édites, tôt.
sommaire
«
50 David Carson
La littérature se définit comme un aspect particulier de la communication verbale
David Carson : the guy’ who killed the graphic grids. J’aurais aussi bien pu titrer ce billet par L’Homme qui tua la grille (...et non Liberty Valance de John Ford).
— orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation de toutes les ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaLa littérature — dont les frontières sont nécessairement
5> > courrier 6> > actualités 10> > recto/verso 16> > livres 20> > salons 23> > expositions 28> > critique flash 32> > Arts du temps 36> > contr’art 84> > abonnement 85> > le mois prochain
floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes. aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Aujourd’hui la littérature est associée à la civilisation des livres par lesquels nous parlent à distance les auteurs, mais elle concerne aussi les formes diverses de l’expression orale comme la poésie traditionnelle des peuples sans écriture — dont nos chansons sont les lointaines cousines — ou le théâtre, destiné à être reçu à travers la voix et le corps des comédiens. aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaLa littérature, dans son sens le plus courant, est donc un art à part entière. Mais il est parfois difficile
vres ayant soit un but esthétique soit une forme esthétique particulière. La dimension esthétique est donc la finalité de la littérature, critère qui la différencie des autres types d’écrits comme le journalisme ou la politique répondant à certaines contraintes spécifiques. À première vue, cette définition exclut donc les écrits purement philosophiques, politiques ou historiques. à la littérature.
»
Alors que Rodin n’apprécie pas particulièrement la photographie, une alchemie s’opère entre sculpture, dessin et photographie. Comme si pour Rodin, ce qui est important c’est ce qui dépasse la sculpture et ce qui nous y ramène.
56
la photographie
64 cédric gerbehaye
L’appareil photographique n’est pas un instrument apte à répondre au pourquoi des choses, il est plutôt fait pour l’évoquer, et dans les meilleurs cas, à sa manière propre, intuitive, il questionnne et répond à la fois.
72
la peinture
72 détournement
(voire la bande dessinée et certaines formes écrites de l’art contemporain). aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaD’une manière générale, la littérature regroupera ici les œu-
autour d’une oeuvre
56 auguste rodin
de cerner les limites de cet art quand on aborde des écrits philosophiques, des pièces de théâtre ou des scénarios qui relèvent aussi des arts du spectacle
graphisme contemporain
La mise en abîme de l’art quand trois artistes se copient, se rendent hommage et s’inspire les uns des autres.
la typographie
74 le mémento 64
Retrouvez, dans le mémento de ce mois, les classifications typographiques, les abréviations françaises, la correction de manuscrit & de nombreux conseils aux maquettistes !
| Dossier du mois/ ///////////////////////////// 41 les grands noms de la typographie
Chaque mois, nous vous proposerons l’histoire de deux personnalités de la typographie ou du graphisme. Deux articles consacrés à des pères fondateurs de la typographie. Aujourd’hui encore, les fontes conçues par les grands typographes de la Renaissance sont utilisées tous les jours, ce qui prouve bien que les principes de lisibilités établis à l’époque sont encore d’actualité. En anticipant les utilisation modernes de la typographies, Claude Garamond et Alde Manuce ont étés les précurseurs du développement de l’art de la typographie et de l’imprimerie.
| Dossier du mois/ ///////////////////// en couverture
Les grands noms de la typographie la Renaissance Chaque mois, nous vous proposerons l’histoire de deux personnalités de la typographie ou du graphisme. Deux articles consacrés à des pères fondateurs de la typographie. Aujourd’hui encore, les fontes conçues par les grands typographes de la Renaissance sont utilisées tous les jours, ce qui prouve bien que les principes de lisibilités établis à l’époque sont encore d’actualité. En anticipant les utilisation modernes de la typographies, Claude Garamond et Alde Manuce ont étés les précurseurs du développement de l’art de la typographie et de l’imprimerie.
givenchy reste. Les autres s’envolent.
les grands noms de la typographie,
Alde
manuce
par
antoine bourgoin
: le précurseur
Précurseurs par bien des choses, il l’était surtout pour l’invention de l’italique et la volonté de diffuser le plus grand nombre possible de classique de la littérature grecque. Au détriment de sa santé et de sa famille.
| artittude – n°1 – juin 2008 // Aldus Manuce
42
En 1494, Manuce ouvre son imprimerie à Venise. Il travaille avec de nombreux collaborateurs ; parmi eux, Andrea Torresani, l’un des éditeurs vénitiens les plus célèbres depuis les années 1480 et dont il épousera la fille en 1500. Torresani lui procura la maîtrise technique complétée par celle des caractères gravés par le tailleur de poinçons bolonais Francesco Griffo. Dès ses premiers livres non datés ainsi que son premier livre daté, une grammaire grecque, Alde Manuce peut ainsi imprimer en grec. L’impression en grec avait été difficile à mettre en place quoique des mots grecs soient présents dans les premiers livres imprimés en Italie, à Subiaco, dès 1460. Au moment ou Alde Manuce commence son activité, les imprimeurs ont réussi à maîtriser les accents et esprits nécessaires à la compréhension du texte. Ils cherchent encore trop souvent à reproduire les ligatures des manuscrits, ce qui demande un grand nombre de caractères. Alde Manuce utilise dans sa carrière quatre fontes grecques successives (en 1495, 1496, 1499 et 1502), gravées pour lui par Francesco Griffo qui utilise comme modèles les écritures d’érudits grecs réfugiés. Ces caractères cursifs furent les plus imités et firent
Venise ville typographique
disparaître les styles d’écriture, copiés sur les manuscrits byzantins, qui avaient perduré. Manuce s’associa aussi avec son ancien élève Alberto Pio. L’argent était géré par la plus grande banque vénitienne de l’époque, la banque Agostino.
Un typographe et un imprimeur
O
n doit à Alde Manuce l’impression de nombreux ouvrages importants, mais aussi des progrès dans l’imprimerie. Le premier, en effet, en 1501, il utilisa les caractères italiques, au moment où il lançait l’édition de petits ouvrages in-octavo plus petits, moins chers et plus maniables que les in-quarto ou in-folio. Ces caractères penchés, gravés par Griffo, permettent de mettre plus de texte dans une seule page. Alde Manuce reçoit aussi l’aide de nombreux érudits venus de l’Empire byzantin, qu’ils avaient fui après la conquête de l’Empire par les Ottomans. Ces érudits grecs, Marc Mousouros, Demetrios Doucas, préparent pour Alde ses éditions grecques et participent à l’« Académie » qu’il crée. Avec l’aide de ce groupe d’humanistes, Alde Manuce publie de nombreux ouvrages importants, parmi lesquels on peut citer les
Les imprimeurs vénitiens ont peut-être publié les plus beaux livres jamais imprimés, ils n’ont toutefois pas été les premiers à exercer le « nouvel art ». Leurs prédécesseurs se nommaient Gutenberg, Fust et Schœffer et étaient originaires d’Allemagne. Le xve siècle est pour Venise une période faste. Son empire résiste encore aux coups de boutoir turc et la Sérénissime renforce même ses possessions territoriales en Méditerranée avec la prise de Chypre en 1489. En Italie, Venise conquiert des territoire dans l’arrièrepays vénitien. Au début du siècle, elle s’est emparée de Vicence et de Vérone mais a échoué devant une coalition unissant Florence, Milan et Naples qui s’inquiètent de sa montée en puissance. editiones principes de la Rhétorique et de la Poétique d’Aristote, les œuvres d’Aristote en quatre volumes, les comédies d’Aristophane ainsi que de outils pour l’apprentissage de la langue : grammaires grecques (il en écrivit une lui-même qui fut éditée sur ses presses après sa mort), auteurs grecs utilisés pour l’étude de la langue, etc.
