﴾ Les devoirs religieux en Islam﴿ Une fois la croyance et la foi en Islam est acquise, c'est-à-dire la connaissance et la croyance en un seul et vrai Dieu. Cette croyance, entant que véritable foi, va se transformer en actes de piété. Ainsi le compagnon et gendre du Prophète, l’Imam Ali a dit: La foi est ce qui demeure fermement dans le cœur et qui est prouvée par les actes. Le but essentiel de la piété et la dévotion (al-îbadah) en Islam, c’est libérer l’individu de toute forme de dévotion autre que celle rattachée à l’amour de Dieu, et le libérer de toutes formes de soumissions autres que celle dévouée à Allah Le très Haut. Ceci concerne la libération de l'homme par rapport à l'homme. Mais il y a aussi la libération de l'homme par rapport à tout autre objet ou toute forme de soumission, auxquels il pourrait consciemment ou inconsciemment s'asservir. Autant l’homme priera Dieu et espérera en Lui pour subvenir à ses besoins et obtenir Sa grâce et Sa miséricorde, plus sa liberté augmentera vis-à-vis de toute chose autre que Lui. L’Islam n’admet pas l’idée d’une croyance sans pratique. La croyance en islam implique systématiquement la pratique, et donc la soumission aux devoirs religieux de l’Islam. Cette soumission (al-khodoê) à la volonté d’Allah, doit être consentante et bienveillante et les pratiques religieuses doivent être faites avec amour et dévouement. Elles constituent la preuve tangible de la réponse à l’appel de Dieu et de l’exécution de Ses enseignements. C’est aussi être redevable et reconnaissant des bienfaits de Dieu sur l’homme. La notion d’obéissance (at-taâh) à Dieu est primordiale. C’est une obéissance volontaire imprégnée d’un amour de déférence, dans le but de combattre tout sentiment d’orgueil ou d’arrogance (al-istikbar) qui empêche l’homme de se rapprocher de la Toute-puissance divine. Ainsi Allah Le très Haut dit dans la sourate Ghafir(40) du Coran : « Et votre Dieu a dit : sollicitez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui se refusent arrogamment de Me prier, entreront bientôt dans l’Enfer, humiliés. [60] » Cette obéissance inaugure une relation qui constitue un pacte (mithaq) libéralement octroyé par le Seigneur, que le serviteur honore en se rappelant des bienfaits d’Allah et en respectant les pratiques. Ces pratiques concourent à adhérer les valeurs musulmanes, et avoir une bonne conduite et une bonne discipline. C’est la bonne conduite morale qui permet à l’homme de se rapprocher et d’avoir un lien avec Allah Le Très Haut. Ainsi l’exécution des pratiques religieuses est un moyen indispensable, le but est d’avoir une bonne conduite morale. C’est le rapport définit par les penseurs musulmans entre le savoir externe ou apparent (dhahèr) et le savoir intérieur (battèn), ils concluent à ce que l’aspect externe des actes d’adoration doit avoir un impact positif sur le comportement intérieur de l’homme. Ainsi le savoir intérieur chez l’homme est l’attachement aux valeurs de l’islam qui va permettre de bâtir et d’assurer une relation directe avec Allah Le très Haut, relation gratifiée d’amour et de satisfaction. Ce lien privilégié est une source de sérénité et d’optimisme, il établit une relation de confiance avec la Toute-puissance divine. Se confier à Dieu est un support solide pour affronter et surmonter avec succès les contraintes et les difficultés de la vie, difficultés qui sont considérées en islam comme des épreuves à affronter et non une récompense. La personne qui, tout en se confiant à Dieu, surmonte toutes les épreuves de la vie, est une personne qui réussit sa vie. En plus de la réussite terrestre, il en suit le grand succès céleste. En effet le Coran sacré et le noble Hadith nous informent que le seul fait, de se limiter à respecter ces 5 commandements de l’Islam et de s’éloigner de ses prohibitions (Al-moharramate), est récompensé par le Paradis éternel, récompense qui est promise par Dieu Le très Haut et que Dieu ne failli jamais à ses promesses (sourate Az-zumar(39), verset 20). Ainsi on peut traduire ce passage de la sourate Al-ânkabout(29), Allah Le très Haut dit : « Quant à ceux qui sont croyants et qui accomplissent les bonnes-actions (aç-çalihat), Nous les installerons certainement au Paradis dans des chambres [fastueuses], sous lesquelles coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Quelle belle récompense [céleste] pour ceux qui travaillent [dans la vie terrestre], [58] ceux qui endurent, et placent leur confiance en leur Seigneur [59] »
La religion musulmane se résume en cinq commandements fondamentaux qui constituent les cinq piliers (arkane) de la pratique musulmane. Ces 5 pratiques du culte musulman diffèrent selon leur caractère, soit oral, soit corporel, soit pécuniaire : ①A-chahadah : le témoignage de foi. ②Aç-çalat : les prières. ③Az-zakat : l’aumône légale. ④Sawmo ramadane : le jeûne du Ramadan. ⑤Al-hadj : le pèlerinage.
Le verset 58 de la sourate Nour(24) du Coran, précise que l’âge de majorité religieuse (Moukalaf) en Islam est atteint à l’âge de la puberté. Par conséquent, on ne devient responsable devant Dieu de l’accomplissement de ces actes religieux corporels qu’à l’âge de puberté, quand le garçon a des pollutions nocturnes et la fille a ses règles.
