CONTRAINTES & PERFORMANCES
Manuel des Statistiques générales & des tendances
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POPULATION & SUPERFICIE L’Afrique est le deuxième continent au monde par sa population et le troisième (ou le deuxième si l'on considère l'Amérique comme formée de deux continents) par sa superficie, après l’Asie. D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles, l’Afrique couvre 6,0 % de la surface terrestre, et 20,3 % de la surface des terres émergées 1. Avec une population de 944 000 000 habitants (2007)1, les Africains représentent 14 % de la population mondiale2. La population africaine estimée en 2005 à 905,9 millions d’habitants, va doubler en 2050 pour atteindre 1,94 milliard à cause des taux élevés de fertilité en Afrique, révèle un rapport du FNUAP présenté le 29 novembre 2005 3. En 2030 la population urbaine de l’Afrique passerait de 294 millions à 742 millions4. Le 16 novembre 2009 le continent africain a atteint le milliard d'habitants. Avec plus d'un humain sur sept vivant en Afrique, le continent entre dans le cercle fermé du club des milliardaires en ressources humaines. 45%de la population africaine a moins de 15 ans et 3 % seulement a plus de 60 ans5. Les 53 Etats africains forment 28 % des 192 pays du monde. RESSOURCES
NATURELLES
L’Afrique joue un rôle clé dans la nouvelle géopolitique de l’énergie, marquée par une forte demande en pétrole et en gaz. Avec 10% des réserves mondiales de pétrole, l’Afrique devient une tentation majeure dans la course dans la course à l’énergie et dans la tendance à la diversification des sources d’approvisionnement. Le continent est considéré comme plus sûr que les régions en turbulence ou les pays avec un agenda idéologique où l’approvisionnement pourrait être imprévisible. 1
2 3
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Wikipédia. Article posté au web site suivant : www.afrik.com/article9118.html Rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), publié le 27 juin 2007. L’indispensable alliance, 2007, page 26.
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Si l’Afrique ne représente que 2 % du commerce mondial, le continent, bien que marginalisé en matière du commerce international, il joue un rôle important dans l’économie mondiale. Avec 30 % des réserves minérales de la planète, il se trouve même parmi les terrains privilégiés de compétition entre les grandes multinationales et les Etats6. L’Afrique est un enjeu primordial en matière de ressources naturelles puisque le continent recèle, tantôt en duopole avec la Russie ou l’Australie, tantôt en monopole, la plupart des métaux et minéraux rares qui alimentent la croissance industrielle mais aussi l’essor des nouvelles puissances émergentes. L’Afrique compte ainsi 90% des réserves mondiales prouvées de platine, de cobalt et de chrome ; 60% des réserves mondiales de manganèse ; 40% des réserves d’or ; 30% des réserves de bauxite et d’uranium ; 25% des réserves de titane7. CROISSANCE
ECONOMIQUE
Durant 45 années entières (1960-2004), le taux de croissance n’a enregistré qu’une moyenne de 0.5% dans les 41 pays de l’Afrique sub-saharienne8. Les dernières années ont été marquées par un dynamisme sans précédent des économies africaines. La moyenne de la croissance en Afrique a dépassé en 2005 et 2006 le taux de 5% (% d’évolution du PIB par habitant). Ces performances économiques se sont poursuivies et, selon les estimations du FMI, il était prévu que l’Afrique enregistre en 2007 un taux de croissance d’environ 7% et 6,2% en 2008. Cette croissance économique de l'Afrique a été revue à la baisse à moins de 2% pour 2009 par des experts qui participent à une réunion de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) de l'ONU. La crise économique et financière mondiale a frappé le continent africain à un moment où sa croissance tournait autour de 5 ou 6% de 2005 à 2008. 6 7 8
Le Monde Diplomatique, Indispensable l’Afrique ; No. 108 de Décembre 2009, mise en ligne en novembre 2009.
Afrique-Europe : « l’indispensable alliance », Louis Michel, Commissaire européen au développement, page 13, 2007. World Bank, challenges of African growth, p. 27, 2007.