L’Hypnerotomachia Poliphili
U
n de ses livres les plus célèbres reste l’Hypnerotomachia Poliphili attribuée à Francesco Colonna, parue en 1499 et souvent répertorié comme l’un des plus beaux livres de la Renaissance. Ce texte, récit en neo-latin des songes de Poliphile amoureux, est en effet accompagné de très nombreuses gravures et sa mise en page est originale et parfaite. Après sa mort, ses presses furent continuées par son beau-frère et son beau-père, les Asola,
puis reprises à partir de 1533 par son fils Paul Manuce. Son petit-fils Alde le Jeune fut lui-même imprimeur. Tin er sequat, commodo lorpercidui blan ulpute volent at. Ut eugait, quipsum dolor sis ecte mincing eugue tem quis nulputet vel el do dolortio er se vullum vel utate magnit niat ipit ea facin hent accum ing elit wisci blametum vendrem quamconum zzriustio odip etum dit, quatuer sent am, velis niamconse modiam, sed duipit velessenis eugait, quisl irit wis nullamet loreet, quat iriusciduisi tie tio elestrud ming eratum volor ad do odionsequis amconum velisit nismolore commy nulput adit venim quatisi. Duisi te magnibh estio conulla am ipis exeros aliquip et, conullumsan vel iriureetum duisl eu feuguer iriureet ute feugue dolum vel et ut ea faccum quis nullum el ulputpat ip endre modit, quat laortis nulla consequ ismolob ortisi. Ortionse dunt ute delenis nim dolenim ametue mo-
salon de la
littérature érotique 29 & 30 octobre
14 - 22 h.
julien deloy gaspard yvan alice moisset clémence rossi de lala
daniel keyes
Les miLLe et une vies de
Qu’est-ce qu’un incunable ? Un incunable est le nom donné aux éditions du xve siècle, parce qu’elles ont été réalisées à l’époque où l’imprimerie était au berceau (incunabula en latin). C’est un livre imprimé dans la période comprise entre le début de l’imprimerie occidentale vers 1440-1450 jusqu’à la fin du premier siècle de la typographie en 1500, soit une période d’environ 60 ans pour la France. Le vocable « incunable » apparaît dans l’histoire du livre vers le xviie siècle, ce terme ne correspond pas à grand chose, il permet seulement de dater les premiers livres imprimés avec le procédé de Gutenberg. La date de fin en 1500 est arbitraire et varie suivant les pays. Les innovations techniques dans l’imprimerie n’interviendront que beaucoup plus tard. Par contre, la mise en page des livres évolue très rapidement. Cette période varie légèrement suivant le lieu d’impression du livre, ainsi un livre imprimé en 1514 en Allemagne du Sud sera également considéré comme un incunable ou, suivant les sources, comme un post-incunable.
calmann-lévy
Deliquam velit nisis
I
ril ute dolor susto coreraessent il ute dolor inis duis nis nim nosto conse et, si bla adiamet la cons alisi. In ute feuis adip ex eum am zzrilisit estin ut niam ing eugait nos nos nulput lumsan vel utat. Irit nit la corpercidunt praese magna feugiam eu feugiam, commy nullam inciliqui tat, vel utat lorem vel exero od doluptat. Il dolore feugue el ea faccum venim dolestrud del diam, quipsummod tat. Ro od dolobor alis aliqui blamcoreet, quis nonsenim dolorer cidunt ing eu feuis ad et amcommo luptat. San ea alis alis ad magniamet, velit alit euipiscilit in et, sequis do cor alit nim ilit amconsenim velestin utat. Ut wis ex exer sed er si exeraestrud ero eros niat ad dolutat. Idunt iril er senim del ute del dolenissi tem zzriure min velis et ad eumsan ex essit luptate delisit inci ectet nulput lum ipit ulluptat. Ustisl dit autpat alisl iliquis dolobortio eum inibh eugiatum dolobor Feu feuip eugait ut adion henissisim ero el eugue min henibh ecte dolestrud erit del el ullutem nonse eugait lumsandit, vero et velissequis ad te ming ectem in henim dolobore delenissis ea conullaore minciduisi enim ver acilisim iureet nisisit, commy nons niamet lor sumsan ulla feugiat. Te conulla core dolore magna feum am zzrillam vullam, sustrud dolut wisi blan ut wismolobore tatuero odolobore conulla augiam alit vulla feu faccum dolore exer acing eu feumsan eu feu faciduis eugiamcorem euguero ero dolorem zzriliquat velenis euiscil lummodigna faci tissi eu feuismod ese.
45 artittude – n°1 – juin 2008 |
| artittude – n°1 – juin 2008 // Aldus Manuce
44
dit ulla faccum nim volobore faci tionsed el ulla ad do dolore consequis dui blaore dolore tetummo lortismolore ex essim deliquam velit nisis amet adignit praese feuis eliquam in ulla aut lum incilis augueraestis non vel dolesse duipis nit aut wisl duis acil iurem nostie feummodio esequam, secte dolorperosto et irilisi.
biLLy miLLigan
« ... un thriller psychologique absolument fascinant » Publishers Weekly
les grands noms de la typographie,
claude
par
antoine bourgoin
garamond
: le visionnaire
La fonte Garamond est utilisée par tous, mais connaissez-vous son histoire ? Chaque police de caractères est intimement liée à la vie de son concepteur comme nous allons le découvrir dans ces lignes.
abcdefghij
soit que le puits fût très profond, soit que alice
tombât très lentement, elle s’aperçut qu’el-
le avait le temps, tout en descendant,
de regarder autour d’elle et de se
demander
ce
| artittude – n°1 – juin 2008 // Claude Garamond
46
Né à Paris vers la fin du xve siècle, Claude Garamond a appris son métier en étant l’élève d’Antoine Augereau, un graveur de caractères parisien qui s’était reconverti au métier de libraire et d’imprimeur. Ce dernier fut fameux pour avoir grandement contribué à éliminer des presses parisiennes les caractères gothiques en usage à l’époque, en utilisant exclusivement pour ses impressions, les trois corps de caractères romains qu’il avait lui-même gravé. Les premiers caractères de Garamond qui nous soient connus sont les trois corps de Romain qu’il grava pour Robert Estienne au début des années 1530 : un gros Romain, un gros Canon et un saint-Augustin. Fin 1531, Garamond avait encore achevé un saint-Augustin étroit. En 1533, il donna un cicéro de style nettement plus aldin. Ces caractères servirent pour la première fois à la composition d’une série de livres religieux, imprimés à Paris, chez Claude Chevallon. C’est chez cet imprimeur que Garamond travaillait et vivait dans les années 1530. En 1540, Garamond passa contrat avec Pierre Duchâtel, conseiller et aumônier de François Ier : il s’engagea à lui fournir les poinçons des trois sortes de caractères d’un Grec aux frais de Robert Estienne dont ce dernier
fit usage pour ses éditions grecques, à partir de 1543. Pour dessiner ces Grecs du Roi, Garamond s’inspira de l’écriture du célèbre calligraphe crétois Ange Vergece, comme l’appelait François Ier. Aujourd’hui, les poinçons et les matrices, classés Monuments historiques sont toujours conservés à l’Imprimerie nationale. Garamond fit sa fortune pour des caractères romains, dont il était devenu le principal producteur français reconnu dans l’Europe entière. S’il faut en croire la préface qu’il écrivit en 1545 dans son édition de la Pia et religiosa meditatio de David Chambellan, ce métier n’était pourtant pas vraiment lucratif : « Je retirais vraiment peu de profit de mon travail qui est de sculpter et de fondre les types de lettres. Ceux qui savent seulement tailler les lettres ne progressent guère. »
The moment a texte & typeface are chosen, two streams of thought, two rhythmical systems, two sets of habits, or if you like, two personalities, intersect. •
qui
allait
se
passer.
d’abord elle essaya de
regarder en bas pour
klmnopqr
voir où elle allait
arriver, mais il
faisait trop
noir pour
stuvwxyz
« Pour la plupart des gens, une typographie parfaite n’offre pas d’attraits esthétiques particuliers [...]. La conscience de servir anonymement et sans attendre de reconnaissance particulière, des œuvres de valeur et un petit nombre d’hommes optiquement réceptifs, est en général la seule récompense que reçoit le typographe pour son long apprentissage jamais achevé. » Jan Tschichold — typographe
nières d’après les caractères de Simon de Colines. Jean de Gagny, le chancelier de la Sorbonne, l’encouragea dans cette voie nouvelle en lui conseillant de créer une nouvelle Italique. Par la suite l’Italique ne fut que peu usitée, et il n’est guère que Simon de Colines pour avoir tenté de la rendre populaire en France. La mode dans l’Italique, des capitales inclinées, ne fut lancée que plus tard. Il développa également ses activités de fondeur et assura la diffusion des types qu’il avait créés, en multipliant matrices et caractères. Après un premier mariage avec la fille du fondeur et imprimeur Pierre Gaultier, déjà cité, il épousa en secondes noces, Ysabeau Le Fèvre, dont un frère était marchand à Cluny et un autre prêtre, licencié en théologie. Par cette alliance, il devint propriétaire d’une maison, rue Saint Denis et de quelques quartiers de vignes. Si Garamond semble avoir eu d’abord quelques difficultés à vivre de son métier de graveur, le succès de ses caractères assura la prospérité de son atelier. Les fontes de Garamond ont été les premières à être commercialisées. Son italique semble avoir plus de valeur encore que son romain. Entre 1541 et 1556, plusieurs imprimeurs-fondeurs lui achetèrent des matrices. Vers la fin des années 1540, il s’associa avec Guillaume
Une des premières presse utilisée par Claude Garamond.