1 . A-chahadah : l’essence de toutes les religions célestes se base sur la question de la
croyance. Durant toute sa période de prophétie, le Prophète de l’islam a centré tous ses efforts sur la question de la croyance, de même que toutes les sourates mecquoises du coran traite du sujet de la croyance. Cette croyance exprimée par un témoignage était toujours la première des choses au quelle le Prophète de l’islam appelait à reconnaître. C’est le témoignage du cœur et l’attestation orale et constante, qui énonce la profession de la foi musulmane. Le terme chahadah désigne la simple déclaration en arabe « la ilaha illa Allah wa Mohammad rassul Allah » c’est le tachahhud, qui signifie ‘‘ J'atteste qu'il n'y a point de divinité à part Allah et Mohammad est le Messager d’Allah’’. C’est la croyance à la fois à l’unicité divine et à son Messager Mohammad qui nous a transmis fidèlement cette croyance. C'est le témoignage, la formule prononcée à la conversion, au nouveau né, et les dernières paroles du mourant. Prononcer la chahadah n'est pas seulement une affirmation de l'identité religieuse en tant que musulman, en particulier lors de la conversion à l'islam, mais représente également une partie de l'appel formel à la prière (adhane) et une déclaration prononcée à la fin des ablutions (al-wodoe) et dans les prières (aç-çalat).
2 . Aç-çalat : L’office de la prière (aç-çalat) est un devoir obligatoire (fard) pour chaque
musulman et musulmane. Dieu Le très Haut a ordonné de faire la prière et cet ordre de l’exécuter est affiché dans plusieurs versets coraniques. L’Islam l’a relevé au rang de deuxième pilier de la pratique en Islam. L’utilité des prières dans l’Islam s’explique par le fait que l’office de la prière est 1 acte d’adoration consacré à Allah Le très Haut, c’est une pratique qui purifie l’âme de l’être humain et la promeut, elle constitue un accès quotidien au pardon divin ; et elle permet à l’homme de bâtir et de consolider une relation directe et sans intermédiaire avec son Créateur Allah et de se sentir plus proche de Lui. Aussi, l’accomplissement des prières préserve son titulaire contre les tentations (al-fitane) et lui évite de tomber dans les prohibitions (al-moharramate) de l’Islam. Ainsi on peut traduire ce verset de la sourate Alânkabout(29), Allah Le très Haut dit : « Récite ce qui t'est révélé du Livre et accomplis Aç-Çalat. Certes Aç-Çalat préserve de la turpitude et du blâmable, et l’évocation d'Allah est ce qu'il y a de plus grand. Et Allah sait ce que vous faites. [45] » Le mot ‘Aç-çalat’ dérive de la racine arabe ‘‘Çalla’’, qui signifie littéralement « convier », alors que dans son sens islamique : ‘Aç-çalat’ est l’ensemble des actes formant l’office obligatoire en vu d’invoquer Dieu. L’office de la prière est considéré comme la colonne vertébrale de l’islam. Ainsi le Prophète Mohammad, prières et salut d’Allah sur lui, nous informe qu’au Jour du Jugement, la première chose sur laquelle l’être humain va être interrogée et la première œuvre sur laquelle il va être jugée : c’est l’accomplissement de la ‘Çalat’ ; Si celle-ci est jugée bonne, alors ceci sera une annonce de la réussite et du couronnement.
Plusieurs hadiths prophétiques recommandent de bien sauvegarder et entretenir la ‘Çalat’, elle figure parmi les derniers conseils formulés par le Prophète, juste avant de mourir. L’ordre divin d’exécuter les 5 prières du jour, à caractère obligatoire, a été reçu par le Prophète Mohammad, prières et salut d’Allah sur lui, lors du grand événement de ‘‘Al-israe wal-ôruje’’ évoqué à la sourate Al-israe(17) et à la sourate An-najm(53) : c’est la nuit du transfert du Prophète de la Mecque à Jérusalem, puis delà son ascension au sept cieux. En résumé, selon le Hadith Qodsy répertorié par Mouslim et rapporté par Ibn-Massôud et Al-khodary et notre mère Âicha et d’autres, le récit de ce voyage nocturne nous informe que l’Archange Gibril (Gabriel) a accompagné le Prophète de la Mecque à Jérusalem (le moyen de transport était un ‘‘Boraq’’ : une création blanche extraordinaire, son nom coranique dérive du terme arabe ‘‘barq’’ qui veut dire ‘éclair’, ce qui donne une idée sur sa vitesse), une fois à Jérusalem, le Prophète Mohammad s’est dirigé vers la mosquée sacrée Al-Aqsa (où se trouve Le Dôme du Rocher). Arrivé à la mosquée il s’est retrouvé avec tous les Prophètes d’Allah, de Adam jusqu’à Îssa (Jésus), puis il les a guidé en Imam pour faire la prière. Ensuite ce voyage s’est poursuit par l’ascension (Al-miêraj) du Prophète avec l’Archange Gibril respectivement aux sept cieux. L’archange Gibril et le Prophète ont monté au premier ciel (ciel bas), là où il a vu Adam inspecter la croyance et la foi des âmes humaines (sa descendance). Le Prophète a vu aussi l’Ange Malèk chargé de garder l’Enfer. Ce dernier lui a fait voir l’Enfer, ainsi que le tourment et le châtiment affligé à certains désobéissants et en particulier : -Ceux qui volent et dépensent injustement les biens des orphelins, -Ceux qui pratiquent l’usure (ar-riba), c’est le prêt avec intérêt comme gain, -Les fornicateurs et les fornicatrices (zounate wa zaniyate) s’agissant des relations sexuelles en dehors du mariage. Arrivé au second ciel, le Prophète a vu Îssa (Jésus) fils de Mariam et Yahya fils de Zakarya. Arrivé au troisième ciel, le Prophète a vu Youssef (Joseph) fils de Yaêqob (Job). Au quatrième ciel le Prophète a vu Idris. Au cinquième ciel le Prophète a vu Haron fils d’Îmrane, au sixième ciel il a vu Moussa (Moïse) fils d’Îmrane. Arrivé au septième ciel le Prophète Mohammad a vu Ibrahim (Abraham), il a vu aussi le Paradis et y est entré. Ensuite ce voyage du Prophète Mohammad s’est terminé à ‘‘Sidrat al-montaha’’ auprès de son Dieu, lieu où même l’Ange Gibril ne peut accéder. Là où le Prophète Mohammad a reçu d’Allah Le très Haut, l’ordre d’institution des 5 prières.
