Em-swedenborg-exposition-sommaire-de-la-doctrine-de-la-nouvelle-jerusalem-le Boys Des Guays-1904

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EXPOSITION

SOMMAIRE

DE LA DOCTRINE DE LA

NOUVELLE ÉGLISE

QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE par

LA NOUVELLE JÉRUSALEM PAR

• • • ABVB.

BWBD • • • OB.

TRADUITE DU LATIN

PAR

J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS,

SUR· L)j:J;lIJ,ION .fEB,!NCJU>S (~M.S'I:JHIP~M,

1,769)

ET PUBLIÉE

,Par une SOl:lit',derllaçiplea dùet!e)D!PlTQ'~E (~ROISIÈME ~DITION

PA RI S

A la Librairie de la SOCIÉTÉ SWÉDENBORGIENIŒ

12, RUE THOUlN, V' ARR' (PA~THÉON)

LONDRES SWEDENBORG SOCIETY BLOOMSBURY STREET, 36.

-

f904 ­

EXPOSITION SOMMAIRE DE LA

DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

SA1NT,AMAND (CHER). - IMPRIMERIE DANIEL-CHAMBON . . . . 29, Rue POl'te.M~lin.!il .' . ' ~

EXPOSITION

SOMMAIRB

DE LA DOCTRINE DE LA

NOD_VELLE ÉGLISE

QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE

par

LA NOUVELLE JÉRUSALEM PAR

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TRADUITE DU LATIN

PAR

J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS,

SUR L~ÉDI'tION ~R.INClU'S (~ltIS'l:~~M, ,

ET PUBLIÉE

1,769)

,

, Par uni ,Soclité deAnlcipl~1 dUIUI )D~T~"E

~ROfSIÈME ~OITION

PARI S

A la Librairie de la SOCIÉTÉ SWÉDENBORGIE:-INE

12, RUE TaOUIN, V' ARR' (P.\NTHk:ON)

LONDRES SWEDENBORG SOCIETY BLOOMSBURY STREET, 36.

-f904­

APOCALYPSE, XXI. 2,5.

Moi, Jean, je vis la Ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendant de Dieu, du Clêl, parée comme une Fiancée ornée par son mari. Et Celui qUI était assis SUI" le Trône dit : Voici, nouvelles toutes choses je fais; et Il me dit; Écris, car ces paroles sont'véritables et certaines .• 1

1

EXPOSITION SOMMAIRE nE LA

DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE QUI EST ENTENDUE DANS L'APOCALYPSE

PAR

LA NOUVELLE JÉRUSALEM

t .Après avoir publié dans l'espace de peu d'années quelques Ouvrages et quelques Opuscules sur la NOUVELLE JÉRUSAl-KM, par laquelle est entendue la Nouvelle Église qui doit être instaurée par le Seigneur, et après que l'Apocalypse eut été révélé d, je formai Ip dessein de mettre au jour la Doctrine de cette Église dans l'a plénitude, ainl'i la doctrine entière; mais, comme c'est un travail qui exigera quelques années, j'ai pris la résolution d'en présenter une sorte d'Esquisse (Sciagraphie), afin qu'on ait d'abord une idée générale de cette Église et de sa Doctrine, puis, que, quand les notions communes précèdent toutes les choses, en général et en particulier, qui sont comprises dans leur étendue, apparaissent ensuite dans la lumière, car elleS' entrent dans les nolions communes comme des homogènes dans leurs réceptacles Toutefois, ce t Abrégé ' n'est pas soumis aux jugements pour la discm1sion, mais· il est seulement communiqué pour la connaissance du sujet, attendu que tout le contenu en sera pleinement démontré dans l'Ouvrage même (1). Mais comme il sera, (1) Swedenborg, né en 1686, était dans sa quatre-vingt-deuxieme année 1769) quand il publia cet Abrégé. L'Ouvrage dont il est ici pal'Ié, à savoir (LA VRAIE ltELIGION CKKtTI""NK,contenant la ThéokJgie Universelle de la Nouvelle É{Jlise. a été mis sous la presse environ deux ans après; Swedenborg était alol'S dans sa quatre-vingt-quatrième année. et il quitta notre monde au commencement de 1772. peu de temps après la publication de cet important Traité,

1.

EXPOSITION SOM&UIRE

1'\' L

.ans la suite, traité des Discordances entre les dogmes de­ d'aujourd'hui et ceux de la Nouvelle Eglise je vais d'abord présenter les Doctrinaux d'aujourd'hui sur la Justification. l'Égli~e

DOCTRINAUX DES CATHOLIQUES-RoMAINS SUR LA D'APRÈS LE CONCILE DE TRENTE. ~------

JUSTIFICA~ _~

2. Dans la Bulle donnée par PIE IV, PO:<TIFE ROMAIN, l'an i56~, aux Ides de Novembre, on lit ces paroles: « J'em­ brasse et reçois tout ce qui,en général ct en particulier, a été arrêté et déclaré, touchant le PÉOHÉ ORIGINEL ct la Jus­ TIFICATION, dans le S. CONCILE DE TRENTE.I) 3. DÉCISIONS DU CONCILE DE TRENTE SUR LE PÉCHÉ ORIGI­ NEL. - (a) Adam par l'olf~nse de prévarication a été en­ tièrement détérioré quant au corps et à l'âme; la préva­ rication d'Adam 1> nui, non-seul~ment à Adam, mais encore à. sa postérité; et cette prévarication a transmis dans tout le genre humain, n'on seulement'Ia mort et les peines du corps, mais aussi le péché, qui est la mort de l'âme, Sess. V. 1, 2. - (b) Ce péché d'Adam, qui est un par origine, et qui est transmis par propagation et non par imitation, est dans chaque homme le sien propre, et ne peut être enlevé par aucun autre moyen que par le Mérite du seul Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a réconciliés à Dieu da.ns son sang, étant devenu pour nous la Justice, la Sanctification et la Rédemption, Ses•. V. 3. - (c) Tous les hommes, dans la prévarication d'Adam, ont perdu l'innocence, et ils sont deveDus impurs, et par nature enfants de colère, Sess. VI. Ch. i. 4. SUR LA JUSTIFICATION. - (a) Le Père Céleste, le Père des miséricordes, a envoyé aux hommes le Christ Jésus, son Fils, quand l'heureuse plénitude du temp'l fut arrivée, non-seulement aux Juifs qui étaient sous la loi, mais aUlisi aux Gentils qui ne suivaient pas la justice,. afin qu'ils se missent en possession de la.:JustÎce, et que tous reçussent l'adoption de fils. Dieu a~~proposé.ce Propitia­ teur par la foi en son sang pour les péchés, non seule,..

fi"

4.

DE LA DOCTRI!\E DK L.~ ."OUVELLE IiGLISE.

3

ment pour les notres, mais encore pour ceux du Monde entier, Sess. VI. Ch, 2. - (b) Cependan~ tous ne reçoi­ vent pas le bénéfice de Sa mort, mais seulement ceux à qui le Mérite de Sa passion est communiqué; ainsi, à. moins qu'on ne 'renaisse en Christ on ne peut nullemtnt ,être justifié, Sess. VI. Ch. 3. - Cc) Le principe de la Jus­ .tification doit l'ltre tiré de la grâce de Dieu venant en outre par Jésus-Christ, c'est-à-dirl', de sa vocation,' Sess. VI. Ch. 5. - (c) Les hommes sont disposés à. la jus1ice, lorsque, excités par la grâce Divine, recevant la foi par l'ouïe, ils sont librement mUil en Dieu, croyant vrai tout ce qui a été Divinement révélé et promis, et principale­ ment ce point, que Dieu justifie l'impie par Sa grâce, par la Rédemption qui est en Jésus-Christ, et lorsque se comprenant pécheurs d'après la crainte de la justice Di­ vine, crainte dont ils sont utilement frappés, ils sont élevés à l'espérance, se confiant sur ce que ilieuleur sera propice à cause du Christ, Sess. VI. Ch. 6. :..- (d) Cette dis­ position et cette préparation sont suivies de la Justifica­ bon elle·m6me, qui est, non pas la seule rémis:.ion des péchés, mais aussi la sanctification et la rénovation de l'homme intérieur par la réception de la grâce et Qes dons, par suite desquels l'homme d'injuste devient juste, et d'ennemi ami, pour être selon son espérance héritier de la vie éternelle, Sess. VI. Ch. 7. - (e) La Cause finale de la Justification est la gloire de Dieu et du Christ, et la vie éternelle. La Cause efficiente est Dieu qui purifie et sanc­ tifie gratuitement. La Cause méritoire est le Bien-Aimé Fils Unique de Dieu, notre Seigneur Jésus·Christ, qui. lorsque nous étions ennemis, dans l'excessive Cllarité dont il nous a .aimés, no.us a mérité la justification par sa très-sainte passion sur le bois de la croix, et a satis­ fait Dieu le Père poU/' nous. La. Cause 'instrumentale est le Sacrement du baptême, qui est le sacrement de la foi, sans laquelle personne ne peut obtenir la justification. La Cause formelle unique est la justice de Dieu, non cella pal' laquelle il est juste lui-même, mais celle par laquelle

EXPOSITI02'; SOMMAIRE

il nous fait justes, c'est-à-dire, celle dont il nous gratifie et par laquelle nous sommes renouvelés par l'esprit de notre mental; et non seulement nous sommes réputés justes, mais nous en avons vraiment le nom et nous le sommes réellement, chacun selon sa mesure que l'Esprit Saint lui répartit comme il veut, Sess. VI. Ch. 7, § 2. - (f) La Justification est la translation de cet état, dans lequel l'hOmme nait enfant du premier Adam, dan~ l'é­ tat de grâce et dans l'adoption 4es enfants de Dieu par le Second Adam notre Sauveur Jésus Christ, Sess. VI. Ch. 4. 5.

SUR LA FOI, LA CIIAR1TÉ, LES BONNES ŒUVRES ET LES

(a) Quand l'Apôtre dit que l'homme est jus­ tifié par la foi et gratuitement, ces paroles doivent être entendues dans ce sens que le consentement perpétuel de l'Eglise Catholique a maintenu et exprimé, à savoir, que nous sommes dits être justifiés par la foi, parce que la . foi est le commencement du salut. humain, le fonde­ ment et la racine de tou te j ustifi ~ation, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, et de parvenir à la socié­ té de ses enfants: nous sommes dits êlre justifiés gratui­ tement, parce que rien de ce qui précède la justification, soit la foi,soit les œuvres,ne mérite pas la grâce même de la justification ; pn effet, si c'est une grâce, elle rie pro­ vient pas des œuvres, autrement ce ne serait pas une irâce, Sess. VI. Ch. 8. - (b) Quoique personne ne puis­ se être juste, sinon celui à qui les Mérites de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ sont communiqués, cela ce­ pendant se fait dans la Justification, lorsque par le Mérite de cette très-sainte passion la charité de Dieu est répan­ {lue par l'Esprit Saint dans les cœurs de ceux qui sont justifiés, et qu'elle y est inhérente: de là dans la Justifi­ cation même l'homme reçoit avec la rémission des pé­ ~hés toutes les choses en même temps infuses par Jésus­ Christ, auquel il est uni par la foi, l'espérance et la cha­ rité ; car la foi, si la charité ne s'en approche pas, n'unit MÉRITES. -

5

DE 1•..1. DOCTRINE DE LA NOV'VELLE ÉGLISE

point parfaitement avec le Christ, et ne fait point l'hom­ me membre vivant de son corps, Sess. VI. Ch. 7, § 3. ­ (C) Le Christ est non -seulement le Rédempteur auquel on doit se confier, mais aussi le Législateur auquel on doit obéir, Sess. VI. Ch. '16. Cano 21. - (d) La Foi sans les œuvres est morte et oisive, parce que dans ,Jésus-Christ ce n'est ni la circoncision ni le prépuce qui ont de la va­ leur, mais c'est h foi qui opèl'e par la charité ; car la' foi; sans l'espérance et sans la charité, ne peut point donner la vie étel'llel1e ; de là et aus~itôt on entend cet­ te Parole du Christ: " Si tu veux entrer dans la vie, gar­ de les commandements.» C'est pourquoi il est ordonné . à ceux qui reçoi vent la juslice véritable et Chrétienne, dès qu'ils sont renés, de la conserver blanche et sans t;­ che, comme une première robe qui leur a été donnée par Jésus-Christ, à la place de celle qu'Adam par sa désobéis­ sance a perdue pour lui et pour nous, afin qu'ils la repré­ sentent devant le tribunal de notre Seigneur Jésus-Christ, et qu'ils aient la vie éternelle, Sess. VI, Ch. 7, § ~. - (e) Jésus-Christ Lui-Même, comme la Tête dans les memb~es, et comme le Cep dans les sarments, influe' continuelle­ ment par une vertu dans ceux qui ont été justifiés; cette vertu précède toujours leurs bonnes œuvres,les accompa. gne et les suit ; et, sans elle, elles ne poul'raien L être, en aucune manière, ni agréables à. Dieu ni méritoires; c'est pourquoi on doit croire qu'il ne manque plus rien li. ceux qui ont été justifiés d'3utant moins que parees même .:euvres, qui ont été faites en Dieu, ils sont censés avoir mérité la vie étcrnelle,qu'i1s doivent aussi obtenir en son temps, Sess. VI. Ch. 16. - (f) Notre propre justice n'est pas établie comme étant propre d'après nous ; car celle qui est dile notre justice est de Dieu, parce que Dieu l'infuse en nous par le mérite du Christ: que l'homme Chrétien s'abstienne donc ou de se contier ou de se glo­ rifier en lui-même, et non dans le Seigneur, dont la boni,. té envers nous, hommes, est SI grande qu'il veut que les choses qui sont des dons de lui soient des mérites pour

r.

6

EXPOSlTlON SOMMAIRE

nOI1~,

Sess. VI. Ch. 16. - (Ij) Parce que par nous-mêmes nous ne pouvons rien comme venant de nous-même, :,uî qui nous fortifie coopérant, nous pouvons tout : ainsi l'homme n'a rien dont il puisse se glorifier, mais toute notre gloire est dans le Christ, dans lequel nous 'vivons, dans lequel nou~ mériton~, dans lequel nous sati~faisons, faisant deg fruits dignes d/\ pénitenr.e qui p'l.r Lui ont de la force, par Lui sont offerts au Père, et à cause de Lui sont acceptés par le Père, Sess. XIV.Ch. 8. - (h) Si quelqu'un dit que l'homme peut être justifié devant Dieu par ses œuvres, qui sont faites, ou parles forces de la na­ ture humaine, ou par la doctrine de la loi, sans la grâce Divine par Jésus-Christ, qu'il soit anathème, Sess. VI. Can 1. - (i) Si quelqu'un dit que, sans qu'il y ait auparavant une inspiration et uJ1e aide de l'Esprit Saint, l'homme peut croire, espérer et aimer (c'est· à-dire, dvoir la foi, l'espérance et la ch
SUR

LA.

1'\°7

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

7

JUSTIFICATION, TIRÉ;; DES DÉCRETS DU CONCILE DE TRENTE, 'SONT EN SOMME ET EN SÉRIE TEl.S QU'IL SUIT. Le péché d'Adam a élé transmis à toulle Genre humain; de là son -:état, et par suite celui de tous les Il mmes, a été perverti et éloigné de Dieu, et ainsi ils sont devenus ennemis et enfants"de colère; c'est pour-:;,uoi Dieu le Père par sa grâce a envoyé son Fils, afin qu'il réconciliât, qu'il expiât qu'il fit propitiation, qu'il satisfit, et par conséquent ra­ .chetât, et que par là il fût fait Justice. Le Christ a-achevé et accompli tout cela, en s'offrant à Dieu le Père en sa­ crifice sur le bois de la croix, ainsi par sa passion et par -son sang. Le Chril"t Seul a mérité, et son mérite est im­ puté d'après la grâce par Dieu le Père au moyen de l'Es­ prit Saint, à l'homme qui le reçoit, il lui est attribué, appliqué, et il est transféré en lui; et le péché d'Adam est ainsi éloigné de l'homme; toutefois il reste en lui une concupiscence qui l'excite à pécher. La Justification est la rémission des péchés, et pal' suite il se fait une inno­ vation de l'homme intérieur, d'où l'homme d'ennemi de­ vient ami, et d'enfant de colère devient enfant de grâce; -et ainsi il se fait une union avec le Christ, et le rené de­ -vient membre vivant dans le corps du Christ. S. La foi vient par l'ouïe, lorsque l'homme tient pour vrai ce qui a été divinement révélé, et qu'il croit aux promesses de Dieu. La foi est le commencement du salut humain, le fondement et la racine de toute justification, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, et de ve­ nir dans la société de ses enfants: la Justification se fait par la foi, l'espérance et la charité, et la foi à moins que l'espérance et la charité ne s'en approchent, n'est point une foi vive, mais c'est une foi morte qui n'unit p int avec Christ. L'homme doit coopérer; il peut ~'approcher et s'é[oi~ner, autrement rien ne pourrait lui être donné, parce qu'il serait comme un corps inanimé. Puisque la réception de la justification renouvelle l'homme, et que cela se fait par l'application du mérite du Christ en lui, l'homme coopérant, il s'ensuit que les œu­

EXPOSITION SOMMAIRE

vres sont méritoires; mais parce qu'elles se font d'après la grAce et par l'Esprit Saint, et que le Christ Seul a mél'ité, Dieu fait que ses dons sont des mériles chez l'homme; de là il résulte que personne ne peut s'attri­ buer quelque chose du mérite, DOCTRINAUX DES PROTESTANTS SUR LA JUSTIFICATION,

D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORDE.

9. Ce livre, d'où les passages. suivan ts on télé extraits. appelé FORMULE DE CONCORDE, et a été écrit par des Hommes attachés il. la Confession d'Augsbourg; et comme je citerai les pages de ce livre, où se trouvent les ~assages qui vont être donnés, j'avertis que je me suis servi de l'Edition de Leipsik, de l'Année i756. 10. D'APRÈS LA FORMULB DE CONCORDE, SUR LE PÉCHÉ ORIGINEL. - (a) Après la chute d'Adam, tous les hommes propagés selon la nature naissent de lui avec le péché qui damne et apporte la mort éternelle à ceux qui ne renais­ sent point, et le Ménte du Christ est l'unique moyen par lequel on l'enait, ainsi l'unique remède par lequel on est guéri, pag, 9, iO, 52, 33, 55, 317, 641, 644" et A.ppendice, pag i38, 139. - (b) Le péché d'origine est une corrup­ tion d'une nature si profonde, que rien n'est spirituelle­ ment sain dans le corps et dans l'àme de l'homme, ni dans ses forces, pag. 574. - (cl Il est la sonree de tous les péchés actuels pag. 317, 577,639, MO, 642, Append. pag. :t39. - (d) Il est un manque total ou unç privation totale de l'image de Dieu, pag. 640. - (e) On doit faire une distinction entre notre nature telle qu'elle a été créée par Dieu, et le péché d'origine qui habite dans notre nature, pag. 645. - (n En ottlre, le Péché d'origine y est appelé ouvrage du diable, venin spirituel, racine de tous les maux, accident et qualité; et la Nature y es appelée ouvrage et créature de Dieu, personne, substance et essence de l'homme, et il y est fait une distinction comme entre l'homme infecté de maladie el la maladie même. ~t

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLIllE

1i.

SUR LA JUSTIFICATION PAR LA Foi.

LES

_

9

DOCTRINAUX

Co~nIUNS

sont ceux-ci: - (a) Par la Parole et les Sacrements ceux qui écoutent l'Évangile sont gl'atifiés de l'Esprit Saint qui produit la foi où et quand il convient.(b) La contrition, la Justification par la foi l'Jnnovalion, et les bonnesœuvressesuiventen ordre; il faut bien distinguer ces choses; la contrition et les bonnes œuvres ne font rien pour le salut, la foi seule fait tout. - (c) La Justification par la foi, seule est la rémission des péchés, l'absolution de la damnation, la réconciliation du Père, l'adoption comme·fils, et cela se fait par l'imputation du mérite ou de la justice du Christ. - (d) De Hl, la foi est e1lemême cette justice par laquelle nous sommes réplttés justes devant Dieu, et elle est une assurance en la grâce et une confiance. - (e) La Rénovation qui suit est la vi'vification, la régénération et la sanctification. - CD Après cette rénovation "iennent les bonnes œuvres, qui sont les fruits de la foi, étant en elles-mêmes des œuvres de l'Esprit. - Cg) Cette foi est perdue par des maux graves. -

L(;;s DOCTRINAUX COMllUNS SUR U: LOI ET SUR L'ÉVAN-

sont les suivants: - (11,) Il faut bien distinguer en· tre la Loi et l'Evangile, et entre les œuvres de la Loi ct les œuvres de l'Esprit qui sont les Fruits de la foi. (i) La loi est la doctrine qui montre que l'homme est . dans les péchés, et ainsi dans la damnation, et dans la colère de Dieu, doctrine qui par suite effraie; et l'Evangile est la doctrine sur l'Expiation, par le Christ, des péchés, et de la damnation, et ainsi une doctrine de consolation. - (k) Il Y a trois usages de la Loi: Réprimer les impies; amener les hommes à la reconnaissance des péchés, et enseigner les règles de la vie à ceux qui'sont renés. - (l) Les Renés sont dans la lo.i, et non sous la. loi, mais SOus la grâce. - (m) Les Renés doivent s'exercer dans la Loi, parce que, tant qu'ils vivent dans le Monde, ils sont par la chair excités à pécher, mais après la mort ils deviennent purs et parfaits. - (n) Les Renés sont allssi réprimandés par l'Esprit Saint,et sont exercés de diGlU:

10

EXPOSITIO:'<" SOMMAIRE

verses manières àlntter,mais cependant ils suivent la Loi volontairement, et ainsi ils vivent enfants de Dieu dans la Loi. - (0) Chez ceux qui ne sont pas renés le voile de Moïse reste encore devant les yeux, et le vieil Adam domine, mais chez ceux qui sont Renés le voile de Moïse a été ôté, et le vieil Adam a été mortifié. 12. SUR LA JUSTIFICATION P.A.R LA FOI SA1'iS LES .oEUVRES 'DE LA LOI, DOCTRI:;'AUX PAR11CULIERS D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORDE. - (a) La foi est imputée à justice sans les œuvres, à canse du Mérite du Christ, dont la fùi s'empare, pag. 78, 79, 80, 584.689. _. (b) La Charité suit la Foi qui justifie, mais la foi ne justifie pas, en tant qu'elle a été formée par la charité, comme s'expriment les Catholiques-Romains, pag. 81,89, 94, Hi, 688, 691, App. pag. 169. - (c) Ni la contrition qui précède, ni la rénovation et la sanctification qUi suivent, ni les bonnes œuvres alors, ne concernent l'affaire de la ju!'tice de la foi, pag. 688, 689. - (d) C'est une folie de s'imaginer que les œuvres de la Seconde Table du Décalogue justifient devant Dieu, car par cette seconde Table nous agissons avec les hommes, et non proprement avec Dieu, et dans la justification on doit agir avec Dieu et apaiser sa colère, pag. 102. - (e) Si donc quelqu'un croit obtenir la rémission des péchés, parce qu'il a la charité, il fait injure au Christ, parce que c'est une confiance impie et vaine de la propre justice. pag. 87,89. - (f) Les bonnes œuvres doivent êt.re entiè,'ement exclues, quand il s'agit de la justi. fi cati on et de la vie éternelle, pag. 589. - (g) Les bonnes œuvres ne sont point nécessaires comme cause mél'ltoire du salut, et n'entrent point dans l'acte de la justificali'On, pag. 589, 590, 702,704, App. pag. 173. - (h) On doit rejeter la proposition que les bonnes œuvres sont nécessaires au salut, parce que cela ôte la consolation de l'Évangile, fournit une occasion de douter de la grâce de Dieu, donne une opinion de la propre justice, et parce que les œuvres sont acceptées par les Papistes pour soutenir UIiê m~l1vaise cause, pag. 704. - (i) Cette phrase, que les bon.

N' 12

DE

LA

DOCTRL'(E DE

LA

NOUYELLE ÉGLISE

11

nes œmres sont nécessaires an salut, est rejetée et con­ damnée, pag. 591. - (k) Les phrases concernant les bon­ nes œuvres nécessaires au salut doivent, non pas être'en­ seignées ni soutenues, mais plutôt être condamnées et re­ jetées comme fausses par les Églises, pag. 705. - (l) Lès œuvres qui ne partent point de la vraie foi sont en réali­ té des péchés devant Dieu, c'est-à.-dire, ont été souillées de péchés, puisqu'un mauvais arbre ne peut porter de 'bons fruits, pag. 700. - (m) La foi et le salut ne sont ni conservés ni relenus pal' les. bonnes œuvres, parce qu'elles sont seulement des témoignages que l'Esprit Saint est présent et habite en nous, pag, 590, 705, App. pag. 04. - (n) On doit avec raison rejeter le décret du Concile de Trente, que les bonnes œuvres conservent le salut, ou que la justice de la foi qu'on a saillie, ou la foi elle-même, est retenue et conservée par nos œU\'res ou en totalité ou du moins en partie, pag. 707. 13. SUR LRS FRUITS DE LA FOI, DOCTRINAUX PARTICULIERS D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORD~. - (a) On doit obser­ ver llne différence entre les OEuvres de la Loi et les OEuvres de l'Esprit ; et les OEuvres lque le René fait par- l'Esprit librement et premptement sont, non pas des œuvres de la Loi, mais ;'dcs œuvres de l'Esprit; ce sont <;les fruÏls de la foi, parce que les Renés sont,· ·non pas sous la' loi, mais sous la grâce, pag. 589, 590, 721, 722. - (b) Les bonnes œuvres sont les fruits de la pénitence, pag. :1:2. - (c) Les Renés par la foi reçoivent une vie nouvelle, de nouvelles affections, et de nouvelles œuvres, et ces choses scnt d'a­ près la foi dans la pénitence, pag, 134. - (d) L'homme après sa conversion et sa justification commence à être renouvelé par le mental, et enfin par l'entendement, et alors sa volonté dans les exercices journaliers de la péni­ tence n'est point oisive, pag. 582, 673, 700. - (e) On doi t faire pénitence tant pour le péché originel que pour les péchés actuels, pag. 321, App. pag. 159. ­ (f) La pénitence dans les Chrétiens dure' jusqu'à la mort,

i2

EXPOSITION SOmlAIRE

i\013

parce qu'ils luttent avec le péché qui reste dans la chair pendant taule la vie, pag. 327. - (g) Il faut que la Loi du Décalogue soit commencée en nous et qu'elle soil faite de plus en plus, pag. 85,86. - (h) Quoique les Renés aient été délivrés de la malédicliqn de la loi, cependant ils doi­ vent toujours s'exercer dans ln Loi divine, pag. 718. ­ (i) Les Renés ne sont poinl sans la loi, et cependant ils ne sont point sous la loi, car ils vivent selon la loi du Sei­ gneur, pag. 722.- ,k} La Loi pour les renés doit être la règle de la religion, pag. 596, 717, App. pag. 156. - Cl) Les Renés font les bounes œuvres, non par contrainte, mais volontairement et librement, comme s'ils n'avaient reçu aucun précepte, entendu aucune menace, et attendu aucune récompense, pag. 596, 701. - (m) La foi chez ceux-ci qlland ils agissent est toujours occupée, et celui qui ne fait pas ainsi les bonnes œuvres, manque de vraie foi, car où est la foi, là sont les bonnes œuvres, pag. 70-\. - (n) La charité el les bons fruits suivent la foi el la ré­ génération, pag. 121,122, 171,188, 692. - (0) La foi et les œuvres s'accordent bien et sont inséparablement liées. mais la foi seule saisit la bénédiction sans les œuvres, et cependant elle n'est pas seule; de là vient que la foi sans les œuvre~ est morte, pag. 692, 693. - (p) Après ql1e l'homme est justifié par la foi, cette foi vraie et vive est efficace par la charité, car les bonnes œuvres suivent tou­ jours la foi justifiante, et sont saisies très-certainement avec elle; en effet, la foi n'est jamais seule, sans avoir avec elle la charité et l'espérance, pag. 586. - (q) Nous avouons que là où les bonnes œuvres ne suivent point, la foi est fausse et non véritable, pag. 336. - (r) Il est aussi impossible de séparE'r les bonnes œuvres d'avec la foi, que de séparer la chaleur et la lumière' d'avec le feu pag. 701. - (s) Comme le vieil Adam est toujours attaché dans la nature elle-même, les Renés ont besoin d'un continuel avertissement de la loi, de doctrine, de mena­ ces. et aussi de corrections; car ils sont réprimandés et corrigés par l'Esprit Saint au moyen de la loi, pag. 71g,

N° 13

DE LA. DOCTRI:'iE DE

LA

NOUVELLE ÉGLISE

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720, 721. - (t) Les Renés doivent lutter avec le vieil Adam, et la partie de la chail' doit être réprimée par les exhortations, les menaces et les punitions, puisque la ré­ novation de la vie par la foi est seulement commencée dans cette vie, pag. 595, 596, 724, - (u) Il reste une lutte perpétuelle entre la chair et l'esprit dans les élus et les vrais Renés, pag. 675, 679. - (x) Si le Christ.annonce la rémission des péchés aux bonnes œuvres, c'est paI'ce qu'elles suivent la réconciliation, et allssi parce que les bons fruits doivent nécessairement suivre, et parce qu'ils s'Ont les signees de la pro'messe, pag. li6, 117. - (y) La foi qui sauve n'est pas en ceux dans lesquels il n'y a pas la charité, car la charité est le fruit qui suit très-certainement et nécessairement la vraie foi, pag. 688. - (z) Les bonnes œuvres ·sont nécessaires en beaucoup de manières, mais non comme cause méritoire pag. 11, n, 64,95, 133, 589,590,702, App. pag. 172 ­ (aa) Le René doit COopéI'cr avec l'Esprit Saint, d'après les nouvelles forces et les nou vea nx dons qu'il a reçus, mais d'une certaine manière, pag. 582, 583, 674, 675, App. pag. 14<1-. - (bb) Dans la CONFESSION DES ÉGLISES BELGES, qui a été J'eçue dans le SYNODE DE DORDRECHT, on lit ce qui suit : « La foi sainte ne peut être oisive dans l'homm"e, car la foi est efficace par la charité; et les œuvres qui partent de la bonne racine de la foi sont bonnes devarü Dieu et sont acceptées, comme les fruits d'un bon arbre; car par les bonnes œm'res nous sommes attachés à Dieu, mais non Dieu à nous, puisque Dieu les fait chez nous. 14. SUR LES MÉRITES, D'APRcÈS LA FORMULE DE CON­ CORDE. - (a) Il est faux que nos œuvres méritent la ré­ mission des péchés j il est faux que les hommes soient réputés justes par la justice de la raison j et il est faux que la raison par ses propres forces puisse aimer Dieu par-dessus toutes choses, et faire la ioi de Dieu, page 6i. - (b) La foi ne justifie pas par cela qu'elle estelle-mèm", une bonne œuvre et une vertu excellente, mais parce qu'elle saisit le Mérite du Christ dans la promesse M

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EXPOSiTiOX S01n1AlRg

l'Evangile, pag. 76; 684.. - (c) La promesse de la ré­ mission des péchés et de la justification à cause du Christ ne renferme point la condition des mérites, puisqu'elle est offerte gratuitement, pag. 67. - (d) L'homme pécheur devant Dieu est justifié ou absous de ses péchés, et du jugement d'une très juste damnation. et il est adopté an nombre des enfants de Dieu, sans aucun mérite de sa part, et sans aucune de ses œuvres passées, présentes ou futures, d'après une pure grâce, seulement à cause du mérite unique du Christ, qui nous est imputé i!. justice, pag. 684. - (e) Les bonnes œuvres suivent la fOi, la rémis­ sion des péchés et la régénération, et ce qu'il y a en elles d'impm et d'imparfait n'est réputé ni péché, ni dé­ faut, et cela à cause du Christ; et ainsi l'homme tout en· tier, tant quant à 11l. personne que quant aux œuvres, est juste et saint et nommé tel, d'après la pure grâce et la pure miséricorde répandues, étendues et agrandies sur nous da!ls le Christ i c'est pourquoi nous ne pouvons nous glp­ rifier pour des mérites, pag. 74, 92, 93, 336. - (f) Celui qui se confie dans le mérite. de ses œuvres, méprise le mérite et la grâce du Christ, et cherche le chemin du ciel par ses propres forces sans le Christ, pag. 16, :1.7, 18, :1.9. - (g) Si quelqu'un veut mêler les bonnes œuvres • à l'Article de la justification, et mériter par elles la grâce de Dieu, les œuvres d'un tel homme sont pour lui, non­ seulement inutiles, mais encore pernicieuses, pag. 708.. - (h) Sont énumérées les œuvres du Décalogue et plu­ sieurs autrcs qui doivent être faites, et que Dieu embellit par des récompenses, pag. 1,6, :1.98. - (i) Nous ensei­ gnons que les bonnes œuvres sont méritoires, non pas de la rémission des péchés, ni de la grâce, ni de la justifi­ cation, mais des autres récompenses corporelles, comme aussi des récompenses spirituelles dans cette vie et après cette vie, parce que Paul dit: « Chacun recevra une ré­ compense selon son travail, et le Chl'ist !Jera votre grande récompense dans les Cieux; Il et il est dit très souvent qu'il sera rendu à. chacun selon ses œuvres ic'est pourquoi

Dg LA DOCTRlIΠDE LA NOUVELLE

KGUSE

nous avouons que la vie éternelle est une réco œpense, parce que c'est une chose due à cause de la promesse, et parce que Dieu couronne ses dons, mais non à cause de nos mérites, pag. 96, 133, 134, 135, 136, 137, 138. - (k) Lorsque les bonnes œuvres, dans ceux: qui croient, sont faites pour les v ~ritables causes et se réfèrent aux véritables fins, corn 'Ue Dieu le:. exige des Renés, elles son t les indices du salut éternel; et Dieu le Père les accepte et les a pour agréables à ClUse du ChrIst; et il promet à ceux-là les brillantes récompenses de cette vie et de la vie futme, pag. 708. - (l) Quoique les 'bonnes œuvres méritent des récompenses, cependant elles ne méritent la rëmission des péchés ou la gloire de la vie éternelle.. ni parce qu'dIes en sont dignes, ni parce qu'elles sont . convenables, pag. 96, 135, 139, et suiv., App. pag. 174.. _. (m) Le Christ, au jugement dernier, doit porter une sentence sur les bonnes et sur les mauvai.ses œuvres, comme étant des effets propres et servant de témoignage à la foi des hommes, pag. i 34, App. pag. 187. - (n). Dieu récompense les bonnes œuv/'es, mais c'est par grâce qu'il couronne ses dons, DANS LA CONFESSION DES EGLISES. BELGES. 15. Du LIBRE ARBITRE, D'APRÈS LA FORMULE DE CONCORDE . ......, (a) L'homme est dans une impuissance complète dans les choses spirituellEls, pag, 15, 18, 219, 318. 579, 656 et suiv., App pag. 141. - (b) L'homme par la chute de nos premiers parents a été entièrement corrompu, au point que dans les choses spirituelles, qui concernent la conversion et le salut, il est aveugle par nature, et 'regarde la Parole de Dieu comme une chose extravagante, et qu'il est et demeure ennemi de Dieu. jusqu'à ce que par la vertu de l'Esprit Saint, au moyen de la Parole prêchée et entendue, il soit converti, gratifié de la foi, régénéré et renouvelé, par pure grâce, sans aucune coopération de sa part, pag. 656, 657. - (c) L'homme est entièrement corrompu et mort pour le bien, au point que dans la nature de l'homme après la.