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Selon la Banque Mondiale, la croissance en Afrique, qui s’était accélérée, passant de 3,1 % en 2000 à 6,1 % en 2007, ne devrait plus atteindre selon les prévisions que 1,7 % en 2009 — alors qu’on avait prévu 6,4 % — et restera bien inférieure aux taux moyens de croissance de 5,3 % qu’avaient enregistrés depuis plus de 10 ans les 15 pays d’Afrique ayant obtenu les meilleurs résultats9. Pour le FMI, après une dizaine d’années de dynamisme économique, l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer en 2009 une croissance de 1 % seulement. La grande récession a considérablement réduit les exportations d’un grand nombre de pays de la région et perturbé les flux de capitaux. Les pays exportateurs de pétrole et les pays à revenu intermédiaire ont été particulièrement touchés, les pays à faible revenu, un peu moins. La reprise naissante de l’économie mondiale devrait faire remonter la croissance des pays d’Afrique subsaharienne à 4 % en 2010 et à plus de 5 % les années suivantes.10
COMMERCE Les rapports de l’OMC ont enregistré en 2006 un accroissement des exportations africaines de marchandises de 21% et des importations de 16 %. La part africaine dans les exportations mondiales des marchandises a atteint 2.9%, le plus haut niveau enregistré depuis 1990. Les exportations de l’Afrique de 1996 à 2006 ont enregistré une croissance similaires à celle des pays du G7 soit 75 %, pendant que les exportations des pays en développement dans leur ensemble a triplé durant la même période11. Comme conséquence de cette performance commerciale, l’Afrique sub-saharienne, sans l’Afrique du Sud, a enregistré, en 2005, un surplus des comptes courants de plus de 6 % du PNB12. 9
Afrique, Fiche thématique, vue d’ensemble, www. Banquemondial.org, 4 décembre 2009.
10
Afrique Subsaharienne, surmonter la tourmente, octobre 2009, www.imf.org
11
Rapport du Secrétaire Général de la CNUCED à la CNUCED XII, 2007, page 2.
12
Rapport du Secrétaire Général de la CNUCED à la CNUCED XII , 2007, page 3.
5
Le commerce des marchandises Afrique – Chine a été multiplié par cinq en cinq ans pour atteindre 55.5 milliards de $ en 200613. Des exemples de diversification : Le Kenya, le Maroc, et l’Ouganda ont diversifié la structure de leurs exportations ces dernières années, alors que les pays qui produisent essentiellement du pétrole et des matières premières (l’Algérie, le Cameroun et le Mozambique) tendent vers une spécialisation14. La croissance des exportations et des importations de l’Afrique s’est elle aussi ralentie en 2008, tombant de 4,5 pour cent en 2007 à 3 pour cent pour les exportations et de14 pour cent à 13 pour cent pour les importations. INVESTISSEMENT Les flux d’investissement direct étranger en Afrique ont augmenté de 20% pour atteindre 36 milliards de dollars en 2006 après avoir été de l’ordre 30.672.000.000 $ en 2005. Ils ont doublé par rapport à 2004 puisqu’ils ont été de l’ordre de 17.199.000.000 $15. cette montée s’explique par l’intérêt que suscitent les ressources naturelles et un climat économique favorable. L’Afrique s’est montrée la plus dynamique des régions en développement en terme d’investissement dépassant même l’Asie16. 90% des flux de l’IDE en Afrique est concentré dans les 10 premiers pays récipiendaires, soit environ 32 sur 36 milliards de $ en 2006. seulement 8 pays parmi les 10 premiers ont dépassé le cap de 1 milliard. Malgré cette évolution, la part de l’Afrique dans l’Investissement Etranger Direct (IED) mondial est tombée à 2.7 % en 2006 par rapport à 3.1 % en 2005. Les perspectives des entrées de l’IED en Afrique restent positives du fait de la persistance des cours élevés des marchés mondiaux des produits de base17. 13 14 15
. Rapport du Secrétaire Général de la CNUCED à la CNUCED XII , 2007, page 34. Perspectives économiques en Afrique 2007, OCDE. Rapport de l’investissement dans le monde de 2007 publié par la CNUCED comportant des chiffres de 2006, page 34.
16
Rapport du Secrétaire Général de la CNUCED à la CNUCED XII , 2007, page 4.
17
Rapport su l’investissement dans le monde, CNUCE, 2007.
