay. Enfin le dernier projet de ligne circulaire est bien entendu Métrophérique appelé désormais Arc Express et qui serait une ligne de métro souterrain faisant le tour de la première couronne à proximité du Périphérique. Enfin il y a aussi la ligne de contournement TGV qui existe et forme un arc de cercle complémentaire autour de Paris, mais qui est incomplet. Seul le barreau Est est une ligne à grande vitesse le barreau Sud est la grande ceinture. Les Tangentielles telles qu’elles étaient présentées dans le SDRIF de 1994
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Enfin, par rapport aux objectifs du Développement Durable, ce réseau devrait pouvoir être le support de nouveau modes de transport routier (automobiles partagées, bus moyenne distance, etc.) et plus intégré avec le réseau de transports collectifs (plateformes modales parkingsstations TC aux interconnexions). Conclusion La réalisation des projets inscrits dans les divers documents d’urbanisme actuels permettrait d’achever une interconnection métropolitaine en transport en commun et en transport individuel très efficace. Le problème du Grand Paris ne semble plus être désormais celui-là après que cela ait été le cas pendant longtemps. Les points qui seront à renforcer : - Le développement d’une intermodalité encore plus efficace. D’abord en couplant réseau de transport en commun, réseau autoroutier/routier transformé pour accueillir de nouveaux modes de transport et grandes pistes cyclables métropolitaines. - L’articulation entre les nouvelles stations/sorties et les nœuds prévus dans ces projets d’un côté et les projets d’urbanisme de l’autre pour la construction d’une métropole vraiment intégrée.
à travers les moyens de transport de la métropole au « village global ». A travers la mondialisation, les territoires ont vu apparaître ce que certains ont pu nommer l’ « effet tunnel » : un raccourcissement des liaisons entre métropoles mondiales au détriment de territoires à proximité de ces métropoles dont le temps d’accès restait stable. Dans la concurrence internationale entre les territoires, profiter de cet « effet tunnel » est donc indispensable pour assurer un développement économique (François Ascher, Métapolis ou l’avenir des villes, Paris, Odile Jacob, 1995). - Du point de vue de la métropole étudiée, la problématique des transports devient donc à cette échelle celle de son accessibilité à travers des « portes » qui sont autant d’entrées pour cet « effet tunnel ». - Quatre types de portes correspondent à trois échelles d’ « effet tunnel ». Les aéroports sont des portes qui correspondent de plus en plus à une échelle strictement européenne et transcontinentale. Les gares de trains à grande vitesse sont d’une échelle nationale et de plus en plus européenne et les entrées/sorties d’autoroutes plus étroitement nationale. Les ports fluviaux d’échelle européenne sont un dernier type de porte actuellement sous utilisée mais en plein redéveloppement face aux défis du développement durable.
B L’accessibilité internationale 1. Principes a) Jouer de l’effet tunnel - Cette première échelle correspond à la connexion
Le projet des deux boucles de la Francilienne et de l’A86 (SDRIF 1994) 60
b) Une accessibilité internationale en devenir - L’implantation de l’infrastructure aéroportuaire n’a pas été repensée depuis les années 1960. Le foncier très important de l’aéroport Charles de Gaulle et l’organisation
Les radiales projetées et existantes (SDRIF 1994)
du « hub » d’Air France ont permis d’éviter de poser cette question. L’hypothèse d’un quatrième aéroport (après CDG, Orly et Le Bourget) reste présente pour un futur plus ou moins proche. Cette fonction est actuellement occupée par l’aéroport de Beauvais qui occupe très imparfaitement le créneau low cost (seulement trois compagnies dont une seule compte réellement, Ryanair). - Avec la ligne de contournement de Paris, un certain nombre de gares TGV ont été implantées dans la périphérie en limite de deuxième couronne (CDG, Chessy, Massy). La gare de CDG a fait émerger un hub avion/TGV potentiellement très important pour l’instant limité en raison de la concurrence entre Air France et la SNCF. - Pour le trafic fret express, des projets pour utiliser les fréquences possibles pour faire circuler des TGV cargos entre villes européennes existent. Une perspective fortement soutenue par le Grenelle de l’environnement. - L’utilisation de la voie d’eau est encore terriblement limitée mais en très forte croissance. De véritables hubs logistiques sont en voie de constitution avec la perspective du nouveau canal Seine Nord et le basculement de la navigation fluviale dans le monde des conteneurs et le Grenelle de l’Environnement. La croisière fluviale terriblement limitée sur la Seine est bien plus développée ailleurs en Europe. Potentiellement, le trafic total peut être multiplié par 5 (Prévisions du Port Autonome de Paris). c) Ne pas répeter des erreurs du passé : - Une des raisons de l’échec des Villes Nouvelles est l’absence d’autonomie par rapport à Paris en matière d’accessibilité internationale. Pourtant dans le SDAU 1965, le réseau était pensé autrement. Non seulement le RER devait permettre d’éviter Paris (par le Nord avec une liaison directe Cergy-Roissy et par le Sud avec Trappes-Corbeil) mais surtout les stations du réseau national d’aérotrain, entièrement nouveau, auraient pu desservir les Villes Nouvelles. A part à Marne-la-Vallée, seul le système autoroutier permet une liaison internationale des Villes Nouvelles en évitant Paris. Finalement les Villes Nouvelles n’ont jamais pu être indépendantes du cœur de l’agglomération. Pour renforcer le dynamisme et la polarisation de territoires correspondant « horizons métropolitains », il est absolument nécessaire d’éviter de refaire la même erreur. - Dans les années 1990, avec le développement du réseau TGV, des grands espoirs sont nés de l’interconnexion transport aérien / ligne TGV et des gares ont été construites dans les aéroports de CDG et Lyon Saint-Exupéry. Mais les espoirs ne se sont jamais concrétisés du fait de
l’oubli notamment d’une donnée économique centrale : la SNCF était le principal concurrent à l’intérieur du territoire national. L’aménagement du territoire à partir des transports doit donc se baser avant tout sur une bonne compréhension des modèles économiques en jeux. d) Les modalités de l’accessibilité internationale - Accessibilité rapide / accessibilité lente L’accessibilité internationale se polarise de plus en plus pour être divisée entre deux modes correspondant à deux marchés très différents. Le plus visible est l’accessibilité rapide qui correspond au trafic aérien, ferroviaire à grande vitesse et autoroutier. L’autre mode, moins visible, est l’accessibilité lente c'est-à-dire le trafic par bateau et par trains lents. Contrairement à ce que l’on a pu croire la croissance du premier mode n’a pas tué le second mais a contribué à faire émerger deux modèles économiques différents pour le transport qui ne sont pas en concurrence mais absolument complémentaires. La lenteur du deuxième mode est parfois contrebalancée par des gains bien plus importants en termes de service. Le train classique occupe une place intermédiaire - Passagers / fret Ces deux modes touchent les deux filières différentes du transport international : le trafic passagers et le trafic fret. Le second est absolument indispensable au premier car au-delà de ressources en matière de services, l’économie est toujours constituée de biens matériels. La question de l’accessibilité d’une métropole ne se pose donc pas qu’en termes d’accessibilité des humains mais aussi des marchandises. Les différents modes de transports 2. L’accessibilité en matière de passagers et de fret rapide a) Constats : les éléments présents Des éléments construisant une accessibilité des territoires de la deuxième couronne existent avec les gares TGV de contournement (CDG, Chessy, Massy) et les aéroports CDG et Orly bien entendu. - D’autres gares TGV sont en projet : Melun sur l’axe TGV Sud-Est et Orly sur une nouvelle contournante LGV Atlantique – LGV Sud-Est (barreau Sud). Mais sans que ces gares ne soient forcément pensées comme le moteur d’un développement urbain. - Le système aéroportuaire parisien est très déséquilibré 61
et totalement lié à Air France avec CDG qui domine très largement comme hub en concentrant le trafic transatlantique notamment et Orly qui reste très majoritairement un aéroport origine-destination. L’ensemble des deux plates-formes ADP est très lié au trafic d’Air France. Londres au contraire compte quatre aéroports classiques (Heathrow, Gatwick, Stansted, Luton). L’implantation de Stanstead a été décidée pour desservir, par train, tout autant Londres que Cambridge et son très vaste parc d’entreprises - Il n’y a pas d’aéroport spécialisé en low-cost à la différence de Luton et Stansted à Londres. Roissy possède un terminal low-cost mais qui n’a pas attiré Ryanair par exemple. - L’aviation d’affaire est un potentiel sous-exploité. Il existe quatre aéroports d’affaire en Ile de France (Le Bourget, Toussus le Noble, Pontoise-Cormeille et Coulommier-Voisin) mais seul Le Bourget est aménagé comme un vrai aéroport en étant géré par ADP. - Le seul hub avion/TGV existant est celui de CDG. Mais l’implantation d’une gare à Orly ardemment souhaité par ADP donnerait naissance à un deuxième hub du même type. b) Prospective : vers des opérateurs globaux utilisant des hubs passagers/fret. c) L’ouverture à la concurrence du train modifie la donne pour l’interconnexion avion-TGV - Air France a confirmé à travers une très probable alliance avec Veolia sa volonté de devenir opérateur ferroviaire à l’horizon 2011 (Le Parisien, 08/09/2008 : http://www.leparisien.fr/economie/air-france-lance-sestgv-08-09-2008-205543.php). CDG-TGV apparaît très clairement comme son futur hub ferroviaire couplé avec son hub aéroportuaire de CDG 2 pour des liaisons vers Paris et Amsterdam. Ne pas oublier que Schiphol qui est le hub complémentaire d’Air France-KLM possède lui aussi sa propre gare TGV-Thalys. - Malgré l’alliance RailTeam qui la lie théoriquement à la SNCF sur le mode des alliances aériennes, la Deutsche Bahn a indiqué récemment être intéressée par une liaison Marseille-Francfort qui risque très fortement de passer par Chessy-TGV (Le Figaro, 27/12/2008 : http://www. lefigaro.fr/societes/2008/12/27/04015-20081227ARTFIG00199-la-deutsche-bahn-declare-la-guerre-a-la-sncf.php). b) La constitution de nouveaux opérateurs de fret express utilisant le TGV- Une alliance formée d’ADP, RFF, Air 62
France Cargo, de FedEx et de la Poste et de diverses collectivités locales a monté une alliance européenne nommé EuroCarex (European Cargo Rail Express) pour la promotion d’un réseau de fret express avion-TGV qui doit répondre à la saturation croissante des aéroports. Son développement doit être organisé en trois phases : phase 1 le réseau regroupe les aéroports de CDG, Lille, Liège, Londres-Heathrow, Amsterdam-Schiphol et Cologne ; phase 2 sont ajouté les aéroports de Bordeaux, Marseille, Strabourg et Francfort ; phase 3 sont ajoutés les aéroports de Madrid, Barcelone, Turin, Milan, Bologne et Berlin (Voir le site internet d’Eurocarex : http://www.eurocarex. com/index.php). On peut très facilement imaginer que l’alliance Air France – Veolia s’étende à ce projet. - De son côté, la SNCF qui s’est retirée de cette alliance a fondé avec La Poste une filiale commune nommée Fret GV. Basée sur leur très longue expérience commune dans ce domaine, elle ressemble aussi à une réponse à la potentielle concurrence d’Air France Cargo (Voir le site internet de Fret GV http://fret.sncf.com/fret/580high_speed_freight.html). Stratégie pour le grand Paris Trois hubs aéroport-TGV passager et fret dans la moitié est de la deuxième couronne parisienne. S’il se confirme que la deuxième couronne est le lieu du dynamisme territorial du Grand Paris, on peut imaginer que trois grands hubs desservant trois des « horizons métropolitains » détectés dans le diagnostic soient constitués. - le hub CDG – horizon métropolitain Roissy-Plaine de b) Prospective : un destin pour l’ « horizon métropolitain » Oise-Seine Aval a) Le hub parisien d’un réseau de transport lent voie fluviale – chemin de fer européen - L’aménagement du canal Seine Nord Europe va complètement transformer le rôle de la Seine dans le réseau fluvial européen. D’un fleuve en cul de sac, dépendant du Havre comme point d’entrée et de Paris de débouché de son trafic marchandise, la Seine mais aussi une partie de l’Oise en aval de Compiègne deviendra un élément d’un réseau connecté aux canaux à grand gabarit du Nord de l’Europe. Le PAP prévoit déjà que le trafic conteneur va croitre fortement grâce à l’apport du trafic en provenance de Rotterdam et d’Anvers et prévoit la construction d’un grand hub à Achères. L’ouest parisien (Oise et Seine Aval) deviendrait ainsi une étape majeure sur un axe Le Havre – Rotterdam. - Un élément du futur réseau de transport transeuropéen (RTE-T) est l’axe prioritaire de fret ferroviaire menant des
ports de Sines (Portugal) et Algeciras (Espagne) à Madrid et Paris. Cet axe qui bénéficierait d’un nouveau tunnel au centre des Pyrénées pourrait emprunter l’axe Toulouse – Limoges – Paris ou l’axe Bordeaux – Poitiers – Paris. Cet axe ferroviaire pourrait être directement connecté à un autre axe ferroviaire transeuropéen comme l’axe Paris – Luxembourg – Ruhr ou l’axe Paris – Lyon – Turin ce qui ferait de la région parisienne une étape majeure sur des axes bien plus vaste allant du sud de l’Espagne au cœur de l’Allemagne ou vers l’Italie. - L’ouest parisien de Cergy – Seine Aval se trouve potentiellement au croisement de ces axes transeuropéens fluviaux et ferroviaires. Il pourrait connaître ainsi une valorisation majeure avec le développement de grands hubs logistiques fer – voie d’eau, qui iraient au-delà de la simple desserte de la région parisienne. C. Des mobilités alternatives pour les « horizons métropolitains » : le cas de Roissy Dominique Lefrançois 1. Le morcellement des territoires… dans l’espace du très proche Le modèle de la ville post-fordisme qui tend en Région parisienne à faire se dissocier résidences et zones d’emplois hier concentrés donne toujours la primeur à l’automobile impossible à enterrer ou à totalement rejeter. Ce qui mérite d’être souligné à l’heure où l’ensemble des acteurs et politiques s’arrête exclusivement sur la nécessité de promouvoir des modes de transports collectifs, tout en s’interrogeant sur les moyens financiers de les mettre en œuvre voire même sur leur réelle efficacité. L’on notera que dans la ville distendue, les populations peu qualifiées sont d’une manière générale moins assurées de trouver un travail que les cadres dans un territoire proche de leur lieu de résidence : pour celles-ci, la dépendance à la voiture est d’autant plus accrue que le réseau radioconcentrique des transports en commun dans la métropole parisienne exclut un grand nombre de personnes résidant à l’écart de ses radiales. Mais, par delà ce fait analysé par les spécialistes des transports (Orfeuil, Massot, Wenglenski), la dépendance à l’automobile se pose également pour des pôles d’emplois relativement proches des lieux de résidence. Aussi, l’échelle qu’il nous semble égalment opportun d’interroger est celle (et ce d’autant plus que l’on considère que la requalification des quartiers résidentiels HLM dits relégués passe essentiellement par la résorbsion du problème de l’emploi) des déplacements réalisés dans
le territoire du proche, voire du très proche, à l’intérieur duquel il nous semble pouvoir être envisagé l’exploitation d’un système de transport d’un nouveau type. Hybride, à mi-chemin entre le transport individuel et le transport collectif, ce système de transport peut revêtir différentes formes : le véhicule à priori privé peut être loué, ou alors appartenir à quelqu’un d’autre si l’on prend l’exemple du taxi qui dans les pays du sud, assure un service collectif que l’on pourrait envisager dans les pays du Nord, ou alors du mini bus servant des trajets à la demande. Partagé avec d’autres, il a pour caractéristique de répondre à une demande en matière de transport toujours plus complexe, plus individualisée, dispersée dans l’espace et le temps, en raison de l’étalement urbain, du vieillissement de la population, de l’éclatement des ménages, la démultiplication des horaires et le moindre emploi. Imaginé, par exemple, pour participer du désenclavement d’une banlieue, il permet de répondre à ce qui n’a pas trop été pris en compte, à l’heure où bien des efforts ont à ce jour été entrepris pour relier les quartiers HLM aux centres : la variabilité des mobilités qui diffèrent selon l’âge, le sexe, la génération, ect, que l’on soit jeune, retraité, ou femme, et en conséquence des manières de répondre. Pensé comme une solution complémentaire et non concurrente du transport en commun, ce véhicule ou nouveau système de transport peut être mis au service de l’intérêt public, devenir un maillon fort des mobilités urbaines, être un enjeu pour une mobilité et une ville durables. Dans la réalité, celui-ci existe sous des formes diverses et ponctuelles – initiées par des associations, imaginées par les usagers eux-mêmes qu’il convient de généraliser pour coller à l’évolution des modes de vie et les intégrer dans une véritable politique de transport. Susceptible de compter au rang des services dit de proximité que l’on s’efforce de promouvoir aujourd’hui pour créer de l’emploi, il sert un nouveau type d’espace que nous avons donc identifié sous le terme d’horizons métropolitains : autonomes, donc comme on pu le dire des quartiers hier de la ville dense et agglomérée et dont les protagonistes de la ville émergente (Chalas, Dubois Taine, Asher) annonçaient la mort. Mixtes en somme, à l’instar là encore de ces quartiers, à condition toutefois qu’on en recolle les morceaux, car à la différence du quartier d’antan et des espaces dit de proximité de la ville compacte historique, les déplacements – dans cet horizon métropolitain - se font moins à pied qu’en voiture. 2. Des zones d’emplois généralement mal drainés par le transport en commun dans une ville où l’industrie n’a pas sa place 63
L’horizon métropolitain ici plus amplement présenté est celui de Roissy- territoire structuré autour d’un espace industriel – la plateforme de l’aéroport et ses appendices (zones d’activités nées sur ses pourtours) - connaissant un développement fulgurant, une forte progression de l’emploi, soit une croissance de l’emploi de 6, 1% (celle de l’île de France est de 2, 2 %). Cet horizon métropolitain semble en quelque sorte contredire le modèle de la ville postmoderne en cela que les aires résidentielles celles-là mêmes en lesquelles l’aéroport et ses zones activités économiques sont potentiellement amenées à recruter leur main d’œuvre – lui sont peu éloignées. Mais le proche, dans ce bassin ou horizon de vie, bien que proche, en ressort très éloigné si l’on considère que les aires résidentielles inscrites sur les pourtours n’y sont tout simplement pas connectées par des transports en commun. Un habitant d’une ville limitrophe de l’aéroport Roissy peut être amené s’il ne réside pas sur la ligne Nord-Sud du RER B devoir passer par Paris pour accéder à Roissy. Pour les résidents des quartiers Nord d’Aulnay sous-Bois, par exemple, où 65 % des actifs travaillent hors de la ville, les déplacements vers les pôles très limitrophes de la ville exigent l’emprunt des deux moyens de transport en commun : La zone d’activité Paris Nord II pôle majeur d’emploi- intercalée entre Roissy et Aulnayest à cinq minutes en voiture et à 20mn de bus et de RER de l’espace résidentiel. Tant et si bien que l’on aboutit à ce fait récemment mis en avant, et contre lesquels depuis le gouvernement Gueyssot, l’on tente de lutter : À savoir que si Roissy ressort comme un territoire économique émergent, l’espace dans lesquels il s’inscrit - le département de la Seine Saint-Denis notamment- connaît lui les plus fort taux ce chômage. Le comité économique et social invite dans ses préconisations de 2003 à le prendre en compte Faute de pouvoir y accéder, les résidents des cités HLM alentours ne tirent pas toujours parti des retombées économiques de la plateforme de Roissy. Les problèmes de mobilité que rencontrent les habitants constituent en elles-mêmes un véritable obstacle à l’obtention d’un emploi auquel ils peuvent pourtant prétendre dans un territoire ici très proche. Ces problèmes de mobilité, imputés à la prégnance dans les schémas d’aménagement d’une vision de la ville organisée de manière condensée et radioconcentrique, s’expliquent aussi par le fait que l’aéroport comme le train ou le port, pensés comme de purs objet techniques mis au service de la desserte d’un territoire non pas local mais national ou international font figure d’objet non identifiés pour leur proche environnement dont ils sont totalement déconnectés. Ils y occupent une position d’extériorité. De leurs côté, les communes 64