Ainsi avec cet événement, survenu le 27 du mois Rajab à environ cinq années avant l’Hégire, la ‘Çalat’ est instituée et est devenue le deuxième pilier de l’islam. L’ordre d’exécuter les 5 prières du jour, a été ainsi dans un lieu céleste, directement entre Dieu Le très Haut et son Prophète. D’où le caractère obligatoire et important pour chaque musulman et musulmane concernant l’accomplissement des 5 prières du jour. L’exercice des prières quotidiennes est considéré comme des rendez-vous renouvelables où le fidèle s’entretien et confie les secrets de son cœur à son Créateur Allah. Dieu étant le Créateur Omnipotent, le fidèle doit faire preuve de soumission et de crainte d’Allah dans cet entretien. Dieu est également le Bienfaiteur et le Pourvoyeur, le fidèle doit se montrer reconnaissant et doit Lui rendre grâce. Dieu étant le Très Majestueux (Al-majid), le Sublime (Al-âliye), et le Très Sacré (Al-qoddous), le fidèle doit être propre et présentable, il doit se présenter à la prière en état de purification religieuse. On peut traduire ce verset coranique de la sourate Al-aêraf(7) : « Ô fils d’Adam, portez vous beau à chaque mosquée [à chaque prière]. Et mangez et buvez, mais ne commettez pas d’excès. Certes Il [Allah] n’aime pas les excessifs. [31] ». En effet avant de faire la prière, le croyant doit remplir des conditions religieuses relatives à la propreté et à la purification (propreté par le lavage religieux qui est à la fois une hygiène et une purification des fautes commises, c’est ‘at-taharah’), nécessaire et obligatoire à la validité de la prière, comme c’est clairement indiqué au verset 6 de la sourate Al-maïda(5) du Coran. Il doit donc se préparer à cet acte de propreté, par l’ablution (wodoe) ou par la purification par lavage (ghusl) dans le cas où cette dernière est obligatoire, ou par le Tayammum. L’ablution (Al-wodoe) appelée aussi la petite ablution, elle est obligatoire :
à la suite de la sortie par l’une des deux issues d’urine (bawl), de fèces (ghaït) ou de gaz (rih), ou de la sortie par la verge de liquide prostatique (madhye) qui est un liquide incolore et subtil émis lors d’une excitation à caractère érotique ou au souvenir de celle-ci, dans ce cas on doit procéder à un lavage de la verge avant de faire l’ablution.
à la suite d’un sommeil profond, d’un évanouissement, ou de la perte momentanée de la raison, ou de l’ivresse.
Elle est encore rendue obligatoire par l’attouchement ou le contact corporel ou le baiser si ces gestes sont faits en vue de la jouissance ; ou pour l’homme quand il s’est touché la verge. L’ablution consiste à se laver avec de l’eau, les mains, la bouche, le nez, le visage, les mains jusqu’au coudes, puis on passe les deux mains mouillées sur la tête et de même pour les oreilles ; puis le fidèle lavera ses pieds jusqu’aux chevilles, en commençant toujours par les membres droits, en versant de l’eau de la main droite et en frottant de la main gauche ; puis à la fin le fidèle prononcera le tachahhud. La Sunnah veut que l’opération de lavage soit fixée à trois fois répétées pour la bouche, le nez, le visage et les mains jusqu’au coudes ; c’est en fait le maximum, pour que l’eau atteint toutes les parties lavées et le lavage soit parfait. La purification par lavage (Al-ghusl), appelée aussi la grande ablution, elle est obligatoire :
à la suite de l’éjaculation ou l’émission du sperme (maniye) avec jouissance et ce pendant le sommeil ou à l’état de veille, tant par l’homme que par la femme, c’est la souillure majeure (Al-janabah).
à la suite d’un rapport sexuel (Al-jimaê), par suite de l’intromission du gland dans les parties sexuelles même sans éjaculation.
