N° 104 juin 2009
2009, année de la bio...Barnier en a rêvé, Le Maire va-t-il le faire ? Tribune libre
Hier, Michel Barnier a cédé sa place à Bruno Le Maire à l’Agriculture. Il laisse derrière lui un arrièregoût d’inachevé, avec en guise de mot d’adieu ce communiqué de presse du 12 juin dans lequel il propose une vision tellement idyllique de la bio aujourd’hui qu’on se demande si on vit bien sur la même planète ! Des surfaces agricoles en conversion cinq fois plus importantes qu'en 2008, un nombre d'exploitations bio en augmentation de 15%, des surfaces bio en hausse de 10% en 2009... Bref, la révolution bio serait en marche et tout irait bien dans le meilleur des mondes ?
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Halte aux « Biocarburants »
Le saviez vous ?
Il faut tout de même rappeler, même si on ne peut que saluer ce redémarrage timide, que les objectifs fixés par le Grenelle de tripler les surfaces en bio d’ici 2012 sont encore loin d’être atteints. Car pour cela il faudrait non pas 10% mais 45% d’augmentation des surfaces par an. Attention également à ne pas se réjouir trop vite, comme le fait le nouvel ex-ministre, du développement de l’offre bio en GMS ou dans les magasins à bas coût, car ce n’est pas la production française qui en bénéficiera mais celle des pays tiers, plus aidée ou moins coûteuse en main d’œuvre.
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L’auxiliaire et le nuisible
Portrait
Et même si la production française augmente, on ne résoudra pas pour autant le problème du prix élevé des produits bio, comme semble le croire Michel Barnier. D’abord parce que produire en France coûtera systématiquement plus cher que produire en Pologne ou au Brésil. Ensuite, parce que tant que l’on masquera au consommateur français le prix réel du produit conventionnel, dépollution comprise, il trouvera toujours trop cher le produit bio. Aussi, lorsque l’ancien ministre indique que l’agriculture bio, en plus d’être écologiquement responsable, doit devenir économiquement productive en citant l’agriculture conventionnelle comme exemple, on a envie de se pincer très fort.
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Raphaëlle de Seilhac : agricultrice bio en Corrèze 4
Actu Limousin 5
Filières
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Point sur la mission DIVA « restauration collective »
Quant aux mentalités, autre levier de progrès, certes elles évoluent Mr Barnier, mais bien moins vite que vous ne le croyez. Car l’agriculture française reste engluée dans un système productiviste de primes, de quotas et de copinage agrochimique qui empêche le changement auquel de plus en plus de paysans aspirent. Une agriculture embarquée dans une course à l’agrandissement qui interdit à de nombreux candidats à l’installation de concrétiser leur projet, alors qu’ils représentent le monde agricole de demain, soucieux de revenir à une agriculture plus durable, plus humaine, moins folle, libre. Rappelez-vous ce GAEC creusois de 200 ha qui s’était agrandi en balayant d’un revers de main un jeune agriculteur bio qui souhaitait s’installer. Le premier a perçu 70 000 € de la PAC en 2008 alors que le second est aujourd’hui toujours au RMI…
Règlementation Exonération de la taxe foncière Revalorisation des aides CAB en maraîchage sous tunnel et arboriculture
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Monsieur le nouveau Ministre de l’Agriculture, votre prédécesseur a su définir dans le plan qui porte son nom des objectifs ambitieux pour développer l’agriculture biologique. Mais tout reste à faire, les décrets à signer, le problème du foncier à régler, les moyens à mobiliser. Car 20 millions d’euros pour la bio en 2009 contre 1 milliard pour les agrocarburants, ce n’est pas acceptable quand on sait que l’une peut nourrir la planète alors que les autres risquent de l’affamer. Le dossier bio sera donc à n’en pas douter celui sur lequel de nombreux citoyens, paysans et consommateurs, vous jugeront. Communiqué de presse GABLIM du 26 juin 2009
Échos du réseau La FNAB propose la création de « Pôles de conversion »
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OGM
Coexistence impossible : FNE avait vu juste
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Calendrier Annonces
Tribune Libre
Halte aux « Biocarburants » En 1ere lecture au Sénat, le terme « biocarburant » a été banni du projet de loi de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement, au profit du mot « agrocarburant », moins trompeur pour les consommateurs et citoyens. La Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale n’a pas repris ces amendements dans son rapport qui sera soumis aux députés, lors de la 2eme lecture de la loi à partir du 9 juin. La Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France demande que l’amendement des sénateurs soit maintenu et voté définitivement.
