Le Contexte D'edinburgh

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LE SOL LA PENTE

2° ANNEE

COURS AS BRUEL

ECOLE D'ARCHITECTURE DE LA VILLE ET DES TERRITOIRE DE MARNE LA VALLEE

TERRITOIRE – LE SOL LA PENTE - 2° ANNEE - 2° semestre Anne-Sylvie Bruel, paysagiste D.P.L.G

IMPLANTATION ET DEVELOPPEMENT URBAIN 'Le contexte d'Edinburgh'

Cet article fait ressortir le contexte géologique et géomorphologique d'Edinburgh, expliquant plus particulièrement comment la période de glaciation a constitué une modification profonde du paysage lui donnant ses caractéristiques particulières. Il considère le développement de la vieille ville et sa forme urbaine traditionnelle, mettant en exergue les principaux espaces ouverts datant de l'époque médiévale. Il examine le plan de Craig pour la ville neuve (the 'New Town') et ses extensions, regardant précisément comment les espaces ouverts à caractère privé ont contribué à l'équipement public. Il montre également comment les qualités propres à Prince's street et ses jardins furent achevées. L'introduction de la ligne de chemin de fer et les développements de la fin du XIX° et du XX° siècle sont abordés rapidement telle l'introduction à la période contemporaine qui inclut la création des bas quartiers (film Transpooting'), de la ceinture verte et de la nouvelle voie rapide.

Une promenade au travers la ville d'Edinburgh saura mieux illustrer cet article que les photos qui ne sont qu'un piètre substitut.

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UNE GEOLOGIE COMPLEXE

Edinburgh

3 Glasgow

® Bruel-Delmar

Les qualités les plus marquantes d'Edinburgh sont attribuées à sa géologie et sa géomorphologie. Ici, dans un paysage de feu, d'eau et de glace, volcans, éruptions et coulées de lave, ont dressé un paysage marqué par l'âge glaciaire sur une plaine côtière sédimentaire.

4 ® Bruel-Delmar

‘L'agitation' de la forme bâtie sont une réponse directe aux conditions topographiques extrêmes. Les collines de Pentland qui forment l’arrière plan Sud d’Edinburgh, sont formées par des coulées de lave. De même que la colline de Corstorphine (Corstorphine Hill) et celle de Calton (Calton Hill). Le rocher du château (Castle Roch) et Arthur’s Seat sont des soulèvements volcaniques et la falaise de Salisbury (Salisbury Crags) est formée de concrétions basaltiques (basaltic doleite still). Pendant la dernière période de glaciation et de déglaciation, le mouvement des glaciers d’Ouest en Est sur ces roches dures, laissa des exemples classiques de formation de type " falaises et queues " ('Crag and Tail') dont le cas le plus remarquable est ce qui est aujourd’hui le " Royal Mile " : la voie médiévale centrale.

5 1. Dépôts sédimentaires 2 Eruption volcanique et Coulées de laves 3 Déglaciation

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Là, la glace arrachée à l’émergence volcanique de Castle Roch laissa une queue de débris qui mène au site de Holyrood. Les quartiers Nord et Sud furent rabotés pour créer le lac du Nord (Nor’Loch) qui est considéré comme un lac glaciaire et est aujourd’hui occupé par les quartiers de Grassmarket et de Cowgate Valley et le lac glaciaire du Sud appelé également « Burg Loch » et qui est aujourd’hui devenu les 'Meadows'.

12 Edinburgh- gravure de Heije 1650 Vue vers la vieille ville et son développement sur l'arête (Crag and Tail) depuis le sud

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IMPLANTATION DE LA VIEILLE VILLE 'OLD TOWN' Développement sur la crête

La vieille ville d’Edinburgh se développa dès l’origine selon une stratégie de fortification sur le Castle Roch et le long de l’épine dorsale (Crag and Tail) et devient ce qui fut au 16ème siècle le " Royal Mile " menant à Holyrood. Bien que se fut initialement une ville fortifiée, elle ne fut jamais très fortement protégée et des immeubles

d’habitation

se

développent

de

chaque

côté

du

Royal

Mile,

particulièrement vers le Sud, dans la vallée de Grassmarket et de Cowgate où une taxe était payée pour le pâturage sur les prairies à côté de Burgh Loch et de Burgh Muir, aujourd’hui, le quartier de Bruntsfield links.