Elle est encore obligatoire lors de la cessation de l’écoulement du sang des menstrues, les règles (hayda) ou des lochies (nifas). ‘Al-ghusl’ consiste à un lavage de tout le corps. Le fidèle se purifie en commençant par laver les souillures de ses parties sexuelles et de son corps, il fera ensuite la petite ablution prescrite pour la prière. Après le fidèle fait couler de l’eau sur tout son corps en commençant toujours par les parties droites et en frottant avec les deux mains en veillant à ce que cette friction s’étende à tout le corps (la friction du corps est recommandée chez les Malikites). Il est recommandé d’user de peu d’eau tout en accomplissant rigoureusement les pratiques du lavage, et d’éviter tout gaspillage conformément à la Sunnah. Le Tayammum est obligatoire quand on a pas d’eau pour faire l’ablution et qu’on désespère d’en trouver au moment fixé pour la prière. Il peut être aussi obligatoire, bien qu’il y ait de l’eau, quand le fidèle étant en voyage ne peut toucher ou approcher l’eau, ou en raison d’une maladie qui l’empêche de toucher de l’eau. Dans ce cas, le Tayammum doit être fait pour chaque prière obligatoire et juste avant l’exécution de celle-ci. Le Tayammum se fait avec les composants purs et propres (as-saîd a-tahèr) qui apparaissent à la surface du sol : terre, sable, pierre. En général on utilise un galet. Les conditions de pureté nécessaire à la validité des prières: — L’ablution quelle soit grande ou petite doit être faite uniquement en vue d’Allah Le très Haut et pour obéir à ses prescriptions, dans l’espoir d’obtenir son agrément et sa récompense et d’être par cette pratique, purifié des fautes commises. Le fidèle devra se persuader que c’est là une préparation et un acte de propreté destiné à lui permettre de s’entretenir avec Dieu et de se présenter devant lui pour accomplir Ses prescriptions et se soumettre devant Lui par l’inclination et la prosternation. — L’eau est l’élément essentiel et unique pour la purification religieuse. ‘Wodoe’ et ‘Ghusl’ se font avec de l’eau pure non mélangée d’une impureté (najassah), on n’emploie pas une eau dont la couleur ou l’odeur a été altérée par un corps étranger impur ou pur. L’eau altérée par un corps pur qui s’y est intégré est pure, mais non purifiante pour les ablutions, exception faite des eaux dont l’altération a
été faite de façon naturelle, c’est le cas des eaux des pluies, l’eau des puits, l’eau des sources et l’eau de la mer, sont toutes bonnes, pures et purifiantes. — La propreté de l’endroit où l’on fait la prière (c'est-à-dire la surface qui contient les endroits qui doivent toucher les membres du fidèle en prière) est obligatoire, ainsi que celle des vêtements du fidèle qui prie. Pour prier, l’homme doit au moins être vêtu d’un habit qui cache ses parties honteuses (partie du nombril au genou) mais il doit aussi couvrir sa poitrine et ses épaules. Pour prier, la femme doit porter une tunique longue et large qui couvre tout son corps sauf le visage et les mains, elle aura un voile pour couvrir ses cheveux et son cou. Elle touchera le sol avec les paumes des mains, tout comme l’homme, dans la prosternation. En Islam, les prières sont classées en 3 catégories: ⇒Salat al-fard : c’est l’office des 5 prières à caractère d’obligation divine. ⇒Salat as-sunnah : ce sont les prières recommandées par la Sunnah. ⇒Salat an-nafilah : ce sont les prières surérogatoires (facultatifs). Salat Al-fard : se sont les 5 prières obligatoires du jour : 1.salat Sobh : la prière de l’aube. Son temps commence avant le levé du soleil. 2.salat Dohr : la prière du midi (dont le rassemblement à la prière du vendredi obligatoire pour les hommes musulmans au cours duquel l’imam prononce une allocution). 3.salat Âsr : la prière de l’après midi. 4.salat Maghrib : la prière du coucher du soleil. 5.salat Îchae : la prière du soir. Salat As-Sunnah : ce sont : la prière al-witre, la prière Al-fajr (prière légère de l’aurore, qui précède la prière du Sobh), la prière des deux Îde (les 2 fêtes de l’Islam), la prière Al-kossouf (l’éclipse solaire), la prière du salut de la mosquée (quand le fidèle entre dans la mosquée) et la prière Al-istisqae (prière pour implorer la pluviosité). Le procédé de la prière : La prière est un ensemble d’actes et de positions à accomplir et à exécuter humblement, conformément à la volonté divine et aux enseignements de la Sunnah de son Messager Mohammad, qu’Allah prie sur lui et le salue. Ils expriment l’ensemble des formes de piété et de dévotions rattachées à Allah, que tous les Anges accomplissent. Ces positions sont : la position debout, la position d'inclination (rak-ât), la prosternation (sajdah), la position assise sur les talons. La prosternation à Dieu est la position où le fidèle se rapproche le plus de la Toutepuissance divine. Ainsi selon un Hadith répertorié par Mouslim, le Messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, a dit : ‘‘Lorsque le fidèle se met en prosternation, il devient très proche de son Seigneur, alors saisissez ce moment pour faire beaucoup de demandes et sollicitations ’’. Se prosterner (soujoud) devant Dieu est un acte de soumission et d'obéissance, qui constitue l'essence de la lutte entre Satan (le diable ou djinn) et l'être humain (Satan nommé Iblis après sa chute, c'est le diable rebelle, qu' Allah le maudisse. En effet avant sa chute, ce djinn était soumis à Allah, il fréquentait les anges au royaume divin. Après sa chute au bas monde, il devint hideux et maudit. Son nouveau nom fut : Iblis, en arabe veut dire celui qui désespère [de la miséricorde d'Allah] : le désespéré). En effet Satan, qui par arrogance et orgueil, avait désobéi à l'ordre de Allah, en refusant de se prosterner devant le prodigieux acte de création d'Adam, est considéré comme le premier des rebelles et désobéissants à Dieu (L'histoire de la désobéissance de Iblis et de sa chute au bas monde, telle qu'elle est évoquée à la sourate Al-aêraf(7), la sourate Al-israe(17), la sourate Çad(38) du Coran). Se voyant banni et maudit par Dieu, Satan agit par vengeance et fournit tous ses efforts pour mener l'être humain à commettre la même désobéissance. Il emploie tous les moyens d'incitations afin d'enfler l'être humain d'orgueil. Orgueil et arrogance qui peuvent empêcher l'être humain d'admettre toute idée de soumission à Dieu, et principalement l'idée de se prosterner à Dieu. Ainsi toutes les créations sont soumises, mal gré ou bon gré, à l'idée de se prosterner devant Dieu Le trés Haut, ils sont en continuelle prosternation, mais leur prosternation n'est pas discernée par les humains. Ainsi on peut traduire ce verset coranique de la sourate Alhadj(22) : « N'as-tu pas vu que c'est devant Allah que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tous ceux qui sont sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux, ainsi que beaucoup de gens, et il y en a aussi beaucoup qui méritent le châtiment (ceux qui refuse de se prosterner). Et quiconque Allah avilit n'a personne pour l'honorer, certes Allah fait ce qu'Il veut. [18] ».
