Mariette

  • Uploaded by: Mme et Mr Lafon
  • 0
  • 0
  • May 2020
  • PDF

This document was uploaded by user and they confirmed that they have the permission to share it. If you are author or own the copyright of this book, please report to us by using this DMCA report form. Report DMCA


Overview

Download & View Mariette as PDF for free.

More details

  • Words: 1,585
  • Pages: 5
Fiche de lecture

ETAPE 1 : Nom et prénom de l’auteur : Laurent Mucchielli Profession et diplôme légitimant le livre : chercheur au CNRS, directeur du CESDIP, auteur de nombreux livres dont Histoire de la criminologie française (1994), La société française en tendances 1975-1995 (1998)… Titre du livre : Violences et insécurité Editeur, collection, nombre de pages : La découverte, collection " Sur le vif ", 162 pages Année d’édition : 2002 ISBN : 978-2-7071-5371-5

ETAPE 2 : Descripteurs/ mots clés libres : violence, insécurité, délinquance, délinquance juvénile, "émeutes urbaines", les blousons noirs, incivilités. Niveau(x) auquel le livre correspond : classe de 1ère et terminale. En termes de difficultés, ce livre peut correspondre aux deux niveaux. Il semble plus intéressant pour la terminale car les chapitres auxquels il se rapporte sont plus nombreux mais ce livre permet également un réel approfondissement des chapitres sur la culture et la socialisation et la déviance pour la classe de première. Chapitres pouvant être enrichis grâce à ce livre : En 1ère : classes et stratifications sociales (rapports sociaux, classes sociales…) ; la socialisation (valeurs, normes, rôles, statuts) ; la culture (sous-culture, conflits culturels). En terminale : croissance, progrès technique et emploi (chômage, précarité) ; stratification sociale et inégalités : les enjeux et déterminants de la mobilité sociale (égalité/inégalité des chances, mobilité/immobilité, destinée) ; mutations du travail et conflits sociaux (classes sociales, syndicats, rapports sociaux) ; la diversification des objets et des formes de l’action collective (mobilisation collective, identités, valeurs, groupes de pression) ; la cohésion sociale et les instances d’intégration (lien social, socialisation, intégration, exclusion, pauvreté, anomie, déviance, individualisme, solidarité).

Notions du programme définies et enrichies : culture ouvrière, transmission de valeurs et de normes (familiales et culturelles), sous culture, rites, normes, groupe de pairs, intégration culturelle, mobilité sociale. Apport du livre par rapport au cours de SES : ce livre est une enquête qui a pour intérêt d’illustrer le cours et de montrer l’intérêt des démarches étudiées en analysant un cas particulier : en effet, avec l’exemple des violences et de l’insécurité, ce livre permet de comprendre l’importance de la socialisation (famille, groupe de pairs, médias) mais aussi le rôle de la culture sur les actes d’un individu (bien que la violence ne soit pas uniquement liée à cela). Il peut également illustrer de nombreux cours de terminale, notamment celui sur la mobilité et la destinée sociale. Violences et insécurité présente aussi la position et la démarche d’un auteur reconnu : ainsi, Laurent Mucchielli, auteur de nombreux livre et chercheur au CNRS, donne son avis et ses arguments sur un fait de société, ce qui peut permettre aux élèves d’avoir un autre point de vue sur certaines notions du cours. ETAPE 3 : Présentation du livre : 1) Introduction : -Problématique : l’auteur tente tout d’abord d’expliquer les phénomènes de violence, d’insécurité et d’incivilité. Il essaie également de les comprendre ainsi que le comportement de la jeunesse et son évolution. Enfin, Laurent Mucchielli veut également en finir avec les stéréotypes et les préjugés sur la jeunesse qu’ont parfois les « décideurs publics » et les médias. Pour répondre à cela, l’auteur propose tout d’abord une analyse critique des discours des journalistes, des décideurs, des responsables syndicaux et des statistiques, puis un « diagnostic » de l’évolution et des différentes formes de délinquance juvénile. -Plan : L’introduction définit tout d’abord le sujet en établissant une amorce (exemple « d’émeutes urbaines », naissance de l’expression "violences urbaines") puis expose la problématique. L’auteur propose alors un plan en cinq parties (elles-mêmes divisées en plusieurs sous parties), qui tentent chacune d’expliciter au mieux un axe permettant de répondre à la problématique (« le spectacle de la violence », « les nouveaux "experts" de la sécurité »…). La conclusion analyse enfin la vision de la violence dans la société et propose des solutions qui pourraient améliorer la situation française. 2) Principales étapes du développement : Les trois premiers chapitres sont fondés sur la critique : de « l’orchestration du spectacle de la violence par les médias » (couverture exceptionnelle des évènements, notamment les émeutes urbaines de Vaulx-en-Velin, place