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La banque chinoise, Industrial Land Commercial Bank of China, a annoncé le 25 octobre 2007 qu’elle entrait dans le capital de la plus grande banque sud-africaine, la Standard Bank et débourser 5.6 milliards de $ pour acquérir 20% de la plus importante banque d’Afrique. Il s’agit de l’investissement le plus considérable réalisé à ce jour par un groupe étranger en Afrique18. La banque EXIM (Export Import), bras financier de la politique étrangère chinoise, vise un portefeuille de 20 milliards de $ d’investissements en Afrique pour les trois prochaines années (2008-2010)19. Selon les statistiques officielles chinoises, les investissements directs chinois dans le continent sont passés de 491 millions de dollars en 2003 à 7,8 milliards de dollars en 2008. Les échanges extérieurs sont passés, quant à eux, à 106,8 milliards de dollars en 2008, soit une hausse de 45 %. TRANSFERTS
DES MIGRANTS
Sur les 300 milliards de dollars (190 milliards d’euros) expédiés chaque année dans leurs pays d’origine par les deux cents millions de migrants de la planète, quelque 20 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) proviennent des travailleurs migrants africains. Les transferts financiers — en anglais remittances — vers le continent ont augmenté de 55 % depuis le début du XXIe siècle20. Selon de nombreux rapports officiels21, ces fonds constitueraient des sources de financement plus sûres et plus stables que les investissements du secteur privé et que l’Aide Publique au Développement (APD). Ce flux financier peut en effet représenter, pour certains Etats africains, jusqu’à 750 % de l’APD. NOUVELLES
TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
Le raccordement à Internet est tributaire de la qualité de l’infrastructure de base des télécommunications. L’Afrique possède l’infrastructure la moins développée du monde, puisqu’elle ne compte que 2% des postes 18
Afrique-Europe : « l’indispensable alliance », Louis Michel, Commissaire européen au développement, page 14, 2007.
19
Afrique-Europe : « l’indispensable alliance », Louis Michel, Commissaire européen au développement, page 16, 2007.
20
Cf. Banque mondiale, « Recueil de statistiques 2008 sur les migrations et les envois de fonds », Washington, DC, 2008.
21
Pour une bibliographie fournie, consulter le site de la Fondation internationale pour les migrations internationales et le développement, (La Haye).
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téléphoniques mondiaux, aux cotés de l’Amérique Latine et de l’Asie disposant respectivement de 6% et 13 % des lignes mondiales. L’Afrique compte 5.5 millions de personnes connectées sur les 600 millions dans le monde. Seuls le Botswana, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, Maurice, le Maroc, la Namibie et la Tunisie ont un accès à une largeur de bande en sortie de plus de 156 kbits. A part la liaison par câble sous marin à fibres optiques entre l’Afrique du Sud et le noeud des Canaries auquel ont accès Djibouti, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie, la plupart des autres connexions internationales africaines sont assurées par satellite22. Selon les chiffres publiés en 2008 par l’Institut des télécoms et de l’audiovisuel en Europe (Idate), les marchés des télécoms matures avancent en effet moins vite que les émergents, avec des croissances faibles en Europe (+3,4%) et en Amérique du Nord (+2,9%), moyennes en Asie-Pacifique (+6,2%) et fortes en Amérique latine (+10%) et en Afrique-Moyen-Orient (+13,5%). Le marché africain de la téléphonie mobile enregistre depuis 2002 « la croissance la plus rapide au monde, en dépit d’un coût de production élevé », rapporte une étude sur le développement des télécommunications en Afrique, commanditée par le cabinet Ernst & Young en juin 2009. Menée auprès de vingt-huit dirigeants des plus grands opérateurs de télécommunications en Afrique, celle-ci note que « depuis 2002, le marché africain enregistre une croissance de 49,3%, là où le marché français des télécommunications n’enregistre qu’un taux de croissance annuel pondéré de 7,5%, le Brésil est à 28% et l’Asie à 27,4% ». Le taux moyen de pénétration du mobile en Afrique, qui « se situe à 37% », « pourrait passer à 61 % d’ici à 2018 », révèle ce rapport, précisant que le continent est désormais à « l’avant-garde de la révolution des télécommunications »23.
