Gustave Mathieu

  • June 2020
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  • Words: 4,767
  • Pages: 50
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PARFUMS

CHANTS

ET

COULEURS

v-

Pcrrin. a«'«Fr ''*rdi Hess, paril!.Louis

A

JE veux De

illuminer

l'immortel

Le tien,

Tes

tous

au nom dons

t'aime,

ta pitié

Cette

urne

de Paris,

profonde de

nom

parfums

ce livre de

digne

t'armer

& de

cette

qui compte que

de bien.

citoyen ta place

marquer

par

vivre,

homme

illuftre

de

les coeurs

& tes bienfaits,

Pour

de

WALLACE,

qui

de

d'un

honneur

l'infigne

Au fond

C'eft

éclat

la France

WALLACE

le fronton

RICHARD

A moi De

RICHARD

Dédicace.

par

je brife

milliers à tes pieds,

& ton

amour

& de

reconnaifTance.

immenfe,

PROLOGUS

Nec fonte labra prolui Caballino^ Nec in bicipitifomniafTe Parnafïb Meminij ut repente fie poeta prodirem : Heliconiadafque pallidamque Pirenem Illis remitto, quorum imagines lambunt Hederae fequaces. Ipfe femi-paganus Ad facra vatum carmen affero noftrum.

Quis expedivit pfittaco fuum yoùçs? Picafque docuit verba noftra conari? Corvos quis olim concavum falutare? Magifter artis, ingeniique largitor Venter., negatas artifex fequi voces. Quod fi dolofi fpes refulferit nummi, Corvos poetas & poeticas picas C an tare credas Pegafeium melos. - PERSIUS.

OUVE%JU%E

LE RÉVEIL

DE

MUSA.

Jam clarum raane feneflras intrat. (PERSE.)

prenant

^^^^^^^ÊE

Qwi fe fait

^S^^É^M

Et

en objets,

d'objets

Les yeux

corps

à corps,

doucement,

dedans

le jour

tout

lutte

doucement

Vappartement,

s'habituant...

dijlinguent vaguement... le clair matin, de fa Enfin, face, jojeufe — à la vitre Trouant la jaloujie, grimace, de fa blancheur & plus claire claire, Faifant

encor,

"Des meubles

& l'or!

aux

rideaux,

jaillir

la pourpre

avec

Le à l'orient,

Dehors,

couche

Sur fa

le lointain

colore!!!

fe

à VAurore,

Ù pareille

étendue, la nuque,

noués fous

Bras

Réveil

Ù lèpres

les dents,

fur

Ruijfelant

les cheveux ardents, fous & de leur éclat fauve à l'entour,

Pourprant

fes

Le front

femi-voilé

dort... Mufa De l'immortel

amant

Puis

de fes

N'était

On

rien...

cambré Ce pied Et cefein rond Elle

dort...

De

Vimmortel

croirait

d'unfourire,eft morte

quelle

le doux

mi-nu,

fous

le lin

le long

vraiment,

clignotement... rouge,

blanc

en unfonge

attendant,

dire

femble

de la courtine

fartant

amant

réveil.

baifer

semperler

cils

longs

de l'alcôve... vermeil,

s animant,

à coup

va tout plus

le long

infants

par

l'ombre

en unfonge

attendant,

La bouche, Quelle

dans

nudités

qui

bouge...

vermeil. réveil.

baifer

VATES.

Frais

Qui fommeille Mais Vous

je

crois

ave\

non!

d'Aurora,

époux

ici, que

oublié,

va! là-bas,

ce nef

Contemple, à l'orient

fer vit eur

la tienne

pas cejl

la

vermeil,

du Soleil,

mienne...

de Déteindre

cette

Le maître

nefpas

Bras

Ednceler,

Vénus

nous

dejfous,

la belle,

à tir e-d aile!

loin:fuye\

à votre

fplendide,

3

& ceji

étoile,

bras

defus,

Mufa.

irons

la revoir

front

cefoir.

CHOEUR. chants

Parfums, D'où

tous,-

Pour

chanter

embaumer, la chajle

Montrant

& rofe,

beaux

entre\,

beauté

dents,

& verte,

du Soleil,

le réveil

ce lit

qui fur

ouverte,

& blanche,

enfants

Ù dorer

blanches

fes

la fenêtre

par

l'on voit la campagne,

Accoure^

De

& couleurs,

fur

repofe, ffièvre

déclofe.

VATES. Ah!

les douceurs

rompons

Ouvre

ces yeux

Dénouant

à toi,

Elle

dort...