d’accueil ont longtemps perçu la présence d’un tel objet comme un envahisseur- en termes de seuls effets négatifs : nuisances sonores ; pollution réelle pour celles ayant à pâtir de la présence et des avions servant un développement à priori international, mais aussi de ce qui participe par-delà et avant la présence de l’aéroport, du développement de Roissy : l’Autoroute et autres voies routières. Peut-être aussi imputées des questions de représentation : le fait que la plateforme pâtit de l’image négative que peut avoir le fret, et par-delà le fret, l’industrie en général, par trop associés à des images de pauvreté, de saleté, de ville pouilleuse, arriérée et moyenâgeuse. Au sein de la ville postmoderne supposée animée par le commerce ou les activités plus nobles du tertiaire, l’industrie n’a a priori pas sa place, ne peut encore moins faire office, - comme la plateforme industrielle de Roissy semble le devenir - de centralité urbaine. C’est ce que la responsable du Port autonome de Paris appelle le syndrome de Zola, syndrome, qui serait à l’origine de la difficulté à faire accepter le fleuve comme mode de transport pour les entreprises par les communes environnantes :celles-ci préférant pour le réaménagement de leurs berges, une exploitation d’ordre paysagère, le fleuve se voulant regagné pour la promenade moins pour le travail qu’il avait préalablement servi dans la ville préindustrielle. L’organisation du système de transport collectif répond également à un tel mode de conception de la ville : celui-ci relie moins les territoires productifs que les quartiers centraux et espaces de loisirs (Orfeuil). De fait, jusqu’aux années 60, nombreuses étaient les entreprises à s’occuper de la mobilité de ses salariés. On peut remarquer à ce titre, que dans le cadre des opérations de désenclavement des grands ensembles, l’on s’est attaché à relier ces quartiers aux centres villes, qui pourtant depuis longtemps étaient supplantés dans leur fonction de centre par les centres commerciaux, nettement plus fréquentés. Les actions de désenclavement des quartiers cherchaient de fait autant à les désenclaver qu’à citadiniser des ensembles urbains accusés d’être dépourvus de toute qualité urbaine. Ce n’est que récemment que la prise en compte de la bonne santé des centres commerciaux a conduit certaines villes à vouloir rapprocher le centre commercial des quartiers, ou encore que certains centres commerciaux commencent à réfléchir à la question de leur accessibilité en tenant compte des objectifs du développement durable. 3. Des instruments de mobilité temporaires pour des emplois intérimaires, une mobilité fluctuante Le problème d’une population – c’est le cas, mais pas
seulement, des habitants de la Seine Saint Denis -ne trouvant toujours du travail faute de pouvoir y accéder peut de fait être mis en relation avec celui d’employeurs à la recherche d’un personnel qu’ils ne parviennent pas à recruter. Ce paradoxe concerne les secteurs comme le bâtiment, la logistique, la grande distribution, l’hôtellerie, la restauration, les services à la personne, en bref, ceux connus pour employer une main d’œuvre non diplômée. Il ne peut être imputé à des seules questions d’image – l’inintérêt ou la dureté de la tâche – de formation nombre de ces emplois n’en exige nullement d’où le fait que les populations peu qualifiées sont les premières à les occuper - mais au fait aussi que si la ville s’étend, le travail également. La complexité des horaires – temps partiel, intérim, horaires décalés dans le temps, travail de nuit – contribue à rendre plus ardus les déplacements. Le donne à voir par-delà le cas de Roissy et ses environs une récente étude Les emplois difficiles à pourvoir et les établissements recruteurs, conduite par le l’Observatoire de l’ANPE auprès de 14 000 entreprises (2007). Un tiers de celles-ci disent avoir renoncé à recruter du personnel – et ce qui va avec, poursuivi une stratégie de développement - en raison notamment de difficultés que pouvait représenter l’accès au lieu de travail alors même que les postes souvent en CDI offraient les salaires du marché et des primes. Le développement de l’apprentissage – formation en alternance avec un stage en entreprise - serait aussi freiné par le manque de mobilité de ses postulants, au même titre que les emplois à domicile promus aujourd’hui pour créer de nouveaux métiers. Les études montrent que deux tiers des usagers du réseau de bus noctilien drainant Paris et sa banlieue la nuit sont des travailleurs. 80 % des emplois produits par la plateforme de Roissy ont des horaires décalés non conformes par ce faire aux horaires de circulation des transports en commun. Fedex a pour cette raison eu du mal à recruter ses manutentionnaires (de colis qui arrivent et partent le plus souvent la nuit) dont elle a besoin en nombre mais qui pourtant résident dans les cités HLM tout à côté. L’intérim est particulièrement développé sur la plateforme aéroportuaire, qui recense – à elle seule - en plus des 700 entreprises implantées dans son enceinte, 700 autres issues, elles, du secteur du bâtiment connu pour employer un grand nombre d’intérimaires. L’exigence de ponctualité exigée dans le transport aérien amène aussi ADP à recruter régulièrement des personnes en intérim permettant de remplacer un employé « défaillant ». Notons, que malgré leur importance, ces intérimaires ne sont pas
intégrés dans les recensements annuels de l’observatoire du développement de l’emploi mis en place au sein du service du développement durable d’ADP. Est ce le fait d’une difficile reconnaissance d’une main d’œuvre, certes flexible ou précaire, mais néanmoins partie prenante d’un personnel ayant besoin de moyen de locomotion, ne serait ce que de manière temporaire ? 4. Une zone dont la compétitivité au niveau international se joue au niveau de sa bonne desserte locale Les entreprises de la plateforme de Roissy exigent-elles le plus souvent de leurs employés la possession au mieux d’un véhicule, au pire du permis, ce que tous toujours ne disposent, faute de pouvoir s’autoriser les frais coûteux de la voiture – elle occupe tous frais confondus, 12, 5 % du budget des ménages – ou du permis. Et puis nombreux dans ces emplois peu qualifiés sont ceux proposés à une population immigrée ne maîtrisant pas toujours suffisamment le Français pour passer les tests de conduites. La possession ou la capacité de conduire un véhicule est aussi exigé par la plateforme de Roissy, pour la simple raison, qu’elle constitue à elle seule un véritable territoire. La voiture est souvent nécessaire pour les déplacements internes à la plateforme qui s’étend sur 3500 hectares, ce qui correspond à 1/ 3 de Paris. En son sein, sont implantées quelques entreprises gigantesques, telles que Fedex (1800 emplois) qui dispose de ses propres avions, bientôt ses trains, et ne cesse de s’étendre. Notons que l’extension d’ADP et des zones industrielles installées aussi par les élus locaux alentours si l’on en croit les projets à venir et la pluralité là encore projetée des services proposés aux employés des différentes entreprises tend à faire de la plateforme une véritable ville. L’aéroport en chantier quasi permanent ne cesse de se développer, voire même s’urbanise. Un centre commercial destiné à servir ses 90 000 employés a vocation à voir le jour dans la zone de Tremblay, services sociaux et crèches étant aussi envisagés en son sein. La mise en service du CDG Val en 2007, métro qui permet de traverser de part en part la plateforme a conduit ainsi un certain nombre des employés se rendant habituellement en voiture à leur travail, a ne plus l’utiliser : de fait, la voiture sert pour un certain nombre d’entre eux moins pour accéder à Roissy que pour se déplacer en son sein. La mise en service de ce métro expliquerait la baisse enregistrée pour la première fois cette année de 10 % du nombre de personnes se rendant en voiture à Roissy. En 1998, 80 % de personnes sont venus en voiture à Roissy contre 90 % enregistré les années 65
précédentes. Ainsi, la mise en service de ce tronçon de métro pourrait contribuer réduire le nombre des voitures sur l’axe Nord Su Paris Roissy congestionné. On comprendra alors la demande d’ADP à l’égard des pouvoirs publics en matière de transport public, et sa critique à l’égard du SDRIF considéré en matière de transport comme peu ambitieux et non à la hauteur des enjeux. ADP adhère à tous les projets de liaison est-ouest qui tendent à l’ancrer dans le territoire où elle y recrute sa main-d’oeuvre : le barreau de barreau de Gonesse, entre RER B et D, la création d’une nouvelle gare dans zone de Fret non prévu au SDRIF, des bus en site propre la reliant aux communes limitrophe Goussainville- Roissy ; Aulnay-Roissy, Garges- Sarcelles, Roissy. La compétitivité de l’aéroport supposer se jouer à l’échelle internationale avec Francfort se mesure aussi à l’échelon local : les problèmes notamment d’accessibilité que connaissent les employés de ses entreprises influent sur l’attractivité de la zone économique. En bref la bonne accessibilité locale peut conditionner le choix d’implantation d’entreprises susceptible d’opter pour Francfort, Londres, ou Paris. La théorie de la class creative de Richard Florida peut être revisitée à la lumière d’une population – ici les classes populaires – dont il s’agit de prendre en compte les besoins – en matière de déplacement – qui participerait de l’attractivité d’un territoire. Dans la concurrence que se font les entreprises, le capital de la firme selon Richard Florida provient moins de la firme que du lieu où celleci est implantée qui parvient à attirer les forces vives que sont les hommes et les emplois. 5. Généraliser le processus qui vise à associer l’aide à l’emploi à l’aide à la mobilité : imaginer des formes de transports nouvelles, temporaires, multiservices Un tel constat a pu conduire certaines associations agissant à des fins d’insertion à proposer des services de locations de voiture à faible coût à l’attention de personnes à la recherche d’un emploi. Un service d’aide à la mobilité individuelle mise en place sur la plateforme de l’aéroport de Roissy par l’association Papa Charlie, initiative conjointe d’ADP- Aéroport de Paris, du Conseil général et d’une fondation d’entreprises impliquant celles logées sur le site - a vocation à permettre le recrutement de jeunes peu qualifiés qu’il permet d’accéder à l’emploi. Ce service vient compléter le service de transport Allobus, transport collectif répondant à la demande lequel permet de relier 24 heures sur 24 et 365 jours par an les com66
The Rise Of The Creative Class
munes proches de l’aéroport dans le département de la Seine-Saint-Denis, à la zone d’emploi Roissy CDG, sur réservation téléphonique préalable au moins une heure à l’avance, avec une fréquence potentielle de deux départs par heures. Plus de 200 000 voyages ont été recensés dès la première année. Le système d’Allo-bus, coûteux, financé par la région, le département, les communes, le syndicat des transports d’Ile de France, a néanmoins fait des petits : le Département de Seine et Marne a a également opté pour un tel système de transport. Le covoiturage, solution mise en avant par le Grenelle de l’Environnement est loin de donner des résultats satisfaisants. L’offre développée par ADP et les Entreprises concernées ne dépasse pas 10% des déplacements, ce qui déjà tout de même est loin d’être négligeable. Un signe d’espoir, minime pour le responsable du service du développement durable d’ADP mais néanmoins intéressant : le recours au covoiturage profitant de l’augmentation du pétrole a doublé en 2008- la crise, en bref a conduit un plus grand nombre d’employés à utiliser ce service d’autant plus utilisé qu’il est mutualisé par plusieurs entreprises. L’on notera à l’inverse, que dans le grand ensemble d’ Aulnay, par exemple, l’on a recours à la possession temporaire : les habitants – habitués de la débrouille- s’achètent des voitures d’occasion pour le temps d’un travail – voiture qu’ils revendront très vite, le travail perdu. Les initiatives pour tenter d’associer l’insertion avec l’aide à la mobilité sont diverses : remboursement de frais kilométriques en voiture et taxis, tentatives de covoiturage avec incitations financières au groupement ; aides d’urgences (bons de taxis, réparation de voitures). Elles rencontrent bien des difficultés : celles-et non des moindres des pouvoirs publics ayant du mal à reconnaître la permanence de la précarité. La plupart des initiatives tentant de relier les difficultés d’insertion à celles de la mobilité menées le plus souvent par des associations ont pour caractéristique d’être, faute de financements toujours reconduits, non-pérennes. Les acteurs engagés à les promouvoir passent souvent une bonne partie de leur temps à tenter de les reconduire. 6. Le transport, un emploi, un service démultiplié offrant une diversité de prestations Ceci invite à ouvrir le champ des perspectives. Les entreprises, en bref, ne peuvent-elles être impliquées comme elles l’ont pu être hier à l’effort de mobilité, la mobilité de leurs employés se traduisent pour elles par des pertes de rentabilité et participe de leur attractivité
- moyennant aussi l’apport de financements publics, si l’on considère que le prix de l’aide au déplacement peut être mis en regard au coût élevé du chômage ? Et ce d’autant plus que l’émiettement des territoires et des temps de travail concerne une grande quantité de gens : salariés nombreux à être faiblement rémunérés et à occuper des emplois à durée déterminée alors que la voiture est un bien cher, qui occupe 12% 5 des frais du ménage. Tout le monde ne peut être à même à s’autoriser une telle dépense pour un temps de travail déterminé. Et puisque donc les populations les plus mobiles dans les quartiers HLM comme ailleurs – sont moins sujettes au sentiment d’insécurité que les autres, ne peut donc intégrer les politiques d’aide à la mobilité, comme le font les villes de Francfort et Montréal à l’endroit des femmes dans le cadre des politiques de sécurité. Dans ses deux villes, la création de lignes de bus proposant des arrêts à la demande, au plus près en tout cas du domicile, est vue comme un moyen de lutter contre le sentiment d’insécurité des femmes ; ce qui peut être considéré comme une autre manière de requalifier des quartiers HLM, faisant l’objet d’un fort sentiment d’insécurité que l’on s’efforce de contrer par des travaux menés sur le bâti. Et puis, le transport – qui nécessite peu de qualification - est lui-même vecteur d’emploi (dans les pays du sud comme du nord) (pour le fret, mais aussi le passager). Un certain nombre d’entreprises montées dans le but de faire se déplacer les gens - dont celle fortement médiatisée de Aziz Senni, habitant-entrepreneur de Mantes la Jolie, proposant des taxis-bus collectifs - sont le fait d’initiatives d’habitants de quartiers. Celles-ci s’adaptent à une demande auquel le marché parallèle – taxis informels – se trouve d’ores et déjà répondre, faute de la voir assouvie sur le marché formel. Ce type de transport, en quelque sorte hybride, ne peut-il aussi être pensé comme un emploi de proximité, et comme tel susceptible d’être aidé au même titre que ces emplois dits de proximité - femme de ménage, entretien du linge, garde d’enfants, aide aux personnes âgées - que l’on s’efforce, aujourd’hui, de professionnaliser et de promouvoir en raison de leur ancrage local et de leur faible besoin de qualification, comme des services dits de proximité. Et ce d’autant plus que l’exemple des taxis d’Istanbul mais aussi de Lisbonne tend à montrer que « le service transport » peut s’accompagner d’autres prestations. Le taxi / transport scolaire-, observé dans la banlieue de Lisbonne, répond à l’émancipation des femmes travaillant au centre, aidée en cela par le vieillissement de la population, les horaires du travail des adultes ne correspondant à ceux de
l’école, les grands parents pas toujours motorisés pouvant recevoir la tâche d’aller chercher les enfants. Au chauffeur de taxi, baby citer d’un nouveau genre, on confère en quelque sorte une fonction de service de proximité, qui, à contrario, des inconnus piétons susceptibles d’être rencontrés à la sortie des écoles, bénéficie de la confiance de parents de plus en plus inquiets pour leurs enfants. : 8 % des New Yorkais et 7 % des Londoniens ont recours à ce moyen de locomotion pour aller chercher ou déposer un enfant à l’école (l’enquête GFK, Institut de la Ville en mouvement, 2007). Soit une fonction de service de proximité sur laquelle les taxis stambouliotes tentent de tabler, lesquels suggèrent aux clients d’un même quartier de s’organiser pour être à même à recourir à moindre frais à leurs services. Ce mode ici envisagé, dévolu aux classes un peu plus argentées, ne l’est pas totalement, si l’on considère que le taxi transporte quasiment tout le monde. Faute de moyen de locomotion, il sert les habitants de banlieue, cités HLM compris, pour les besoins rares que sont pour celles suscitées par l’urgence, à savoir le déplacement à l’hôpital (un incident, un accouchement) : ce qui sur le plan statistique tend à faire du taxi, un mode de transport – conventionné dans le cas déjà des maladies graves ou chroniques- utilisé très fréquemment à cet effet, tant par les riches que les pauvres. L’étude JFK montre en tout cas que 80 % de la population est favorable à une intervention publique en faveur des taxis au final déjà bien engagée en province, dans un pays comme la France où la plupart des taxis sont concentrés à Paris. La moitié des départements fait déjà appel aux taxis pour desservir un espace enclavé, conduire une personne âgée ou handicapée. 7. Le taxi, l’avion, le train, comme mode intermodal pour se rendre au travail, et relier deux régions et habitations ; la location comme moyen de s’autoriser la possession d’une voiture de standing Les régions éloignées sont en somme mieux reliées à la plateforme de Roissy que le territoire proche. 25 % des salariés de la plateforme de Roissy ne résident pas en Ile de France. Le TGV permet en effet d’étirer les limites d’un grand Paris, aux territoires non régionaux que sont donc la Bretagne (2heures de Paris) et la Picardie, la Seine et Oise, la Bourgogne, les villes reliées par le TGV Orléans, Chartes, Bourges, Reims. De tels déplacements concernent une partie de la population dont les emplois à horaires décalés, (consulting) sont le fait d’une population constituée principalement de cadres. Le TGV s’adapte à une évolution de l’emploi mais aussi 67
de résidence (la double résidence) –qui amène un certain nombre de provinciaux et de parisiens ayant transformés leur résidence secondaire Bourguignonne ou Bretonne en résidence principale, à aller travailler régulièrement à Paris : le développement des TGV, combiné (dans un système modal) au taxi le permet. Le taxi est après la voiture individuelle le deuxième moyen de transport utilisé pour accéder à Roissy. Ce qui n’est pas sans poser des véritables problèmes de congestion, embouteillages sur l’autoroute Paris-Roissy, problème qui selon lesquels les représentants des professionnels de taxi pourrait déjà être contré par une politique cherchant à les intégrer véritablement dans la ville. De manière un peu moins anecdotique que ce qu’il est fait aujourd’hui. Evoquons pour finir les caractéristiques du taxi. Il est de fait un espace privé – promu même à Pondichéry, auprès des femmes pour leur permettre d’accéder par-delà l’emploi à une propriété. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit dépourvu de qualités publiques, puisqu’on peut-être amené à y discuter avec son hôte, le chauffeur lequel s’avère apprécié dans l’ensemble selon l’enquête GFK pour son amabilité. Le taxi est l’espace d’un autre que l’on peut être invité à partager, dans le cas des taxis collectifs, avec d’autres. Ce que le tout un chacun a du mal à envisager avec sa propre voiture, d’où l’échec rencontré des politiques des « voitures partagées ». Et c’est aussi ce contre quoi buttent les entreprises de normalisation des taxis souhaitées par la municipalité de Paris désireuses de signifier, manière également de se l’approprier, que le taxi, partie constituante de la ville, est un service urbain. La volonté municipale à Paris de voir les taxis endosser tous la même couleur réprouvée par la profession se heurte au fait que le taxi est avant tout l’espace d'un artisan qui peut aimer à personnaliser son véhicule, en choisir la taille, la marque - des Mercedes quand il en a les moyens au grand dam du constructeur confronté au difficile arbitrage d’une clientèle assurée dans cette profession mais qui ne sert pas forcément l’image de standing recherchée. En bref, les taxis sont à l’affût d’une toute autre visibilité, lesquels demandent à la mairie de Paris qu’elle les inscrive réellement dans la ville ; en multipliant les panneaux de signalisation « taxis », en en installant dans les lieux prestigieux de la ville, devant Louvres, le Palais de Chaillot, et non pas à quatre ou cinq rues plus loin, au plus près des aérogares à Roissy et non pas dans un parking éloigné prévu à leur attention, ce qui leur permettrait de ramasser un peu plus de clients ne sachant où trouver des taxis disponibles ; en établissant des couloirs de taxis, ce qui permettrait de rendre plus fluide la circulation entre Paris et Roissy. Mais permettrait aussi, de résoudre, autre 68
problème, la pénurie de taxis intra-muros entre 7h et 9h du matin, heure de grand rush pour le taxi, mode de transport tout particulièrement utilisé par le monde du travail, l’offre de taxis est d’autant plus dirigée vers les entreprises que 50 à 70 % des courses sont remboursées par les employeurs. 30 % des clients de la coopérative de taxi Gescop sont à cette heure dans les gares et aéroports à attendre les grands navetteurs du travail, 40 % à servir les autres zones d’activités de la Défense et de l’ouest parisien. La population moins argentée a recours, elle à une autre forme de transport : la voiture de location, jeune et moins jeunes habitants d’Aulnay sous bois et des quartiers environnants a de fait recours à ce mode de possession qu’autorise la location du beau véhicule pour les sorties du dimanche ou du samedi soir. Les plateformes commerciales de Villepinte, Paris Nord et de Roissy demandent du fait de l’effervescence qui y règne moins de garantie, un montant de caution moins élévé, un chèque uniquement (et non en sus une carte bleue) dans le cas de véhicules de standing. Le véhicule individuel, en bref, si l’on ne peut pour diverses raisons y renoncer (le travail, le goût pour la voiture, ou la virée festive), on peut au moins, l’acquérir de façon temporaire. Et de diverses manières.