que la loi avalise le terme « agrocarburant », comme le font désormais de nombreux acteurs et institutions qui ont à traiter du sujet, afin de lever toute forme d’ambiguïté. Rappelons que le terme « bio » lié au mode de production biologique est également utilisé dans d’autres États membres, avec le même risque de confusion, et que les associations qui promeuvent la bio dans ces pays demandent, comme en France, l’extension de la protection de ce préfixe à l’ensemble des cultures et produits de cultures, sur l’ensemble du territoire de l’Union Européenne.
Il y aujourd’hui, dans l’esprit des consommateurs, un lien fort entre le préfixe « bio » utilisé pour qualifier des cultures ou des produits issus de ces cultures, et la production biologique, donc à considérer qu’une culture ou produit issu de l’agriculture et qualifié de « bio » respecte l’environnement. Nous demandons
La FNAB demande donc à tous ceux, paysans, citoyens, consommateurs qui ont à cœur de défendre l’intégrité de l’agriculture biologique et le droit à une information non trompeuse, d’écrire à leur député(e), afin qu’il (elle) vote en ce sens et conserve l’amendement du Sénat. Communiqué de presse FNAB du 4 juin 2009
Le Saviez-vous ?
L’auxiliaire et le nuisible Tout le monde ne sait pas greffer les arbres fruitiers ou les rosiers mais chacun a appris que cela consiste, en quelque sorte, à « cultiver » un greffon intéressant sur un porte-greffe. Si l'opération est réussie le porte-greffe « nourrit » convenablement le greffon et lui permet d'exprimer les potentialités qui nous intéressent, par exemple la qualité gustative de ses fruits. Dans le cas contraire il peut y avoir un « rejet » de la greffe et le greffon meurt ou végète. Les branches du porte-greffe ont alors souvent tendance à repousser. De la même manière la pratique agricole est en quelque sorte un greffon que l’on associe à des mécanismes naturels jouant le rôle de portegreffe. On enlève la végétation naturelle du terrain et on la remplace par des plantes cultivées de la même façon qu'on supprime la ramure du porte-greffe au profit du ou des greffons. Si la greffe est bien effectuée tout se déroule pour le mieux, les cultures (« greffon ») poussent bien et ne sont pas malades. La végétation spontanée (les repousses du « porte-greffe ») n'est pas trop envahissante. Mais une greffe effectuée par la main de l'homme contrecarre presque toujours, parfois beaucoup, parfois peu, les mécanismes naturels. Une partie de ces derniers semble alors considérer le greffon comme une anomalie à supprimer. A l'inverse une autre paraît le « soutenir » et l'aider. Si la première est faible
2 La Feuille bio du Limousin
par rapport à la seconde la réussite de la greffe est assurée. Dans le cas contraire c'est l'échec. Le praticien attentif peut observer cette « lutte » entre les facteurs naturels qui favorisent ses cultures et ceux qui les agressent. Mais son observation reste très partielle car les phénomènes mis en jeu sont beaucoup trop nombreux et complexes pour être perçus dans leur ensemble. Quoiqu'il en soit la comparaison entre l'opération du greffage et la pratique agricole, aussi imparfaite et peu «scientifique» qu'elle soit, nous aide à mieux comprendre les notions d'auxiliaire et de nuisible. L’analogie avec le greffage nous aide également à saisir que ces aspects « nuisibles » ou « auxiliaires» ne présentent pas de justification scientifique. Ils prennent du sens dans le cadre de la pratique agricole seulement. Dans la nature aucun organisme vivant n'est gênant ou bénéfique et encore moins « bon » ou « mauvais ». Chacun se contente de vivre au mieux sans chercher à plaire ou à nuire (…). L’animal ou le végétal sont rarement toujours utiles ou toujours nuisibles à l’activité agricole. Généralement ils sont tantôt l’un tantôt l’autre selon les situations, quelques exceptions mises à part. Joseph Pousset, extrait de « Agriculture Naturelle ». Conseil de lecture chez ce même auteur « Agriculture Naturelle », Editions Agridécisions, 2009. « Agriculture sans herbicides », Editions Agridécisions, 2003. « Engrais verts et fertilité des sols », Editions Agridécisions, 2000 puis 2002. « La conversion à l’agriculture biologique », Editions Utovie, 1991. Pour acheter directement auprès de l’auteur vous pouvez le contacter par tel/fax au 02.33.35.22.67 ou par courriel à
[email protected]
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Le Mons
Raphaëlle de Seilhac
19800 Vitrac sur Montane Entrée en bio en 2004
Tél : 05 55 27 60 87
42 ha de SAU
Ovins,
plus d’infos sur www.duvertdanslesoreilles.fr
chambres d’hôte
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Quelles sont tes activités actuelles ?