t6

EXPOSITION SOMMAIRE

chute, avant la régénération, il n'est demeuré ou il ne reste pas même une étincelle' de forces spirituelles, par lesquelles il puisse par lui-m6me être préparé à la grace de Dieu, ou saisir une grâce offerte, ou être de lui-même et par lui-même capable de recevoir cette grâce; ou, dans les choses spirituelles, capable de comprendre, de Croire, de s'attacher, de penller, de vouloir, de commen­ cer, de perfectionner, d'agir, d'opérer, de coopérer, ou de s'appliquer à la grâce ou de s'y rendre propre, ou de faire quelque chose pour sa conversion, soit en tout, soit par moitié, soit en la plus petite pal"tie, pag. 656, 658. ­ (d) L'homme dans les choses spirituelles et Divines, qui regardent le salut de l'âme, est comme la statue de sel de la femme de Loth, et semblable à un tronc d'arbre et à une pierre privés de vie, lesquels n'ont pas l'usage des yeux, de la bouche ou d'aucun autre sens, pag. 661, 662. - (e) L'homme néanmoins a la puissance de se mouvoir, ou de diriger ses membres externes, d'assister aux assem­ blées publiques, et il peut entendre la Parole et l'Évan­ gile ; cependant dans ses pensées secrètes il ll's méprise ('omme choses extravllgantes ; ct en cela il est pire qu'un tronc d'arbre, à moins que l'Esprit Saint ne soit efficace en lui, pag. 662, .671, 672, 6ï3. - (f) Toutefois, il n'en est pas de l'homme dans la conversion comme lorsqu'une statue ~st formée avec ,une pierre, ou ltlrsqu'un sceau est imprimé dans de la cire, lesquels n'ont ni connaissance, ni sens, ni volonté, pag. 662, 681. - (g) L'nomme dans la conversion est un sujet purement passif et non actif, pag. 662,681. - (h) L'homme dans la conversion ne coopère en aucune manière avec l'Esprit Saint, pag. 21.9,579,583, 672, 676, App. pag. 143, 144. - (h) L'homme après la chute a retenu et possède les forces de connaître les choses naturelles, comme aussi le libre arbitre de choisir en quelque manière le bien naturel et civil, pag. 14, 218, 641., 664. App. pag. H2. - (i) Les assertions de quelques Pères et de quelques Docteurs Modernes, que Dieu attire l'homme, mais volontairement de la part de celui-ci, ne

DE

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A DOCTRI:'<E DE LA NOUVELLE ReLISE

sont point conformes aux paroles sacrées, pag. 582, 583. - (k) L'homme rImé par la vpr(u de l'E prit Saint coopère, quoiqu'avec beaucoup de faiblesse, d'après les nouvelles forces et les nouveaux dons que l'ESP1'il Saint a ébauchés dans la conversion, et c'est non par contrainte, mais vo­ 10ntiiiremFnt, pag. 582 et suiv., 673,674,675, App, pag. 144. - (l) Non srulement les dons de Dieu, mais aussi le Christ, habitent par la foi, comme dans leurs Tem­ ples, dans ceux qui sont renés, pag. 695, 697, 698, App. pag. t30. - (m) Il y a une grande Jifférence. entre les hommes baptisés et ceux qui ne le sont pas; car il est conforme a la doctrine de Paul, que tous ceux qui ont été bap1isés ont revêtu le Christ et sont véritablement renés; ceux-ci ont déjà l'arbitre rendu libre, c'est-a·dire qu'ils ont été de nouveau délivrés, comme le Christ l'af­ fiJ'me ; de la, non seulement ils écoulent la Parole de Dieu, mais enr,ore ils peuvent, quoique non sans boau­ eoup de faiblesse, y donner leur assentimen-t, et s'y atta­ cher par la foi, pag. 675. Il faut bien observer que les Propositions précédentes ont été tirées du Livre appelé FORMULE DE CONCORDE, écrit par des Hommes attachés à la confession d'Augs­ bourg; mais que néanmoins des Propositions semblables sur la JUSTIFICATION PAR LA FOI SEULE sont publiées et enseignées par les Réformés en Angleterre et en Hollande; c'e::.t poul'quoi ce qui suit les concerne tous j "oir aussi .ci-après les nOS n,t8

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EXi'O~YflO:'\

SOM)lAIRE

ESQ..UISSE

~RINAUXDE~A NOUVELLE

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ÉGLlV

16. Voici maintenant une Exposition sommaire de la Doctrine ~e la Nouvelle Église, qui est entendue par la Nouvelle Jérusalem dans l'Apocalypse, Chap. XXI et XXII: cette Doctrine, qui est non seulement doctrine de foi, mais aussi doctrine de vie, sera divisée dans l'Ou­ vrage même E'n Trois Parties. LA PREMIF.R& PARTIE traitera: 1. Du Seig~ur Die;: Sauveur et de la Divine Trinité en Lui. II. De l'ECl'it1lre Sainte, de ses deux Sens, le Naturel et le Spirituel, et de la Sainteté qui en procède. HI. Ve l'amow' elwers Dieu et de l'AmoUl' à régard du p,'ochain, et de la Concordance de ces-deux amours. IV. De la Foi, et de sa Conjonction m)ec ces deux amours. V. Doctrine de vie d'ap,'ès les préceptes du Décalogue. VI. De la Réfôrmation et de la Régénération . . VII. Du Libre Al'bitre, et de la Coopé1yttion de l'homme avec le Seigneur par le libre al'bitre. VIII. Du Baptême. IX. De la Sainte Cène. X. Du ciel et de l'Enfer. XI. De la Conjonction des hommes avec le Ciel et l'Enfer,. et de leur état de vie aprës la mm't selon la conjonGtion. XII. De la Vie Éte1'1lelle. LA SECONnE PARTIE traitera: 1. De la Consom17wtion du Siècle, ou fin de l'Égl~e d'au­ jourd'hui. II. De l'Avènement du Seigneur.

N° 16.

DE LA DOCTRI.'lE Dg r.~\ .'OUVELLE (:GLI';E.

t9

III. Du Jugement Dernier. IV. De la Now.:elle Église, qui est la Nouvelle Jérus(ûem. LA TROISlhfE PARTIK montrera les DISCORDANCES qui

ex.istent entre les dogmes de l'Église d'aujourd'hui et ceux de la Nouvelle Église (l). Mais ici nous nous arl'ête­ rous un :peu sur ces discordances; et cela, parce que le Prêtre et le Laïque croient que l'Église d'aujourd'hui est dans la lumière même de l'Évangile, et dans ses vél:ités qJli ne petlVent être infirmées, ébranlées, ni attaquées, même 'par un Ange,s'il en descendait un du Ciel: l'Église aujourd'hui ne voit pas non plus autre chose, parce que de la foi eHe a soustrait l'entendement, et que néanmoins elle a contil'mé les dogmes par une sorte de vue an-des­ sous de l'entendement, et parce qn'e les faussetés y peu­ vent ètI'e confirmées au point de paraître comme des vérités, et les faussetés qui y ont été confirmées emprun­ tent une lumière trompeuse, devant laquelle la lumière des vérités semble être des ténèbres. C'est pour cette raison que nous nous auêterons ici quelque peu, en pro­ duisant les Discordances,et en les illustrant par de courtes no.1Jes, afin que devant un Entendement, qni n'a pas été b,6llché par Ulac foi avellgle, elles soient vues comme dans la lumière du crépuscole, et ensuite comme dans celle du mfitin, et enfin dans l'Ouvrage même comme dans la clu'rtéftu jonr. Les Discordances sont en général celles-ci:

17. Les Églises separees de l'Église Catholique-Romaine par la Réforme sont en d'issidence sur (l~tferents points, mais toutes sont d'accord sur ces A1'ticles : la Tr'inité de Personnes dans la Divinite; l'Ol'igine du peché par Adam; l'Imputa­ tion du merite du Christ; et la Justification par la foi seule. (t) L'auteul' n'a point suivi cette Division en trois ParUes; l'Ouvrage, publié par!ui it Amsterdam, en t77i, est divisé en quatorze Chapitres.'

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EXPOSlTlO.\

SO~lM.\IRE

KO 18

COURTE ANALYSE.

18. Les Églises séparées de l'Égli~e Ca.thùliquc-Romaine par Ja Réforme sc composent de ceux qui se nomment Évangéliques et Réformés, cn même temps Protestants, ou, du nom dcs Chefs, Luthériens el Calvinistes; p3rmi ellrs )"j~glise Anglicane tient le milieu: qu~t à~l'Église Grecquc, qni depuis un temp~ ancien a été séparée de l'Églisë Catholique-Romaine.il n'en est point question icI. QÎîe les Églises des Protestants soient en dissidence sur divers points, pl'incipalement sur la Sainte Cène, Je Bap­ tême, l'Élection et la Personne du Christ, c'est ce qui est connu de plusieurs; mais qu'elles soient toutes d'accord sur les Al,ticles qui concernent la Trinité de personnes dans la Divinité, le Péché Originel, l'Imputation du mé­ rite du Christ, et la Justification par la foi seule, c'est ce qui n'est pas généralement connn; cela vient de ce qu'il y a peu cie personnes qui s'appliquent à rechèrchù quels sonlles dogmes qui diffèrent parmi les Églises, et par suite quels sont ceux qui s'accordent: les Ecclésias­ tiques puisent seulement les choses dogmatiques de leur Église, et les Laïques les examinent rarement quant aux intéricurs, et par conséquent ne cherchent pas non plus cn quoi ils diffèrent. Que cependant ils soient d'accord sur ces quatre Articles, dans les communs et dans la plupart des particuliers, c'est ce qu'on peut voir par leurs Livres si on les examine, et par leurs Sermons si on les écoute attentivement. Mais ceci est d'avance ûlis en con­ naissance il cause de ce qui va suivre;

19. Les Catholiques-Romains, a'Dant la Réforme, ont e~ seigné sur les quatl'e Articles ci-dessus nommés des choses . absolument semblables à celles que les &fol'mès ont ensei­ gnées après cette Réforme, à savoir, semblables sur la Tl'i­

N° 19

DE LA DOCTRIXE DE L.\ NOUVELLE r.:GLlSE

2i

nité de personnes dans la Divinite, semblables SUl' le Peché originel, semblables SUI' L'Imput
20. Qu'il y ait entre les Catholiques-Romains et les Protestants sur ces quatre Al'tide.s une telle Conformité, qu'à peine existe-I.-i1 une diff'érence de qup!ql.lC impor­ tance, .excepté que les p,'emiers ont conjoint la foi et la charité ct que les seconds lcs ont s
@ 21. Les Chefs de la Réforme, Luther, Mélanchton et

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EXPOSITION SOMMAIRE

N' 21.

Calvin, 011t retenu tous les Dogmes .\Ur la T)'inité de Per­ sonnes dans la Divinité, sur le Péché Ol'iuincl, SU" 1'1:n.­ pula/ion du Mhite du Christ, tt SU)' la .Justification par la foi, tels qu'ils étaient alors et a'lJQient été r,hl-z les Ca­ thoiiques-&mains ; mais ils ont sépO)'é la Chm'ité ou le,ç Bonnes ŒUl1'es d'avec (ette foi, et déclaré qu.'elles n'étaient 71Q5 en.çemùle s'Ilvi{iqufs, afin de rompre avec les Catl101i­ ques-Romllms quant a1JX e,~sentùls 'liernes de l'Église; qui sont la Foi et la Charité. COURTE ANALYSE

22. Que les qualre Articles ci-dessus nommés, tels qu'ils sont aujourd'hui enseignés dans les Eglises Réformées, n'aient été ni nouveaux, ni forgés d'abord par ces Trois Chefs, mais qu'ils daten t de l'époque du Concile de Nicée, et aient, après ce concile, été transmis par les Écrivains, et par suite été conservés dans l'Église Catholique-Ro: maioe, 00 le voit clairement d'après les Livres de l'His­ toÎl'e Ecclésiastique. Que les Catholiqnes-Romains et les Réformés s'accordent sur l'Article de la Trinité de Per­ 'sonnes dans la Divinité, c'est parce que les lins et les autres reconnaissent les Trois Symboles dans lesquels la Trinité est enseignée, il ~avoir, le Symbole Apostolique, celui de Nic('e et celui d'Athana~e. Qu'ils s'accordent sur l'~rticle de J'fmputation'du mérite du Christ, on le voit clairement par les passages extraits du Concile dl) Trente, N' 3 il 8, conféré::- avec ceux qui ont été tirés de la For­ mule de Concorùe, N°' 10 il t5, Qu'ils s'accordent aussi sur l'Article de la Justification, c'est ce qui va être main­ tenant soumis à l'examen. 23. Le Concile de Trente s'exprime ainsi sur 1_ Foi ju~­ tifiante : c( Le consentement perpétuel de l'Église Catho­ lique a été, que la Foi est le commencement du salut humain, le fondement et la racine de toute justification, sans laquelle il est impossihle de plaire à Dieu et de par­ venil' à la société de ses enfants;.' t'oi?' ci-dessus, N' a

N° 23

'.

2~

DE LA DOGTRI:-Œ DE L.-\ NOUVELLE ÉGLISE

(a). Il dit aussi que la Foi vient par l'ouïe lorsqu'on écoute la Parole de Dieu, N° 4 (c). Que ce Concile Catholique Romain ait conjoint la foi et la charité, ou la foi et les bonnes œuvres, c'est ce que prouvent pleinement les passages rapportés ci-dessus, N°s ~. 5. ï, 8. Mais que les Églises Réformées, à partir de leurs Cbefs, les aient séparées, en décrarant que le salvifique e!.'t dans la foi, et non en même temps dans la charité ou les œUHcs, afin de rompre avec les Catholiques-Romains quant aux' essentiels mêmes de l'Église, qui sont la Foi et la Cbarité, c'e~t ce que j'ai quelquefois entendu dire par ces Chefs mêmes, ci-dessus nommés; comme aussi, quïls avaient affermi eeHe séparation par ces princi'pes : Cl Que· personne par soi-même ne peut faire le bien qui contribue au sa.lut ; ni ne peut remplir la 10i; puis, de peur que par là le mérite de l'homme n'entre daus la foi. » Que ce soit d'après ces principes, et pour cette fiu·, qu'ils aient séparé les biens de la cbarité d'avec la foi, et aussi pal' conséquent d'avec le salut, on le voit par les extraits de la Formule de concorde, cités ci-dessus, 1'0 12, parmi lesquels sont ceux-ci: « Que la foi ne justifie pas, en tant qu'elle a été formée par la charité, comme s'expriment les Catholiques-Romains,l) N° 12 (b). « Qu'on doit rejeter la proposition que les bonnes œuvres sont nécessait'es au salut, pour plusieurs motifs, et aussi parce qu'elles sont acceptées par les Papistes pour soutenir une mauvaise cause, » N° 12 (h). « Qu'on doit avec raison rajetel' le décret du Concile de Trente, que les bonnes œuvres·conservent et retiennent le salul et la foi, » N° 12 (n) ; et en outre plusieurs autl'es. Que les Réformés cependant conjoignent la foi et la charité ensemble en un seul salviti~ que, avec la seule différence de la qualité des œuvres, en va le voir dans le Lemme suivant:

0)

24. àpendant le.~ Chefs de la Re{o1'1ne oot adJoint à leur foi les bonnes œUI:1'es,et les ont aussi conjDintes" mais dans



24

EXPOSITIO:-i SOMMAIRE

l'homme comme da'fl.~ un .'ujet ptl-s&:f, tandis que les Catho­ liqu,s- Romains le.~ conjoignent dans l'h.omme cort,me dans un sujet aClif: " erwndant entr, les U'f/S et les c.fttres­ il y a, en actul11ité. con(O?'mité, ~uant à. la foi, aux œu­ "Tes et aux mérites. COURTE ANALYSE.

25. Que les Chefs de la Réforme, bien qu'ils aient sépa­ ré la foi et la charité, les aient cependant adjointes, et enfin conjointes. mai" ne 'veuillent pas qu'elles soient un ou forment un !;alvifique simultané, c'est ce qu'on voit par leurs Livres, par IeUJ s Sermons et par lcursDiscours ; car apl'ès qu'ils les ont séparées. ils I(>s conjoignent, et même ils expriment la conjonction par dl'S paroles expres. ses etnon susceptibles d'nn double sens,à savoir, par celles­ ci: Que la Foi après la jnstification n'est jamais seule, sans a"oil' ave" elle la charité ou les bonnes œuvres, et gue, s'il enestautrement,la foi est non vivante,maismorle;voir ci-dessus, N° 13 (0) (p) (q) (1') (y) (bb). Et même qne les bonnes œuvres suivent ntcessail'cment la foi, N° t3 (x) (y) (z). Et enfin, que le René par lcs nouvelles forces et les nouveaux dons coopè re avec l'Esprit Saint. N° 13 (aa). Que des choses abSl'lument semblables soient enseignées par les Catholiques-Romains, c'est ce qu'on voit claire­ ment par les pas!'oages extraits du Concile de Trente. No, 4, 5,6,7,8. 26. Que sur les mérites des œuvres les Réformateurs enseignent à peu près les mêmes choses que les Catho­ liques-Romains, on le voit par ces passages tirés de la Formule de Concorde : Que les bonnes œuvres sont 'ré­ tribuées d'après la force de la promesse' et d'après la grâce, el que par là elles méritent les récompenses c 1'­ porelles, ct aussi les récompenses spirituelles, • t4 (t) (k) (l) (n). Et que Dieu courônne d'une récompense ses dons, N° 14 (h) (n). Des chosfs parfai1ement semblables sont dites dans le Concile de Trenle, à savoir: Que Dieu

, N° 26

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ~;GLIS E

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d'après la grâce fait que ses dons sont des mérites pour nous, N° 5 (f). Et, en outre, que le Salut vient, nOT) pas des œuvres,mais de la promesse et de la grâce, parce que Dieu ]rs opère pal' l'Espl'it Saint, N' 5 (e) (f) (9) (h) (il (k). 27 D,<,p"ès les uns et les autres, il semble, au premier aspect, qu'il~' a une entière conformité, mais afin qu'elle n'ex.iste pas, le.; Réformateurs ont dislingué entre les œuvres de la loi prol'enant de l'intention et de la volonté, et les œuvres de l'esprit provenant de la foi comme d'une source libre et spontauée, et ces œuvres-ci ils les ont appelées fl"uits de la foi; VOÙ' ci-dessus, N° il (h) (l), et N° 13 (a) (i) (l), et N° 1;S (k). Ces choses bien examinées et conférées, on y voit, non la différence des œuvres mêmes, mais seulement la différence de la qua-, lité des œuvres, à ~avoir, en ce que les unes partent de , l'homme comme d'un sujet passif, et lés autres comme d'un sujet actif; ,'n conséquence celles-là, spontanément comme d'après l'entendementdel'homme,et non en même temps d'apl'ès sa volonté: cela l'st dit,parce qu'il 03' im­ possible que l'homme n'ait pas conscience de ses œuvfes quand elles se font, puisqu'il les fait,et que c'est par l'en- . telldrment qu'il en a conscience. Cependant comme les Réfo"més prêchent aussi les exercices de la pénitence et les lutles avec la chair, N' 13 (d) (e) (fl (g) (h) (k), et que ces choses ne peuvent être faites par l'homme, si ce n'est d'après son intentiQn et sa volonté,et ainsi par lui comrne de lui-même, il s'ensuit que néanmoins en actualité il y a conformité. 28. Quant à ce qui concel'Oe le Libre arbitre dans la conversion ou dans l'acte de la justification, il semble qu'il y ait opposition complète entre eux, mais néan­ moins on peut voir qu'ils s'accordent, si l'on examine avec attention et si l'on compare ce qui a été extrait du Concile de Trente, N" 6 (a) (b), avec ce qui a été tiré de la Formule de Concorde, No 15 (m) : en effet, dans le Christianisme tous ont été baptisés, et sont par là dans l'arbilre rendu libre (in libcrato arbttl'io), de sorte qu'ils

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RXPO~ITJON

SOMY.UR E

peuvent non seulement entendre la Parole de Dieu, mais encore y donner leur assentiment, et l'embrasser par la foi; par conséquent nnl n'y est comme un tronc d·'ar­ bre. 1 29. D'après cela, on voit maintenant avec clarlé les vérit.és avancées, N'S i 9 et 21, que les Réformateul'S ont reçu des Catholiques-Romains leurs dogmes sur la Tri­ nité de personnes 'dans la Divinité,sur le Péché Originel, snI' l'Imputation du mérite du Christ, et sur la Justifica..­ tion par la foi. Ces choses ont été rapportées, pour mon­ trer l'origine de leurs dogme!', principalement l'QI'igine de la séparation de la fOl d'avec les bonnes œuvres,.ou de la doctrine sur la foi seule et faire voir qu'ils n'Qnt ainsi que pour rompre entièrement avec les Catholiques­ Romains,et,que cependant le dissentiment est verbal plu­ t6t que réel. D'après ce qui vient d'être dit, on vojt clairement sur quel fondement a été construite la Foi dans les Églises réformét'!', et à quelle inspiration eHe doit son origine. .

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30. Toute la Theologie aujow,t}.'hui. dan~ le Monde Ch)"é­ tien, a ete fondee SUl" l'idée de Trois Dieux, laquP.lle tire son origine de la Trinite de }'er.~onnes. C0URTE ANALYSE.

31. Il sera d'abord dit quelque chose sur l'orig.ine, ou l;ur la son l'ce d'ail a découlé l'idée de la Trinité de Per­ sonnes dans la Divinité, et par suite l'idée de trois Dieux. Il y a trois Symb'oles, qui sont appelés Symbole' Apost9­ lique, Symbole de Nicée. et Symbole d'Athanase, lesquels enseignent spécialement la TrinIté; les deux premiers la Trinité elle-même, ct celui d'Athanase la· Trinité de per­ sonnes. Ces trois Symboles se trouvent dans plusieurs Livres de Psaumes, le Symbole Apostolique dans le Psau­ me qui est chanté, celui de Nicée après le Décalogue, et celui d'Athanase à part, là. Le Symbole Apostolique a été

N° 31

DK LA DOCTRli'ΠDE LA NOU\"KLLE 11GLISF.

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écrit après le temps des Apôtres; le Symbole de Nicée,dans le Concile tenu à Nicée, ville de Bithynie, auquel furent convoqué:> par l'Empereur Constantin tous les Évêques de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, l'An 325. Mais le Sym­ bole d'Athanase a été composé, aprè3 ce Concile, par une personne ou par plusieurs personnes, pOUl' renverser entièrement les Ariens, ct ensuite i\ a aussi ét~ accepté par les Eglises comme OEcuménique. Par les deux pre­ miers SymlJOlcs a brillé la confession de la Trinité, mais' par le tl'oisième ou par celui d'Athanase s'est répan­ due la profession de la Tt"inilé de personnes; que de là ~oit pro l'enlie l'idée de trois Dieux, on le verra dans ce qui va suivre. 32.: Qu'il y ait une Divine Trinité, cela est bil4D évident d'après les Paroles du Seigneur, dans Matthieu : (1 Jésus dit: Allez, faites disc'iples toutes les nation.s,les baptisant au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. ) - XXVIII. 19; - et d'après ces paroles dans le Même: « Jésus ayant eté baptisé, voici, les Cieux Lui furent ouvel'ts, et ii vit l'Esprit de Dieu descendant comme une colombe, el venant sur Lui. Et voici, une voix du Cie:: Celui·ci est mon Füs bien-aimé en qui je M'c suis complu.» - III. 16, ï';.- Si le S<>iglleur a envoyé les Disciples baptisel' an Nom du Père, du Fils et dn Saint Esprit, c'était parce qu'en Lui alors I.(loritié, il y avait la Divine Trinitr ; cal' dans ce Chap. XX vru, il dit àu Vers. f8, qui précède: « li lii'a clé donné tout pou-' t'air dans le Ciel et sw' TelTe; » et au Vers. 20, qui suit: « Voici, MOI, avec vous je suis tous les jours jusqu' à la Con­ sommatio1/. du siècle; )l ainsi, il parle dr. Lui Seul, et non de Trois: et dans Jean: « Il. n'y avait pas encore Esprit Saint, p'lrce que Jésus n'avait pas encore ctc glorifié. » - _ VH. 39 ; - et ces paroles, il les a dites aprè" la Glorifica­ tion, et la Glorification a été l'union plénière avec son Père, Qui était le Divin Même en Lui pal' la conception j et l'Esprit Saint était le Divin pl'océdant de Lui glorifié, - Jean, XX. 22. 33. Si l'idée de Trois Dieux a principalement découlé du

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EXPOSITlO;,\ SOMMAIRE

l'o 33.

symbole d'Athanase, où la Trinité de personnes cst ensei­ gnée, c'est pal'ce que le nom de Personne enfante celte ~d~, et aussi parce qlie les paroles suivantes'dc ;;eSY,11­ bole l'implantent: Ct Autre est la Per,wnne du Pére, attil'e celle du Fils, aUl~e celle de l'E.,pritSaint; » et ensuile': V, PèTe e,~t O'ieu et Sf;igneur, le Fûs e~t Diet< ct Seig'leur, et l' Esprit Saint est DIeu et :Seignpui ; mais principale­ ment celles-ci: « Comme nous sO/n'lnn forcés d'après I_a Vérité C41'ét-ienne dp conreRs'~" que chaque /Jerson,.e sepa­ l'émellt Ist iJieu et Sei,qneul', de 11.ême il no-u' est défenlu, d'uprè-~'lâ llel-igion CnUwlique de dire trois Dw-ux IJU trois Se-igneurs; ) de ces paroles il résulte que, d'après la Vé­

rité Chrétienne, il faut con fesser et reconnaitre trois Dicux et trois Seigneurs, mais que d'après la Religion Catholiquc il n'est pas permis de c!il'c on de nommer trois Dieux ni trois Seigneurs; qu'ainsi il faut avoi., l'idée de trois DICUX et de tl'ois Seigneurs, mais qu'il est défrn!ÎlI de l'a vouer de bouche, Que cependan t la Doct/we de-la Trinité dll.llS le symbole d'Athanase concordc toujours avec la vérité, pourvu qu'à la Trinité de personncs on y substitue la Tl'inité de la Personne, Trinité qui est dans I.e Dieu Sauvei;.r Jésus-Chl'ist, on le voit dans la Doc­ TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM SUR LE SEIGNEUR, pu­ bliée en 1763 à Amstel'dam, N' 55 à 61. 34:, Il faut retcnir qu'il est dit dans le Symbole Aposto­ lique: Je crois en D-ieu le Pe1'e, M Jtlsus-r.hrfst et en l'Es­ prit Saint, dans le Symbole de Nicée: « Je crois en un Seul DIPU, le f'èl'e; en un Seul Sei{jl.pur J,lsvs·Christ, et en l'Esprit Saint, ainsi seulement en nn seul Dieu; mais dans le Symbole d'A,thanase: Je croi' en Dieu le Père, en Dieu le Ft'ls, et en bieu l'Espr'Lt Saint, ainsi en tI'ois Dieux.

Mais comme les Auteurs et les Partisans de ce dernier Symbole ont vu clairement que l'idée de t1'ois Dienx ré­ sulterait inévitablement de ces expressions, en consé­ quence pour y remédier, ils ont dit que les Trois ont une seule Substance ou une Seule Essence; mais il n'est point provenu de là line idée autrc que celle de Trois Dieux

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DE LA DOCTRINE DE LA NOUYELLE ÉGLISE

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unanimes et accol'd; car lorsqu'une substance ou une essence seule et indivisible se dit de TI'ois, elle n'enlève pas l'idée de Tl'ùis, mais elle la met dans la confusion, parce que c'est nne expression métaphysiquc, et qne cette science avec tout son art ne pent, de Trois Personnes dont chacune est Dieu, faire un; elle peut faire un dans la bouche, mais nullement dans l'idée. 35. - QUI:' toute la Théologie Chrétienne aujourd'hui soit fondée sur l'idée de Trois Diel1x, on le voit claire­ ment par la Doctl'ine de la Justification, qui est la Tête des Doctrines de l'Eglise chez les Chrétiens, tant Catholi· ques-Homains que Protestants: cette DoctrIne enseigne que Dieu le Pèr'e a envoyé Je Fils pour racheter et. sauver les hommes, ct qu'il donne l'E~prit Saint qui opr.re .ces choses: quiconque entend, lit ou dit cela, ne peut dans sa pensée, c'est-tl-(hre, dans son idée, faire autrement que de partager Dieu en Trois, et de percevoir qu'un Dieu en a envoyé un Autre, ct que l'opération est faite pal' un T,'oisième. Que la même Pensée sur la Trinité Di­ vine disti nguée en POI'sonnes, dont chacune est Dieu, passe dans tOU.5 les autres doctrinaux de l'Eglise d'aujour­ -d'hui, comme de la Tète dans le Corps, c'est ce qui sera démontré en son lieu. En attendant, ..consulte ce qui pré­ eède sur la Justification, consulte en général et en parti­ culier les traités de Théologie, ct en même temps con­ sulte-toi toi-même, et vois, quand dans les Temples tu écoutes les pl'édications, ou que chez toi tu pries, si tu perçois et si par suite tu penses autre chose que trois Dieux, et surtout quand dans tes prières ou dans tes chants tu t'adresses séparément à l'un et séparément aux deux autres, comme il arrive très-souvent. D'après ces choses se trouve confirmée la Vérité de la ProposiLion, que toute la Théologie aujourd'hui, dans le Mond e Chré­ tien, a été fondée sur l'idée de Trois Dieux. 36. Qu'une Trinité de Dieux soit contraire à l'Écriture Sainte, cela est notoire, car on y lit : « Ne suis-je pal, Moi, Jehovah ? et point d'autre Dieu que Moi, de Dieu

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EXPOSITION SOmlAIRE

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Jus/e et Sa.uuur point, exœpté AIoi. ~ - Esaïe, XLV, 2i, 22. - « Moi.. Jéhovf1,h, ton Dieu, (je suis). et de 'Die·u, e:x;cepté Moi. tu ne reconn!lîtras point, et de Sauveur point,excepté Moi. ,) - Ros. XIII. 4. - Il Ainsi a dit JéhO'Oah le Roi d'Israël et .çon Rédempteur, Jehovah -Sé­ lIaoth : Moi, Premier, et Moi, Dernier (je suis), pt excepte Moi, point de Dieu. 1) - Esaïe. XUV; 6. - « JéhO'rJah Sé. baoth (est) son Nom; et Con Rédempteur, le Saint d'Is­ rael, Dieu de toute la terre sera appe/li. Il Esaïc, UV. !L - « En ce jour-là sera Jéhovah Roi sur taute la terre; en ce jour-là sera Jéhovah un, et son Nom un. » - Zach. XIV. 9. -'- Outl'c plusieurs autres passages aiilenrs. 37. Qu'une Trinité de Dieux: soit contraire à la raison illustrée, c'est ce qu'on peut voir de bien des manièrcs; quel homme, doué d'une saine raison, peut entflndre dire que Tr'ois Dieux ont créé le monde; ou entendre dire que la Création et la Conservation, la Rédemption et la Salvation, la Réformation et la Régénération sont l'œuvre d'e trois Dieux et non d'un seul Dieu? Et, vice versâ, quel est l'homme, doué d'une saine raison, qui ne veuiJie pas entendre dire que Dieu, qui nous a créés,n
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DR LA DOCTRINE DR LA NOUVELLR ÉGLISI'l

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or.ois en un seul Dieu, qui .est nne unique Essence, dans laqnelle sont troisPersônues dans des propriétés com­ municables, de toute éternité réeliement et effectivement distinctes, à savoir, le Pèl'e, le Fils: et -l'Esprit Salut; le Père est la Ca use, l'Origine elle Principe de toutes choses tant visiblps qu'invisibles; le Fils estle Verbe, la Sagesse et l'Image du Père; l'Esprit S~.int est la Vertu ct la Puis­ sance éternelle procédant du Père et du Fils. Toute­ fOis on doit avouer que celte doctrine excède de beaucoup la conception de l'esprit humain, mais nous en attendons la connaissance parfaite dans les Cieux».

39. Les Dogmes de cette Théologie pa,raissent el'ronés,apl'ès qu'on a 1'ejeté l'idée de la Trillité de Pe1'sonnes et par suite l'idée de Trois Dieux et qu'on ya substitué l'idée d'un settl Dieu; en qui est la Div'ine Trinité. COURTE ANALYSE,

40. Si les Dogmes de l'Eglise .d'anjoul'd'hui, qui 'sont fondés sur l'idée de trois Dieux, tirée de .la doctrine de la Trinité de ,Personnes entendue selon le sens qu'eHe présente, paraissent erronés, après qu'o;o a remplacé cette idée pir celle d'lill seul Dieu en Qui est la Div,ine Trinité, c'e"t parce que ce qui est erroné ne peut pas être vu auparavant; en effet, il en est de cela comme d'un homme qui pendant la nuit à la lumière de quelques étoiles voit diverses choses, surtout des simulacres, et les prend pOUl' des hommes vivants, ou qui dans son lit au crépuscule avant le lever du soleil volt dans l'air des espèces de fantômes et les prend pour des Anges, ou qui dans une foIle lumièl'e de fa.ntaisie voit plusieurs choses et les prend pour des êtres réel~; on sait que de tels objets ne sc,montrent pas et ne sont pasver.çus tels qu'Hs sont en eux-mêmes,avanl qoe l'homme ne parv.ienne dans la lomière du jour, c'est-à.-dire,dans la lumière de l'en­

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EXPOSITION SO)DVIRE

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tendement bien éveillé. Il en e~t de même des_ cho~es spiri­ ueHes- de l'Église,qui ont été perçues et aussi confirmées d'une tnrlDière crronée et fausse; elles sont mises en évi-e: dence, qU<jnd l,'s vrais mêmes sont dans leur lumière,qui est la lumière du Cip,!. Quel cst l'homme qui ne puisse com­ prendre que tous dogmes fondés SlIr l'idée de troi~ Dieux sontpar l'intériPUl'crronés et faux? Il est dit par l'intérieur parf~e que lïdép de Dieu entre dans tout cc qui concerne l'EgÜse, la Religion et le CuIte; or, les choses TMologi­ que.. résident dans les mentaIs hnmains au-dessus de toutes les autres, et là dans les snprêmes est l'idée de Dieu ; ~i donc cetle idée est faussf\, tout"s celles qui sni­ vent tircnt du principe d'où elles découlent qu'ellps sont fausses ou falsifiées: en f\flet, le suprên1c. qui est aus~i l'intlme, constitue l'Esse-nce ml>me des choses qui suivent et l'Essence, de même que l'âme, les forme en un corps à son image, et quand dans sa descente elle tombe sur des vrais, elles les infecte de sa tache' et de son eneu.r. L'idée de Trois Dieux dans les choses Théologiques peut être comparée à une maladie inhérente au cœur et au poumon, dans Iltqnelle le malade croit être sain, parce que le Médecin qui ne la connait pas le lui pel'suade; mais quand le médecin la connaît et que néanmoins il lui persuade qu'il est sain, il doit avec raison être taxé d'une malignité outre mesure.

4,:1. Alors la Foi vraiment salvifique, qui est en un seul Dieu, unie aux bonnes œuvres. est reconnue et reçue. COURTE ANALYSE.