49 artittude – n°1 – juin 2008 |
| artittude – n°1 – juin 2008 // Claude Garamond
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Il s’essaya alors au métier d’imprimeur, en association avec Jean Barbé et son beau-père l’imprimeur Pierre Gaultier, mais au bout de deux ans, l’expérience tourna court. Il avait eu le temps de publier un Juvencus, imprimé avec des fontes romaines inspirées directement de celles réalisées pour Robert Estienne, ainsi que divers ouvrages, dont certains ont été composés partiellement en Italique. L’atelier de Garamond était de taille modeste. Il travaillait avec un petit nombre d’apprentis, auxquels il n’apprit pas son art de graveur mais le métier de fondeur: en 1543, entra à son service pour trois ans, le fils d’un marchand, bourgeois de Paris, de 1551 à 1555, c’était le fils d’un marchand tavernier qui venait s’initier à « l’estat de fondeur de lettres », en 1557, un orphelin, originaire de Saint-Quentin, se plaçait pour serviteur et apprenti pendant cinq ans. L’année suivante, Paterne Robelot, fils d’un vigneron de Sens, devint apprenti chez Garamond pour cinq ans. Ces contrats d’apprentissage répétés dans la période 1550-1561, date de la mort de Garamond, sont le signe indéniable de l’essor que connaissait l’atelier du célèbre graveur. À partir de 1550, Claude Garamond retailla ses poinçons de lettres romaines et surtout italiques, ces der-
Le Bé, un autre graveur de poinçons qui s’était fait une grande réputation à Venise. Installés rue des Carmes, Le Bé tailla pour la fonderie des lettres hébraïques et une « lectre fort artistement faicte et bien limée et polie (sans vantise) et au contentement de celui qui en sçavait plus que moi ». Après sa mort en 1561, ses exécuteurs testamentaires, Guillaume Le Bé et André Wechel, achetèrent une partie de son matériel. Mais la plupart des matrices et des poinçons furent par la suite acquis par Christophe Plantin d’Anvers, et Jacques Sabon, un fondeur de Francfort. Il est communément admis que Garamond s’est inspiré du Romain de Jenson pour graver le sien. Stanley Morison, le grand historien et théoricien de la typographie, a contesté cette opinion, soutenant que les premiers Romains de Garamond étaient beaucoup plus proches de ceux d’Alde Manuce et de Francesco Griffo. C’est ainsi que les capitales d’Alde et de Garamond sont plus étroites que celles de Jenson, que la barre de l’e est horizontale dans le Romain des premiers alors qu’elle est oblique chez ce dernier. De plus, la tête du pied droit de l’M capitale chez Alde comme chez Garamond est privée d’empattement, alors que le G capitale est du même type c’est à dire muni d’un empattement de tête qui n’était accusé que d’un seul côté. Geoffroy Tory a vraisemblablement exercé une influence sur Garamond, notamment en ce qui concerne l’attitude à adopter à l’égard du Romain. Le Champfleury de Tory, est le lieu suprême où la typographie et la culture se rencontrèrent. Il est probable que sans l’enseignement spirituel de Tory, Garamond se serait contenté de recopier les caractères de Griffo. Toutefois, celui qui a joué un rôle décisif dans la formation de Garamond est son maître Antoine Augereau qui avait en 1532 sorti un Romain révisé.
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v t n e g n i t i l e v t a t p u l l u n t e e r o l o v e s r o l o d t i l i c s u s p i m u c c a f e i t s o n s n o c a n g a m e r d n a tnU faccum verostrud et velisisisim dolobore dions dolutatie vercilisi. . i s i l i c r e v e i t a t u l o d s o i d e r o b o l o d m i s i s i s i l v t e d u r t s o r e v m u c a f faccum verostrud et velisisisim dolobore dions dolutatie vercilisi. Unt ing ent suirlq iocullandre e vraverostrud e tm antamagna stn ocons iodgduedolestie rnostie o lseoidolobore dxfaccum mdsiisp ldions etuivsqie tseisnudolutatie doisisit unerdolor tstsnnooduipis rnedvse m coiaeugue tam uoqessequam, eex crsm lnlcuisismolum iutlelrluo.idlsnoiet d epiure u ed xlb eo p ieu tirisisouinonsequ isasdiiipsuscilit un e ivel tivoloreet sudm ecldolorper dtfsre rllouonulluptat idm usun lo m suvelit ilsnonse ,m aisue,do qm eesasequat sutevulputem psticislaa tpicaeu talit acip dunt ex dolortin ullamcor faccum velisisisim vercilisi. tt-.isa e s o r o l e u g u q t n u e e d e r i m o m s q e e c o d e n o t u r e r o l o e v t n u d e l b i u q e s n o i d a l l i r u s o e o c m a u q e x i r i irit esequamconse dolor sum irillan dionsequi blaore dunt si.el ut comUnt ullandre magna cons nostie faccum ipsuscilit dolor se voloreet nulluptat velit ing ent vulputem Unt ullandre magna cons Unt nostie ullandre faccum magna ipsuscilit cons nostie dolor faccum se voloreet 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Agna diatumsan con ecte delisse modullandigna tie venisisfacidunt erit luptat ilalit dolortin ullaor si blamcortisim ipis nonsequat. Tie modiam quis aliquis ex enibh erodolore commom velismo ulput lan alit velis nismolorem nonummy nonsenim acin velendipis et lorerit augiam nostrud tat tat, quiscilit, qui at eum zzrit euguer sum vercinim nimnostio ilit il ut velit ute delisci elendip ismodolorem estincipit exero odignim il er ipit iliquipsum dolore olore tismolenis il ex etuercidunt doluptate cons od tatue te eu facip eugiat accumsa ndreet autem ipis nonsequip ea commy nibh ecte tis ,at. quis nostis nulla feu faccum zzrit alit, sed dolestrud et augue tatie velis aci tio odvendre eliquat.cortionsecte Im volorting eum auguerdel aliquis modolore molor iriure consequisci Ut er illa feuipsumsan hendreet irit wis dolore do eumsan feugueraesto inciduis et irilit lute mincilit nostio odioiicdreevroebitoalo isisisilev te durtsorev muccaf ue metupluv tne gni tilev gnis tatpunullaorero llun teerolocortie v es rvelit olod nullan tilicsusea pi m caf eitsoexercipsusto n snoc angam erddunt nallulortissi. t nU aducdoloreet odo 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Peter Gabor
David Carson : the guy’ who killed the graphic grids. J’aurais aussi bien pu titrer ce billet par L’Homme qui tua la grille (...et non Liberty Valance de John Ford). par Peter Gabor
Carson fait œuvre contemporaine en ce sens qu’en cassant la grille il n’est pas nihiliste mais plasticien. On casse pas une grille comme ça juste gratuitement sans raison. Par ailleurs une autre réflexion qui traversa mon esprit concerne le rapport au corps de l’artiste. Si l’on prend le cas de Carson, c’est ancien surfeur sur la crête des vagues a rencontré des forces terrifiantes que seul son intelligence et son sens aigu des rapports de force (corps vs éléments océaniques) pouvait lui permettre d’en garder le contrôle. Et c’est là où je voulais en venir. Bien que Carson casse, défait, déstructure, interfère, superpose sur des couches successives les éléments graphiques (photos, textes) il garde en permanence le contrôle sur le résultat final. Tout dans son travail respire l’équilibre fragile mais réel des mises en page qu’il réalise. Du coup sil y a duel avec la grille, il arrive à nous convaincre que celle-ci peut se déplacer dans les interstices de notre perception pour devenir un non dit graphique. Carson nous renvoie à nos questionnements sur ce que c’est qu’une mise en page réussie par la manière dont il défait les pages
David, could you tell us a little about your new book?It’s called The Rules of Graphic Design. I’m working on it now in Zurich, Switzerland, where I have a small studio, besides my one in the states. It will show a lot of the new work I’ve done over the past few years, and will, as the title suggests, finally get the official “rules” out on graphic design.As one of the most wellknown and influential graphic designers in the world, how do you balance work and play? I’ve always felt I make my living from my hobby, so I’m lucky in that respect. As Marshall McLuhan said, if you’re totally involved in something, it is no longer work, it’s “play or leisure.”Some have said that you are heavily influenced by the ocean. Is that true, and where do you find other sources of inspiration when creating a design?My environment always influences me. I’m always taking photos and I believe things I see and experience influence the work. Not directly, but indirectly in some shape or color or something that registers.