Je m’installe au départ avec 70 brebis limousines pures et 4 chambres d’hôte. Je viens de constituer mon troupeau bovin composé de 8 vaches suitées (normande, gasconnes, salers, aubrac, limousine, un bœuf highland) et de 11 génisses limousines. J’apprécie la diversité ! Je cultive 2ha de céréales distribuées aux brebis pendant l’agnelage, à mes volailles et cochons (que j’élève en petites quantités, destinées à la table d’hôtes). Grâce aux techniques acquises à l’ADAPA (Association pour le Développement d’une Agriculture Plus Autonome), les agneaux sont finis à l’herbe et commercialisés en vente directe ; je compte faire de même avec les bovins. Actuellement, mes revenus sont répartis équitablement entre les chambres d’hôtes, les ovins et la forêt. La part de la ferme augmentera avec le nouveau troupeau. Étant seule sur la ferme, j’emploie un salarié agricole 1 jour par semaine à travers un groupement d’employeurs et une aide ménagère pour les chambres. Mais il y aurait du travail pour beaucoup plus ! ♦
sentent comme appartenant à la terre et non l’inverse ! C’est pour toutes ces raisons que je souhaite créer une fondation dédiée au développement durable, à l’équité et la culture, en accueillant des personnes et leur projet de vie dans ces lieux, qu’ils soient agricole, artisanal ou artistique. Et puis la grange pourrait devenir une salle de spectacle…J’espère aussi créer une Société Coopérative Immobilière pour permettre à chacun de construire son chez soi. ♦
Pour toi, la bio, c’est quoi ?
Je suis passée en bio dès 2004 comme une évidence. Je considère que le cahier des charges AB est le B.A. BA, la première marche vers la durabilité de l’agriculture. Ensuite l’agriculture se doit d’être bonne, équitable, joyeuse, humaine, belle ! Concernant la création d’une marque privée mieux-disante que le règlement bio européen, j’adhère au principe même si je reste persuadée que ce qui marche le mieux, c’est l’exigence de son savoir-faire et les relations plus informelles… ♦
Portrait
♦ Quel est l’historique de la ferme ? En 1997, j’ai hérité d’une grande maison datant du 17ième siècle, de 12 ha de SAU et 30 ha de forêt. Mon installation sur les lieux est progressive : d’abord maison de campagne, puis résidence principale. C’est réellement en 2003 que mon projet agricole voit le jour après deux ans de travaux dans la maison. En 2004, j’ai l’opportunité de racheter 30 ha de terres jouxtant la ferme qui se libèrent réellement en 2008.
Comment vois tu l’avenir de la bio ?
Quand je me suis installée en 2003, j’avais l’impression d’être la seule à m’intéresser à l’écologie. Aujourd’hui, tout le monde en parle mais le monde agricole ne bouge pas ! Je m’interroge sur cette frilosité alors que le paysan de demain doit pouvoir progresser vers plus de durabilité, individuellement et au sein d’un collectif. Ce sont des décisions à prendre en son âme et conscience. Propos recueillis par Véronique Baillon
AsAs-tu des projets sur la ferme ?