Bibliographie · ORFEUIL, Jean Pierre, 2008, Mobilités urbaines, l’âge des possibles, Les carnets de l’info · WENGLENSKI, Sandrine, 2003, Les territoires de l’accessibilité individuelle : l’accès différencié au marché de l’emploi dans la métropole parisienne, thèse, université Paris-XII-Val-de-Marne · LE BRETON, Eric, 2005, Bouger pour s’en sortir. Mobilité quotidienne et intégration sociale, Armand Colin · FLAMM, Michael, 2008, « L’industrialisation de l’auto-partage en Suisse », Flux (septembre) 69
L’observation du «Déjà-là»: une Posture Monique Eleb ll ne s’agit pas pour nous de faire acte d’urbanisme planificateur à partir d’une table rase mais en tenant compte du déjà-là, de faire de l’urbanisme pragmatique, réorganiser, relier, connecter, rendre attractif sans oublier le plaisir de l’espace et l’étincelle poétique. Cela nécessite d’observer attentivement ce déjà-là et avec des points de vue relatifs à nos différentes disciplines et métiers : architectes, paysagistes, sociologues, géographes, écologistes, économistes, etc. et à nos pratiques spécifiques de professionnels et/ou de chercheurs. Centrée sur un état des lieux aujourd’hui, cette première phase nous a conduit à un diagnostic et à des propositions plus stratégiques, grâce aux approches croisées que nous avons menées : analyse des données existantes sur la démographie de la région Ile de France comparées à celle de la France de façon à saisir la spécificité de ce Grand Paris, analyse des données territoriales (INSEE, IAURIF, APUR etc) centrées sur les logements, les transports et les emplois, que nous avons relues et croisées, parfois en reconstituant des cartes, de façon à répondre à nos interrogations. Celles-ci portaient bien évidemment sur les limites et les raisons de ces limites, sur la succession des propositions des urbanistes sur le devenir de la région, ainsi que sur les postures qui ont conduit à traiter ce territoire de façon concentrique, linéaire ou global etc. Les caractéristiques du logement de la région ont été étudiées. On note la spécificité de la région parisienne qui compte plus de logements collectifs que le reste de la France mais cette situation se nuance quand on compare les différentes couronnes et l’on peut conclure que l’habitat individuel dense, qui pallierait bien des manques, notamment pour répondre à la demande des jeunes couples, y est souvent absent.
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1 La lecture des positions de chercheurs, de praticiens, du Conseil général de la région Ile de France et des diverses études demandée par les instances gouvernant ces territoires est une autre de nos sources.
Enfin nous avons sillonné le territoire, observant l’hétérogénéité des densités, du maillage des transports, des paysages agricoles ou urbains, des destins et des histoires disparates de ces territoires. Et certaines disparités de traitement qui caractérisent la région sont frappantes mais aussi ses potentiels. Des lieux sont sur-exploités tandis que d’autres, parfois à l’abandon ou négligés, peuvent susciter des projets visant au rééquilibrage de la région en termes de logement et d’emploi. Par ailleurs ce travail sur le terrain nous a conduit à faire des reportages photographiques et cinématographiques et les différentes échelles font apparaître des spécificités fort utiles pour l’analyse.
parties actuellement délaissées. Renforcer le sentiment d’appartenance Une enquête de la Société Campana Eleb pour la ville de Paris, conforte nos observations et les propos que nous avons recueilli dans nos enquêtes. Les habitants de l’Ile de France ont montré qu’ils vivaient avec plusieurs échelles d’appartenance. Ils se situaient à la fois dans le micro-local, se sentaient citoyens du monde et en même temps se définissaient comme parisiens. Tout habitant de la région semble donc avoir une double voire triple identité. La première est relève du territoire domestique, celle des parcours et cheminements liés à la vie quotidienne, ce que l’on peut appeler l’espace de familiarisation. Puis il se voit comme habitant d’un territoire plus large incluant sa commune ou son arrondissement mais aussi tous les territoires limitrophes et ceux parcourus pour aller travailler ainsi que, souvent, son lieu de travail, l’espace d’appartenance large. Enfin, habitant ou pas de Paris-intra-muros, il se prête volontiers une identité de parisien qui le valorise car il se prête les qualités de Paris.
cela ne peut se faire sans rétablir dans la région une plus forte cohésion sociale interne, fortement entamée par les disparités de situations matérielles. Ceux qui ne peuvent s’identifier au deuxième type d’appartenance car leur territoire large est délaissé voire maltraité, quand il n’a pas d’identité ou ne peut être lu positivement, se sentent oubliés et c’est à cette échelle que nous devons accorder la plus grande attention, sans bien sûr négliger les autres.
Il faut donc pérenniser cette représentation positive et replacer Paris dans le système des villes du monde en conservant ses qualités spatiales et son cosmopolitisme mais
Il faut donc s’atteler à requalifier certains territoires pour donner aux habitants un sentiment d’appartenance positif, issu en grande partie des trois variables qui qualifient sa réalité quotidienne, l’emploi, le logement et les transports dans son espace de familiarisation. Actuellement le grand Paris est, en terme de bâti, un mélange d’urbanisme volontariste et de bâtiments d’initiative privé, d’espaces résultant du laisser-faire commercial, mais aussi de paysages souvent liés à l’eau, qui finissent par construire une identité de certains axes du Grand Paris. Cette région recèle aussi avec certains de ces bâtiments comme les châteaux, les vieilles fermes, mais aussi les halles et les allées d’arbres centenaires, une profondeur historique. Plutôt que de penser ville nouvelle, nous en avons et nous devons en finir certaines
Roissy-en -France
Claye Souilly / Canal de l’Ourcq
Tripodes Caravelles de Lods, Meaux
Nationale 3 vers Roissy Entrée de pavillon sous-Bois
Un traitement par axes Illustration : la carte avec tous les ajouts à l’axe Paris Roissy présentée il y a deux semaines. C’est en travaillant sur des axes territoriaux partant des arrondissements limitrophes de Paris et allant vers la grande couronne que nous pensons faire évoluer aussi la situation de Paris intra-muros en termes de transports et de logements. Nous attendons du traitement de ces différents axes qui relient des territoires composés de parties d’arrondissements, de villes moyennes, de bourgs, de villages-rue et de zones agricoles, un effet en retour, un feed-back, la transformation d’une situation influant nécessairement sur l’autre. Si comme nous l’a dit Bertrand Delanoé « Paris finance 30% des transports de tous les déplacements d’Ile de France et plus de la moitié ne concerne pas les parisiens », changer cette situation en améliorant la situation de l’emploi et du logement le long d’axes déjà développés, qu’il s’agira d’améliorer, semble plausible et permettra aussi d’augmenter la qualité de l’air dans Paris par exemple mais aussi le bien-être social et la sociabilité de voisinage quel que soit le lieu que l’on habite, sans parler du nécessaire réajustement, en termes de représentation mentale, pour les habitants de certaines
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pour y apporter de l’urbanité, il s’agirait d’utiliser les potentiels de chacune de ces strates de l’histoire sociale et économique, pour développer ce territoire par axes et non pas par villes car cette dernière solution dupliquerait les problèmes dus au développement concentrique. Le seul traitement des villes existantes laisserait à l’abandon de trop nombreuses parts du territoire. Cela obligerait évidemment à reconsidérer pour ce projet les pouvoirs administratifs d’aujourd’hui, d’impliquer tous les acteurs dans un système de décision intercommunal et de renoncer aux limites existantes pour tenir compte des intérêts locaux réels, en transcendant les divisions territoriales actuelles. Un exemple de développement d’axe Si l’on considère des axes comme, par exemple, celui délimité par les trois voies qui partent grossièrement de la Gare de l’Est et du Nord (A1, N2 puis N17, N3) et aboutissent à l’emprise de l’aéroport de Roissy, elles dessinent un territoire qui pose de nombreux problèmes de développement, une identité à faire émerger, mais qui possède déjà un potentiel national et international. Il s’agirait donc de revaloriser les axes existants en partant des pôles déjà attractifs. Des grands ensembles en déshérence au village propret de Roissy-en-France, la situation est hétérogène, mais une décision politique pourrait permettre de traiter cet espace fait de villes, de bourgs, de villages et de terrains agricoles, mêlés à des paysages de rivières et de canaux de grande qualité.
ne sont pour l’instant ni ville ni route. Travailler sur ce paysage urbain, peut-être en limitant dans des ensembles non linéaires (et donc pas le long de la route), les entrepôts et autres points de vente, pour éviter ces entrées de ville interchangeables au désordre peu avenant. De nombreux territoires parisiens ont un potentiel à la fois régional et international Trois échelles sont à l’œuvre de Paris à Roissy par exemple : . une échelle locale et domestique, . une échelle de développement linéaire liée à un pôle déjà riche de potentiels ; c’est autour de cet axe, mais aussi le long des voies qui y mènent, que les investissements pourraient se faire pour que, dans un premier temps, l’attractivité et le sentiment d’appartenance augmentent. C’est cette échelle qui manque actuellement. . puis, 3é échelle, celle liée à l’idée d’appartenance à Paris, capitale culturelle, économique, touristique de niveau mondial. L’échelle intermédiaire à l’avantage de capitaliser toute l’histoire architecturale, agricole et paysagère de l’IDF.
Attirer des entreprises, installer des équipements culturels, scolaires, sportifs et de santé, de façon à donner à ce territoire une sorte de complétude qui n’impliquerait pas d’aller tout chercher ailleurs sauf à vouloir avoir le plaisir d’aller à Paris. Il ne s’agit donc pas de créer des villes nouvelles mais au contraire de s’appuyer sur l’existant et d’étayer en le traitant comme un tout cohérent un territoire disparate où chacun ignore le potentiel du voisin et qui ne se suffit pas à lui-même pour l’instant. Travailler à augmenter les ressources locales est en principe le travail des maires (avec l’aide de mesures légales visant à favoriser l’équité comme la péréquation, à l’aide aussi de la Dotation globale de fonctionnement) qui peuvent inciter au développement et à l’installation de certaines entreprises qui profiteraient de la proximité à la fois de Paris et de Roissy. L’idée serait de tenter de rétablir chacun de ces territoires à un niveau de bien-être et de ressources équivalent à celui de Paris et de traiter les espaces intermédiaires qui 72
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Le Grand Pari: Résorber la Crise du Logement en Ile de France Michèle Attar Un besoin en logements criant, une offre insuffisante, un défi majeur pour la métropole. 1.1. Le schéma directeur a de grandes ambitions pour la construction de logements. Le schéma directeur de la région ile de France (SDRIF) indique que pour faire face aux besoins des franciliens il serait nécessaire de construire 60 000 logements par an entre 2005 et 2030 soit au total 1,5 millions de logements. L’évaluation du besoin en construction repose sur la prise en compte de quatre enjeux dont l’estimation a été effectuée par le SDRIF: · Répondre à la demande des nouveaux ménages estimés à 36 000 par an soit 870 000 d’ici 2030 ; · Rattraper le déficit cumulé depuis 1990 estimé à 160 000 logements depuis 1990 ; · Garantir la fluidité du marché et la mobilité des ménages en maintenant un volant de parc vacant de 90 000 à 150 000 logements · Compenser la disparition de 350 000 logements dans le parc existant d’ici 2030. Cette évaluation repose sur des hypothèses de taux de croissance de la population, de solde migratoire intérieur au pays et de solde migratoire brut. Ces derniers ont toujours été sous évalués par l’INSEE pour la France entière, ce qui a conduit au retard que l’on doit aujourd’hui rattraper. Bien qu’en partie aléatoire, on considérera cette évaluation comme raisonnable. La pénurie touche les catégories modestes mais également les catégories moyennes qui n'ont pas accès au logement social mais ont des difficultés à trouver des prix et loyers abordables sur le marché. Il y a donc un besoin réel en logements dits "intermédiaires". 1.2. L'ambition est irréaliste à dispositif constant. 74
Ce niveau de construction annuel n’a pratiquement jamais été atteint au cours des deux dernières décennies (excepté en 1991). Le niveau le plus bas de la construction a été constaté en 2003 avec seulement 30 000 logements construits. Le Conseil économique et social régional estime la construction annuelle moyenne entre 1995 et 2002 à 40 000 logements. Elle a été de 36 000 en 2005. Passer de 40 000 logements par an à 60 000 est un défi majeur et ne se fera pas à système ni à moyens constants. La difficulté est d'autant plus grande que la stratégie choisie est de densifier les zones déjà construites, donc de se priver de la construction en zone rurale qui a représenté une part importante de la construction des dernières années. 1.3. Il faudra aussi s'occuper du patrimoine existant. Le parc de logements d'île de France voit son confort s'améliorer régulièrement. Par contre l'amélioration thermique du parc social et encore davantage du parc privé est indispensable pour répondre aux objectifs de politique publique représentés par le GRENELLE de l'environnement. Un besoin en logement social dans une agglomération où les prix de marché de plus en plus chers génèrent une ségrégation spatiale et sociale. 2.1. L'offre de logements sociaux est loin de satisfaire la demande. L’IAURIF et l'association régionale HLM Île de France ont évalué à 380 000 en 2008 les demandeurs de logements sociaux en Île de France pour 80 000 logements attribués en 2007. Il faut noter que dans un marché tendu la demande exprimée ne représente pas, loin s’en faut,
la totalité de la demande potentielle. Certains ménages ne demandent pas de logement social faute de croire à la possibilité d’en obtenir. L’écart entre offre et demande est d’autant plus grand que l’on se rapproche du centre de la Région : plus de 100 000 demandeurs pour la seule ville de Paris. La demande de logements sociaux est liée principalement à deux sortes de besoins, la surface et le coût. Sur 38 000 logements commencés en 2006 dans la Région, les bailleurs sociaux en ont produit 5 400, Dans son rapport de fin 2002, le Conseil économique et social régional notait que la production de logements sociaux avait baissé de 50% en 7 ans. L’objectif de 33 000 logements sociaux construits chaque année est loin d’être facile à atteindre. En outre il convient de noter que sur les 38 000 logements commencés, 22 000 concernent paris et la petite couronne. 2.2. La centrifugeuse socio-spatiale du marché. Les prix de l’immobilier ont évolué de la manière suivante : entre 2000 et 2008 le prix du logement ramené aux revenus des ménages est passé de 1 à 1,68 pour la France et 1,9 pour Paris. En 2006 les locataires du centre de l’agglomération parisienne dépensaient en moyenne 617 euros pour leur logement soit une augmentation de 20 % en 10 ans. Dans le secteur libre les dépenses de logement des locataires dans le centre de l’agglomération ets double de celui du secteur social. Hausse des prix et insuffisance de construction sociale accentuent la spécialisation spatiale et sociale. Cette spécialisation a des résultats critiques à plusieurs titres : l’augmentation du nombre des travailleurs pauvres et mal logés et plus généralement des sans domicile, le rejet des catégories sociales modestes vers la périphérie (cf. « Le ghetto français » d’Eric MAURIN), en particulier le nord est de Paris (cf. enquête emploi et travaux de l'école économique de Paris. PES), le renforcement des tendances à la réapparition sur le marché des logements les plus dégradés vendus par des marchands de biens et loués ensuite par des marchands de sommeil, l’augmentation du nombre des copropriétés en difficulté, la transformation de fait de cités HLM en cités dortoirs puis éventuellement en ghettos. Le mal logement est aussi un mal à l’espace urbain et social et à l’aménagement territorial. Mais cette spécialisation touche aussi les ménages dont le taux d’effort en matière de logement est très élevé, par exemple les jeunes ménages n’appartenant pas aux catégories favorisées et les familles avec enfants. Le centre de
l’agglomération parisienne perd des habitants et vieillit. Il s’ensuit des fermetures de classe…. Ce handicap touche également les jeunes qui trouvent un premier emploi et les personnes en formation professionnelle, c’est donc un handicap pour l’emploi. 2.3. Pour rééquilibrer les territoires, l'action sur le logement ne suffit pas. Deux types d'action sont nécessaires. - La première est la rénovation urbaine, largement engagée dans les quartiers défavorisés mais qui avance lentement, semble manquer de moyens et concerne trop souvent les investissements matériels. Il faut passer davantage au développement humain si on veut modifier en profondeur ces quartiers. - La seconde est une action d'aménagement d'ensemble sur la région de manière à y réintroduire une cohérence stratégique aujourd'hui absente. Le schéma directeur régional a davantage un rôle d'orientation de principe ou de prévention qu'un rôle d'obligation contraignante de développement coordonné. Par contre la création d'un établissement public foncier régional est un point de départ intéressant pour une politique d'aménagement régional. Une région dominante qui ne domine pas son organisation territoriale. 3.1. Région dominante. La Région Ile de France représente 19 % de la population française et 21 % de ses emplois. En terme de PIB, l’Ile de France est de loin la première région européenne, classée largement devant la Lombardie et Londres. A travers l’image de Paris, elle exerce un rayonnement intellectuel, commercial, touristique au niveau international. 3.2. Sans maîtrise territoriale propre. Les promoteurs privés, qu’il s’agisse de leur production en locatif ou en accession à la propriété, y construisent sans contrainte d’organisation spatiale autre que le respect des règles nationales d’urbanisme, des plans locaux d’urbanisme, et de la volonté du maire, ce qui ne garantit pas, loin de là, une cohérence régionale. Ils représentent actuellement environ 70% de la construction annuelle. Les organismes de logement social sont dans le même cas, avec en plus un déficit d’image du logement social pour certains élus. On construit là où on trouve un terrain constructible. Les entreprises ont également une liberté totale d’installation et le déséquilibre est–ouest est l’une des 75
caractéristiques des très fortes inégalités territoriales en matière d’emploi. Or le logement n’est pas un investissement premier et autonome : le logement suit l’emploi et ne peut en être dissocié. On se loge là où on trouve un travail ou un moyen de transport. La région n'a pas de véritable pouvoir sur l'aménagement spatial. Elle n'a par exemple aucune possibilité d'obliger les communes qui ne respectent pas le ratio de 20% de logements sociaux à s'y conformer. 3.3. Des inégalités territoriales de ce fait inévitables et persistantes. Les inégalités territoriales sont importantes. La "main invisible" du marché ne corrige pas les inégalités mais les accentue. Les zones résidentielles attirent les catégories aisées, les catégories modestes se logent là où une attractivité plus faible leur permet de se loger. C’est vrai en ville nouvelle où certains responsables sont prêts à construire davantage de logements à condition de bénéficier de créations d’emplois car leur territoire est en situation de déséquilibre. Les villes nouvelles ont « bénéficié » d’un aménagement rationnel au milieu d’un environnement urbain qui était, lui, livré à l’initiative spontanée des acteurs. Elles n’ont donc pas structuré le développement urbain de la région. C’est également vrai entre l’ouest parisien et l’est, en particulier le nord-est parisien, entre le centre parisien par ailleurs et la première couronne, la seconde couronne, la grande banlieue. 3.4. Conséquences pour les équipements structurants, notamment les transports. Les temps de transport s’allongent entre le domicile et le travail. Certaines lignes de transport collectif sont gravement saturées comme la ligne A du RER vers la Défense et cette saturation s’accroît. Peu de moyens de transport collectifs permettent un rayonnement de l'Ile de France sur les régions proches en termes de déplacements des personnes actives. Les transports jouent par rapport au logement un rôle structurant par défaut. On s'installe là où les transports existent, les transports ne sont pas créés là où on souhaite que les habitants s'installent. Promouvoir la diversité sociale : un véritable enjeu 4.1. Le modèle républicain français n'est pas communautariste. C'est un modèle, au moins théorique, de paix sociale, qui s'impose à la région capitale. L'objectif de diversité sociale s'exprime par la volonté politique de lutter contre l’ « entre - soi » et contre la sé76
grégation par l'espace. Y renoncer serait accentuer encore les inégalités territoriales, la concentration de difficultés dans des quartiers ou dans des types de logement, avec des risques d’explosion sociale, la relégation de certaines familles dans des ghettos. La diversité sociale est un objectif volontariste. La première région de France, vitrine du modèle français, ne peut y manquer. Elle est engagée à promouvoir à ce titre le droit au logement. Elle ne peut se donner l'image d'une région de discriminations, elle a une image d'humanisme. La diversité sociale porte sur un mélange volontariste des âges, des qualifications et revenus, des tailles de familles, des statuts d'occupation du logement, etc. dans un espace commun qui favorise la relation et évite la formation de groupes fermés susceptibles de s'opposer, voire de s'affronter aux autres. Elle a aussi pour objectif de favoriser un accès égal aux services essentiels pour tous ainsi que l'acculturation diffuse. Un exemple concret est le risque de différenciation de l'accès au savoir si une école est majoritairement entourée de logements occupés par des personnes défavorisées et pour une part ne parlant pas le français. Aujourd’hui, il y a un véritable danger d’une spécialisation des secteurs par catégories sociales, voire par type d’origine géographique. Non seulement le parc social tend à se paupériser, mais, compte tenu de l’ampleur des besoins, la tentation est forte d’en exclure les représentants des classes moyennes – employés, jeunes ménages, instituteurs ou infirmières, ouvriers qualifiés – pour le réserver exclusivement aux plus démunis. De l’autre côté le secteur locatif privé, du moins dans sa partie décente, est peu accessible aux plus fragiles, et la liberté contractuelle permet en outre plus facilement d’éviter certaines populations. La diversité passe donc par une politique de loyers abordables pour les familles modestes. 4.2. Diversité sociale signifie enjeux géographiques et économiques, gestion de proximité. Le quartier semble être l’échelle principale de la diversité sociale, dans la fréquentation des commerces de proximité, des services et surtout de l’école. La première cause de non mixité, c’est le marché. Les coûts fonciers et immobiliers excluent de grandes parties de la population et les renvoient dans les franges urbaines les moins agréables et les moins bien desservies. L’effort pour réintroduire la diversité sociale dans ces différents 66% des ménages en Hlm et 75% des emménagés récents ont des revenus inférieurs aux plafonds d’accès au PLAI (soit les logements sociaux récents dont les loyers sont les plus faibles – prêts locatifs aidés d’insertion)
quartiers sera donc coûteux pour la collectivité. Les caractéristiques du peuplement d’un ensemble ou d’un quartier résultent de trois facteurs : l’arrivée de nouvelles populations, le départ des populations en place, l’évolution de la situation de ceux qui restent. Ce mécanisme est valable aussi bien pour l’embourgeoisement d’un quartier (ex le Marais dans les années 1960-70) ou pour sa paupérisation (les Bosquets à MONTFERMEIL, Sarcelles). Il faut donc souligner que ce n’est pas seulement l’arrivée de populations qui fait évoluer un quartier dans un sens ou dans l’autre. La définition partagée de politiques d’attribution sur les territoires, sous l’égide des pouvoirs publics et en articulation avec les programmes locaux de l’habitat, doit permettre de concilier mixité sociale et prévention des discriminations dans le logement social. Ceci suppose de débattre entre acteurs locaux et d’élaborer des critères pour les attributions, sous le contrôle et la responsabilité des pouvoirs publics.