De

l'immortel

ta

vrai

baifer

il faut

de %éphyr, attendant, amant

belle

de poète, Saint-Efprit,

de dépit); toute

ou qiiun

autre parfum

en un fonge le long

tête,

le blanc

(dût

en rougir

te féconder

baifer

ce long fommeiller. mol oreiller

lève

comprend

ici peut-être,

Que pour Qu'un

nus,

à ce baifer,

Mignonne, Qui, tout Rôdant

Ù du

aimés,

ces bras

de

baifer

chofe de rofe.

vermeil, réveil

;

Le

4 le rire

Mais

de

Faifant Belles

Des

dans

Etoile En

d'hier

tu nés

Debout

pas

fur

ton

enfoleillée. toute

divine

conquête, la chofeejl

voilà:

char

beau

tard,

Trop

airs

blond qui

que

en fes fplendeurs

toi! donc

modère

du

ciel

bleu

de feu,

la face

d'or,

roi!

la lumière

ronflent

crinière

faite!

Soleil

Phébus!

& du fond

ta

voir,

du foir!!!

encor,

nafeaux, les

pareil.

pourpre ma

de trop,

réveil

éveillée,

laijfe-toi

frémi fonts

dans

Contemple

tout

tout

en a vu plus

a pleins

Secouant

s'ejl

baifers,

foir

courfiers

Du jour

belle

le Soleil!

témoin!

Mais

6 ma

parfum!

la faire

pour

La lune

Ces

des

veux-tu

ton

guettaient

tes beautés,

du rêveur!

Tiens! Un

l'alcôve,

rofes,

fraîches

un éclat

de tes yeux

rayons

Allons!

qui

à la joue

que

déclofes,

mat jaillir-deux

fleurs

te faire voici

ces lèvres

fur

ce teint

pudiques

Pour Et

a perlé

Réveil

émerveillée,

la mufe

réveillée.

CHOEUR. Parfums,

chants

D'où

voit la campagne, & rofe, beaux enfants tous, entre\,

l'on

Accoure^ Pour

embaumer,

& couleurs,

chanter

par

S* dorer

la fenêtre

ouverte,

& blanche, du

Soleil,

le réveil

& verte,

de

Mufa.

la chafte beauté qui, fur Montrant dents fes blanches

ce lit,

repofe,

fur

lèvre

De

Criant

dans

\ig\ags

Dans

matinal

l'air

Pendant S'allument Et

que

des

Des jardins

l'efpacej

l'hirondelle

paffe, les toits, les volets,

blancs,

les vitres

lointaines

des feux

dufoleil

levant,

hauteurs

un frais

là-bas

que

déchofe.

martinets

fillonnent

les murs

Rafant

les prompts

l'azur,

De joyeux

fa

.

fleuris

petit

vent

les haleines.

foujfle

LE LEVER. au faut

Faifant Des

du

défordres vient

Mufa

un infant

Et

fon

Calme, Puis,

lin

Négligemment

s'étire,

en main, tour

maffés

Au

fous

balcon

fon

chair, écarlate.

leurs

de reins,

fes flots bras

cheveux, tumultueux; levés,

les arrête

. tête. fa fuperbe qu'en un réduit voifln,

fur

peignoir,

s'accoudant,

un éclair,

dilate,

fe

empoignant

voici L'infant d'après, On entend chanter l'eau Enfin,

nu de fa

la pantoufle

miroir,

le peigne d'un prompt

comme

l'éclat

de chauffer

La divine devant

lit jaillir

du

qui perle grande elle

vient

fur fon & toute

fein.

-

en fenêtre,

d'apparaître...

6

Le

De

aux fiommets, tout avec fes monuments

Montmartre

S'étale Eglifies Et dont Là,

immenfie, Ù palais,

l'oeil

beau

levant

Frijfonner Lors,

fous retournant

d'or

ouvert,

qui

dedans

Paris

à fies pieds aiders :

reluifent, l'a\ur

s'aiguifient...

d'indolence, fuperbe avec l'indifférence

foleil,

de l'azur,

regardant

la brife,

un grand champ de blé mur. elle a dit: O fa face, poète/ oit mon regard Paris s'arrête:

Ce nef pas fur Par delà les coteaux Diflinguer J'ai rêvé

dômes

Valentour

Contemple D'un

aux

les flèches

Mufa,

Réveil

vaguement de verdure

& les monts

bleus,

je crois

la cime

des grands bois ; & de fleurs, je m ennuie,

Et

chaque jour pour moi nef qu'un long jour de pluie. Le clair lointain m appelle, dans mon coeur &jefens Bourdonner la chanfon en fleur. de la campagne

JE VEUX

Je

veux

ce que

tu veux,

CE

QUE

ma tant

TU

VEUX.

douce

Egérie!

O toi qui fais fi bien que ma verve, appauvrie Par l'air lourd & fiévreux de la fombre cité, A befoin de de liberté; d'azur, foleil, Je veux, humant ta trace, ô fienteur des prairies O ma grande ô mufie Vérité, adorée/

!

de M enivrer Sur

ces cheveux,

tu 711auras

Moi je

les bois, les champs! la chanfon du printemps,

aufjî;

les écrirai

fur

du rouge tu chanteras

les vers,

ÊTRE

divers.

