Italie

Art de vivre

VOYAGER, DÉGUSTER, ACHETER, SORTIR, SE DÉTENDRE

Les Pouilles, carrefour des cultures méditerranéennes Souvent considérée comme l’un des parents pauvres de l’Italie, la région des Pouilles (Puglia en italien) regorge de richesses architecturales qui sont le fruit d’une histoire particulièrement riche alimentée par sa position centrale, au cœur de la Méditerranée. Une destination à l’écart des grandes migrations touristiques qui vaut vraiment le détour.

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n français, son nom n’invite guère au romantisme. En Italie, certains spécialistes affirment que Puglia signifie «apluvia», c’est-à-dire sans pluie. Si aride que la terre y perd parfois ses vertus et a du mal à fructifier. Il est clair que la région, située dans le talon de la botte, n’est sans doute pas la plus favorisée ni la plus développée d’Italie. Un talon d’Achille pour les uns. Pour d’autres, une perle bercée par les eaux limpides de l’Adriatique à l’Est et par la mer Ionienne à l’Ouest. Une terre d’histoire au carrefour des cultures méditerranéennes, apaisante pour ceux qui fuient le tourisme de masse, accueillante pour qui sait aller à sa rencontre, délicieuse pour qui

apprécie les saveurs de sa cuisine colorée.

Trois millénaires d’invasions La Puglia tire toutes ses richesses d’une histoire particulièrement tourmentée rythmée par des siècles d’invasions. A lui seul, le patrimoine des Pouilles se fait témoin de trois millénaires de cultures méditerranéennes. Des peuples balkaniques installés vers la fin du premier millénaire avant Jésus Christ, les Pouilles ont hérité de stèles sipontines remarquables ou de splendides céramiques. Plus tard, les Grecs laissent également leur empreinte dans des villes comme Tarente qui devint la plus belle et la plus puissante Cité-Etat de la Grande-Grèce. De

Arrêt de rigueur à Matera dont les maisons troglodytes ont été inscrites au patrimoine mondial de l’humanité.

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cette époque grecque subsiste encore quelques puissantes enceintes érigées pour se protéger des Romains. Mais l’esprit de conquête de ces derniers a rapidement eu raison des ambitions grecques. Les Romains eurent vite fait d’imposer leurs modèles et de faire des Pouilles l’un des greniers de l’empire. La culture des olives et des fruits reste aujourd’hui encore l’une des principales activités économique de la région. Une période dont il subsiste également des édifices comme les temples de Canosa ou encore les amphithéâtres de Lecce et de Lucera. A la chute de l’empire romain, les invasions se multiplient. Byzantins, Longobards, Arabes puis Normands se succèdent; chacun laissant sa marque dans l’architecture. Au XIe siècle, Brindisi devient le plus important port d’embarquement des croisés pour la Terre Sainte. C’est à cette époque que commence la construction des châteaux forts et de la plupart des cathédrales romanes des Pouilles (Bari, Trani, Ruvo, Bitonto, Molfetta ou encore Siponto, pour ne citer que les plus fameuses). La fin du MoyenAge est marquée par la domination espagnole et l’explosion de l’art baroque dans ses expres-

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Une des curiosités des Pouilles, les trulli.

sions les plus originales comme à Lecce, Martina Franca ou encore Putignano. Entre deux séances de farniente sur un littoral très bien préservé des excès du bétonnage, les Pouilles méritent vraiment qu’on se ménage quelques petites étapes sympathiques. Impossible par exemple de ne pas passer une heure ou plus à Alberobello pour découvrir une curiosité unique: les trulli, typiques maisons rondes en pierre sèche blanchies à la chaux et dont le toit pointu, surmonté d’un pinacle, est parfois décoré de symboles anciens. Un village singulier qui prend des accents de conte de fées ou de maisons de poupées. A Alberobello, laissez parler l’enfant qui est en vous et craquez

pour la spécialité artisanale locale: le sifflet. La principale boutique de la rue principale, qui s’étire sur le flanc de la colline, propose pas moins de 9 000 modèles réalisés en terre cuite. Offrez-les, car la légende veut qu’ils portent bonheur.