Une absence de projets stratégiques régionaux. 5.1. Des projets pilotés ailleurs. Les projets, lorsqu'ils existent, sont pilotés par des municipalités, des départements (ex: établissements publics fonciers départementaux) ou, au nom du rôle de région capitale, par l'Etat (opérations d'intérêt national dite OIN, comme le plateau de SACLAY). Le conseil régional n'a d'ailleurs pas compétence sur le logement. Il y a peu de moyens de stratégie régionale. 5.2. Il n'y a pas de remède régional à l'absence de cohérence ou de projets. Le mode de gouvernance de la région ne peut pallier l'insuffisance de projets ou leur absence. Le survol de la région montre l'absence de cohérence qui en résulte dans la répartition et l'utilisation des espaces et dans l'implantation des infrastructures.
4.3. Être capable de mesurer la diversité dans l’habitat. Lutter contre la spécialisation de l’espace et des types de logements nécessite des outils de mesure. On peut tenir des statistiques sur le patrimoine social ou privé, en locatif ou en accession), sur la qualité des immeubles, les populations logées en fonction du revenu et de l’emploi, des étrangers/immigrés, des familles mono-parentales, des catégories d’âge, des handicaps. La HALDE propose d’ajouter à ces variables le niveau de diplôme. Cette connaissance faciliterait la mise en place des moyens de promouvoir cette diversité.
5.3. La pauvreté de certaines banlieues. Le constat a été mille fois fait : le contraste est majeur entre la ville centre qui concentre les immeubles de qualité, les monuments historiques, les "gestes architecturaux" et la densité des services et des lieux attractifs et un certain nombre de banlieues modestes qui apparaissent souvent comme des lieux de non architecture, de non urbanisme subi, de sous exploitation des richesses naturelles et urbaines, d'absence de lieux d'attractivité et de rencontre.
44. La mixité sociale et le droit au logement opposable. La loi sur le droit au logement a créé, dès 2008, une obligation de résultats à l’égard des ménages plus défavorisés et, à échéance de 2012, à l’égard de toutes les catégories de ménages pouvant accéder à un logement social, dans le respect de la mixité, posée par la loi, de lutte contre l’exclusion sociale, ce qui ne va pas sans difficulté.
6.1. Des opérations d'intérêt régional. La région investit en dépit de tout dans le logement. A côté des opérations d'intérêt national entre les mains de l'Etat, on peut imaginer des opérations d'intérêt régional qui donneraient un pouvoir contraignant aux opérations décidées par la région et qui lui permettraient de concentrer ses moyens opérationnels (EPF) et financiers (subventions, bonifications d'intérêt) sur des opérations qu'elle aurait décidées, notamment en matière de logement.
Ceci implique un effort dans trois directions: - un effort très important de production de logements abordables, notamment dans les villes et les quartiers qui en comportent le moins. - un effort réel du parc privé conventionné pour accueillir des ménages très modestes, y compris ceux d’origine étrangère. - Un accompagnement social des plus fragiles pour une insertion durable dans une cage d’escalier et un environnement humain et urbain.
Des orientations en forme de remèdes.
6.2. Des opérations génératrices d'amélioration de la cohérence. Ces opérations donneraient une cohérence aux investissements de la région et seraient orientées vers la mixité sociale et urbaine. Elles mêleraient habitat et emploi, existants ou à créer, logements de différentes formes et occupations, privé et social, et actions multiples relatives 77
à la sécurité, à l'accompagnement social, aux actions de convivialité urbaine. Elles pourraient donner lieu à des concours régionaux d'architecture et d'urbanisme. Il faut que la banlieue soit belle et que Paris ait des relais. Les projets d'intérêt régional pourraient servir de lien entre la ville centre et la périphérie, entre la région Île de France et les régions proches. Surtout elles devraient être multi-polaires, de manière à répartir sur l'ensemble de la région les lieux et équipements attractifs et rétablir des lieux d'équité territoriale. Le schéma des transports, notamment collectifs, pourrait s'appuyer sur la carte de ces opérations. L'un des objectifs est de rapprocher habitat et emploi et de décongestionner la capitale.
rapport au passé exigent des moyens financiers considérablement accrus. Il y faut pour le logement social ou intermédiaire une augmentation des moyens financiers attribués par l'Etat, qu'il s'agisse de l'enveloppe globale ou de l'aide unitaire, complétés par l'aide régionale. Les programmes aidés par la région devraient, outre leur aspect social, correspondre à des critères de développement durable et à des critères de qualité et de création architecturale, intégrés dans ou articulés avec des projets d'intérêt régional. Enfin pour les familles les plus modestes et les sans domicile, qui sont une constante du développement des grandes métropoles, les opérations d'hébergement et la location solidaire organisées par la ville de Paris doivent être développées sur l'ensemble de la région.
6.3. Une utilisation intelligente de l'espace rural. Soit la construction continuera à se faire en partie en milieu rural, soit le rythme de construction ralentira encore. Plutôt que de poser un antagonisme entre espaces naturels ou ruraux et urbanisation, la stratégie devrait consister à utiliser les espaces naturels comme éléments de valorisation d'une urbanisation organisée pour donner accès à ces espaces tout en limitant l'empiètement urbain. Cela signifie valoriser les espaces naturels, les considérer comme des « équipements urbains » et faciliter leur accès. 6.4. Développer une double démarche: construire l'urbanisme en fonction d'une structuration régionale, partir des besoins des personnes. La planification régionale en matière de transports, d'équipements structurants, d'aménagement des espaces urbains et ruraux a son rôle à jouer. En complément, une analyse des besoins des personnes et des familles, un recensement localisé des ressources humaines et la définition d'indices de mixité sociale et de développement humain devrait permettre à la région capitale de limiter les risques de dégradation sociale et de mieux valoriser son capital humain, qu'il s'agisse de la création de quartiers nouveaux ou de rénovation urbaine. La région ne peut se limiter à être une vitrine brillante qui cache des coulisses misérables. Elle doit être une région soucieuse de la qualité de la vie. 6.5. Des moyens financiers au niveau de l'ambition. La construction de logements en Île de France en général et la construction de logements sociaux dans les zones les plus attractives en particulier, à un rythme accéléré par 78
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L’habitat et le Bien-être Social dans le Grand Paris Monique Eleb Comment peut-on ré-enchanter la vie matérielle (au sens de M. Duras) où qu’on habite sur ce territoire ? Le spatial devrait procurer bien-être matériel et sécurité, confort, réassurance et plaisir, sentiment d’appartenance et possibilité d’appropriation de l’habitat et de la ville. Comment créer les possibilités de l’urbanité, de la sociabilité, de la civilité et du plaisir d’habiter, de façon équilibrée, voire équanime, sur ce Grand Paris? L’enquête logement 2006 de l’INSEE confirme bien qu’il existe une situation du logement spécifique dans la région parisienne et qu’elle est déséquilibrée. Si en effet on compte en France 56% de maisons individuelles et 44 % d’immeubles collectifs, ce rapport se renverse en Ile-deFrance puisque 70 % des immeubles sont collectifs pour 28% de maisons individuelles au total. Mais 21% de ces maisons se situent en petite couronne, 67% en grande couronne. Donc on trouve beaucoup plus de maisons individuelles en grande couronne que dans le reste de la France, la moyenne nationale étant de 44%. Réfléchir sur l’évolution de la métropole suppose aussi de repérer, de comprendre et d’articuler les usages de l’espace, de l’habitat et du temps et en particulier les usages émergents. La métropole n’est pas seulement le résultat de la pensée des planificateurs ni de l’action des différents acteurs institutionnels. Une fois proposée et cadrant la vie des habitants, elle est interprétée et façonnée aussi, en retour, par leurs actions, leurs pratiques, leurs usages,
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Cf. l’article « La maison individuelle occupe 3, 64 % du territoire français » du Quotidien de la veille immobilière (jeudi 22 janvier 2009), reprenant les chiffres du Ministère de l’Agriculture à propos de l’utilisation du territoire. Ce chiffre qui paraît peu élevé est à comparer à celui du logement collectif : seulement 0,22% et 1,95% dans les pôles urbains. Les terres agricoles représentent 54,71 du territoire tandis que les forêts s’étendent sur 27, 91 % de celui-ci. Mais la maison et bien sûr les lotissements gagnent sur les terres agricoles car : « L’importance spatiale de la maison individuelle s’étend bien au-delà du bâti : pour 100m2 utilisés, on en compte 55 pour les pelouses et les jardins, une vingtaine pour les allées, les parkings et autres haies et seulement 25 pour la maison. En comparaison, l’habitat collectif utilise le tiers de ses espaces pour le bâti, et loge évidemment un plus grand nombre de personnes ».
leurs représentations. L’exemple des transports et du logement est frappant : l’éloignement du lieu de travail n’est plus aujourd’hui compté en distance mais en temps. Le raisonnement n’est jamais purement économique, il résulte des potentiels existants utilisés avec l’optique de l’efficacité ou du confort, selon le temps et l’heure . Le Schéma Directeur de l’Ile de France (SDRIF) propose d’y construire 60 000 logements par an. Cette approche quantitative, bien nécessaire, n’est pas suffisante car il faut aussi tenir compte de la réalité de la population de la région, très spécifique par rapport au reste de la France. Les célibataires y sont plus nombreux (53% environ dans Paris intra-muros), et plus on s’éloigne du centre vers les couronnes, plus la taille des familles grandit. Ce chiffre devrait donc être « qualifié » et il doit notamment tenir compte d’un changement de comportement des Français dans les métropoles : un couple sur deux se défait en Région parisienne, et cela augmente la demande en logement de même surface pour accueillir les enfants. De plus les comportements de cohabitation ont changé. Non seulement de plus en plus de personnes vivent seules, mais la vie en couple semble en désaffection (« Depuis 20 ans le couple cède du terrain » écrit Alain Jacquot de la division logement de l’INSEE) et il est prévu que cette situation va s’accentuer chez les jeunes.
Enfin la crise économique et sociale et la difficulté d’accès au premier emploi entraîne que les enfants adultes restent plus longtemps au domicile familial. Une autre donnée moins évidente est la tolérance à la sexualité des grands enfants par les parents qui acceptent la vie en couple dans leur logement. S’ajoute à ceci les regroupements familiaux dus au chômage des jeunes qui retournent habiter chez leurs parents ou chez leur grand-mère, et partagent des appartements non prévus pour cela ou, encore comme cela commence à se voir, construits dans ce but dans le logement social. On observe par ailleurs ce que j’appellerais une « familialisation » des rapports d’amitié à tous les âges, ce qui augmente les pratiques de cohabitation qui se diffusent donc aujourd’hui autant chez les personnes âgées que chez les jeunes. On note aussi l’arrivée d’un phénomène qui commençait à être observé aux Etats-Unis : devant le coût trop élevé des maisons de retraites, la demande de logement permettant d’accueillir les ascendants augmente. A partir de données publiées en 2007 par l’IAURIF Certains organismes HLM proposent aux étudiants ou à des cohabitants des logements « banalisés », par exemple des 3 pièces, qui seront ensuite loués à des familles (cf. Habitat et Société, n° spécial sur le logement étudiant, 1999).
nous avons pu reconstituer une carte du nombre de célibataires vivant en Région parisienne. Globalement ils sont plus présents à l’Est. Mais le Nord- Est et le Sud-Est de la grande couronne (de 15 à 40 km de Notre Dame) sont assez différents : le Sud-Est a un taux élevé de célibataires avec peu de « poches » n’en comptant que 20 à 29% alors que dans le Nord, aux limites de la grande couronne, leur taux est bas avec l’exception de la région d’Epinay-Champlâtreux. Si on compare cette carte avec celle de L’IAURIF sur la « Typologie des communes franciliennes selon les caractéristiques du parc de logements et de leurs occupants en 1999 », faite à partir du recensement de L’INSEE, on s’aperçoit que le taux élevé de célibataires correspond à des territoires où le logement est peu valorisé, donc le plus souvent à l’Est et au Nord On peut penser que les célibataires occupent les extrêmes du spectre de la population, ils sont jeunes ou vieux le plus souvent, même s’ils sont rejoints par de jeunes adultes, des trentenaires en général. La position dans la ville des 53% de célibataires parisiens (ou de « ménages d’une personne » selon les démographes) ne nous étonne pas, ils se concentrent dans les arrondissements périphériques, plutôt à l’Est, ou à l’est du centre, là où l’ancienneté du
Cf. notre texte avec Frédéric de Coninck et Leslie Belton, L’évolution des usages de la ville et de l’habitat, à paraître dans les actes du colloque de l’Ecole doctorale Ville et Environnement, 2008. En 1982, 83% des hommes de 35 ans vivaient en couple, en 2005, 71% (chez les femmes : 85% et 74%). A 35 ans en 2005, 11,3% des femmes sont chef d’une famille mono-parentale et 8,7% vivaient seules (en 1982, 6,7% et 4,5%).(d’après l’INSEE Enquête Projection des Ménages, France métropolitaine à l’horizon 2030) Les jeunes quittent leurs parents à peu près au même age qu’il y a 20 ans. Entre 25 et 29 ans, 24% des hommes et 17, 8% des femmes habitent encore chez leurs parents. (d’après INSEE enquête emploi 2006). Mais quand ils les quittent, c’est plus souvent pour vivre seul, au moins transitoirement (d’après l’INSEE Enquête Projection des Ménages, France métropolitaine à l’horizon 2030).
Carte de la localisation des célibataires dans l’agglomération parisienne
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parc, souvent constitué de petits logements et le niveau de loyer leur permet de résider. Autre variable, l’attractivité de ces arrondissements plus populaires sur une population d’artistes et d’intellectuels. Ce qui explique aussi la concentration de l’autre côté du périphérique, à l’Est vers Montreuil, etc., mais le plus étonnant est que cet effet se retrouve dans des zones qui apparaissent comme des prolongements de l’effet parisien, alors qu’elles sont très éloignées de Paris : emplois adaptés? Logements accessibles aux étudiants et autres jeunes cadres ? Dynamiques particulières à ces territoires qui seraient alors déjà engagées dans le processus de métropolisation ? On peut aussi déduire de cette carte d’une part la position des familles et d’autre part une certaine taille de logement dans Paris intra-muros et selon les couronnes. Une inversion s’opère selon les zones quand on observe les types d’habitat : une majorité de locataires de logements collectifs résident à Paris et une majorité de propriétaires de maisons individuelles en grande couronne. Donc sans surprise on dénombre peu de célibataires en grande couronne (10% selon l’INSEE) et plus on se rapproche du centre plus la taille des ménages est faible, s’ajustant à un parc de logements majoritairement petits à Paris : « plus d’un logement parisien sur deux ne compte qu’une ou deux pièces ». Hors Paris, c’est au Nord de la région, dans le Val d’Oise et dans la Seine et Marne ainsi que dans les Villes nouvelles, que la taille moyenne des ménages est la plus grande , liée aux spécificités de la taille et du prix du logement. Le parc HLM composé en majorité de logements collectifs plus grands que le moyenne régionale se situe en majorité en petite couronne, en particulier en Seine Saint-Denis et dans le Val de Marne et aussi dans les villes nouvelles. Dans la grande couronne 32 % des ménages ont quatre enfants ou plus contre 22% en moyenne régionale.
Quelles orientions pour le Grand Paris ? Une première suggestion s’impose : en même temps qu’il faut produire plus de logements dans des zones très précises, urbaines et rurales, il devient nécessaire de penser en termes de rééquilibrage des types de logements offerts, ce qui est la clé pour rééquilibrer les types de populations présentes (avec bien sûr l’accès aux emplois). Il faut réfléchir en termes d’âge et de situation socio-économique : familles, jeunes couples, étudiants, personnes âgées etc. Il faut donc intensifier la diversification des types de logements10, en tirant le meilleur parti de situations géographiques, topographiques, paysagères et historiques et par exemple construire en lisière de forêt, en rive des rivières et des canaux.