DEUX.

être

deux pour bien la comprendre, la refpirer, la voir & l'entendre,

Bien

La fraîche Elle fent L'ayant On

automne,

des rhjthmes

IL FAUT Il faut

mignonne,

celle

d'hiver

fleuries.

les monts,

appris bien, tu me diras,

Que je la Jaurai La chanfon de l'été, Le chant

ces lèvres

fur

les mers,

Nousfranchirons Quand

7

Ù de réalité,

d'idéal

ce col,

Mufa.

des bois

chanfon le thym, écoutée

l'entend

La fraîche

l'écorce

un jour

toujours, chanfon

au printemps & la moufle.

de beau

temps,

la

chanfon des bois au

SOUVENIRS.



!

fi douce, printemps.

DUO.

MUSA. Voir

& faiflr

Les chanter, Poète,

tout

Quand

je

l'effet

des plus

c effort

bien;

ejl là,- plus les furprendrai,

minimes mais

chofes,

cognoiftre

heureufe que je te dirai:

les caufes:

toi, Suis-moi,

Le

8

Réveil

Et je vais te conduire Ou fous les profondeurs,

à la four en fa

On

& le rhythme,

va plonger

Que

l'idée,

temps,

l'implacable

que

ce facre

e ,

conque

nacrée,

plus fort & la mort.

l'envie

VATES. qu'on entend le murmure Cejl près de là, dis-moi? à la f ombre verdure, Des grands pins odorants, vibrer l'air, Qui vous font fouvenir, enfaifant Des

beaux

lointains

d'où

pays

l'on

entend

la mer.

MUSA. on vogue, on paffe le tropique; la penfée On va de l'équateur pôle antarclique. jufquau

Par

VATES. Le pied

fait

au roulis,

de l'oeil On peut fuivre Du vaijfeau qui s'enlève, les flots

Rafant

un pont

fur

d'azur

frémiffant,

le filon blanchiffant ù defcend ù fie penche, fans

fa

voilure

blanche.

MUSA. Dans

la brife alifée On va du Pacifique

Doublant Loin

où l'on file à l'Océan

les deux grands des vieux continents,

f

bien,

indien,

caps, cherchant à des milliers

les îles bleues, de lieues...

VATES. Suivant Sur

le libre

ce navire

Nourrice

cours

d'or

qu'on

émotion,

nomme

lllufon,

qui vous berce & vous prend le foleil & vous changer

Pourpajfer On ejl heureux Cherchant,

las de rouler

L'ayant

d'un

arrive

Que

l'on

blanc

fur filon

: Hélas!!

s'y trouvant

que par

la mer

d'étoiles,

adirée,

triplement

un beau jour, revient toujours

A s écrier

ceinturée,

trop à l'étroit, dans le grand

on s'irrite

MUSA. du pied

ce globe inférieur, vers cet autre meilleur.

repoujfant

S'élever

rayonnant

La mort Le chemin

efi un bon lumineux

En paffant par Avec le fimple

guide

,

un peu tard comprenant à fon point de départ, la terre ejl petite!

De ne pouvoir voguer Jupiter. On voudrait à l'infant dans un éclair..... partir Et par delà l'azur montant de fphèrè en fphère, De cet monde atteindre la lumière. immenfe

Pour,

voiles,

on vogue fans raifon, le bout de l'horizon. Vattraper,

fans

On

dans jes

de vivre,

Si que,

Puis,

defon

y elle

fait,

ô poète,

qui mène à ta planète, la nuit pour arriver au jour, & jamais le retour. aller,

io

Le

Ah!

demandons

Le fecret

des

Von peut

Dans

un nuage

au loin,

voir

comme

d'or,

Les troupeaux

des avalanches,

des chiens,

les pourpres à l'orient, Faifant Sortir des rameaux

toifons

blanches

ou rouge

le grand foleil blanche & pleine,

la lune clairs

leurs à l'heure

de l'eau,

Dans

du murmure

aux grands cèdres ombreux, du flanc des coteaux bleus,

rouler

effarés

aboiements

nature,

des parfums,

des monts

Des bois, des mers,

Aux

à la dive

plutôt couleurs,

D'où

Réveil

pour

contempler

fang,

defcend,

la plaine.