42. Si cette foi, qui est en un seul Dieu, est reconnue et reçue comme vraiment saI vifique, quand la foi précé­ dente, qui est en trois Dieux, est mise de côté, c'est parce que la foi en un seul Dieu ne peut pas aupar.avant être vue dans sa face; en effet, la Foi d'aujourd'hui est con­

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sidérée comme étant la seule qui sauve, parce qu'elle est en un seul Dieu, et parce qu'eUe est dans le Sauveur; mais toujours .est-il què cette foi a deux Faces, l'une In­ terne, et l'autre Externe; l'Interne a été formée d'aprèl:1 la perception de trois Dieux; qui est-ce qui perçoit ou pense autrement? Que chacun se consulte. Ces deux Faces sont absolument discordantes entre elles, au point -que l'Externe n'est pas reconnue par l'Interne, et que l'Interne n'est pas connue de l'Externe. De cette discor­ dance, et de la séparation de l'une de la présence de l'au­ tre, a été conçl1e et est née une idée confuse sur les cho­ ses qui pl'oeurent le salut dans l'Eglise. Il en est autre­ ment quand les Faces Interne et Externe concordent, se voient mutuellement corn ne un tout unanime et se con­ naissent; 1 est bien évident que cela arrive quand non­ seulement on perçoit par le mental, mais qu'on recon­ naît aussi de bouche q-q'i! y a un seul Dieu en Qui est la Divine Trinilé. Qu'alors soit détruit le Dogme de l'irri­ tatlon du Père contre le Genre humain; et de sa Récon­ .ciliation aVèC lui, et qu'il s()rte de là une Doctrine abso­ lument ditfél'ente sur !'Imputation, la Rémis:>ion des pé­ chés, la Régénération et la Salvation, c'est ce que, dans l'Ouvrage annoncé, l'on verra distinctement dans la lu­ mière de la raison illustrée par les Divins vrais d'après l'Ecriture Sainte. Il est dit la Foi unie aux bonnes œu­ vres, parce que la Foi en un seul Dieu n'eit }Jas donnée sans l'union avec elles.

43. Et cette Foi est en Dieu Sauveur Jésu.-Chrùt, et dans sa forme simple elle est telle: 1. Il Y a un seul Dieu, en Qui est la Di'1)ine Trintté, et ce Dieu est le Seigneur Jéaus-Ch{tSl. II. La Foi Salf>ifique est de croire en Lui. III. Il faut {uir les maua:, parce qu'ils sont du diable et viennent du diable. IV. Il taut {aire les biens, parce qu'ill .çont dt Dieu et f>iennent de Dieu. V. Et lu biens doivent 1

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EXPO~ITION

SOmlAIRE

être laits par l'homme comme par Itl'Ï·mémp, maü il d9it croire que c'est par III Sdgfleur' qu'ils wr.t chez lut et faits pal' lui. COURTE ANALYSE

44. Telle est la Foi de la Nouvelle Eglise dans la for "0 simple; on la verra dans une forme plus étendue dans l'Appendice, et dans une forme large dans la Pre.mièro Partie de l'Ouvrage même, où il sera traité du Seignenr Dieu Sanveur et de la Trinilé en Lui; de l'Amour envers Dieu et dé l'Amour à J'ég !rd du prochain; puis, de la Foi et de la conjon.clion de la foi avec ~e!' deu1 Amour;; et aussi dans les autres Articles qui, là, se suivent en ordrr. Mais il est important que ce préliminaire sur cette foi soit illuslré ici l'n peu de mots; el. son PRE,IIER POI~T : « Il y a un seul Dieu, en Qui est la Di\'ine Trinité, et ce Dieu est le Seigneur Jésus-Christ, » est sommairement

illustré par ce qui suit: Une vér'ité certaine et constante,

c'est que Dieu est un, que son Essence est i-ndi visibie, et

qu'il y a une Trinité; puis clonc que Dieu est uu, et que

ion Essence est indivi!'ible, il s'ensuit que Dieu est une

. seule Personne, et que, puisqu'il est une seubPersonne, la

Tripité est dans cette Personne: que celle Personne soit

, le Seigneur Jésus-Christ, c'est ce qui estévident en ce qu'il a été conçu de Dieu le Pèl'e, - Luc, 1. 34, 35 ; - l't qu'ainsi il est Dieu quant à l'Ame et à la vie même; et que par suite, comme il l'a dit Lui-Même, le Père pt Lui sont un, -' Jean, X. 30; - que Lui-Même est dans 'le Père et le Père en Lui, -- Jean, XIV. 10, if; _. que celui qui Le voit et Le connaît, voit et connaît le Père, - Jean, XIV· 7, 9 ; - que personne ne voit et ne canDaUle Père, que Lui qui est dans le sein du Père, - Jean, 1. 18; - 'ql}e tout ce qui appartIent au Père est 11. Lui, - Jean, III, 35, XIV. i5; - qu'il est Je Chemin, la Vérité et la 'Vie, et que personne ne vient au Père que par Lili, - Jean, XVI. 6, - par conséquent de Lui (ob Ipso) parce qu'il est en Lui ~t ainsi Lui; el selon Paul, qne toute la. plénitude de la

DE

LA

DOCTRINE DE

LA

NOUmE ÉGLISE

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Divinité habite corporellement en Lui, - Coloss. II. 9 j - et selon Ésaïe: Il Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, dont le nom est Dieu, PÈRE D'ÉTERNITÉ. » ­ IX. 5. - Et qu'en outre il a pouvoir sur toute chair, ­ Jean, XVII. 2; - et qu'il Lui a été donné tout pouvoir dans le Ciel et sur Terre, - Matthieu, XXVIII. 18; ­ d'où il suit qu'il est le Dieu du Ciel 'et de la Terre. - Le SECOND POINT: '« La Foi Salvifiqùe est de croire en Lui, » est illustré par ces passages: « Jésus dit: Celui qui croit en Moi ne mourra point, à éternité, mais il vivra. » ­ Jean, XI. 25, 26'. - « C'est la volonté du Père, que qui­ conque croit au Fils ait la vie éternelle. )) - Jean, VI. 40. - « Dieu a tellement aimé le Monde, que son Fils Unique-Engendré il a donné, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » - . Jean, III. 15, 16. - « Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » - Jean, III. 36. - Les TROIS AUTRES POINTS: « Il faut fuir les maux, parce qu'ils sont du diable et viennent. du diable; il faut faire leli biens, parce qu'ils sont de Dieu et viennent de Dieu; mais l'homme doit croire que c'est par le Seigneur que les biens sont chez lui et faits par lui, » n'ont pas besoin d'être illustrés ni démont.rés j car toute l'Ecriture Sainte depuis le commencement jusqu'à la fin les' confirme; il n'y est en somme enseigné autre chose que de fuir Îes maux, de faire les biens, et de croire en un seul Seigneur Dieu. Et de plus, sans ces trois points, il n'y a aucune religion, car la Religion appartient à la vie, et la vie est de fuir les maux et de faire les biens, et l'homme ne peut faire ceux-ci ni fuir ceux-là, si ce n'est cumme Jl~r lui-même; si donc tu repousses de l'Eglise ces trois points, tu en repousses l'Ecriture Sainte, et tu en· repousses aussi la Religion, lesquelles étant repoussées, l'Eglise n'est point Eglise. En {)utre, pour ce qui concerne la Foi de la Nouvelle Eglise dans la forme universelle et dans la forme

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EXPOSITION SOMMAIRE

particulière, 'Voir ci-après les Nos H6 et 117; tout ce qu'ils contiennent sera démontré dans l'Ouvrage Même.

@ 45. La Foi d'aujourd'hlti a séparé de l'Eglise la Religion, qui consiste dans la reconnaissance d'un seul Dieu, et dans le culte de ce Dieu d'après la foi de la charité. COURTE ANALYSE

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46. Quelle' est, sur tout le Globe, la Nation qui, ayant une religion et une raison saine, ne sache et ne croie qu'il y a un Dieu, que faire les maux c'est être contre..Lui et faire les biens être avec Lui; que l'homme doit fuir les uns et faire les autres de toute son âme, de tout _son cœur, et de toutes ses forces, bien que ce soit par un influx de Dieu, et que ce sont là les choses qui consti­ tuent la Religion? Qui donc ne voit pas, que confesser trois Personnes dans la Divinité, et déclarer que dans les bonnes œuvres il n'y a rien qui appartienne au ·sa-lut, c'est séparer la Religion d'avec l'Église? En effet, il est déclaré que les bonnes œuvres ne font rien pour le salut, par ces paroles: La foi justifie sans les bonnes œuvres, N° 12 (a) (b); les Œuvres ne sont nécessaires ni au salut ni à la foi, parce que le salut et la foi ne sont ni conser­ vés ni retenus par les bonnes œuvres, N° 12 (g) (h) (m) (n) ; il n'y a donc point de lien de conjonction de la foi avec les bonnes œuvres. Si par un retour il est dit' que les bonnes œuvres suivent t.oujours d'elles-mêmes la foi, comme les fruits procèdent de l'arbre, N' f3 (l) (n), alors qui les fait, et même qui pense il elles, et qui est porté de plein gré vers elles, quand on sait et que l'on croit qu'elles ne font rien pour le salut, et encore, que per­ sonne ne peut de soi-même faire aucun bien pour le salut, etc? Si l'on dit que néanmoins ils ont con­ joint la foi avec les bonnes œuvres, je répondrai que cette conjonction examinée à fond est, non pas une

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DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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conjonction, mai~ une adjonction, et une sorte d'acces­ soire, qui ne cohère et n'arlhère autrement que comme une ombre qu'on ajoute à nn tableau pOUl' nndre ce ta­ bleau plus vivant; et, puisque la Beligion appartient à la "ie, et que la vie consiste dans les bonnes œuvrps faitM selon les vrais de la foi, il tlst bien évident que la Reli­ gion elle-mArne est celte' vic,et non pas un tel accessOIre; bien pins, il est évident que chez plusieurs cet accessoire est comme une Queue de cheval qne l'on coupe à son gré parce qu'elle ne sert à ri"n. Qnel est celui qui conclut autrement d'après la raison, quand il perçoit, dans le sens qu'elles présentent,des Propositions comme celle-ci: « C'est une folie de s'imaginer que les œu l'l'es de la se­ conde taLle du Décalogue justifient devant Dieu, ~ N° i2 (d) ; puis, celle-ci: « Si donc quelqu'un croit obtenil' le salut pal'ce qu'il a la charité, il fait injure au Christ, 1) N° i2 (e); comme encoi'e celle· ci : « Les bODnes œuvres doivent être entièrement exclues, quand il s'agit de la Justification et de la Vie éternelle, Il N° i2 (f); ct plu­ sieurs autres? Quel est dO,nc celui qui, lorsqu'il lit en­ suite, « que les bonnes OEuvres suivent nécessaÏI'ement la foi, et que 3i elles ne la. sui ven t point, la foi est fausse et non véritable, Il N° 13 (p) (g) (y), etc., fasse attention à cela? et, 's'il y fait attention, sera-ce avec perception? or, le bien .qui émane de l'homme sans la perception est inanimé comme s'il venait d'une statue. Mait; si l'on pé­ nètre plus profondément dans la cause ~e cette Doctrine, il.devient évident que les Chefs de la Réforme ont d'a­ bord pris pour règle la Foi seule, afin de rompre avec les Catholiques-Romains, comme il a été dit ci·dessus, N" 2i, 22, 23, et qu'ensuite ils ont. adjoint les œuvres de la charité, afin qlle leur doctrine ne soit pas contraire à l'ÉcritUl'e Sainte, et afin qu'elle paraisse 'comme une re­ ligion, et qu'en conséquence elle soit rendue saine.

@ ~7. La foi de l'Église d'aujouI'd'hui ne peut être con­

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EXPOSITIOS

~ml~A:RE

jointe li la chm'ité, ni produire r.ucun des fluits qui sont les bonnes ŒUV1'es. • COURTE ANAI.YSE 48. Avant que ce point soit démontré, il faut d'abord dévoiler devant l'entendement d'où vient la charité ct ce que c'est que la charité, d'où vient la foi et ce que (;'est que la foi, et ainsi d'où viennent les Lonnes œUHes qui sont appelées fruils, et ce que c'est que ces œuvres: La Foi e"t la YéJ'ité ; la doctl ine de la foi est donc la doc­ trine de la vérité; 01', la doctrine de la vérité appartient à l'entendement, ct pal' suiLo il la pensée, cl d'après la pensée au langag'e; cette doctrine enseigne donc cc qil'on doit vouloir el cc qu'on dOll faire, elle enseigne par con­ séquent qu'on doit fuir les maux el quels maux on doit fuir, et qu'on doit fuire les biens et quels biens on doit faire; quanil pal' suite l'homme fait les billns, les biens se conjoililJent aux \Ta;g, parce que la volonté se con­ joint il l'entendement, car 1" bien üppal'ticnt à la volonté et le vrai appartient il l'entendement; d'après cette con­ jonction ex.istent l'affection du bien, laquelle da!lS son essence est la charité,et l'aa'ecLion du vl'ai, laquelle dans son essence est la foi, et ces deux unies ensemble font un mariage; cie ce mariage naissent Irs bonn,es œUVJ'e~ comme d'~ l'arbre nai~;,ei,t les fl'llils; el CCl sont pal' suite es fruits ùt: biun p,t Ips fruits du l' ,ai; dans la paro},.J [es fruits du "r"i sont signilié~ par les misins, et ks fruit" du bieu par le~ ülin's, 49. D'après cPlt~ lIénér'aliun des bonnes œnvres, il est évident qli(\ la ;'oi l'cule Ile peut en aucune manière pro­ duire ou enfanté!' quelques '~lvres qui soient nommées des fruits, de même absoll1nlent qne la f,~mme s~111e ne­ peut engendl'el' sap" l'hotrlwr, c'est puurqnoi l'expl'esslOll (1 les fruits de la hi " est une loculion \aine ct un sim­ ple mol. Ontre cela., dans le ?ionde entivi';Jamais aucane chose n'a été produite, ni n'e;;t p,'oduile qUè par 1:In 1Tl3­ riag(?, ent)'!:: dl'nx, dunt l'un se réfère au Lien et l'autl'e

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au vrai; ou, dans l'opposé, dont l'un se réfère au bien et l'autre au fallx; par conséquent aucuoe œuvre ne peut être conçue, ni à plus forte raison ne peut naître que de leul' mariage, les bonnes œuvres, du mariage du bien et du vrai, et les Mauvaises œuvres, dll mariage du -mal et du raux. 50. Si la charité ne pe.ut être c--,njointe avec la foi de l'Église d'aujoUl'd'hui, et s'iln'en P:"lt naitled'après quel­ ({ue mariage une bonne œune, c',;st parce que l'Imputa­ tion lempliL tout; elle remflles délits, elle justifie, régé­ nère, sanctifie, donne la vie du Gifl, et ain~.i le saL1t, et cela gratuitement sans aucune œll\Te de l'homme; que seraiL alors la charité, dont Je mariage doit avoir lieu avec la foi, sinon une chose superflue et vaine, et sinon un ;.ccesscire et uo gage de l'impu!ation et de la justifi­ cation accessoire qui cepcndant n'a de rorce pour ~ucune chose? De olus, la roi rundée su-r l'idée de trois Dieux eilt erronée, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, Nos 39, 40; et la charité, qui en soi est chal'Hé, ne peut pa'> être unie à. Ine foi (,l'ronée, 00 croit qu'il n'existe pas de lien eotre -cctte foi et la charité, pour drux raisons : La Première, ,)arCIl qu'ils Cont leur roi spidtuel1e, tandi3 qu'iLs regar­ {1tmt la charilé comme natul'clle-m,oraLe, pensant qu'il Il'exis~e
5f. De la. Foi de l'Église d'auiourd'hui "ejaillit un Culte de bouche et non un culte de vie, tandis que cependant le ,c'ûte de bouche est àccepté du Seigneur selon le culte de 1iie.

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EXPOSITIO:'i SOMM . I.JRE COURTE ANALYSE

52. C'est ce que prouve l'expérience; combien y en a-t-il aujourd'hui qui vivent par religion suivant les pré­ ceptes du Décalogue et les autr~s' commandements du Seigneur? et combien y en a-t-il aujourd'hui qui veulent voir en face leurs maux, faire une pénitence actuelle, et entrer ainsi dans le culte de vie? et quel est l'homme qui, se livrant à la piété, fasse d'autre pénitence qu'une· pénitence de bouche et d'oraisons, en s'avouant pécheur, et en priant, d'après la doctrine de l'Église, que Dieu le Père, - par miséricorde à cause de son Fils qui a souf­ fert la croix.pour les péchés des hommes, enlevé leur damnation et fait expiation par son sang, - lui remettre ses délits, afin quïl paraisse sans tache devant le trône de son jugement? QIti ne voit pas que ce Culte appartient au poumon seul, et non au c.:eur, qu'ainsi il est ex.terne et non interne? car cet homme prie pOUl' la rémission des péchés, et c·ependant il ne conn ait aucun péché chez. ui; et, s'il en connaissait, il les voilerait par la Iaveur. et l'indulgence, ou par la foi qui purifie et qui absout sans les œuvres. Mais il en est de cela comme d'un ser­ viteur qui, s'avançant le visage et le vêtement couverts de suie et d'ordure, s'approcherait de son maitre, et lui dirait: Maître, nettoie-moi; le maître ne lui dirait-il pas: Serviteur insensé, que dis-tu? Voici là de l'eau,· du savon ~t du linge, n'as-tu ·pas des mains, et ne peux-tu t'en servir? lave·toi toi-même. Ainsi le Seigneur Dieu dira: Les moyens de purification viennent de Moi, et aussi ton vouloir et ton pouvoir viennent de Moi, use donc de mes présents et de mes dons comme s'ils t'ap­ partenaient, et tu seras purifié. Soit enc<1re un exemple pour illustration: Qu,and mille fois tu prierais dans ta maison et dans les temples, que Dien le. Père en faveur de son Fils te 'préserve du diable, si toi-même, d'après le libre dans lequel tu es continuellement tenu par le Seigneur, tu ne te préservais pas du mal, par conséquent

N· 52

DE L.\ DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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du diable, tll ne pourrais pas en être préservé par des légions d'Anges envoyées par le Seigneur; car le Seigneur ne peut pas agir contre son ordre Divin, et son ordre est que l'homme s'examine, voie ses maux, y résiste, et cela comme par lui-même, quoique ce soit par le Seigneur. Cela, il est vrai, ne paraît pas aujourd'hui comme Évan­ gile, mais cela l'est néanmoins; car l'Évangile, c'est d'ê­ tre sauvé par le Seigneur. Que le Culte de bouche soi t accepté du Seigneur selon le culte de vie, c'est parce que devant Dieu et devant les Anges le langage de l'homme résonne d'après l'affection de.son :\monr et de sa foi, et que l'amour et la foi sont dans l'homme selon la vie; !'i donc l'amour et la foi de Dieu sont dans ta vie, le son de ton langage est comme celui de la colombe: mais si dans ta vie il ya l'amour de toi-même et la confiance en toi­ même, le son de ton langage est comme celui du hibou, de quelque manière que tu adoucisses ta voix pour imi­ LeI' celle de la tourterelle; le Spirituel, qui est intérieu­ rement dans le son, est ce qui produit cela.

53. La Doctrine de l'Église d'aujourd'hui a été liée en un faisceau pa?' plusieurs Paradoxes, qui doivent être embras­ sés par la foi; et c'est pour cela que les dogmes de cette doc­ trine entrent seulement dans la memoire, et non dans quel­ qu'entende1nent au-dessus de la mémoire, mais seule1nent dans des confirmations au-dessous de la mémoire•. COl'RTE ANALYSE

54., Les Chefs de l'Église insistent fOI'tement pour que l'Entendement soit soumis à l"obéissance de la foi; bien plus, ils disent que la Foi de l'inconnu; qui est une foi aveugle ou nocturne, est proprement la foi; c'est là un pl'emier Paradoxe, car la foi appartient au vrai, et le V1'ai appartient à la foi; et le vrai, pour qu'il devienne de

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la foi, doit étl'e dans sa lumière ct ètl'e vu, autrement on peut cl'oire le faux, Les Paradoxes qui découlent d'une telle foi sont en grand nombre; par ûxemple, que Dieu le Père a engendré un Fils de toute éternité; que l'Esprit Saint procède de l'un et de l'autre, et que ch~cun est par soi-même une Personne, et est Dieu; que le Seigneur, tant quant il l'âme que quant au corps, est issu d'une mère; que ces trois Personnes, ain'li ces trois Dieux, ont créé l'uni vers, et que l'un d'eux Post descendu et a pris l'Humain, pour réconcilier les homme.; al'ec le Père. et ainsi pOUl' les sauver; qU'li Y a ~alut par l'imputation, l'application et III tJ'anslation de la jllsjce du Fil~ en ceux qui par la grâce acquièrent la foi et croient ces para­ doxes ; que l'hommt' il la première réception de cutte foi Dst comme une statue, un tl'onc d'ilrbre on une jpierre, et que l.t foi influe par la .seule audition de la Parole; que la foi donne seule le saint, sans les œuvl'es de la toi, et sans avoir été rormée d'après la. charité; qu·elle opère la rémission des péchés, sans avoir été pl'éc~dée de la péni­ tence ; que d'après cette seule rémission des péchés, l'im­ pénit~nt est justifié, régénéré ct sanctifié, et qu'cnsuite la . charité, les bonnes œUlTes ct la résipiscence wivent
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moire: que l'homme d'apl'ès cette Lumière naturelle puisse coafirmer tout ce qui lui plait, les faux. aussi bien que les vrais, et qu'après la confirmation il voie les faux. absolument comme vrai.;, c'est ce qui a été montré dans un MÉMoR ....BLE,inséré Jans le Traité dernièrement publié sur' l'AMOUR CONJUGAL. N' 233. 56. A ce qui [il'écè:ie sera ajouté cet Arcane du Ciel. Tous ces Paradox.es 5.. 100 leurs coo!il'lnations s'attachent aux. Menta'l;; 11lln~ajn;;, étant liés comme en un ~ctll fais .. ceau, ou roulé;; com:llC Cil un seul peloton, et ils entrent ensemble dans chaque chose particulière qu'on énonce sur la doctrine de l'Église; par exemple, lorsqu'on parle de la foi, ou de la d~a:'ilé, ou de la pénitence, et plus encore, si c'est de l'imputation ou de la justification; l'homme ne V,)jt pas !lli-Ill~rne' cette ma!;se confuse 0\1 l'amas de ces paradoxes, mais les Anges qui sOÇlt chez l'bornml'. la "oient, el ils i'appelleut MALUA, c'est"-Ïl-dire, Confusion el obscurité. tii. Je prév,)is qu'aujourd'hui b('<)ucoup d'hommes, imprégnés ùes p:tradox% ~e cette foi, diront: « Comment lES Ch~S3S TlIé')L1~(q'!13S p(\uvent-elle~ être pel'çues pal' ['enlenJeml)ut, ne sont-ce pas des.Spirituels qui sont. au-des .;us de ta con,:eption '? Ouvre donc, si tn pel~){, le mystère de lu. Réd,lflptio:J et de la Ju::;l.ification, afin que la raison le voie et y u<:quiesce")) Gela donc s,~:'a ouvert ainsi: Qui ne sait que Dieu est un et qu'il n'yen a point d'autre que Lui Seul; que Iiiell est l'AmOlli" Même el la Sagesse Même, ou qll'il est le Bien Même et le Vrai M~me ; et qlle ce Diel1 quant au Divin Vrai, qui est hL Parole, est descendu et a pris l'Humain pour éloign~I' de l'homme les Enf"J's, et ainsi la damnation; et qu'il a fait cela par des combats et par des victoires remportées sur le diable, c'E'~t-à-dire, sur tous les enfera, qui alors iDfes' taient el lnaient Spil'ituellemcnl tout homme venant dans le Monde; et qu't'nsaïtc il a glorifié son' Humain, en c} quïl a UnI ~'n Lui le Dil'in Vrai a::t'I~jriiJ Dion, et est ainsi

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7\ 0 5ï

EXPOSITlO:,/ SOMMAIRE

retourné au Père de Qui il était issu; ces choses étant perçues, on comprend ce passage dans Jean: « fa Parole iJt'lit chez Dieu, et Dieu el le était, la Parole! tt la Parole Chai?' a été (aite. " - I. f, j 1. - Et aussi ce passage . dans le Même: « Je suis issu du Père, et Je suis venu dans le Monde, et (te nouveau je quitte le Monde, et je 'm.'en vaù au Pêrp-. Il - XVI. 28. - Par là il est encore évident que sans l'Avènement du Seigneur dans le Monde nul mortel n'aurait pu être sauvé, et que ceux qui croient en Lui et vivent bien sont sauvés. Cette face de la foi se montre au jonr devant la vue illustrée par la Parole, et c'est la face de la foi de la Nouvelle Eglise. VOIr LA FOI . DU NOUVEAU CIEL ET· DE LA

DANS

LA

FORME UNIVERSELLE, ET DANS LA FORME PARTICULIÈRE,

ci­

dessous,

Nos

NOUVELLE

EGLISE,

116, ~ 17 .

58. Lu Dogmes de l'Eglise d'aujourd'hui ne peuvent Ure apl'l'is qu'avec beaucoup de difficulté, ni être ,'etenus sans qu'il,~ s'échappent, et ils ne peuvent être prêchés et ensei­ gnés qu'avec beaucoup de ménagement et de précaution, tie peur que leur nudité ne paraisse, et cela, parce que la vraie Raison ne les plJrçoit pas et ne les reço'tt pas .. COURTE ANAI.YSE

59, La Proposition que l'Enlendement doit êtI'e soumis à l'obéissance de la foi, est comme une affiche placée de· vant les Dogmes de l'Eglise d'aujourd'hui, pour indiquer que les intérieurs sont des choses mystiques ou des ar­ canes, qui, en raison de leur transcendance, ne peuvent ni influer dans la région supérieure de l'entendement, ni être pe)'çus ; voir N° 54. Ceux des Minislres de l'Eglise, qui ambitionnent de s'élever par une réputation de Sa­ gesse et de passer pour des Oracles dans les choses Spiri­ tuelles, s'imprègnent et se pénètrent, dam; les Universi­ tés, principalemen de ces choses qui sont au-dessus de

N° 59.

DE LA DOCTnl.~E Dg L.' NOUVELLE ÉGLISE

la conception des autres, et cela avec avidité ct néan­ moins dif[jcilcrnent; et comme par celte étude ils sont réputés Sages, et que ceux qui sont devenus illustres et opulents par ces précieuses obsCllrités, sont décorés du bonnet doctoral ou du manteau épiscopal, ils n'agitent dans les idées de leur penséc, et n'enseignent dans leur chaire, que des choses mystiques sur la Justification par la foi seule, et sur les' bonnes œuvrcs comme suivan­ tes de la foi; et, d'après lCUl'érudition surccs deux points c'est avec une adl'esse merveilleuse que tantôt ils les sé­ parent, tantôt ils les conjoignent; c'est, pal' comparaison, comme s'ils tenaient dans une main la foi nue, et dans l'autre les œuvres de la chal-ité, et que tantôt étendant les bras, ils les séparassent, et, tantôt appliquant l'une des mains sur l'autre, ils les conjoignissent. Mais dl's exemples vont illustt-er cela: Ils enseignent que les bon­ nes œuvrcs ne sont pas nécessaires au salut, parce que si ellès sont faites pa.r l'homme elles sont méritoires; et, en même temps aussi, qu'elles.suivent nécessairement la foi qui ponr eux est un avec le salut. Ils enseignent que la foi sans les bonnes œuvres, comme vivante, justifie; et, en même temps aussi, que la foi sans les bonnes œuvres, comme morte, ne justifie point. Ils enseignent que la foi n'est ni conservée ni retenue par les bonnes œu vres; et, en même temps, que ces œuvres procèdent de la foi, comme le9 fl'uits procèdent de l'arbre, comme la lumière procède du soleil, comme la chaléur procède du feu. Ils enseignent que les bonnes œuvres adjointes complètent la foi; et, en même temps, que ces œuvres conjointes comme par un mariage ou en une seule forme priven entièrement la foi de son essence qui porte le salut. Ils enseignent que le Chrétien n'e.st point sous la loi; et, en même te nps, qu'il est da,ns les exerCices quotidiens de. la loi. lis enseignent que si les bonnes œuvres sont mêléès .à la rémission des péchés, à la Justificaiion, à la régéné· ration, à la vivification, à la salv'ation, elles lont domma­

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EXPOSITION SO:\flIAIR E

geables, mais qne si elles n'y sont point mêlées, elles sont 'profit.ables. 11.~ enseignent que Dieu couronne se!' dons, qui sont les bonnes œuvres, par des récompenses. même spirituelles, mais non par le salut ni par la vie éternelle, parce qu'iL couronne la foi par ceux-ci' sans cali es-là. Ils enl!eignent que cett·-. foi l'st comme une Reine qui marche avec pompe ayant derrière elle les bonnes œuvres comme suivantes, mais que si celles-ci se conjoignent à elle en face et lui donnent un baiser, elle est chassée du trône et appelée ,courtisane. Snrtout, lorsqu'ils ensei­ {5nent la foi ct en même temps les bonnes œlivres, ils eonsidèrr.nt le mérite d'un côté et le non-mnrite de l'au· tre, et ils chois·ssent lenrs term<:s et les arrangent de manière à former deux sens, l'un ponr les laïqufs et l'autt'e pour le c!nrgé, pOUl' I~s laïques afin quc, la nntlité de la foi ne se montre pas, et pour le clergé afin qu'elle se montre. Examine si quelqu'uo, en écoutant u\l pareil enseignement, peut puiser quelque chose de la Doctrine qui conduit au salut; est-ce qu'il ne devient pas aveugLe cn présence des contradictï'ons que cet ensei)mement ren­ ferme, et ensuite ne palpe-t-il pas les objets du ~alut comme un homme qui marche la nuit? Est-il quelqu'un (lui sache s'il a quelque foi d'après les œuvres comme tdmoignages, et s'il lui est avantagenx de les faire (j'a­ près la crainte du mérite ou de les omettre d'après la crainte de perdre la. foi? Mais, mon ami, soustrais-toi à un tel enseignement, fuis lei! maux comme péchés, fais les biens, crois au Seigneur, et la Justification qui sauve te sera donnée.

60, La Doctrine de la foi de l'Égliu d'aujourd'hui attri­ bue à Dieu des propriétés humaines, telles que de regarder lcs hommes avec colere, de vouloir ~tre réconcilié, d'~tre ré· concilié par amour pour le Fils eî par l'intercession; de tlvl/luir ('tre rendu propice par la vue des souffrwl.Ce, du

N° 60

DE LA DOCTRI:XK DE LA N0l-iVELLE ÉGLISE

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Fils, et être ainsi ramcntl li la Misê1'icordc,. d'imputer la jus­ tice du Fils li l'injuste qui suppLie d'après la foi seule, et de le rendre ainsi d'ennemi ami, et d'enfant de la colère enfant de la grâce. COURTE Al"ALYSE.

61, Qui ne sail que Dien est la Miséricorde même et la Clémence même, parce qu'il est l'Amour même et le Bien même, ct que c'e~t là ce qui constitue son Être ou son ES8ence ? et, d'après cela, qui ne voit qu'il y a con­ tradiction de dire que la Miséricorde même on le Bien mème puisse regar,ler l'homme ayec colèrf', devenir son ennemi, se déiourner de lui, décider sa damnation, et néanmoins demeurer Être Div:n ou Dieu? De telles sup­ positions tombent diffi'cilement dans l'homme probe, mais fa~i1ement dans cOelui qui n'est pas probe; elles tombent aussi, non p~s dans l'Ange dn Ciel, mais dans l'Ange de l'enfer; aussi est-il abominable d'attribuer ces choses il Dien, Qu'on les lui ait attribuées, c'est ce qui est bien évident d'après ce qni a été dit pal' plusieurs Pères, par les Conrill-s et ensuite dans les Églises, depuis les pre­ miers siècles jusqu'à ce jOlll' ; et aussi d'après les induc tions qui du pl'Încïpe ont découlé nécessair'ement dans. ll's principiés, ou de la canse dans le!> effets produits. (causata), comme de la tête dans les membres; par exem­ ple, que Dieu veut être réconcilié, qu'jJ est réconcHié par amour pour le Fils, et par l'intercession ou la média­ t.ion ; qu'il veut être rendu propice par la vue de l'extrê­ me souffrance du Fils, et être ainsi ramené et pour ainsi dire forcé à la Miséricorde, afin que d'ennemi il devien­ ne ami, et qu'il adopte les enfants de la colère pour en­ fants de la grâce. Qu'imputtr la jllstice et les mérites de son Fils à l'injuste qui snpplie pal' la foi seule, ce soit aussi purement humain, c'est ce qu'on verra dans la dernière Analyse de cet Opuscule. 62. Ceux qui ont vu des Propriétés purement humaines indignrs de Dien,
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EXPOSITION

SO~l.I.URE

pour défendre le S~'stème de la Justification une fois conçu et le voiler d'une apparence, que la colère, la ven­ geance, la damnation, et autres choses semblables sont des attributs de Sa Justice, et que c'est pour cela que tians la Parole ces exp,'essions sont plusieurs fois em­ ployées et comme appropriées à Dieu. Mais la colère de Dieu, dans la Parole, signifte le mal chez l'homme; et comme ce mal est contre Die'u, il est appelé la colère de Dieu, non pas que Dien se mette en colère contre l'homme, mais' parce que. l'homme d'après son mal s'irrite contre Dieu, et comme le mal porte avec lui sa peine, de même que le bien sa récompense, c'est pour cela que quand le mal punit l'homme, il semble à l'homme que c'est D~eu qui le punit; en effet, c'est comme si un malfaiteur s'en prenait à la loi de ce qu'il est puni, on si l'on s'en prenait au feu de ce qu'on est brûlé quand on y porte la main, ou si l'on s'en prenait à une épée 'nue dans la main d'un homme qui protège lorsqu'on se précipite sur la pointe: telle est la Justice de Dieu. Mais on peut voir là-dessus de plus grands dé­ tails dans l'ApOCALYPSE RÉVÉLP.E, à savoir, sur la Justice et te Jugement en Dieu et par Dieu, N° 668. Que la Colère Lui soit attribuée, on le voit, N° 635 ; et aussi la Ven­ geance, N° 658 j mais cela dans le sens de la. lettre, parce que ce sens a été écrit par des apparences et des corres­ pondances, mais non dans le sens Spirituel; dans celui-ci ,la vérité est dans sa lumière. Je puis affirmer que lors­ que les Anges entendent quelqu'un dire que Dieu par co~ère a décidé la damnation du Genre humain, et qu'étant ennemi il est réconcilié par le Fils comme second Dieu engendré de Lui,ils deviennent comme ceux qu'une commotion des viscères et en même temps de l'es10mac excite à l'évacuation, et ils disent: Cl Que peut-on dire de plus insensé sur Dieu? » 63. Si l'on a attribué à Dieu des Propriétés humaines, ("est parce que toute perception et toule illustration spi­

• 63.