Je suis consciente de mon privilège. Mais pour moi, être propriétaire de ce foncier n’a pas réellement de sens. L’heure est au partage des biens communs comme la terre et l’eau. J’adhère assez à la vision des indiens d’Amérique qui se pré-
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3 La Feuille bio du Limousin
L’implication des bénévoles est cruciale pour la réussite du repas
Public au rendez-vous pour la 7ème
édition de notre foire Coccinelles & Cie !
Actu Limousin
Pour cette septième édition, le temps a de nouveau joué avec nos nerfs (grosse averse tôt le matin ) mais s’est finalement montré plutôt clément. Les visiteurs sont donc venus très nombreux, des habitués mais aussi des personnes qui venaient pour la première fois et très demandeuses d’information sur l’agriculture biologique. Les exposants dans la majorité très satisfaits ont particulièrement apprécié ces échanges avec les visiteurs et la convivialité de cette journée. L’espace buvette restauration a de nouveau fait recette - plus de 350 repas servis grâce à la mobilisation de nombreux bénévoles qui, victimes du succès, n’ont pas pu goûter à un repas complet. Les différentes animations ont attiré beaucoup de monde. Les enfants ont particulièrement apprécié les promenades en ânes et les contes. Les adultes ont pu redécouvrir les différentes utilisations de la laine et son intérêt dans l’économie locale. Ils ont pu aussi mieux comprendre les enjeux de l’agriculture biologique grâce aux différentes animations autour du thème « et si… on développait la bio! ». A noter que ce thème fut plutôt porteur pour les médias surtout au vu des résultats des élections européennes et de la poussée de l’écologie. Plusieurs articles dans les journaux avant et après la manifestation, des interviews radios et un reportage FR3 Limousin le jour de la foire. En résumé, une très belle journée qui ne doit sa réussite qu’à la mobilisation de nombreux bénévoles. Alors merci à tous ! Jenny Gutteridge
Association consommateurs bio sur Brive «Vivre Bio » recherche des producteurs Fax : 05 55 24 57 55
L’espace laine et la redécouverte pour beaucoup de l’intérêt de cette matière première locale
Les repas du mois 19
5242 repas complets 3025 repas complets
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5870 repas partiels
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« La démarche d’installation en agriculture ressemble aujourd’hui au parcours du combattant, parsemée d’obstacles divers et variés. Lorsque l’on débute le montage d’un projet agricole, nous sommes souvent un peu désorientés et nous nous posons un grand nombre de questions : quelle production choisir, où s’installer, le faire seul ou en association, avec quels moyens…? Chaque décision est fondamentale et pour faire le bon choix, il est essentiel de s’entourer de personnes compétentes qui nous feront part de leur savoir-faire. C’est dans ce cadre que les différentes structure qui composent le Réseau Agriculture Durable (RAD) Limousin interviennent, pour nous soutenir « nous, les porteurs de projet ». L’objectif de ce guide est de vous aider à la réflexion de votre projet d’installation et à sa concrétisation. Vous trouverez entre autres, des éléments à prendre en compte pour le choix de votre activité, des pistes pour s’initier au métier d’agriculteur, pour la recherche de foncier et pour le financement de votre projet. Ce guide n’est pas exhaustif mail il vous permettra de vous familiariser avec des notions essentielles sur ce qu’implique être agriculteur. Les fiches témoignage d’agriculteurs installés en Limousin vous pet mettront d’appréhender plus concrètement les démarches que vous serez amené à réaliser et de la diversité de parcours possibles pour arriver à créer votre exploitation. Car malgré tous les obstacles, l’installation, c’est aussi l’occasion de faire d’excellentes rencontres avec des personnes passionnées par leur métier et de trouver un épanouissement personnel . » Olivier Breuil , Ancien candidat à l’installation et agriculteur bio en Haute-Vienne
Les collèges corréziens à l’heure bio !