Le verset coranique précise bien que toutes les créations se prosternent devant Dieu, chacune a appris sa façon de l'adorer et de le glorifier ; et parmi ces créations citées : le soleil, la lune et les étoiles. Ils sont cités à titre de rappel, car ces étoiles et astres étaient considérés, à tort, comme des déités par certains anciens peuples et ont fait l'objet d'adoration. Ainsi devant tout ce monde en continuelle prosternation à Allah, l'exception est Satan et ses partisans parmi les djinns et les humains. En islam, la lecture ou la récitation du Coran est considérée parmi les moyens les plus efficaces pour combattre l'incitation du Satan. La lecture du Coran en général fait fuir Satan, la lecture de la sourate As-sajdah(32) (la prosternation) en particulier, exaspère Satan et lui fait regretter sa première désobéissance.
Ces positions formant l’office de la prière doivent être accomplies comme suit : Le croyant en état de purification religieuse, se prépare à la prière en s’orientant vers la ‘Qibla’ : la Mecque (ville où se trouve la grande mosquée sacrée ‘‘Al-haram a-charif’’, où tous les musulmans du monde s’orientent pour faire la prière). Le fidèle formule la ‘‘iqama’’ : il doit nourrir en son cœur l’intention d’exécuter ladite prière. Le ‘‘Ihram’’ dans la prière, appelé aussi ‘‘Takbir’’, consiste à dire : ‘‘Allaho akbar’’ (Allah est le Plus Grand), c’est la formule d’entrée en prière. Le fidèle élèvera (pour la prononcer) ses deux mains à la hauteur des épaules ; puis il récite Al-Fatihah: c’est la sourate(1) introductrice du Coran, puis il dit à voix basse : Amine, s’il prie seul ou derrière un Imam. Puis le fidèle récite des versets coraniques de son choix. Sa récitation terminée il dit : ‘‘Allaho akbar’’ (Allah est le plus Grand) pour effectuer l’inclination (rak’ât). Pendant l’inclination il ne fait aucune invocation, il dit : ‘‘sobhana rabbi al-âdhime’’ (Gloire à mon Dieu Le très Grand), pour dire ces paroles il n’y a pas de temps limité et l’inclination n’a pas de durée fixée. Puis le fidèle se lève en disant : ‘‘samiâ llaho liman hamidah’’ (Allah écoute et répond à celui qui le loue) pour effectuer la prosternation (sajdah). Pour la faire, il se redresse et garde une immobilité sereine et soutenue ensuite il se met en devoir de se prosterner mais sans s’asseoir, en disant : ‘‘Allaho akbar’’. Le fidèle se prosternant, il touche le sol (le tapis) avec le front et le nez, il pose sur le sol les deux mains ouvertes et bien droites en direction de la Qibla (la Mecque). Le fidèle ne doit pas faire reposer les avant-bras sur le sol, ni joindre les bras aux côtés du corps, mais les écarter modérément. Dans la prosternation les deux pieds étant perpendiculaires au sol, les dessous des deux gros orteils touchant le sol. Le fidèle dit discrètement dans sa prosternation : ‘‘sobhana rabbi Al-aêla’’ (gloire à mon Dieu le Très Haut), il peut aussi faire des invocations et des voeux (douâe), il y a des invocations recommandées par la Sunnah. Il n’y a pas de durée fixée pour la prosternation, mais il faut au moins que les membres du fidèle aient eu le temps de garder une immobilité parfaite. Puis le fidèle relève la tête en disant ‘‘Allaho akbar’’, puis il s’assoit sur ses talons en relevant les mains du sol pour les poser sur les genoux, puis il fait la seconde prosternation comme la précédente, ensuite il se relève directement en position debout en s’appuyant sur les mains et en disant toujours ‘Allaho akbar’. Puis il récite du Coran : Al-Fatihah plus des versets coraniques. Il fait l’inclination puis les deux prosternations comme il a été décrit plus haut. Mais après la deuxième prosternation, il va s’asseoir pour effectuer le tachahhud, la formule du tachahhud dans la prière est plus élargie. En prononçant le tachahhud, le fidèle met ses deux mains sur ses deux cuisses, il étend ses mains sur ses cuisses, il allonge l’index de la main droite en un signe indicateur (ce geste de l’index, chez les Malikites, exprime la croyance à l’unicité de Dieu, et la victoire sur Satan). Puis pour quitter la prière il va prononcer le salut final : ‘‘Assalamo âlaycom’’ : (le salut soit sur vous) en tournant légèrement la tête à droite. Pour le fidèle qui prie derrière un Imam, il prononce trois fois ce salut, l’un à sa droite destiné à l’Ange ‘Raqib’ afin qu’il témoigne de l’accomplissement de la prière, le deuxième adressé à l’Imam et le troisième en tournant légèrement la tête à gauche pour rendre le salut au fidèle placé à sa gauche.