DE LA DOCl'lU:'<E DE L~ NOUVELLE ÉGLISE

rituelles viennent du Seignpur Seul; en effet, le Seigneur ·est la Parole, ou 113 Divin vrai, et il est la Vl'aie Lumière qui éclaire tout homme, - Jean, I. 1, 9; - nt il dit: « Moi,Lumière,dans le Monde je SU'ts venu, afin que quiconque cl'oit en JIloi dans les ténèbres ne demeure point, ) - Jean, XII. 46 ; - et cette Lumière ct par suite la Perception influent seulemen: chez ceux qui reconnaissent le Sei­ .gneur pour le Dieu du Ciel et de la Terre, et s'adressent à Lui Seul, et non chez ceu" qui embras,entchaudement l'idée de trois Dieux, cc qui -a été fait dè le commence­ ment de l'instauration de l'I!.:glise Chrétienne; cette idée, étant pm'ement natlll'elle, ne reçoit d'autre lumière que la lumière naturelle, et ne pellt êtrp ouverte ni il l'afflux ni à la réception de la lumière spirituelle; cie là "ient qU'ils n'ont vu en Dieu d'autïes propriétés que les natu­ Telles. Outre cela, s'ils les avaient vues incompatibles avec l'E'senee Divine, et qll'iis les eus ent repou:>sées de l'Article de la Justification, ils les auraient tout à fait retranchées de la Religion fonMe dès le commencement sur le culte d" trois Di.'.ux,ainsi avan t le temps fixé d'avance pOUl' la Nouvelle Eglise, quand il y a Plénitude et Res­ tauration. XV 64. De la Foi de l'Église d'aujourd'hui sont nés et peuvent .encore nai/l'e des Fœtus énormes; par exemple, la Salt'a­ tion opél'ée en un moment par la Misericorde immédiate; la P'redestination; l'attention de Dieu nulle à l'égard des actes -de l'homme, mais portée sur la foi seule; qu'il n'y a point de Lien de la charité et de la foi; que l'homme (lltns la, con­ version est comme un trlJnc d'(ll'bre; et plusieurs autres fœtus; puis, SUl' les Sacrements du Baptéme et de la Sainte Cène, quant aux principes de la raison tot/chant le fruit qu'on en obtient, tirés de la Doct)'ine de la Justification par la 'oi seule; comme aussi sur la Personne du Christ, Les llerésies depuis les pl'emiers siécles jusqu'à ce joUI' n'ont point .eu d'autre source que la Doclr'ine fondée sur l'idée de trou Dieux, 4· ,

50 CO{lRl'~ ANAI.YSE

65. Qu'on ne c:"oie point aujourd'hui il d'autre Salv,tlion ~lI'à celle qni est opérée en un moment..pal' la Mj,:~l'i­ corde il1lm';diate, on Je voit, en ce que tonte l'œuvre de la salvaUon s'a,~ 'omplit par .la seule foi orale jointe à hile conlhncl\ pnlmonail'(', et non en m(l.me temps pin la charité d'après laqnelle la l'..)i orale 'devient réelle, (~t I~ conOance pnimooail'e devient cardiaque: en elfel, si l'on ôte la c01lpéralioo que l'hol>1:ne apporte comme de lui­ mèmc. par les excl'r,ice;; de [1\ chal'ité, la coopà;;ti0n spontii elles n'ont p~lS élé pronv;1­ chcs anp:mnanl ? QlIe t:ependilnt la Sa[vatio:1 opél'ée en 110 m:)m:~nt P:!!' l·t Mi<.él'icord" immédiate Soit anjour-­ d'hui li" Serpi~:lt "oluot ilans l'Eglise. et que ée d03"l1\c a',.o!isse la rl'li;;ioll, inlrodilist: la sécur'i;'é, el impute ail ~,'iônCIII' la damnatioo, on le voit dans le Trailé slif LA D'\'I:liE Pf\O'IDZ:>:CE;P"::ul:é il Am::.terd'll11 en 1ï6'l" N° 3ioO, G6. Si la l'réflestination est un fœlus de la foi de ntgli;;e d'anjourd'hui, c'est pal'ce qu'elle ost née de la l'ci en la salvalion op0ré~ eo un moment par la Misél'icordl~ immédiate, cl de la roi cn une impuissance absolue ct tn un manque lO~ül de librn i>.fbitre dans les choses l>piri­ tllclles, don t .il est padé ci-dessous, ~. 68; que ce rl:Jg:ne soiL p:'o~tlit 13:11' ces l'ri:1cipes, coœme un scrpClIt l'est pal' un l'e:'p~n!, et une araignée J'ur une arllignéc::.­ on le voit Ci-lkssus j de là ct aussi d'une COrl\'èl'siun com l1H illilni:néc, il résulte qlle l'homme esl comme Lill un Iront: u'ar!J'l'; et qu'ensuite il ne slit par
N° 66

DE L.\ DOCTaeΠDE L.\ :"lOUVEL

LI;;GLISE

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conscience si le tronc lui-même a été vivWé pal' la grâce, ou non; car il est dH que Dieu par l'audition de la p,i­ role donne la foi quand il veut et Ol! il veut, N' H (lÀ), ainsi selon son bon plaisil' ; comme aussi que l'Éleclion est faite d'après la pure gràce de Diell, il l'exclusion de l'action de l'homme, soit que celle-ci provienne des forces de la nalure ou de celles d(~ 111 grâce, Formule de Con­ corde, pag. 8:!1, Appendice, pag. 182. Les ccuvres qui sai­ vent la foi comme témoignages sont, à les bien considé­ rer, semblables aux œuvl'es de la chair, et l'Esprit qui les opèl'e ne ln anifeste pas de quelle origine elles sont, mais il te!' fait choses de i,;I'âcp, ct ainsi de bon plaisir, comOle la foi el1~-même, D'après lout ce qui vient d'ètl'e ;dit, il est évident que Je Dogme de la prédestination est sorti de la Foi de l'Église d'aujourd'hui, comme un rejeton sort d'une racine, et je puis dire qu'il est découlé de cette foi comme une· coméquence à peine évitable; cela 11 été fail d abord. chez les Prédestidinatiens; de là,la prédes­ tination a été fort2ment établie pal' Godeschalk, ensuite pal' Calvin et ses partisan~, ct enlin par le Synoàe de Dordrec11t, ct par suite elle a été transportée 'par les Su­ pl'a'lapsail'es ct par les Infralapsaires dans leur Église, comme le Pallaiiu!11 de la religion, ou plutôt comme L~ tète de la Gorgone ou de Méduse gravée sur Je bouclier de Pallas. Mais qu'a-t-on pu tir'cr de plus pernicieux, et qu'a-t-on pu croire de plus barbare à l'é;ard de Dieu, que la supposition qu'il y a dans le Genre humain des êtres prédestinés à la daqmation ? -e serait-ce pas, en efret, une foi barbare, que de croire que le ,Seigneur, qlti est l'Amour Même et la Miséricol'de. l\Ième, veut qu'une multitude d'hommes naisse pour l'enfer, ou que des myriades de myriades naissent maudits, c'est-à-dire· naissent diables ct salans; et que par sa Divine Sagesse,
-que CCliX
\ pus jetés dans un feu el un tou!ment éternels? Le Sei­

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EXPOSITJO:'l

SO~DlAInE

1'\·66

gnellr cependant est le Créateul' et le Sau\'cur de tou!', et Lui Seul conduit tous les hommes, et ne veut la mOl't
N° 463.

G8. Qu'il n'y ait point de lien de la charité et de la foi, c'est une conséquence des Propositions suivantes dans leur Doctl'ine d.' la justification: La foi est imputée à justice sans les œuvres, N' 12 ,(a). - La foi oe justifie pas, en tant qu'elle a été formée pîr la charité, ~o 12 (b). - Les bonnes œuvres doivent être entièrement exclues, quand il s'agit de la justification et de la vip. éternelle, N° 12 (f). Lcs bonnes œuvres ne sont point nécessai· res au salut,ell'assertion de leur nécessité doit être abso­ lument rejetée de l'Église, N' i2 (g) (h) (1) (k). - Le salut ct la foi ne sont ni conservés ni reteous par la charité Dl pr.r les œuvres de la charité, No 12 (m) (n). - Les bonoes œuvres mèlées à l'affaire de la ju~tificati{)D sont perni­

N'. 68

DR LA DOCTRI:'<E DE L.\ XO(;\,ELLE (CU E

.::ieuses, N° ii, (g), - Les œuvres de l'esprit ou de la gr'âce, qui suivent la foi cOlllme fruits de la foi, ne confèrent rien non plus pour le salut, N° 14- (el, ct ailleurs. - De ces Propositions il résulle inéviLablement qu'il n'y a aucun lien d'une telle foi avec la charité, et que s'il yen avait un, il serait pernicieux pour le salut, parce qu'il le serait pour la foi, qui ainsi ne serait point chargée seule du salut. Qu'il ne puisse pas y avoir elTectivement de lien de la charité avec celte foi, c'est ce qui a été montré ci-dessus, N" 47, 48, 49, 50; aussi peut-on dire que c'est d'après le pourvu et le prédestiné que les Réfol'mateurs ont jeté dehors et si loin de lem foi la chin-iLé et les' bonnes œuvres ; car s'ils les avaien t conjointes, ç'aurait été comme s'ils eussent conjoint un léop:u'd et une brebis, un loup et un agneau, un épervier et une tourterelle; cette foi e~t même décl'ite par un Léopard dans l'ApOCALYPSE; foir Chap. Xli!. 2, et l'Explication, 1\·572. 'Quant à ce que c'est que l'Église sans la foi, et la foi sani> la charité, et par conséquent l'Église sans le mariage de la foi et de la charité, on le voit ci-dessus, ~o 48 ; ce Mariage est l'Église mëme, et c'est l'Égrise NOllvelle qni est maintenant instaur(,e par le Slligneur. 69. Que'l'homme dans la conversion soit comme un tronc d'arbre, la Foi de l'Église d'aujoul'd'hui le reconnaît pleinement comme s'Jn pr'opre fœtus par ces Propositions: L homme est dans une impuissance complète dans les choses spirituelles, N° i 5 (a) (b) (e). - Dans la Conversion il est comme un trunc d'arbre. une piE}rre, et une statue, et il ne peut pas .mêmJ se rendre propre ni s'appliquer à recevoir la grâce, et il est comme ce qui n'a l'usage d'aucun sens, N° i5 (e) (d). - L'homme a seulement la puissance locomotive pour se rendre auxAssemblées, oi! il peut entendre la Parole et l'Évangile, N° i 5 (e). - Mais l'homme rené par la vertu de l'Esprit Saint, coopère d'une certaine manière d'après de nouvelles forces et de nouveaux dons, N° 15 (k) ; outre plusieurs autres Propositions. Que l'homme soit dit tel quand il se

EXPOSITIOX SOllMAIRE

COll\'crti t ct fait péni tence des man vai scs œu \'res, c'est apssi un fœtus sOl'li du méme amf ou du même ulérus, c'est-à-dire, de la foi seule justifiante, dans Je but que les œllvres de l'homme fussent entièrement bannies, et de peul' qu'elles ne se conjoignissent à. la foi par le plus petit contacLMais comme 'ces Propositions SlIl' la conver­ sion et la pénitence de l'homme r,;pugnent à. la commune pel'ceplion de tous les hommes, on y ajoute celle-ci: "Il Y a une grande différence entre les hommes baptises et ceux qui ne le sont pas, car il est conto'rme à la doctrine de Paul, que tous ceux qui ont dé baptisés ont l'coétu le Christ, et sont vél'itablement renés,. ceux-ci ont déjà l'arbitre rendu Ubre, de là, non-seulement ils écoutent la Parole tle Dieu, mais enC01'e ils pel/vetlt y donner leur assentiment et s'y attache,r par la t'oi, » N· Hi (m), ct dans la FORlWLE DE CONCORDE, pEg, 6i;ï. J'en appelle aux hommes sages, afin qu'ils examinent si cette Proposition est d'accord en IIne manièl'e quelconque avec les précédentes, et s'il n'y a pas contradiction, lorsqu'on dit que tout Chrétien dans l'état de conveI'sion est comme un tronc d'arbre et com­ me une pierre, au point qu'il ne peut pas même se ren­ dre l)ropre à. recevoir la grâce, quand ce'Pendant tout Chrétien cst baptisé, et que d'après le baptême il p.orte avec soi de ,pouvoir, non seulement écouter la ParGle de Dieu, mais encore y donner son assentiment et s'y atta­ cher par la foi; l'assimilation de l'homme Chrétien à un tronc d'al bre ct à nne piene doit donc être bannie par les Églises dans l'univers Chrétien, et clIc doit ~lre dissi­ pée, comme le météore vu en songe par un llOmme est -dissipé ail réveil: est-il même quelque chose qui répu.­ gne davantage à la raison? Mais pOllr donnel' uri éclair­ cissement SLlr la manière dont la Nouvelle Église ensei­ gne la Conversion de l'homme, je vais transcl'il'e ici un passage tiré d'un Alémol'able de l'ApoCALVPSE RÉVÉLÉE: » Qui ne voit que chaque homme a le libre de penser à » Dieu el de n'y pas penser; et qu'ainsi chacun a Je libre » dans les choses spi l'HucHes de m-ème dans les· cho­

qlle

"N' 69

DE LA DOCTIIlXE IJK LA l';OUYELLE ÉGLI~E

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civiles et morul~s? 1/1 Seigneur donne continndle­ ment ce libre à lons les hommes j aussi l'hom:ne dc­ » vit.111-il l'csponsable et c0upable selon ce qu'il plnse ; » l'l;amme e~t homm" parce qu'il peut penser il DitU, et ,Il la bête esl bèle parce qu'clin ne le pent p:IS; c'est pour » ceta qJle l'homme se peut réformer et r(lgénèn:r corn me pal' lui-méme,pourvu qu'il reconnaisse de ('CCUi' que c'e~t » pH' le Seigneur; tout homme qui fait pénitence et. croit Il au Seig-neur est l'étonné ct rrglinéré j l'homme doit faire l'un et l'autre comme pal' lui-n~ôrne j et faire )} comme par soi-mên...!,e, c'est. aus"i faire par Je SeiGneur, " parce qll~ le Seigneur donne de vouloir et de. po ,,'oir, » ct n'enlève jamais cela à personne. Il est vl'ai que )} l'homme ne pe.ut nullement y contribu~r, pas même en 1) la moindre chose; eependant il n'u pas rLé créé statuc, 1) mais il a été créé homme pour fail'f\ cela par le 8ei­ gnl'ur comme par lui-même j c'est 1i1 l'I:nique récip"o­ quc de l'amour et de la foi, ('t ainsi l'unique l'~cip!'o­ " que de conjonction, qlle le Seigneur veut absolument » que l'homme accomplisse Ctl\'Cl'S Lui j on un ltlot, fai­ » tes par vous-memes,et Cj'oJ'('z que c'est pal'lcSe;gneur, " de cett.e manière VOliS faites comme par vous-mêmes, « Toutefois, faire ainsi n'a pas été donné à l'homme pal' l) cniation, car faire pa!' soi-même appartient au Sei­ » gnour Seul,' mais cela est donn{-contililleltemenL; ('t » alors autant l'homme l'ail 1('\ bien' êt -apP!'êndJe Hai ) cOlDme ïlrïiïI:mèrne;-al.ïtallt il o:t an gc- (fu cid; » n~ltant iïlalt Te mal et pHI' suite confirme le faux, » cu qui aussi est comOle par Iui-mèlOe, autant ii est un \ li esprit de ['onfol'; que, ela aus"i soit comme paJ.' ll'i­ » nH'mc, on 10 voit en ce qll~, clans ses pl'ièl'os, il de­ " mande à êt.re préservé du diable, do peue qu'il ne sé­ )) duise et ne porte au mal: quiconque cl'oit qu'il agit " par soi-même, soit qu'il fasse le bien soit qt1'il fasse 10 » mal, 'devient coupable j milÎs cdui qui croit qu'il agit ) com me par soi-même ne dcvient pas coupable: car tout '1) ce que l'homme croit qu'il fait par lui-même, il se l'ap­ Il SoS

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56

EXPOSITION SOlllLllRE

]';°69'

proprie; si c'eslle bien, il se l'"pproprie el le l'end sien, lorsque cependant ila. partient Il Dien ct procède » de Dieu; si c'est le mal, il se l'approprie également » et le rend sipn, lorsque cC'pcndant il appartient au dia­ :. ble et prorient d[l diable ). Qu'on ait tiré de la Doctrine de laju<;tification parla foi. senle pin sieurs autl'e" fœtu~, mème sur les Sacrements du Bapt~me rt de la Sainte Cène, quant aux principes de la rai~()n touchant le fruit qn'on en obtient ;comme anssi sur la Pel'sonne du Christ; et que les Hérésies depuis les premiers siècles jusqu'à cc jour n'aient poi~t cu d'autre source qne la Doctl'Ïne fonùée sur l'idée de trois Dieux, ce n'est pas dans cet Abrégé qu'il convient de le démon­ trel', mais cela sera exposé de nouveau et démontré dans l'Ouvrage mème, » »

@

70, Le dernier État de l'Église d'aujourd'hui, quand sa fin e3t al'l'-ivée, e.~t entendu dans Matthieu, - XXIV. 3, - par la Consommation du siècle, et alon par l'A tènement dt! Sei­

gnew', COURTE ANALYSE

71. On lit dans Matthieu: « Les Disciples s'approchèrent de Jésus et lui montrèl'ent les bâtiments dit Temple,. et Jesus leur dit: En vé'rité, je !lOUS dis : 11 ne sera laissé ici pierre SUI' pierre qui ne soit démolie Et les Disciples Lui dirent: Dis-nous quand ces choses arrireront, et quel (sera) le signe de TON AVÈNEMENT ET DE LA COSSOM"'ATION DU SIÈCLE·»­ XXIY. 1,2,3. - Aujourd'hui par la dfstruction du Tem­ ple les Ecclésiastiques instruits et les Laïques él'Udits entendent sa destruction par Ve!'pasien; et pflr l'Avène-­ ment du Seigneur et la Consommation du siècle, i1p en­ tendent la fin et la destruction du Monde : mais par la destruction du Temple il est enLendu non seulement Sir destrucLion par les Romains, IDlis encore la desLruction

N° 7i

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ~GLISg 1



de l'ÉglisCl d'i1ujourd'hui ; et par la Consommation du siècle et l'Avènement du Seigneur, il est entendu la fin de rÉglisl~ et l'ins1auration d'une NouvtlIi> Église par le Seigneur; que ce soit là C~ qlli est entendu, on II' voit clairement d'après tout ce Chapitre, où, depuis le com­ mencement jusqu'il. la fin, il nr' s'agit que de la décadrnce et de la cormption successives de l'Eglise Chl'étienne jusqu'à ;;a ruine complète quand sa fin 'e;;t arri vée, Qne 1 par le Templl) dans le sens strict il soit entendu le Tem­ ple de Jéru;;alem , dans nn sens large l'Églif;e du Sei­ gneur, dans nn sens plus large le Ciel Angélique, e; dans- ­ le sens le plus lar'ge le Seigneur quant à son Humain, on le voit dans l'ApOCALYPSE Hrtvi::r.ÉE, 1\' 529, Que par la Consommalion du siècle il soit entendu la fin de l'Église, à savoir, quand il ne reste ancun vrai de la doctrine, d'après la Parole, qui n'ait ét~ falsifié et par con&équent consommé, on le yoit dan;; le m6me Traité, N" 658, 676, 750, Que par l'Avènement du SeigneUl' il soit entendu son Avènement dans la Parole et alors l'instaurat.ion d'une Nouvelle Église à la place de la précédente qui aura été consommée, on le voi t par ll~s paroles du Seigneur dans ce même Chapitre XXIV, Vers,30 à 34, et dans les deux derniers Chapi tres,XXI et XXII ,de 1Apocalypse,oü son t aussi ces expressions-:« Moi, J6u" je S",l,S la /lacine et la Race de Darid, l'Étoile b7'illar.le et liu matin; et l'E.~prit el ta Fiancée dùen f : Viens .. et que qui a soif '(dise) : Qu'il' 'Vienne. Oui, je dffls bientôt, amen, Oui, viens, Seignew' Jésus, Il - Chap. XXII. 16, 17, 20. 72, Qu'il y dit fin de l'Église. alors qu'il n'y a plus de­ vrais de la foi, tl que par suite il n'y a pas non plus de biens de la Chill'ilé, cela se voit de soi-même: que les. faux de la foi éteignent les vrais de la doctrine, et qne 'les maux de la vie consument les biens de la charité; et

aussi que là où sont les faux de la foi il y ait aussi les­

maux de la vie, et que là où sont les maux de la vie, il

y ait aussi les faux: de la foi, cela sCl'a démontré d'une­

manièl'e.spéciale en son lieu. Si jusqu'à cc jour il a été­

58

EXl'05lTIJX SGMILllll"

·caché que par la Consommation d~l giècle est entendue la fin de l'Église, c'est que Et où l'on enseigna 10s iau'I:,et où l'on croit et on ho'nore comm ~ orthodoxe la doctrine qui en provient, on ne peut nullement savoir que 1 Églis3 doit ôtre cl)nsommi)e ; en e:ret, le, flUx !'oot considérés ·comme des vrais, et le' vl'ai" comme ùe" faux, ct alol'5 le faux chasse le vrai el 12 noircit, comrn~ l'encre noircit une ea~l limpide, on ia suie lin parie!' blai1c : on ctoit, en elIet, que les nocLeul's d.e Cil siècie sont dans Ill. plus grande lumière de l'J~vangile, et ellx:-mé:n~, h Flblient, bien qu'ils soient, quant Il toute la face, cbns I,'s ténèbres; ainsi nne taie a couvert las prun~lI()s de lears yr.llX, /3, Que dans Matl.hien, Chap, XXIV, dans Mill'C, Chap. XIlI, et aans Luc, Ch!.!p. XXI, où sont rapportées des cho­ sps semblv.bles, cc ne soit pas une description de la des­ truction du Temple ct di) Jùmsalem, mais que ce soit une prédiction d?s chan"cments d'état Sllc'ccssits d.e l'Eglise Chrétienne dans leur orrlre jusqu'à son demier' état quand arrive lu tin. on le verra d:ms rOuVI'uge r:lèmc, où ;ces Chapitres seront expliqnés : et, en i:Llendant, (.n peutIe "air d'apl'cs ceg parûtes dans I.~s mêmes Évangélistes: Alor.~ apparaîtra le sig/lP. du Fi.l. de l'homme, et àf.o/': se lamenteront toutes les T/'ibu~ tic h turc; et eUn ver­ ·ront Ce Fils de l'homme l'ena.'nt r/11./lS les n;~ée. du Ciel G/lJI'C puissntlce et glot/'e: et il em;C/'T/l. se,ç Ange avec Ifl'a'lde ",oix de tromp!'tle, et 1.[8 l'o·<sem·/J[P,/'ont ses l~l/ls dellui.~ le,~ extrémités des Cicuxju.
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XX! V, 30, 3i. 'Marc, XIII. 26, 27. Luc, XXI. 27; - que ces choses n'aient été ni vues ni entl'nciues il Jél'llsa!em .-quand cette ville a été détruite, ct qu'aujourd'hui l'on croie qu'c1les doivent arriver an lemp3 du Jugement der­ nier, cela est connu. On lit aussi (\ts choses semblables dans l'Apocalypse, dans laquellH, depuis le commence­ ment jusqu'à la fin, il ne s'agit que du dernier état de l'Église; là se trouvent ces pal'oles : «( Voici" Jésus-Christ

·vient dans les nuées, et .~e /ame1lteront SUl' Lui tou.les les tribus de la terre. )l - 1. 5, 7, - lesquelles ont été expIi­

N° 73

DE L.\ OOCTR/cOl: DE LA l'\OUVELLE bGLISE

!i9

quées mot à mot dans l'ApOCALYPSE RF:VÉLÉF., n°S 24 à 28 ; et l'on y VOÜ, Ne; 27, 3'i-8, 349, ce qui est signifié par les 'Tl'ibus de la terre et par leu!'s l:l.IneoLations.

@

7.\:. Par la grande Alfliction, (elle qu'il n'yen a point ru depuis le commencement du Monde et qu'il n'yen aW'a point, - Mattlt. XXi V. 2/, - il est entendu l'infestation par lp,s {aux, et plLr ,~u.ite la con-sommation cle tout vrai, ou La dli~olation, aujourd' lmi dans les Églises Chl'étiennes~ COURTE ANALYSE

75. Que la déca(~encc et la corruption successives de rEglise Clll'éLienne aient été prédites et décrites par le Seigneul', dans Matthieu, Chap. XXIV, on le voit ci-des sus, N° 73 ; et après que le Seigneur' y eut J?.arlé des faus­ ses ProphéLies qui devaienL avoir lieu et àe l'abomina­ tion de la désolation qn'elles pl'odùiraient, - Vers. H, 15, - il dit: « Il y aura alors une affliction gl'ande, teUI! que point il n'yen eut depui$ le commencement d·u illiJnde jusqu'à pl'lismt, et poi.nt il n'yen aura:) - Vers. 21, ­ ·d'où il est é\'ident que ·par la gl'ande affliction, comme aussi ça ct là ailleurs dans la Parole, il est entendu l'in­ festation du \Tai par le faux, jusqu'à' ce qu'il ne resLe aUClln vl'ai rée!til'é de la Parole, qui n'ait éLé falsifié et pal' conséquen t consommé. Cela est arrivé, parce que les l~lises ont reGonnu l'Unilé de Dien dans la Trinité et la Trinité de Diéu dans j'Vnité, non dans L1ue senle Per­ ~onne. mais dans trois, et que pal' SL1 iLe on a fondé l'Église da.ns le mental SUl' l'idee de trois Dienx, et dans la bouche sur la confession d'un seul Dieu; car de cette münièl'e on s'est sépal'é du Seigneur, au point qu'enfin il n'est resté ancnne idée de la Divinité dans sa Nature Humaine, voir l'ApOCAI.YPSE RÉVÉLÉE, N° 2940, lorsque ce­ pendant le Seigneur qnant à son Humain est le Divin wrai Méme et la Divine Lumière même, comme il l'ensei­

60

EXPOSITlO:,/

SOM~AmE

gne pleinement dans sa Parole; de là vient aujourd'hui une si gl'ande affliction: que cette affliction ait été pl'in. cipalement introduite par la Doctrine de la Justification ct dc l'Imputation au moyen de la foi seule en ces deux. actes, on le vcna. dans la suite. 76. 11 a été question de cette affliction, ou de l'infesta­ tion du vrai par les faux, dans sept Chapitres de l'Apoca­ lypse j ç'est elle qui est entendue par le Cheval noir et par le Cheval pâle, qui sortirent du Livre dont l'Agneau ouvrit les Sceaux, - Chap. VI. 5 à 8; - par la Bête montant de l'abîme, qui fit la gucne contre les deu'X témoins et les tua, - Chap. XI. 'ï et suiv.; - pal' lc Dra­ gon qui sc tint devant la Femme qui allait enfanter afin dc dévOI'cr l'cnfHnt, et qui la poursuivit dans le désert, et y jeta, de sa bouche, de l'eau comme un fleuve, afin de l'engloutir, - Chap. XII ; - par la Béte montant de la mer, qui était semblable pal' le corps à un léopard, par les pieds à un ours, ct par la bouche à un lion, - Chap. XITI. 2 ; - par les trois Esprits sfmblables à des gre­ nOl1illes, lesquels sortirent de la bouche du dragon, de la bouche dc la bête, ct de la bouche du faux prophète,­ Chap. XVI. -i3; - et en outre par ces expressions qu'après que les sept Anges eurent versé les fioles de la colère de Dieu, dani> lesquelles étaient les sept dernières.. plaies, sur la tel're, dans la mer, dans les fleuves et dans les sources des eaux, sur le soleil;sllr le t1'ône de la bf\le. sur l'Euphrate, et enfin di1.0S l'air, il y eut un tJ'cmbte­ ment de terre grand, tel qn'il n'yen avait point cu de-­ puis que des hommes ont été sur la terre, - Chapt XVI; - le tremblement de terre signifie le renversement de l'Eglise, qui a lieu pa.' les faux et par les falsifications. du vrai. Semblables choses ~ont entendues par ces l)aro­ les: « L'Ange lança sa faux, Pot il vendangea la vigne de la terre, et il jeta dans le grand pressoit· de la colère d.l}­ Dieu; et fut foulé le pressoir, et il sortit dll pressoir du sang jusqu'aux freins des chevaux à 'mille six cents sta­ - dc~, » Chap. XIV. 19, 20 ; - le sang sil!nifie le vrai faL

DE LA DOCnUlŒ DE LA liOUVELLE ÉGLISE

61

~ifié ; elles sont en outre entendues par plusieurs autres expressions dans ces sept Chapitres; on peut \'oir, si l'on veut, les Explications, et les Mémorables placés après ces Chapi tres, dans )'ApOC.\L YPSE RÉ:vfL~E.

77. Pa.r ces pa1'oles dans Matthieu, - Chap. XXIV: «Après l'affliction de ce$ jours-là, le Soleil sera obscurci, et la Lune ne donnera point sa lueu'/', et les Étoiles tombe­ 1"Ont àu Ci,el, et les Puissances des C'ieux seront ibmlllées, ~ - Vel's, 29, - il est entendu que dan$ l'É'glise Chrél.ienfle au lÙr'l1'ier temps, qua-nd sa fin approche, il n'y a ni Amour, ni Fo-i, nt Connaissances'du bien ct du vrai. COURTE ANALYSE 78. Dans la Parole Prophétique il est dit dll Soleil, de h Lune ct des Étoiles, des choses semblables à celles qui sont ici dans Matthieu, XXIV. 29. Par exemple, dans Ésaïe: « Voici, le juur de Jéh()vah vient, cruel; les ÉT(HLES des cieux et leurs CO.'1STKLLAT IOi'iS n'éclaireront point de leur.lumièrl1, obscurci sera le SOLEIL à son lever, ft la Lu­ NE n8 fera point briller sa lueur. )) XIII. 9, 10, ­ Dans Ézéchiel : «Je couvrirai, quand Je t'aurai éteint, les Cieux, et i'as~ombrira.i leurs ÉTOILES ; l~ SOLEIL d'une nuée je cou'Drù'ai, et la LUNE fiC fera point luire sa lueur, et je répandrai des ténèbres sur ta tinTe. ) l ­ XXXII. 7, 8. - Dans Joël: « ll'Oient. le jour de Jéhovah, jour de ténèbres; le SOLEIL et la LUNE ont été assomb1'is, et les ÉTOILES ont retiré leur splendeur. )l - II. l, 2, tO. ­ Dans le rvI~me : « Le SOLEIL sera changé en ténèbres, et la Lu:om en sang, a-cant que Tlienne le jour grand de Jélw­ 'Vah. » - III ..., - « Proche est le jour de Jéh()'/)oh dans la vallre de la décision; le SOLEIL et la LUNE ont été a&­ somb1'is.» - IV. 14-, 15. - Dans l'Apocalypse: cc Le qua­ trième Ange sonna de la trompette, et lut frappée la troi­ .sième partie du SOLEIL, et la troisième partie de la LUNB

6'2

EXPOSITION SOmHInE

et la troisième partie des ÉTOILES, ct lejow' fut p"ivé de lu­ mière dans ,ça troisième part-iP. » - VIII. 12; - ct ailleurs:

« Le SOLEIL devint noir comme tin sac de poil, et la LU:"IE

devint commediL sang. »- VI. 12. - Dans lous·ces pas­

sages il s'agit du dernier temps de l'É3!ise Juive, quand

le Seigneur vint dans le Monde ; il en est de même ici

dans Matthieu ct dans l'Apocalypse, mais à l'égard du

dernier tem ps de l'Église Chrétienne, quand le Scignelll'

doit venil' de nouveau, mais dans la Parole; laquclle est

LUI-Même, et dans laql1elle il est Lui-Même; c'est POUl"

quoi, imméc!iatp,ment après ces paroles, - Mattb. XXIV,.

29, - sc trouvent cellos-ci : c( Et alors appal'aîtra le signe

du Fils de l'homme venant dans les nuées des cieu.v, » ­

Vers. 30. - Dans ces passages, par le Soleil il est enten­

dul'Amonr, par la LUDe la Foi, par les Étoiles les con­

naissances du bien et du vrai, et par les Puissances lie::,

Cieux ces trois choses comme souliens et fondements

des Cieux Ol! sont les Ange!', et des Églises où sont

les hommes ; pal' ces parolrs, réunies en un seul

sens, il est donc entendn que dans l'Église Chl'é­

tienne, au dernier tempfl, I]uand sa fin est proche, il

ne l'es le ni Amour, ni Foi, ni connaissances dL1 bien et

du nai. Que le Soliil siguiHe l'amour, cela a été montré " dans l'ApOCALYPSE RÉVÉLÉE, ~O. 53, 54-, 413, 796, 8:31, 961 ;

et la Lune la foi, tî3, 332,413, 423, 533; et les Étoiles

les connaissances du tien et du vrai, 1'\" 51, 74, 333,

!-08, 41 (l, 95~.