Ce dispositif global et incitatif permet de construire progressivement un réel partenariat entre producteurs, plateforme, cuisiniers, gestionnaires, enseignants et collégiens. Que la dynamique se poursuive ! Véronique Baillon
Contexte : Nathalie a effectué un BPREA en alternance au CFPPA de Bellac tout en gardant son emploi de réceptionniste dans un hôtel de Limoges. Elle a contacté le RAD Limousin en août 2008 pour des questions concernant l’acquisition de foncier à Jourgnac (ouest de Limoges). Projet : Nathalie élève des chèvres angora pour la fabrication de mohair. Elle dessine les modèles et des tricoteuses locales lui fabriquent les produits finis. Nathalie a ouvert une boutique en centre ville de Limoges « Création Mohair » depuis l’automne 2008. Pour faire transformer son mohair, elle passe pour le moment par la SICA mohair mais elle souhaite développer son propre réseau notamment grâce au lavage du Bourbonnais et à la Filature de Rougnat. Son DIVA : Accompagnés par l’ARDEAR Limousin, nous avons établi avec Nathalie un plan d’accompagnement sur 3 ans pour construire son projet. Après le montage du dossier par l’ARDEAR Limousin, la Région lui a accordé un soutien financier à hauteur de 80 % des prestations suivantes :
∗ réalisation
d’un prévisionnel technico-économique (intervenant : Chambre d’Agriculture 87)
∗ réalisation d’un projet bâtiment d’élevage pour les caprins (intervenant : Chambre d’Agriculture 87)
∗ appui technique spécialisé en production animale (intervenant : GABLIM)
∗ conseil spécialisé en création d’entreprise, appui juridique (intervenant : Juri conseil 87)
∗ mise en place d’un tutorat (intervenant : ARDEAR Limousin) Laurent Bordey
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Actu Limousin
On vous en a déjà parlé, c’est maintenant fait : les 6 collèges pilotes corréziens ont démarré l’introduction de produits biologiques locaux dans leur restauration collective avec prise en charge du surcoût par le Conseil Général. A Tulle, Lubersac, Merlines, Larches, Beaulieu/Dordogne et Uzerche, ce sont au total 2000 jeunes qui ont découvert un menu bio le 28 mai dernier et depuis, 3 ingrédients bio tous les 15 jours. En 2010, 6 nouveaux collèges rejoindront le dispositif et les 10 autres en 2011. Pour sensibiliser les jeunes, des animations sont réalisées dans chaque collège auprès de 4 classes. Des formations à destination des cuisiniers et gestionnaires ont également débuté.
Un accompagnement DIVA pour Nathalie Kouamé, éleveuse de chèvres angora
5 La Feuille bio du Limousin
Point sur la mission DIVA « Restauration Collective » Commencée depuis début février 2009 pour une durée de 6 mois, l’étude touche aujourd’hui à sa fin. Pour rappel, l’objectif de cette mission est d’identifier et d’impulser les moyens de structurer les productions biologiques locales pour l’approvisionnement de la filière restauration collective : organiser, planifier et développer les productions locales pour ce débouché en sont les enjeux principaux.
Filières
Deux mois d’enquête sur le terrain, nous ont permis de questionner pas moins de 87 producteurs biologiques, fournisseurs habituels ou simplement intéressés par cette filière. L’accueil a été très chaleureux et nous tenons à remercier tous ceux qui ont nous consacré du temps et permis d’avancer dans la compréhension des problématiques de chacune des filières.
