Systématique et diversité des procaryotes
Cyril Bontemps Laboratoire de Génétique et Microbiologie (Pierre Leblond)
Les bactéries sont ubiquistes dans tous les biotopes
500 milliards de milliards de milliards de bactéries dans le monde (5.10 30) 40 millions de bactéries dans un 1g de sol et 1 million dans 1 ml d’eau douce 10 fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines dans le corps humain
Comment identifier et reconnaitre les bactéries?
I. DIVERSITE PHENOTYPIQUE DES PROCARYOTES CULTIVES A. FORME ET TAILLE DES CELLULES B. REGROUPEMENT ET DIFFERENCIATION CELLULAIRE C. CARACTERISTIQUES CYTOLOGIQUES C.1. MOBILITE C.2. ENVELOPPES CELLULAIRES C.3. COMPARTIMENTATION CELLULAIRE D. DIVERSITE METABOLIQUE E. CONDITIONS DE VIE-MODE DE VIE
I. DIVERSITE PHENOTYPIQUE DES PROCARYOTES CULTIVES A. FORME ET TAILLE DES CELLULES 1er problème: les procaryotes sont petits 1ère visualisation en 1668
Antoni van Leeuwenhoek
Les bactéries ont des formes simples Bâtonnets -rod (ou bacilli)
ex. E. coli
Sphérique - cocci
ex. Streptococcus
formes irrégulières
Ex. Spirochetes
Des regroupements simples
Bactéries filamenteuses (Streptomyces)
Biofilms
Différenciation cellulaire chez Bacillus subtilis
Conditions favorables de croissance
Epuisement du milieu
Lyse cellule mère
Division inégale
Préspore incluse dans la cellule mère
Synthèse de la paroi de la préspore
Le cycle de différenciation des Streptomyces
C. CARACTERISTIQUES CYTOLOGIQUES / C.1. MOBILITE
Immobile (ex. streptocoques)
Streptococcus en chainettes
Bactéries flagellées déplacement
Implantation du flagelle
droit
Monotriche (implantation polaire)
Lophotriche
fléchant + oscillant
(plusieurs flagelles polaires)
Amphitriche (2 poles 1+1)
1 flagelle à la fois : changement de direction rapide droit
Péritriche
Autre exemple : spirochète avec flagelle à l’intérieur du périplasme donne une mouvement de vis
C. CARACTERISTIQUES CYTOLOGIQUES C.2. ENVELOPPES CELLULAIRES Paroi des gram négatives Lipopolysaccharides (LPS)
Phospholipides membranaires
Membrane externe
Lipoprotéine de Braun (liaison mb ext et peptidoglycane)
Paroi 6 à 15 nm
Peptidoglycane (muréine) Chaine polyosidique alternant acide N acétylmuramique et Nacétylglucosamique)
Périplasme
Membrane interne
Cytoplasme
Protéines intrinsèques et extrinsèques
C. CARACTERISTIQUES CYTOLOGIQUES C.1. ENVELOPPES CELLULAIRES Paroi des gram positives
Acides teichoïques (Stabilisation de la paroi en se liant directement au peptidoglycane)
Liaisons interpeptidiques (forment des liens entre les chaines de peptidoglycane)
Peptidoglycane
Paroi 15 à 80 nm
Acides lipoteichoïques (lient membrane et peptidoglycane)
Phospholipides membranaires
Membrane interne
Cytoplasme
Protéines intrinsèques et extrinsèques
La coloration de Gram
Coloration violet de gentiane
Décoloration à l’alcool
Contre coloration safranine
La différence de coloration repose sur la perméabilité des parois au solvant La coloration de Gram met en évidence l'aptitude de la paroi à résister ou non à l'alcool.