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| artittude – n°1 – juin 2008 // David Carson
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J’aurais aussi bien pu titrer ce billet par L’Homme qui tua la Grille (… et non Liberty Valence de John Ford). Il n’est pas dans mon propos ici de faire un billet conséquent sur les grilles de mise en page, c’est pour plus tard. Mais juste de pointer un aspect du travail de Carson, qui concerne la filiation de son travail avec l’art contemporain. Voici un film de Hillman Curtis dont on retrouve pas mal de docus sur le site de l’AIGA . Il nous décortique les espaces graphiques de David Carson en y injectant un interview de celui-ci… plus j’écoutais la voix de Carson, plus je repensais à ce film de John Ford, L’homme qui tua Liberty Valence. C’est un des films les plus contreversés du réalisateur culte des westerns américains. Certes il y a le bon et le méchant, mais surtout il y a une fausse inégalité de force, puisque le bon ne sait pas tirer et que le méchant (Lee Marwin) semble d’avance écraser cet écrivaillon juriste de son
état joué par James Stewart. Mais comme dit Deleuze dans l’extrait d’une conférence que je mets ici en ligne, un duel peut en cacher un autre, et la multiplication des duels ne fait pas forcément un bon film. Deleuze nous fait remarquer que c’est le glissement imperceptif des personnages et des implications qui créent la multi-valence des duels, qui remplissent l’espace de la Grande Forme qu’il décrit au début de sa conférence. Tout au long de l’intervention de Deuleuze je me disais qu’il suffisait de remplacer le terme Duel par le terme Grid pour entrevoir une explication du talent de David Carson.
pour les reconstruire sur des espaces sensibles même si destructurés. J’aime infiniment le travail de Carson, et je ne m’en suis pas privé de le commenter déjà sur D&T voici presque deux ans. J’espère un jour pouvoir le rencontrer pour confronter mon analyse avec son ressenti perso. Comme tout un chacun j’ai cherché à comprendre à analyser l’œuvre de ce graphiste hors du commun. Cela remonte bien avant à la création de ce blog. Déjà en 1993 après avoir passé les premiers écueils du numérique, je suis tombé par hasard sur ce livre, «the end of print» édité par Laurence King Publishing à Londres et je me souviens être resté longtemps silencieux devant l’immensité et le mystère What software do you or your de cette œuvre unique. associa tes use when creating these, and C’est en me penchant sur do la production de Neville they include Adobe After Effects?After Brody que j’ai commencé Effects is hugely important in the commercials I à entrevoir le chemine- work on. It’s hard to imagine how we did them ment qui allait me per- before. Well, actually I know—we did them in mettre de «coller une very expensive suites in post-editing houses in grille de lecture» sur le Los Angeles and New York! I just did some work travail de Carson. Plus for Saturn cars, and it was almost all done with récemment, j’ai aussi After Effects. It’s clearly the best tool for motion cherché des parallèles graphics. Finally, what advice would you dans la littérature, et cu- have for other graphic designers just rieusement c’est le mot starting out?Do what you love, trust your illisible qui m’a orienté. gut, your instincts, and intuition. And rememParce qu’au regard d’une ber the definition of a good job: If you lecture traditionnelle de could afford to, if money wasn’t an la mise en page et du gra- issue, would you do the same phisme l’œuvre de David work? If you would, you’ve Carson pourrait sembler got a great job! totalement illisible.
homero aridjis, jose agustín, mario bellatin, carmen boullosa, gonzalo celorio, elsa cross, briceida cuevas cob, álvaro enrigue, ximena escalante, guillermo fa danelli, carlos fuentes, vilma fuentes, ana garcía bergua, margo glantz, sergio gonzález rodríguez, mario gonzález suárez, pura lópez colomé, alainpaul mallard, hector manjarrez, fabrizio mejía madrid, carlos montemayor, fabio morabito, guadalupe nettel, ignacio padilla, elena poniato wska, juan gregorio regino, alberto ruy-sánchez, daniel sada, jaime alfonso sandoval, enrique serna, tomas segovia, martin solares, jordi soler, paco ignacio taibo ii, david toscana, alvaro uribe, françois plisson, joël barthélémy, mimi rosell, hervé mineur, josette wouters, serge restog, anna cros, charlotte demanie, fabienne gil, claudie ogier, rachelle nagau, adeline yzac, françois daxhelet, antoine bourgoin, gordon zola, franz kafka, gentiane carpuat, bob garcia, chantal marsical, brigitte marleau, lisa simpsons, laura santelli, jean le boël, alice moisset, hélène montarde, audrey carron, gaspard yvan, marcel couchaux, pierre naudin, howard lovecraft, irène laroche, michel demars, serge restog, julien deloy, gilles ascaride, jean-jacques égron, thomas pitou, jocelyne mishkin, olivier barrot, karine bernadou, patrick tabdiang, jack manini, renaud garreta, philippe gauckler, laurent souillé, nicolas milovanovic, marc alaux, pierre lalance, pierre bonmariage, maurice cand, rémy hebding, jacques ravey, dominique bordes, pierre wachs, eric adams, jean-pierre sandoval
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| artittude – n°1 – juin 2008 // David Carson
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Illisible, personne n’en doute. Parce que Carson a rompu avec tous nos habitudes de lecture gutenbergiennes. Chacune des pages de ce livre relève d’une scénographie qui, contrairement aux mises en pages traditionnelles (où j’inclus ceux de Neville Brody aussi bien que ceux de Herb Lubalin) ne se donne pas au premier regard. Il faut vouloir comprendre, il faut vouloir lire. L’art plastique que l’on appelait les beaux arts il n’y a pas si longtemps (juste avant mai 68) fait irruption dans les pages de Carson, entraînant son cortège de langages, de codes et de sensibilités. Là où la mise en page traditionnelle faisait entrer l’œil par la partie supérieure de la page de gauche pour le faire sortir en bas de la page de droite, Carson nous entraîne dans les abîmes sans fond d’un univers tantôt aérien, tantôt complètement glauque où l’illisible le dispute à la laideur académique. Parce que vous avez beau chercher les référents classiques du beau. Il n’y en a pas. Pas au premier abord. Les typos se mélangent, s’enchevêtrent en venant se superposer aux images dégradées par les nombreuses reproductions intermédiaires ou tout simplement tramées à l’excès. Au risque de faire rire un vieil ami creusois, c’est en pensant aux années où il a collaboré à mon magazine typographique que j’ai fini par trouver un parallèle dans la littérature. Ulysse, de James Joyce s’imposa d’un coup comme le référent ultime et orale des peintures graphiques de Carson. Parce que ne nous y trompons pas, il s’agit bien de peinture même si d’aucun appelle cela de l’art plastique. De peinture contemporaine, ce que Daniel Sibony définirait comme étant dans l’entre deux d’une représentation qui se donne et qui se prend. Ne cherchez pas à
psychanalyser Carson, il est déjà sur les plages d’Australie ou de Havaï, montant à l’assaut des vagues, enfourchant un de ces immenses «tubes» pour aller s’éjecter quelques centaines de mètres plus loin dans les eaux calmes du lagon bleu. Carson est avant tout physique, et il a le sens de l’équilibre, bien au dessus de la moyenne des gens. Il vit dangereusement et cela se sent dans son graphisme qui est toujours, mais toujours à la limite, border line. Des référents, bien sûr il y en a, Mondrian, Klee, mais aussi l’art africain, mais aussi un peu de Gutenberg, même si déstructuré. Il faut être équilibriste pour oser mélanger les typos dans un même mot et en cela Carson excelle. De même que Joyce au dires de Lacan est devenu un symptôme ou un saint homme, ou simple trauma, Carson, le fils de… est devenu le père fondateur d’un nouveau courant graphique qui va révolutionner notre perception de la page. Et il s’agit ni plus, ni moins que de profondeur. La mise en page traditionnelle nous avait habitué au système de juxta-position. Lettrines, textes en habillage, photos détourées ou pas… il suffit de voir ma récente note sur les magazines de Mode pour voir que ce système graphique est encore largement en vigueur aujourd’hui, et même au cœur d’un dispositif comme la MODE qui pourrait, qui devrait être à l’avant garde artistique tel Basquiat ou Wharol l’étaient dans les années 60. Mais la MODE ne se prête plus à ce jeu risqué, crispée qu’elle est de vendre et ne pas choquer une clientèle frileuse et conservatrice. Il est donc logique de voir apparaître Carson sur les plages de l’autre bout de monde avec la ficelle de son surf entre les dents pour nous entraîner sur des perceptions graphiques au final sans grand risque de nous voir éclaboussé. Il se sert de la typo comme palette, les lettres, tels les tubes de couleurs viennent égayer les espaces photos qui eux mêmes se superposent en plusieurs couches et me rappellent l’écriture de Joyce qui, sans ponctuation durant des pages infinies nous entraîne dans une sarabande scabreuse au détour des ruelles de Dublin.