VATES. nous

Ce fi bien: Mais

je jure

Kuiffelant Allant

aujourd'hui,

& revenant,

par & par

Paris,

fur

les eaux,

chanterons

fuyant

les deux,

le vent;

ce foleil levant, ces hirondelles à tire

d'ailes,

la mer, je veux voir encor phofphorefcer A l'avant d'un trois-mâts clair, traçant jon filon Avec léger mêlé d'un doux tangage, roulis Que

Sur

les flots

flamboyants,

Au

battement

rhythmé

Retombant Pendant Avale

par qu'à

infiants l'horizon

les éclairs,

aux

par une nuit d'orage, des voiles fur les mâts, avec

un long fracas, la gueule des ténèbres roulements

funèbres

de De

la foudre

Avec

Je

un fin

veux

voilier,

revoir

Le vaiffeau

toute

éclairant

fe

voguant

une mer

en feu,

au beau

milieu.

la vague hurlante, au fort de la tourmente,

auji,

fur

cabrer

dans cordages de l'arrière avec fracas

démâté,

Eperdu,

Craquant Et m endormir Se lamentant

i i

Mufa.

au bruit toujours

le vent, à l'avant,

de ces âmes dans

la nuit

en peines, des carènes.

MUSA. Ou mieux,

fous

Et

regardant Voir fur deux

Monter

fur la poupe sajfeoir, les tiédeurs dufoir,

Véquateur, le ciel dans horizons,

la croix

du fud

en changeant d'hémifphère, & tomber la polaire,-

le jour, du foleil fuivre curieufement L'ombre marchant & la voir doucement, toujours, Puis,

Au

lieu

C'efi Poète,

de droite

un peu fort

peut-être fi

J'expliquerai

à gauche,

tu veux cela

m écouter

aller pour

de gauche à droite une tête étroite.

un moment,

mathématiquement. VATES.

Cefi un effet, Mufa, Et je vais à l'inflant,

dont

je connais

te démontrer

la caufe, la chofie.

:

Le

12

Réveil

MUSA.

'De

ce riefi

calme-toi;

Poète,

te laijfer

aller

à quelque emportement. de chanter la nature, conviens,

Il ejl beau, j'en Sa beauté qui varie, Mais je fais, grand

ù'faforme

une

ce vent fatidique

Ou, forgeron Pour

après,

bras

Uamour

tes vers dans

les éclairs,

les étincelles,

fauter

en ftrophes

le droit,

de la jujlice

encor,

la fournaife

tu rougiras levés, le front

Te foleil,

fiers ~

de Marfeillaife,

divin,

tout à Ventour Faifant Les forger favamment Célébrant

des airs

aviver

plus

d'or.

lyre

-'

dure;

qui chants

des

rêveur,

Que f'accompagnerai fur Oui, je veux, te foufflant De

le moment

pas

immortelles,

la

liberté,

& de l'humanité.

VATES. Et fonnant Des

Vhallali

renégats,

dès

des gueux,

PRENDS

Prends

la clef

Et je

te fuivrai',

tyrans

maîtres,.

oies menteurs,&

LA CLEF

des bois,

& des

des

traîtres.

DES BOIS.

dés prés

toi qui veux'm

& des apprendre

champs,

La douce Cette

rofe,

a\ur

au printemps, & vert tendre

hélas!

que

quelques

chanfon ne dure,

Qui

des

chanfon

bois

-

infants

;

Puifque ceft a deux qu'on peut, la comprendre, Mieux la refpirer, la voir & l'entendre. , Oh! n'attendons & par ce beau temps, plus, Sur

ce blanc

Mets

ta

bordé

jupon,

robe

de dentelle,

à petits

paille,

Jette

pois bleus, ces lourds cheveux;

un chapeau rond fur Lace ta bottine & prends ton ombrelle, Ce matin à deux nous irons aux bois,

D'un

poème

fuivis,

IL

Il faut

être

Bien

Uayant On

deux

pour

écoutée,

Ventend

La fraîche

la voir

ÊTRE

bien

à trois.

DEUX.

la comprendre,

& l'entendre,

des bois

au printemps; Vêcorce & la moujfe. un jour de beau temps.

chanfon le thym,

fent

reviendrons

FAUT

la refpirer,

La fraîche Elle

nous

toujours, chanfon

la chanfon des bois au

fi

douce,

printemps.

Le

14

ADIEU!

Adieu!

clair fraternel,

Oh!

mais

On

a beau

vieux

FLAMBEAU.

de

l'humanité,

Paris

qu'on

aime!

ce neji

pas un adieu fuprême: le fuir, on revient même quand

Au foyer facre Au revoir Paris,

de la liberté. vieux

d'ici

Voye\-vous

Paris

fans

Ù fur ù

cejfe

la verdure

Mangeant Criblant

de maifons

Efcaladant

tout!"

D'églifes,

couvents,

qu'on

aime !

cité,

l'immenfe

derrière

devant,

S'avancer

CLAIR

flambeau

Paris

Par

Réveil

le côté

gagner

Montmartre,

ù

grimpant toujours, tous les alentours,

C'ejl

comme

théâtres,

une prifons,

Pleines

& longues cafernes du milieu des hautes maifons d'habitants à figures ternes!