nale en charge de l’économie sociale et solidaire, a d’ores et déjà répondu présente pour cette restitution que nous espérons riche en propositions et engagements de la part des décideurs politiques. Un témoignage d’une action menée par le conseil général de Vendée est prévu. Le CG 85 accompagne en effet depuis un an les cuisines des collèges dans la mise en place de projets d’approvisionnement en produits bios locaux, et dans l’investissement en matériels de cuisine économe en énergie, eau et produits chimiques. Les économies réalisées sont ensuite réinjectées dans les matières premières des repas. Le bilan de ces restitutions dans la prochaine feuille bio ! Un petit zoom sur les producteurs rencontrés :
∗ 13 en Creuse, 38 en Corrèze, 28 en Haute Vienne et 8 en Dordogne. (NB : le faible nombre de producteurs rencontrés en Creuse s’explique par l’absence de fortes demandes en restauration collective sur ce département actuellement)
A l’heure actuelle nous sommes en cours d’analyse de ces données, et le matériau est des plus riches ! Plusieurs échéances sont prévues pour la retransmission des résultats de l’étude. Tout d’abord un comité de pilotage prévu le 25 juin qui devra nous permettre de dégager des priorités d’action. Suivront des restitutions auprès des producteurs rencontrés, et une restitution officielle à la Région Limousin début juillet à laquelle nous convions élus de collectivités et clients de la restauration collective. Mme Jeannot Pagès, conseillère régio-
∗ 52 producteurs mono-filière et 33 producteurs multi-filières ∗ et par filière : 40 en maraîchage, 37 en viande, 20 en fruits, 10 en pain, 8 en produits laitiers et 21 en autres productions (miel, huile, poisson, plantes, épices…)
Alice Valenzisi (chargée de mission) Anne Boutignon (stagiaire)
Exonération de la taxe foncière Nouveau : une exonération de la taxe foncière pour les agriculteurs bio depuis janvier 2009 La loi de finances pour 2009 a instauré une exonération facultative temporaire de la taxe foncière sur la propriété non bâtie pour les terres exploitées selon un mode de production biologique (article 1395 G du Code Général des Impôts). Cette exonération vise notamment les terres, prés et prairies naturels, herbages et pâturages, vergers et cultures fruitières, vignes, bois, etc… et bénéficie à l’exploitant, qu’il soit propriétaire ou locataire. Lorsque les terres sont données à bail, le propriétaire doit reverser au locataire l’intégralité du montant de l’exonération. Le coût de l’exonération sera à la charge pleine et entière des communes.
Règlementation
Les modalités d’octroi sont les suivantes :
∗ L’exonération est subordonnée à une délibération des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale dotés d’une fiscalité propre : elle doit être prise avant le 30 septembre de l’année N pour
être effective l’année N+1.
∗ Pour en bénéficier, le propriétaire ou le preneur doit adresser aux services des impôts du lieu de situation du bien, avant le 1er janvier de chaque année au titre de laquelle les exonérations sont applicables, la liste des parcelles concernées, accompagnée de l’attestation annuelle délivrée par l’organisme certificateur agréé. Cette exonération a été fixée pour 5 ans et est applicable à compter de l’année qui suit celle au titre de laquelle une attestation d’engagement d’exploitation suivant le mode de production biologique a été délivrée pour la première fois par l’organisme certificateur agréé. Attention toutefois, toutefois cette exonération ne s’applique pas lorsque les propriétés concernées bénéficient déjà d’une exonération totale, permanente ou temporaire d’une durée supérieure, notamment pour les terres situées en zone Natura 2000. Laurent Bordey
Revalorisation des aides CAB en maraîchage sous tunnel et arboriculture Le Ministère de l'agriculture a bien confirmé que Bruxelles avait accepté les demandes de modification des montants et les catégories des aides bio pour ces 2 productions soit :
∗
En maraîchage sous tunnel la CAB4 est renforcée et passe à 900 € (au lieu de 600 €)
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∗
L’arboriculture qui était en CAB3 (350€) passe en CAB4 à 900€.. 900
Pour le caractère rétro-actif des dossiers déposés en mai 2009 et l'harmonisation des montants (de la même façon dans toutes régions et départements), c'est "actuellement en cours d'expertise". Même chose pour bien vérifier les catégories pour l'arboriculture (passage de la catégorie CAB3 à CAB4). Anne HAEGELIN - FNAB
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La FNAB propose la création de « Pôles de conversion »
Le plan Barnier a pour ambition d’aboutir à la conversion de près de 20000 agriculteurs d’ici 2012. Dans ce laps de temps qui est relativement court, il apparaît nécessaire de renforcer la coordination des actions d’accompagnement à la conversion bio menées dans chaque région, pour accélérer le rythme actuel des conversions qui reste insuffisant pour atteindre 6% de la SAU bio d’ici trois ans.