| Autour d’une œuvre//////////////////////////
la sculpture de Rodin par
hélène pinet
Andiam, vullut ercillutpat, quametummy nit wissequat ad dolutat. Tummodi gniam, vel dolorerate feugait dolesed tat. Ut acilla facipit praesto con hendre delit la conse dolore commod tisismo dolorpero ero dolenisl ut iliquate cortiniam delit alit, conulput lutat alit niam vent nonsequipis at. Ut aut praestrud minibh euisi. Odolore enibh eraestie dolesti scinibh ercinciduis esendreet iurem dolore volortis ero euis augiam veraesequat autat, sustis nibh elis nisit vullamet iure dolor ationsectet, senit dolupta tueratue facilit er autat augiat pratem eraese tis alit ipsumsan etum vel ercip et aliquam, sum ilit, verci blam, sit veros at. Lendre molorer sumsandre eugait verci blam eriuscilit laorem vulput nonsequam do con vel esto commy niscipisl in eummy nonullaortie ming exerit ipit wisi. Agna faciliquis ea core dolore delent ip ero euisit lorperostrud digna core dolore dolor suscilla facip elit iriurem am, quamcon sequam iustrud dionse tatisim iureet, quat nibh exerost ionsequam zzriustin ut ing ea augait lor alis num quat.
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autour d’une oeuvre,
Auguste
par
hélène pinet
rodin
Alors que Rodin n’apprécie pas particulièrement la photographie, une alchemie s’opère entre sculpture, dessin et photographie. Comme si pour Rodin, ce qui est important c’est ce qui dépasse la sculpture et ce qui nous y ramène.
Auguste Rodin naît le 12 novembre 1840, 3 rue de l’Arbalète à Paris dans une famille d’origine rurale et modeste. Son père Jean-Baptiste est d’origine normande, sa mère Marie Cheffer d’origine lorraine. Du premier mariage de son père avec Gabrielle Cateneau, il a une demi-sœur, Clothilde, qui semble avoir été écartée de la famille après le deuxième mariage de Jean-Baptiste. Auguste a une sœur aînée, Maria. En partie à cause de sa forte myopie, il mena des études médiocres, dont il gardera longtemps le handicap de sa maîtrise du français. Il est admis en 1854 à l’École spéciale de dessin et de mathématiques dite la « petite école » à 14 ans (devenue depuis École nationale supérieure des arts décoratifs) où il suit les cours du talentueux Horace Lecoq de Boisbaudran, dont la méthode consiste à préserver la sensibilité de chaque élève en lui enseignant à utiliser sa vue et sa mémoire visuelle, et du peintre Belloc. C’est là qu’il fait la connaissance de Jules Dalou et de Alphonse Legros. En 1855 il découvre la sculpture avec Antoine-Louis Barye puis Albert-Ernest Carrier-Belleuse. En 1857 il quitte « la Petite École » et fort d’un talent reconnu par ses professeurs, suivant l’avis du sculpteur Hippolyte
Maindron, il tente le concours d’entrée de l’École des Beaux-Arts, dont il réussira l’épreuve de dessin, mais échouera trois fois de suite à celle de la sculpture. Son style n’était pas conforme aux traditions néo-classiques qui y régnaient. Il est alors contraint pour se nourrir de travailler, et est engagé comme artisan-praticien dans des ateliers de divers sculpteurs et staffeurs ornemanistes, chez divers décorateurs tels que Garnier, Blanche ou Cruchet. L’activité de cette époque est particulièrement dopée par les travaux du baron Haussmann et les goûts de l’époque pour l’ornementation. Le 8 décembre 1862 frappé par le décès de sa sœur Maria, Rodin entre au noviciat de la congrégation du Très-Saint-Sacrement. Au terme d’un an le R.P. Pierre-Julien Eymard l’encouragea vivement à poursuivre dans la voie artistique. Durant cette période il réalisa un buste du P. Eymard. L’anecdote rapporte que l’œuvre n’obtint pas satisfaction et fut alors remise au grenier.
Masque d’Hanako Photographie d’Edward Steichen >>
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Auguste Rodin
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Couple enlacé ou cercle des amours D.5630
| artittude – n°1 – juin 2008 // Auguste Rodin
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Edward Steichen est un photographe et peintre américain d’origine luxembourgeoise, né le 27 mars 1879 à Bivange au Luxembourg et mort le 25 mars 1973 à West Redding dans le Connecticut). Sa famille, ayant émigré aux États-Unis en 1881, s’installe dans le Michigan. Naturalisé américain en 1900, il commence dès 1895 à photographier son entourage et la campagne environnante, se distinguant déjà par ses compositions d’ambiance, son utilisation poétique de la lumière, son goût pour le clair-obscur romantique. Il se fait connaître comme peintre au tournant du xxe siècle. En 1902, il s’installe à Paris où il va rencontrer Auguste Rodin dont il avait découvert l’œuvre à la bibliothèque de Milwaukee. Le sculpteur ouvre les portes de son atelier à Edward Steichen qui fera plusieurs séries de photographies de 1902 à 1908. À l’aise dans le milieu culturel de l’époque, il photographie de nombreuses personnalités, tels Anatole France, Richard Strauss, George Bernard Shaw et Henri Matisse. Steichen adhère au mouvement pictorialiste, en devient un des maîtres ; il photographie les élégantes du bois de Boulogne et autres scènes aussi charmantes que surannées. En 1905, il participe à la création de Photo-Seces-
sion avec Alfred Stieglitz. Ensemble, ils éditent la revue Camera Work dans laquelle les photos sont mises en valeur. Ils font découvrir aux Américains, les artistes d’avant-garde de la photographie française. La même année, il crée sa propre galerie d’art à New York, The Photo-Secession Galleries ou 291. Pendant la Première Guerre mondiale, il commande la division photographique des forces expéditionnaires américaines. Au niveau artistique, à partir de 1915, il réalise des compositions radicalement différentes et prône une photographie « pure », et en tant que botaniste passionné il cultive des fleurs hybrides. Après la première guerre mondiale, il évolue ensuite progressivement vers la photo de mode. Au début des années 1920, l’éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe. Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue pour lesquels il réalise de nombreuses photos people dans lesquelles il montre sa grande capacité à mettre en valeur ses sujets. La photo de l’actrice Greta Garbo de 1938 parue en couverture de Life le 10 janvier 1955 est considéré comme un des portraits inoubliables de l’actrice.
Album de photographie de Charles Bodmer photographie du dessin D.7743 (d’Auguste Rodin) retouchée à la mine de plomb.
Femme debout portant un enfant. Première pensée d’un modèle pour la Manufacture de Sèvres. Dessin d’Auguste Rodin.
| Dossier photo/////////////////////////////////
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hélène pinet
Andiam, vullut ercillutpat, quametummy nit wissequat ad dolutat. Tummodi gniam, vel dolorerate feugait dolesed tat. Ut acilla facipit praesto con hendre delit la conse dolore commod tisismo dolorpero ero dolenisl ut iliquate cortiniam delit alit, conulput lutat alit niam vent nonsequipis at. Ut aut praestrud minibh euisi. Odolore enibh eraestie dolesti scinibh ercinciduis esendreet iurem dolore volortis ero euis augiam veraesequat autat, sustis nibh elis nisit vullamet iure dolor ationsectet, senit dolupta tueratue facilit er autat augiat pratem eraese tis alit ipsumsan etum vel ercip et aliquam, sum ilit, verci blam, sit veros at. Lendre molorer sumsandre eugait verci blam eriuscilit laorem vulput nonsequam do con vel esto commy niscipisl in eummy nonullaortie ming exerit ipit wisi. Agna faciliquis ea core dolore delent ip ero euisit lorperostrud digna core dolore dolor suscilla facip elit iriurem am, quamcon sequam iustrud dionse tatisim iureet, quat nibh exerost ionsequam zzriustin ut ing ea augait nim vullum venibh esse dolore minci eliquis modolor alit lortis augiat ipsum alis alis num quat.