La prière est donc composée de deux inclinations (rak-ât), chaque inclination est suivie de deux prosternations (sajdah) et chaque deux ‘rak-ât’ est suivies d’un tachahhud. C’est le cas de la prière du Sobh, appelée prière paire. Les prières du Dohr, du Âsr et du Îchae, sont appelées prières quadruples, elles sont composées de quatre rak-ât avec deux tachahhud et le salut final. La récitation du Coran dans les prières du Dohr et du Âsr est discrète ; dans la prière du Îchae, elle est à voix hausse pour les hommes, seulement pour les deux premières rak-ât. La prière du Maghrib, appelée prière triple, elle est composée de trois rak-ât avec deux tachahhud et le salut final, la récitation du Coran est à voix hausse pour les hommes, seulement pour les deux premières rak-ât. Pour la 3ème ou la 4ème rak-ât, la récitation du Coran est toujours discrète et se limite à la sourate introductrice Al-Fatihah(1). Ces 5 rendez-vous, qui ont leur importance, doivent être entretenus et respectés, comme il est recommandé au verset 238 de la sourate Al-baqarah(2). De même que ce verset coranique de la sourate An-nissaê(4) :
« …ainsi la Çalat demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps fixés. [103] »
La femme musulmane est dispensée de faire ses prières, pendant la période des menstrues. Quant au malade qui ne peut se mettre debout, il prie assis s’il peut s’asseoir sur ses jambes, sinon il agit dans la mesure de ses forces. S’il est incapable de se prosterner, il se penche en signe de rak’at et sajdah. Si il ne peut pas même faire cela, il prie sur son flanc droit ou allongé sur le dos, en faisant les signes voulus avec les yeux et les mains. Le fidèle doit raccourcir les prières pendant le voyage, conformément à la prescription du Coran, au verset 101 de la sourate An-nissae(4). Ainsi celui qui fait un voyage sur un parcours supérieur à quatre ‘burd’ (4 ‘burd’ selon la Sunnah, est équivalent à quarante huit miles), doit écourter les prières et les faire en deux rak-ât, sauf pour celle du Sobh et du Maghrib qui ne peuvent être écourtées. Pendant ce voyage, le fidèle doit respecter cette autorisation, quelque soit la durée du séjour. Cependant si le fidèle prévoit avant le départ que son séjour va dépasser quatre jours, il n’est pas tenu d’écourter ses prières, mais les accomplir normalement sur le lieu séjour. C’est la façon et les règlements nécessaires à suivre pour l’accomplissement des prières, comme nous l’a enseigné Mohammad le Messager d’Allah, prières et salut d’Allah sur lui, en disant : ‘‘ Faites vos prières comme vous m’avez vu entrain de faire ma prière.’’, hadith répertorié par Al-boukhary.
3 . Az-zakat : L’aumône légale est une prescription à caractère d’obligation divine. C’est un
culte religieux à caractère monétaire ; parmi les cultes les plus importants, puisqu’il vient au troisième rang des 5 piliers de l’Islam. ‘Az-zakat’ est une somme monétaire bien déterminée déstinée aux pauvres et nécessiteux qui la méritent. Somme monétaire que doivent donner, une fois par an, les riches musulmans et musulmanes de leur propre bien monétaire et richesse constituée d’une façon licite. Az-zakat est considéré en Islam comme le droit des pauvres et démunis envers les riches musulmans. C’est une sorte de redistribution et répartition des revenus en faveur des catégories défavorisées de la société. En effet pour l’Islam, La monnaie est un bien matériel de satisfaction (mataê) dont la détention est temporaire. Dieu Le très Haut est considéré comme Le véritable Détenteur de tous les biens et les richesses et c’est Lui Le Répartiteur et Le Distributeur de toutes ces richesses selon Sa volonté. Allah Le très Haut conçoit les revenus et richesses afin de mettre l’être humain à la rude épreuve (ibtilaê) de l’état de besoin comme celui de l’aisance. L’islam incite à la dépense tout en prospectant à développer ses revenus par les moyens de gains licites (halal), alors que tout argent ou revenu illicite est condamné par l’Islam et voué aux peines du feu de l’Enfer. On peut traduire ainsi ce verset de la sourate Sabae(34). Dieu s’adresse au Prophète : « Dis: ‹Mon Seigneur répand les dons et richesses (ar-rizq) à qui Il veut parmi Ses serviteurs, comme Il les lui restreint. Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la renouvelle, et c'est Lui le Meilleur des donateurs›. [39] » ‘Az-zakat’ est un mot arabe qui veut dire ‘surplus’ ou bien ‘accroissement’ et ‘sublimé’. Dans la pensée musulmane, celui qui donne la zakat, contribue à faire croître ses biens et ses revenus. C'est-à-dire que le fait de donner la zakat n’est pas un facteur d’appauvrissement mais au contraire un facteur d’enrichissement. (Ceci est démontrable économiquement parlant). Les conditions relatives à l’acquittement de Az-zakat pour les biens monétaires sont : La disposition et la propriété d’un bien ou avoir monétaire sous forme d’épargne. Que cette épargne dure depuis une année (hawl).