croissante de la violence à la télévision…), des nouveaux « experts » de la sécurité (bien souvent des policiers, des « marchands de sécurité », des journalistes politiquement engagés sans qualifications spécifiques), qui s’approprient ce sujet et tentent pour certains d’en faire leur business (vente d’expertise en sécurité, de dispositifs et de procédures de protection) et du discours policier sur les violences urbaines (exagéré, subjectif et usant parfois de raccourcis infondés entre délinquance, Maghreb et Islam). Le quatrième chapitre présente les « tendances actuelles de la délinquance ». Il est appuyé par des statistiques et des graphiques, décrit les principales formes de violence ou d’actes de délinquance (à l’école, envers la police) ainsi que les catégories de la population mises en cause. Le cinquième chapitre présente « l’évolution de la délinquance juvénile depuis 1950 » avec la naissance des bandes (les blousons noirs), l’augmentation du chômage, l’expérience du racisme ou encore le risque de ghettoïsation. L’auteur cite à plusieurs reprises des sociologues comme Durkheim, Bourdieu ou Claude Lévi-Strauss pour appuyer ses idées mais réfute les thèses de ces nouveaux experts de la sécurité, comme Alain Bauer, Xavier Raufer, Mme la commissaire Bui Trong (directrice du service Violence urbaines des Renseignements Généraux) ou encore le Syndicat des Commissaires et des Hauts Fonctionnaires de la Police Nationale (SCHFPN) qu’il accuse de dramatiser l’état de la sécurité en France et de vouloir vendre à tout prix leur expertise. Laurent Mucchielli enrichi par ailleurs son livre grâce à différents exemples de compréhension, comme le cas des blousons noirs (avec plusieurs articles de presse de 1959) ou la chanson « Le monde de demain » (1991) du groupe de rap NTM qui dénonce l’insouciance générale dont sont victimes les banlieues et l’augmentation de la délinquance qui en découle.

3) Réponses apportées par l’auteur, perspectives ouvertes : L’auteur explique dans sa conclusion que la violence des jeunes est en partie due à la violence de la société (hypocrite, inégalitaire et injuste envers les jeunes) : en effet, pour lui, le chômage qui touche en majorité les jeunes de 16 à 24 ans (pourtant plus diplômés que leurs aînés) ou les emplois précaires entraînent de nombreuses inégalités et difficultés face au logement ou à la consommation et peut conduire les jeunes à se réfugier dans la délinquance faute de perspectives d’avenir. Autre exemple de cette violence de la société : la fraude dans les transports en commun (refus de payer les tickets de bus ou

métro) est liée selon l’auteur au prix excessif des transports publics et à l’absence de tarification sociale pour les familles en difficulté. Pour finir, Laurent Mucchielli écrit que « Paris n’est pourtant pas Chicago » et propose des solutions pour améliorer la situation française : prendre en compte l’avis de tous sur la question de la sécurité, lutter contre le racisme et en faire une priorité nationale ou encore modifier le langage utilisé pour parler de la violence, des jeunes ou des banlieues (notamment dans la presse) et donner la parole aux principaux intéressés, à savoir les jeunes.

ETAPE 4 :

Critique personnelle du livre :

1) Points forts: Dans la forme, la construction est identique à celle d’une dissertation, ce qui permet de suivre facilement la progression du livre. Le vocabulaire utilisé pourrait parfois poser problème mais est à chaque fois expliqué. Le développement est en cinq parties clairement annoncées et assez courtes (divisées en sous parties elles aussi explicitées), donc bien adapté à un élève de lycée. Le livre comporte environ 160 pages et est assez facile à comprendre, ce qui permet une lecture assez rapide et même si besoin est une relecture. On trouve également quelques illustrations (schémas, courbes, statistiques) ainsi que des extraits d’articles de presse ou de chanson qui donnent un aspect "ludique" au livre et permettent une compréhension plus simple des idées de l’auteur. Dans le fond, le contenu est accessible pour un élève de lycée (surtout de première ou terminale) car il reprend le contenu de différents chapitres traités en cours de SES. L’ouvrage présente également de nombreux constats et exemples sur les violences et l’insécurité dans la société française, qui pourraient être repris dans le cours ou dans un devoir se rapprochant de ce thème (en amorce, ouverture ou en exemple dans le développement). L’ouvrage illustre un sujet toujours d’actualité et bien souvent traité dans les journaux ou dans des émissions télévisées (la sécurité étant un des principaux arguments de campagne de Nicolas Sarkozy). Ses analyses sont

fondées sur la violence depuis les années 50 : elles ne risquent donc pas d’être dépassées. Par ces aspects, il peut donc être pris comme un ouvrage de référence.

2) Limites : Dans la forme, des références culturelles (journaux, émissions de radio ou évènements des années soixante, décisions politiques des années 70-80…) peuvent manquer à un élève de lycée pour comprendre certains passages du livre. Par ailleurs, certains développements sont assez longs et leur objectif peut être difficile à cerner et à suivre. Dans le fond, on peut reprocher à ce livre de présenter seulement la position de l’auteur ou des positions opposées qu’il réfute, et aucune position différente pouvant apporter un autre point de vue. De plus, l’auteur fait une critique systématique des chiffres et statistiques de la police que l’on pourrait certainement relativiser. Enfin, l’ouvrage, bien que toujours d’actualité, peut présenter des données obsolètes (comme le taux de chômage) ou ayant fortement évolué (toutes les statistiques s’arrêtant en 2000).

Related Documents

Mariette
May 2020 25
Mariette
December 2019 31
Mariette
May 2020 28
Td Margaux Mariette
April 2020 26
Td_2 Margaux Mariette
November 2019 33

More Documents from "Mme et Mr Lafon"

October 2019 20
October 2019 17
December 2019 27
October 2019 25
April 2020 20