REQUALIFICATION À QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE
L'AMÉNAGEMENT
DU QUARTIER DES GROUETTES À SAINT-MICHEL-SUR-ORGE
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BÂTIMENT
ET ENVIRONNEMENT EN I LE - DE -F RANCE
SAINT-MICHEL-SUR-ORGE
LES POINTS FORTS ✔ Concertation avec les habitants du quartier.
✔ Végétalisation de l'espace.
✔ Protection contre le bruit et les champs électromagnétiques.
✔ Mixité sociale.
Un projet longuement mûri Le quartier des Grouettes est situé dans le centre ancien de la commune de Saint-Michel-sur-Orge (91). Il s'étend sur une surface d'environ deux hectares, traversée par la rue des Grouettes à l'ouest de la gare SNCF et au nord de la rue Montlhéry. Ce vieux quartier, avec ses terrains vagues accolés à une gare très fréquentée, avait besoin d'une sérieuse réhabilitation. Pour la mettre en œuvre, la mairie s'est armée de patience. Sous l'impulsion de Jean-Loup Englander, conseiller général de l'Essonne, président du Syndicat mixte de la vallée de l'Orge-aval et alors maire de la ville, le projet va mûrir. Au fil des ans, la municipalité devient propriétaire du foncier sans avoir besoin de procéder à aucune expulsion ni ré-appropriation. En 1993, la concertation avec les habitants du quartier s'engage dans une nouvelle phase : l'heure est
De nombreux habitants de SaintMichel-sur-Orge ont donné leur avis sur le projet d'aménagement.
Vue sur la façade comportant une quarantaine de logements en accession et des commerces.
venue de lancer une intense réflexion citoyenne sur le réaménagement du quartier. Démarrée dans le cadre de l'atelier public d'urbanisme du secteur GareGrouettes-Gambetta (3G), animé par Laure Méry, alors maire adjointe à l'urbanisme, cette consultation a donné lieu à un cycle de huit conférences. L'atelier public qui compte 150 adhérents, a permis à de nombreux SaintMichellois (commerçants, associations, élus et simples citoyens) de donner leurs avis et de faire des propositions. Il a ainsi joué son rôle de lieu d'échange et de dialogue pour que le quartier imaginé soit le projet de tous les habitants intéressés. De l'écologie urbaine à la circulation et au stationnement, en passant par le commerce
ou la mixité sociale, tous les thèmes ont été débattus, donnant lieu à un foisonnement d'idées. Le schéma directeur d'urbanisme qui en résultera sera adopté au Conseil municipal du 24 octobre 1994. Il servira de modèle au cabinet d'urbanisme DBW pour réaliser un avant-projet de rénovation du quartier des 3G. En 1999, après examen des candidatures par un jury et de longues négociations avec les intéressés, les sociétés Promogim et la société HLM Essonne Habitat, la commune leur vendra les terrains. C’est l'architecte Bruno Boschetti qui sera choisi pour concrétiser les aspirations des Saint-Michellois. Porte-drapeau avant la lettre de la qualité environnementale, il va pouvoir déployer ses talents.
LES INTERVENANTS Maîtres d’ouvrage : Essonne Habitat pour les logements locatifs. Maître d'œuvre : Bruno Boschetti Architecte DPLG Promogim pour les logements en accession. Maître d'œuvre d'exécution : B2M
Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France
Quartier des Grouettes : un aménagement équilibré Le quartier des Grouettes imaginé par l'architecte Bruno Boschetti est le résultat d'une alchimie délicate entre la nécessité d'aménager ce vieux quartier historique pour des raisons pratiques (dynamiser les échanges commerciaux, augmenter le nombre de logements, résoudre des problèmes de stationnement) et celle, plus subtile, de préserver la qualité de vie, environnementale et sociétale, du lieu.
De nouveaux bâtiments Dès le départ, la commune (dont le maire est aujourd’hui Georges Fournier) et l'architecte décident de garder les belles essences d'arbres et de construire tous les bâtiments autour. Les nouveaux logements sont d'architecture contemporaine avec les lignes horizontales très filantes associées à l'architecture du XIXe siècle des centres villes haussmanniens (toiture en zinc). Les lignes du bâti sont respectées pour conserver l'urbanisme traditionnel de Saint-Michel. Soixante-douze logements de standing répartis sur deux immeubles en accession à la propriété sont réalisés par la société Promogim, trente-huit logements locatifs et huit maisons locatives avec jardinet par la société HLM Essonne-habitat. Tous respectent la même ligne esthétique. Pour respecter l'équilibre entre l'habitat et le commerce, prévu lors de l'élaboration du projet, 300 m2 de surfaces commerciales visibles et facilement accessibles sont mis en chantier. Le restaurant Marco Polo est rénové et gagne une terrasse sur l’espace vert central.