Adieu!

clair

Colonnes, Sortant

Paris

palais

flambeau vieux

fraternel,

Oh ! mais On

ce neji a beau le fuir,

Au foyer

dartre

facré

de l'humanité,

qu'on aime. : pas mon adieu fuprême on revient même quand Paris

de la liberté.

de ont

Les coqs Dans

Un bruit

dans

Semble

la voix vaguement Se frottant les yeux, voilà

Ce grand Et comme

le matin

clair,

qu'il s'éveille, merveille !

les balayeurs,

par

& catins,

Repus Vont Ou

chajfés

verdoient;

de la mer.

le Paris

ouvrier,

flamboient,

les lointains

frais, montant

fourd,

i y

les forges

chanté,

le vent plus

Mufa.

& joueurs efcrocs les murs & l'échafaudage à l'ouvrage. Ù chante fiffe

rafant V ouvrier

ces cris Jîridents

Mais

déchirent

qui

l'air,

Ces frémijjements de barres de fer Sautant des lourdes voitures, fur ïejjîeu Sont

pour

tous

Oh!

l'afreufe

odeur

montant

de là-bas!

De

ce couvent

blanc

ou de la

Villette,

J'entends Ah!

la manoeuvre tout

j'ai

Din,

mes nerfs

don,

ce font ce fi

din,

de morfures.

: Ourche!

compris,

din,

autant

avant! des foldats.

la mejfe

quifonne;

Le clairon Puis

le tambour répond, aujji; s'en mêle. Ah ! filons d'ici, l'orgue

Et prépare Adieu! Paris

clair fraternel,

tout;

hâtons-nous,

flambeau vieux

mignonne.

de l'humanité, Paris

qu'on

aime,-

arche!

ette!

Le

16 Oh!

pas un adieu fuprêmè: on revient même quand

mais

ce nejl a beau le fuir

On

Au foyer

Réveil

de la liberté.

facré

DU

CHOEUR

Le fang Aux

va plus

premiers

Allons-y Entends-tu

'

DEPART.

le coeur fe gonfle de ce renouveau y

vite

ù

foleils

terre par la vapeur

gaîment, là-bas

eau !

ou par

ronfler

qui

à mextafier je fuis encor Devant ces yeux clairs, cette Mais

Ces

rouges

D'oïi

cheveux

la peau

face

comme

font

fine

reflortplus

franche

un brafier & plus

blanche.

Si quelques ce beau front, tachent roujfeurs éclore C'efl le blond printemps qui les fait Les derniers les effaceront foleils De

ce teint

de lys,

Cet

air fimple

Nous

difent

Vous

aure\

Qui

qu'un

& fier,,

fang

pur

grandiront Et fi ce nejl

pour nous,

colore.

ces feins triomphantsmère féconde,

ajfe^ que, un jour de nobles

enfants,

le bonheur d autres

!

du monde;

les verront

;

de

Mu fa.

de corps, d'efprit, Librement venus, libres Sains

Ne

faifant

de bras,

& de hanche

mouvant

dans

ma

Mufa,

tant

douce,

es-tu

en achevant

ta fimple

Mais

de ce panier,

là-bas,

deux

oh!

goulots;

leur

mère.

faire.

aufjî,

la collerette,

Tout

Pajfer

était

ils feront, ce qu il faut

que

jamais

Tagitant Le cou fe

comme

\y

belle

ainfi,

toilette j'aperçois la riche

t

!

affaire

Vous ave\

des bois compris qu au fin fond On ne vivait pas d'amour & d'eau claire.

CHOEUR.

Aux

premiers

de ce renouveau,

foleils

Le fan g va plus vite & le coeur fe gonfle Entends-tu là-bas la vapeur qui ronfle? Allons-y

gaiment

par

PRENDS Prends Et

la clé des

je te fuivrai,

La douce Cette

LA CLEF

ou par DES

eau !

BOIS.

'

des prés & des champs, toi qui veux m apprendre bois,

chanfon

chanfon

terre

;

rofe,

des

bois au printemps, a\ur & vert tendre,

8

Le

Qui

ne dure,

Réveil

hélas/

que

Mufa.

de

quelques

injlants;

la comprendre, cefl à deux qu'on peut Puifque Mieux la refpirer, la voir & l'entendre. Ho ! n attendons Sur

ce blanc

plus,

jupon,

Mets

ta

Jette

un chapeau rond fur ces lourds cheveux, ta bottine & prends ton ombrelle ;

Lace

Ce matin, D'un

poème

robe

Ù par ce beau temps, bordé de dentelle, à petits

paille,

à deux, fuivis,

nous nous

irons

pois

aux

reviendrons

bleus

bois, à trois.

;

LE T)ES

%ETOU%

Hl%OWJ)ELLES.