En synthèse voici le contour de l’organisation et des missions des pôles régionaux de conversion : • Favoriser les échanges et la concertation à l’échelle de la région ; • Inciter les divers acteurs agricoles ou leurs partenaires à réaliser des actions de sensibilisation; • Harmoniser les outils et les méthodes d’accompagnement des conversions en bio ; • Favoriser si besoin la clarification des missions entre les divers conseillers et la concertation sur ces missions, avec la désignation de chefs de file pour chaque type de mission (sensibilisation, accompagnement des projets de conversion, suivi, etc.) ;
• Un comité de pilotage, réunissant tous les acteurs du développement agricole et de l’économique, susceptibles d’intervenir dans les conversions en bio ; • Un coordinateur hébergé par les GRAB, notamment chargé d’animer la concertation entre conseillers sur les projets qui posent question et sur les accompagnements à proposer ; • Une documentation consultable par tous : sur la période de la conversion, sur les acteurs qui interviennent sur une ou plusieurs étapes de la conversion, sur les événements et manifestations, ... • Un espace d’échange et de concertation, entre conseillers des GAB, des Chambres d’Agriculture, des entreprises, lycées, centres de formation agricole, etc. qui interviennent sur la conversion en bio ; • Un recensement des trajectoires de conversion et des accompagnements réalisés par les différents conseillers ;
E c hos du rés eau
Le réseau FNAB propose la création de pôles (régionaux) de conversion pilotés par les partenaires du développement agricole, avec des chefs de file par type de mission ou projet en favorisant au maximum les synergies. Un projet favorablement accueilli par le ministre de l’agriculture.
gétaires, analyse avant et après conversion après 3 ou 5 ans, suivi technique, groupes d’échanges et parrainages, etc.).
• Un site internet sur la conversion en bio, ou une page internet, avec un accès agriculteurs et un accès réservé aux conseillers de la région.
• Suivre l’évolution des conversions et concevoir les outils nécessaires (observatoire, prévision des enveloppes bud-
Arnaud Dutheil
COEXISTENCE IMPOSSIBLE : FNE AVAIT VU JUSTE Le programme de recherche européen Co-Extra (coexistence et traçabilité) portant sur la coexistence des cultures génétiquement modifiées et conventionnelles vient d’être rendu public à Paris. L’analyse présentée par France Nature Environnement depuis des années se voit ainsi confirmée sur deux points essentiels : les conséquences de la coexistence et la définition du seuil légal de contamination transgénique.
Impossible coexistence Il s’avère bien que la coexistence est impossible sans contamination transgénique avec les pratiques agricoles actuelles. Ce qui implique, pour préserver les cultures non OGM, d’une part de renforcer la transparence des pratiques, d’autre part, des mesures d’isolement très audelà des distances dites de « sécurité » jusque là préconisées, voire d’instaurer des « zones dédiées » qui deviendraient de véritables enclaves où un accord entre agriculteurs serait obtenu. Comment obtenir un tel consensus alors que la présence même d’OGM implique un surcoût aux filières non OGM ? Il ne peut y avoir coexistence sur le plan économique tant que la filière polluée doit payer pour se protéger et en prouver l’efficacité. France Nature Environnement a fait valoir cette impossibilité de coexistence sans contamination transgénique et l’importance de respecter le droit à l’information du public, notamment lors des travaux du
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Un seuil de contamination à 0,1 % Concernant le seuil de contamination au-delà duquel serait reconnu légalement cette « présence fortuite », alors que persiste un vide réglementaire en Europe à ce sujet, le rapporteur de ces recherches recommande de retenir 0,1 % et non le seuil européen d’étiquetage de 0,9 % qui n’est qu’un compromis politique sans fondement scientifique, et qui revient à légaliser la pollution transgénique. Pour Lylian Le Goff, responsable du dossier OGM pour FNE : « Nous nous félicitons que soient reconnues et renforcées des données scientifiques essentielles à la préservation de l’intégrité de l’environnement, des semences et des cultures. Nous serons vigilants, au cours des prochains travaux du Haut Conseil des Biotechnologies, notamment lors de sa prochaine séance du 18 juin, pour que soit respecté l’objectif fixé par la loi OGM française concernant « la liberté de consommer et de produire avec et sans OGM, sans que cela nuise à l’intégrité de l’environnement et à la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité ». On voit bien que si l’on veut vraiment préserve r cette liberté et cette intégrité, il faudra bien choisir entre « avec » ou « sans » OGM ».