Ci dessus : coupe transversale du projet. Ci dessous : du côté des parcs de stationnement, des toitures végétalisées et une tonnelle fleurie.
Des places de stationnement Les 201 places de parking prévues par le projet vont se faire discrètes. 129 sont enterrées et, pour ne pas être visibles, les dalles qui recouvrent le parking sont recouvertes de plantes et de fleurs.
Les places de stationnement (au nombre de 27) et les boxes (28) près de la voie ferrée voient aussi leurs toitures végétalisées afin de constituer cette fois un premier écran contre le bruit des trains (plusieurs centaines par jour).
Des espaces verts Les bâtiments sont construits autour d'un espace vert central. Une aire de jeu équipée de balançoires et d'un tapis de sol souple et perméabilisé y a été aménagé pour les jeunes enfants. Un mail piétonnier arboré relie la rue de Montlhéry et la rue des Grouettes. Une belle promenade qui rejoindra à terme la vallée de l'Orge, le long de l’allée Jean Moulin, en ouvrant une magnifique perspective sur la tour de Montlhéry et la vallée.
Quartier des Grouettes : le souci de la qualité environnementale
Vue sur le mail avec les commerces du rez-de-chaussée.
Soucieux de la qualité environnementale des bâtiments, l'architecte Bruno Boschetti a mis en œuvre toute une batterie de
Une histoire d'eau
bonnes idées. Certaines sont de règle aujourd'hui pour la haute qualité environnementale, d'autres sont encore à venir.
Ci dessous, la toiture végétalisée des boxes offre un écran supplémentaire anti-bruit.
Lutte contre le bruit Les huit maisons de ville construites le long de la voie ferrée sont mono-orientées et leur toiture forme un écran acoustique. Elles n'ont aucune ouverture sur le chemin de fer et les boxes végétalisés en toiture s'appuient sur cette façade aveugle, constituant un écran supplémentaire. Enfin, elles sont entourées d'arbustes à hautes tiges apportant à terme un écran supplémentaire.
Lutte contre les champs électromagnétiques Cette mesure est réglementaire en Allemagne où aucun permis de construire n'est délivré sans qu'une protection contre les nuisances électromagnétiques ne soit assurée. Bruno Boschetti, devançant la loi française, a installé ses logements à plus de 23 mètres des caténaires des trains.
Il entoure également les transformateurs électriques des immeubles d'un métal protecteur afin de réduire au maximum l'éventuel impact des champs électromagnétiques.
Gestion de l'énergie Les logements sont équipés de chaudières au gaz trois étoiles haute performance énergétique, qui assurent à la fois le
Le drainage et la canalisation des eaux pluviales, avec centre de stockage et collecteur d'assainissement, ont été prévus et réalisés pour éviter d'éventuelles inondations résultant du bétonnage extrême de la région et pour réduire la pollution des eaux de l'Orge. Ainsi, par exemple, le débit d'écoulement en direction de la rivière ne doit pas dépasser un litre par seconde et par hectare. Mais Bruno Boschetti regrette que la DDASS lui ait refusé l'autorisation d'installer des récupérateurs d'eau de pluie sur le toit des immeubles. Il aurait pu alimenter les toilettes de la résidence et l'arrosage des parties communes en économisant ainsi 50 à 60% de la consommation globale d'eau potable. Cette solution apparemment séduisante s'est heurtée à un règlement sanitaire du Ministère de la santé datant de 1952 qui interdit pour des raisons sanitaires la mise en place d'eau non potable dans les logements. Ceci alors que nos voisins allemands, belges et suisses la pratique couramment et que les quelques expérimentations françaises autorisées (logements résidentiels à Sénart, une quinzaine de lycées en Ilede-France…) fonctionnent sans problème. chauffage et la fourniture d'eau chaude sanitaire. L'orientation nord a été proscrite pour les bâtiments. Ils sont tournés soit au sud pour le soleil, soit à l'ouest pour la vue sur la vallée de l'Orge. Les parties communes ont été conçues d'une manière compacte afin d'éviter la perte d'espace d'économiser au maximum les dépenses de chauffage. Il en est de même dans les logements où tous les espaces de circulation ont été réduits.
Optimisation de l'espace
Au premier plan les jardinets des maisons locatives, au fond les logements locatifs.
Une seule gaine assure le câblage des installations électriques, TV et autres des habitations. Les espaces poubelles ont été concentrés prés des lieux de ramassage. Un calepinage précis des matériaux a été choisi pour assurer l'unité de la ligne esthétique, même lorsque l'on utilise des matériaux moins coûteux comme dans la partie des logements locatifs.