79. ~i dans les Églises Chrétiennes, selon la prédic­

tion, il y a aujourd'hui une telle obscurité, qu'il n'ex~sle

p.oint de lumière du Soleil penèant le jour, ni de lumière de

la Lune et des Étoiles pendant la nuit, cda vient unique­ . ment de '-A DOCTI\INESUR LA JUSTIFICATION PAR L.I FOI SEU­ LE; en effet, cette Doctrine enseigne comme unique moyen de salut la Foi, SUl' l'influx, le progrès, l'existence, l'opéra­ tion ct l'efficacité de laquelle n'entrent ou ne se rencon­ trent en aucune manière ni la I.oi du Décalogue, ni a charité, ni les bonnes œuvres, ni la pénit'~~ce, ni l'é­

J}~ LA DOCT[I[~" DE LA il/OU\·ELLR ÉGLISE

tude d·nne nouvelle \i", aml'roant que ces choses suivent d'elles-mêmes sans qtl:~ leur praliql1e soit nécessaire pOUl' maintenir la foi Otl punI' acquél'Îr le salut. Elle enseigne aussi que celte Foi gra:ifie de la libel'tb ceux qui sont re­ nés ou 10';; aucptes, ponr qu'ils ne soient point sous la loi; et que le Christ CGuyrc leurs péchés devant Dien le Père, qni les remet comme &ïl ne les avait plS vus, et qui couronne les adeptes par le renonvellement, la sainte­ té et la vie éternelle. Ces choses et p\asienrs autres sem­ blables sont les intérieurs de cel'e Doctrine; les Exté­ rienrs, qni n'entrent point en l'He, sont des ,choses pl'é­ cieuses t>UI' la C!Jarité, snI' les !.lannes Œuvres, sur les Actes rte la pén i Lence, SUI' les Exercices de la loi, mais ces chos",; son; comme des esclaves et des valets qui suivent la foi !enr SOLl\'erainc sans contiguïté: cepen­ dant, r.Olnme cenx- qui enseignent celle Doctrine savent que les Laïques cons:d;\rent ces choses comme saldfi­ ques en même 1emps.q:1Ô la foi, i!s ont soin dans leurs sermons et lelll's enlretiens cl" les joindre adroitement ensunble, ct ils f, ignenl- de les conjoindre et de les allier 11 l'l jusli1icalion', mais s.'nlemcnt 'afw' de flal~er les oreil.· les ou vulgaire et de mettre en slIl'eté leul's oracles, de p3ur qll'ilS rw paraiswnt énigmatiques, _ou comme pythoniques. 80. Pour confirmer cc qni vient d'éll'e dit, je citerai de la FUR.\IULE D~; C02\(ORI)E, dont il a été parlé, K°!l, les, passllf.{es slIh'anls, afin fIu'on Ile cl'oie plS 'lue c'est à tort qnc j'ai porlé contre eux de telles accusations; voici ces passages: Les OCll\TCS de la Seconde Table du Déca!ogue sont civile.s cl du cuJle ex le 1'0 t', l'homme peut les faire par lui-ml'Tnr.; ct t,;'est nne folie de s'imaginer que ces. œn\'l'p,s .!llsdticnt, pag. S'~, 85, '102. Les bonnes Œuvres - doinnt être ent.ièr'cment retranchées de l'affaire de la jus­ tifica~ion pa.r la· foi, pag. ;j89, ~ao, 591, jOi 11 708. Les bunnes OEuvres n'entrent en aucnne manière dans la justification, p:tg, 58(l, 702, App. p:LJ. 62, 173. Les bonnes OEUvres ne conser'vent ni [c sdullii la foi, pag. 590,705,

EXPOSI rJuN SO:li>li..llHE

KO 80

App. pag lî4-.1.a Pénitcnce n'entrc poiot non p!us dans la justification de la foi, pa~. 165,320, Arp. pag. Hi8. La Pénitence consiste seulement à involluer Dieu,~'J. confesser . l'Évangile; à rendre gràcr, à obéir au magistrat, et a remplir sa vocation, paf:(. l'l, 198, App. pag. H;8, 159,172, 266. La Rénovalion de la vie n'appal'lient point non plus à la justification, pag. 585, G85, 688, 689. App pag. no. L'étude de la nouvelle olJéissance n'cntl'e point non plus dans la foi et ne justifie point, pag. 90, 91, 690, App. pag. t67. Les Renés ne SOiït point sous la loi, mais ils ont été délivrés de sa servitude et sont seulement dans la loi; ils sont aussi sous la gràcc, pag. 722, et ailleurs. Les péchés des Ilenés sont couverts par le mérite 'du Christ, pag. Mi, 686,687,719,720; outre plusieurs ilulr'es passages sem­ blahles. Il f,lllt qu'on sache que tous les PI'otestants, tant les Évangéliques que les Héformés, enseignen t de la même manière la Ju~tification par la foi seule; TOÙ' ci-dessus, N° i7, 18. 81. Ce qui est surprenant,c'est que la Doctrine de la Jus­ tification par la foi seule obli('nt aujourd'hui tous les suf­ frages dans toute la Chrétienté réformée, \~'est-a-dire qu'elle y ri>gne presque comme unique dogme dp. Théolo­ gie dans l'Ordre sacre; c'c.§.t elI.Lqu..~...l9us les je~o­ vices du Clergé apprennent et puisent avidemment dans les t:niv~rsités; et ensuitecomme inspirés par a Sagesse Céleste l'enseignent dans les Temples, la publient dans des écrits, ct par elle ils recherchent la renom mée d'une érudition supéneure ct la gloire. du nom; ~'est aussi en raison dl' cp.tte doctrine qu'ils obtiennent des diplômes, des pré-rogatives et des récompenses: et tout célasefait, q~lOique ce soit -;tljourd'hui ëè'lle Doctrine seule qui 8 . obcurci le Soleil, privé la' Lune de sa lueur, et fail tom­ ber, c'est-à-dil'C, périr les Étoiles des cieux: que III Doc­ trine sur la foi de la justice imputative ait aujourd'hui aveuglé léS mentaIs, au point qu'on ne veut, et que par .suite. on ne peut, pour ainsi dire, plus voir aucun Divin Vrai à la lumière du Soleil, ni à la lueur de la Lune,mais

ifs

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ](GLISE

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seulement à la lucur d'un foyer pendant la nuit, c'est ce dont j'ai été rendu témoin; aussi puis-je prédire que si les Divins Vrais sm la Conjonction de la charité et. de la foi: sur le Cicl, sur le Seigneur, snI' la Félicité éternelle qui en procède, étaient envoyés du Ciel écrits en lettres d'argent, les Sectateurs de cette Justification ne les jugeraienl pas dignes d'être lus; mais qu'il en serait tout autrement s'il était apporté des enfers lin papier sur la Justification par lu foi seule. On lit aussi, dans la FOlBIULE DE CO:'iCORDl>, qua l'Article de la Justification par la foi seule, ou de la Justice de la foi, est le principal de toute la Doctrine Chrétienneo ; ct que les OEuvres cIe la loi doivent être entiè.rement exclues de cet Article, pag. n, 61, 62,72,89, G83, App. pag. i64.

82. Par les Boucs, dans Daniel ct dans Rlatth-ieu, il est entendu ceux qU'i sont dans la Foi justifiante d'auJoU1'(l'/mi. COUUTE ANALYSE.

8~. Dans Daniel on lit ces paroles: « En vision je vis un Bélie?' qui at;ait deux cornes hautes, mais la plus haute montait en arrière; et il frappait de la corne vers l'Occident,vers le Septentrion, et vers le Midi, et il se faisait grand. Ensuite je vis un Boue qui venaït de l'Occident sur les faces de toute la terre, lequel acait une corne entre les Yeux,' et il courut sw' le Belier dans la fureur de sa force, et il brisa ses deux cornes, et il le ,jeta par tel'I'e. et il le foula: mais la grande corne du Boue fut brisée, et ci sa place montèrent quatre cornes; et de l'une d'elles sortit une seule corne, cl'abord, petite, qui grandit beaucoup vers le _Jficli, vers le Levant, et 1'iers la Splendeur, et jusqu'à l'armée des Cieux, et eU; jeta à terre (une partie)· de l'Armée, et . des étotle:ç, et elle les foula: et mbne elle s'éleva ,jusqu'au Prince de l'armée, et à Lui fut ôté le (sacrifice) Perpétuel, ct fut renversé l'Habitacle

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EXPOSITIO:-I SOMll.\IR E

N° 83

de son sanctuaire, car elle jeta la Vh'ité à terre. Et j'en­ tendis un Saint qui disait: ]usquts à quand cette Vision, le (sacrifice) Perpetuel et la Prevarication de1,asta,trice, pOUT livrer le Saint et l'Armée à él1'e foules? Et il dit: Jusqu'au sail', au matin, alors sera justifié le Saint. 1) - Chap. VIJI. 2 il H. - Qne cette Vision prédise les états futurs de l'Église, cela est bien manifeste; car il e&t dit que le Sa­ crifice Perpétuel fut ôté au Prince de l'armée, que l'Habi­ tacle de son sanctuaire fut renversé, et que le Bou-c jeta la Vérité à terre; qu'alors un Saint dit: Jusques à. quand celle Vision pour li vrer le Saint et l'Armée à être foulés; !lt que ce serait jusqu'au soir, au malin, quand sera jus­ tifié le Saint; en ellet, par le soir, au matin,il est entendu la fin de la Vieille Église quand commence la Nouvelle Église. 8~, Dans Mallhieu on lit ces paroles: « Alors lf. Fils de l'homme dira aux Boucs qlli sel'ont à gauche :. Allez loin de Moi, cal' j'ni eu faim, et 1JOUS ne M'a1JPz ras donné li manger; J'ai eu soif, et 1Jousne M'a'rfz pas abt-euv~; j'é­

tais étranger, et 'l:OUS nc M'uve?> pas l'ecueilli ; nu, et 'Vous ne !tf'avez r(/S 'Vêlu ; mulade et en prison, et "'ous ne )I,['a­ f)ez pilS vistté ; et ceux-ci ,ç',m iront dam la peine étet-­ neUe. :. XXV, H à 43, 46. - Qu'ici par les Doues et par les Brebis il n'en soit pas entendu d'au Ires que ceux qui sont désignés dans Daniel par le Bouc et par le Délier, cela e~t bien évident; que par les Boucs il soit entendu ceux qui sont dans la foi justifiante d'aujourd'hui, on le voit en ce que pour les Brebis il y a énumération des Œuvres de la charité, et qu'il est dit qu'elles les ont faites, ct que pou des Boucs il yaénumération des mémesŒuvres de la charité, et qu'il est dit qu'ils ne les ont pas faites, e! que c'est pour celte raison qu'ils sont damnés; en effet,chez ceux qui sont dans la roi justifiante d'aujourd'hui, il y a omission des œuvres, parce qu'ils nient qu'il y ait en elles quelque chose du Salut et de l'Eglise; quand la charité f\st ainsi écal'tée, les bonnes Œuvres, qui appartiennent à la charité, s'échappent du mental, .et s'en effacent

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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tellement; qu'elles ne viennent plus jamais en sou­ venir, ou qu'on ne fait plus aucun effort pOlir se les rappeler d'après la Loi du décalogue. Une règle commune ode la religion, c'est que, autant quelqu'un ne veut pas les biens et par suite ne les fait pas, autant il veut les maux et par suite les fait; et qu'aussi, vice 'Dersâ, autant quel­ qu'un ne veut pas les maux et par suite ne les fait pas, ~utant il veut les biens et par slli,te les fait; ceux-ci sont les Brebis, et ceux-là les Boucs. Si tous les méchants .avaient été désignés dans ce passage par les Boucs, il y .aurait eu énumération, non pas des Œuvres de la charité qu'ils 'n'ont pas faites, mais des maux qu'ils ont faits. ' 85, Que par les Boucs il n'en soit p.as entendu d'autres .que ceux-là, c'est ce qui m'a été prouvé par l'Expérience dans le Monde Spirituel; dan's ce Monde apparaissent toutes les choses qui exislent dans le Monde Naturel, on :y voit des maisons et des palais, on y voit des paradis et ~es jardins dans leFq uels il y Il des arbl'es de toute espèce, on y voit des champs et des jachères, deR plaines et dés prairies; on y voit aussi des troupeaux de gros et de menu bétail'; tou tes ces chos~s ressemblent à celles qui sont sur notre Terre, avec Cette seule différence que celles-ci sont d'une Origine naturelle, et celles-là d'une Ol'igine spirituelle. J'y ai souvent VIl des Brebis et des Boucs, et aussi entre eux des combats, semblables à ce combat qui ~st décl'it dans Daniel, Chap. VIIl ; j'ai vu des Boucs .avec des cornes courbées par devant et par derrière se jeter avec fureur fiur des Brebis; j'ai vu des Boucs avec ·deux et avec quatre cornes, dont ils frappaient aVec im­ pétuosité les Brebis; et quand j'ai examiné ce que c'était, j'ai vu quelques esprits qui disputait nt entre eux sur la Foi conjointe à la Charité et sur la Foi séparée d'avec la Charité, ce qui m'a prouvé que la foi justifiante d'aujo'ur­ d'hui, 'qui, èonsidérée en elle-même, est la Foi séparée ~'avec la Charité, est le Bouc, et que la Foi conjointe à la .charité est la Brebis. 86. Les mêmes sont désignés par les Boucs dans Zacha­

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EXPOSHION SOMMAIRE

rie; « Contre les Pasteurs s'est embmsee ma colère, et sur les­ Boucs je (erai la visite. » - X. 3. - Et dans Ézéchiel: li( Voici, Aloi, je juge entre bétail et bétail, entre les Bil.IERS­ et les·Boucs. Est-ce peu pour vous? lmpâturage bon cous broutez,et le restant de vospâturages vous foulez devos pieds;­ de vos carnes vous frapper toutes les BRÈBIS faibles, jusqu'à ce qUI VOlts les ayez dispersees; c'est pourquoi je sauverai MON TROUPEAU, pour qu'elles ne soient plus en proie. l) ­ XXXIV. f7,18, 21, 22 et suiv.

87. Ceux qui se sont conformés dan.ç la Foi justifiante­ d'aujourd'hui Sünt erllendus dans l'Apocalyp:;e par le Dl'agon, sC.j deux Enes, et par les Sauterellf's; tt cette­ même Foi confirmée 11 est signifiée par la frrœn.dlJ Ville, nommée spihtuelleme'~f, Sodome ct Egyple, où les deux té· moins furent tués, et al-'ssi par le Puits de labîme d'où sorlirerlt

l~s

Sautel'el/ps.

,

COURTE A.i'lALYSE

88. Que dans sept Chapitres del'Apoéalypse il ait été traité de l'Elat perverti de l'Eglise chez If'S Réformés, et dans deux, de l'Etat perverti de l'Église chez les Catholi­ ques-Romains, et que ces États de l'une et de l'autre Église, tels qu'ils sont aujoul'd'hui, aient été condamnés, c'est (;e qui a été montré, non par de vaincs conjecture8~ m,ais par des preuves convaincantes, dans l"Ex.pJication de l'Apocalypse, intitulée rApOCALVPSE RÉ\'ÉLÉE. On y voit que ceux qui, dans l'Eglise des Réformés, font d'un Dieu trois Dieux et d'un Seigneur deux Seigneurs, el qui sépa­ rent la Cbal'ité d'avec la Foi, en ce qu'ils font leul' Foi spirituelle et salvifique, et non la Charilé, ont été enten­ dus par le Dragon, dont il est parlé au Chapitre XlI, N" 532 à 565, et MÉMORABLE N' 566; qu'ils y sont décrits en outre par les deux Bêtes sortant l'une de la mer et l'autre

N° 88

DE LA DOCTRmE DE LA NOUVELLE

ÉGLISE

&9­

de la tel'I'e, Gbap. XIII, No' 567. à 610, et MÉMORABLE N° fit1 ; et aussi pal' les Sauterelles qui sortirent du Puits ~e l'abîme, Chap. IX, N°' 419 à 4,42; que celte même F~i confirmée est entendue par la grande Ville, nommée spi­ rituellement Sodome et Egypte, olt l~s deux fidèles té­ moins furent tués, Chap. XI, N°' 485 à 530, spécialement N° ;>00 il 508, et MÉMORABLE N° 531 ; et aussi .par le Pllits .de l'Abirrie, d'olt sortit u~e rUinée:: comme ô'uh~ grande fournaise, dont le soleil el l'air furent obscurcis, et d'où ~nsuite sOl'tirent des Sauterelles, Chap. IX, N°' "2t à

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'

89. Afin qne je fusse confirmé et pleinement convaincu que le Puits de l'Abîme ne signifie pas autre chose que eeUe l<'oi Draconienn~, qui est la Foi tirée de l'id~e de trois Dieux, sans aucune jdée de Divinité concer'nant la Nature Humaine du Christ, et qui est appelée la Foi Setlle , justifiant, régénérant, vivifiant, sanctifiant et sàuvant, il m'a été donné de regarder dans cet Abîme, pnis de pn­ 1er avec ceux qui y sont, et au!'si de voir les Sauterelles qui en sorliJ;eut; c'est d'après cette Autopsie que ce Puits avec l'Abîme a été décrit par moi dan's l'ApOCALYPSE RÉ­ VÉI.ÉE; et comme une description par Au~opsie est un té­ moignage cel'tain, elle sera transcrite ici; la voici telle . qu'elle est dans cet Ou vrage : " Ce Puits, qui est comme l'ouverture d'une fournaise » a.pparaît dans la Plage méridionale, et l'Abîme qui est » au-dessous a une grande étendue vers l'Orient; là ils .•1 ont une Lumière, mais si la lumière venant du Ciet'y i) pénètre, il n'y. a pIns que des lténèbres; aus!>i ce Puits » a-t-il été fermé par en haut. Dans l'Abîme app:u'aissent » des cabanes lambrissées comme en bhques, elles sont ., divisées par cellnles,et il y a dans chacune une table sur ) laquelle sont des papiers avec quelques livres: chacun ). de ceux qui sont là est assis devant sa table, et ce sont » ceux qui, dans le Monde, avaient confirmé la Justifica:" .' » tion et la Salvation .par la ,foi seule, en conSidérant la.

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EXPOSITIO:'l SmlMAmE 1

Charité comme un acte purement.naturel-moral, et les: » œuvres de la charité comme de simples œuvres de la » vie civil\"\, par lesquelles les homll1es peuvent recueillir­ » des récompenses dans le Monde, mais si .on les fait » pour le Salut, ils les condamnent, et même quelques-­ Il une rigo'lreusement, parce qu'il y a en elles la raisolt «( et la volonté humaines. Tous ceux qui sont dans cet » Abime avaient été des savanls et des érudit~ dans le­ I) ,Monde, et quelques-uns d'entl'e eux des Métaphysiciens » et des Scholastiques, qui, plus que tous les autres,.Y » sont estimés. Or, voici quel est leur sort: D.ès qu'ils » sont jetés là, ils s'établissent dans les premières cellu­ l) les j mais selon qu'ils confirment la foi, en excluant 1) les œuvres de la charitl\ ils abandonnent les premiè­ » l'es demeures, et entrent dans dps cellules plus près vers " l'Orient, et ainsi successivement jusque vers le bout. » où sont ceux qui confirment ces dogmes d'après la Pa­ l) l'ole; et comme alors ils ne peuvent que f'Ulsifier la Il Parole, leurs cabanes s'évanouissent, et Ils se voient » dans le désert. Il y a aussi au-dessous de cet Abime un » autre Abime, où sont ceux qui ont pareillement confirm,é :. la Justification et la Salval-ion par la foi seule, mais qui ,) en le~lr Esprit ont nié Dieu et se sont moqués dans » leur creul' des choses Saintes de l'Eglise; là, ils ne font " que sc- disputer, déchirer leurs vêtements, montèr sur Il les tables, frapper des pieds, se dire mutuellement des. » injures; et comme il 'ne leuI' est pas permis de faire Il du mal à quelqu'un, ils sc menacent de la bouche et :. du poing.» . 90. Afin que jefusse confirmé et convaincu que ceux qui se sont aussi confirmés dans lafoijustifianted'aujourd'bui sont aussi entendus par le Dragon, il m'a été donné d'en "air plusieurs millier, réunis en Assemblée, et alor's de­ loin ils apparurent comme' un Dragon avec 'une longue Queue, qui semblait com'erte de pointes comme celles d'un buisson d'épine, lesquelles signifiaient les faussetés. Une fois aussi je vis un Dragon encore plus grand, qui. Il

N° 90.

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE f:CLlSE

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élevant le dos, dressait sa Queue ju.que vers le .Ciel, en s'efforçant d'en entrainer les étoiles; 'là, les étoiles si­ gnifient les vérités.

9. 9L Si une Nourelle Egli.se n'etait instaw'ee pltr le Sai­ gneur, pel'Sonne ne pouT'rait I1tre saw)é, et cela est entendu par ceB paroles: « Si n'étaient abreaiJs ces jours-là, aucune ,chair ne ser,ait sauvee, }) - l\latlh. XXIV. 22. COURTE A1\ALYSE

92, Par abréger ces jours-là, il est entendu mettre fin à l'Église d'aujourd'hui et en instaurer une Nouvelle; en effet, dans le Chapitre XXIV de .Iatthieu, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, il s'agit de la décadence et de la perversion successives de l'Égliso Chrétienne, jusqu'à sa Consom­ mation et sa fin, et de l'Avènement du Seigneur en même temps; qne nulle chair ne pourrait être sall\'ée, si ces jonrs-l~ n'étaient abrégés, c'est parce que la foi de .l'Égli,e d'aujourd'hui a été fondée sur l'idée de trois Dieux, et que personne ne peut entrer dans le Ciel avec cette idée, ni par conséquent avec cette foi, car celte idée est dans toutes et dans chacune des choses de celle foi, et de plus il n'~' a dans cette foi rien de la vie provenant des œuvles de la charité: que cette foi ne puisse pas non plus être r.onjointe 11 la charité,ni produire aucun des fruits qui sonlles bonnes œuvres, cela a été montl'é ci-des­ sus, N·· 47 à 50, Il Ya deu x choses qni fonden t le Ciel dans l'homme, ce sont les Vrais de la foi et les Biens de la charité; les Vrais de la Foi font la présence du Seigneur, et montrent le chemin du Ciel, et les Biens de la charité font ~a conjonction avec le Seigneur et introduisent dans le Ciel; et chacun y est introduit dans la lumière selon l'affection du vrai, et délns la chaleur selon l'affection du bien j que l'affection du vrai soit la foi dans son essence, et l'':tffection du bien la charité dans son essence, et que

'..

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EXPOSITlOiIO

SO~nIAIRE

leur mariage soit l'Église, on le voit ci-dessus, N' 48; .l'Églisè et le Ciel font un. Que ces trois choses ne soient point aujourd'hui dans les Églises bâties sur la' foi seule, c'est ce qui a été pleinement montré dans les Articles précédents. 93. J'ai quelquefois parlé dans le Monde Spirituel avec des Sectateurs de l'homme pal' la Juslification de la .foi seule. et je lenl' disais que leur Doctrine esl elTonée, et de plus con lrai re au bon sens, qu'elle introduitla sécurité,l'a~ veuglement,le sommeil ct la nuitdans les choses spirjtucl~ les, et par ~;uite la mortde l'âme, les exhol'tant à s'en désis­ ter; mais ils répondaient: « Puurquoi nous en désistel'? La prééminence de l'érndilion des Ecclésiastiques sur les Laïques n'en dépend-elle pas?» Alors je répliquais que de cetle manière ils- considèrent non le salut des Ames, mais leur propre importance; et qne, parce qu'ils ont à leurs principes faux appliqué les vrais de la Parole, et les ont ainsi adnltérés, ils sont des Anges de l'Abîme, appelés Abaddons et Appollyons, - Apoc. IX. H, - par lesquels· sont signifiés ceux qui perdent l'Église par une totale fal­ sification de la Parole; voir l'Explication N° M·O de l'Apoc' Rév., et le MÉMORABLE 1';0 566. Mais ils répondaient: (c Q'est-ce que cela? Ne· sommes-nous pas des Oracles par la science des mystères de celte Doctrine? N'cst-ce pas de cette science, comme d'un sanctuaire, que nous tirons les réponses que nous rendons? Nons sommes donc des Apollons et non des Apollyons. » Indigné de ces paroles, je leur disais: (c Si ,·ous êtes des Apollons, vous êtes aussi des Léviathans, les premiers parmi vous des I-éVla­ thans tortueux, et les seconds, des Lé\ iathans oblongs, que Dieu vi,itera de sa dure et grande épée. » - Ésaïe, XXVII. i. - Mais il ces mots, ils se mettaient à rire. Voir dans l'ApOCALYPSE RÉVÉLÉE, N° 52, ce que signifie être visité et périr par l'épée. 94-. Le grand Arcane, pourquoi nulle chair ne peut être 'sauvée, si une Nouvelle Église n'est instaurée par le Sei­

N° 94.

DE LA nOCTRIi'iE DE L.\ NOUVELLE ÉGLISE

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gneur, est celui-ci: Tant qne le Dragon avec sa troupe reste dans le 'Monde des Esprits, où il a été précipité du Ciel, aucun Divin Vrai Llni au Divin Bien ne peut parve­ nir du Seigneur aux hommes de la terre, sans être anni­ hilé ou pervel'ti, d'ol! il résulte qu'il n'y a pas salvation ; c'est là ce qui est entendu dans l'Apocalypse par ces paro-. le~: cc Et précipité rut le Dragon en la teTre,et ses Anges avec lui furent précipités: Malheur .i ceux qm habitent la terre -et la mer, parce qu'est descendu le Diable vers eu:!;, ayant une colère grande! Et il POU1'SUtVit la Femme qui avait _ enfanté le fils. " - XII. 9, 12, f3: - Mais après que le Dragon eut été jeté dans l'enfel', - XX. -10, - Jean vit un Cier nOll\'eaU et une Terre nouvelle, et il vit la Ville Sainte, Jérusalem Nouvelle, descendant de Dieu, du Ciel, . - Apoc. XXI. 1, 2 et suiv, - Voir plus haut, N° 87, ce que c'est que le Dragon, e~ quels sont les Dragons,

95. Par ces parole.~ de l'Apocalypse: Celui qui était assis sur le Trône dit: Voici, Nouvelles toutes choses Je fais. Et il dit : Écris, car ces paroles sont .,éritables et certaines, » XXI. 5, - il 'est entendu la mise à dé~ouve7·t et le Ttjtt des Dogmes de la foi de l'Égliçe d'auj6U1'd'hui, et aussi la revé­ lation et la reception des Dogmes de la Foi de la Nouvelle Église. . COURTE ANAI.YSE.

96. Celui qui était assis sur le TrOne, c'est-à-dire, le Seigneur, dit à Jean ccs paroles, lorsque celui-ci vit la Nouvelle Jérusalem de5cendant de Dieu, du Ciel; dans le Lemme suivan~, il sera démontré quc par la 'ouvelle Jérusalem il est entendu la Nouvelle Église. Que les faus­ setés des Dogmes de la foi de l'Églisc d'aujourd'hui doi­ vent d'abord être mises il découvert et rejetées avant que les vérités des Dogmes de la Nouvelle Église soient révé­ lées et reçnes, c'est parcc que ces Dogmes ne s'accordent

EXPOSITION SOAUIAIRE'

.

pas en un seul point ou-en nne seule parti~ ; en effel, les Dogmes de l'Église d'aujourd'hui sont fondés sur une foi, dans laquelle on ignore s'il y a quelque Essentiel de l'É­ glise; les Essentiels de l'Église, qui se conjoignent avec la foi en un seul Dieu, sont la Charité, les Bonnes Œu­ vr€S, la Pénitencf\, la Vie selon les Lois Divines; ct com­ me ces choses unies avec la foi affectent ~t meuvent la vo~onté ct la pensée de l'homm~,elles conjoignent l'hom­ me au Seigneur, et le Seigneur à l'homme; puis donc qu'aucun de ces Esseuliels ne pénètre dans la foi de l'É­ glise d'aujourd'hui lors de son entrée, qu'ils nomment l'acte de la justification, on ne peut savoir en aucune manière si cette foi est dans l'homme, ou non, par con­ séquent si c'est quelqlle chose, ou seulement une idée; ils disent, en effet, que l'homme dans cet acle est comme un tronc d'arbre ou une pierre, et que quant à sa récep­ tion il ne pcut en la moindre chose ni vouloil', ni pen­ ser, ni y coopél'er, ni même s'y disposer et s'y préparer; VOil' ci-des;;us, N° il) (c) (d) ; lors donc que personne ne peut augurer, ni, à plus forte raison, savoir si cette foi est en lui, et si par' conséquent elle est chc1.Jui comme une Geur peinte ou comme une fleul' des champs, ou si elle est comme lin oiseau qui vo.lc à côté de lui ou com­ me un oiseau qui fait son nid en lui, on demande pal' quels indices ou par queh; signes il le connailra; si l'on répond que c'est d'apl'ès la chal'ilé, les bonnes œuvres, la pénitence et les exercices de la loi, qui strivent la foi après la justification, et cependant celbe foi n'a aucun lien avec ces choses, est-,~e donc qu'un non-lien peut être un signe qui atteste, je laisse à ceux qui ont de la saga­ cité à en faire la recherche; car celte foi ne peut être ni conservée ni retenue par les choses ci-dessus nommées; voir plus haut, N° i2 (m) (n). De lil se tire cette conclu­ sion, que dans la foi d'aujourd'hui il n'y a rien quiappar­ tienne à l'Église, et qu'ainsi cette foi u'est pas quelque chose, mais c'est seulement une idée qu'elle e~t la foi; maintenant, puisque telle C8t celte foi, c'est avec raison'

N° 96

DE LA DOCTRIXE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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qu'elle doit être rejetée; bien plu~, elle-même sc rejette, comme une chose dans laquelle il n'y a aucun attribut de l'Église. 97. Mais il en est tout autrement des Dogmes ou des. Doctrinaux de la Nouvelle Église; tous sont des Essentiels, dans chacun desquels il. yale Ciel et l'Église, et ils ont. pour but que l'homme soit dans le Seigneur et le Seigneul'" dans l'homme, selon les paroles du Seigneur dans Jean, - XIV. 20. XV. 4, 5, 6 ; - et l'Église Chrétienne n'est autre chose que cette conjonction. Par ce peu de mots, on peut voir clairement ce qui est entendu par ces paro­ les du Seigneur: « Celui qui était assis sur le Trône dit: Voici, nouvelles toutes choses je fais. Et il d'il : Ecris, car ces paroles sont vérita(iles et cel taines ". 98. Si les Chrétiens sont tombés dans une FOI,qui a dé­ taché d'a\'ec elle tous les vrais et tous les biens du Ciel et de l'Église, jusqu'à s'en sépareI', c'est uniquement parce qu'ils ont distingué Dieu en Trois, et qu'ils n'ont pas CrIl que le Seigneur Dieu Sauveur ne fait qu'un avec Dieu le Père, el qu'ainsi ils ne se sont pitS adressés immédiate­ ment à. Lui, lorsque cependant Lui Seul quant à son Humain estle Divin VraI Même, c'e:.t-à-dire, la Pal'ole,. qui litait Dieu chez Dieu, et aussi la 'Vraie Lumière qui celaire tout homme, et s'est faite chail', - Jean, I. 1,2,9, H. - Que le Seigneur soit la Vérité même et ainsi la Lumière même, I~'est au si ce qu'il atteste ailleurs; car il dit: « Moi, je suis la Lumière du Monde. Il - Jean, VIII. 12, IX. 5 ; - et ailleurs: « Pendant que la Lumiére vous a'Vez, eroyez en la Lumière. Moi, Lumi~re, dans le Uonde Jir suis venu, afin que quiconque croit en Moi dans les ténèbres ne demeure point. » - Jean, XII, 36, .46. - Dans l'Apo­ calypse: Il Moi, je suis l'Alpha et l'Oméga, Commencement et Fin, le Premier et le Dernier, tEtoile Brillante et du Matin, ». - XXIIl, 13, 16. - Et dans Matthieu: « Quand Jésus fut t-ransfigul'é, sa Faee resplendit comme le Soleil, et. , ses Vêtements devinrent eomme la Lumièl'e. » - XVII.! ,2,­ Par là on voit la raison pour laquelle cette foi idéale est.

1.6

EXPOSITION SOMMAIRE

N° 98

ve.Due dans le Monde, 'à savoir,pal'ce q·ue les Chrétiens ne ,se·sont point adressés aU,Seigneur : et je puis,d'apl'ès toute sorte d'expériences et de témoignages du Ciel, déclarer .pour certain qu'il est impossible de tirer d'autre .part que du Seigneur Seul un seul Vrai 'Théologique, qui soit réel, et qu'il est aussi impossible d'en tircr d:autre part, qué de naviguer d'Angletene ou de Hollande à la constella­ tion des Pléïade,s, et d'aller à cheval d'Allemagne à ceUe d'Orion. ,~

~

99-. La Nouvelle Église, qui doit ~tl'e instaurëc par le Sei­ gne,ur, est la, Nouvelle Jtirusalem, dont il est traite dans J,' Apocalypse', Chap. XXI et xxn; et qui y est appelée la Fiancee et l'Épouse de l'Agneau. COURTE ASALYSK

100, Si la Nouvelle Église est entendue par la N~uvelle Jérusalem descendant de Dieu, du Ciel, Apoc, XXI, c'est parce que Jérusalem était la métropole dans la Terre de Canaan, qu'il y avait là le Temple, l'Autel, et que là se faisaient les Sacrifices, par conséquent le euHe Divin même, auquel chaque màle de toutc cette terre étaIt opligé d,e venir trois fois par an. C'est aussi parce que le Seigneur a été à Jérusalem, qu'il y a enseigné dans le. ''Temple, et qu'ensuite il ya glorifié son Humain; voilà. pourquoi l'Église est signifiée par Jérusalem, Que par Jé­ rusalem il l'oit entendu l'Église, on le voit clairement d'après les Pl'Ophétiques de l'Aneien Teslament sur l'É­ glise Nouvelle qui devait être instaurée par le Seigneur, en ce qu'elle y est appelée Jérusalem, Il ne sel'a rapporté que les passages mêmes d'après lesquels tout homme doué d'une r.aison intérieure peut voir que pai' elle il y ,est. entendu l'Église. Soient seulement ces passages: « Voici, Moi, je cree un CIEL No.UVEAU ET U~E TERRE Nou­ VBLLE, et l'on ne se souviendra point des choses préce~entes.j-

N·IOO

DE LA DOCTRInE DE LA NOUVELLE ÉGUSE

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voici, JE VAIS CRI~ER JÉRUS.~LEM bondissement, et son peupl~ allégresse, afm que je bondisse sur JÉRUSALE~[, ét que je SOlS dan~ l'allég'resse dans mon peuple. Alm's le loup et l'agneau paUront ensemble: Ils ne (eront point de mal dan.~ toute la MOfltagne de ma sflinteté. » - Ésaïe, LXV. 17,18,19,25. - «.A cause de Sion]e ne me ta-iraipoint, et à cause de JÉRUSALEM je nlJ me "eposerai poinl, jusqu'à, ce que '"essarte comme ,la $plendeur sa Justice et que son Salut eomme un {la.mbeau soil allumé. Alors nerront le$ Nations ta just'ice, et tous les Rois ta y/oi"e .. et l'on t'ap­ pellera d'un Nom nour:eau, que la blJuche de Jrh01Jah énoncera .. et tu seras une Couronne de parure, et un Tlfr­ ban de- Royauté dans la main de ton Dieu,. Jého'uah se compla.ira en toi, et ta terre sera mariée. Voici j ton Sa­ lut tYiendra .. 'l:oici sa 1eCOmpe11.se onec Lui .. et on les ap­ pelle'ra le peuple de sainteté, les Rachetés de Jéhovah ;'et toi, tu seras app plus de mal; il s'égaiera S1'r toi atlec joie, il se l'l'posera dons ton amour, il bonrlù'u wr toi a'uec ju­ bilation ; je vous mettrai en '"enom et en louange parmi tous les peuples de la terre. Il - Séphan. III. 14 à 17,20. - CI Ainsi a dit Jéhovah ton Rédempteur, disant à JÉRU­ SALEM: Tu uras habitée. » Ésaïe, XLIV. 24, 26. ­ « A 1'/1si a dit Jého~ah: Je 1"etoupw"ai ~èrs Sion, et j' ha­ biterai au milieu de JÉRUSHE)J .. de là sem appelée JÉRUSA­ LElI Ville de fJérilé, et ln Montagne de JéhlJ'Vah sebaoth Montagne de saiddé. » - Zach. vm. 3, 20 à 23. ­

18

EXPOSITION SOM)lAIRE

N' too

c Alors vous connaîtrez que Moi (je suis) Jéhovah 'fiotre

Dieu, qui habite dans Sion, Montagnp, demallainteté.et .se1'4 JÉRUSALEM Sainteté; el il a/rivera en ce jour-là que les montagnes distilleront du mo'l2t, et que les collines cou­ leront en lait; et JÉRUSALEM sera asûse pour génération et génb'at'ion. 1) - Joël, IV. 17 à 21. -« En ce jour la sera_ le germe de Uhovah en honneur et en gloire; et il arri­ 1Iera que le reste dans Sion, et le résidu dans Jérusalem,' Saint sera appelé, quiconque a éti écrit pour la vie dans JÉRUSALEM. » Ésaïe, IV. 2. 3. - « Dans l'extrémité des jours, la Montagne de la maison de Jého'rJah sera établie en tète des montagnes, ca7' de S~on -sortira la Doctrine, et la Parole de Jéhovah, de JÉRUS,-\LEY. ) - ~1ich. IV. i, 2, 8. - « En ce temps-là, on appellera JÉRUSALEM le T"rjne de Jéhovah, et seront as.~emblées toutes le.s nations, à cause du Nom de Jéhovah, à JÉRUS.\LEM, et elles n'iront plus après la confirmation de leur cœur mauvais. Il - Jérém. III. 17. - Il Regarde Sion, la ville de notre tète solennelle; que tes yeux voient JÉRUSALE~[, l'Habitacle tranquille, le Tabernat:le qui ne sera point déplacé: ôtés ne seront point StS pieux à éternité, et aucun de ses corda.ges ne sera rom­ pu, li - Ésaïe, XXXIII, 20; - et en outre ailleurs, par exemple: - És. XXIV. 3. XXXVII. 32. LXVl. 10 à 14. Zach. XII. 3,6 à 10. XIV. 8, H, 12, 2'1. l\Ialach. III. 2,4. PSt CXXII. i à. 7. Ps. CXXXVII. 4, 5, 6. - Que là par Jérusalem il soiL entendu l'Église.qui devait êLre iOStauréé par le Seigneur, et non la Jérusalem hab~ les Juifs on le voit par chacune des parties de sa description dans le~ passages l'apportés; par exemple, que Jéhovah Dieu doit créer un Ciel Nouve:ll1 et une terre Nouvelle, et aussi , en même temps Jérusalem; qu'elle sera Couronne de pa­ rure et Turban de Royauté; qu'elle doit être appelée Sainteté et' Ville de vérité, Trône de Jéhovah, Habitacle tranquille, Tabernacle qui ne sera point déplacé; que le loup et l'agneau y paîtront ensemble; et il el>t dit que les monta/!nes y distilleront du moût, et que les collines eouleronl en lait; qu'elle sera assise pour génération et

N° iOO

DE LA DOCTRIXE DE LA NOUVELLE KGLlSE

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génération; outre plusieurs autres choses; puis aussi, au sujet du Peuple, que le résidu y sera appelé Saint, quiconque a él'é écrit pour la vie; qu'ils seront appelés les nachetés de Jéhovah. Outre cela, dans tous ces pas­ sages, il s'agit de l'Avénement du Seigneur, surtout de son Second Avénement, quand Jérn~alem sera telle qu'elle y est décrite; car auparavant elle n'a point été mariée, c'est-à-dire qu'elle n'est point deveuue Fianc~e et Eponse de l'Agneau, ainsi qu'il est dit de la Nouvelle Jérusalem dans l'Apocalypse. L'Église préeédente ou l'Église d'an­ jourd'h ui est p.ntendlle par Jél'Usalem, dans Daniel, et son commencement y est décrit par ces paroles: « Sache et perçoù 'lue'depuis l'issue de la Parole jusqU'à ce que soit f'etablie el bâtie JÉRUS.~LEll, jusqu'au Messie Prince, (Il y a) .~ept Semaines; puis en wt:c:mle et deux Semaines seront éta­ blis et bâtis la place et le fossé. 1l11lis dans l'angoisse des temps. » - IX. 25 ; - mais sa fin y est décrite par celles­ ci : « Enfin sur-l'Oiseau des abominations désolation, et jus­ qu'a consommat'ion et a décision découlera la dévastation. "

- IX. 27 ; - ces dernières choses sont celle~ qui sont en tendues .par ces paI'oles du Seigneur dans Matthieu: Quand vous verrez l'abomination de la désolation, predite par Danielle Prophète, établie dans le lieu saint, que celui qui lit {asse bien attention. Il - XXIV. i5. ,- Qu~p~­ f(

rusalem, dans les, passages ci-dessus rapportés, il ne soit pas-entendu la Jérusalem habitée par les iùTrs. ~e voir, dans la Paroie, par les passages où -il est dit deCëüe ville qu'elle a été entièrement perdue, et qu'elle doit 8tre dé~ruile, comme dan""S=l'é'rém. V. L VI. 6, 7. VIf17, i8 et suiv. VIII. 6, 7, 8 et suiv. IX. tO, li, 13 et sniv. XJII. 9,10,14. XIV. i6. Lament. L 8,9,17. Ézéch. IV. i il 17. V. 1 à 17. XII. 18, 19. XV. 6, 7,8. XVI. 1 à 63. XXIll. i il 40. l\1alth. XXIlI. 37,38. Luc, XIX. 4i'à 44. XXI. 20, 21, 22. XXIlI. 28, 29, 30; - et dans plusieurs autres passages; et allssi dans ceux où elle est appelée Sodome, - Ésaïe, III. 9. Jérém. XXIII. H. Ézéch. XVI. 46, 48, et ailleurs.