EdinburghCastle rock 1460

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Ces espaces ouverts furent achetés par la ville dès 1392 et utilisés comme pâture, pour leurs ressources en eau et en bois de chauffage, ainsi que les marchés, foires et autres occasions festives. En 1740, la totalité des lacs du Sud et de Burgh Loch,

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furent asséchés et rattachés à ce qui est devenu aujourd’hui l’espace public des Meadows. Le parc de Holyrood était une propriété de la couronne depuis le début du 14ème siècle, et ne fut autorisé à l’accès public qu'à partir du milieu du 19ème siècle. Les terrains côtiers de Links proches du port d’Edinburgh furent acquis en 1565 et devinrent un des premiers exemples de création d’espaces publics, non pas seulement pour la marche, mais pour la pratique du golf.

28 Edinburgh-

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Les constructions de la vieille ville ('Old Town') se développent le long des rues et des passages étroits, en parcelles allongées et formant un tracé en arrête de poisson de chaque côté du Royal Mile aujourd’hui partagé en Castlehill, Lawnmarket, High Street et jusqu’à Canongate.

34 Edinburgh-1764

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Ces immeubles étaient construits en bois, ce qui amplifiait le risque d’incendie dû à la très forte densité. Ils furent progressivement remplacés par des constructions en pierre, mais la densité toujours croissante provoquait des problèmes sanitaires, un manque de lumière naturelle qui favorisait le développement facile d’épidémies comme celle du choléra. Le développement urbain de Canongate plus à l’aval et à l’extérieur du mur d’enceinte, se fait avec une moindre densité et permet de mieux appréhender les premiers stades de forme urbaine. D’autre part, cette partie de la voie centrale bénéficie d’une pente plus douce fondée au Nord et au Sud par High Street.

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Edinburgh 1890 Old Town LaGordon ruelle de la Edinburgh-1650 Détail boucherie

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56 Edinburgh - Venelle de Grassmarket

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Un plan de la ville datant de 1742 et établi par William Edgar nous montre la ville telle qu’elle fut 100 ans plus tôt et permet de localiser clairement la limite de ville en 1514 formée par Flodden Wall. Le mode de fabrication penné de cette ville dense se lit encore ver le Nord en direction de Nor’Loch alors qu’en 1725, Calton Hill au NordEst fut acquis pour usage public, initialement pour y localiser un cimetière qui existe d’ailleurs toujours.

32 Edinburgh – Castle rock Façade sud et ancien mur d'enceinte

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EXTENSIONS HORS LES MURS Assèchement des lacs - George Square 1763-1764, un modèle urbain

La réponse à cette sur-concentration dans l’état d’esprit d’optimisme économique qui naquit de l’union des couronnes d’Ecosse et d’Angleterre contre la rébellion de Bonnie Prince Charlie’s en 1745 fut de la part de la convention des bourgeois qui dirigeait la ville (Convention of City Burghers’), de proposer la création de la ville nouvelle d’Edinburgh (New Town) en 1752.

EXTENSIONS HORS LES MURS Développement vers le sud Le concours du pont du Sud gagné par Robert Adam

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L’idée reposait sur l’unification des deux villes du Nord et du Sud par une voie « High Street » afin de permettre un accès facile aux bâtiments publics et d’encourager le développement de quartiers résidentiels. Vers le Sud, ceci mena vers un curieux dessin de l’interface entre l’ancienne et la nouvelle ville qui, comme pour le quartier de Cowgate autrefois façade Sud renommée de la ville, devint la sous face sombre et caverneuse des développements plus prospères des ponts de South Bridge et George IV Bridge.

52 Edinburgh-1752

La couverture de Cowgate par les ponts – Inversion des polarité de cette ancienne façade sud

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Le premier quartier résidentiel qui se développa hors de la vieille ville fut 'George Square' construit au Sud en 1763 et 1764. Ce plan typique de l’époque Georgienne est composé de maisons à balcons encadrant un espace central planté et clos, réservé à l’usage exclusif des riverains. Aujourd’hui, seule la façade Ouest est d’origine, mais le jardin participe encore à la qualité du paysage public urbain tout en élargissant son usage puisqu’il n’est plus d’un accès exclusif et privé pour les habitants, mais totalement public.