Cette somme d’argent ou avoir monétaire doit atteindre un niveau imposable (Niçab) bien déterminé en Islam. (‘Niçab’ est l’équivalent du prix de 85 gramme de métal Or) Le taux d’imposition pour les biens monétaire est le quart du dixième, soit 2,5%. Par exemple pour une somme de 10000, la zakat acquittée est de 250. Le but de l’institution de Az-zakat en Islam est : De combattre et purifier les âmes humaines de l’avarice et de l’avidité. Purifier et sublimer les biens et avoirs monétaires thésaurisés et inactifs. (c’est un moyen de stigmatiser économiquement l’argent thésaurisés, inactifs et donc improductifs) Aider les catégories défavorisées de la société et réduire les inégalités sociales. Cependant Az-zakat n’est pas considéré en Islam comme étant de la charité, c’est un devoir religieux obligatoire. Il faut distinguer la Zakat (l’aumône légale) de la Çadaqah qui est une aumône volontaire, spontanée, fondée sur la charité. Az-zakat est institué à la deuxième année de l’Hégire (624 de l’ère chrétienne), par le Coran et la Sunnah. Nombreux les versets coraniques insistant sur le caractère obligatoire de ce culte, par exemple le verset 43 de la sourate Al-baqarah (2). Il n’y a pas de Zakat sur les biens dits ‘‘ârd al-qonyah’’ d’usage personnel, tant qu’ils ne sont pas destinés au commerce. Ainsi, nul n’est tenu de payer la Zakat sur sa maison, sa voiture, ni sur les acquisitions destinées à l’usage personnel, ou autres biens ‘‘al-qonyah’’, ni sur les bijoux d’usage personnel. Par contre, la Zakat est due sur les marchandises et les biens destinés au commerce (ârd at-tijarah), sur certaines récoltes agricoles (al-harth) et sur l’élevage du bétail (an-naâm) selon des réglementations bien précises. Cependant quand on examine le verset 60 de la sourate At-tawbah(9) du Coran, Dieu évoque dans ce verset, la nécessité de la mise en place d’un organisme chargé de la collecte et l’attribution et la distribution de ces fonds de la Zakat. Il y est aussi cité avec précision, les bénéficiaires légitimes de cette Zakat, ceux qui la méritent réellement. Ainsi ce verset coranique, désigne ‘‘les ayants-droit’’ de cette Zakat et qui sont au nombre de huit catégories, classés par ce verset selon cet ordre :
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.
Al-foqarae : aux pauvres et démunis, qui ont besoin d’une aide pour l’année ou annuellement. Al-massakine : aux nécessiteux qui sont en difficultés. Al-âmilina âlayha : aux agents de recouvrements de Az-zakat, à titre de rémunération de leur travail. Al-moallafati qolobohom : aux néophytes, et aux chefs influents afin de gagner leurs alliances. Ar-riqab : au rachat des libertés des détenus ou prisonniers (jadis mesure qui a fait disparaître l’esclavagisme en islam). Al-gharimine : aux débiteurs insolvables et endettés défaillants. Fi sabil Allah : (à la cause d’Allah) c’est la construction des établissements d’intérêt publics tel que les écoles, les dispensaires, les lieux de cultes, les orphelinats etc.… Ibni as-sabil : au voyageur dépouillé, réfugié sans moyens etc.…
De cette institution de la zakat, l’Islam vise à préserver la dignité humaine en protégeant à la fois les personnes pauvres et aisées, par l’instauration d’une sorte de sécurité sociale contre la précarité et la pauvreté. C’est une vision qui vise à édifier une société équilibrée, solidaire où règne la sécurité.