L’ATTÉNUATION DU BRUIT À PROXIMITÉ DES HABITATIONS Plus de sept millions de Français, soit 12,3% de la population, sont exposés, dans leur domicile, à un niveau sonore supérieur à 65 dB(A) dû aux transports terrestres. Ce niveau exprimé en décibels acoustiques correspond au seuil de gêne et de fatigue. Sur ces logements touchés, 70% le sont par le bruit routier et 30% par le bruit ferroviaire. 90% du réseau routier d’Ile-de-France émet trop de nuisances sonores et ne respecte pas les normes de la loi relative à la lutte contre le bruit. Les riverains sont couramment exposés à des niveaux sonores supérieurs à 60 dB(A). Le bruit est la première nuisance causée par les trains. Selon l’institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France (IAURIF), environ le quart des riverains des 1 900 km du réseau de cette région est exposé à un bruit supérieur à 70 dB(A), dont 6% à plus de 75 dB(A). L’objectif est de diminuer en priorité le bruit à la source afin d’éviter des préjudices pour l’environnement, comme les coupures visuelles dues aux écrans acoustiques. Ceux-ci constituent des solutions d’appoint, au même titre que l’isolation de façade. L’Etat poursuit un programme de rattrapage de l’isolation acoustique des logements anciens, situés le long des réseaux routiers et ferroviaires. Le seuils retenus sont de 70 dB(A) le jour (6 h - 22 h) et de 65 dB(A) la nuit (22 h - 6 h). Un effort particulier de rattrapage sur les voies existantes est entrepris pour protéger les riverains contre les nuisances sonores engendrées par les transports terrestres. (Source : L‘environnement en France, Institut français de l’environnement, 2002).
LES EFFETS DES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES L’exposition environnementale aux champs électromagnétiques générés par l’activité humaine augmente régulièrement. Nous sommes donc tous exposés à un ensemble complexe de champs électriques et magnétiques de faible intensité. Un certain nombre d’expertises, conduites en particulier par l’OMS, ont conclu en s’appuyant sur l’examen approfondi de publications scientifiques issues de nombreux pays, que les données actuelles ne permettent pas d’affirmer l’existence d’effets sanitaires. Toutefois, notre connaissance des effets biologiques des champs électromagnétiques comporte encore certaines lacunes qui font l’objet d’études dans le cadre de l’OMS.
CONTACTS Mairie de Saint-Michel-sur-Orge Direction des services techniques 6, allée de la Guette 91240 Saint-Michel sur Orge Tél. : 01 69 72 26 50 - Fax : 01 69 46 04 82
Essonne Habitat 2, allée Eugène Mouchot 91130 Ris Orangis Tél. : 01 69 25 46 16 Fax : 01 69 06 41 03
Bruno Boschetti, Architecte DPLG 17, rond point A. Malraux 92100 Boulogne Tél. : 01 47 12 97 79 - Fax : 01 47 12 95 48
Promogim 22, rue de Bellevue 92100 Boulogne Tél. : 01 48 25 46 25
Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE) 94 bis, avenue de Suffren 75015 Paris Tél. : 01 53 85 61 75 Fax : 01 40 65 90 41 www.areneidf.org
Documents téléchargeables sur le site de l’Arene : www.arene.idf.org
• Les enjeux HQE en Ile-de-France à l'horizon 2010. Fiche Arene, 4 pages, juillet 2001.
construction durable, et analyse les différentes pistes envisageables à court et moyen terme pour la région. Arene, 24 pages, novembre 2003.
des produits de construction, et à aider à l'élaboration d'un processus de choix multicritères de ces produits. Arene, 58 pages, janvier 2004.
• Guide d'orientation environnementale :
• Choix intégré des procédés et produits
économiques. Fiche Arene, 4 pages, mai 2004.
atouts environnementaux de l'utilisation du bois dans la construction. Guide de l'Arene, 29 pages, mars 2004.
• Instruments économiques et construc-
• Qualité environnementale des ouvrages :
• Construction durable : les bénéfices
tion durable, note de synthèse qui récapitule la situation actuelle de mobilisation des instruments économiques à l'international en matière de
cette série de fiches "ouvrages" offre des synthèses provisoires destinées à susciter et guider le questionnement sur les caractéristiques environnementales
de construction. Fiche Arene, 4 pages, novembre 2002.
• La gestion alternative de l'eau dans les projets urbains. Fiche Arene, 4 pages, mai 2003.
• Efficacité énergétique : opération de
réhabilitation en HLM. Fiche Arene, 4 pages, mars 2004.
Remerciements à Patrick Cornu, directeur des services techniques de la ville de Saint-Michel-sur-Orge et Bruno Boschetti, architecte. Coordination éditoriale : Muriel Labrousse, Arene.
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