DETTE 22
23
Nouvelles donnes du Système mondial de l’information et redéfinition du développement en Afrique, Alain Claude Ngouem, L’Armatan 2007 L’Afrique : nouvelle Eldorado des télécommunications, Monde Diplomatique, édition électronique, 29 septembre 2009
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Depuis 1980, la dette extérieure publique de l’Afrique a continué sa progression effrénée. Celle de l’Afrique subsaharienne a été multipliée par 4, passant de 45 milliards de dollars en 1980 à 175 milliards en 2003. Les quatre pays d’Afrique du Nord étaient déjà très endettés en 1980 (44 milliards de dollars à eux quatre, soit presque autant que tous les autres pays au sud du Sahara), et leur dette a doublé dans les années 1980 avant de se contracter légèrement : 75 milliards de dollars en 2003. La dette extérieure publique de l’ensemble de l’Afrique est donc passée de 89 milliards de dollars en 1980 à 250 milliards en 200324 Une légère régression a été enregistré en 2007 (215 milliards de $).25 La dette extérieure a baissé de 62,4% à 23,1% du PIB, sur tout le continent, entre 1998 et 2007, grâce à l'amélioration des résultats économiques des pays, indique la Commission économique pour l'Afrique (CEA) de l'ONU. Les niveaux de la dette ont également baissé sur tout le continent. Le stock de l'encours de la dette extérieure a baissé en pourcentage du PIB de 62,4% pour les années 1998-2001 à 47,2% pour les années 2000-2005 et à 23,1% en 2007, indique le rapport 2009 de la CEA. La baisse est due à l'amélioration des résultats économiques des pays africains, à l'allègement de la dette, intervenu au titre de l'Initiative PPTE (Pays pauvres très endettés), et à l'Initiative d'allègement de la dette multilatérale pour les pays à faible revenu.
PAIX
ET
SÉCURITÉ
Les Nations Unies déploient plusieurs opérations de maintien de la paix en Afrique, notamment en Sierra Leone (pour un coût total de 2,8 milliards USD), au Libéria (745 millions USD cette année) et en République démocratique du Congo (1,3 milliard de dollars US cette année)26. Depuis 1948, les Nations Unies ont 24
« La dette de l’Afrique aujourd’hui » Présenté à Addis-Abeba le 21 mars 2005 par le CADTM 25
Banque Mondiale
26
OCDE, document présenté à la 8ème réunion du forum pour le partenariat avec l’Afrique, 22-23 mai 2007 à Berlin.
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conduit en Afrique 24 opérations de maintien de la paix (OMP) parmi 61 OMP dans le monde. Elles déploient actuellement (2007) 100.000 personnels de MP dont 70% dans la seule Afrique, continent qui absorbe, à lui seul, 64 % du budget total des OPM avec près de 3.5 milliards de $27. L’Afrique concentre trois quarts des opérations de maintien de la paix. Sept opérations de maintien de la paix, sur 20 dans le monde, sont en cours sur le continent africain. La plus ancienne est la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), établie en 1991. Des casques bleus sont déployés en Côte d’Ivoire, en République Démocratique du Congo (RDC), en Ethiopie et en Erythrée, au Libéria, au Soudan, en République centrafricaine et au Tchad28. Les Nations Unies coopèrent avec l’UA en matière de maintien de la paix dans le cadre des dispositions de l’article VIII de la Charte des Nations Unies qui fournit le fondement juridique des opérations de maintien de la paix menées par les organisations régionales. D’ailleurs le Protocole de création du Conseil de paix et de sécurité (CPS) DE L’UA précise que celui-ci doit opérer dans le cadre du système de sécurité internationale sous l’autorité du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui est chargé au premier chef de traiter des questions de paix et de sécurité internationales. Le G8 s’est employé en particulier à soutenir les efforts déployés par l’Afrique pour être mieux à même d’entreprendre des opérations de soutien de la paix et des activités de consolidation de la paix. Au Sommet de Kananaskis de 2002, le G8 a adopté un Plan d’action contenant une liste détaillée d’engagements visant notamment à ‘fournir une assistance technique et financière afin que, d’ici 2010, les organisations régionales et intra- régionales et les pays africains puissent intervenir plus efficacement en matière de prévention et de résolution des conflits violents sur le continent, et effectuer des opérations de paix, conformément à la Charte des Nations Unies’. Au Sommets d’Évian (2003), de Sea Island (2004) et de Gleneagles (2005), le G8 a réitéré et renforcé cet engagement. L’Architecture africaine de paix et de sécurité comprend des mécanismes tels que le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, un Système d’alerte rapide à l’échelle du continent, un Conseil des sages qui fait office 27 28
L’Afrique : priorité partagée du Royaume du Maroc et de l’ONU, MAEC/Direction des NU, et des OI, septembre 2007. Entretien avec Jean-Marie Guéhenno, chef du Département des opérations de maintien de la paix aux Nations unies, 15/11/2007, Web site www.afrik.com/article 12927.html
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d’organe de médiation renforcé, une Force africaine en attente et un Cadre politique de reconstruction postconflit. Cette architecture continentale est complétée par les mandats et les activités des organisations sous-régionales. COÛTS
DES CONFLITS ARMÉS
Les coûts des conflits armés ont atteint 300 milliards de $ entre 1990 et 2005, soit une perte annuelle de 20 milliards de $, représentant une proportion de 15% du PIB africain29.