Dans les arrondissements très populaires de l’Est parisien (19é et 20é) ou du Sud (13é en particulier) la maison individuelle est rarissime et le parc du logement est ancien, 80% des logements ont moins de trois pièces et les célibataires y sont nombreux, rappelons-le. Dans de nombreux arrondissements parisiens, en particulier de l’Ouest et d’autres comme le 12é et le 14é ainsi que dans les communes limitrophes, les personnes âgées et les jeunes sont sur-représentés alors même que les logements
Quand on écoute des habitants de la région parisienne, deux représentations s’opposent : Paris n’est plus aimé car ils partagent l’idéal de la petite maison individuelle (ou de son équivalent plus urbain, l’habitat individuel dense, si peu présent dans cette ville et dans la Région) ou, à l’inverse ils évoquent l’attachement au pavé parisien mais ont peur de devoir le quitter car on ne leur offre pas de choix. Ils évoquent alors la difficulté financière de se loger. On sait que l’offre est pratiquement nulle à Paris
Source : INSEE, IAURIF, Atlas des Franciliens, tome 2, Logement, p. 54.
Enquête logement 2006 de l’INSEE.
La plus élevée de France avec, 2,70 personnes par logement, idem
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sociaux dépassent rarement les 20%. La superficie par personne est plus importante dans les communes rurales que dans les villes, dans les petites agglomérations que dans les grandes, et les jeunes sont davantage touchés par le surpeuplement dans l’habitat que les personnes âgées : 25 % des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans habitent dans des logements surpeuplés. Ce surpeuplement concerne 16% des ménages en habitat collectif. Par ailleurs la taille des logements étudiée par L’INSEE en 2006 pour la France permet de souligner la stagnation des chiffres de l’habitat collectif depuis 25 ans. Après une baisse étonnante de 1m2 en 2002 la surface moyenne des logements collectifs, l’une des plus basses d’Europe, est toujours en 2006 de 66m2 comme dix ans plus tôt, alors que celle de la maison individuelle a augmenté dans le même temps (105 m2 en 1996, 111m2 en 2006). La surface moyenne par personne est de 44m2 dans l’individuel et de 33m2 dans le collectif. Elle augmente régulièrement, ce qui nuance les premiers chiffres.
op. cit p 90.
10 La région Ile de France le fait depuis que la gauche est au pouvoir –certes uniquement pour le logement social qu’elle ne finance que si les programmes comportent 20 % de grands logements.
pour certaines classes d’âge et niveaux de revenus. Comment retenir la population jeune qui n’a plus les moyens de rester dans Paris ou qui n’aime plus élever ses enfants à Paris? La pénurie de grands logements est flagrante dans Paris intra-muros et en proche couronne. Par ailleurs les logements doivent être adaptés aux récentes données démographiques qui vont de l’augmentation des familles mono-parentales à celle de l’espérance de vie, en passant par la diffusion de la cohabitation inter-générationnelle ou entre pairs. Ce constat va dans le sens de proposer des immeubles équipés ou au moins des quartiers avec équipements liés à la santé, à la garde des enfants et aux multiples services qui facilitent la vie. Il serait nécessaire de procéder à une sorte de compensation typologique, en se fondant sur le déjà là et en développant des types plus adaptés aux nouveaux modes de vie, types déjà expérimentés dans de nombreux pays européens mais aussi travaillés par les architectes tout au long du XXé siècle et souvent restés à l’état expérimental. Des immeubles équipés de services en tous genres (de la garderie à la cuisine commune et au bureau partagé, en passant par la salle de sport, de détente ou de fête) conviendraient à la fois aux jeunes et aux personnes âgées. Certains logements seraient organisés pour des cohabitants d’autres pour des familles avec studio annexé à l’appartement principal pour le jeune en phase d’autonomisation ou la grand-mère. La solitude et le repli sur soi sont aussi une question sociale qui nécessite une réponse politique, et certains territoires (notamment dans la grande couronne), qui en sont dépourvu devraient se voir dotés de logements collectifs ou d’habitats individuels denses qui permettent mieux que la maison individuelle les rapports de voisinage et la sociabilité protectrice, associés, bien sûr, à des éléments de plaisirs quotidiens, tels que promenades urbaines ou dans la forêt, au bord de l’eau, dans des espaces proches et accessibles. Il est clair qu’il est nécessaire pour cela de se fonder sur le « déjà-là » et travailler de façon adaptée à chaque territoire. Par ailleurs, si l’on réfléchit aux potentiels de la capitale, on pourrait dire que Paris est une ville d’eau qui s’ignore (malgré Paris-Plage, trop ponctuel dans l’année et qui met plus en valeur les quais que le fleuve) et qu’ailleurs, dans la Région, de nombreux édiles ne visualisent pas le devenir de leur commune si cette ressource était exploitée. Le survol de la Région en hélicoptère montre l’abandon de ces multiples ressources, rivières, étangs,
canaux etc. qui voient les habitations, le plus souvent lointaines, leur tourner le dos. Il serait ainsi possible de créer ou de recréer des arts de vivre, comme le montre la rénovation de bains des Pâcquîs à Genève au bord du lac Léman : guinguettes au bord de l’eau, détente dominicale ou simple vue sur l’eau depuis sa fenêtre qui, par exemple, requalifierait les petits logements. L’appétit pour le rapport à l’eau est patent tout comme le fait d’habiter le bord de l’eau, les abords d’un jardin, d’un parc ou d’une forêt. Ce sont des plaisirs recherchés par tous aujourd’hui dans des communes souvent très minérales et évidemment surtout dans Paris intra-muros. Dans le passé, cette ressource a été très utilisée notamment au XVIIIé siècle ou les bords de Seine étaient peuplés et où les plages et les établissements de bains étaient très nombreux, mais aussi au début du XXé la peinture en témoigne, mais cela semble avoir cessé d’être un but recherché, comme s’il fallait protéger la nature des humains. Revoir la circulation parisienne qui confisque les bords de l’eau aux piétons parisiens serait judicieux. Dans cette même optique de valorisation des modes de vie quotidiens signalons le grand succès des balcons, terrasses, jardins d’hiver et autres loggias, le goût donc pour un « extérieur intériorisé ». Ces prolongements du logement qui ouvrent à un art de vivre différent selon les sasons et qui permettent d’en suivre le cycle, ont d’ailleurs ces dernières années augmenté de surface face à une demande elle aussi en augmentation constante11. Partant du slogan « construire 60 000 logements par an dans la région parisienne », on pourrait suggérer d’augmenter la densité de certains quartiers parisiens, utiliser les friches etc. comme cela se fait depuis longtemps, mais en se fixant un objectif par année et par territoire12. S’il est nécessaire de recomposer, de rééquilibrer la population parisienne, l’effort en termes de logements devrait d’abord porter sur la production dans Paris intra-muros et dans les villes nouvelles bien connectées, en partant du programme que nous proposons plus haut, visant à construire un habitat réellement adapté à la démographie parisienne. Construire, surélever etc. (je laisse la réflexion sur les moyens d’y parvenir aux architectes, urbanistes, elus…) permettrait de densifier des parties parfois « vides » de la région parisienne comme certaines villes nouvelles aux terrains viabilisés parfois depuis longtemps, mais aussi comme certaines zones de développement dédiées aux universités, dans et hors de Paris. 11 cf Enquête Logement INSEE 2006. 12 Voir ici les textes de Michèle Attar et de Sabri Bendimérad.
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L’hypothèse d’une ville nouvelle, évoquée en haut lieu, apparaît étonnante alors que les terrains paysagers, viabilisés, de certaines d’entre elles attendent toujours leurs logements et leurs habitants. Le côut des infrastuctures en attente mériterait d’ailleurs d’être évalué. Pour finir, traiter les grands ensembles de façon à les réintroduire dans le banal de la ville13, à les traiter de façon équanime et revoir, en même temps que la situation de l’emploi et des transports, celle de la polique de peuplement qui a créé à la situation difficile que l’on connaît. En effet les attributions de logement sociaux émiettées entre plusieurs institutions (commune, Conseil régional, Préfecture, etc.) ont abouti, on le sait maintenant, à un début de communautarisme voire pour certains observateurs à un début de ghettoïsation. La mixité sociale est, nous l’avons observé sur le terrain14, l’une des protections contre les dérives anomiques de populations délaissées15. Mais la solution de la mixité « par le haut » n’est pas toujours bonne quand l’état des populations présentes peut être qualifiée d’anomique. Les échecs de l’intégration d’étudiants dans des grands ensembles difficiles nous l’ont montré. Requalifier par exemple les grands ensembles avant de les rendre mixtes ou pour les rendre mixtes est une question que l’on doit étudier a priori selon l’état dans lequel on les trouve. Leur destruction appliquée sans discernement casse des vies et des réseaux de sociabilité, et elle ne se justifie que quand la remise aux normes est impossible ou quand le bâti ne permet pas de restructuration. Comment faudra-t-il dire que la forme architecturale n’est pas toujours fondamentale et que les mêmes types de bâtiments construits par un même architecte peuvent être condamnés en banlieue et recherchés aux bords de l’eau, pour que ce soit entendu ?
13 Les opérations de l’ANRU vont, avec quelques réserves sur certaines destructions, dans le bon sens, mais elle s’essouffle, faute de moyens et la lenteur des opérations en France qui est sans commune mesure avec les autres pays européens doit être interrogée en ce qui concerne les procédures administratives et légales (notamment la multiplication des normes). 14 Voir ici notre texte « Dispositifs architecturaux et mixité sociale »
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15 L’anomie, concept proposé par Durkheim (Le suicide, 1893) désigne la perte des valeurs sociales, l’absence de reconnaissance des règles sociales ou des normes communément admises et aussi l’instauration de valeurs internes à un groupe, les dérives sectaires et mafieuses. Elle résulte dans les situations présentes de l’écart entre les valeurs affichées par la société et la réalité des situations de la vie quotidienne des habitants.
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Les Bois Urbains Philippe Simon A la base, il s’agit d’une envie de provocation, de désacralisation. Les grandes mutations urbaines s’opèrent sur les marges physiques, économiques et sociales de la ville. Sur des terrains considérés comme abandonnés, insalubres. Ou dans des lieux où la rente foncière pourra augmenter grâce à une transformation du bâti. On opère toujours dans une continuité. Depuis une cinquantaine d’année, des territoires complets –bois, parcs, forêts - échappent à toutes idées de mutation. Ces territoires figés sont considérés comme sacrés. Et, heureusement quand il s’agit uniquement de rentabiliser le sol. Mais, lorsque que l’on traite d’une recomposition globale d’une métropole, ne doit-on pas s’interroger également sur le devenir de ces territoires immobiles ? Et pourquoi ne pas tenter un peu d’irrespect ? En d’autres temps, grâce à une logique semblable, la mise en biens nationaux des édifices du clergé et de l’aristocratie permit de relancer l’immobilier à Paris. Cela aida également l’Etat pour trouver des lieux pour loger ces institutions publiques naissantes (casernes de pompiers, lycées ou autres bâtiments universitaires, musées, palais nationaux, etc.) qui furent pour beaucoup installées dans les édifices existants et le sont, pour les plus anciennes, encore aujourd’hui. Ce type de bouleversement atteint sa radicalité avec ce qui est apriori le lieu le plus sacré, le plus intouchable et immuable : le cimetière. Il y a quelques décennies, ou plus, plusieurs opérations urbaines ont occasionné des suppressions de cimetières pour les remplacer par des quartiers. Gennevilliers en est un exemple encore récent. A Paris, le cimetière Montmartre couvrait avant 1879 une superficie deux fois plus importante qu’actuellement. Une partie fut lotie, et les tombes déplacées. A son emplacement, fut bâti un quartier neuf avec le percement des rues Bretonneau (avec l’hôpital) Carpeaux (et son square et sa caserne de pompiers), Coysevox (et son collège)… Le déclassement d’une partie du cimetière Montmartre offrit ainsi l’occasion de créer un quartier et ses équipements (d’ailleurs tous situés en cœur des îlots tri86
angulaires qui furent tracés sur l’ancien cimetière.). Il fallait oser. Actuellement, retrouver une telle impulsion ouvrirait des fabuleuses possibilités et, dans le même temps, des haines incommensurables. Une position plutôt excitante, mais à nouveau, il faut oser. Constats et déficits Un des constats des freins de l’évolution des territoires parisiens réside dans le manque de logements, et dans la difficulté de créer une mixité sociale et fonctionnelle. Ces déficits sont accrus par la raréfaction des terrains disponibles. Les constats obligent à s’interroger sur les emprises à conquérir afin de mettre en place les futurs projets urbains. Les territoires mutables sont certes nombreux, mais de statut différent. En mettant de côté les terrains agricoles dont le statut de lieu de production de nourriture les rend éthiquement et environnementalement intouchables. Des friches et des délaissés existent, mais ils relèvent souvent de territoires abandonnés, en marge. Ces endroits doivent être l’objet de projets mais ils resteront encore sur la marge, et ne viendront pas bousculer d’autres quartiers. Même si eux-mêmes sont supports de mixité, elle ne touche pas les quartiers déjà établis, et souvent monofonctionnels et monosociaux. Bois sacrés En prenant la question selon un autre regard, il est possible de repérer à proximité dans des tissus urbains constitués, voire dans leur emprise, des zones non bâties, car « naturelles », souvent boisées. Ces territoires donnent l’impression d’une préservation extrême, où le moindre arbre a acquis une valeur sacrée, hors du temps, donc hors du quotidien. Ce zoning ville/nature est à requestionner, comme le fut hier les zonings fonctionnalistes qui organisaient la vie urbaine en secteurs monofonctionnels et clairement limités. Au lieu de séparer, voire d’opposer ville et nature, il serait intéressant d’envisager des liens, des superpositions, des entrelacements. Comme le cherchaient des
Owen, Taut, Wrigth, en implantant les villes dans des sites ruraux, ou en faisant pénétrer des « parcs » en ville. Bâtir des fragments de ville dans des bois, des parcs et des forêts reprend la pratique de certains lotissements du XIXe siècle ou de certaines cités jardins. L’exemple le plus connu est la création du Vésinet, où un entrepreneur achète en 1856 un morceau de la forêt de SaintGermain-en-Laye pour l’urbaniser. Les allées forestières existantes sont élargies, d’autres voies sont tracées. Des lacs et des rivières sont aménagés. Des continuités naturelles et des troués sont mises en place pour agrémenter les perceptions des paysages forestiers. Des lots sont définis, des maisons et des équipements installés, le tout avec des règles strictes de clôture, de respect des éléments naturels… La ville obtient son autonomie administrative en 1875. D’autres exemples existent autour de Paris, parfois méconnus, peu valorisés, ou pas considérés comme représentatifs d’une tradition régionale.
Aujourd’hui, les demandes de respect des environnements naturels sont en augmentation, parfois caricaturalement. On y appose une vision d’une nature naturelle, oubliant que ces bois et forêts ne sont que des créations humaines (par leur plantation et leur entretien depuis le Moyen Âge). Ces bois sont considérés comme un tout, dont l’altération par des apports externes serait contraire à leur état naturel. Ils sont figés dans leur état de nature reconstituée, sans rapport avec la société qui est par essence mouvante et mobile. La forêt primale, sauvage, n’existe plus en Europe, tout bois fait l’objet d’entretiens qui finissent par en constituer son paysage. La connaissance des biotopes, des développements des ensembles végétaux et animaux autorise à introduire des éléments autres, des bâtiments avec leurs habitants, sans bouleverser totalement les éco-systèmes présents.
Elisabethville à Aubergenville. Le bois du chateau de la Garenne sera loti dans les années 1920, en conservant tracés viaires et arbres.
Vers saint Germain des près. Les formes urbaines héritées des CIAM s’adaptent à la forêt.
SOURCE: Google Earth
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Urbaniser les bois Construire dans les bois revient à développer une typologie bâtie assez inédite. Une forme de dispositif urbain qui s’implanterait entre des arbres repérés et valorisés, avec des bâtiments spécifiques, des préservations du cadre naturel fines, des imbrications sophistiquées entre espace public et privé. Cette recherche de fusion entre ville et nature questionne le statut du sol et des espaces publics. Ce n’est pas être un lotissement de plus, avec des parcelles mitoyennes et des voiries facilement identifiables. Le paysage se constituerait de porosités entre des espaces publics de nature différente, avec des espaces plantés publics et ouverts au milieu des parcelles privées. Les rues ne sont plus des espaces de circulation voiture ou piétonne, elles peuvent être bordées de jardins privés ouverts sur l’espace public sans clôture, comme cela ce fait en Amérique du Nord. L’espace public est élargi, les bâtiments renvoyés en second plan, derrière une épaisseur plantée, dans des îlots bâtis au milieu de clairières.
pements urbains contemporains. Dans les stratégies d’aménagement de la métropole parisienne, la possibilité d’urbaniser certains bois et forêts, partiellement et sur leurs limites permettrait de réfléchir à de nouvelles continuités territoriales, à des re-densifications ponctuelles, à un nouvel forme d’habitat, de confort urbain et naturel. Cette dissémination du bâti dans le naturel mène à s’interroger sur une option inverse. Comment naturaliser des quartiers déjà bâtis ? Commet retrouver des continuités entre les bois, les zones naturelles, en y associant la transformation de quartiers déjà bâtis ?
Cela demande des méthodes de constructions capables de prendre en compte les racines et les ramages d’un arbre qui pourrait ainsi être conservé à proximité d’un bâtiment. L’insertion de bâtiments dans ces bois et forêts est aussi l’occasion de mieux en définir les limites en leur donnant un statut urbain, et évitant cette séparation nette, cette absence de partage tel que cela est visible sur la plupart des périphéries des bois de Boulogne et de Vincennes. Tout cela n’interdit pas, bien au contraire, de penser environnement et développement durable. D’après son article « Biodiversité urbaine » dans le numéro de novembre 2008 d’AMC, Marc Benard explique que la biodiversité en ville est complexe, et, parfois, est plus riche qu’en milieu rural. Il rappelle que, le modèle de la préservation de zones naturelles par taches est à remplacer par des systèmes de trames et de réseaux. Une simple trame de 10mètres de largeur avec plusieurs strates permet une circulation accrue des espèces, et donc le développement de la biodiversité. La nature devient une nouvelle infrastructure urbaine, dispersée dans la ville, avec la ville. Le choix se porte-t-il dorénavant entre la forêt « figée» et la forêt habitée ? Actuellement en état d’immobilité, ces territoires peuvent être remobilisés, devenir moteur dans les dévelop88
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Généalogie des Types de la Région Parisienne Monique Eleb De quoi est constitué le tissu de l’habitat en RP ? L’objectif de ce texte est double. C’est un essai d’inventaire des types pour rendre compte de la complexité des formes d’habitations dans la Région Parisienne et des différentes stratifications historiques. Le deuxième objectif repose sur une interrogation : quelle est l’actualité de chacun de ces types et comment peuvent-ils fournir une réflexion sur de nouvelles programmations ? On partira donc ici de la naissance du type, de son évolution et de son actualité. La maison parisienne ou de bourg de la Région Parisienne, du Moyen-Age au milieu du 19é et ses survivances actuelles Elle à deux ou trois étages et est ouverte sur une cour plus ou moins importante selon la pression foncière du lieu et la place qu’y prend le travail. Les parcelles sont étroites et les façades possèdent une, deux ou trois fenêtres. Sa principale caractéristique est d’avoir des pièces très peu spécialisées et d’être organisée verticalement. En effet, le maître de maison possède la grande salle et des chambres réparties aux différents niveaux, le reste des chambres, dont certaines avec cheminées où l’on fait la cuisine, est loué à des employés et les domestiques y habitent aussi, Des pièces réparties à tous les étages peuvent aussi servir de lieu de travail. On y voit des chambres de clercs chez un notaire ou de pièces pour fabriquer des onguents chez un apothicaire. Cette maison est donc poly-fonctionnelle et mixte en termes de populations. Souvent un ouvroir sur la rue permet de vendre ce qui est fabriqué dans des pièces aux étages. Ce modèle a été mis à mal dans la région parisienne lors des percées haussmanniennes puis au cours de la résorption des îlots insalubres au début du XXé siècle et enfin pendant la période des grandes rénovations des centres 90
début du XVIIIè siècle, Hôtel idéal de J.F. Blondel pour l'encyclopédie de D'Alembert et Diderot (1751-1772)) Il a été ensuite divisé, loti, des adjonctions ont été construites et la densité du terrain a été augmentée, beaucoup de jardins ont été supprimés au bénéfice de nouvelles constructions souvent par adjonctions de boutiques d’artisans qui ont le plus souvent été démolies. Les populations se mélangent donc d’une autre façon. En fait l’hôtel particulier a longtemps constitué une réserve foncière de fait, dans la mesure où les corps de bâtiments sont loin d’occuper l’ensemble du terrain.
villes dans les années 60/70. Actuellement celles qui restent, souvent surélevées, sont particulièrement surveillées car elles constituent l’identité même des centres historiques. La maison de ville ou la maison ouvrière qui ponctuent les quartiers de la région (par exemple celles liées à la loi Loucheur) et actuellement si recherchée par les particuliers, n’en hérite-t-elle pas ? L’hôtel particulier aristocratique Il devient nécessaire quand Henri IV oblige les aristocrates de province à venir à la cour, il abritera ensuite des populations diverses (comme dans le Marais) pour devenir parfois siège des ministères de la République et des ambassades. L’hôtel particulier qui évoluera beaucoup entre le début du XVIIé et la fin du XVIIé siècles possède un corps de logis principal avec enfilade des pièces entre cour et jardin, des ailes latérales abritant le plus souvent les services et les écuries. Le corps de logis principal est composé d’appartements privés réservés aux maîtres de maison, à pièces de plus en plus spécialisées et la retraite des maîtres de maisons est garantie par les nombreuses antichambres hiérarchisées. L’étage noble est le second. Dans les ailes se trouvent les pièces où se tiennent les domestiques, leurs chambres, les écuries, la cuisine et les garde-manger. Un dispositif savant permet une hiérarchie verticale et horizontale réglant en particulier les flux des maîtres et des domestiques qui sont différenciés. Mais y vivent ensemble des maîtres et des domestiques censés ne pas se rencontrer grâce aux nombreux escaliers de service et à la double circulation. C’est un lieu d’exercice et de représentation de sa fonction et de son rang, en ce sens c’est aussi un lieu de travail auquel des pièces sont affectées. (exemples: Hôtel de La Vrillière, Guillot-Aubry,
Par ailleurs Paris et les bourgs sont constitués de ce qu’on peut appeler un important tissu hybride, habité par les classes populaires, très présent dans ce qui deviendra les faubourgs. En témoignent en particulier les grandes parcelles où se mêlent entrepôts, logements, ateliers, écuries et jardins potagers, qui, au gré de l’évolution économique et de l’agrandissement de la ville se transforment et se densifient. C’est sur ce fond parcellaire en bordure de voies que la ville pendant trois ou quatre siècles s’est transformée.