Patrimoine mondial de l’humanité Quelques kilomètres plus loin, halte indispensable dans la petite ville de Matera à la découverte de ses habitations troglodytes classées au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Un site remarquable qui a servi de décor naturel au film La passion du Christ de Mel Gibson. Aujourd’hui, le tournage est un argument touristique de plus pour la ville. Si vous

voulez marcher sur les pas du metteur en scène australien et de son équipe, donnez quelques euros aux guides qui vous feront refaire le chemin de croix ou vous emmèneront sur le site de la crucifixion juste de l’autre côté de la «ravina». A l’approche de l’heure du repas, rendezvous dans le meilleur restaurant de la ville, la Trattoria Lucana. Après les traditionnels et savoureux antipasti, le chef, Gigi Sanrocco, se fera un plaisir de vous servir ses désormais fameux «fettuccine alla Mel Gibson», une recette spécialement confectionnée pour «son ami» dont les photographies ornent tous les murs. Rassurez-vous, même sans Mel Gibson, la cuisine de Gigi vaut le détour. Il décline les principales spécialités de la tradition culinaire des Pouilles. Une cuisine résolument tournée vers la Méditerranée dans laquelle les légumes et l’huile d’olive sont, bien entendu, incontournables. Sans oublier les pâtes qui prennent des formes parfois surprenantes entre les doigts des cuisinières. Le tout, dans une chaleur et une ambiance magiques propre aux lieux qui savent rester authentiques et simples. ■ Olivier VACHERAND

Un complexe hôtelier de luxe Situé dans la province de Tarente, le nouveau complexe hôtelier Nova Yardina est un point de départ idéal pour rayonner sur l’ensemble des Pouilles. Construit selon des normes draconiennes au cœur d’une réserve biogénétique Une architecture qui s’intègre pardédié à la préservation du pin d’Aleppe, ce complexe com- faitement dans la nature. prend deux hôtels village 4 étoiles (Il Valentino et Calané), un Exclusive all suites resort 5 étoiles luxe (Alborea) et depuis la fin de l’année dernière un grand hôtel 5 étoiles avec centre de Thalassothérapie (Kalidria). Un lieu particulièrement accueillant, qui malgré sa taille, parvient à cultiver un art de vivre raffiné grâce à une architecture réussie, parfaitement intégrée dans la réserve naturelle. Le centre de thalassothérapie qui marie marbre blanc et noir, bois de teck, verre sablé et inox, est à la hauteur des prestations hôtelières. Tout comme le personnel local spécialement formé aux dernières techniques de thalasso. En prime, 5 kilomètres de plage privée de sable blanc. Une destination qui arrive à concilier toutes les formes de voyages, du week-end romantique au congrès professionnel. Une réussite. Réservations: Geo-découverte 022 716 30 00, Destinations santé 022 960 95 60.

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CARNET DE ROUTE COMMENT S’Y RENDRE A la belle saison, un vol charter direct tous les samedis entre Genève et Brindisi. Des vols tous les jours au départ de Genève en direction de Bari via Rome ou Milan. OÙ DORMIR? Tous types d’hébergement du cinq étoiles à la chambre d’hôtes aménagée dans les fermes, rustiques ou seigneuriales, baroques ou fortifiées POUR PRÉPARER VOTRE VOYAGE www.puglia.org www.pugliaturismo.com A VOIR Difficile de faire un choix tant les sites remarquables sont nombreux. Grottes di Castellana. Un dédale de galeries féeriques creusées dans le sol calcaire par un fleuve souterrain. Innombrables concrétions. Lecce. L’incroyable richesse de ses monuments lui a valu le surnom de Florence Baroque. Palais, églises en pierre rosée éblouissante au soleil, façades aux ornementations exubérantes et aux superbes rosaces. A visiter en priorité: la piazza del Duomo entourée d’édifices baroques, la piazza St Oronzo, la basilique Santa Croce, l’amphithéâtre romain… Martina Franca. A mi-chemin entre la côte adriatique et le golfe de Tarente, une ville agréable édifiée sur le mont San Martino. Nombreux édifices baroques alternant avec les maisons blanches. A visiter en priorité: le palais ducal, la collégiale de San Martino, le Palazzo della Corte. Impourtant festival de musique en été. Ostuni. Image de carte postale que cette ville blanche disposée sur trois collines, au milieu des oliveraies, les églises se détachant avec leur couleur ocre rose des maisons blanchies à la chaux. Celles-ci, sans toit et couvertes de terrasses, avec des cours intérieures, sont reliées par un dédale de ruelles qui montent jusqu’au sommet de l’acropole. Une cité au caractère résolument oriental.

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