INDICES
DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN
Selon le Rapport sur le développement humain 2005, l’Afrique reste toujours à la traîne. Le nouvel Indicateur du développement humain (IDH) montre que 18 des pays les plus pauvres du monde, soit 460 millions d’habitants au total, ont régressé par rapport aux indicateurs de développement humain depuis 1990. Selon le rapport du développement humain 2006 du PNUD,"les habitants de la Norvège sont 40 fois plus riches que ceux du Niger et vivent presque deux fois plus longtemps". "L'Afrique sub-saharienne ne montre aucun signe d'amélioration, essentiellement en raison de l'effet dévastateur du VIH-Sida sur l'espérance de vie" et de "l'absence d'accès à l'eau potable", à l'origine de la mort de près de deux millions d'enfants par an. Selon le rapport, l'espérance de vie dans la région est inférieure à ce qu'elle était il y a 30 ans. 29
Oxfam et Saferworld, les milliards manquants de l’Afrique, document d’information no. 107, octobre 2007. Cette étude a pris le cas de tous les pays africains en conflit armée (23 pays) à l’exception de la Somalie sur la quelle il n’existe pas de données. Ces 23 pays sont : Algérie, Angola, Burundi, Centrafrique, Tchad, RDC, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Niger, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Sierra Léone, Afrique du Sud, Soudan et Ouganda.
11
Les pays sont classés en trois catégories de pays : développement humain élevé, développement humain moyen et faible développement humain. Le Rapport mondial sur le développement humain 2007/2008 classe 2 pays africains seulement parmi la catégorie des pays à développement humain élevé et 24 parmi les pays au développement humain moyen et le reste de l’Afrique dans la catégorie des pays à faible développement humain. Vingt-deux pays, tous d’Afrique subsaharienne, entrent dans la catégorie « faible développement humain ». Dans dix de ces pays, deux enfants sur cinq n’atteindront pas l’âge de 40 ans ; dans le cas de la Zambie ce chiffre passe à un enfant sur deux. L’IDH de la RDC, la Zambie et le Zimbabwe est aujourd’hui inférieur à ce qu’il était en 1975. Selon le Rapport du DH (HDR) 2007/2008, la majorité des pays africains ont une espérance de vie entre 52 et 32 au moment où elle se situe dans les pays en développement entre 62 et 72 et dépasse 80 ans dans les pays les plus avancés. La moyenne de l’espérance de vie en Afrique sub – saharienne en 2005 s’est située à 49.6, des taux d’alphabétisation et de scolarisation à 60.3 % et à 50.6 % respectivement. PAUVRETÉ Au moment où le continent compte seulement 14% de la population mondiale, il abrite 30% de l’ensemble des pauvres du monde. Entre 1970 et 2000 et contrairement aux autres régions du monde qui ont enregistré un net recul de l’extrême pauvreté, la tendance en Afrique sub-saharienne a pris une direction opposée avec une augmentation de 36 à 50%30. Sur plus de 900 millions d’habitants, l’Afrique compte plus de 300 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté avec moins d’un euro par jour. La plupart des pays africains ont les indices de développement humain les plus bas du monde31. Selon les statistiques des Nations Unies, le nombre des personnes vivant dans la pauvreté absolue, en Afrique sub-saharienne, est toujours en augmentation. Il est prévu que ce nombre atteigne 360 millions en 2015. Selon la Banque Mondiale, la proportion d’Africains vivant avec moins de 1,25 dollar par jour est tombée de 58 % en 1996 à 50 % au premier trimestre de 2009. 30
World Bank, challenges of African growth, pp. 3-4, 2007.