65 artittude – n°1 – juin 2008 |
| artittude – n°1 – juin 2008 // Cédric Gerbehaye
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photo- graphe de guerre
La
photographie de guerre,
Cédric
par
hélène pinet
gerbehaye
L’appareil photographique n’est pas un instrument apte à répondre au pourquoi des choses, il est plutôt fait pour l’évoquer, et dans les meilleurs cas, à sa manière propre, intuitive, il questionnne et répond à la fois.
En République démocratique du Congo (RDC), une décennie de conflits armés a laissé un pays exsangue. Aujourd’hui encore, la population continue de souffrir au quotidien des conséquences du conflit, de maladies, malnutrition, sous-développement mais aussi du fait des violences meurtrières qui se poursuivent. En 2006, la RDC s’était finalement engagée dans un processus de restauration politique passant par l’organisation des premières élections démocratiques. Un processus de réconciliation politique, fondé sur une large impunité des principaux acteurs du conflit, a rapidement handicapé la reconstruction du pays. Ce handicap s’est trouvé aggravé par l’échec de la démobilisation des miliciens et celui de la constitution d’une armée nationale nouvelle, fondée sur le brassage des anciens groupes armés. C’est surtout dans l’est du Congo, en Ituri et au Kivu, régions regorgeant de richesses minières et frontalières de l’Ouganda et du Rwanda, que la situation était et reste la plus dramatique et la plus meurtrière même si le reste du pays (Bas-Congo et Nord- Katanga notamment) n’est pas à l’abri de ces fléaux mais dans de moindres proportions. En 2007, 437 000 personnes ont dû fuir leurs villages à cause des combats, des viols, de
l’enrôlement forcé d’enfants et des exactions perpétrées par toutes les parties. L’utilisation de manière délibérée et ciblée du viol comme arme de guerre pour terroriser et humilier la population à travers un groupe vulnérable a profondément attaqué les valeurs fondamentales de la communauté. Une des conséquences méconnues de ce conflit est l’afflux massif des Congolais dans les Églises de réveil. Le succès récolté par ces églises et leurs pasteurs peu scrupuleux est dû principalement à l’exploitation du désarroi d’une population livrée aux difficultés de la vie quotidienne. La déstructuration profonde du tissu économique et social leur permettent de donner des réponses illusoires mais provisoirement réconfortantes. Dans la capitale, Kinshasa, on estime aujourd’hui que la moitié de la population fréquente une des 8 000 églises dites de « réveil ». La présence et l’émergence des différents conflits au pourtour de la République démocratique du Congo (Somalie, Tchad,
Erythrée, mars 1982 >>
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Cédric Gerbehaye
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Prière matinale pour des soldats du CNDP dans le camp du général Laurent Nkunda au cœur des collines du Masisi au Nord-Kivu >>
Génération montante D’année en année, les images primées au World Press donnent l’impression que la photographie d’actualité ne parvient pas à réinventer un langage nouveau. Manifestement, les photos primées cette année (voir « La Libre » de samedi dernier), réitèrent le geste humaniste des 50 glorieuses de la profession. Ce temps qui forgea le mythe du photographe héroïque à la Capa, passant d’un conflit à l’autre, pour rendre compte avec une belle transparence de la souffrance planétaire. Cette année, c’est le photographe britannique, Tim Hetherington, qui décroche le prix le plus convoité, celui de la «Photo de l’année». Elle a été choisie parmi 80 000 clichés pris par 509 photographes de 125 pays. Son image, de septembre 2007, a illustré un reportage du magazine américain Vanity Fair. Elle montre un jeune soldat américain exténué et adossé au rempart d’un bunker en Afghanistan. à jouer au naïf, on pourrait dire qu’elle ne nous apprend rien en elle-même si ce n’est que la guerre est fatigante. Ce serait sans compter sur la grille de lecture forgée par un siècle d’actualité illustrée. Comme très souvent au World Press, la prime (10 000 euros tout de même) distingue un condensé « d’icônes » du photojournalisme. En l’occurrence, par l’attitude du corps du GI, à la fois celle du « Mort d’un soldat républicain » (1936) de Robert Capa, celle de Larry Burrows montrant un soldat blessé au Vietnam en 1966, mais aussi celle du travailleur qui se repose près d’un puits de pétrole prise par Salgado au Koweït en 1991. Cette manière d’ancrer l’actualité dans des stéréotypes découle très directement des conditions de production de la presse coincée entre l’exigence d’informer et celle de l’»audimat». Pour qu’une image attire l’attention – et donc pour qu’elle provoque une émotion, un choc – il faut qu’on la reconnaisse d’emblée peu ou prou. D’où cette reconduction du vocabulaire compassionnel tout
à fait comparable à celle de la statuaire publique ou religieuse entre la fin du 19e siècle et le début du 20e. Pour imposer une vision de l’histoire, les fabricants des statues des héros ou des saints reprenaient alors sans cesse les mêmes attitudes théâtrales et les mêmes attributs, suscitant ainsi une familiarité. Pour écrire l’actualité, les différents acteurs de la presse en image ne s’y sont pas pris autrement. à noter combien la plupart des photos primées au World Press, que ce soit dans les catégories « news », « sports » ou autres reprennent des formes tellement déjà éprouvées, qu’on aurait pu les trouver dans ce sommet de la photographie humaniste que fut, en 1955, « The Family of Man ». Tout se passe (presque) bien pour le photographe belge Cédric Gerbehaye (30 ans). Engagé par Christian Caujolle dans le staff permanent de l’agence Vu à la fin de l’année passée, il se voit aujourd’hui attribuer le 3e prix dans la catégorie « General news stories » du
World Press 2008. On le lui avait d’ailleurs prédit dès novembre lors d’un prestigieux Master Class. Mais le jeune homme, tout en appréciant la reconnaissance de son travail, ne se monte pas la tête pour autant. « Ce n’est qu’un début, dit-il, cela devrait surtout être un moyen pour pouvoir travailler plus. » Les débouchés se raréfient dans le photojournalisme de qualité et, comme il le dit lui-même, « il y a 20 ou 30 ans, dans la même situation, je n’aurais même pas eu à chercher du boulot ». Un comble, on dirait que cette notoriété nouvelle intimide les commanditaires potentiels. D’où ce « presque bien » concernant la situation de ce formidable photographe (dont on se souvient d’un stage à « La Libre ») qui fait partie des jeunes qui réinventeront l’actualité en image. Pour lui, c’est évident, « la génération des digitals natives », ce n’est pas demain mais aujourd’hui.
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Cédric Gerbehaye
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Soudan, Erythrée…) combiné aux « insuccès » des élections fait qu’on peut se demander s’il n’y pas un « désintérêt » des bailleurs de fonds et de la communauté internationale pour l’est du Congo alors que la situation demeure d’une extrême gravité. Après la dernière vague de violence entre août et décembre 2007 au Kivu, due aux combats entre les 25 000 hommes des FARDC (Forces armées de la RDC) et les 4000 rebelles du général déchu Laurent Nkunda, le nombre total des déplacés est estimé aujourd’hui à plus de 800 000 personnes. Les accords de paix de janvier 2008 n’ont rien changé. Les civils sont toujours les premières victimes et les groupes armés ainsi que les militaires congolais continuent à exploiter illégalement les ressources naturelles et à se servir des profits engrangés pour alimenter le conflit.
| mémento typographique/////////////////////
les classifications typographiques par
antoine bourgoin
La classification formelle la plus couramment utilisée, et qui a le mérite de recouper les classifications historiques, est celle élaborée en 1954 par le français Maximilien Vox. Adoptée et complétée par la plus importante organisation typographique mondiale, l’Association typographique internationale (ATypI), elle possède également la caractéristique d’avoir été traduite en anglais et en allemand, renforçant ainsi son caractère universel. L’ATypI a complété ces neufs catégories en introduisant la catégorie des Fractures où l’on retrouve tous les caractères gothiques, traditionnellement très utilisés en Allemagne, et la catégories des lettres non latines pour ranger les écritures non latines telles que l’hébreu, l’arabe ou encore le coréen.
