ACROSPORT Pyramides : toutes les figures collectives où les membres du groupe sont reliés entre eux. 3 formes de pyramides : - les duos - les trios - les quatuors. Porteur : celui prend en charge le poids d’un membre du groupe, soit porteur principal ou secondaire. Voltigeur : celui qui est porté et/ou dont les appuis ne sont plus au sol. Aide : fonction assumée temporairement au sein du groupe et finalisée par le soutien apporté aux phases de mise en place et démontage des pyramides. Pareur : fonction occupé par un ou des membres du groupe visant à veiller la sécurité du déroulement et à intervenir le cas échéant. Dispose de ses appuis au sol pour être efficace. Joker : rôle typiquement scolaire défini par le fait qu’un élève peut être « adjoint » à une pyramide sans y prendre véritablement part. nécessité en EPS pour une triple cause : difficulté numérique à établir des groupes égaux, souci d’intégrer des inaptes partiels et parfois ajouter un pareur supplémentaire. Les rôles chez les débutants sont essentiellement distribués à des individus (1 rôle : 1 personne). Puis rôle cède le pas à la fonction. Au haut niveau, toutes les fonctions sont assumées conjointement par tous les membres du groupe. Pyramides statiques et dynamiques doivent être abordées dès le début du cursus. Gestion sécurité est un souci permanant. Pyramide statique : s’applique pour des pyramides dont la vocation est de rester immobiles pendant 3 secondes. Pyramide dynamique : au sein desquelles on peut observer une rupture de contact entre les membres du groupe et une phase aérienne du voltigeur. Point de vue fédéral : le terme « combiné » apparaît pour désigner un enchaînement présentant les 2 types de pyramides. En scolaire notion peu d’utilité. Consignes minimales données aux élèves sur la sécurité : - porter de 5 à 15 secondes maximum - stabiliser sa position (augmenter sa surface d’appui au sol, gainage) - rechercher le meilleur alignement segmentaire - placer le bassin en rétroversion - s’assurer de la qualité des prises et des appuis - informer ses partenaires en cas de fatigue ou de danger - aider voltigeur à monter et à se stabiliser - participer au contrôle de la descente et de la réception. Pour le voltigeur : - ne monter que sur un porteur stabilisé - trouver des appuis sur des points osseux - ne jamais poser son pied sur le cou ou le région lombaire de son porteur - ne pas prendre d’impulsion sur son porteur pour sauter vers le sol - enchaîner les actions de monter sans précipitation
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savoir avant de monter quelles actions sont à réaliser élargir sa surface d’appui sur le porteur rechercher un alignement segmentaire conserver une posture tonique informer ses partenaires en cas de déséquilibre contrôler sa descente.
Sécurité active : Anticiper les chutes, maîtriser les différentes phases d’une pyramide (montage, stabilisation et démontage), trouver des points de contact osseux, transférer son poids, être tonique, accompagner son partenaire, assurer sa stabilité à la réception… Véritable éducation à la confrontation au risque dans un cadre collectif et à la confiance mutuelle En scolaire : les rôles sont multiples car le faible niveau d’expertise des élèves pour réduire le nombre de fonctions assumées par chaque élève. Gestion des groupes d’élèves : En haut niveau : de 2/3 ou 4 sportifs. En scolaire : groupe de 2/3 difficile car les élèves sont sans cesse sollicités et la fatigue, générant ainsi du risque et possibilités de pyramides réduites pour conduire rapidement les élèves vers de productions trop complexes. Enfin les fonctions d’aide et pareur son difficilement assumées faute d’élèves. MAIS les groupes de 6 et plus introduisent un double inconvénient : - 1er : augmentation considérable des temps de négociations au sein du groupe limitant ainsi la part dévolue au travail. - 2ème : les productions motrices se heurtent vite à l’impossibilité d’impliquer tout le monde dans une perspective complexe. Ce qui pousse les élèves à réaliser des duos, trios et quators artificiellement accolés et symétriques groupe peu productif en volume et à l’origine de productions plus additives que réellement complexes. Les groupes de 5/5 élèves présentent plus d’avantages que les précédents. En effet, les rôles de l’acrosport peuvent trouver un écho immédiat (porteur, voltigeur, pareur, aide, joker). Donc aide à toutes les pyramides et à toutes étapes (montage/tenue/stabilisation). Sécurité assurée et temps de négociations réduits au strict nécessaire. Modalités de regroupement privilégiée : Priorité aux groupes affinitaires, nécessités fonctionnelles au sein du groupe justifient cette position. Réaliser collectivement de l’acrobatie réclame des élèves de créer un espace de négociation, au sein de celui-ci écoute, respect, tolérance, capacité à entendre des propositions nouvelles garantissent l’efficacité des échanges d’idées. De plus, il est indispensable pour les élèves d’être enclins à accepter et supporter le corps des autres (accepter de porter, d’être porté, d’assumer la responsabilité d’autrui, de confier sa sécurité à un partenaire, accepter parfois des contacts physiques intimes…). L’efficacité des apprentissages et la sécurité du groupe en dépendent. Le point de vue qui consisterait à défendre que l’enseignement de l’acrosport soit là pour régler les problèmes entre des élèves qui se connaissent peu ou s’acceptent mal, n’est pas recevable. Les conflits latents, qui existent au sein d’un groupe auraient 2 effets néfastes prévisibles.