La ville est donc faite de lieux constitués, fortement identifiés et étayés par l’existence de bâtiments appartenant à des types reconnus qui les protègent de la destruction ce qui n’est pas le cas du tissu hybride que sa fragilité et sa malléabilité rend plus transformable. L’immeuble à cour, tripartite, « parisien » puis « haussmannien » (exemples: André Chastel et Françoise Boudon, Le quartier des halles) C’est un dispositif urbain né au début du XVIIIé siècle composé d’un soubassement commercial, d’un entresol utilisé comme réserve, bureau ou logement du concierge, de quatre puis cinq étages carrés hiérarchisés par la hauteur sous plafond et le décor, enfin d’un couronnement mansardé, qui abrite des chambres de domestiques et éventuellement un logement ouvrier. Certains des éléments de l’hôtel s’y retrouvent : l’étage noble, le second, ainsi que l’enfilade et les petits appartements des maîtres de maison. C’est un dispositif urbain éminemment hiérarchisé qui favorise donc la mixité sociale : on habite sur cour ou sur rue, un appartement au bel étage ou une chambre dans les combles ou encore un petit appartement dans les ailes en retour sur la cour. Cf . le texte de Monique Eleb sur la mixité
Paris Haussmannien, Boulevard Haussmann
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(exemples: L. Visconti, plan rue de Richelieu, 1935) Il est le plus souvent commandé par un propriétaire privé rentier ou ayant un métier libéral qu’il peut exercer chez lui. Il habite alors au bel étage et quelquefois sur deux niveaux (« l’hôtel dans l’immeuble » est l’ancêtre du duplex). La distribution, à double ou triple porte d’entrée (principale, de service et parfois ouvrant sur un cabinet de travail donnant aussi sur l’appartement) permet de dissocier les flux, tout comme la double circulation par enfilade et dégagements, et assure ses qualités de flexibilité encore indéniables aujourd’hui. Il permet l’indépendance et la vie en commun. Sa plasticité intrinsèque, dès la composition, est une ressource aussi pour les familles recomposées et les personnes travaillant chez elles. (exemples: Maison à loyer de première classe, 3 rue de la Paix, architecte Paul Mesnard s.d. 1850-1864, Boulevard haussmannien (bd de Sébastopol))
haussmannien mais de réfléchir à ce qui a fait sa pérennité et à ses qualités de flexibilité et d’adaptabilité.
Ce type d’immeuble de rentiers-propriétaires a été pris comme modèle au milieu du 19é siècle par les banquiers, comme les frères Pereire, et les assureurs qui l’ont systématisé et rendu performant. C’est aussi cette époque qui voit la fin de la mixité sociale au sein de l’immeuble des quartiers neufs de Paris, car comme le rappelle Adeline Daumard dans Maisons de Paris et propriétaires parisiens au XIXè siècle, pour habiter le même immeuble il faut désormais avoir le même type de revenus.
Les immeubles-îlots à très grandes cours/jardins Ils apparaissent avec les Fondations philanthropiques dans la deuxième moitié du XXé siècle qui se saisissent de la question du logement ouvrier et proposent des immeubles à très grandes cours jardins. Elles permettent de fédérer une communauté mais il s’agit aussi d’éviter la promiscuité, la multiplication des escaliers en est le garant, à la différence des coursives des phalanstères. Outre le choix de la salle commune pour tous, les fondations proposent des équipements de proximité, dispensaires, salles de lecture, buanderies de taille industrielle et bains-douches surveillés. Ces immeubles presque autarciques sont des entités dans la ville et élèvent les façades de l’habitat ouvrier au rang de l’habitat bourgeois. Cependant la distribution intérieure tant des parties communes que des logements répond à de toutes autres références. C’est ici que les normes de salubrité et de sécurité, toujours d’actualité, seront mises en place à partir de 1894 (Loi Siegfried), date de création des Congrès des Habitations à Bon Marché. Les logements sont définis selon une représentation des modèles ruraux. Ainsi dès 1905 la salle commune est flanquée d’une cuisine ouverte, équipée de placards spécialisés (Groupe des Maisons Ouvrières), l’eau courante y est installée. L’aération est un souci constant de ces hygiénistes (Fondation Rothschild). Une hiérarchie se met en place entre les ruraux récemment urbanisés et les autres ouvriers mais aussi entre célibataires et familles nombreuses qui bénéficient de logements adaptés. Les garçons et les filles sont séparés et on tient compte du sexe des enfants au moment de l’attribution. (exemples: A. Labussière, Avenue Daumesnil, GMO, 1908, Groupe Prague, Fondation Rothschild,
L’immeuble à loyer va au lendemain de la deuxième guerre mondiale être vendu en lots à des co-propriétaires. Le dernier étage abrite aujourd’hui des chambres d’étudiants ou des « lofts » dans les quartiers prisés, ce qui ramène à une sorte de mixité sociale. Ces immeubles des investisseurs institutionnels sont, on le sait, actuellement vendus à la découpe. L’appartement très équipé selon les canons de la modernité devient un objet de désir. L’image très forte de ce type est associée aux boulevards urbains parisiens, donc identifiée à Paris, même si on le retrouve dans des villes moyennes de banlieues (par exemple Le Raincy) développées à la fin du 19é et du 20é, qui parfois n’en retiennent que la façade.(exemples: Rue du Raincy) Cet immeuble a servi à densifier des grandes parcelles sur rue et cache parfois de l’autre côté de la cour un tissu complexe composé de petits immeubles, de maisons avec persistance des jardins etc. Il peut apparaître aujourd’hui comme un modèle de densification permettant la mixité sociale. Il ne s’agit pas de reproduire l’immeuble de type 92
Du milieu du XIXé siècle au règlement de 1902 portant notamment sur les gabarits sur rue et sur cours et sur les saillies, règlement qui s’est maintenu jusqu’en 1967, se met en place une batterie de règles visant à assurer un juste équilibre entre l’embellissement de la ville, la salubrité, la sécurité et l’économie. La réflexion urbaine se développe ainsi que les métiers de l’urbanisme. A la fin du XVIIIé siècle était apparue une occupation des grandes parcelles de lotissements, où les corps de bâtiments de type immeuble et hôtel particulier autour de cours et de jardin, sont conçus simultanément. Cette forme de rationalité permet de préfigurer des opérations à plus grande échelle.
plan du RDC L’immeuble à cour ouverte de la rue de Cronstadt (GMO)) Cette gestion du grand nombre (certains de ces immeubles ont onze escaliers autour de la même cour) trouve son écho dans les opérations de grande envergure des investisseurs et des assureurs qui les déclineront pendant l’entre-deux-guerres dans les quartiers bourgeois de Paris (Avenue de Suffren, Quai de Javel etc.). Ce sont donc substitués aux propriétaires-bâtisseurs des acteurs qui investissent des fonds qui ne sont plus leurs biens propres. Cette situation nouvelle a permis la mise en place de très grandes opérations immobilières telles que celles des cités-jardins, des résidences et des grands ensembles. Ces opérations mobilisent donc un foncier de plus en plus important qui tend à effacer les divisions parcellaires, à brouiller le statut des espaces et à confondre le privé et le public, que l’opération soit sociale ou pas. (exemples: Bassompierre, de Rutté, Sirvin, quai de Javel) Avec l’implication de l’Etat dans la production de logement social disparaissent les fondations philanthropiques et se créent les offices publics et municipaux. L’Office des HBM de la Ville de Paris est dirigé par des architectes des Fondations. Perdure néanmoins le petit immeuble luxueux peut-être grâce à la naissance de la co-propriété. (exemples: Le Corbusier rue Nungesser et Coli) L’autre type qui construit la représentation du bâti de Paris, la ceinture de briques d’abord nommée « immeubles des bastions », remplace la zone constituée de baraques. (exemples: Le groupe scolaire de la Porte d’Ivry face à la Zone, 1940, (Archives Roger-Viollet)) Cette ceinture placée devant les boulevards des Maréchaux est destinée à des populations diverses, des classes populaires à classes moyennes aisées, en passant par les artistes. Le type de l’immeuble à cours, fermée ou ouverte se développe. Ces immeubles sont construits par la Ville de Paris (HBM, ILM) et des sociétés d’économie mixte et les terrains à bâtir sont eux vendus à des sociétés privées. Cette hiérarchie instaure une mixité sociale et de fonction puisqu’on associe d’emblée à ces habitations, des équipements. Les terrains vendus au privé sont situés plus près des bouches de métro et les HBM en sont plus éloignés. C’est une mixité à l’échelle du quartier, basée sur la con-
tiguïté des immeubles de statuts différents. (exemples: Ceinture de Paris, (in Réalisation de l’Office du département de la Seine, Strasbourg, Edari,1933). Immeubles des bastions 39 bd Ney, Office public d’Habitation de la Ville de Paris, 1928) Fondés sur une réflexion hygiéniste où la circulation de l’air autour des cours ouvertes dicte l’implantation du bâti, ils mêlent selon leur type, différentes tailles de logements, d’appartements (certains ont même une porte de service) et d’ateliers d’artiste, ce qui instaure une mixité sociale et de classe d’âge. Cette ceinture fait partie intégrante du mouvement municipaliste car il s’agit, simultanément à la production d’une masse de logements, d’assurer la construction des équipements et des commerces de proximité dont les quartiers périphériques manquaient et de les doter d’équipements sportifs et universitaires (notamment logements pour étudiants) qui bénéficient à la Ville. A la différence des grands boulevards qui s’étaient implantés à la place des enceintes et qui ont permis d’assurer une osmose entre les anciens quartiers et les nouveaux, la ceinture rouge s’est constituée en barrière, ce qui a autorisé ensuite la construction du périphérique, confirmant ce phénomène de bouclage et de finitude, voire d’enfermement de la Ville. Ce qui place la ceinture dans une sorte d’anneau tourné vers Paris. Convenons de la qualité de leur construction en béton et remplissage de briques, qui en fait quatre-vingts ans plus tard un exemple de pérennité et de rentabilité car ces immeubles n’ont nécessité que peu de campagne de réhabilitation et de ravalement. On peut avancer que c’est un exemple de développement durable car les préoccupations environnementales de l’époque sont prises en compte y compris celles d’équilibre social et de saine économie. Pavillons, villas et maisons individuelles Avant et après la guerre de 1914 se développe en banlieue, notamment grâce au chemin de fer, le pavillon d’un propriétaire modeste ou pas. Dans les classes privilégiées, dès le XVIIIé siècle, la maison de campagne ou la villa s’était développée avec l’habitude de la villégiature. Après la guerre de 14-18 et la reconstruction, la maison individuelle prend des couleurs identitaires régionales de façon à retrouver la qualité des villages français, et la maison des artisans et les fermes sont promues en modèles. 93
La maison individuelle est un laboratoire, populaire ou savant, de réinvention des écritures et des références. Avec la préfabrication et le processus de métonymie qui consiste à orner de signes ténus des boîtes à toiture en pente, cette capacité inventive s’est réfugiée dans le respect des règlements et aujourd’hui la conception de la maison individuelle mais aussi du logement collectif semble se restreindre à l’application des normes. On peut considérer les opérations aboutissant à la création de cités-jardins comme l’une des premières politiques de planification de l’extension de Paris. Les premières ont comme modèles les cités-jardins nées en Angleterre vers 1850 (Ebenezer Howard). Elles sont composées de maisons individuelles (comme à Gennevilliers) mais très vite pour des raisons de rentabilité la mixité typologique est préconisée et des petits immeubles (comme à Suresnes) et parfois des tours viendront compléter les types d’habitation. De ce fait certaines de ces cités-jardins apparaissent plus proches soient de la ceinture rouge de Paris ou des HBM, soit des grands ensembles (comme Drancy), celle de Chatenay-Malabry étant la plus mixte. La carte actuelle de répartition de ces cités-jardins laisserait croire à une série d’opération distinctes alors que le projet d’origine les intégrait dans une vision d’ensemble qui devait organiser le grand Paris d’alors, en particulier en introduisant une ceinture verte permettant le passage d’une ville dense à une agglomération ouvrant sur sa campagne. E. Howard prévoyait en effet un réseau de cités-jardins reliées par le chemin de fer et entourées de terre agricole qui assurait leur autonomie alimentaire. Les cités-jardins françaises se fondaient aussi sur des critères liée à la taille de l’opération et à la facilitation des relations de voisinage de même qu’à la maîtrise des déplacements, en particulier ceux des enfants. En cela elles se rapprochent de la notion utilisée tout au long du XXé siècle d’Unité de voisinage (Clarence Perry) que les promoteurs privés emploient encore aujourd’hui pour composer les lotissements sans faire référence au concept. Ce projet porté en particulier par Henri Sellier avec l’Office public d'habitations à bon marché de la Seine, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, n’a pas complètement abouti, la guerre de 39-45 y ayant mis fin. Elles sont construites entre 1921 et 1939 avec deux exceptions notables, celle de Draveil qui est en fait une Cité Coopérative nommée Paris-Jardins créée en 1911 et d’autre part celle de Chatenay-Malabry dont la construction se poursuit après la guerre jusqu’en 1965. Actuellement les très nombreux lotissements des différentes couronnes reposent sur une tout autre logique, il s’agit 94
non pas, pour les lotisseurs, de créer un potentiel urbain mais de bâtir des logements sans la valeur ajoutée des équipements. Ils comptent en fait sur les initiatives publiques pour compléter les aménagements nécessaires. Ces cités sont restées un modèle encore inégalé pour l’extension de la ville. Ces projets étaient fondés sur le socialisme municipal qui rendait le foncier à la collectivité, et qui intégrait l’ensemble des fonctions avec leur centralité, leurs équipements et services et leur large gamme de logements. Les nouveaux villages et les lotissements de promoteurs qui s’en réclament parfois sont loin de leurs modèles. Tournant délibérément le dos à toute architecture moderne ou contemporaine, ils proposent ou imposent des maisons préfabriquées néo-régionalistes supposant qu’un simple élément de modénature suffit à les inscrire dans la région. Quel serait alors le type de la RP ? Selon les promoteurs ce serait la maison « briarde » ou « Ile-de-France », une boîte enduite avec pour seul signe un grand toit à deux pentes et des lucarnes. Ce modèle faussement rural est, dès lors qu’il s’agit de réaliser quelques collectifs, comme dilaté jusqu’à atteindre les dimensions d’un grand corps de ferme. Il devient dominant actuellement, nous l’avons observé, car il remplit les demandes réglementaires et produit une « esthétique du permis de construire ». Les enclaves, lotissements fermés et autres développements liés aux zones de loisir obéissent à ces mêmes injonctions.
Parisienne qui se réclamera de cet idéal : "Nous espérons, un jour, sortir des villes comme Paris, non seulement par l'avenue des Champs-Elysées […], mais sortir par Belleville, par Charonne, par Bobigny, etc., et trouver harmonieusement disposés le long de larges autostrades, au milieu de grands espaces boisés, de parcs, de stades, des grands cités claires, bien orientées, lumineusement éclairées par le soleil. Nous devons rêver de voir les enfants propres, heureux, jouant sur du gazon et non pas sur le trottoir. Nous rêvons, en un mot, d'un programme d'urbanisme, d'habitations à bon marché en liaison avec l'aménagement des grandes villes". L’Etat, se saisissant du manque criant de logements dans l’après-guerre, veut dans le même élan stimuler deux secteurs économiques, l’un qu’il est devenu nécessaire de faire évoluer, celui du BTP, et le secteur plus dynamique de l’automobile. Rationalité, industrialisation, préfabrication, vitesse, vont devenir les slogans de ce développement. Ce type morphologique va se plier à ces nouvelles données constructives et d’organisation du chantier. Barres
et tours orientées sur leurs espaces verts se confondent avec les grands ensembles dans la reconstruction, les modes constructifs appauvrissant définitivement la qualité, la durabilité, l’acoustique et même la distribution et l’organisation des logements. Si certains d’entre eux montrent aujourd’hui de grandes qualités liées notamment à la générosité des espaces habitables, la fièvre expérimentale du moment explique très largement leur manque de pérennité constructive. Cela s’explique par le pari de l’utilisation minimale de la matière, par la répétition maximale d’un nombre réduit d’éléments ainsi que par la réduction du temps de la conception et du chantier. Les idées généreuses du Mouvement Moderne, son inventivité plastique et ses réflexions sur les modes de vie ont été détournées pour mille et une raisons dont l’urgence. La perception de la ville, qui apparaît dès le XVIIé siècle comme un lieu de perdition, a été aujourd’hui déplacée vers les grands ensembles. Ils concentrent aujourd’hui toutes les représentations des maux de la société : effets de masse, enclavement, sous-équipement, ghettoïsation et renfermement identitaire, chômage, trafics divers…
Les grands ensembles Ils sont définis, dès avant la deuxième guerre, comme une alternative à la banlieue existante, qui s’était développée grâce aux chemins de fer et que le projet de citésjardins a essayé de coordonner. Ils se fondent désormais sur l’automobile et les autoroutes perçues comme vecteurs de développement. Ils sont définis alors comme un type morphologique et non pas comme on le pense aujourd’hui comme un habitat réservé aux classes populaires. Maurice Rotival propose cette expression grand ensemble, dans son article paru dans L'Architecture d'aujourd'hui en juin 1935 à propos des groupes d’HBM collectives construites par les offices publics, dont Drancy-La Muette classés alors comme cité-jardin. Ce faisant il définit un modèle d’extension de la Région Maurice Rotival, "Les grands ensembles", L'Architecture d'aujourd'hui n°6, juin 1935, pp. 57-72
Carte de la localisation des cités-jardins dans l’agglomération parisienne
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L’idéal de l’habitation moderne a été très rarement atteint en France dans le logement social, en témoigne la série de campagnes dont il est l’objet : remise aux normes, correction des désordres en tous genres, résidentialisation, démolition/reconstruction, opérations ANRU, etc. En dépit de cette stigmatisation et de cet échec constructif, ce projet aux aspects généreux, demeure d’actualité quand il n’est pas entaché par une politique de peuplement, de concentration des classes populaires et des derniers émigrés arrivés en France, qui sert à la gentrification des centres villes.
justement mesurées. Après la période de reconstruction et des grands ensembles, dans les années 1970 et 80, l’expérimentation architecturale donnera lieu à des réalisations peu reproduites, même si quelques-unes sont restées des modèles pour les architectes et la maîtrise d’ouvrage (J.Renaudie et R. Gailloustet, l’Atelier de Montrouge, notamment). Pourtant dès les années 70 l’Etat conscient que l’industrialisation ne suffit pas, se saisit de l’invention typologique et architecturale en créant le PUCA et les Concours du Programme Architecture Nouvelle (PAN).
groupe domestique ont changé ainsi que le rapport au corps et au confort. De ce survol de l’évolution des types, brossée à grands traits, nous pouvons avancer quelques propositions pour créer des quartiers nouveaux ou renforcer l’identité de certains. Renouer avec des types oubliés qui, actualisés, permettraient de répondre aux modes de vie contemporains nous semble une des solutions. Ainsi rue de Meaux, Renzo Piano a su renouer de manière convaincante avec l’habitat à très grande cour des Fondations philanthropiques.
aujourd’hui que les villes de la région se transforment le plus souvent à partir du déjà-là. Comment se constitue aujourd’hui le tissu bâti de l’IDF ? Il faut tenir compte de la réalité et prendre acte qu’il est fait en grande partie de lotissements aux organisations pauvres et répétitives, de maisons sans qualités construites à la va-vite, le plus souvent dans des quartiers dépourvus d’urbanité, où l’on se loge plutôt qu’on n’habite et qui créent des paysages indifférenciés de maisons beige-rosées qui tiennent fort peu compte du site qui les entoure.