80

EXPOSITION SOM.lIAIRE

N· f.01.

iOi. Qne l'Église appartienne au Seignenr, et quc ce soit il cause du Mariage Spirituel, qui' est le Mariage du Bien et du Vrai, que le Seigneur cst appelé Fiancé et Mari, et l'Église Fiancée ct Épousc, c'cst ce qne les Chrétiens connaissent par la Parole, surtout par ccs passages: « Jean dit du Seigneur: Celui qui a la FUNCÉE est le F...lA!'iCÉ, mais l'ami du FIAXCÉ, qui se tient debout et l'ecoute, se ré­ jouit à cause de la 'l:oi:(; du FU.~cÉ. » - Jcan III. 29. ­ Jésus dit : Tant que le FIAXCÉ est a'l;ec eux, ils ne peuvent, LES FILS DES 2\OCES, jeûner. Il Matth. IX. 15. Marc, Il. 19, 20. Luc, V. 34, 35. - « Je vis la Ville sainte, Jérusa­ lem Nouvelle, descendant de Dieu, du Cie!', parée comme une FIANCÉE ORNÉE POUR SON AJARI.» - Apoc.XXI. 2. - « L'An- • ge dit à Jean: Viens, je te mnntrerai la FIANCÉE DE L'AGNEAU x;'ÉPOUSE ,. et de la A!ontagne il lui 1Il0ntra la Ville, la Sainte :Jérusale·m. » - Apoc. XXI. 9, 10. - c( Le temps des NOCES DE L'AGNEAU est venu, ct SON 1i:POüSE s'est pa1'ée,. heureux ceux qui au. SOUPER DES NOCES DE L'AG!'iEAU ont appelés. ') - Apoc. XIX. Î, 9. - c( Moi, je suis la Racine et la Race de Darid, l'Étoile brillante et du matin ,. L'ESPRIT ET LA FIANCÉE di.sent: Viens ,. et que qui a soif (dise) : Q~t'il vienne,. et que qui 'L'eut reçoive de l'eau de la vie gmtuitement. )l - Apoc. XXll. 16, 17.

ete

102. La Foi de la Nour;elle Église ne peut être en aucune' manière a1>ec la Foi de la précédente Église,. et si elles sont ensemble, il se fait une telle colliâon et un tel conflit, que tout ce qui appartient à l'Église chez l'homme ,est détruit. COURTE ANALYSE

103. Si la Foi de la Nouvelle Église ne peut être en aUCllne manière avec la Foi de la précédenle Église, c'est-à-dire. de l'Église d'aujourd'hui, c'est parce qu'elles ne s'accordenl pas dans un seul tic l'S, ni 'mêmc dans un

81

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE }(GLlSE

seul dixième: la Foi de la précédente Église est décrite dalls l'Apocalypse, Chap. XII, par le Dragon, et la Foi de la Nouvelle Église, par la Femme enveloppée du soleil, et sur la tête de laquelle était une couronne de douze étoiles, que le Dragon poursuivit, et sur laquelle il jeta de l'ean r.omme un fleuve, afin de l'engloutir; voir 'cidessus, N°s 81 à 90; la Femme et le Dragon ne peuvent être' ensemble dans une même Ville, ni à plus fOl,te raison dans une même Maison, ni par conséquent dans un ~êl!!~~ntal ; et"s'ils étélient enscmbië,' il po~rrait se faire autrement que la Femme ne fût continuellement exposée à la ,colère et à la fureur du Dragon, ct à la crainte qu'il ne dévor-At son fils; car il est dit dôns l'Apocalypse, Chap. XII, que le Dragon se tint devant la Femme qui ,allait enfa.!1t~r, afin. de ~év
ne

6' •

82

EXl'OSITlOl'( SOMM.\InE

N° f03.

car le Hibou est un oiseau vorace. Si la Foi de la précé­ dente Église et la Foi de la Nouvelle EgiisëiiëPeuvent ~ïreëîiscmblc, c'est aussi parce qu'ellessoiitii"étérogènes, càr la Foi de la préëédëÏilC Église Ilaifdëfidée de Trois Dieux; ~oir ci-dessus, N°s 30 à 38 ; au contraire,la Foi de la Nouvelle Église naît de l'idée d'un seul Dieu' ; et comme de ià il ya entre elles' hétérogénéité-:- on ne pourrait éviter, si elles étaient ensemble, qu'il ne se fit une telle collision et un tel conflit, que tout cequi appar­ tient à l'Église serait détruit, c'est-à-dire que dans les choses spirituelles l'komme tomberait ou en délire ou en défaillance, au point qu'il saurait à peine ce que c'est qoe l'Église ou s'il existe une Église. Il résulte de tout cela que ceux qui ont confirmé chez eux la Foi de la vieille Église ne pement embrasser la Foi de la N~ie Église qU'km IJéril de leur vie spirituelle, à moins u'au­ parâvant ils n'aient en détail improuvé etpa;conséquent extirpé la foi précédente avecsës fœtus oûses œufs, c'est-à-dil'e, ses dogmes; quels sont ces dogmes, on l'a montré dans ce qui précède, principalement Nos 6ft à 69. 104. La même chose arrÎ\'erait, si quelqu'un embras­ sait la Foi de la Nouvelle Église, et conservait la Foi de ]a vieille Église sur l'Imputation de la justice ou du mé­ rite du Seigneur; car de ce dogme comme Racine sont sortis tous les autres dogmes comme rejetons. Si cela arrivait, ce serait comme si un homme se dégageait de trois têtes du Dragon, et s'engageait dans les quatre au­ tres ; ou comme si un homme fuyait un léopard et tom­ baiC dans les griffes d'un lion; ou comme si quelqu'un sortant d'une fosse où il n'y a pas d'eau tombait dàns une fosse remplie d'eau dans laquelle il serait submergé. Que. cela soit ainsi, on le verra après l'éxposition du Lemme suivant, lorsqu'il sera' parlé de r~ l'Imputation.

~

,105. Les Catholiqu~s-Romains

ne saf:ent "ien aujour­ d'hui sur l'Imputation du Mérite du Christ, ni SUT la Jus­

N° 105

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

83

Ufication par la foi en l'imputation., dans laquelle leur Église a été iniliée, parce que cette foi est entièl'emmt ca· d~e, par les Externes du culte, qui sont en gmnd nombre; tt c'est pour cela que s'ils s'éloignent en partie des Exter­ nes de leur culte, et s'adressent immédiatement à Dieu Sauveul' Jésus-Christ, et qu'en outre ils participent auœ deux Espèces dans la sainte Euchnristie, ils 'fJetlvent être introduits, plus faei~ que ItS Ré/ormls, qans 1a..J:!.ii!.­ 4'elJe Jérusa~m, e'est-à-dirr, dans la Nouvelle Église du Stigneur. COURTE ANALVSE

f06. Que les Prélats et les Chefs de l'Église Romaine, quand ils sont inaugurés au Ministère, jurent sur les Dé­ crets du Concile de Trente, on- le voit parla Bulle du Pontife Romain Pie IV, donnée aux ides de novembre i564-, touchant la forme du serment de profession de foi; on y lit: « Je Cl'0tS d'une ferme (Qi et je pro(esse tout ce -lui, en général et en particuliel', est contenu dans le Sym­ bole de (oi, dont se sert la Sainte Église Romaine; et je reçois sans aucun doute ce qui a éte -transmis et déclare dans les Saints Canons et dans les Conciles Œcumeniques et PRINCIPALEMENT PAR LE TRÈS-SAINT CONCILE DE TRENTE; ainsi, que Dieu me soit en aide: » Qu'ils s'engagent aussi par serment il croire .et à professer ce que le Concile de 'Tren~e a décrété sur l'Imputation du mérite du Christ et sur la Justification par la foi en l'Imputation, on le voit par ces paroles dans la même 8ulle : « J'embrasse et re­ fois tout ce qui" en géneml et en particulier, a été résolu et déclaré sur le Péché Originel et sur la Ju,'ti{ication d~ns te Très'8ai'TIt Concile de Trente; l) quels sont ces dogmes, on peut le voir ci-dessus, N°' 3, 4-, 5, 6, 7, 8, d'après les Extraits de ce Concile. De ces dogmes posés comme Principes dans ce Concile ont été tirées ces con­ séqnences, à savoIr : « i ° Que les Catholiques-Romains " avant la Réforme ont enseigné absolument les mêmes (( choses que les Réformés après, sur l'Imputation du « mérite du Christ et sur la Jl1stifi~ation par la foi en cet­

EXPOSITIO:'l SOMMAIRE

te Imputation, avec la seule différence qu'il ont con-:­ (' joint la m~me Foi avec la Charité el les Bonnes « OEuvres, ) - cï-desHls, N" 1.9, 20.- 2' « Que les Chefs de la Réforme, Luther, Mélanchton et Calvin, ont rele­ « nu tous les Dogmes sur l'Imputation du mérite du « Christ et sur la Justification par la foi, tels qu'ils. « étaient alors el avaient été chez les Catholiques-Ro-. « mains, mais qJi'ils ont séparé la charité et les bonnes. « œllVI'es d'avec cette foi, el déclaré qu'elles n'étaient « point salvifiques, atin de rompre avec les Catholiques­ « Romains quant aux Essentiels mômes de l'Église, qui « SODt la Foi et la Charité, » - ci-dessus, N" 21, 2:2,23. - 3' « Que cependant les Chefs de la Réforme onl adjoint « à leur foi les bonnes œuvres, et. les ont aussi conjoin­ « les, mais dans l'homme co;nme clans un sujet passif, « tandis que les Catholiqu~s-Romains les conjoignent « dans l'homme comme dans un sujet actif; el que c.e­ « pendant entre les uns et les autres il y a, par le fait, « conformité quant à la foi, quant aux œuvres, et quant (1 aux mérites j » vJir ci-dessus, No'24 à 29. D'après. ce qui a été montré, il est même évident que cette foi est la foi qlle l'on affirme par serment chez les Cdtholiqlles­ Romains de même que chez les Réformés. -L07. Cependant cette foi aujol;lrd'hui chez les Catholi­ ques-Romains a été tellement oblitérée, qu'à peine 'en savent-ils un iota, non pas qu'elle ait ét~ réprouvée par quelque Décret des Papes, mais parce qu'elle a été ca­ chée par les Ex.ternes du culte, qlli sont, en général, l'A­ doration du Vicaire du Christ, l'Invocation des Saints, la Vénérati,on des Images, et en outre toutes les choses qui.. , regar'dées comme saintes" affectent les sens, telies que les. Mess~s dans une langue qui n'est pas comprise, les Vête~ ments, le Luminaire, l'Encens, les Pom pes des proces.. sions, plIis les Mystères sur l'Eucharistie j p~r ces chose~ et. plusieurs autres semblables, la Eoi justifi'ante.par; l'IOlpulationdu mér-ite du Ohrist, quoique étabJie dès le pr~ncipe dans l'Église Romaine, a ~té élQignée de.s..,regard's, «

DI LA DOCTRINP: DI LA NOUVELLE ÉGLISE

85

et retirée de la mémoire, comme une chose enfoncée en terre et re~ d'une pierre, près de laqueIle lies l' moines sont placés en sentinelle, de peur que cettp, foi ne 1 -soit déterrée et rappelée j cal' si elle était rappelée, la foi dans le pouvoir surnaturel des Ecclésiastiques de re­ meUre les péchés, et pal' conséquent de justifier, de sanc­ tifier et de sau ver, s'évanouirait, et en même temps leur sainteté, leur suprématie et leurs riches profi~s. 108. LI!:>I CAUSES, qui font que les Catholiques-Romains

peuvent être introduits, plus facilement quP, les Réfor­

més, dans la Nouvelle Jél'l1salem, c'est-à-dire, dans la

NouveUe Église, sont au nombre de trois: LA PRK:l-lIÈRE,

'C'est que la Foi de la justification par l'Imputation du

mérite du Christ, foi qui est elTonée et ne peut exister

en même temps que la foi de la Nouvelle Église. N°' 102,

103, :\04, est oblitérée chez eux, et mêml} doit l'être tout

à fait, tandis qu'cite est comme gravée chez les Réfor­

mM, pal'ce qu'elle est la foi principale de leur Église\ LA

SECO:>1DE, c'est que l'idée de la Di vine l\iajesté dans l'Hu­

main du Seigneur est plus chez les Catholiques-Romains

qu'e chez les Réformés, comme on le voit clairement par

la très-sainte vénération des Hosties. LA TROISIÈME, c'est

que chez les Catholiques ,Romains, la Chal'ité, les Bonnes

Œuvres, la Pénitence, l'Étude d'une nouvelle vie, sont

les Essentiels du salut-,'et que ces choses sont aussi les

Essentiels de la Nouvelle Éf(lise, tandis qu'i! en est autre­

ment chez les Réformés qui se sont con(jrm~s dans la foi

sellie j chez ceux-ci ces mêmes choses n'entrent point

comme essentielles, ni comme formelles, dans la foi, et

par suite ne contribuent en rien au salut. Ces trois Cau­

-ses font que si les Catholiques-Romains s'adressent à

Dieu Sauveur Lui-Même, non médiatement, mais immé­ lI-diatement. et si en outre ils participent aux deuxEspè~es If di.os la Sainte Eucharistie, ils reçoivent plus facilcmdlt . que ces Réformés la foi vive au lieu dé la foi morte, et - :sont portés par le Seigneur, au mosen des Anges, aux

3

86

EXPOSITION SOMMAIRE

portes de la Nouvelle Jémsalem ou de la Nouvelle Église~ et introduits avec joie et jubilation. 109. L'Imputation de la justice ou du mérite du Christ entre aujourd'hui, comme Ame, dans toute la Théologie dans le Monde Chrétien Réformé; la Foi, qui est l'uniql!e moyen de salut, est appelée, d'après l'Imputation, justice devant Dieu; voir ci-dessus, N° ft (d); et l'homme~ d'après l'imputation par celle foi, revêt les dons de la justice, comme un Roi revêt ses insignes quand il a été élu. Toutefois, l'Imputation d'apl'ès la seule dénomina­ tion qu'on est juste ne produit aucun effet, car elle influe seulement dans les oreilles, et n'opère point dans l'homme, à moins que l'Imputation de la justice ne soit aussi l'Application de la justice par communication et ainsi par introduction; cela. est une conséquence de ses effets qu'on a~sure .être la Rémission des péchés, la Régé­ nération, l'Innovation, la Sanctification, et ainsi la Saiva­ tion ; et il y a plus encore, puisqu'il est aH que par cette Foi le Christ habite dans l'homme et que le Saint Esprit y opère, et que par suite les hommes, non-seulement 80n\ nommés jusLes, mais encore sont justes: «Non- \ seulement les dons de Dieu, m~is aussi le Christ et même » toute la Sainte Trinité, habitrnt par la foi, dans ceux » qui sont Renés; comme d~ns leurs Temples; ) voir ci­ dessus, N' i5 (l) : Et c( l'homme. tant quant à la personne ) que quant aux œuvres, est juste et nommé juste, " ci­ dessus, N' H· (e). Il s'ensuit indubitcl.blement que par­ l'Imputation de la justice du Christ on entend l'Applica­ tion, et par elle l'introduction de cette justice, d'après laquelle l'homme en devient participant. Maintenant, puisque l'Imputation est la Racine, le Principe et le Fon­ dement de la Foi et de toutes les opérations de la foi pour le salut, et que par suite elle e~t aujourd'hui dans les Temples Chrétiens comme le S&nctuaire et le Lieu Saint., il importe d'ajouter ici sur nMPUTAT10N, quelque chose de plus, en forme de corollaire: cela sera fait par Arti­

N°. lOg

DE L.\ DOCTRll'iE DE LA NOUVELLE I~GLlSE

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cles dans l'ordre sui\'ant : I. A chacun après la mort est imputé le mal dans lequel il est; pareillement le bien. II. L'Introduction du bien de l'uo dans un antre est im­ possible. III. La Foi de ['impnlation ou de l'a?plir.ation de la jnstice ou du mérite du Christ, élant impossible, est une Foi imaginaire. HO. I. A Clli\CUN APRÈS LA MORT EST HfPUTÉ LE MAL DANS LEQUEL IL EST; PAREILLEMENT LE BIEN. Pour que celte Proposition soit présentée avec évidence, elle sera examinée par subdivision dans cet ordre: 1° Chacun a une vie qui lui est propre. 2° Après "la mort la vie de chacnn lui resle. 3° Alors au Méchant est imputé le mal de sa vie. et au Bon est imputé le bien de sa vie. - PRE­ MIÈREMENT : Chacun a une vie qui lui est propre, par con­ séquent distinCte de la vie d'un antre; cela est connu: Il existe, en effet, une variété perpétuelle, et jl n'y a aucune chose qui soit la même qu'une autre; de là chacun a son propre: c'est ce que l'on voit clairement d'après les Faces des hommes, il n'existe pas de face qui soit absolument semblable à une antre, et il ne peut pas y en . avoir dans toute l'éternité, parce qu'il n'y a pas deux mentaIs (animi) qui soient semblables, ct que les faces dépendent des mentaIs (animi); en effet, la face est, comme on dit, le type du mental, et le mental (animu&) tire dl' la vIe son origine et sa forme. Si l'homme n'avait pas une vie qui lui fût propre, comme il a un mental (animus) et une face qui lui sont propres, il n'aurait pas après la mort une vie distincte de la vie d'un autre; et même, il n'y aurait pas non plus de Ciel, car le Ciel con­ siste en de perpétuelles variétés (ex perpttuis aliis); sa forme est uniquement composée de variétés d'âmes el de . mentaIs disposées dans un tel ordre, qu'elles font un ; et elles font un d'après l'un, dont la Vie est là dans toutes et dans chacune des variétés, comme l'Ame est déns l'homme; si cela n'était pas ainsi, le Ciel serait dissipé, . parce que la forme serait dissoute.. L'Un d'après Lequel la vie est dans toutes et dans chacune des variétés, el;

88

EXPOSiTION

SOM~UIRE

N° HO

d'après Leq~el la forme a de la cohérence, est le Sei­ gneur. - SECONDEMENT: Après If/, mOI't la "'ie de chacun lui reste: Cela est connu dans l'Église d'après la Parole, et d'après ces passages dans la Parole: (1 Le Fils de » l'homme doit venir, et alors il rendra à chacun selon » ses Œuvres. » - Math. XVI. 27. - (1 Je vis des livres » ouverts, et tous furent jugés selon leurs Œuvres. Il ­ Apoc. XX. 12, 13. - 1 Au jour du jugement, Dieu ren­ '» dra à chacun selon ses ŒUl'Tes. Il - Rom. JI. 6. II Corinth. V. 10. - Les Œuvres, selon lesquelles il "era rendu à chacun, sont la vie, parce que c'est la vic qui les fait, et qu'elles sont selon la vie. Comme il m'a été donné pendant plusieurs années d'ètre de compagnie avec les Anges et de parler (dans le Monde des Esprits) avec ceux • qui arrivent du Monde, je puis attester avec certitude que chacun y est examiné sur la qualité de sa vie, et que la vie qu'i! a contractée dans le Monde lui reste à éternité; j'ai padé avec ceux qui avaient vécu dans notre Monde il ya des siècles, et don tla vie m'était connue par l'Histoire. et j'ai reconnu qu'ils avaient une vie semblable à la des­ cription historique; j'ai appris aussi par les Anges, que la. vie de qui que ce soit ne peut être changEie après la mort, parce qu'elle a été organisée selon son amOllI' et sa foi, et par suite selon ses œuvres; et que si elle était changée, l'organisation serait dissoute, ce qui ne 'peu t jamais al'l'iver ; puis aussi, que le changement d'O\'gani­ sation a lieu uniquement dans le corps matéri~l, et n'est nullement possible dans le corps spirituel après que le corps matériel a été rejeté. - TROISIÈMEMENT: Alors au Mechant est imputé le mal de sa llie, et au Bon est im­ puté le bim de sa 'Oie: L'imputation du mal après la mort n'est ni une aceusation, ni un blâme, ni une incul­ -pation, ni un jugement; comme dans le Monde; mais le mal fui-même fait cela; car les méchants, d'apr'ès leu!' ·Iibre, se séparent d"avec les bons, parce qu'ils ne ptuvent point être ensemble; les plaisil's de l'amour du mal ont en aversion les plaisirs de l'amour du bien, et les plaisirs

N° 110

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· s'exhalent de chacun, comme les odeurs s'exhalent de · tout végétal sur la terre, car ils ne sont ni absorbés ni cachés pal' le corps matéJ"iel comme auparavant, mais ils · -effluent librement de leut's :lmours' en unl'aure (au'ra) spirituelle; et comme le mal y est senti comme dans son ()deur, c'est ce mal qui aecuse, blâme, inculpe et juge, non devant un juge, mais devant quiconque est dans le , hien ; et c'est là ce qui est entendu par imputation.L'im putation du bien se fait de la même manière, ceci a lieu pour ceux qui, dans le Monde, ont reconnu que tout bien · en eux est venu et vient du Seigneur,et que rien du bien ne vient d'eux : après' que cellx-ci ont été préparés, ils sont mis dans les plaisirs intérieurs de leur bien, et alors il , leur est ouvert un chemin pour le Ciel "e'rs la Société où · les plaisirs sont homogènes avec les leurs; cela est fai t par le Seigneur. 11 L II. L'INTRODUCTIO:"l DU BIEN DE L'U~ DANS UN AUTR II: , EST IMPOSSIBLE. L'évidence de cette Proposition peut aussi , être manifestée en la divisant dans cet ordre: l' Chaque homme naît dans le mal. 2° L'homme est introduit dans le bien par le Seigneur an moyen de la régénération. , 3° Cela se fait par la foi au [Seigneur, et par la vie selon Ses préceptes. 4° C'est pourquoi, le bien de l'un ne peüt pas, par application, être introduit dans un autre, ni ainsi , lui êt!'e imputé. PREMIÈREMEST: Chaque homme nait dans le mal: Cela est connu dans l'Eglise. On dit que ce mal 'vient d'Adam par héritage, maisil vient des parents: c'est de ses parents que chacun tient un caractère, qui est l'In­ , c1ination : qu'il en soil ainsi, l'expérience et la raison en -donnent la conviction; car il existe, aux génies, aux 'mœurs, des resspmblances enll'e les parents et leurs en­ fants immédiats et les 'descendants de ceux-ci; par là plusieurs personnes reconnaissent les familles, et jugent aussi de leurs mentaIs (animi); c'est pourquoi les maux qne les parents eux-mêmes ont contractés sont transmis à leui" postérité sous forme d'i,nclination à ces maux; de là viennent les maux dans lesquels naissent les hommes.

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EXPOSIT}O:'/ .sOMMAIRE

- SECONDEMENT: L'homme est introduit dans le bien par le Seigneul' au moyen de la regcneration: Qu'il y ait une Ré­ génération, et que personne ne puisse entrer dans le Ciel, à moins d'être régénéré, on le voit c1aÎl'emenL par les paroles du Seigneur dans Jean, - III. 3, 5. - Que la Régénération soit la purification des maux, et ainsi la rénovation de la vie, c'est ce qui ne peut être inconnu dans le Monde Chrétien', cal' la raison le voit aLlssi, lors­ qu'elle reconnait que chacun naît dans le mal, et que le mal ne peut être ni lavé ni effacé, comme une tache par le savon et par l'cau, mais qu'il l'est par la récipiscence. - TRorsrÈMEy.ENT : Cela se fait par la foi au Seigneur, et par la vie selon Ses preceptes. Il y a cinq préceptes de la régénél'ation ; on les voit exposés ci-dessus, Nu' 43, 44-; 1 au nombre de ces préceptes sont ceux-ci; qu'il faut fuir les maux parce qu'ils sont du diable et viennent du dia­ ble; qu'il faut faire les biens parce qlùls sont de Dieu et viennent de Dieu j et qu'il faut s'adresser an Seigneur pour qLl'il nous porte à fairp, ainsi: que chacun se con­ sulle et examine si le bien peut venir à l'homme d'autre part: et si le bien ne lui vient pas, il n'y a pas pour lui de salut. - QUATRIÈ:\IEMENT : C'est pourquot le bien de l'un ne peut pas, jJar application, ~tre .introduit dans un autre, ni ainsi lui üre impute: C'est une suite de ce qui vient d'être dit" qLle l'homme par la Régénération est renou­ velé quant à l'esprit, et que cela se fait par la foi au Sei­ gneur, et en même temps par la vie selon Ses préceptes: <J.ui ne voit que cette innovation ne peut se faire que par succession de temps? A peine en est-il autrement que d'un arbre qui par la semence s'enl'acine, croit et par­ vient à sa perfection successivement; ceux qui perçoivent aLltrement la régénération et l'innovation ne savent rien sur l'état de l'homme, ni rien sur le mal et le bien; ils ignorent que le bien et le mal sont absolument opposés, et que le bien ne peut être implanté qu'autant que le mal a été éloigné; ils ne savent pas non plus, que tant .que quelqu'un est dans le mal, il a en aversion le bien

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qui en soi est le bien; si donc le bien de l'un était appli­ qué, et pal' conséqnent introduit dans quelqu'un qui esL dans le mal, ce serait comme si un Agneau était jeté de­ vant un Loup, ou comme si une perle était attachée aux narines d'un pourceau. D'après ces considérations, il est évident qu~ l'introduction du bien de l'un dans .un autre est impossible, 112. III. LA FOI DE L'IMPUT.HION ou DE L'APPLICATION DE LA JUSTICE OU DU MÉRITE DU CHRIST, ÉTANT IMPOSSIBLE, BST UNE FOI IMAGINAIRE. Il a été démontré ci-dessus, N° HO, que à chacun est imputé le m",l dans lequel il est, pareil­ lement le bien; de là il est évident que si par l'imputa­ tion on entend l'applicaLioft et par conséquent l'întl'oduc­ tion du bien de l'un dans urrautre, c'est une pensée ima­ ginaire. Dans le Monde, les Mérites peuvent être comme transCrits par les'hommes, c'est-à-dire, qu'on peut faire du bien aux enfants à cause de l~urs parents,ou auxamisde quelqu'un en considération de celui-cI; mais le bien du mérite ne peut pas être inscrit dans leurs Ames, il peut seulement être adjoint extérieurement; semblable chose ne peut pas avoir lieu chez les hommes quant à leur vie spirituelle; celle-ci, comme il a été dit plus haut. doit être implantée, et si elle n'est pas implantée par une . vie conforme aux préceptes du Seigneur. ci-dessus rap­ portés, l'homme l'este dans le mal dans lequel il est né; avant que cela ait été fait, aucun bien ne peut atteindre cet homme; s'il l'atteint, aussitôt il est répercuté et re­ bondit, comme une balle élastique qui tombe sur la pierre, ou il est englouti comme un diamant jeté dans un marais. L'homme non réformé quant à l'esprit est comme une panthère, ou comme un hibou, et peut être comparé 811 buisson d'épine et à l'ortie; mais l'homme régénéré est comme une brebis ou comme une colombe, et peut... être comparé à l'olivier et au cep de vigne; pensez, je vous prie, s'il vous plaît, comment il est possible qu'un homme-panthère soit converti en homme-brebis, ou un - hibou en colombe, ou le buisson d'épine en olivier, ou

EXPOSITION SOMMAIRE

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l'ortie 'en cep de vigne, par quelque imputation, si J'àr · impulatlon on entend" une transcription; pour que la conversion se fasse, ne faut-il pas qu'auparavant la fÉro­ -cité de la panthère et du hibou,ou le nuisible du buisson d'épine et de l'ortie soient enlevés, et qu'ainsi le vraiment humain et le non nuisible soient implantés? Quarit à ia manière dont cela sc fait, le Seignellr l'enseigne aussi dans Jean, - XV. i il. 7. H3. Aux explications qui précèdent, il se'ra ajouté cette · 'Observation: Il est dit dans l'Eglisé, que personne ne · peut accomplir la loi, et que cçla est d'autant plus ~Il)pos­ , sible, que celui qui prévar'ique contr~ un seul des pré­ ~-ceptes du Décalogue, p."évarif'lue contre tous; mais cette _formule de langage ne signifie pas ce qu'elle semble si­ gnifier; car voici comment elle doit être entendue : Celui , .qui de l)ropos déterminé ou par Confirmation agit contre un seul précepte, agit contre tous les autres, parce que agir de p.'opos déterminé ou par confirmation, c'est nier .absolument que ce soit un péché d'agir ainsi, et celui qui nie que ce soit un péché considère comme de peu d'importance d'agir contre tous les autres pl'éceptes : qui ne sait gue celui qui est fornicateur n'est pas pOlir cela· homicide, voleur. faux témoin, ni ne veut l'être 1 Mais Gelui qui est adultère de propos déterminé et par confir­ ,mation considère comme de peu d'importance tout ce -qui est défendu par la religion, ainsi les homicides, les vols et les faux témoignages, et sïl.s'en abstient, ce n'e~t pas parce que cc son t des péchés, mais pal'ce qu'il craint la loi et le déshonneur: il en est ,de même_si quelqu'un · de propos déterminé ou pal' confirmation agit contre un autre précepte du Décalogue, il agit aussi contl'e tous les autres, parce qu'il ne considère aucune chose comme péché. Il en est de même chez ceux qui sont dans l'e bien par le Seigneur; si ceux-ci par la Volonté et l'Entende­ 'ment, ou de propos déterminé et pa.·con'firmation, s'abs­ tiennent d'un seul mal, parce qU'e c'est un péché, ils " s'abliennenl de tous, et à plu!; forte raison s'ils s'abstien­

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Dent de plusi"llrs maux: en elfet, dès qu'un homme, de propos déterminé on par confirmation, s'abstient de quel­ que mal parca que c'est un péché, il est tenu par le Sei­ gneur dans le propos déterminé de s'abstenir de tous les antres; c'est poul'quoi, si, par ignorance ou parce que quelque convoitise du corps a le dessus, il fait le mal, ce mal néanmoins ne lui est point imputé, pal'ce qu'il ne se l'est pas proposé, et qu'il ne le confirme pas chez lui. L'homme vient dans ce propos déterminô, s'il s'examine une ou deux fois pal' an, et s'il se repent du mal qu'il déconvre dlez lui; il en est tout autrement de celui qui ne s'examine jamais. Je puis confirmer cela par la rela­ tion suivante: Dans le Monde Spirituel, j'ai rencontré plusieurs Esprits qui dans le Monde naturel avaient vécu' de même 'lue d'antres, s'habillant avec luite, se nourris­ sant avec rechel'chc, trafiquant comme d'autres avec pro­ fit, fréquentant les sp~ctacLes, plaisantant sur des sujet~ amoUl'eux comme d'après im désir libidineux, et- faisant plusieurs autres actions semblables; et cependant les Anges considéraient ces actions chez les uns comme maux de péché, et chez les autres ils ne les imputaient pas comme maux, et ils déclaraient ceux·ci innocents, et ceux-là coupables: interrogés pourquoi ils décidaient ainsi, puisque les actions étaient pareilles, ils répondaient, quiils les ex.aminent tous d'après le prQPos déterminé, . l'intention ou la fin, et par là les distinguent, et que c'est pour cela qu'eux-mêmes excusent ou condamoent ceux que la fin excuse ou condamne, parce. que la fin du bien. est chez tous dans le Ciel, et la fin du mal chez tous. dans l'enfer. D'après cela on voit mainteRant qui e.st celui,' à qui le péché est impu·lé, et qui est celui. à qoui il n'est pas imputé. ~ Hi.. Ici seront ajoutés deux MÉMOR.~Bl!.ES, ti"rés de l'Ap,o­ CALYPSE RÉVÉ1.ÉE ; voici le IlImIER; JëfiÏs sllbit·emeJ,lt saisi d'une maladie presque mOFtelle; toute ma tête était p~ san le; une fl!Jmée pestilentielle avait été envoyée d~ ta. grande ville qui est appelée spidtnellement Sod'O-H\-c et