31
Afrique-Europe : « l’indispensable alliance », Louis Michel, Commissaire européen au développement, page 15, 2007.
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SCOLARISATION En 2005, 72 millions d’enfants en âge primaire ne sont pas scolarisés dans le monde. En Afrique, environ 45 % des enfants n’était pas scolarisés à cette date. En 2006, l'Afrique subsaharienne a effectué des pas importants, avec une réduction de 10 millions du nombre d'enfants non scolarisés. Ceci est en grande partie le résultat de progrès rapportés par les gouvernements d'Ethiopie et de la République Unie de Tanzanie. TRAVAIL
DES ENFANTS
D’après l’OIT, en 2008, environ 218 millions d’enfants entre 5 et 14 ans sont pris au piège du travail des enfants dans le monde. Avec 49.3 millions, l’Afrique subsaharienne occupe la deuxième place après la région Asie Pacifique qui recèle le plus grand nombre d’enfants travailleurs, estimé à 122 millions. Venant à la troisième place, l’Amérique latine et les Caraïbes comptent 5,7 millions. Le pourcentage d’enfants participant à des activités économiques en Afrique subsaharienne, actuellement estimé à 26 pour cent, est plus élevé que toutes les autres régions du monde.
SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE
Trente pour cent des 820 millions de personnes qui souffrent de faim dans les pays en voie de développement se trouvent en Afrique (l’Asie abritant les soixante autres pour cent.) Les conflits, les catastrophes naturelles et le faible niveau de revenus sont autant d’obstacles qui se dressent entre les populations africaines et les produits de première nécessité. « Actuellement, sur la base de notre suivi, explique Jean Senahoun, économiste
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au Système mondial d’information et d’alerte rapide (SMIAR), 39 pays dans le monde doivent faire face à des crises alimentaires et ont besoin d’assistance. Vingt-deux de ces pays sont africains. »32 La FAO, quant à elle, affirme, dans son dernier rapport (2009) consacré à cette question que plus de 20 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire d'urgence en Afrique de l'Est en raison de la sécheresse et de la guerre. Sur les 32 pays qui souffrent de la crise alimentaire, 20 sont sur le continent africain. Parmi les pays les plus touchés figurent la Somalie et le Soudan, où les populations en situation d'aide alimentaire d'urgence sont estimées respectivement à 3,6 et 5,9 millions de personnes. Dans le cas de la Somalie, 50% des habitants sont dans cette situation. En Afrique de l’ouest, plus de 18 millions de personnes sont touchées par le problème ; alors qu’on estime qu’en Afrique australe, le nombre de personnes qui souffre d’insécurité alimentaire est de 8,7 millions. Dans ce même rapport de 2009, la FAO juge la situation « très préoccupante » et l'attribue à plusieurs facteurs, dont l'insuffisance des pluies (et dans certains cas des inondations), ce qui a entraîné la rareté des pâturages et des cultures, mais également en raison de la multiplication des conflits, des perturbations du commerce et du maintien des prix élevés des denrées alimentaires. SANTÉ L’Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée au monde par le SIDA, avec près de 25 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 2 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans. En 2006, près de 8 000 adultes et enfants sont décédés chaque jour du SIDA. Environ. 1.7 million de personnes en Afrique sont annuellement infectés par le HIV. Le SIDA est une maladie qui atteint de plus en plus les jeunes femmes. 59 % des personnes séropositives en Afrique sont des femmes. Le taux de mortalité infantile en Afrique reste le plus élevé dans le monde avec 90 pour 1000. Chaque année, un demi-million de femmes perd la vie pendant l’accouchement et 10 millions d’enfants décèdent avant l’âge de cinq ans. 32