Edinburgh-1763-1764 Premiers développements vers le Sud – George Square

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67 Edinburgh-1765 Edgar Edinburgh, George Square

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CREATION DE LA VILLE NEUVE 'NEW TOWN' Organisation et déclinaison d’une trame régulière sur un relief affirmé

La réponse la plus reconnue et admirée à l’appel de la consultation des Burghers est représentée par le développement de ce qu’on appelle la ville neuve de James Craig (James Craig’s New Town) qui fut proposée selon un plan daté de 1767. Elle se situe au Nord de la vieille ville, sur l’autre rive du lac du Nord canalisé et se développe selon trois rues principales nommées « Princes Street », « George Street » et « Queen Street », tracées d’Est en Ouest et aboutissant à chaque extrémité de George Street à un square.

George Square

Andrew Square

82

78 Edinburgh-1795 Plan du projet urbain de la New Town de James Craig

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D'autres plans réguliers préexistaient à cette ville nouvelle et se retrouvent dans des compositions axiales dites 'à la française' comme à Nancy et à Bath avec les alignements de façades et de terrasses de John Wood qui furent dessinées entre 1725 et 1760. Il existe également des précédents écossais comme pour la planification de villes telles que Inverary créée pour le duc d’Argyll. Mais ce qui donne à Edinburgh sa qualité particulière est la combinaison de ce plan rigide et d’une topographie tourmentée.

New Town, la trame de Craig George Street Gravure de 1890

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L’axe de Georges Street s’étend sur une arrête encadrée par des constructions de chaque côté de la voie. Princes Street et Queen Street, par apposition, sont situées de part et d’autre, à un niveau inférieur, et ne sont construites que sur une de leurs

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rives afin de permettre au regard de plonger vers les parcs qui s’étendent respectivement au Nord et au Sud sous ces deux voies. Ces vues sont amplifiées par les carrefours des rues de Castle Frederich et Hanover Street qui traversent l’axe principal et tirent parti de la silhouette spectaculaire de Castle Roch et de la vieille ville vers le Sud et de l’estuaire de Firth of Forth vers le Nord. Une période d’urbanisme ultérieure plaça des monuments selon les axes visuels avec au Sud la 'fusée gothique' du Scott Monument, par exemple, qui marque l’aboutissement de la vue descendant David Street et avec comme toile de fond High Street sur l’autre rive.

87 Edinburgh –Prince's street, au fond panorama monumental de Calton Hill

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Une gravure particulièrement détaillée que l’on doit à Kirkwood et datée de 1819 montre la première 'New Town' achevée, avec des rues largement développées pour accueillir les voitures à cheval sans encombre, des rues plus étroites pour l’établissement de l’artisanat à l’arrière, et au centre les ruelles donnant accès aux écuries et à d’autres services logés au cœur de l’étagement des constructions.

EXTENSION DE LA VILLE NEUVE 'NEW TOWN' Le projet de CRAIG et son extension - Le système des squares et des parcs

Le dessin des jardins est également dépeint, alors que ceux se trouvant à l’arrière des maisons étaient réservés aux services " Drying greens ", littéralement « jardins séchoirs ». Il y avait également des promenades circulaires ou ovales, au couvert arboré tel le jardin privé communal de Queen Street qui semble avoir été utilisé tout à la fois pour y faire sécher le linge et pour des promenades d’agrément. Le jardin de Charlotte Square, qui était à l’origine un jardin communal circulaire encadré des façades unifiées de Robert Adam au Nord et au Sud ne fut que plus tard agrandi pour former l’octogone que nous connaissons. Il est plus difficile de se souvenir qu’à l’époque de sa construction, la ville neuve ('New Town') se développait sur des terrains campagnards tels que Cockburn le commente dans ses mémoires au début du 19ème siècle.