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EXPOSITION SOMMAIRE

Égypte, - Apoc. XI. 8: - j'étais à demi-mort soulTrant -cruellement, j'attendais ma dernière heure; je res4i ainsi étendu dans le lit pendant trois jours et demi; tel était devenu mon Esp1'Ït, et pa~ suite mon COI'pS. Alors j'entendis autour de moi des voix de gens qui- disaieilt : « Le voici étendu mort. dans la place d~ notre Ville, celui qui prêchait la P-énitence pour la rémission de" _péchés, et le Seul Christ homme. » Et ils demandaient à quelques Ecclésiastiques, si celui-là était digne de la sépulture, comme il est dit des d(}ux témoins tués dans cette Ville, Chap. XI. 8, 9, 10 ; ,et ceux-ci répondirent: « Non; qu'il reste étendu, qu'il soit en spectacle: » ils allaient, reve­ naient, se moquaient. Voilà, d'après la vérité, ce qui m'est arrivé, lorsque j'expliquais ce Chapitre (XI) de l'A­ pocalypse. On les entendait prononcer des paroles Imr lesquelles ils appuyaient fortement; surtout cel1es--ci: - «Comment peut-on faire Pénitenc':l sans la foi? Comment le Chrit homme peut-il être adoré comme Dieu? Puisque nous sommes sauvés gratuitement sans aucun mérite de notre part, qu'est-il besoin d'autre chose que de cette Foi Seule, que Dieu le Père a - envoyé son Fils, pour ôter la damnation de la loi, nous imputer son mérite, et ,ainsi devant Lui nous justifier, nous absoudre de nos péchés, et alors nous donner l'Esprit Saint, qui opère tout bien en nous? Ces choses ne sont-elles pas conformes à l'Écri­ ture et en outre conformes à la Raison? :. La foule des assistants applaudissait à ces paroles, Je les entendais et ne pouvais' répondre, parce que j'étais étendu presqlle mort. Mai~ après trois jours et demi mon esprit reprit ies forces et je sortis, quant à mon esprit, de la place. j'~i dans la Ville, et je dis de nouveau: « Faites pénitence et croyez au Christ, et vos péchés seront remis, et vous serez sauvés; et sinon, vous périrez; le Seigneur Lui~MêD1e n'a-t-il pas prêché la pénitence pour la rémission des péchés, et que l'on crût en Lui? N'a t-il pas ordonné aux Disciples de prêcher la même chose? Une complète ~é­ eurité de vie n'est-elle pas Ill. suite du dogme de votre

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foi_.? » - Mais ils dirent: « Que signifie ce verbiage ?, Le Fils n'a-t-il pas satisfait '? Le Père n'a-t-il pas imputé cette satisfaction du Fils, et. ne nous a-t·il pas justifiés, nous qui y avons cru? Ne sommes-nons pas conduits ainsi par l'Esprit de grâce? Dès lors· qu'est-ce que le péché en nous? Dès lors qu'est-cc qne la mort a de commun avec nous? Corn prends-tu cet Évangi:e, toi, prêcheur du pé­ ché et de la pénitence? :» Mais alors il sortit du Ciel une voix qui dit: « Qu'est-cc que la Foi de l'impénitent,sinon une foi morte? La fin vient, la fin vient sur vons, qui ête3 en sécnrilé, irrépl'ochablcs à vos yeux, justifiés dans votre foi, diables! » Et au même instant un gouffre s'ou­ vrit au milieu de celte ville, et il s'agrandit, et les mai­ sons tombèrent les unes sur les autres, ct ils furent en­ gloulis ; et bientôt il sortil de ce vaste gouffre une eau bouillonnante, et elle inonda cette dévastation. LOI'squ'ils fureut ainsi submergés et qu'on les vit en­ gloutis par le<: caux, je désirai savoir quel était Jeur sort dans l'abîme; ct il me ful di t du Ciel : c, Tu vas voi l' et entendre. " Et alors les eaux, par lesquelles on les avait vus engloutis, disparurent de devant mes yeux, car les eaux dans le Monde Spirituel sont des Correspondances, et apparaissent pal' suite autour de ceux qui sont dans les faux; et alors je les viS" dans un Fond sablonneux, où étaient des monceaux de pierJ'e~, entre lesquels ils cou~ raient; et ils se lamentaient de ce qu'ils avaient 4té pré­ -eipités de leur grande Ville; et ils disaient en vociférant et en criant: (l Pourquoi cela nous est-il arrivé? Par no­ tre Foi, ne sommes-nous pas nets, purs, justes, saints? Il D'autl'esdisaient : Cl Par notre Foi, ne sommes· nous pas nettoyés, purifiés justifiéset sanctifiés? l) Et d'au­ tres disaient~: « Par notre Foi, ne sommes-nons pas devenus tels, que nous soyons, devant Dieu le Père· et devant t6ute la Trinité, réputés et considérés, et devant. les An­ ges, déclarés comme nets, purs, justes et sainLs ? N'a­ v6ns-nous pas obtenu la réconciliation, la propitialion, l'expiation, et par là n'avons-nous pas été absous, lavés

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EXPOSI1'JO)( SOMMA'IRE

et nettoyés de péchés? L~ damnation de la loi n'a-t-elle pa,s été enlevée PlU' le Christ? Pourquoi avons-nous donc été jetés icLcomme des damnés? Nous avons entendu criel' dans notre grande Ville pal' un audacieux prêcheur du péché: Croyez au C}/?'ist, 'ct faites penitence; est-ce que nous n'avons pas cru all Christ, en croyant à son mérite; et n'avons-nous pas fait pénitence, lorsque nous avons confessé que nous étions pécheurs? Pourquoi ce malheur nous est-il donc arrivé? » Mais alors on entendit sur le . côté une voix qui leur dit : « Connaissez-vous un selil.éies . péchés dans lesquels vous êtes? Vous êtes-vou~ j'amasi examinés? Avez·vous fui pal" conséquent quelque mal comme péché contre Dieu? Or,celui qui ne fuit pas un mal comme péché est dans ce mal. Le péché n'est-ilpasle diable? Vous êtes donc du nombre de ceux don t le Sei­ gneur dit: Alors vous commencerez à dire: Nous avons mangé decatlt Toi, et nous avons bu, et dans nos pl(LCes tu as ~nscigné, Mais il dira: Je vous dis que je ne sais d'où 1l0us êtes, 1"etirez-vous de Jl10'i, vous tous, oUl:riers d'iniquité. - Luc, XIII. 26, 27 ; - comme aussi du nombre de ceux dont il est padé dans M:ltthieu, - VII. 22, 23. - Allez­

vous-en donc, chacun en ~on lieu; vous voyez des ouver­ tures dans ces cavernes, entrez-y; et il y sel'a donné à chacun de VOLIS sa tàche à remplil', et alors chacun rece­ vra de la nourriture à proportion de sen tl'a\'ail; sinon, la faim vous forcora toujoul's à entrer. Il Ensuite une voix du Ciel se fit entendre, là, sur cette­ terre, à quelques-uns qui avaient été hors de cette grande Ville, et desquels il est aussi parlé, - Vers. :l3, - dans ce Chapitre, et elle leur dit hautement: « Gardfz-vous, . ga.rdez-vous de la consociation avec de sembfables gens.; ne pouvez-vous pas comprendre que les maux, qui sont appelés péchés et iniquités, rendent l'homme im rno.nde ef..impur ~ Comment l'homme peut-il être lavé et:plJri­ fié autrement que pal' la pénitence actuelle et par la fat au .seigneur Dieu Sauveur? La pénitence actuelle consis­ tn à s'examiner, à connaître et reconnaître ses péchés, à,.

en

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s'avouer coupable, à les confesser devant le Seigneur, il. implorer du secoUl'S et la puissance d'y résister, et ainsi' à s'cn abstenir et à mener une vie nouvelle, et à faire tout cela comme par VOlIs-mêmes : faites ainsi une ou deux fois dans l'année, quand vous approchez de la Sainte Communion; et ensuite, quand les péchés dont vous vou!' étes avoués coupables reviennent, dites-vous à vous-mêmes: Nous ne voulons pas faire de pareilles choses, parce que ce sont des péchés contre Dieu; voilà ce que c'est que la Pénitence actuelle. Qui ne peut comprendre que celui qui ne s'examine pas, et ne..voit pas ses péchés, reste, dans ses péchés? En effet, tout mal par naissance est un plaisir, car c'est un plaisir de· se 'venger, de commettre, scortation, de voler, de blasphémer. N'est-ce pas le plaisir qui fait qu'on ne voit pas de mal dans ces a~tions ; et s'il arrive que l'on dise que ce sont des péchés, le plaisir que vous en ressentez ne vous les fait-il pll.S excuser? Bien plus, par des faux vous confirmez et vous vous persuadez que ce ne sont pas des péchés, et ainsi vQns restez dans ces pél~hés, et ensuite vous les commettez plus qu'au'pa-, ravant; et cela, au point de- ne pas savoir ce que c'est qu'un péché ni mlime s'il en exisLe. Il en est tout autrement pour, celui qui fait la pénitence actuelle; ses maux qu'il a connus et reconnus, il les appelle péchés, et pour cette: raison il commence à les fuir, à les avoir en aversion,et il. trouver désagréable le plaisir de ces mallX ; et pIns cela a lieu, plus il voit et aime les biens, et enfin il en sent les plaisirs) qui sont les plaisirs du Ciel: en un mot, autant· l'llomme rejette derrière lui le diabie, autant il est adop-, té par le Seigneur et il est par Lui instruit, conduit, dé-, tourné des maux et tenu dans les biens; voilà le chemin, et il n'en est point d'autre, pour allGr de l'enfer au Ciel. ..... C'est une chose étonnante, que les Réformés aient greffé en eux, pour la Pénitence actuelle, une sorte de répugnance, d'hésitation et d'aversion, qui est si grande, qu'ils ne· peuvent se résoudl'c ni il s'examincr, ni 11 voir leurs pé-, 7',

EXPOSITION SOMMAIRE

chês, ni à les confessér devant Dieu; une sorte d'horreur les saisit I{)rsqu'ils se- proposent de le faire; j'en ai interrogé plusieurs stlr ce sujet dans le Monde Spirituel, et tOllS m'ont dit que c'était au-dessus de leurs forces. Qy-;nd ils appirrent que cependant les Catholiques-Romains le font; c'est-à-dire, q~'ils s'examinent et confessent ouver· tement leurs péchés devant un Moine, ils furent extrê­ mement étonnés, et d'autant plus que les Réformés ne peuvent le faire secrètement devant Dieu, quoique cela leur soit également enjoint avant que d'approcher de la Sainte-Cène; et qüelques-uns de ceux qui étaient prêsènts, étl cherchèrent la raison, et ils trouvèrent que la.!2i S-eule était la cali se de cet État d'impénitence et de cette dIsposition du Cœur; et alors il leur fut donné de voir ti\.\è ceux des Catholiques-Romains qui s'adrèssent au Christ et l'adol'ent; et qui' n'adorent pas mais seul'3ment honorent les Primats et lp.sChefs de leur Église, sont salivés. Après cela, on entendit comme un coup de tonnerre., et nne voix qùi, Jiarlant du Ciel, dÏ!;ait: «Nous sommes dans l'étonnem~ot; dis aux Assemblées des Réformés: Cr'oyez an Christ et fàites pénitence, et vous serez saù­ v'és ; " 'et je le dis, "et j'ajoutai: Il Le B... . PTÊME n'est-il pas tin SACJ\E~\ENT DE PÉNITENCE, et par suite l'Introduction dans l'Église? Que promettent les Parrains pour celui
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DOCTBIl\~ N.

LA NOUVELLE ÉGLISB

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i i 5. Voici le SECOND MÉMOU&LB: Un Ange me dit un jour: « Veux-tu voir clairement ce que c'est que la Foi ·-et la Charité, par conséquent ce que c'est que la Foi sépa­ r-ée de la Charité; et ce que c'est que la Foi coniointe à. la Charité l' et je le démont,'erai à l'œil. )l Je répondîs: .(t- Montre. Il Et il dit : « Au lieu de penser à la Foi et à la Chàrilé, pense à la Lumière et à-la Chaleur, et tu verras clairement; ca,' la Foi dans son essence est la Vérité qui :appartient- à·la Sagesse, et· l-a Charité dans son essence est l'Affection qui appartient à-l'Amour ; or, la Vérité de la Sagesse dans le Ciel est Lumière,et l'Affection de l'Amour -dans-le Ciel est Chaleur; la· Lumière et la Chaleur, dans lesquelles sont les Anges, ne sont pas autre chose: de là tu peux voir clairement ée qlie c'est que la Foi séparée ·de la Charité, et ce que c'est que la Foi conjointe à la Charité. La Foi séparée dl' la Chanté est comme la Lu­ mière de l'hiver, et la Foi conjointe à la Charité est ·comme la Lumière du printemps; la Lumière de l'hiver, -qui est la Lumière séparée de la Chaleur, étant con­ jointe au froid, dépouille entièrement les arbres, même de leurs feuilles, fait mourir les herbes, durcit la terre et congèle les eaux; mais la Lumière du printemps, qui est la Lumière conjointe à la Chaleur,fait pousser les arbres, d'abord en feuilles, puis en fleurs et enfin en fruits, elle ouvre et amollit la terre pour qu'elle produise le gazon, les herbes, les fleurs et les abrisseaux ; elle fond aussi la glace pour que les eaux s'écoulent des sources: il en est absolument de même de la Foi et de la Charité; la Foi séparée de la Charité fait tont mourir, et la Foi con­ jointe à la Charité_ vivifie tout: cette Vivification et cette Action mortifère peuvent être vues au vif (ad 1livum) dans notre Monde Spirituel, parce qu'ici la Foi est Lumière et -la Charité est Chaleur; car où la Foi est conjointe à la ChariLé, là sont des Jardins paradisiaques, des Parterres --émaillés de tlcur&, des Lieux pleins de verdure, avec leurs .agréments selon la conjonction; mais où la Foi est sépa­

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EXPOSJTJO~

SOMMAIRE

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rée de la Charité, là il n'y a pas m';me de l'herbe, et s'il s'y trouve quelque verdure, ce n'est que celle des ronces et des épines. » Il y avàït alors non loin de nous quelques me bres du Clergé que l'Ange appelait Justificateurs et Sanctificateurs des hommes par la Foi seule, et aussi Ar­ canistes ; nous leur dîmes les mêmes choses, et les dé­ montràmes jusqu'à leur faire voir que cela était ainsi; et lorsque nous leur demandàmes si cela n'était pas ainsi, ils se détournèrent et dirent: « Nous n'avons pa.... enten­ du. »Mais nous leur criàmes en disant: « Ecoutez donc encore. » Alors ils mirent les deux mains devari't leiïrs oreilles, et s'écrièrent: et Nous ne, voulons pas écou­ ter. »

1

--­

CONCLUSION 7IRÉE DE JÉRÉMIE, CHAP. VIl. VERS. 2, 3,4,9,10, i l

Tiens-toi debout à la porte de la Maison de Jého­ , vah, et là, proclame cette parole: Ainsi a dit Jého­ vah Sébaoth, le Dieu d'Israël: Rendez bonnes vos voies et vos œuvres ; ne vous confiez point aux paroles de mensonge, en disant: Le Temple de Jéhovah, le Temple de Jéhovah, le Temple de Jéhovah ici: (c'est-à-dire, l'Église): Est-ce en volant, en tuant, en commettant adultère. en ju­ rant faussement. que vous viendrez ensuite, et que vous vous présenterez devant Moi, dans cette Mai­ son sur laquelle est nommé mon Nom. et que vous direz: Nous avons été délivrés, tandis que vous faites toutes ces abominations? Est-ce que Caverne de brigands est devenue cette Maison? Aussi, Moi, voici, jai vu, parole de Jéhovah.

APPENDICE

POUR SERVIR DE COURONNEMENT.

HG. LA FOI DU NOUVEAU CIEL ET DE LA NOUVEUE DANS SA FORME UNIVERSELLE est celle-ci: Que le Seigneur d'éternité (ab éeterno). Qui est Jéhovah, est yenu dans le Monde pour subjuguer ·les Enfer.s ~t glorifier son ,Humain ; 'que sans cela aucun mortel n'aurait pu être sauvé; eLque ·ceux qui croient en Lui sont sauvés. Rest dit: Dans la f6>rme universelle, cal' c'est ~à l'universel de la foi, et l'universel de la foi ,est ce qui doit être dans toutes et dans chacune des crur' ses de la foi. C'est un Universel de la foi qu'lI y .a un Dieu Un en Essence et en Personne, dans Lequel est une Trinité, et que le Seigneur Dieu Sauveur­ Jésus-Christ est ce. Dieu. .C:.est un Universel de la foi, que nul mortel n'aurait pu être sauvé, si le Sei­ gneur ne fô.t venu dans le Monde. C'est un Univer­ , sel de la foi, qu il est l'enu dans le Monde, pQur éloi­ gner de l'homme l'Enfer. et qu'il l'a éloigné par des. Combats contre lui et par des Viétofres remportées sur lui; ainsi il ra subjugué et l'a remis dans l'or­ dre et sousson obéissance. -C"est un-Universel (fêla ÉGLISE

N'1iQ

DE LA DOCTRINE DB

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!'iOUVELLB KGLlSB

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foi, qu'il est venu dans le Monde pour glorifier l'Hu­ ~q.in qu'il a pris dans le Monde, è'està·dire, pour l'unir au Divin a Quo (dont il procédait) ; ainsijl tient à éternité dans l'ordre et sous son obé'iSSance fEn if sUbJugué p_ar Lui. Comme l'un et l'autre n'a pu se taire que par des Tentations admises dans son Humain jusqu'à la demière de toutes, et que cette dernière était la Passion de la Croix, c'est pOUF cel~ ~u'ill'a subie. Ce sont là les Univ.ersaux de la foi en ce qui concerne le SeigMur. De la part de l'horp.me, .l'Universel de la Foi .Chré­ tienne est qu'il croie au.Seigneur, ~ar par croire en LU,i il se fait aV.ec Lui une conj~nction. pai' laqJlelle il y a Salvation ; crQire en Lui, ~'est avoir la con­ fj.!1nc.e qu'Il sauve: et comme il n'y a que ~elui q!:!-i vit bien qui puisse avoir cette confiance. il en Fésult~ que par croiI;e en Lui ite..sLentenQu aus.si vLvJ'~J>.ie.o. H7. LA FOI D'V NOUVEAU CIEL ET-DE LA NOUVELLE ÉGLISE DANS LA FORMg PARTICULIÈRE est celle-ci: Que . . Jéhovah Dieu est l'Amour Même et la Sagesse l\'lêrpe, ou qu'il est le Bien Même et le Vrai Même i et que Lui-Même, quant au DiviI! Vrai, qui est la P;l.r.ole, et qui a' été Dieu çhez Dieu. e~t descendu et a pris l'Humain, dans le ~lit de remettre dans l'ordre ~ou­ tes les choses qui étaient dans le Ciel, toutes cell.e~ qui étaient dans l'Enfer et toutes celles qui étaient dans l'Église, parc_e qujlJors l~ puissance d.u Diable, c'est-à-dire._ de l'Enfer, l'emportait SUl: 'l~ puissance d.!1 CieL et que dans les 'ferres la puis­ sance du mal l'emportait sur la puiss~nce du bien~ et qu'en conséquence une damnation génér~.le é~i~ à la porte et imminente: Jéhovah pieu, par son Hu­ màin qui était le Divin Vrai, a enlevé cette damna­

EXPOSITION SO!lI}IAIRE

N° 117

-lion qui allait arriver, et il a ainsi racheté les Anges et les Hommes; ensuite dans son Humain il a uni le Divin Vrai au DivinBlen, et ainsi il est' retourné dans son Divin, dans Lequel il a été d'éternité, à la fois avec l'Humain glorifié. f,'est ce qui est entendu par ce passage dans Jean: « La Parole était chez Dieu, et Dieu elle était, la Parole! et la Parole Chair a été faite. » - I. i, i4 ; - et par ce passage dans le Même: « Je suis issu du Père, et je suis venu dans le Monde; de nouveau .le laisse le Monde, et je m'en vais au Père. » - XVI. ~8. - D'après cela, il est évident que sans l'Avénement du Sei­ gneur dans le Monde, nul n'aurait pu être sauvé. Ir en est de même aujourd'hui ; si donc le Seigne4f ne vient de nouveau dans le Monde dans le Divin Vrai, qui est la'Parole, personne non plus ne peut être sauvé. . De la part de l'homme les Particuliers de la foi sont: 1. Qu'il y a un seul Dieu en Qui est la Divine Trinité, et que ce Dieu est le Seigneur Dieu ~anveur Jésus-Cbrist. II. Que la Foi Salvifique est de cl'oire en Lui. III. Qu'il faut fuir les maux, parce qu'ils sont du diable et vieiînent'du diable. IV. Qu'il faut falrê les biens. parce qu'ils sont de Dieu et viennent de Dieu. V. Et que les biens doivent être faits par l'hom­ me comme par lui-même, mais qu'il doit croire que c'est par le Seigneur qu'ils sont chez lui et faits par Jui. Les deux premiers appartiennent à la Foi, les deux suivants à la Charité, et le cinquième appar­ tient à la Conjonction de la charité et de la foi, ainsi à la Conjonction du Seigneur et d'e l'homme. Voir ~ussi plus baut, N° 44,

N' HS

DE LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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SUIVEN~OlS MÉMOR~ TIRÉS DE L:APOCALYPSE REVÉLÉE. HS. PREMIER MlhIORA8I.E. Tandis que j'étais à expliquer le Chapitre xx· de l'Apocalypse, et que je méditais sur le Dragon, la Bête eL le Faux Prophète, un Esprit angélique m'apparut, et me fit cette question: "Sur quoi médites­ tu? » et je dis: «Sur le Faux Prophète;» alors il me dit: « Je te conduirai dans lc lieu où demeurent ceux qui sont entendus par le Faux Prophète;» il ajouta que ce sont ceux-là mêmes qui sont entendus, Chap. XIII, par la Bête montant de la Terre, qui avait deux cornes semblables à celles de l'Agneau, et qui parlait comme le Dragon. Je le suivis; et voici, je vis une troupe au mi­ lieu de laquelle étaient des Chefs de l'Église, qui avaient enseigné que rien autre chose ne sauve l'homme que la Foi dans le mérite du Christ; que les OEuvres sont bon­ nes, mais non pour le salut; et que néanmoins ellcs doivent êtl'e enseignées d'après la Parole, afin que les Laïqu~s,. surtout les si.mples, .soie!)t tenus. plus s1rr~të- , me_nt dans les liens de l'obéis~ance envers les Magistrats, ~t comme portës par"ReligiOn, ainsi intérièuremeilt, à cxerccr la Charité morale. Et alors l'un d'eux, me voyant, dit :-« Veux-tu voir notre Temple, dans lequel est l'Image représentative de notre Foi?:. Je m'approchai et je vis, et voici, il était magnifique,et au milieu il y avait l'ima­ ge d'une Femme, vêtue d'une robe écarlate, tenant dans la main droite une Monnaie d'or, et dans la gauche one Chaîne de perles: mais et l'Image et le Temple étaient le produit d'une fantaisie; car les Esprits infernanx peu­ vent par des fantaisies représenter. des choses magnifi­ ques, en fermant les inté"ieurs du mental et en ouvrant seülêment le~extérietÏrs. Mais, comme je m'ape;çus que ces objets étaient des prestiges, "adressai une prière au ~ejgneur. et aussitôt les intérieurs de mon ment'il furent ô~rts ;".et alors, au lien d'un Te2Pple magEi~.e. ~s une Maison crevassée depuis le toit jusqu'en bas,dOnt les parties n'avaient aucune ecrhérence entre elles; et, ail

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ElŒ'OSITlON SOMMAIRE

.lieu de laFemme~ je vis dans cette Maison un Simulacre suspendu, dont J!l Tête était semblable à ce1le d'un Dra­ gon,le Corps à celui d'un Léopard, et dont les Pied!i étaient comme ceux d'un Ours, et la Bouche comme celle d'un Lion; ainsi parfaitement semblable il la description de la Bête qui monte de la mer, - Apoc. Chap. xnL 2; - et, au lieu d'un Terrain solide, c'était un Marais rem­ pli de grenouilles; et il me fut dit que sous le Marai~ il y avait une grande Pierre taiJlée, sous laquelle la Parole était profondément ·cachée. Après avoir vu cela, je dis an Prestigiateur: (c EsL-ce là voLre Temple?» et il dit: \ « Oui; » mais aussitôt sa vue Lnt~rieure (!li aussi ouverte, et il vit les mêmes choses que m.oi ; à cette ue 1 r.ria li !Iaute voix: « Qu'est-ce quê cela? et n'où cela vient-il ?'"; Et je dis :, « C'est l'effet de la lumière du Ciel, qui décou­ vre la qualité de chaque' forme, et ici la qualité de votre Foi sé arée de la Charité s iritucI1ë:'ï, ~t à ms an mè!1le un Vent oriental souffla, et emporta le Temple ayec l'Imal5e, et en outre il dessécha le Marais, et mit ainsi à nu la Pierre sous laquelle était la Parole: et après cela, il se fit sentir du Ciel une Chaleur telle que celle du prin­ temps; et voici, on vit alors dans ce même lieu un Ta­ bernacle, simple qnant à la forme externe; et les Anges qui étaient chez moi dirent: «Voici leTabernacle d'Abra­ ham, tel qu'il était; quand les trois Anges vinrent à lui, et lui annoncèrent la naissance prochaine d'Isaac; il apparalt simple devant les yeux, l}lais néanmoins il de­ vient de plus en plus magnifique selon l'influx de la lu­ mière du Ciel. » Et il leur fut donné d'ouvrir le Ciel où étaient les Angcs spirituels qui sont dans la sagesse; et alors, par la Lumière qui eQ -influait, ce Tabernacle appa. raissait comme un Temple, semblable à celui de Jérusa­ lem; comme je l'examinais à l'intérieur, je vis la Pierr~ du fond, sous laquelle avait été déposée la Parole, parse­ mée de Pierres précieuses d'où une' sorte d'éclair Jaillis­ sait sur les murailles sur lesquelles il y avait des formes

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DE L.~ DOCTRI E DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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de Chérubins, et les diversifiait agréablement par des couleurs. Pendant que j'admirais ces choses, les Anges dirent: « Tu en verras encore de plus admirables; • ,et 11 leur fut donné d'ouvrirJe Troisième Ciel, où éta,ient le$ Anges célestes qui sont 'dans l'amour; et alors par la. Lumière qui en inffu:iit tout ce Temple s~évanouit. et à. sa place fut vu le Seigneur Seul, debout sur la Pierrè dir ond, qui était la Parole, et tel qu'il apparut à. Jean, Chap. 1 de l'Apocalypse. Mais comme alors l~ illtérieurs .du mental des Anges furent remplis d'une sainteté qqi les portait à tomber sur leurs faces, le Seigneur ferma aussitôt la voie de la lumière qui venait du Troisième Ciel, et ouvrit celle de la lumière venant du Second Ciel, ce,qui fil q,ue l'aspect précédent du Temple 1 revint, et .aussi celui du Tabe ruacle, mais dans le TemplE:. Par Ce$ changements fut iUustré ce qui est entendu dllna le Chll,p. ,XXI de l'Apocalypse par ces paroles: Voici le Tabernacllt de Dieu avec les hommes,et il habitera arec euœ ~ Veys. a; - et par celles-ci: De Temple je ne '&is point d,afl"S 14 NouteUe Jérusalem, parce que le Seigneur Die?-l sant en est le Temple, et l'Agneau. - Vers. 22,

rout-puÏ$~

' tt9. SECOND MÉMORABLE TIRÉ DE L'ApoCAJ,.YPSE RËvÉ,(.iE. Un jour, à mon réveil, je tombai di\ns une profonde mé-. ditation sur Dieu; et comme je regar~ais en hilut, je -vil> au-desslH,l de moi dans le Ciel une Lumièl'e d'un blanc très-éclatant de forme ovale; et comme je fixais ,ma vu~ sur cette Lumière, la Lumière 6e l'eli'rait ver6 les-côl.é.s~ .et entrait dans les périphéries; et alors, voici, le C,iel fut ouvert, et je ;vis des choses magnifiques, et des Ang~ qui se tenaient en forme de Cirque du cOté mér.idionai /Je l'Ouverture, et qui conversaient entre eux; (lt cp-mlDe.le brûlais du'désir d'entendre ce qu'ils disaient, il me fu~ d'abord donné d'€ntendre le 6ondelepl'voix qui étaitple;n de l'Amour céleste, et ensuite leur langage, qui était pl~in ,de la Sagelose procédant
m,

!Os

EXPOSITION SOll1HIRE

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SALVATION qui résulte de cette conjonction: ils disaient -des choses ineffables, dont la p'lupart nëPéuvent tomber dans les mots d'aucune langue naturelle: mais comme j'avais été quelquefois en société.avec les Anges dans le Ciel même, et alors parlant Je même langage qu'eux, parce que j'étais dans llO même état, je pusen conséquence les comprendre, et tirer de leurs discollrs -quelqucs no­ tions gui peuvent être exprimées ralionnellement par les mots d'une La~_gu~ naturelle. Ils disaient que le· DIYIN -1J:TRE EST UN, LE MÊME, LE SOI-MÊME, ET INDIVISIBLE; pareille­ ment aussi la Divine Essence, parce que le Divin Être est la Divine Essence; pareillement aussi Dieu, parce que la Divine Essence, qui est aussi le Divin Être, est Dieu. Ils illustraient cela par des idées spirituelles, en. disant que le Divin Être ne peut tomber dans plusieurs,' dont cha­ cun aurait le Divin Être ,et continuer à être {Jn, le Même, le Soi-Même, et Indivisible; e'Q ~ffet, cbnclin d'eux d'après son EIre penserait .d'après SQL~t par -sol; SI alors aùssi, e'étalt en même temps ayec unanimité d'après les autres et par les autres, il y aurait plusieurs Dieux unanimes, et non un Seul Dieu; car l'Unanimité, étant le consentement de plusiel1rs et en même temps de chacun d'après soi et par soi, concorde, non pas avec l'unité de Dieu, mais avec une pluralit.é, ils ne dirent pas de Dieux, parce qu'ils ne le puren~ point, car la Lumière du Ciel, de laquf:lle provenait-leur pensée, et l'atmosphère dans laquelle se répandait leur discour~, s"y ~pposaient ; ils disaient aussi que quand ils veulent pro­ noncer des Dieux, et l'un de ces Dieux comme Personnê par soi (per se), l'effort pour prononcer tombe aussitôt sur Un Seul, et même sur Un Dieu Unique: à ces explications :ils ajoutaient, que I~Jllvin 1J:tre est le DLvin Ètre en Soi (in Se), et non de Soi (a Se), parce que de Soi suppose un ~tre en Soi de qui il procède, ainsi suppose Dieu de Dieu (Deus a DilO), ce qui n'est pas admissIble;- ce qui 'est de Dieu n'est pas appelé pie!!, mais est)-ppelé le Divin; car

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DB LA DOCTRINE DB LA. NOUVELLE ÉGLISE

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qu'est-ce qu'un Dieu de Dieu? ainsi qu'est-ce qu'un Dieu né d'éternité de Dien; et qu'est-ce qu'un Dieu pro­ cédant de Dieu par un Dieu né d'éternité, sinon des mots dans lesquels il n'y arien de la lumière qui procède du Ciel? De plus, ils disaient que le Divin Être, qui en Soi j est Dieu, êst LE MÊME (IDEM), non le Même simple, mais JI) Infini, c'est-à-dire, le Même d'éternité il. éternité'; irest le'-Même partout, et le Même chez chacun et dans chacu.n, mais tout le varié et variable est dans·. le récipient; c'est l'élat du récipient qui fait cela, VoiCi coinmentib illustraient que le Divin Être, qui est Dieu. en Soi, est le Sor-MÊME (IPSUM): Dieu est le Soi-même, parce qu'il est l'ArnoUl' Même et la Sagesse Même, ou, ce qui est semblable, le Bien Même et le Vrai Même, et par conséquent la Vie Même; si ces choses n'é~_ taient pas le Soi-Même en Dieu, elles ne seraient rien dans le ciél ni-dans le ManIe, parce qu'elles n'auraient aucune relation avec le Soi-Même; toute qualité tire sa. qualité de ce qu'il y a u...l } ~oi-Mê~e, d'après lequel ell~ est, et auquel ellt\ se réfère pour qu elle. soit telle. Ce Soi­ Même, qui est l'Êtrr. Divin, n'est pas dans nn lieu, mais. Ü e!lt salon la !'écefltion chez ceux et-en ceux qui sont d;;s ...n lieu, puisque le lieu' et la' progression d'un lieu a,n~ lieu ne peuvent pas se dire de l'Amour et de la Sagesse, ou du Bif.\n et du Vrai, ni par conséquent de la Vie, qui sont !.!LS.9j::M..ême en Dieu, ou plutôt Di.~­ même, mais ces choses sont sa:ns lieu, de là la Toute-' P~ce ; c'est pour cela que le Seigneur dit qu'il est au milieu d'eux,. qu'il est Lui·meme en eux, et qu'eux sont en Lui: Mîù.s comme il ne peut être reçu par aùcuD créature tel qu'il est en Soi, il apparaît ltel . qu'il est en Soi comme Soleil au-dessus des Cieux angéliques; ce qui procède de, ce Soleil comme Lumière est Lui-Même quant à la Sa­ gesse, et ce qui co pl'ocède comme Chaleur est Lui-Même \ quant à l'Amour; Lui-Même n'est pas ce Soleil, mais le Divin Am~!3t la_Divi~..ll1;agessesortan (fêtii, lë plïiS pres, tOtIt autour de lui, apparaissent aux' yeux des

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IlXPOSITION

SOMM,\IRE

Anges comme un' Soldil; Lui dans le ~oleil est . Homme, c'est NOTt\E S.ÉIQNEUI\ JÉSUS-CHRIST, non­ seulament quant au Divin a Quo (de qui tout procède). !l'Jais ausl'i ll!.lant au Divin Humain, puisque le Soi-Même, lui est l'Amour Même et la Sagesse Même, a été l'Ame qu'il tenait du Père, ainsi la Divine Vie, qui est la Vie en' Soi; il eJL est autrement dans chaque homm"li-;ën-fiii ~t' p'oinfla vi~, ~~is ~lle 'est un récipienCaeTi vie: Le Seigneur enseigne aussi ce a, en aisant : Moi,je iûlS le Chemin, la Vérité et la Vil!: ; ct ailleurs: Comme le Pêl'6 a la VIE en Lui-Mt/me, ainsi il a aussi donné au Fils d'avoir la Vnt en Lui-.Wl!ml} ; la Vie en Soi·même est Dieu. X ce qui précède ils ajoutèrenfqiïe ëe~qürsont dans· C1\ll~lque Lumière Spirituelle peuvent percevoir par ces· notions que le Divin Être, qui est aussi la Divine Essence. étant Un; le Méme, eS-oi-Même et parsiïi1e nalVlsi6Te, ne peut exister aans p usieurs;et que si l'on disait qu?il' le peut, il y aurait des Gontradictions manifestes dans les' adjoints (in adjectis). Après que j'eus entendn ces explications, les Anges peÏ'~urent dans ma pensée les idées communes de l'É­ glise Chrétienne sur la Trinité des Pensonnes dans l'U­ l'lité, et s'ur l'On~té des Personnel' dans ta Trinité con­ c-ernant Dieu; (\t aussi sur la Naissance d'un Fils de Dieu d'éternité: et alors ils dirent: Qu'est-ce que tu penses-là 1: Ne penl\es-tu pas ces choses d'après la Lumière naturelle avec laiüellè_ notrë' Lllïnlere-~ spl"rifuelle ne concorde po nt'fSi d'One tu n'élù-ignês- pas lesidées de cefte pen­ sée, irons te fèrm-ons le Ciel, et nous nous en alluns. jl Mais alô'rs-je -lëùr-ais :- « EDtrëZ, Je vous prie, plus a\"llnt dans ma pensée, et peut-être y verrez-vous URe ebneoI'dance? » Et ils fil'ènt ainsi, et ils virent que par les Trois Pel'sOnnes j'entendais les Trois Attributs Divins procéda1lts, qui sont la CRÉATION, la RÉDEMPTION-et a RÉ.. GiNÉRATIOl'i, et c{ue ces AttripiIts appartiennent à ~ Seul meu; et que par la Naissanc~ d'un Fils de 1heu

DE LA DOOtRINE DR LA NOUVELLE ÉGLISE

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d'éternité, j'entendais sa Naissance prévue .d'éternité, et pourvue dansÏe temps. Et âlors je leur racontai que ma pens.le naturelle sur la Trinit.é et ('Unité des Per. sonnes, et sur la Naissance d'un Fils de Dieu d'éternité. m'était venue de la Doctrine de foi de l'Église, qui porte le nom d'Athanase; et 9.?e cetle Doctrine est saine, tltlUl'VU qU'à la Trinité de Personnes on y substitlte la -Trinité d'une Personne qui existe uniqu-ement dans le SBIGNET:lR JÉSUS-CHRÏsT, et qu'au lieu dë la Naissance d un Fils de Dieu d'éternité j on perçoive sa Naissance prévue d'éternité et pourvue dans le temps, parce qùe, quant à l'Humain qu'il a pris, il est appelé ouvertement FiLS DI!; Dnm. Alors les Anges dirent: «Bien, bien; li et ils me prièrent de dire, comme ,"ellant de leur bouche,­ qlie si l'homme ne s'adresse all Diell Même du Ciel et de Ill:lTerr.e; TI ne peut ,;enir dans le-C',el, parce que le"Ciel ~I d'après- ce Dieu Unique, et mie CE DIEU E'8T .U- 1 ) SUS~-CHRIST; qu~éhovah fa Seigneur,-d'éternité cli~-t teur, dans le temps Rédempteur, el à éLCI'nité Régéné... ~ rateur, qui est ainsi en mêm"e temps ie Pèl'e, le Fils et l'Esp'Ht Sain~, et que c'est là J'Evangile qui doit être prê­ ché. Après cette instruction, la Lnmiè"re céleste que j'a­ vais d'abord VLle revint SUI' l'ouverture, et peu il. peu' s'abaissa de là; et elle remplit les intérieurs de mon mental, et illustra. m-;S idées sur l'Unité et la Trinité de Dieti ; et alors les idées prises dans le commencement sur ce sujet", lesquelles avaient été purement naturelles, je les vis s'é'parées, comme la paiile est sépal'ée du rro-, nlent par le vannéur, et emportées comme par le vent dans le septentrion du Ciel, et dispersées, '120. TROISIÈME l\h~)(ORABLg TIRÉ DE L'ApOCALYPSE RÉVÉLÉE.