Déclaration faite à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre 2007
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ACCÈS
EAU POTABLE ET À L’ASSAINISSEMENT
Plus de 300 millions de personnes – environ 42% de la population africaine – n’ont toujours pas accès à l’eau potable. En Afrique Sub-Saharienne, le système d’accès à l’eau potable et à l’assainissement est le plus critique du monde. Une personne sur deux ne possède pas d’accès à l’eau potable courante, deux personnes sur trois, aux dispositifs d’assainissement. Des progrès ont été néanmoins excellent en Afrique du Nord, à Maurice et en Afrique du Sud. En Ouganda, le nombre de personnes qui ont accès à l'eau potable a triplé entre 1990 et 2006. En Tanzanie, 90 % de la population à désormais accès à une forme d'assainissement de l'eau33. En Afrique subsaharienne, le taux d’accès à une source d’eau potable améliorée a été de 10 millions d’habitants par an entre 1990 et 2004. Mais la forte pression démographique enregistrée sur la même période a provoqué l’augmentation du nombre absolu de personnes quelque 60 millions – dépourvues d’accès à l’eau potable. Par conséquent, pour atteindre cet OMD d’ici 2015, la région devrait tripler le nombre d’habitants accédant chaque année à une source d’eau potable. La situation est pire pour l’assainissement, à cause du faible niveau d’accès et de la lenteur des progrès réalisés depuis 1990. Pour que la région atteigne cet OMD, elle devrait assurer chaque année l’accès de 35 millions d’habitants à une source d’assainissement améliorée, contre un rythme actuel de 7 millions. Même si l’Afrique subsaharienne y parvient, on comptera encore en 2015 234 millions d’habitants privés d’accès à l’eau potable et 317 millions privés d’accès à un assainissement amélioré. L’Afrique du Nord sort pourtant du lot : avec l’Amérique latine, elle arrive en tête des pays en développement pour l’accès à l’eau potable (91 pour cent de la population). Elle se distingue aussi pour l’assainissement : la couverture a gagné 12 points de pourcentage entre 1990 et 2004, pour atteindre 75 pour cent, et la région est globalement en passe d’atteindre la cible fixée pour 2015 (83 pour cent). Cela étant, certains pays d’Afrique subsaharienne affichent eux aussi de bons résultats : l’Afrique du Sud et Maurice ont instauré un accès pratiquement 33
Perspectives économiques en Afrique 2007, OCDE.
15
universel à l’eau ; en Ouganda, le nombre d’habitants ayant accès à l’eau potable a triplé entre 1990 et 2006 (de 21 à 61 pour cent) ; et en Tanzanie, 90 pour cent de la population a accès à une forme ou une autre d’assainissement34. ACCÈS
AUX
INSTALLATIONS
SANITAIRES
En Afrique, 60% de la population n’ont pas accès aux installations sanitaires de base. ACCÈS
À L’ELECTRICITÉ
500 millions d’africains ont un accès insuffisant à l’électricité, ce qui pousse certaines personnes à quitter leur village pour une vie plus confortable dans les capitales, où elles finissent de plus en plus souvent dans les taudis et la misère35. LIBERTÉS
CIVILES
Parmi les 46 pays africains classés par « Freedom House », 5 sont à l’indice 2 7 à l’indice 3 12 à l’indice 4 15 à l’indice 5 5 à l’indice 6 et 3 à l’indice 7.36 34
Perspectives économiques en Afrique 2007, OCDE.
35
Commission de l’UE, dossier mensuel août 2006, Site Web : http://ec.europa.eu/development
36
Classement par l’ONG américaine Freedom House, établi sur une échelle de 1 à 7, 1 représentant les libertés civiles les plus grandes et 7 une absence totale de liberté civile.