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100 Edinburgh –New Town : Princes Street garden , George square (Charlotte Square) 1925

101 Edinburgh –New Town : Princes Street garden , George square (Charlotte Square) 2001

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"Je me suis tenue dans Queen Street, ou à l'angle nord-ouest de Charlotte Square, et j'ai écouté l'incessant gazouillis des oiseaux de la campagne qui nichent gaiement dans l'herbe tendre"

Ainsi, le besoin auxquels répondent les espaces libres au cœur du projet urbain n'était pas le contact avec la nature ou le besoin d'air frais mais plutôt un lieu de promenade et de relations sociales dans un lieu isolé des couches les plus basses de la société. D'ailleurs si l'on considère l'investissement en grilles métalliques qui entourent chaque entrée de maison, chaque bar ou les fenêtres des étages accessibles, il est évident que la vie dans cette nouvelle ville était soumise à la menace de la violence et du vol. La mise à l'écart des gens sains et de la bourgeoisie d'Edinburgh de cette façon était très différente de l'existence intimement rapprochée qui avait été partagée par toutes les classes sociales autrefois dans la vieille ville, et avait sans doute accrue le besoin de protection de cette nouvelle propriété et style de vie.

108 Edinburgh-1809 Brown La deuxième extension vers le Nord

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De 1750 à 1850, le territoire bâti d'Edinburgh quadrupla alors que la population tripla. A la nouvelle ville dessinée par Craig, d'autres vinrent se greffer d'autres quartiers: au nord-est, le quartier de Playfair's Calton Hill, au nord de Queen Street, une série de places circulaires et de rues crées par Reid et d'autres. En dépit de l'accroissement intensif des constructions, l'espace public était quasi exclusivement privé, suivant le modèle donné par Georges Square. Le quartier de Moray

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représente un bon exemple des principales qualités du développement de la ville neuve: Dans grands bâtiments organisés autour d'une série d'espaces géométriques situés sur le rebord d'une topographie mouvementée. Les principaux espaces, un croissant, un ovale et un polygone, sont liés par des courtes rues et bordées par des maisons à terrasses aux façades unifiées. L'ensemble de cette séquence urbaine ainsi formé est localisé sur le rebord d'une falaise à pic qui forme la rive sud de la plaine de Leith. Les jardins d'agrément de Randolf Cliff et Lord Moray sont perchés au dessus de la vallée boisée qui profite à l'arrière des maisons dont les résidents profitent en plus du jardin central qui leur est réservé. Cette situation pittoresque est rehaussée par le village de Dean à l'amont, sur l'emplacement d'un ancien moulin à eau et dont les qualités rustiques contrastaient et contrastent encore aujourd'hui avec l'élégance de la Ville Neuve.

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CALTON HILL L'IDEE DU PITTORESQUE développée au XIX° siècle

134 Le Lorrain – Paysage avec Aeneas à Delos

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Calton Hill qui était déjà un espace public avant la création de la ville neuve permet une vue dominante vers l'est sur Princes Street. Cette colline devint le lieu d'implantation des monuments et des bâtiments publics, en commençant par le vieil observatoire dessiné par James Craig en 1776. La plupart des monuments remarquables qui s'y trouvent datent des premières décennies du XIX° siècle quant Playfair était responsable de l'observatoire, du monument à Dugald Stewart et du développement résidentiel de ce qui était la terrasse royale.

138 Edinburgh – Calton Hill , National monument , l'idéal du Parthénon (limité à 9 colonnes)

137 Edinburgh – Calton Hill , National monument et observatoire

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Les monuments à la mémoire de Nelson, un télescope dirigé vers le ciel, et à Burns datent de la même période ainsi que le plus voyant d'entre tous, le Monument National, qui se veut une réplique du Parthénon d'Athènes pour commémorer la mort des écossais lors des campagnes napoléoniennes. L'argent de la souscription vint à manquer et seules douze colonnes furent construites, mais elles nous rappellent le temps où Edinburgh était considérée comme "l'Athènes du nord". Ce que les images actuelles et les écrits nous démontrent est que Calton Hill fut pensé comme un réel exercice du pittoresque. Les observations de Stark à propos de la ville neuve en 1814 influencèrent le travail de Playfair sur Calton Hill:

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"Il semble avoir été maintenant admis qu'il était faux de juger les arbres et les constructions urbaines comme des assemblages incongrus. Ils doivent être aujourd'hui conciliés considérant par là même l'exemple de nos meilleurs peintres paysagistes, Claude et Poussins, qui ne se sont jamais lassés de les peindre et du monde entier qui n'a de cesse d'admirer leur peinture".