Centaur
Les Humanes
Les plus anciens caractères latins, apparus à la fin du xve siècle à Venise et s’inspirant des écritures des manuscrits humanistes de l’époque. On y trouve également des relectures contemporaines de ces caractères qui se singularisent par leur aspect assez lourd, résultat d’un très faible contraste entre pleins et déliés, un axe nettement incliné vers l’arrière et la traverse oblique du « e ».
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D’un point de vue technique, cet art a peu évolué au fil du temps. L’ensemble de la typographie est régi par un système de dimensions spéciales. L’unité est le point qui se convertit en cicéros (qui vaut douze points). Toute composition, longueur, largeur, est un multiple de points. On retrouve encore ces points actuellement pour donner la dimension d’un caractère d’ordinateur. On dira alors du Times corps 24 (points). Les premiers jeux de caractères étaient en bois, gravés à la main. Rapidement, ils ont été fondus avec un alliage de plomb, d’antimoine et d’étain dans des matrices. L’ouvrier typographe se servait d’un composteur sur lequel il alignait les caractères, piochés dans une boîte appelée « casse ». Les caractères du haut de la casse étaient appelés les capitales et ceux du bas les bas-de-casse. Le compositeur permettait d’assurer la justification de la ligne, c’est-à-dire sa longueur. Entre chaque mot, on insérait une espace (ce mot est féminin lorsqu’il désigne l’objet en plomb) et on complétait en insérant dans certains cas des espaces fines entre les lettres afin d’en parfaire la justification. Une fois les lignes composées, on les plaçait sur une galée. Ces lignes étaient attachées avec plusieurs tours de ficelle afin de rendre solidaire l’ensemble et le déplacer plus facilement. Ce bloc de lignes appelé composition était calé dans un châssis en fonte et avec des noix de serrage. Le châssis était ensuite fixé sur une presse. La typographie a été ensuite semi-automatisée puis automatisée afin de fondre directement les lignes composées d’un seul tenant. Aujourd’hui encore, des ateliers de typographie existent un peu partout, car la typographie permet de faire certains petits travaux de ville (cartes de visite, faire-part) à moindre coût ainsi que des découpes et rainages.
Garamond
Les Garaldes
Ainsi appelés en référence aux deux pères des deux archétypes de cette famille illustre, le graveur de caractères français Claude Garamond et l’imprimeur et éditeur vénitien Alde Manuce. Dérivés des Humanes, les Garaldes sont caractérisés par des proportions plus fines et des déliés de jonctions plus souples. La traverse du ‘e’ prend la forme horizontale qu’elle ne perdra plus.
Baskerville Les Réales
Enfants du classicisme du xviiie siècle, les Réales sont des caractères austères, marqués par la rationalité de leurs concepteurs. Les Réales sont considérés comme des caractères de transition entre les Garaldes et lesDidones : elles tiennent donc de ces deux familles. Les contrastes pleins/déliés sont plus accusés, l’axe tend à se redresser, les empattements à s’affiner.
Bodoni
Les Didones
Aboutissement du processus de rationalisation engagé à l’époque classique, les Didones doivent leur nom à celui de la dynastie d’imprimeurs et d’éditeurs français Didot et à l’imprimeur parmesan Gianbattista Bodoni. Elles sont aisément reconnaissables à leur verticalité, le très fort contraste entre pleins et déliés et à leurs empattements parfaitement horizontaux.
75 artittude – n°1 – juin 2008 |
| artittude – n°1 – juin 2008 // Mémento
classification vox
Courrier
Les Mécanes
Egalement appelées égyptiennes en référence au très fort intérêt pour l’égyptologie qui régnait à l’époque de leur lancement (début du xixe siècle), les Mécanes sont des caractères construits, aux empattements épais et caractérisé par un faible contraste pleins/déliés.
Univers
Les Linéales
Sous le vocable de Linéale, Vox a regroupé l’ensemble des caractères sans empattements (sans serif en anglais). On les a également appelées suivant les époques, Grotesque, Antique ou encore Bâtons.
Albertus
Les Incises
Caflish
Les Scriptes
Ces caractères tiennent leur nom de la parenté qui caractérise leur propre forme et celle de caractères gravés dans la pierre ou le métal. Proches des Linéales, leurs empattements sont souvent petits et triangulaires.
Banco
D’inspiration résolument calligraphique, les Scriptes semblent écrites à la plume.
Les Manuaires Les Manuaires s’inspirent de l’écriture dessinée au pinceau.
Fractures Wittenberger Les De l’allemand Fraktur, cette famille regroupe les caractères dit brisés ou vulgairement gothiques, en référence aux écritures médiévales manuscrites. Largement inspirée d’une esthétique qui privilégie le monumental à la lisibilité, ces caractères se reconnaissent aisément à leurs formes pointues et anguleuses et à leurs panses cassées.
زكمﮏﮊﭽ
Les Non-Latines Famille parfaitement hétérogène, la famille des caractères non-latins regroupe les versions typographiées des grandes écritures qui ne sont pas basées sur l’alphabet latin.
la classification Thibaudeau permet de classer les polices de caractères en 4 grandes familles, rassemblées selon la forme des empattements. Inventée en 1921 par Francis Thibaudeau, elle a été améliorée par la classification Vox-Atypi, plus complète. Cette classification a néanmoins l'intérêt d'être relativement simple à appréhender. Pour compléter sa classification, Thibaudeau rajoute la catégorie des Écritures (pour les scriptes) et des Fantaisies (pour les caractères publicitaires).
Jenson
Le romain Elzévir
Le romain Elzévir dit aussi ancien, reprend les caractéristiques des romains de Jenson ou de Garamond, à commencer par ses empattements triangulaires.
Didot
Les romain Didot
Le romain Didot dit également moderne, est une forme plus sévère et plus géométrique de l’Elzévir, caractérisée par la grande sobriété des empattements qui se réduisent bien souvent à un simple trait.
Rockwell
L’égyptienne L’égyptienne se distingue par la présence en terminaison des jambages supérieurs et inférieurs d’un obit à angle droit, dit quadrangulaire, de la même graisse que les
fûts principaux de la lettre.
Gill sans
L’Antique L’Antique, enfin, au tracé dépouillé, est dépourvu d’empattements ; son dessin tient plus des capitales grecques que des capitales romaines.
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Mémento
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classification thibaudeau
je respecte, tu respectes, il respecte, par antoine bourgoin
La correction typographique parce que nous sommes convaincu que le respect des règles typographiques est une condition indispensable à la réalisation de livres de qualité nous vous proposerons, chaque mois, un rappel de règles et de petits conseils à l’usage des maquettistes. notre mémento ne saurait enseigner ni la typographie, ni même la correction, et il n’y prétend point ; mais il offre des réponses classiques et simples aux mille problèmes secondaires qui, tout au long du travail, risquent de détourner l’attention au détriment de la plus haute perfection — constant souci de ceux qui ont l’amour du livre. la typographie — langage — et la grammaire ont ce même destin que leurs règles, fruits du « bon usage », sont parfois indiscutées, souvent controversées ou ignorées, et toujours assaillies par les execptions sans cesse renouvelées. En ces domaines, loin de régner en souveraine absolue, la logique s’efface fréquemment devant la tradition. Pourtant à tous problème que pose la transcription de la pensée, la typographie se doit d’apporter au moins une solution ; elle en offre plusieurs dès qu’on la sollicite de faire valoir des nuances ou des subtilités. pour ce premier rendez-vous, vous pourrez vous replongez dans la correction de manuscrits et dans les abréviations de la langue française.