Quel devenir pour les grands ensembles ? Voir la Région parisienne en hélicoptère est une expérience forte où l’on découvre une compacité urbaine disloquée, les nappes de bâtis contigus, à la fois denses et lâches alternant avec des bois, des étangs. Les barres, les tours et les plots sont omniprésents comme si la prédiction de Rotival était devenu réalité et ce modèle qui semble dominant dans les centres villes et ailleurs semble le lot commun de tous quelle que soit leur classe. Il est donc loin de se résumer au seul logement social et il est frappant de constater que vue de haut, sa morphologie est très semblable et confond résidences et grands ensembles. Une preuve de plus que le projet de leur destruction est le plus souvent une façon de conjurer les peurs d’une société et parfois de faire preuve de populisme.
Très empreints de références biologiques qui renouvelaient la séculaire métaphore du corps chère à la théorie classique de l’architecture, les Modèles Innovation ont contribué à l’éviction des « tours » et des « barres » au bénéfice d’une architecture qualifiée de « proliférante » qui ne pouvait pas encore rompre avec le modèle de la série et de l’industrialisation auquel le secteur du BTP restait attaché.
Le croisement des types et des financements nous semble nécessaire. Il s’agirait de mêler collectif, maison individuelle et habitat groupé, logements en accession, logements locatifs aidés. L’évolution du rapport au travail impose de réfléchir à des immeubles équipés de bureaux et services partagés mais aussi d’un traitement particulier du quartier. Cette dernière nécessité s’impose aussi pour le logement des personnes âgées et des étudiants. Les jeunes couples avec enfants devraient pouvoir bénéficier de services adaptés à leur situation dans leur immeuble ou à proximité.
Il faudrait revenir à une réflexion plus savante, et puisqu’il s’agit souvent de créer des quartiers de toutes pièces, revisiter des notions encore efficientes, bien qu’elles ne soient pas utilisées comme telles, alors que nombre de lotissements y obéissent peu ou prou. Où ces modèles nous conduiraient-ils si on les reprenait et les adaptait aujourd’hui ?
Ce modèle a été privilégié car il concentrait une certaine idéologie des architectes et urbanistes en même temps qu’il satisfaisait une certaine économie de BTP. Bien des modèles ont été écartés alors qu’il existait des alternatives aux grands ensembles dès l’entre-deux-guerres. Ce que nous pouvons nommer aujourd’hui la ceinture blanche de Paris, construite en même temps que la ceinture rouge, en est un exemple. Ces immeubles, destinés à la classe moyenne, et qui se trouvent à l’ouest de Paris, forment de grands îlots denses avec jardins composés. Ils ont vue sur des parcs, sur l’eau, sur de grandes avenues plantées (par exemple ceux de Faure-Dujarric avenue Richard Wallace à Neuilly, d’Heckly boulevard Suchet à Paris, avant-guerre, de Pouillon, Quai du Point du jour, à Boulogne, après). Ces immeubles rationnels et répétitifs utilisent une gamme restreinte de composants, ce qui n’enlève en rien à leur qualité architecturale et à leur pérennité constructive au même titre que ceux de la ceinture rouge ou de certaines cités-jardins. Ces modèles résidentiels renvoient à des savoir-faire et a des expérimentations 96
Depuis quelques décennies, on observe des phénomènes d’usure accélérée des types, des styles, des expérimentations, rarement connues auparavant. On peut craindre que les préoccupations portant sur le Développement Durable ouvre à une période d’instabilité d’autant plus intense que ni les architectes ni le secteur du BTP y sont pas préparés. De même le règlement sur le handicap, maximaliste en France, met en question l’organisation des logements pour tous, notamment dans le collectif alors que les m2 sont si mesurés. Le développement durable est bien évidemment un point incontournable auquel il convient, au-delà de son actualité et des effets d’images qu’il arbore très souvent, de donner sens. Point n’est nécessaire d’insister sur l’importance que revêt aujourd’hui l’attention que nous devons porter aux économies d’énergie et aux qualités des matériaux au plan de l’écologie de leur extraction à leur mise en œuvre et à leur recyclage. Quelle position adopter, quels matériaux privilégier, quel degré de sophistication ou de simplicité faut-il atteindre ? Par ailleurs on ne connaît pas de précédent dans l’histoire d’une telle indifférence aux évolutions des modes de vie quand elles ne portent pas sur un aspect technique. Ainsi, si on commence à obéir aux injonctions du développement durable, l’organisation du logement est d’une stabilité affligeante depuis trente ans alors que toutes les données démographiques et la sociabilité à l’intérieur du
Il faudrait procéder à un rééquilibrage de la présence des types correspondant aussi à des modes de vie et à des passages de la vie. Les types de logements intermédiaires devraient être développés car le logement collectif est plus présent dans les premières couronnes de la Région parisienne que dans le reste de la France et les maisons individuelles trop présentes dans la troisième. L’étalement urbain pourrait être ainsi mieux maîtrisé, mais cette solution doit être assortie de mesures renforçant la compacité et les limites urbaines. Mêler habitat et travail permet une alternance des occupations qui est une dimension du développement durable si les logements et activités sont connectés à des transports en commun qui conviennent aux différents sites. Réhabiliter des bâtiments permet de renouer avec l’histoire du site et des types existants et de la soumettre aux besoins contemporains. De cette conjonction peut naître une programmation et une matérialisation originales. Les repères et les traces de l’histoire, même de tissus modestes ne sont pas niés ce qui provoque une appropriation plus facile des habitants arrivant dans les logements rénovés. C’est une des façons de créer du logement en densifiant. C’est une posture qu’il conviendrait d’adopter dans toutes les phases de la ville en sachant recycler toutes ces traces du passé. Car il est évident
L’outil de l’« Unité de voisinage » Ainsi l’« Unité de voisinage » ou vicinale, outil élaboré dès 1920 (et utilisé depuis avec des variations et des interprétations diverses), pour créer de nouveaux quartiers, partaient de variables maîtrisées comme la taille de population idéale pour favoriser la sociabilité de voisinage et une densité spatiale et de population contrôlée, des services de proximité (équipements publics, culturels et commerces), un parcours des enfants vers l’école étudié et servant de base à la conception. Le rapport à l’automobile y est traité de façon à protéger les piétons, en particulier les enfants. L’organisation vise à créer un espace social où il est facile d’avoir un sentiment de familiarité, avec des repères et des services de proximité, etc. Ce qui sera aussi la base des idées de Sellier en France quand il créera les cités-jardins du Département de la Seine. Voir notre texte sur « L’habitat et le bien-être social dans le Grand Paris » où nous reprenons les chiffres du Ministère de l’Agriculture à propos de l’utilisation du territoire : la maison individuelle occupe 3, 64 % du territoire français et le logement collectif, seulement 0,22% mais 1,95% dans les pôles urbains. S’articulent évidemment à ce thème, celui de S. Bendimérad sur la densité. Sur les équipements et tout ce qui environne le logement, ceux de Clément Orillard et Dominique Le François sur la centralité et les transports, ainsi que le thème de l’accueil des touristes qui est une forme d’habitat aussi, etc. Cf. Clarence Arthur Perry, “ Planning a Neighborhood Unit. ”, in American city, vol. 41:3, Sept. 1929, p. 124-127. et Monique Eleb, “An alternative to fonctionnalist universalism : Écochard, Candilis and ATBAT-Afrique”, pp.55-73 in Anxious Modernisms : Experimentation in Postwar Architectural Culture, (ed. by Sarah Williams Goldhagen and Réjean Legault), Montréal, Cambridge, London, Ed. CCA and The MIT Press, 2000.
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Clarence Perry construit cette notion au début du XXé siècle pour l’extension de la ville de New-York, puis elle devient tout au long du siècle une source de réflexion et parfois un guide pour l’extension des villes et la création de lotissements. Réflexion savante jusque dans les années 60-70 dans de nombreux pays, elle est ensuite plus ou moins convoquée sans discours explicite par de nombreux lotisseurs qui n’utiliseront que partiellement ses prescriptions et oublieront le plus souvent les équipements. Ecochard, en fait un « guide théorique », l’« unité vicinale » pour réfléchir sur l’habitat social à Casablanca et Candilis le reprend dans des villes françaises, pour l’habitat populaire et de loisir. En fait les réformateurs sociaux américains de l’entredeux guerres définissent cette notion comme les Français définissent le concept d’habitat : l’unité de voisinage c’est “quand le concept du chez-soi, le home, s’étend de la maison individuelle au lotissement jusqu’au quartier ». C’est l’unité minimum pour faire des quartiers planifiés bénéficiant de tous les services. Elle est définie comme un instrument de lutte contre “ l’isolement des unités familiales ”. Mumford soulignera que Perry propose avec sa notion, un « équivalent moderne d’un quartier médiéval ou d’une paroisse » et insiste sur l’aspect positif de décentraliser les institutions dans les quartiers. Après l’apport d’Ebenezer Howard sur les cités-jardins, l’importance de celui de Perry sur l’Unité de voisinage est soulignée alors car c’est une “ cellule résidentielle capable de construire une vie communautaire, capable de résister aux tendances à la dépréciation et à la désintégration ”. Si les inventeurs de cet outil avaient pour but le bien commun, il en va autrement aujourd’hui où cette notion se retrouve évoquée sur le site logic-immo’blog (d’un groupement de promoteurs français) qui explique le lexique de l’immobilier et l’emploie actuellement pour évaluer un bien : « En évaluation immobilière, on utilise généralement ce terme comme équivalent de « secteur » ou de « quartier ». Les éléments du voisinage à considérer dans l’évaluation d’une propriété sont les suivants : Le voisinage est-il supérieur ou inférieur à la propriété? Est-il stable, en croissance ou en décroissance? A-t-il des problèmes causés par l’hétérogénéité raciale, sociale ou économique ? L’entretien des propriétés est-il adéquat
ou offre-t-il une apparence négligée ? Les usages voisins génèrent-ils des nuisances : bruit, odeurs, poussières, vibrations, circulation excessive… ou la fréquentation par une clientèle indésirable ? Le terrain est-il dans l’aire de protection d’un monument historique ? ». Cette définition est pleine d’enseignement sur plusieurs points, mais aussi sur les techniques qui permettent de mettre en place, avec une grande efficacité et un cynisme naïvement exprimé, l’entre–soi. Exemple proche, on l’a vu, les cités-jardins de l’Ile de France, pourtant le plus souvent constituées de petites maisons, relevaient d’une pensée, certes parfois utopique, mais qui en faisait des lieux de vie dense ou intense, qualités qui se sont le plus souvent perpétuées jusqu’à aujourd’hui. Dans ce cadre là un type, pourtant réputé pour ne pas faire ville, permettait un art de vivre, une vie collective. Il faut donc réévaluer les concepts liés aux types et aux arts de vivre, urbains ou suburbains, en relation avec les évolutions récentes à la fois des modes de vie, des habitus et des nouvelles données démographiques de la région. Il faut aussi renforcer ces pôles d’urbanité existants. Le travail de terrain nous apprend beaucoup sur ces questions et on ne peut confondre les horizons de maisons, même équipées, avec une ville pleine de ressource. Si on ne peut éviter les lotissements, faisons les savamment. Par ailleurs c’est aussi une base de réflexion pour évaluer et transformer les grands ensembles et peut-être « finir » certaines villes nouvelles, car ces principes peuvent autant s’appliquer à la maison individuelle qu’au logement collectif ou individuel dense.
Greg Hise, Magnetic Los Angeles. Planning The twentieth-century metropolis, Baltimore and London, The Johns Hopkins University Press, 1997. p. 30. Lewis Mumford, “ The Neighborhood and the Neighborhood Unit ”, Town Planning review , 24(Jan.) , pp. 256-70.
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Tracy Auger,urbaniste (Planner) cité par Hise, 1936, p. 31
Site logic-immo’blog, 9 septembre 2008.
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Dispositifs Architecturaux et Mixité Sociale1
Dans les hôtels particuliers aristocratiques apparaît au XVIIé siècle l’appartement privé, c’est-à-dire la chambre de chaque maître(sse) et ses annexes. Et les différents habitants de la maison sont logés de façon inégalitaire, selon leur statut, leur âge et le degré de parenté, chambres plus ou moins grandes avec ou sans annexes, plus ou moins bien placées. Symbole matériel flatteur ou désobligeant. Les domestiques y logent aussi, souvent dans les garderobes ou sur des mezzanines, au-dessus des pièces.
Monique Eleb
L’immeuble à structure tripartite (soubassement, quatre étages carrés, un couronnement mansardé) apparaît à Paris au début du XVIIIé siècle, avec ses superpositions d’appartements mais aussi ses concierges et ses bonnes dans les chambres du couronnement, les mansardes, avec souvent ses commerces au rez-de-chaussée. Les étages sont hiérarchisés, le second étant le plus noble, le concierge est à l’entresol et les domestiques au 5e. L’immeuble haussmannien héritera de cette organisation en affirmant plus la régularité de sa façade.
Depuis longtemps, au moins depuis l’après-guerre, le terme mixité est banalement employé en architecture mais surtout pour évoquer des bâtiments abritant des logements et des bureaux ou des commerces. Un immeuble peut accueillir des populations différentes par l’âge, le niveau social et/ou économique, le statut social, la situation matrimoniale. Il peut abriter, à l’occasion, des commerces ou des bureaux. J’évoquerai ici plus particulièrement la mixité ou le mélange social dans l’habitat et les effets de l’organisation de l’espace dans l’immeuble d’habitation sur ce phénomène. La rue reste mixte dans la plupart des quartiers parisiens, en partie grâce aux caractéristiques du bâti, mais aussi grâce à l’arrivée tous les jours du million de personnes de toute provenance, géographique et sociale, qui y travaillent. En France, des lois très controversées, la Loi d’orientation sur la ville (LOV) d’abord en 1991, puis celle sur la Solidarité et le renouvellement urbain (SRU, 2000) rompent définitivement avec la Loi d'Orientation Foncière de 1967, qui avait exagérément privilégié le zoning comme principe d'aménagement du territoire. La LOV affichait d'ambitieux objectifs : en premier lieu mieux répartir les logements sociaux sur le territoire et "éviter ou faire disparaître les phénomènes de ségrégation". Il s’agissait de mixité au sens large, aussi bien mixité urbaine, mixité des fonctions, que mixité sociale dans l'habitat. C'est donc dans cette filiation que l'on peut lire la loi Gayssot-Besson sur la solidarité et le renouvellement urbain (loi SRU). Les différents gouvernements socialistes ont donc tenté de favoriser, par des mesures institutionnelles, la mixité dans la ville.
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Pour rééquilibrer le nombre de logements sociaux dans les communes, cette loi impose 20% de logements sociaux à chacune. Celles qui n’en ont pas sont tenues d’en construire ou doivent financer les autres. Ainsi dans la Région parisienne beaucoup de communes de l’Ouest n’ont pas de logements sociaux, mais emploient des personnes logées par les communes de l’est de Paris.
Mais la mixité est-elle une question si neuve? Et quel rôle peuvent jouer les dispositifs architecturaux pour la favoriser, la promouvoir ou la freiner ? Nous savons qu’aujourd’hui, le statut d'un immeuble ou d’une maison, aux yeux des futurs occupants, est plus souvent lié à son emplacement qu'à son architecture. C'est en fait une règle qui s'est établie peu à peu dans l'histoire et il a existé un moment où le lieu que l'on habitait, son adresse, ne disait pas de façon claire son appartenance sociale, sauf pour les aristocrates, et encore…à des moments précis. À plusieurs reprises dans l’histoire des villes et de l’architecture française, en particulier Paris, celle où se créaient souvent des types, cette idée de mixité a été mise en espace, de la petite maison de ville aux immeubles des grandes cités. Y cohabitaient - certes parfois dans la douleur, même si la mixité est aujourd’hui idéalisée - patrons, employés et domestiques, propriétaires et locataires, actifs et inactifs, jeunes et vieux… Un petit détour historique montrera comment une période et un type d’habitat privilégie un certain type de mixité.
Pendant la période haussmannienne (1851-1870), César Daly propose de qualifier les immeubles en trois classes selon la qualité des matériaux, du décor, du nombre d’appartement par palier, de la surface et de la distribution. Il décrit explicitement les différents types de mode de vie des classes sociales concernées par chaque type d’immeuble. On pourrait alors penser à une homogénéisation des classes sociales par quartier, mais elle est loin d’être totale et les dispositifs architecturaux continuent à permettre le mélange social. Car, outre la présence des domestiques qui instaure une forme de mixité, une autre variable joue : sur le même terrain, deux immeubles contigus n’auront pas le même statut selon qu’ils ouvrent sur une avenue, une rue ou sur la cour et on pourra avoir la même adresse et être de classe sociale très différente. Traverser la cour pour entrer chez soi signifie le plus souvent habiter un logement moyen voire petit par rapport à ceux qui donnent sur la rue. Dans de nombreux cas, sur un même palier dans la même maison à loyer, des habitants de conditions sociales et de niveaux de fortune différents continuent à cohab Dans César Daly, L'architecture privée au XIXé siècle sous Napoléon III. Paris, ed. Morel et cie, 1864.
La mixité banale Les petites maisons parisiennes du Moyen Age n’étaient pas encore dénommées des immeubles, mais le propriétaire, qui y habitait avec sa famille et y travaillait souvent, louait des chambres à ses employés et à d’autres personnes. Il y logeait aussi son ou ses domestiques. Ces maisons à organisation verticale, faîtes pour la “ maisonnée ”, abritaient donc des personnes aux statuts divers (différences de ressources et d’âge) et la mixité y était en scène dans une intimité très forte, un véritable partage de la vie quotidienne entre les différents membres du groupe domestique. Certains maires de droite, élus de communes riches, ont tenté de s’opposer à cette loi, et de nouvelles tentatives pour la changer sont en cours.