Quoique le jardin botanique royal ('Royal Botanic Garden') fût transféré à Inverleith en 1822-24, Il influença les artistes qui juxtaposèrent les arbres et les bâtiments de façon évidente dans les illustrations du XIX° siècle. Les vues d'alors et de maintenant montrent des bâtiments de style classique disposé au milieu des arbres et une paysage aux contours escarpés tout à fait à la manière de l'idéal 'claudien'.

145 Edinburgh – Leith, jardin botanique de Edingurgh (nord de New Town)

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Cette interprétation est également lisible dans le positionnement de la Playfair's Royal Scottish Academy et du musée d'art de la National Galerie sur le remblais qui fut constitué pour lier Princes Street à la vielle ville. La vue de ces deux bâtiments depuis le pont de Waverley, avec en toile de fond l'émergence de l'escarpement du château constitue une des vues les plus pittoresques de toutes les villes de l'occident.

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L'ARRIVEE DU CHEMIN DE FER, UNE NOUVELLE CENTRALITE Les jardins de Princes Street furent créés grâce à l'assèchement du Nor'Loch qui débuta en 1759. En 1770, le concile de la ville décida que les constructions ne devaient pas dépasser le niveau de l'ouest de Princes Street, et bien que ce décret fut très violemment critiqué par certains, il entra en application par un vote du parlement en 1816, et concerna toutes les constructions à l'ouest de Waverley.

Edinburgh, 1844 150 Hightstreet, la partie basse de l'ancien Royal Mile et les jardins de Princes Street garden avant l'arrivée du chemin de fer

Edinburgh, 1925 Highstreet après l'arrivée du chemin de fer

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Edinburgh, 1925 Highstreet après l'arrivée du chemin de fer

152 ® Bruel-Delmar

Ceci a participé à la préservation de la grande terrasse que forme Princes Street alors que des bâtiments isolés furent construits et démolis sur sa rive nord, de telle façon que c'est aujourd'hui une juxtaposition architecturale de toute époque, la pression économique qui tendait à développer la rue commerçante de la ville sur ses deux rives fut contenue. Les jardins situés à l'est de Princes Street furent à la base des jardins pour les taches domestiques ('drying greens') puis furent redessinés et plantés par Patrick Neill en 1830 pour en faire des jardins publics. Les jardins à l'est du Mound (Remblais avec les 2 bâtiments publics) s'étendent au pied de Castle Rock jusqu'à l'arrière du quartier de Grassmarket. Ils furent tracés par les propriétaires du quartier ouest de Princes Street en 1816, mais après plusieurs transformations, ils furent récupérés par la ville en 1876 et transformés en jardins publics. L'intrusions de la ligne de chemin de fer représenta une nouvelle menace pour la vue de 'carte postale' des propriétaires habitants Princes Street.

153 Edinburgh – Waverley station depuis l'aval (au pied de Calton Hill)

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En 1830, les bourgeois résidents de Prince’s Street repoussèrent une tentative de faire traverser les jardins par la ligne de chemins de fer, mais en 1844, un accord

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était trouvé pour autoriser le passage des trains et Playfair fut mandaté pour dessiner le mur de soutènement au dessus de la voie, qui devait préserver les vues des propriétaires.

L’arrivée du train fut porteuse de beaucoup de nouveaux développements, en particulier autour de la gare de Haymarket, mais au départ la croissance de la population ne fut pas prise en compte dans les espaces publics.

154 Edinburgh – Waverley station depuis l'amont (au pied de Castle rock)

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158 Edinburgh – Waverley station vue vers New Town (National Gallery)

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L’ère victorienne et l’esprit de philanthropie qui associa la pratiques des espaces ouverts et le bien-être physique et spirituel des masses laborieuses, permit de mettre en place une politique d’acquisition de lieux propices au développement de parcs dans Edinburgh alors que la ville poursuivait son développement périphérique. Beaucoup de ces espaces sont situés sur les collines de roches volcaniques qui constituent une des figures identitaires du paysage de la ville. On peut citer Blackford Hill, Braid Hills et les jardins de la Royal Terrace. Le jardin botanique royal, dessiné « à l’anglaise » sur son nouveau site dans la moitié du 19ème siècle, fut agrandi avec un grand arboretum dans les années 1880 en même temps que le parc tout proche de Inverleith fut acquis et versé au domaine public. La colline de Corstorphine (« Corstorphine Hill), une des principales émergences volcaniques, fut achetée au début du 20ème siècle pour y développer un golf privé, un parc et un zoo.