La paroi des archées - Organisation de la paroi ressemble à celle des gram+ - Absence de périplasme comme gram+ - Composition et nature lipidique de leur membrane est très différente par rapport aux bactéries et eucaryotes
Des exceptions de procaryotes sans paroi : Pour les bactéries Mycoplasma: Mycoplasma Evolution à partir de Gram négatives Difficile à cultiver mais très résistantes dans le corps humain. Membrane peut être renforcée par des stérols (ex.Mycoplasma pneumoniae)
Pour les archées
Ferroplasma
Thermoplasma et Ferroplasma (aiment chaleur et acide) Thermoplasma
C.3. Compartimentation cellulaire La compartimentation cellulaire c'est l'individualisation de territoires intracellulaires délimités par des membranes biologiques de structure semblable à la membrane plasmique. Cellule animale
Eucaryotes
Cellule végétale
La compartimentation cellulaire est caractéristique des cellules de ces organismes
Procaryotes - Pas de compartimentation : les gram + et les archées - Périplasme et cytoplasme pour les gram Périplasme
Périplasme Ex: Spirochètes: espace périplasmique important
cytoplasme
Schéma d’une cyanobactérie
-Membranes internes Ex: Thylakoïdes des cyanobactéries = invaginations membranaires fermées intracellulaires
I. DIVERSITE PHENOTYPIQUE DES PROCARYOTES CULTIVES D. DIVERSITE METABOLIQUE
De quoi a besoin une bactérie pour vivre ? Nutriments (2 types) : Macroéléments: (n=10) (C,H,N,O,P,S pour lipides, glucides, protéines et acides nucléiques) et K+ (activité enzymatique), Ca+ (nombreuses fonctions), Mg+ et Fe+ (cofacteurs). Oligo-éléments: Mn, Zn, Ni, Mo, Cu (activité enzymatique) Les autotrophes produisent de la matière organique en procédant à la réduction de matière inorganique. Pour le carbone, les autotrophes utilisent le CO2 comme seule ou principale source de carbone Les hétérotrophes réduisent des molécules organiques provenant d’autres organismes comme source de carbone
Energie
(2 sources possibles) :
Lumière (phototrophes) Oxydo-réduction (par la respiration ou la fermentation) de molécules organiques ou inorganiques (chimiotrophes)
Electrons et hydrogène
(2 sources) :
Donneurs inorganiques-minéraux (lithotrophes) Donneurs organiques (organotrophes)
L’équilibre est important: Si un élément vient à manquer, la croissance sera limitée par ce composé, même si les autres sont en quantité suffisante !
4 grands groupes nutritionnels de microorganismes en fonction de leur source primaire en carbone, énergie et électrons Autotrophes photolithotrophes
Hétérotrophes photoorganotrophes
(photolithoautotrophie)
(photo-organohétérotrophie)
Carbone
énergie
Électron et hydrogène
Exemples: Algues, bactéries sulfureuses pourpres et vertes, cyanobactéries
Carbone
énergie
Électron et hydrogène
Exemples: bactéries non sulfureuses pourpres et vertes
stromatholites
Autotrophes chimiolithotrophes
Hétérotrophes chimioorganotrophes
(Chimiolithoautotrophie)
(Chimio-organohétérotrophie)
Carbone
énergie
Électron et hydrogène
Exemples: bactéries oxydant H2, S, Fe, bactéries nitrifiantes
Carbone
énergie
Électron et hydrogène
Exemples: la plupart des bactéries non photosynthétiques
Extrêmophiles alcalophiles
acidophiles neutrophiles
Lac Natron
Lac acide de Dallol Suc gastrique
savon
Bacillus alcalophilus (pH10)
Psychrophiles (<20°C) (Lysteria monocytogènes)
Mésophiles (20-40°C) (E. coli)
Thermophiles (40-70°C) (cyanobactéries)
Hyperthermophiles (>70°C) (
Pyrodictium abyssi de 85 à 110°C)
polyextrêmophile
piézophiles ou barophiles
radiorésistant
Ferroplasma acidarmanus (pH0)
(radioactivité)
Kineococcus radiotolerans
Halomonas salaria (fortes pressions jusqu’à 1100 atm)
(dose radioactive létale>1500X celle de l’homme)
xérophiles
UV
Rayon gamma ionisant
Halophiles (milieux salins)
(10000 X plus que l’homme)
Deinococcus radiodurans
- 45°C Salinibacter ruber
acide
dessiccation
dessiccation
Interactions avec des eucaryotes
(E. coli) (Maître du monde)
Commensalisme
Saprophytisme (utilisation de matière organique en décomposition sans interaction)
(bénéfice pour un partenaire, sans effet sur l’autre)
Ralstonia
Agrobacterium
N2
Bacteriodes
Yersinia Rhizobia
Lactobacillus
Symbiose et Mutualisme (bénéfice pour les 2 partenaires)
Parasitisme et pathogénicité (Au détriment de l’hôte et bénéfice pour le partenaire)
Conclusion Les bactéries existent depuis très longtemps (au moins 3.8 Md a) et ont une très grande diversité en terme d’espèces et de genres Elles sont ubiquistes et ont su s’adapter à tous les environnements et même aux eucaryotes Toutefois, leur variabilité phénotypique reste, en comparaison, très simple Cette absence de caractères morphologiques marqués reste un des problèmes pour leur identification et leur étude