PROLOGUE.

m

811

'AUTRE jour, En

liiyjjljlf Une

Vierge

Marguerite, d'un chemin

débouchant

hirondelle

Frôla

avec

filant

vite

de

Vaile fes cheveux. cria la belle, fainte!

de bonheur, & rouge Surprife Voici la première hirondelle// Lors tous deux de chanter en choeur:

CHOEUR. i Les hirondelles Sortant De

venues// font du bleu du firmament,

la brife & des blanches nues: On ne fait pas d'où ni comment Les hirondelles venues. font

creux,

Le

20

Retour

n

Apres, J'en

j'ai vu deux hirondelles, ai vu trois, fen ai vufix, à rire

S'entrecroifant En

comptant

Et

maintenant

Les voilà

d'ailes.

bien,

fen

ai vu dix;

cejl

par

centaines.

toutes

milliers

par

Effleurant

l'eau,

Les murs

blancs,

les plaines,

rafant les petits

fentiers.

111

la brife & l'eau S''allumant des pourpres

courante

L'azur,

Tout

ce qui

Vous

attendaient toutes

Soye\ Pèlerines Sous Entre\

luit,

dufoir,

embaume

& chante

fans

javoir.'7

trop

les bienvenues,

des

lieux

l'auvent

des

: voici

/

bénits, connues

maifons

vos anciens

nids.

C H OE U R. Les hirondelles Sortant

du

font bleu

venues,

du firmament,

des De

la

& des

brife

On ne fait pas Les hirondelles On

ne fait

Hirondelles.

pas

21

blanches

nues:

d'où

ni comment

font d'où

venues. ni comment.

PRIMAVERA.

Pour

mieux

vous voir,

Bleu

clair,

blanc

Du

vert

des prés

fleurette

chaque

& jaune d'or, la tète; dreffe

rofe

Le

vit encor !! perce-neige Les collines font toutes blanches; une neige

Oeft

de fenteurs autour

Qui papillonne Ployant

fous

les

des branches,

touffes

de fleurs.

I! Courant

du val

Jufquau

bout

Par

les lilas

Toute Et

dans

la

à la

colline,

de ïhori\on &

bleu.

l'aubépine

floraifon

prend

l'odorant

'artifice

feu.

Le

22 L'hirondelle La

écouter

vol,

fon

entrouvrant

rofe

Pour

pourfuit

Retour

calice

fon

le rofjîgnol. 111

Des

les maifons illuminées beaux rayons d'or du

On

entend

Les

menus

Sur

les cheminées

par

du matin propos ces bavardes hirondelles,

De

à leur

S'entretenant en

Tout De

lointain,

leurs

lijfant

ailes,

longues & de foleil.

de pluie

vent,

réveil,

CHOEUR. Les

hirondelles

Sortant

du

venues, font bleu du firmament, Ù des

De

la brife

On

ne fait

Les

hirondelles

On

ne fait

la fuite

A

Voici

blanches

nues :

d'où

ni comment venues.

pas

font d'où

des

hirondelles

pas

le martinet

ni comment.

venu,

Hirondelles.

des Plus

grand,

Des pays Trouant

Du

tous

Paffant

vol

d'un

là;

avec

la

coupant

à la

cajlel

comme

fortant plus prompt, bleus de l'inconnu.

l'azur,

Ils font

23

vieille

un

elles

brife, ardent,

églife,

cri Jlrident.

CHOEUR. & plus grand, plus prompt du bleu de l'inconnu, Sortant

Plus

A la fuite Voici

long

des hirondelles

le martinet

venu.

A la fuite des hirondelles venu. Voici le martinet

11 Au

des

chant

joyeux des Des pinfons,

alouettes,

traîtres

coucous,

le nid Epiant Pour y pondre

des fauvettes, quand

il fait

Paffe\,

oifeaux

utiles,

paffe\,

Fleurijfant Des petits Faites

tous

les

alentours aux

villes; grandes & les beaux jours.

bourgs

la pluie

doux,

d'ailes,

Le

24

Retour

Les hirondelles

font venues, du bleu du firmament,

Sortant De

& des

la hrife

blanches

nues:

ne fait pas Les hirondelles

d'où

ni comment

font

venues.

On

d'oîi

ni comment.

On

ne fait

pas

111

L'oeil

le fol,

vers

Bienheureux Dans

qui fait

ce petit

Monte

livre

lire

Vefpace, & voir !

Ù doefcend,

qui pajfe, tout blanc,

connaître

à l'avance

Il pourra

s'il

S'il fera beau, Si la bourrafque Sur

ou dans

tout

ventera, qui s'avance éclatera.

la vendange

IV

Les voyant

les eaux

Rafer Malheur Pour

planer

fous

ou le chemin,

au faux

fe faire

Ces hirondelles

la nue,

chajfeur qui tne, Voeil ou la main, providence,

noir

des

Hirondelles.