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le 1er : conduirait à des productions motrices insuffisantes en nombre et en qualité le 2nd : qu’il faut craindre d’avantage, instaurerait un risque conséquent dû au manque d’investissement de chacun dans la prise en charge de la sécurité de tous.
Mixité : Regrouper les élèves sur des critères affinitaires limite l’impact d’un tel questionnement. La mixité = richesses aux yeux des élèves eux-mêmes car ils ont compris que la diversité des statures constituait un atout dans cette activité. Réversibilité des rôles ? Débat important. Le milieu sportif spécialise les rôles car il nécessite de spécialiser les gabarits. MAIS formation plus riche car pour bien porter il faut savoir ce que c’est d’être porté. Meilleure est la connaissance de tous les rôles, meilleure sera la qualité et la sécurité de productions motrices. En EPS : celle-ci ambitionne d’être le lieu d’une éducation physique la plus complète possible. Assez logiquement, s’exercer dans l’ensemble des rôles proposés par l’acrosport renvoie à cette idée une éducation physique plus large. Réversibilité des rôles utile mais pas prioritaire. Si l’on souhaite que les élèves s’investissent en acrosport, il faudra accepter l’idée d’une relative spécialisation des élèves. Cette spécialisation rend possible une hétérogénéité des investissements au regard de l’hétérogénéité des compétences de chacun. En plus, l’activité propose déjà beaucoup d’exigences de réalisation et de critères de maîtrise. La tendance sera donc d’éviter d’en ajouter de trop nombreux sur ce thème de la réversibilité. MAIS de façon pragmatique, nous pourrons proposer des propositions d’évaluation laissant apparaître des exigences formulées comme suit : « chaque élève doit être au moins une fois porteur et au moins une fois voltigeur ». Activité collective interdépendante permet-elle de distinguer la contribution de chaque membre du groupe à la performance : Il est illusoire d’espérer distinguer la contribution de chacun à la production de tous. L’observateur verra son attention focalisée sur les voltigeurs surévaluer les prestation du voltigeur au regard des autres membres du groupe. Il est aisé de comprendre qu’on ne peut bien voltiger que si les porteurs assument bien leur rôle. C’est pourquoi la note de l’enchaînement devient la note de chacun. Si élève notoirement sous investi dans le travail du cycle et dans la production finale : enseignant vise à interdire à cet élève de bénéficier d’une note collective qu’il a si peu contribué à mettre en place. L’enseignant exigera que l’élève ne puisse se maintenir dans un rôle permanent de pareur ou de joker et que sa contribution aide réellement les autres élèves.
Les démarches pédagogiques : Posters : néfaste le plus souvent à la dynamique d’activité et d’apprentissage. Le défaut majeur est de rendre nécessaire chez les élèves des temps de discussion et de négociations autour des posters. Ces derniers ne peuvent livrer que l’image arrêtée des pyramides statiques (sans expliciter les montages, démontages…) ou un descriptif approximatif des pyramides dynamiques. Pyramides imposées :
« passages obligés ». Pas imposer les pyramides à l’évaluation terminale. A terme, la fonction formatrice des imposés s’évanouit là où le niveau d’expertise augmente. Evaluation : -
Complexité et maîtrise de cette complexité Note construite progressivement mais pas sur un jour Se prémunir des effets désastreux des absents Préparer les élèves à assumer affectivement le passage d’évaluation devant le professeur et la classe.
Fiche de suivi du groupe : - elle fait apparaître les exigences du cycle en terme de pyramides - elle témoignera de l’avancée du travail du groupe - permet à l’enseignant de valider les pyramides en cours de cycle (valider : réaliser 2 fois de suite sans précipitation et en témoignant d’un contrôle sur toutes les phases : montée, tenue et démontage). Une fois les pyramides validées par l’enseignant sur la fiche de suivi, elles pourront être présentées à l’évaluation finale. De la sorte, on se garantit : - de la sécurité des productions finales - de la centration des élèves sur les aspects de la maîtrise, et uniquement ceux là lors de l’évaluation finale (éviter le « ça passe ou ça casse » non seulement dommageable à l’intégrité des élèves mais contraires à la logique culturelle de l’activité) - d’un calcul aisé et anticipé de la note de complexification - de la possibilité de régulations pédagogiques très pertinentes de la part de l’enseignant car celui-ci intervient au moment même de la validation autour des productions effectives - du retard éventuel de certains groupes dans le travail - de préserver la possibilité pour les élèves de réellement choisir les pyramides qui leur conviennent. Dimension créative renforcée. Notation sur avant dernière leçon car en 1er lieu les élèves éprouveront de la gêne ou de l’euphorie liés à une 1ère présentation publique. Ceci permet d’évacuer le risque de perturber excessivement les enchaînements notés. De plus, l’impact éventuel d’absents en dernière leçon se trouve également amoindri du fait que la trace vidéo constitue une référence pertinente éventuelle. Evaluation : Note de maîtrise : - expression de la maîtrise dont témoignent : stabilité de montage tenu et démontage fluidité des liaisons déplacements et absence de petits pas de replacement en vue d’assurer les RDV spatiaux avec les partenaires corrections des postures (bras, jambes tendus) avance ou retard vis à vis de la musique. - conformité de ce qui est présenté au regard de ce que la fiche propose : figures tenues ou non. Note de complexité : évalué avant au cours du cycle sur la fiche de suivi.