16
GOUVERNANCE
POLITIQUE
Depuis 2000, plus de 2/3 des pays africains au sud du Sahara ont connu des élections multipartistes. Au cours de la seule année 2007, douze pays d’Afrique ont organisé des élections présidentielles ou législatives. MIGRATION La grande majorité des émigrants africains est originaire d’Afrique du Nord, avec 2,3 millions de migrants (51% du nombre total des émigrants africains). L’Afrique de l’Est (852000) et l’Afrique de l’Ouest (777000) représentent respectivement 19% et 17% de la migration globale africaine. L’Afrique centrale et l’Afrique australe représentent respectivement 7% et 6% de la migration africaine37. La population des migrants internationaux en Afrique subsaharienne est estimée à 40 millions de personnes dont au moins 6 millions de réfugiés ; ces migrants représentent près du tiers du total mondial (130 millions), sur un continent qui regroupe 10% seulement de la population de la planète. Dans cet ensemble, l'Afrique de l'Ouest est à la fois première région d'émigration vers l'Europe, et celle qui compte la plus forte concentration de migrants intra – régionaux. Malgré leur intensité et leurs enjeux politiques, ces mouvements de population demeurent des variables démographiques encore peu étudiées et mal connues38. Bien entendu, la région maghrébine demeure une zone "classique" de départs vers l'Europe en particulier. Entre 4,5 et 5 Millions de ressortissants des pays du Maghreb central, et/ou de personnes nées dans les trois pays – Maroc, Algérie et Tunisie – vivent à l'étranger (2,5 Millions de Marocains, 1,2 Millions d'Algériens et 0,800 de Tunisiens), dont 85% sont en Europe. La Libye abrite une imposante communauté maghrébine (200000 Marocains, 60000 Tunisiens et 20 à 30000 Algériens). La Libye étant par ailleurs l’un des plus grands pays pétroliers d'immigration: 2 à 2,5 Millions d'étrangers y vivent soit 25 à 30% de la population libyenne. Les difficultés multiples que connaît l’Afrique sub-saharienne alimentent des flux de départs massifs vers l’Etranger, avec l’Europe et l’Amérique du nord comme destination finale. Mais le durcissement des conditions d’entrée et de séjour des étrangers dans tous les pays d’immigration ont projeté la zone maghrébine au devant de la scène migratoire comme zone de transit des Africains surtout vers l’Europe. 37
L’indispensable alliance, 2007, p.27
38
Atlas des migrations ouest-africaines vers l'Europe 1985-1993.
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Près de 74000 diplômés quittent l’Afrique chaque année39.
CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
Etant la région la plus pauvre et la plus dépendante des précipitations, l’Afrique subsaharienne se trouve dans une situation particulièrement préoccupante. Dans l’ensemble du continent, les producteurs agricoles travaillent avec des ressources limitées dans des environnements fragiles, sensibles aux changements mêmes infimes des modèles de température et de précipitations. Les changements climatiques représentent donc une menace directe les moyens de subsistance des populations africaines. Selon le rapport du Développement humain 2007/2008 du PNUD, les changement climatiques réduiront à plus de 16 % le potentiel de production agricole en Afrique à l’horizon 2080 par rapport à celui de 200040. En Afrique subsaharienne, les terres arables, la durée des saisons de culture et le rendement potentiel des cultures alimentaires de base devraient tous connaître une diminution. À l’horizon 2020, entre 75 millions et 250 millions de personnes supplémentaires pourraient voir leurs moyens de subsistance et leurs perspectives de développement humain compromises en Afrique subsaharienne par l’association de la sécheresse, de la hausse des températures et d’un stress hydrique croissant41 Avec l’Amazonie, la forêt équatoriale africaine est le 2ème poumon de notre planète. Son avenir est un défi planétaire et non seulement africain. Selon la Banque mondiale, la variabilité du climat pourrait coûter chaque année à l’Afrique entre 1et 2% de son PIB annuel. On prévoit qu’en Afrique occidentale et en Afrique australe, la hausse des températures mondiales se traduira par des précipitations moins importantes, des pénuries d’eau et des cycles de végétation plus 39
L’indispensable alliance, 2007, page 27.
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Rapport Mondial sur le Développement Humain 2007/2008 du PNUD, page 91.
41
Rapport Mondial sur le Développement Humain 2007/2008 du PNUD, page 100.
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courts, et qu’en Afrique du Nord-Est, elle entraînera des précipitations accrues, des inondations plus graves, et des cyclones plus violents et plus fréquents.42
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Afrique, fiche thématique, vue d’ensemble, www.worldbank.org , 4 décembre 2009