OGM
Le but de ces recherches, menées durant cinq années par 18 pays de l’Union européenne, le Brésil, l’Argentine et la Russie, est d’« aider à la prise de décision politique sur les OGM en Europe » en « veillant à préserver la liberté de choix des producteurs et des consommateurs européens ».
Grenelle de l’Environnement ou de procédures ayant abouties à l’invalidation d’autorisations accordées à des cultures OGM.
Communiqué de presse FNE du 10 juin
7 La Feuille bio du Limousin
RENCONTRES samedi 11 juillet :
murs torchis, adabe.
Céline et Christophe Leyssenne 02 54 22 44 27 ou
[email protected]
Calendrier
∗ visite d’une chaufferie bois 80kw et d’un réseau de chaleur de 100m alimentant 4 habitations
FORMATIONS
∗ Démonstration de broyage de pla-
25 et 26 août : Formation arboriculture
quette forestière Espace Info Énergie - CPIE 19 : 05 55 20 88 96 Du 27 juillet au 15 août 2009 chantier participatif à Château Chervix (87). Construction en paille, enduits terre et chaux,
avec Jean-Luc Petit, rédacteur du journal Arbobio Info 1er jour - conduite d’un verger plein vent 2ème jour - conduite d’un verger professionnel en bio GABLIM : 05 55 31 86 87
30 juin : comité de pilotage mission DIVA « Accompagnement des fournisseurs producteurs de la restauration collective » à GABLIM 7 juillet : restitution mission DIVA « Accompagnement des fournisseurs producteurs de la restauration collective » au conseil Régional 21 juillet : CA GABLIM
FOIRES
9 août : Foire biologique et artisanale de Beaulieu Sur Dordogne
Pour diffuser une annonce, adressez-la par courrier avant le 25 du mois, accompagnée du règlement correspondant : 8,50 €. Nous rappelons que les annonces sont gratuites pour les adhérents de GABLIM et pour les personnes à la recherche d’un emploi
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La Feuille bio du Limousin Bulletin de liaison des AgroBiologistes du Limousin GABLIM - Association loi 1901, membre de la FNAB Centre Technique Régional de l’ITAB – Organisme de formation 4 rue Thomas Edison, 87220 Feytiat Tél. : 05 55 31 86 80 Fax : 05 55 30 32 75 E-mail :
[email protected] Directrice de publication : Chantale De Plasse ISSN : -1628-0865 Dépôt légal en juin 2009 Imprimé sur papier recyclé et réalisé par nos soins avec le concours financier de l’Union Européenne, le MAAPAR et le Conseil Régional du Limousin
A vendre jeunes reproducteurs bovins HBL type mixte, très doux, parents qualifiés, Garantie sanitaire + génisses Vincent François (87190) : 06 79 90 12 95 Cherche débouchés pour œufs bio Vincent Bellan (87110) : 05 55 48 96 37 A vendre 7 agnelles bio Clun Forest, race rustique, agnelage facile Gitta Wulf (87150) : 05 55 78 84 71
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J’adhère à GABLIM je suis agriculteur Bio (ou en conversion). Je cotise en tant que membre actif Montant de la cotisation = 50 € + (0,7 € X ...Ha de SAU) je ne suis pas agriculteur Bio, je soutiens l’Agriculture biologique et GABLIM Je cotise en tant que membre associé Montant de la cotisation : 30 € Nom , Prénom : ……………………………………………………………………… Adresse : ………………………………………………………………………………….. tél. : ………………………………………….. Fax : …………………………………………... Mail : …………………………………………………………. Profession : ………………………………………………………….. Chèque à l’ordre de GABLIM, à envoyer à 4 rue Thomas Edison, 87220 FEYTIAT