Immeuble de Faure Dujarric à Saint-Cloud (1937)
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iter. Le mélange social est donc encore un phénomène banal dans le Paris haussmannien, d’autant plus que des petites maisons du Moyen Age, surélevées peuvent jouxter les immeubles neufs des boulevards haussmanniens. (exemple: Maison à loyer de 2é classe, J-M. Lesoufacher, 39 rue Neuve des Mathurins, in C. Daly, c. 1860) Dans la maison à loyer de la rue Neuve des Mathurins, les 3 appartements d’un même niveau montrent des dispositions particulières, des surfaces différentes qui spécifient en sous-groupes cette deuxième classe. L’appartement sur rue, en haut du plan, est composé de pièces de réceptions régulières et un escalier de service intérieur conduit à un entresol où se trouve d’autres pièces. Il se déploie donc sur deux niveaux et s’appelle alors “ hôtel dans l’immeuble ”. Il est vraisemblablement réservé au propriétaire qui loue les autres appartements. Il ressemble fort au dispositif dénommé aujourd’hui “ duplex ”. Donnant sur l’autre rue moins importante, un appartement n’est doté que de pièces de réceptions irrégulières et de chambres plus petites. Un appartement sur l’aile de la cour, beaucoup plus modeste, est composé de 3 pièces. L’évolution des hôtels va dans le même sens. Une maison à loyer avec commerces et atelier d’artisan peut cacher au fond de la cour un hôtel particulier habité par des aristocrates ou des bourgeois. Et Proust dans Le côté de Guermantes décrit cette situation avec humour: “ (C)’était une de ces vieilles demeures.. dans lesquelles la cour d’honneur .. avait souvent sur ses côtés des arrières boutiques, des ateliers voire quelques échoppes de cordonnier et de tailleur… un concierge savetier qui élevait des poules et cultivait des fleurs et au fond, dans le logis “ faisant hôtel ” une “ comtesse ” qui, quand elle sortait dans sa vieille calèche à deux chevaux…, envoyait indistinctement des sourires et des petits bonjours de la main aux enfants du portier et aux locataires bourgeois de l’immeuble … qu’elle confondait dans sa dédaigneuse affabilité et sa morgue égalitaire ”. La mixité sociale n’amenuise donc pas les différences de classe. Elle peut même quelquefois les exacerber quand les signes du luxe deviennent trop ostentatoires. La ségrégation géographique naissante Cette mixité deviendra plus rare quand les quartiers neufs se spécifieront par niveau de fortune, mais elle n’est pas abandonnée. Autour des années 1860-1870 les différenciations s’inscriront de plus en plus dans les caractéristiques ar102
chitecturales des immeubles par le décor, les balcons, la qualité des ferronneries, des halls d’entrée etc., et la ségrégation géographique, par quartier, s’accentuera, surtout dans les nouveaux quartiers de l’ouest comme le XVIé ou le VIIIé arrondissement. La tendance est à l’homogénéité sociale du voisinage, comme l’a montré Adeline Daumard : “Pour loger dans la même maison les locataires devaient avoir sinon les mêmes ressources du moins les mêmes possibilités de dépenses ”. Mais la mixité persiste et la notion d'étage courant, qui se banalise au XXè siècle, si elle renvoie bien à la répétition de logements identiques dans l'immeuble, indique aussi la possibilité que certains ne le soient pas : le couronnement et le rez-de- chaussée au moins. Ce qui rend ces quartiers de l’Ouest encore relativement mixtes aujourd’hui, avec une population qui a investi les combles et les rez-dechaussée, remplaçant les anciens domestiques. La Fondation Groupe des Maisons Ouvrières dans son immeuble de l’Avenue Daumesnil, prend en compte en 1908 une autre variable car il veut loger dans ce quartier de la Gare de Lyon, des employés et des ouvriers. Et il donne ainsi une définition hiérarchisée du logement et de l’appartement liée à forme de la cuisine. Si celle-ci est une alcôve dans la salle commune, il s’agit d’un logement destiné aux ouvriers et situé dans une des petites rues. Si la cuisine est une vraie pièce, c’est un appartement donnant sur le boulevard et réservé à des employés. La Fondation introduit aussi des logements pour une population spécifique, les célibataires dans les étages hauts de l’immeuble, avec escaliers différenciés pour les hommes et les femmes. (exemple: Fondation GMO, Avenue Daumesnil, 1908, façade et plan) La mixité programmée Les Habitations à Bon Marché de la ceinture de brique de Paris, construits sur les bastions dans les années 30, mêlent sur le boulevard, des immeubles de logements pour ouvriers (HBM) et pour employés et artistes (ILM). Les ateliers sont dans le couronnement de l’immeuble. Des terrains à vendre contiguës aux premiers sont destinés à la promotion privée. Il y a donc juxtaposition d’immeubles de statuts différents dans une même emprise. (exemple: Plan de la ceinture rouge de Paris: (HBM) (ILM) et terrains à vendre, Habitations de la ceinture de brique de Paris dans les années 30 mêlent sur le boulevard, des immeubles de logements pour ouvriers Adeline Daumard, Maisons de Paris et propriétaires parisiens au XIXè siècle, ed. Cujas, 1965.
(HBM) et pour employés et artistes (ILM). ) Peut-on parler de mixité par contiguïté ou de ségrégation? Ces habitants de la ceinture sont en fait proches mais séparés. De subtiles différences de décor distinguent les immeubles et certains HBM A ont même des escaliers de services pour les domestiques et des appartements de 4 ou 5 pièces. Dans l’habitat de luxe des années 30 le mélange des types d’appartements (studios, deux-pièces, grands appartements) va permettre la cohabitation de groupes sociaux, mais cela n’empêche pas le classement social. Il n’est pas indifférent de n’habiter qu’un studio dans l’immeuble de Faure Dujarric à Saint-Cloud (1937) (illustration). On retrouve ici la mixité de revenus et des statuts car la situation n’est pas la même pour un jeune couple qui habite un studio et vit ce moment comme une transition, ou pour un couple de retraités. (exemple: Façade et plans de l’immeuble de la Caisse des dépôts à Saint-Cloud (FaureDujarric,1937).) Certains habitants interviewés disent qu’ils ne s’y sentent pas à leur place car jugés, voire jaugés. Mais d’autres y sont venus aussi pour conquérir un statut et côtoyer des bourgeois auxquels ils s’identifient, pour étayer par l’habitat leur désir de progression sociale, pour bénéficier de “ bonnes écoles ” pour leurs enfants, illustrant ainsi la notion de « socialisation anticipatrice » avancée par Merton en 1950. Nous avons rencontré cette position sur la plupart des terrains sur lesquels nous avons enquêté. Homogénéité sociale et mixité Le stéréotype des grands ensembles habités par des populations homogènes et toutes en situation précaire, qui est parfois aujourd’hui une réalité, a fait oublier qu’ils ont été eux aussi, à plusieurs moments de leur histoire, des lieux de mixité. Dans l’habitat populaire des années 50-60, la notion d’étage courant s’impose car elle est économiquement plus rentable. Donc la tendance à l’homogénéisation dans un immeuble augmente aussi et on juxtapose plutôt les immeubles destinés à des types de population différentes. C’est alors le quartier qui devient mixte, plutôt que l’immeuble. Mais dans les années 70 les immeubles de nombreux grands ensembles abritent des ouvriers, des membres de la classe moyenne et des artistes. Ce sont souvent des tours composées de duplex, de grands appar Robert K. Merton, Eléments de théorie et de méthode sociologiques, Paris, Plon, 1965 [1950].
tements et de studios et couronnées d’ateliers (par exemple le grand ensemble du Centre Sud de Bagnolet). Les plots de l’opération des Buffets à Fontenay aux Roses de Lagneau, Perrottet etc.. en 1959, abritaient des OS mais aussi des cadres et des militaires au statut élevé. (exemple: Les Buffets à Fontenay aux Roses, Lagneau et Perrottet, 1959) Comment met-on en place la mixité des populations aujourd’hui ? Quatre solutions coexistent. La première semble très évidente car elle est depuis longtemps utilisée en France, dès lors que l'on propose des logements de tailles différentes dans un même immeuble, que les habitants quittent quand la famille s’agrandit et parfois quand elle diminue. La taille des logements instaure une mixité de fait. (exemple: Plan du 3éme étage de l’immeuble, rue Léon Frot de J.P. Pranlas Descourt avec deux, trois et cinq pièces-duplex, 2006.) Une autre façon d’obtenir ce résultat est de mêler dans le même quartier, les types d'immeubles aux financements différents, logements sociaux et logements non-aidés. Cette tendance de plus en plus nette en France est fondée sur la crainte du ghetto. On a déjà vu ce type de mixité sur la ceinture de Paris, mais les différences entre statut des immeubles sont aujourd’hui mieux masquées. Les ZAC en sont un très bon exemple et ces dernières décennies, de vastes opérations de restructuration de certains quartiers, notamment des friches, entrepôts, emprises des chemins de fer, ont été importantes pour renouveler la réflexion. Des immeubles de logements, sociaux ou non, se retrouvent organisés en îlot ou autour d'une cour. La tendance est à la fragmentation de l'ensemble de l'opération, qui est une tentative pour pallier la simultanéité des constructions. Il s'agit de faire comme si le temps avait travaillé, comme si la ville s'était construite sur le temps long et aussi comme si les populations s’étaient naturellement mélangées. Je prends ici l’exemple de la ZAC de Bercy (architecte d’opération J-P. Buffi) mais beaucoup d'autres exemples existent à Paris et dans la région (Reuilly, Seine Rive Gauche, Masséna, etc). Ces Zones d'aménagement concertée, sont liées à une politique d'orientation foncière instituée en 1967, qui permet à une collectivité publique de réaliser ou de faire réaliser l'aménagement et l'équipement de terrains. Un coordinateur conduit l'opération et donne des règles, des principes communs appliqués par les différents architectes qui construiront des immeubles de logements destinés à diverses populations. On y trouve toute l’échelle des logements sociaux mais aussi des logements en accession à la propriété.
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(exemple: Vue d'ensemble du parc de Bercy,1995) On a assisté ici à la création d'un ensemble cohérent d'immeubles différents, en termes de signature, de programme, et surtout pour notre sujet, de mode de financement. Sont donc juxtaposés des immeubles en accession à la propriété donnant sur la rue opposée au parc et sur cour mais avec vue lointaine sur le parc à travers les terrasses des logements aidés et des immeubles sociaux accessibles à des ouvriers de la Ville, des policiers mais aussi des employés, des enseignants etc., susceptibles de bénéficier d’une aide étant donné leurs ressources. Ceci permet de rassembler des locataires et des propriétaires, ayant des revenus, des origines, des statuts et des âges divers. La qualité élevée des logements est patente dans la première phase et la vue sur le parc n’est pas le privilège des seuls logements PLI (aux loyers plus élevés) ou en accession. Il n’est donc pas facile, voire impossible, de deviner le statut des habitants à travers l’aspect de leur immeuble et c’est une des tendances qui vise à lutter contre la stigmatisation des habitants du logement social. Rien ne permet de deviner leur classe sociale. La forme ouverte des îlots peut aussi être vue comme une métaphore de l'ouverture, il y a une porosité installée dès la conception par la volonté de donner la vue à tous. D'autre part, il semble y avoir eu, au moment de la mise en place du concept, la volonté de maintenir le flou sur le statut et le standing de chaque immeuble. Une école (conçue par l’architecte Montés) est au milieu d'immeubles qui ont 3 ou 4 statuts financiers différents. La sociabilité collective se met plus facilement en place, au moment de l'emménagement notamment, dans ces ZAC où les premiers arrivants vivent ensemble les mêmes difficultés d'adaptation ou d'organisation (écoles, commerces, adaptation à l'immeuble et à l'appartement). Ce sont des moments forts où se nouent des relations d'entraide qui peuvent ensuite se poursuivre en relation sociale voire d'amitié et qui parfois transcendent les classements sociaux, comme nous avons pu l’observer. Mais il faut remarquer que, dans ce quartier, les classes extrêmes, très privilégiées ou très populaires, ne sont pas vraiment représentées. De plus les outils utilisés pour choisir les bénéfi C’est une inversion de la règle habituelle sur laquelle on s’interroge encore : le coût du foncier a-t-il été déterminant ?
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Ces “ logements aidés ” sont donc des PLA (Programme locatif aidé) ou des PLI (Programme locatif Intermédiaire), ces derniers se rapprochant des prix de location dans le privé (nomenclature qui depuis est devenue obsolète, on parle aujourd’hui, notamment, de Plus).
ciaires du logement social, les Catégories socio-professionnelles de l’INSEE, qui permettent de classer les habitants selon leurs revenus, ne sont pas de très bons indicateurs. On peut avoir les mêmes revenus et avoir des niveaux de vie, des modes de consommation, des valeurs et des idéologies différentes. Ainsi une femme, secrétaire, épouse d’un kinésithérapeute, interviewée dans l’un de ces immeubles, qui n’est pas une grande bourgeoise mais qui arrive du XVe arrondissement, n’aime pas le quartier de Bercy car “ il est mélangé et ça se voit à l’école et dans la rue ! ”. Là évidemment la question des différences ethniques est posée, mais on sait qu’un niveau social élevé fait oublier les origines de ses voisins et c’est la cohabitation avec les classes modestes qui est ici rejetée. Mais on trouve aussi chez certains des voisins de cette habitante la position inverse et l’insistance dans leur discours sur le plaisir de côtoyer des membres de différents groupes sociaux. Dans une opération plus modeste qu’une ZAC, les frères Goldstein ont construit à Saint-Ouen, un ensemble de bâtiments (64 logements) qui associe des appartements duplex, simplex et des maisons bi-familiales regroupant 44 PLA, 14 PLA TS et 6 PLI. Les quatre premiers niveaux d’une barre située sur le boulevard Victor Hugo, très bruyant, ont été organisés en duplex avec entrée indépendante et surtout un jardin d’hiver qui fait tampon par rapport à la rue. Aucun logement n’est semblable. Destinés à être loués dans le cadre d’un PLA, ils ont été jugés de si grande qualité par le maître d’ouvrage qu’il les a reclassés PLI. Les étages supérieurs sont des appartements sur un niveau, à l’organisation plus courante, mais toujours de bonne qualité. Dans la cour des petites maisons (PLA) sont constituées de duplex à patio ou terrasse. Les habitants estiment la situation « normale », ne trouvent pas que la distance sociale entre eux soit remarquable, alors que des patrons de PME, des ingénieurs et des femmes de ménage y cohabitent. Ils montrent une certaine solidarité et se vivent comme une communauté de voisinage autour de leur cour. Ceux de l’extérieur qui y passent sont perçus comme des intrus. On peut associer à ce type de mixité celle liée à l’âge et dans un des immeubles sociaux que les Goldstein ont construit à Reims, on trouve aussi au rez-de-chaussée des petits logements pour personnes âgées avec jardin devant, ce qui devrait être plus courant étant donné les prévisions concernant l’espérance de vie. PLA très sociaux.
La proximité spatiale annulerait-elle la distance sociale ou tout du moins suffirait-elle à créer une convivialité de groupe entre des personnes qui n’étaient pas censées cohabiter ? Quel rôle l’architecture, la programmation, et l’attribution jouent-t-elles dans la mise en place d’une cohésion sociale ? Croire que, par le rapprochement spatial peut réellement se créer une communauté sociale, c’est avoir comme postulat que l’architecture a un effet social… Vaste question toujours en débat. Par ailleurs pour que la mixité soit acceptée, et la question se pose de façon aiguë dans les opérations ANRU, il faut que l’image négative du HLM soit effacée. Et les habitants de certains logements sociaux nous le disent : "Ça fait plutôt résidence, ça ne fait pas HLM". Il existe un univers de formes attribuées au stéréotype du HLM. Le halo associatif du terme HLM englobe la tour et la barre et un type de concentration de population, non pas vu comme richesse, mais comme promiscuité, créant des conflits et entraînant l’assimilation aux "quartiers" difficiles.
Quand leur immeuble est unique et valorisant, il fait accepter aux plus récalcitrants le mélange social et calme les velléités de dégradation car ils se sentent dignement traités10. La question de l’homogénéité sociale se pose de façon très forte dans la région parisienne et les valeurs qui touchent l’éducation des enfants, les signes de la civilité de voisinage sont primordiaux, tout comme la façon de se comporter dans les parties communes. Mais d’autres éléments architecturaux jouent un rôle déterminant pour rendre possible la mixité. Les habitants évoquent la bonne qualité des espaces communs dans l’immeuble, l’isolation phonique, la qualité architecturale moyenne, bonne dans les logements, acceptable dans le quartier, la sensation d’être traités dignement par l’architecte et les gestionnaires. Toutes ces variables semblent fonder la tolérance à la mixité. Ce thème est peu médiatisé à l’heure où l’on évoque beaucoup dans la presse, les communautés fermées où l’on vit entre soi. Ces exemples peuvent montrer une autre image des devenirs possibles du logement dans la Région et du rôle que l’architecture peut y jouer.
La qualité architecturale mais aussi les dispositifs correspondant à un certain mode de vie, lié à des qualités de surface, de distribution et permettant l’autonomie et l’intimité jouent comme signes classants et les habitants se sentent valorisés par cet habitat, quelle que soit, le plus souvent, la réalité de leur condition. Ce qui démontre une fois de plus qu’on est aussi défini socialement par son habitat. A Bercy ou à Saint-Ouen chaque immeuble est différent, de bonne qualité moyenne ou plus, mais permet de ne pas se sentir habitant anonyme comme c’est le cas dans certains Grands Ensembles. Les pistes sont brouillées, on ne peut lire le statut par les critères habituels de qualité. Si on prend aujourd’hui l’exemple des entrées d’immeubles ou des revêtements, le plus souvent PLA, PLI ou Logements non aidés se valent, la variable n’est pas discriminante pour le public. L’apparence de l’immeuble joue sur la catégorisation sociale : le fait d’effacer les différences qui ségrégent ou d’accentuer les signes qui valorisent, joue un rôle très important.
Par exemple l’utilisation des couleurs primaires sur les façades est perçue comme “ réservé aux pauvres ” chez des habitants des quartiers défavorisés de la Région, alors qu’à la suite de Le Corbusier, les architectes “ Modernes ”, les jugent très positivement.
10 Nous ne parlons pas ici des situations extrêmes liées à l’installation de bandes, de communautarisme avéré ou à l’existence de circuits économiques parallèles qui supposent un traitement social et politique spécifique.
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MANDATAIRE COMMUN MVRDV, Winy MAAS Textes AAF Andrei FERARU Architecte Urbaniste Romain BOURSIER Architecte ACS - ENSAPM Monique ELEB Professeur et directrice du Laboratoire architecture, culture et société, XIXe - XXe siècles, CNRS. Psychologue, Docteur en Sociologie, Habilité à diriger des recherches, Professeur à l’Ecole Nationale d’Architecture de Paris Malaquais Andrei FERARU Maître assistant associé à l’Ecole Nationale d’Arcitecture Paris Malaquais Sabri BENDIMERAD Architecte DPLG urbaniste, Maître Assistant associé à l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture Paris Malaquais Philippe SIMON Architecte DPLG urbaniste, DEA, Maître Assistant associé à l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture Paris Malaquais Patrick CELESTE Architecte urbaniste Clément ORILLARD Architecte DPLG
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Chercheurs indépendants Dominique LEFRANCOIS Docteur urbanisme , chercheur associé au laboratoire Le Lab’ Urba, Institut d’Urbanisme de Paris, Université de Paris 12-Val-de-Marne. Michèle ATTAR Géographe, DEA, AMO. Membre du conseil économique et social Directeur général de la SA Hlm Toit et joie Francoise CREMEL Paysagiste, enseignante : paysage et territoire Jean LEONARD & Martine WEISSMANN Architectes urbanistes : écologie, durabilité AEU, Jean Luis DUCREUX docteur géologue : écologie, pollutions, mutations géo FRANCK BOUTTE CONSULTANT Franck BOUTTE Haute qualité environnementale (HQE) Edition MVRDV Sonia ASSOULY Architecte Design Graphique Paul OUWERKERK Graphic Langage avec MVRDV
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Grandparis doit combiner responsabilité et ambition pour rester compétitif, maintenir et étendre ses qualités. Grandparis doit user de tous ses moyens pour développer une cohésion qui peut créer une base pour une entreprise qui rassemble autant qu’elle attire. Cette cohésion ouvre la voie vers une ville exemplaire. Grandparis peut radicalement devenir une des villes les plus qualitatives, vertes et compactes au monde, si elle veut faire appel à toutes ses ressources pour améliorer la situation si elle veut inventer des projets pour devenir à nouveau remarquable et attractive. The Big Intensification Act. La réponse de MVRDV avec ACS et AAF à la demande du Président Nicolas Sarkozy pour la consultation du Grand Pari de l’agglomération parisienne est présentée en quatre livres. La synthèse, le City Calculator©, les données, et les observations. Dans ce livre, les observations et opinions sur l’histoire, le contexte, les potentiels et les problèmes de la métropole parisienne sont présentés sous la forme d’une série d’articles.
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