2y

vol Infatigable De tous germes de pejlilence Vont épurant l'air & le fol! d'un

Qui

Les hirondelles Sortant

du bleu

De

la brife On ne fait

venues,

font

du firmament,

Ù des blanches d'où

pas

nues ;

ni

comment

Les hirondelles

font

venues.

On

d'où

ni comment.

ne fait

pas

V

Fleurs Amantes O vous Paiffe\ Pendant

de l'azur

& des nuages,

des longs

d'été,

jours dans

les cages, qui moure\ les airs en liberté!!! ail étendu

fous

ce chêne

du jour au déclin rombrage en tremblant S'allonge fur la plaine, J'achèverai ce chant d'amour. Dont

Les hirondelles Sortant De

font

du bleu

la brife

venues,

du firmament,

& des blanches

nues

:

4

20

Le On ne fait

Retour

d'où

pas

ni comment

Les

hirondelles

font

venues.

On

ne fait

d'où

ni comment.

pas

c4 SMcA'UGUE'RJÏE.

ENVOI.

i Belle

au teint

Montrant

des dents

Sous

de velours

A

la

l'oeil

O la plus

douce

Perle

aux

A

toi ce beau de

D'amour,

d'un

grande,

blanc

rêvé,

en amande,

relevé,

chinoife

fine

à bouche

d'or,

les belles!

entre tendres chant

lueurs, ^hirondelles,

& de fleurs/

foleïl

H

Incomparable Vivons/

Marguerite,

tâchons

Ces jours Qu'hirondelles

d'aimer

de prendre filant rafant

plus le fol;

au vol vite

des

Hirondelles. des jours de fête ne reviendront!

Emparons-nous Qui jamais

plus feul de tourner

L'infiant

27

Les hirondelles

la tête,

partiront. CHOEUR.

Aux

premières

Les hirondelles

:

partiront

reverdiront

Quand

flétries

feuilles

les prairies reviendront.

Les hirondelles

111 Donc,

ma

Aux

premiers

Quand Ira

tant

douce, friffons

l'hirondelle,

chercher

ces frileufes Imitant Vinfiinâl Nous Au

pays

amours,

hirondelles lumineux,

les fuivrons, bleu

vite,

filant

d'autres

De

ô ma petite! des beaux jours,

fuyant

des

amoureux.

ÈTILOGUE. Mais

fur

la tour

démantelée

Ou

reluit

là-bas

or & fang,

comme

elles,

28

Le

Retour

des

Hirondelles.

La vigne vierge échevelée, Le corbeau croajant... pajfe Les hirondelles ajemblées Sur

les débris

Les

voilà

Ces

amoureufes

tiennent

toutes

confeil...

envolées du foleil. CHOEUR,

Aux

premières

Fuyant

feuilles

jaunies

du firmament,

l'azur

Les

hirondelles

On

ne fait

pas

Les hirondelles

font parties: ou ni comment font

parties.

Lvî

VEU^fDoéU^GE

Plenis fpumat vindemia labris. (VIRG.)

u x pays que MÊAym WÊÊk^à La vendange

le pampre

dore,

débordera,

Le grenier

fous

le grain

Chantons

la vendange

ploîra. S" l'aurore/

i J'ai

rêvé

qu'au vieux firmameni, Les comètes enforcelées, cheveux

Ivres-mortes, des

Danfaient Et fai Pour Epis

courbes

vu fous

rouges

Ruijfeler

de leurs

Aux pays

que

La vendange

étoilées.

les pieds

nos preffoirs dorés,

au vent,

de Dieu, nos granges,

& pour vendanges, flancs

le pampre débordera,

de feu.

dore,

La

3° Le grenier

Vendange.

le

fous

la vendange

Chantons

p loir a.

grain

& l'aurore/ 11

Plus

vers

incliné

Le foleil

a perdu

La

en fa

vigne

Montre Vive

fon

Quon Pour De

mâle

faifon

& fon écorce. Ù le feu!

l'air

les tonneaux

apporte

les rayons

ferrer

qui nous

l'ajlre

,

fa force

fruit

le vin,

l'hori\on,

vides,

liquides

dit

adieu/

111 Dans

ton

Dès

l'heure

Le bras Fais

ou le ciel fe

levé, franc

tonner

ton

Et vous, par Des

dans

caveau,

hameaux

ton

cellier,

colore,

tonnelier,

tonneau

les champs

!

fonore

Ù les prés,

& des grandes

villes,

Accoure^,

agiles,

Pour

pourprés!