èomme il m'a été donné par le Seigneur de voir les cho­ ses Merveilleuses qui sont dans les Cieux et sous les Cieux, i\ faut, d'après ce qui m'a été commandé, que je rapporte cë que j'ai vu. Je vis un Palais magnifi"que, et dans son intérieur un Temple; il Y avait ail milieu du Tem­

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EXPOSITION SOMMAIRE

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pIe une Table d'or sur laquelle était la Parole: deux Anges se tenaient debout près de la Parole; antour de la Table, il y avait trois rangs de Sièges; les sièges dll premier rang étaient couverts d'une étoffe de soie coulenr de pourpre, cenx du second rang d'une étoffe de soie couleur d'azur, et ceux du troisième rang d'une étoffe blanche. Sous le toit, à une grande élévation an-dessus de la Table, apparut un Rideau étendu tout resplendis­ sant de pierres précieuses, dont l'éclat brillait comme un Arc-en-ciel quand après la pluie le ciel reprend sa sé­ rénité. Au même instant, on vit les Sièges occupés par autant de membres du Clergé, tous revêtus d.e leursll!..­ bits sacerdotaux. A l'un des cOtés était la salle du Trésor, sous la g;l:cïe d'nn Ange qui se tenait debout; et là. étaient rangés dans le plus bel ordre des Vêtements ma­ gnifiques. C'était UN CONCILE CONVOQUÉ PAR LE SEIGNEUR; ~et j'entendis une voix du Cie.l, qui dit: « DÉLIBÉREZ; " limais ils dirent: « Sur quoi? Il Il fut répondu : « Sur le SÉIGNEUR SAUVEUR, et sur l'ESPRIT S.\lNT. » Mais comme ils réfléchissaient sur ces s'ujets, ils n'étaient pas dans l'illustration j c'est pourquoi ils supp'llaieE,t, et alors émana du Ciel ùne Lumière qui éclaira d'abord leur Occiput, puiS leurs Tempes, et enfin ieurs Faces; et alors ils commencèrent; el, ainsi qu'il leur avait été or­ donné, d'abord Sl1!' le SEIGNEUR SA UVEUR; et la première PrOPOsilion qu'on agita fut celle-ci : QU~A }P~:;_ L'HU1w!.AIN D~S LA VIERGE MARIE? Et un Ange qUI se tenait debout auprès de la Table, sur laquelle était la Pa­ role, lut devant eux ces paroles, dans Luc: L'Ange. dit.à

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Marie: Voici, tu concevras dans l'Utérus, et enfanteras un. Fils, et tu appelleras son nom JÉsus: Celui-ci sera Grand, ~t FILS DU TRÈs-HAI:T sera appelé. Et Marie dit à l'Ange: Comment sera cela, puisque d'homme point j/l ne connais? Et, répondant, l'Ange lui dit : E~PRIT SAl~T VIE~DRA SUR TOI, ET PUISSANCE DU TRÈS-HAUT T'OMBRAGERA; c'àf pour­ quoi ce qui naîtra de toi, SAINT. seM appelé FILS DE DIEU. - I. 31,32, 33, 3i., 35; - puis aussi, celles qui sont

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nE .LA DOCTRINE DE LA NOUVELLE ÉGLISE

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dans Matthieu, - I. 20 à 25; - et celles du Vers. 25, il les lut à haute ·voix. De plus, il lut plusieurs passages, tirés des Évangélistes; par exemple, - Jl.latth. III. 17. XVII. 5. Jean, XX. 31, et ailleurs,,.... où le Seigneur quant à son Humain est appelé FILS DE DIEU, et où LuiMême d'après son Humain appelle Jéhovah SON PÈRE; il lut aussi plusieurs passages tirés des Prophètes, ~t if prédit que Jéhovah Lui-Même viendra dans le Monde, P entre autres les deux suivants, dans Ésaïe : On di;a en ce Jour-là: Voici, NOTRE DIEU CELUI-CI,' que nous avons attendu pour qu'il nous délivre; CELUI-CI, JÉHOVAH, que nous a1lOns attendu; bondissons et ,·tjouissons-nous dans son salut. - XXV. 9. - Vow de qui crie dans le . disert: Préparez le chemin de JÉHOVAH, aplanissez dans la solitude un sentie" A NOTRE DIEU; alors sera ré1lélée la gloire de JÉHOVAH, et ils (la) "e"ront, toute chaù' ensemble: VOICI, LE SEIGNEUR JÉHOVAH EN FORT VIENT; comme Pasteur il paîtra son troupeau. - Ésaïe, XL. 3, 5, 10, 11. - Et l'Ange dit: « Comme Jéhovah Lui-Même est venu dans le Monde, a pris l'Humain, et par cet Humain a racheté et sauvé les hommes, c'est pour cela que dans les Prophètes il est Lui-Même appelé SAUVEUR et RÉDEMPTEUR; Il et alors Hlut devant eux les passages suivants: Seulement en tOlo (est) DIEU, et POINT D'AUTRE DIEu; certes Toi, (tu es) un Duu caché, LE DIEU D'ISRAEL, SAUVEUR. Ésale, XLV. Ho, 15. - Ne suis-je pas JÉHOVAH, ET Y A-T-IL D'AUTRE DIEU QUE MOI? Et Y a-t-il d'autre Dieu juste et SAUVEUR QUE MOI? - Ésaïe, XL V. 21, 22. - MOI, (je suis) JÉHOVAH, ET IL N'E~T POINT .D'AUTRE ~AUVEUR QUE Mol. - Ésaïe, XLIII. il. - Moi, (je suis) Jého'Oah ton Dieu, et de Dieu outre Moi tu ne reconnaîtras point, et IL N'Y A PAS D'AUTRE SAUVEUR QUE MOI. - Hos, XIII. 4. - AJln que sache toute chair que MOI (je suis) JtBOVAB TOR SAUVBUR ET TON RÉDEMPTBUR. - Ésaïe, XLIX. 26.

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BXPOSITION SOXJIAIRB

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LX. f6. - Qua.nt à NOTRE RÉDEMPTEUR, JÉHOVAH St­ . BAOTH (est) SON NOM. - Ésaïe, XLVII. 4. - LEUR RÉ­ DEMPTIUIR, FORT, JÉHOVAH SÉBAOTH (est) SON NOM. ­ Jérem. L. 34-. - 0 JÉHOVAH! MON ROCHER ET MON RÉ­ DEMPTEUR. - Ps. XIX. 15. - dinsi a dit JÉHOVAH TON RÉDEMPTEUR, le Saint d'Israël: MOI, (je suis) JÉHOVAH TON DIEU: - Ésaïe, XUIl. i4. XL VIII. n. XLIX. 7. LIV. 8. --- JÉHOVAH, TOI, NOTRE' PÈRE, NOTRE RÉDEMPTEUR dès le siècle (c'est) ton Nom. - Ésaïe, LXIII. 16. - Ainsi a dit JÉHOVAH, TON RÉDEMPTEUR: MOI, JÉHOVAH, je fai$ toutes chos~s, et Seul par Moi-Même. - Ésàïe, XLIV. 24. - Ainsi a dit Jéhovah, le roi d'Israël, et SON RÉDEMPTEUR JÉHOVAH SÉBAOTH : Moi, (je suis) le l'remier et le De"nier, et excepté Moi point de Dieu. - Ésa~e, XLIV. 6. - JÉHO­ VAH SÉBAOTH (est> son Nom, et TON RÉDEMPTEUR, le Saint d'Israël, DIEU DE TOUTE I.A. TERRE SERA APPELÉ.·- Ésaïe, LIV. 5. - Voici, les jours viendront, où ie .$usciterai d DavId un gume ju~te, qui règnera Roi, et voici son Nom: JÉHOVAH NOTRE JUSTICE. -'Jérém. XXIlI..5,6. XXXIII. 15, 16. - En ce jour-là. JéhoDah sera pour Roi sur toute la terre; EN CE JOUR-LA, SERA JÉHOvA.H U8-, ET SON No~ UN. - Zach. XI V. 9. - Ceux qui étaient assis sur les sièges, ayant été conti.rmés par tous ces passages, dirent unani­ ,rmement que Jéhovah Lui-Même a pris l'Humain pour J'racheter et sauver les hommes. ?fIais alOl'S d'un groupe de' Catholiques-Romains;-'qui s'ét!,\ient cachés derrfèrë 'Autel, il se fit entendre nne .voix qui dit: « Comment iéhovah le Père peut-il devenir Homme? N'est-il pas le Créateur de l'un.iver:;? Il Et l'un de ceux qui étaient assis sur les sièges du second rang se tourna et dit: (c Qui donc alors a éLé fait Homme? » Celui qui était derrière l'Autel, se plaçant alors près de l'Autel, répondit: (c LE FILS D'É­ TERNITÉ. ) Mais il reçut pour réponse: « Le Fils d'éter­ !lité n'est-il pas aussi, selon votre Confession, le Créatëûr

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DE LA DOCTlUNB DR LA. NOUVELLE ÉGLISE

de l'univers? Et qu'est-ce qu'un Fils ou un Dieu né d'é­ ternité? Etèomment l'Essence Divine, qui est Une et In­ divisible, peut-elle êtl'eséparée?Comment une de sesj)ar- _ ties peut-elle descendre et rendre l'Humain, et non le TE~même temps? Il - .La seconde Proposition mise en discussion concernant le SEIGNEUR fut celle-ci: LE PÈRE RT LE SEIGNEUR NE SONT-ILS PAS UN COMME L'AME ET LE CORPS SONT UN? - Ils dirent que l'affirmative est la conséquence de ce que l'Ame vient du Père. Alors un de ceux qui étaient assis sur Jes sièges du troisième rang lut ce passage de la Foi symbolique, qui est appelée Athana­ sienne: Quoique notre Seigneur Jésu.ç-Ghrist, Fils de Dieu, soit Dieu et Homme, il est cependant non pas deua:, mai& un seul Christ .. il est même. absolument Un, il est Une SEULE PERSONNE; PurSQUE,DE MÊME QUE L'AME ET LE C0ltPS FONT UN SEUL HOMME, DE MÊME DIEU ET L'HOMME EST UN SEUL CHRIST. Celui qui lisait dit que cette 'Foi a été re­ çue dans tùut le Monde Chrétien, mème par les Catho. liques-Romains. Alors ils dirent: «Qu'est-il besoin de plus d'examen? Dieu le Père et le Seigneur s~n, l corn.me l'Ame et le Corps sont un ; » et ils ajoutèrent: JI « Puisque cela est ainsi nous 'voyons que l'Humain ( du .SeiO"neur -ë~vin, car c'est l'Humain dèJëhovah ; qu'il .faut s'adresser au Seigneur quant au-Di­ vin Humain; et que c'est ainsi, et non autrement, qu'on peut' s'adresser au Divin qui est appelé le Père. » L'Ange confirma leur Conclusion par plusieurs pas­ sages de la Pl!role, au nombre. desquels étaient ceux­ ci j dans Ésaïe: Un Enfant nous est né, un Fils nous a été 'donné j on appeller-a son Nom Admirabl~, Conseiller, DIEU, Héros, PÈRE D'ÉTERNITÉ, Prince de Pai3:. - IX. !i, - Dans le Mêmp,-: Al;;;ham ne nous connaîtpas, et lsraë ne nOU8 ,'econnaU pas; JÉHOVAH, TOI, NOTRE PÈRE, NOTRE R.ÉDEMPTEUR ~Ès LE ~IECLE (c'est) TON NOM. - LXIII."~-

JI

H6

EXPOSITION SOIilllA1RE

Et dans Jean: JÉsus DIT: Qui croit en Moï, croit en Celui en1)oy~; et qui ME VOIT, VOIT CELUI QU 1 M'A EN­ VOYÉ. - XII. 4:4:, 4:5. - Philippe dit à J~sus: Montre. nous le Père. Jésus lui dit: CELUI QUI M'A VU, A vu LE PÈRE, comment donc dis-tu: Montre-nous le Père? Ne croîs-tu paJ! que MOI (je suis) DANS LE PÈRB, ET QUE LE PÈRE (est) EN MOI; CROYEZ-MOI, QUE MOI (je suis) DANS LE PÈRE, ET QUE LE PÈRE (est) EN Mol. - Jean, XIV. 8 à H. - Jé· S'lU dit: -:- MOI ET LE PÈRE NOUS SOMMES UN. Jean, X. 30. ­ Puis : TOUT CE QUE LE PÈRE AEST A MOI, ET TOUT CE QUI EST AMOII!:ST Al' PÈRE. - Jean, XVI. 15. XVJI. 10. - Et enfin ceci '-; Jésus dit: JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE, PERSONNE NE VIENT AU PÈRE QUE PAR-Mol. - Jean, XIV. 6. - Après avoir entendu ces choses, tous dirent d'une bouche et d'un cœur unanimes, que l'Humain du Sei­ gneur e.~t D1.viI!J_ ~t_que _ c'e~~jl. ~et H!lmlll..n-!llJl1 fau~ s'adresser POu,t.s'adresser '!-U Père, puisque Jéhovah Dieu, qui est le Seigneur d'éternité, s'est envoyé par cet Hu­ main dans le Monde, et s'est rendu visible aux yeux dés hommes et par conséquent acce!'sible ; il s'~ait J!!!-reille-' ment rendu visible et ainsi accessible SOIIS Forme Hu­ maineaux Anciens, mais alôl's par le ministère d'un Ange. Après cela, on passa à la Délibération sur l'ESPRIT SAINT; et d'abord fut exposée l'idée de plusieurs sur DIEU LE PÈRE, LE FILS ET L'ESPRIT SAINT, laquelle était, que Dieu -le Père était assis dans un lieu élevé, ayant le Fils à sa , droite, et qu'ils envoyaient d'avec eux l'Esprit Saint pour illustrer et enseigner les hommes. Mais alors une voix' du Ciel se fit entendre, disant: « Nous ne pouvons suppor­ ter celle idée de la pensée; ql,li ne sait que Jéhovah Dieu est Tout-Présent? Or, celui qui le saitlet le reconnait, re­ connaîtra. aussi que c'est Lui qui iliustre et enseigne, Ct que ce n'est pas un·Dieu intermédiaire, distinct de Lui, qui m' 6t

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N° 120

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DE LA ~DOOTB.INE DB LA NOUVELLE ÉGLISE

comme une Personne est distincte d'une autre Personne, ni, à plus forte raison, un Dieu distinct de deux autres; qu'on écarte don,c la première idée qui est vaine, et qu'on reçoive celle-ci, qui est juste, et vous verrez cela claire­ ment. » Mais à tinstant, du groupe de Catholiques-Ro­ mains qui s'étaient cachés derrière l'Autel dn Temple, il 8e fit entendre de nouveau une voix, qui dit: Qu'est-ce alors que l'Esprit Saint, qui danS"" la ~Parole est nommé dans les Évangélistes et dans Paul, et par Lequel tant de Savants Ecclésiastiques, surtout dans noIre Clergé, se disent conduits? Qui, aujourd'hui, dans le Monde Chré­ tien, nie l'Esprit Saint et ses opérations?» A ces mots, un de ceux qui étaient assis sur les sièges du second rang se tourna, et dit: « Vous dites, vons, que l'Esprit Saint est nné Personne par soi,et un Dieu par soi; mais qu'est­ ce qu'une Personne sortant et procédant d'une Pèrsonne, sinon une Opération qui sort et procède? Une personne / ne~ pent sortir ni procéder d'une autre par une autre,' mais ce qui peut sortir et procéder, c'est une opération. ~Ou, qu'est-ce qu'un Dieu sortant et procédant d'un Dieu, sinon le Divin qui sort et procèdè '1 Un Dieu ne peut sor­ tir ni procéder d'un au tre par un autre, mais ce qui peut sortir et procéder, c'est le Divin. La Divine Essence n'est­ elle pas Une et Indivisible? et puisque la Divine Essence ou le Divin Être est Dien, Dieu n'est-il pas Un et Indivi­ sible? » Aprèll av~ir en~endll ces paroles, ceux qui étaient assis sur les sièges conclurent unanimement, que l'Esprit Saint n'est pas ~llne Personne par soi, ~ni par con­ !léqùent Dieu }laI' soi, mals, qu'ilest le ~lnt Divjn sorl!,-nt et procédant du Dieu Unique Tout-Présent, -quL est le Seigneur. A cette conclusion, les Anges qui étaient debout près de la Table d'or, sur laquelle était la Parole, dirent: « BIEN! » On ne lit nulle part dans l'Ancienne Alliance, que les, Prophètes aient prononcé la Parol~p. d'après l'Es­ l'



us

~OSITJ()N

SOQAIRB

prit Saint, mais c'était d'après Jéhovah le Seigneur; et quand, dans la Nouvelle Alliance, il est parlé-ael'Esprit Saint, il est entendu le DiviQ procédant, qui est le Divin illustrant, enseignant, vivifiant, réiôrmant et rég~nérant. Ensuite on agita une autre Question sur l'EsPRIT SAINT, à savoir: De qui procède le Divin qui est appelé Esprit Saint? Est·ce du Dit,in qui est appelé le Père, ou du Di'Din Humain qui est appelé le Fils? Et tandis qu'ils agitaient cette ques­ tion, une Lumière venant du Ciel brilla, et d'après elle ils virent.que le Saint Divin, qui est entendu par l'Esprit Saint, procède du Divin dans le Seignenr par son Humain glorifié, qui est le Divin Humain, par .comparaison, comme chez l'homme tout Actif procède de l'Ame par le Corps. L'Ange qui se tenail debout près de la Table con-. flrma cela par cet> passages de la Parole: Celui que le Pere a envoyé parle les paroles de Dieu; NON PAS PAR l\IESURE Dum LUI ADONNÉ L'EsPRIT; le Père aime le Fils, et il Lui a donné toutes choses en sa main. - Jean, III. 3'-, 35. - Il sortira un rameau du tronc de JishaJi; sur Lui reposera L'EsPRIT DE JÉHOVAH, EspiuT DE SAGESSE ET D'INTELLIGENCE, ESPRIT DE CONSEIL KT DE FORCE. - Ésaïe, XI. f, 2. - L'Es­ PRIT DE JÉHOVAH Lui a éte donné, et il a été en Lui. ­ Ésaïe, XLlI. f. LIX. :1.9, 20. LXI. i. Luc, IV. 18. - Quand ser!l venu L'ESPRIT SAINT QUE MOI JE VOUS ENVERRAI DU PÈRE. - Jean, XV. 26. - Il Me glorifiera, parce que DU MIEN il recevra, et il vous l'annoncera; toutes les choses que le Père a sont Miennes; c'est pourquoi j'ai dit que DU MIEN il recevra et vous l'annoncera. - Jean, XVI. H, 15. - Sije m'en vais, ;e 'DOUS ent>errai le Paraclet. - Jean, XVI. i. - Le Para­ clet est L'ESPRIT SAINT. - Jean, XIV. 26. - IL N'Y AVAIT PAS ENCORE ESPRIT SAINT,' PARCE QUE JÉsus N'ÉTAIT PAS ENCORE GLOIUFIÉ. - Jean, VII. 39. - Mais aprèsla Glol'Ïfication, Jésus souffla sur les disciples, et il leur dit : RECEVEZ ESPRIT SAiNT. - Jean, XX, 22; - et dans l'Apocalypse: Qui ne

Not20

DE LA DOCTRINE DB LA NOUVELLE ÉGLISE

H9

glorifiera ton Nom, Seigneur? car SEUL (tu es) SAINT! ­ XV.4-.- Comme la Divine Opération du Seigneur, d'après sa Divine Toute-Présence, est entendue par l'Esprit Saint, c'est pour cela que, quand le Seigneur parla à ses disci­ ples de l'E!>'prit Saint qu'il enverrait du Père, il dit aussi: Je ne vous laisserai point orphelim;. JE M'EN VAIS ET JE VIENS A VOUS; et, en ce jour-là, cous connaître:; que Moi (je suis) dans mon Père, et vous en Moi, et Moi en vous. - Jean, XIV. 18) 20, 28 ; - et, peu de temps avant qu'il quittât le Monde, il leur dit : Voici, MOl, a'Dec VOU! (je suis) tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. - Matth. XXVIII;.. 20. - Ces passages ayant été lus devant eux, l'Ange dit r « Par ces passages et par plusieurs autres, tirés de la Parole, il est évident que le Divin, qui est appelé Esprit Saint, procède du Divin dans le Seigneur par son Divin Humain. Il A ces mots, ceux qui étaient assis sur les sièges airent: « CBLA EST UNE DIVINE VÉRITÉ.» Enfin, on décréta ce qui suit: « D'après les délibérations faites dans ce Concile, nous avons vu clairement, et par conséquent nous reconnaissons pour une Sainte Vérité, que dans le Seigneur Dieu Sauveur Jésus-Christ, il y a la Divine Tri­ nité, laquelle est le Divin a quo (de qui tout procède) qui est appelé Père, le Divin Humain qui est appelé Fils, et le Divin procédant qui est appelé Esprit Saint j déclarant tous avec acclamation que DANS JÉSUS-CHRIST TOUTE LA PLÉNITUDE DE LA DIVINITÉ HABITE CORPORELLEMENT, ­ Coloss. II. 9. - Ainsi, il y a Un Seul Dieu dans l'Église. Après que cette Concllision eut été proclamée dans ce Magnifique Concile, ils se levèrent; et l'Ange qui gardait le Trésor vint et apporta,à chacun de ceux qui avaient été assis sur les sièges, des Vêtements splendides tissus çàel là de fils d'or, et il dit: « Recevez les VÊTEMENTS NUP­ TIAUX. " El ils furent conduits avec gloire dans le Nou­

120

EXPOSITION SOMIIAIRB

N° i20

veau Ciel Chréti~n, avec lequel serac':llljointe l'Église du Seigneur dans les Terres, 'qui est la Nouvelle Jérusalem. ZACHARIE, CHAP. XIV. VERS. 7, 8, 9.

Ce sera un Jour, qui est connu de 1ÉHOVAH,· non pas Jour ni Nuit, parce que t'ers le temps du ,§.oir 1 il Y aura Lumière. Il al'rivera en ce Jour-là, que sortiront des Eaux vives de Jérusalem. Et JÉHOVAH sera Roi sur toute la Terre: En ce Jour-là 1EHOVAH sera Un, et son Nom Un.

J

FIN.

ERRATA

Page 4-, lignes 22 et 23, au lieu de « rien ••. ne mél'ite pas la gl'àce » etc. lisez,« rien .. ~ ne mérite la gràce Il, etc. Page 23, au lieu du paragraphe V, lisez IV. . Page 29, ligne fre, au lieu de « unanimes et accord >, lisez, « unanimes et d'accord Il. Page 39, ligne 1"", au lieu de « se réfère au bien >, lisez, « se réfère au mal ». Page 68, ligne 10, ceux qui se sont «. conformés) lisez, « con firm és ». Page 72, ligne 7, « des sectateurs de l'homme par la jus­ tification Il lisez, « des sectateurs de la justification de l'homme par la foi seule ". Page 75. ligne 34-, Apocalypse «. XXIII Il lisez, « XXII ». Page 89, ligne 30. « car il existe aux génies Il lisez, « car il existe, quant aux faces aux génies Il etc. Page 96, ligne H, «jamasi » lisez, «. jamais ». 97, ligne 33, « grell'é » lisez, « greffées». f07, ligne 6, c inffuait » lisez, «. influait>. H6, ligne 3, « montrez-votls » lisez, « montre-nous>. 1f 7, ligne 9, « Sans les Evangélistes» lisez, « Dans les Evangélistes >. Page H7 ligne 10, « davanls l) lisez, «. savants.» ecclésias­ tiques.

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A

BRIEF EXPOSITION OF

THE DOCTRINE OF THE

NEW OrruRcH WHICH IS MEANT BY

"THE NEW JERUSALEM" IN THE APOCALYPSE

BY

EMANUEL SWEDENBORG A SWEDE

lleing II. trll.ns!lI.tion of his work, "SUM>fARTA EXPOSITIO DOCTRINE NOVE BOLYME,

qUlIl

HIE~

per Novam Hierosolymam in Apocalypsi intelligitur: II.b Emanuele Swedenborg, Sueco." Amstelodami, 1769

SWEDENBORG FOUNDATION 'INCORPORATED

NEW YORK Established in 1850

OONTENTS.

Sections INTRODUCTION ....•..•....•••..•....•..••••••••.

1

( The Doctrinals of the Roman C~cs concerning justification, ,1 from the Council of Trent .

2-8

Î The Doctrinals of ~.!)J'). Protestants concerning justification, from L the Formula Concordiœ .

9-15

. A Sketch of the Doctrinals of the New ~ch The Disagreement between the Doctrinals of the ûld and tbe New Church, considered under~J;CV, AÏÏiëÏ~ 1. The churches, which, by the Reformation, separated themselves from the Roman Catholic Church, differ in various thingsj but they ail agree in the articles con­ cerning a Trinity of Persons in the Divinity, original sin from Adam, impuLation of the merit of Christ, and justification by faith alone , . II. The Roman Catholics, bafore the Reformation, taught exactly the sarne tbings as the Reformed did after it, concerning the four articles above mentioned, namely, a Trinity of Persons in the Divinity, original sin, im­ putation of the merit of Christ, and justification by faith thereinj only with this difference, that tbey con­ joined that faith with charity or good works .... " .,. III. The leading Reformers, Luther, Melancthon, and Calvin, retained ail the Dogmas concerning a Trinity of Persons in tbe Divinity, original sin, imputation of the merit of Christ, and justification by faith, just as tbey were and bad been with the Roman Catholicsj but theyseparated charity or good worka from that faith, and declared tbat they were not at the same time saving, witb a view to be totally severed from the Roman Cathqlics, as to tbe very essentials of tbe church; wbich are faith and cbarity . IV. Nevertbeless the leading Reformers adjoined good works, and also conjoined them, to their faitb, but in man as'.. a passive subjectj whereas the Roman Catbolics conjoin tbem in man as an active subjectj and that notwith­ standing tbis, there is actually a conformity between th~ one and the other as to faith, works, and merits ... V. Tbe whole theology in the Christian world at this day is founded on an idea of three Gods, arising from the doctrine of a Trinity of Persons . 211

16

17-18

19,20

21-23

24-29 30-38

212

CONTENTS

VI. The dogmas of that theology appear to be erroneous, after the idea of a Trinity of Persons, and thence of tbree Gods, has been rejected, and the idea of One God, in Wbom there is aDivine Trinity, is received in itsstead. VII. Then truly saving faith, which is a faith in One God, united with good works, is acknowledged and received. VIII. And this is a faith in God the Saviour Jesus Christ, which in its simple form is as follows:-I. 'l'bat there is One God, in Whom is the Divine Trinity, and He is the Lord Jesus Christ. II. Saving faith is to believe in Him. III. Evils ougbt to be shunned, because they are of the devil and from the devil. IV. Goods ought to be done, because they are of God and from God. V. And they ought to be done by man as of bimself, but it is to be believed tbat they are from the Lord, with him and through bim '" . .. IX. Tbe faith of the present day has separated religion from the church, since religion consists in the acknowledg­ ment of One God, and in the worship of Him, from the faith of charity... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... X. The faith of the cburch at this day cannot be conjoined witb charity, and produce any flUits, which are good works ' , .. .. . . .. .. . . . .. XI. From the faith of the church at this day there results a worship of the mouth and not of the life, whereas the worsbip of the mouth is accepted by the Lord, accord­ ing to the worship of the life. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. XII. The doctrine of the church at this day is interwoven with many paradoxes, which are to be embraced by faith; and therefore its dogmas gain admission into the memory only; and not into any part of the understanding above the memory,but merely into conilrmation below it. XIII. The dogmas of the church at this day cannot be learned and retained without great difficulty, nor can they be preached or taught without using great care and cau­ tion to conceal their nakedness, because tlUe reason neither perceives nor receives them. . . . . . . . . . . . . . . . .. XIV. The doctrine of the faith of the church at this day ascribes to God human properties; as that He regarded man from anger, that He required to be reconciled, that He is reconciled through the love He bore towards the Son, and by His intercession; and that He required to be appeased by the sight of His Son's sufferings, and thus to be brought back to mercYi and that He imputes the justice of His Son to an unjust man who supplicates it from faith alone' and that thus from an enemy He

~t;::c:~~..a. ~~~e.~\ ~~~. ~~~~. ~.~~i.I~. ~~ .~~~~~.~ .c.~i~~

Sections

39,40 41,42

43,44

45,46 47-50

61, 62

53-57

68,59

60-63'

CONTENTS XV. The faith of the church at this day has produced mon­ strous births i such as instantaneous salvation from im­ mediate mercYi predestination; that God pays no atten­ tion to the actions of men, but to faith alone; that there is no connection between charity and faith; that man in conversion is like a stock, with many more; likewise con­ cerning the Sacraments of Baptism and the Holy Supper, as to the advantages reasonably to be expected from them, when considered according to the doctrine of jUB­ tification by faith alone; as also with regard to the Person of Christ: and that the heresies from the first ages to the present day, have sprung up from no other source than from the doctrine founded on the idea of three Gods.. XVI. The last state of the church at this day, when it is at its end, is meant by the consummation of the age, and then the coming of the Lord (Matt. xxiv. 3). . . . . . . . .. . XVII. The infestation from falsities, and thence the consum­ mation of every truth, or the desolation which at this day prevails in the Christian churches, is meant by the great affliction, such as was not from the beginning of the world, nor ever shall be (Matt. .xxiv. 21). . . .. . .. XVIL There would be neither love, nor faith, nor the knowl­ edges of good and truth, in the last time of the Christian Church, when it draws to an end, is uuderstood by these words in the same chapter of j'v[atth~ (xxiv.), "Aiter the affliction of those days, the sun shall be darkened, and the moon shaH not give her light, and the stars shall fall frflm heaven, and the powers of the heavells shall be shaken" (verse 29).. . . . .. .. XIX. They who are in the present justifying faith, are meant by the he-goHots in Daniel and in J11atth~ . . . . . . . . . . .. XX. They who have confirmed themselves in the present justifying faith, are meant in the Apocalypse by the dragon and his two beasts, and by the locusts; and that this same faith, when corifirmed, is there meant by the great city which is spiritually called Sodom and Egypt, where the two witnesseswere slain, as also by the pit of the abyss from which tbe locusts went forth.. . . . . .. XXI. Unless the New Churcb be established by the Lord, no

one can be saved; and this is meant by tbese words,

"UnJess those days should be shortened, there should

no·f1esh be saved" O'vlatt. xxiv. 22)

XXII. Tbe opening and rejection of the
213 Sections

64-69 70-73

74-76

77-81 82-86

87-90

91-94

96-98

,-

CONTENTS

214

SectioD8

XXIII. The New Church about ta be established by the Lord, is the New Jerusalem, treated of in the Apocalypse (chap. xxi. and xxii.), which is there called the Bride and the Wife of the Lamb. . . . . . . . . . . .. 99-101 XXIV. The faith of the New Church cannot by any means be together with the faith of the former church, and if they be together, such a collision and confiict will take place th al. everything of the church with man will perish 102-104 XXV. The Roman Catholics of this day know nothing of the imputation of the merit of Christ, and of justification by faith therein, into which their church was lirst initiated. because il. is entirely concealed nnder their externals of worship, which are many; forwhich reason, therefore, if they recede but in part from the externals of their worship, and immediately approach God the Saviour Jesus Christ, and receive the Roly Eucharist in both kinds, they may be brought inta the New Jerusalem, that is, into the New Church of the Lord, more easily than the Reformed 106-108 On Imputation .

~

I09-11a from The Apocalypse Re-vealed

,

114,115

APPENDIX.

The faith of the New Heaven and the New Church in its uni______ versaI form 116,117 Three Relations from The Apocalypse Re-vealed...

----

118-120

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