Le langage de la correction typographique
Seul le correcteur peut voir plus loin que le nombril de l’auteur. Quelle que soit la virtuosité de votre prose, un correcteur y découvrira toujours des fautes d’orthographe et de grammaire, des incohérences, des redondances et des erreurs de construction. Les auteurs ne devraient pas se préoccuper outre mesure de l’aspect visuel de leur manuscrit. Au stade rédactionnel, faire des choix esthétiques ou graphiques est inutile : le correcteur et/ou le graphiste sont susceptibles de tout changer une fois votre copie rendue. Fer à gauche, un seul caractère, interlignage double, et c’est tout. Il vaut mieux oublier certaines habitudes prises à l’école. Par exemple, celle de dessiner des petits cœurs à la place des points sur les i. Ou bien celle de ne pas mettre d’accents sur les majuscules — il faut en mettre. Si. C’est obligatoire. La barre « Espace » n’est pas un outil de mise en pages. Ne l’utilisez ni pour créer des rentrées d’alinéa (tapez une seule tabulation, c’est bien suffisant), ni pour centrer du texte ou réaliser des agencements particuliers du texte (sauf si vous êtes e. e. cummings). Tout changement introduit le risque de nouvelles erreurs. Chaque fois qu’un fichier est « corrigé », de nouvelles erreurs y sont introduites : drapeaux ou justifications modifiés, sauts de page déplacés, fautes d’orthographe, mots manquants, précédentes corrections sabotées ou mutilées, etc. N’attendez pas les épreuves d’imprimeur pour examiner soigneusement le texte composé. Les changements réalisés après l’étape des épreuves d’imprimerie coûtent horriblement cher. Par ailleurs, ils ralentissent la réalisation définitive de votre projet. Or, vous êtes dejà en retard — comme d’habitude. Plus de réflexion, moins de production. De nombreux actes graphiques désespérés (notamment l’usage des dégradés, des ombres portées et des transparences) sont principalement dus au manque d’une idée forte. Une bonne idée guide le travail et fournit un cadre aux décisions créatives. adaptez-vous au contenu- ne le forcez pas à s’adapter à vous. Plutôt que forcer le contenu textuel et iconographique dans des structures rigides conçues a priori, créez des systèmes à la fois flexibles et adaptés au matériau qu’ils sont destinés à recevoir. Il est plus facile de aprler que d’écouter. Prêtez l’oreille à vos clients, vos usagers, vos lecteurs, vos amis. Plus vous écouterez les gens, plus votre graphisme gagnera en qualité. Mois de discours, plus de contenu. De la même façon que les graphiste ne devraient pas remplir l’espace d’effets visuels arbitraires, les auteurs devraient ne jamais oublier que personne n’aime leur prose autant qu’eux-mêmes. Le Grand Bêtisier du graphisme, p.76: « On corrigera ça chez l’imprimeur. »
abréviations de la langue
française A Acad..................................................................... Académie A. D...............................................................anno Domini adj.............................................................................adjectif Aff. étr................................................... Affaires étrangères all........................................................................... allemand A. M......................................ante meridiern (avant midi) angl........................................................................... anglais ap. J.-C................................................... après Jésus-Christ append.................................................................appendice arch......................................................................... archives Arch. nat ou A. N..............................Archives nationales archev................................................................. archevêque arithm.............................................................arithmétique arr............................................................... arrondissement art................................................................................article av. J.-C....................................................avant Jésus-Christ
b. de c................................................................bas de casse bibl...................................................................bibliothèque Bibl. nat. ou B. N.......................... Bibliothèque nationale bibliogr.......................................................... bibliographie boul. ou bd.......................................................... boulevard C c.-à-d...................................................................c’est-à-dire cap............................................................................ capitale caract......................................................................caractère cart......................................................................... cartonné C. civ....................................................................Code civil C. comm.............................................. Code de commerce cf.....................................................................................confer C G S................. [système] centimètre, gramme, seconde ch..................................................................................chant ch.-l........................................................................ chef-lieu chap......................................................................... chapitre chronol.............................................................chronologie Cie............................................compagnie (raison sociale) C. instr. crim......................Code d’instruction criminelle C. just. milit............................... Code de justice militaire coll.........................................................................collection cos............................................................................ cosinus coséc.....................................................................cosécante cotg.....................................................................cotangente C. pénal.............................................................Code pénal C. proc. civ..................................Code de procédure civile D D.................................................................................. Dom dép.................................................................. département doc.......................................................................document E E....................................................................................... est ecclés.............................................................. ecclésiastique éd..............................................................................édition édit............................................................................éditeur égypt...................................................................... égyptien encycl.............................................................. encyclopédie env............................................................................ environ
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Mémento
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les
B
L lat.............................................................................latitude liv....................................................................................livre LL. AA........................................................ Leurs Altesses LL. AA. II................................ Leurs Altesses Impériales LL. AA. RR..................................Leurs Altesses Royales LL. EE........................................ Leurs Excellences (dipl.) LL. EExc........................................Leurs Excellences (év.) LL. GG....................................................Leurs Grandeurs LL. MM..................................................... Leurs Majestés LL. M M. II............................ Leurs Majestés Impériales LL. MM. RR...............................Leurs Majestés Royales loc. cit...................................................................... loco citato loc. laud................................................................loco laudato long.......................................................................longitude M M...........................................................................monsieur math............................................................. mathématique méd.......................................................................médecine Mgr.................................................................monseigneur Mgrs.............................................................. messeigneurs Mlle...............................................................mademoiselle Mlles.......................................................... mesdemoiselles MM..................................................................... messieurs Mme.......................................................................madame Mmes.................................................................. mesdames ms.........................................................................manuscrit mss..................................................................... manuscrits M T S.............................[système] mètre, tonne, seconde N N...................................................................................nord N. B.......................................................................nota bene N.-D...............................................................Notre-Dame N. D. A.......................................................note de l’auteur N. D. É......................................................note de l’éditeur N. D. L. R.......................................... note de la rédaction N. D. T.................................................note du traducteur N.-S...........................................................Notre-Seigneur O O.................................................................................. ouest
op. cit.....................................................................opere citato op. laud............................................................. opere laudato ouv. cit...............................................................ouvrage cité P p.................................................................................... Page P.....................................................................père (religion) paragr. ou §.......................................................paragraphe part.............................................................................. partie pet. cap......................................................... petite capitale pharm................................................................. pharmacie phys........................................................................physique p. i......................................................................par intérim pl..............................................................................planche P. M..........................................post meridiem (après midi) pp.................................................................................pages PP.............................................................. pères (religieux) P. S........................................................post scriptum (latin) P.-S...............................................post-scriptum (français) R R..............................................................Réaumur (degré) riv................................................................................ rivière R.P.................................................................révérend père RR. PP........................................................révérends pères S S...................................................................................... sud S. A...........................................................société anonyme S. A...................................................................Son Altesse S. A. I.............................................. Son Altesse Impériale S. A. R................................................. Son Altesse Royale sc..................................................................................scène s. d......................................................................... sans date S. E..................................................Son Excellence (dipl.) séc.............................................................................sécante sect............................................................................ section S. Ém........................................................... Son Éminence S. Exc..................................................Son Excellence (év.) S. G.................................................................Sa Grandeur sin................................................................................ sinus S. J...............................................................Societatis Jesus s. l............................................................................sans lieu
s. l. n. d.......................................................sans lieu ni date S. M................................................................... Sa Majesté
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| artittude – n°1 – juin 2008 // Mémento
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eod. loc...................................................................eodem loco eod. op................................................................. eodem opere esp.......................................................................... espagnol etc............................................................................et cetera étym................................................................... étymologie E. V........................................................................... en ville év............................................................................... évêque ex............................................................................. exemple F F.............................................................Fahrenheit (degré) F.................................................................. frère (religieux) f................................................................................. feuillet fasc..........................................................................fascicule faub. ou fg.............................................................faubourg ff...............................................................................feuillets fig................................................................................ figure fl.................................................................................. fleuve f°.................................................................................... folio G généal.................................................................. généalogie geogr.................................................................. géographie géol.......................................................................... géologie géom.................................................................... géométrie G. M. T...................................... temps moyen Greenwich gr. cap.......................................................... grande capitale H hab..........................................................................habitant hist........................................................................... histoire I ibid................................................................................ibidem id......................................................................................idem i. e.................................................................................... id est inf.....................................................................................infra introd.............................................................. introduction ital............................................................................ italique J J.-C................................................................... Jésus-Christ J. O...................................................................Journal officiel
Colle-au-fond (ours) Artittude #1
Directeur de publication Antoine Bourgoin Rédacteur invité Laura Santelli Rédacteurs Antoine Bourgoin - Alice Moisset - Julien Deloy Gaspard Yvan - Gentiane Carpuat - Gwendal Charlotte Coulon - Arnaud Pudepiece Raphaël Caillas - Clémence Rossi de Lala Ont participés à ce numéro Olivier Morel - Yoan Baccoro - Thomas Pitou Clémence Cochan - Florence Picol Myriam Nion - Chloé Sicre de Fonbrune Subventions ESMI Bordeaux - Collectif « Vivre Livre » Partenariat Capc Bordeaux Imprimeur Presses Bordelaises Graphisme Antoine Bourgoin www.artittude.com
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