Aux

vendangeurs cueillir les raifins

pays

La vendange

que

le pampre débordera,

dore,

La Le grenier

j i

Vendange.

fous le grain ploira. la & l'aurore/ vendange

Chantons

IV Le ciel Et fi

a comblé

l'épi

Le raifin

nos filions, la grange les poinçons;

jaunit rougit

la moijfon,

Apres

Des pieds,

la vendange.

des mains,

aux flancs, jufques Gens du la grappe; prefioir,foule\ Coupeurs, coupe\, que rien n'échappe; & blancs/ Coupe\ raifins, rouges V Tout fuit

Là, Puis,

cejl

aux un

cris des vendangeurs: lièvre quife lève;

comme

La bartavelle

un vent fur

les hauteurs,

qui s'enlève.

Plus

loin,

Une

s groffe fille échappe; s enfuit pour qu'il ï attrape connaît bien. buiffons qu'elle

Elle Aux

des bras

d'un franc

VI Allons!partons! Le foleil, plus

tout

efl fini.

mélancolique,

vaurien

22

La Sur

les fommets S'en va pofani Les vaches

Vendange.

du bois jauni fon oeil oblique.

vont

la tête

au vent :

Oh

les voit fe pendant aux branches, Pafjer rouffes, noires & blanches. Le pâtre

chante

Aux pays

que

en les fuivant. le pampre

dore,

La vendange débordera, Le grenier fous le grain ploîra. Chantons la vendange & l'aurore/ VI I Ils font Chacun Petits S'en

partis

les grands

par

lutinant

chacune,

fa

& grands, vont roulant

tous

à

au clair

la fois, de lune;

Et pour

fauver

En

plus d'une Jeannette tomber fa cornette,

fes

blancs

têtins,

luttant,

Laiffera Et fon honneur,

bois,

Ù fes

raifins.

VI I i la cuve a chanté, Vendangeurs, le vin Et, cuit à point, ruiffelle.

La

33

Vendange.

en liberté. mange\ la table univerfelle. Drejfons là-bas Jean Raifin J'aperçois Buve\,

Debout. Il

Dans

chante

Avec

fon

Aux

pays

La

d'une vieil

Chantons

de Vaurore,

voix fonore^ ami le Pain.

que le pampre débordera

vendange

Le grenier

l'éclat

fous la

le grain

vendange

dore, ; ploîra, & l'aurore.

^OVEéM
PROLOGUE. i Ëp Hi

& canards

Cigognes Paffent C'ejl

fauvages

le foleil

qui fuit

arc plus

& clémente

le froid

décoche

enfuyant, d'un

rayons

Ne

noir,

laijfe pas fous La couchette fans L'arche fans pain,

réduit.

Nature/

par le froid la toiture

Par

bleu,

couverture, ïâtre

fans

ii Cailles

du firmament,

approche/

O douce Par

bleu

triangulairement. que déjà l'hiver

jour, Chaque Vers lefud, Ses

des nuages,

IRANT au-dejfus ïïjjà le froid 111 Dans

& grives font parties// bataillons les étourneaux

feu

/

Novembre.

jô Tourbillonnent Et

les blés

verts,

blanches

Les premières

s'abattre

gelées les guère

les prés,

Argentent Ou vont Les

les prairies, noirs de corbeaux.

fur

ts,

volées

par

les chardonnerets.

linots,

ni Au fond L'air

des forêts

criards

Tfont

plus

chauds

Mais Ne

& bavardes

pies

bruit

qu'en

grand

le ciel

encor,

Parfois De

de fonorué;

a plus

Geais

dégarnies,

a\ur,

or & pourpre

la vigne, montre

s'avive

de clair

rayons,

plus

vive, mûr.

raifin

fon

été.

IV Du

creux

du val bois

Le long

des

Le fruit

grenat

Se mêle

au fruit

Le tonneau Sous Et Les

de la cuve, vins font

& des f entier

s,

de Vaubépine

plus

le maillet

à la colline,

des pruneliers. déjà des par:

rentrés

ne fonne tonneliers,

la tonne, aux

celliers.

Novembre.

37

v Le fil

blanc

Flottant

de la

dans

les airs

Il s'éparpille

dans

Et

s'accroche

aux

Aux

cimes

Aux

bouleaux

Sous

ïa\ur

La faifon

Vierge

des

pajfe

attiédis;

Vefpace buijons

jaunis.

bois

qui

dont

les feuilles

doucement

rougijfent,

frémïffent,

belle

femble

d'or

encor. VI

Dans

une

Hier,

le foleil

brume

Toutes

Les vitres

Du

de

reflet

ardent

éclat

des

étrange

d'occident.

lueurs

les ondes

orange,

rouge

les rives

Avivant

Et

rofe

d'un

Enflammait



fanglantes

éloignements, étincelantes des diamants.

feu

VII Et

quand

On

vit,

il s'en à l'orient

Apparaître

la

La grande

lune

allait

dans

l'onde,

ferein, lune dans

blonde, fon

plein...

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