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NOUVELLES EXTENSIONS URBAINES A partir des années 1850 et tout au long du 20ème siècle, comme dans d’autres villes, le développement urbain d’Edinburgh assimila les villages et les états autrefois séparés et qui constituent dorénavant sa banlieue. La « ceinture verte », initialement définie en 1957 est aujourd’hui modifiée de façon substantielle et sujette à révision. Elle est cependant considérée plutôt comme un frein au développement, qu’un élément de paysage au bénéfice de la ville, à l’exception du parc régional de Portland Hills où « Hilland Country Park » est un essai de création d’un lieu de loisirs et de détente pour Edinburgh. 1894

166 Edinburgh-1894 Stieler Détail

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Un fond pour la défense de la ceinture verte (' The Edinburgh Green Belt Trust ') a été créée il y a peu de temps pour récolter des finances propres à relancer une approche plus moderne et active dans la gestion du paysage et la mise en valeur de ses potentiels. Ailleurs, à Craigmillar, West Hails et Pilton-Muirhouse, on trouve les quartiers défavorisés occupés par les immeubles et les tours de logements sociaux de l’avant et l’après-guerre, où les populations à bas revenus ont été déplacées du centre vers les bordures de la ville. Là, en dépit d’essais de réhabilitation, la pauvreté de l’environnement exprime la situation sociale dominée par le chômage.

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L’achèvement récent de la voie rapide qui ceinture Edinburgh a réactivé les énergies de ceux qui veulent développer la ville sans la ceinture verte et en particulier sur les terrains Ouest coincés entre les derniers développements urbains et la rocade. A l’extérieur de la ville, les centres commerciaux et les parcs d’activités se sont

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développés ça et là sur des voies d’accès à la ville. Le plus récent et connu est « l’Edinburgh Park » dont le plan masse est signé par Meier avec le paysagiste IanWhite, et qui fait référence au vieux plan de la Nouvelle Ville ('New Town') de Craig.

La rive Ouest de la ville, du côté de l’aéroport et proche de l’autoroute M8 qui relie Edinburgh à Glasgow et au Sud-Ouest, représente le nouveau pôle de développement. Le dernier challenge d’aménagement du territoire réside dans le projet d’un nouveau pont remplaçant le Forth Bridge, estimé indispensable pour répondre à l ‘accroissement du trafic vers le Nord.

Quelle est la conclusion de tout ceci ? Les éléments les plus frappants du paysage du centre ville d’Edinburgh sont issus de l’organisation spatiale sur les deux arrêtes majeures : la pentue et dense vieille ville sur la colonne vertébrale du ' Royal Mile ', la plus douce et bien pensante ' New Town '

chevauchant

l’arrête

de

George

Street.

Le

contraste

entre

le

caractère vernaculaire de la vieille ville et le classicisme de la ville neuve, combiné avec les pentes, les vallées boisées et les collines rocheuses, crée un paysage pictural de type Claudien. Les jardins privés de la ville neuve participent du paysage général et on peut dire que la vue des frondaisons profite au plus grand nombre. Le maintien de la propriété privée de ces espaces représente de l’argent public. L’accès au public et la responsabilité de la ville se justifient plus particulièrement pour les jardins de Princes Street, mais la qualité particulière des autres espaces tels que les jardins de Queen Street ou de Morray Place, est pour partie due à leur fermeture visuelle périphérique qui n’est pas possible pour des raisons de sécurité dans les parcs ouverts au public.

La pression économique pour un nouveau développement réside actuellement dans les franges de la ville et c'est là que l'investissement dans le paysage est le plus évident. Les opportunités de projets de professionnels et d'étudiants en paysage sont nombreuses mais les enjeux rejetés par Edinburgh vers ces zones désertées et bien cachées des circuits touristiques en périphéries, le sont aussi. Il faut apprendre du paysage urbain passé certaines leçons de dessin du projet tout en utilisant un vocabulaire contemporain. Princes street nous démontre le fait qu'une architecture d'excellence n'est pas obligatoire pour faire un bon dessin urbain, mais c'est dans le mode d'installation des bâtiments, en relation avec le paysage de la ville que l'histoire d'Edinburgh a le plus à offrir.

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