4 . Le jeûne de Ramadan : Le jeûne du mois de Ramadan est une prescription à
caractère d’obligation divine. Le verset coranique 182 de la sourate Albaqarah(2), nous enseigne que Allah le très Haut a institué le jeûne religieux, le carême, au Prophète Mohammad (prières et salut d’Allah sur lui) et à sa Oumma, comme Il l’a institué aux peuples des Prophètes qui l’ont précédé. En Islam l’obligation divine du jeûne de Ramadan a été instituée au mois de Chaêbane de la deuxième année de l’Hégire. On commence le jeûne (sawme) à la vue de la nouvelle lune (le croissant) du mois de Ramadan (le neuvième mois du calendrier musulman selon l’Hégire, composé d’années lunaires (qui à tous les 33 ans on ‘perd’ une année chrétienne) et on achève le jeûne à la vue de la nouvelle lune du mois Chaouale qui suit. Le mois de Ramadan peut être de 29 ou 30 jours. Le fidèle doit nourrir en son cœur l’intention de jeûner dès la première nuit de Ramadan, mais cette intention n’est pas requise pour le reste du mois. Le jeûne (sawme) de Ramadan consiste à l’abstention (imssak) de toute nourriture et de toute boisson, pendant le jour, de l’aurore au crépuscule, de l’appel à la prière du Sobh à celui du Maghrib. En signe de dévotion et de piété à Allah, le jeûneur homme ou femme, doit tenir sa langue et surveiller ses gestes et qu’il rende au mois de Ramadan les honneurs qu’Allah lui a lui-même rendus (dans son Livre sacré). Le jeûneur ne doit pas approcher sa femme, pas de relation sexuelle, pas d’attouchement, ni de baiser donné en vue de la jouissance et ce pendant toute la journée du Ramadan. Mais rien de cela ne lui est interdit pendant les nuits du Ramadan. Allah Le très Haut explique Ses limites qu’il ne faut pas approcher: « Pendant la nuit du jeûne, est licite pour vous la cohabitation (ar-rafato) avec vos femmes. Elles sont pour vous un vêtement et vous êtes pour elles un vêtement. Allah sait que vous vous trahissiez vous-mêmes. Alors Il vous pardonne et Il efface votre faute. Abordez-les maintenant et désirez ce qu’Allah a prescrit pour vous. Mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez distinguez, à l’aube, un fil blanc d’un fil noir, poursuivez alors le jeûne jusqu’à la nuit… [187] » Traduction : sourate Albaqarah(2) du Coran. Les impubères ne sont pas tenus du jeûne, tant que le garçon n’a pas de pollutions nocturnes et que la fille n’a pas ses règles. C’est la puberté qui entraîne pour eux l’obligation d’accomplir les actes religieux corporels. Le Prophète Mohammad, -qu’Allah prie sur lui et le salue-, nous dit dans ce Hadith Qodsy répertorié par Al-boukhary et Mouslim : ‘‘–Allah Le tout Puissant, Le Prépondérant, a dit : chaque œuvre de l’être humain lui appartient, sauf le jeûne, il est a Moi et c’est Moi qui le récompense. Et le jeûne est protection (Junnah)…’’. Ce Hadith témoigne de la grande importance qu’acquiert le jeûne pour Dieu, dans la mesure où Il lui réserve une récompense spéciale et distinguée. Cette distinction revient au fait que, le jeûne permet à l’âme humaine de contrôler ses désirs et ses envies corporels. Cette maîtrise des appétences confère à l’homme sa dignité, qui le distingue de l’animal. La pratique du jeûne en terme de piété est à l’image d’une élévation de l’état humain à l’état angélique. C’est un exercice utile qui procure à l’être humain une immunité physique et morale, il le protège par la suite de commettre les prohibitions de l’Islam, c’est donc une pratique propitiatoire intercédant auprès de Dieu, et une protection salvatrice. En Islam, le jeûne de Ramadan entant que purification du corps et de l’âme de l’être humain et de ses actes, est recommandé pour ses privilèges et vertus bénéfiques, aussi bien céleste que terrestre, évoqués par le Coran et expliqués par le Prophète Mohammad (prières et salut d’Allah sur lui) :
−Le but céleste : un Hadith répertorié par Al-bukhary et Mouslim, nous enseigne, que celui qui accomplit le jeûne de Ramadan avec foi et comptant sur la récompense d’Allah, ses méfaits (péchés) antérieurs lui seront remis. Le mois de Ramadan appelé aussi mois du Coran, est un mois sacré. C’est le mois où le Coran est descendu et mis au ciel (Al-bayte al-maêmor), afin qu’il soit révélé au Prophète Mohammad (prières et salut d’Allah sur lui). Allah Le très Haut dit dans le Coran :
« Le mois de Ramadan pendant lequel le Coran a été descendu, un guide pour les gens et une clarté [avec des preuves] de la Voie [juste] et du Discernement [entre le juste et l’erreur] ; Quiconque parmi vous aura observé le croissant [de ce mois], qu’il jeûne… [185] » Traduction : sourate Al-baqarah(2). C’est le mois où dès son début, les Ginn (Génies dont les diables ou Satans) sont détenus captifs afin de les mettre hors de nuisance des humains, c’est le mois où les portes du Paradis s’ouvrent et les portes de l’Enfer se referment ; et à chaque une des nuits de ce mois, des jeûneurs serons inscris comme étant des affranchis (ôtaqae) du feu de l’Enfer. C’est le mois où il y a une nuit sacrée, appelée la nuit ‘Al-qadr’, une nuit d’une valeur inestimable. Tout au long de cette nuit, les Anges et Gibril descendent sur terre pour implorer le pardon et la miséricorde d’Allah aux fidèles. Célébrer les prières toute cette nuit est meilleure que mille mois de prières, comme cela est révélé dans la sourate Al-qadr(97) du Coran. Ainsi selon un Hadith du Prophète, le début de Ramadan est miséricorde, son milieu est pardon et clémence divin, et sa fin est affranchissement (îtq) du feu de l’Enfer, tel est la récompense de celui ou celle qui jeûne le Ramadan avec foi et dévouement.
−Le but terrestre : le jeûne de Ramadan a des vertus spirituelles qui consiste à
ce que le jeûneur apprend la maîtrise du soi et la qualité de la patience. Le jeûne de Ramadan fortifie la foi et la piété en Allah et la renouvelle chez le jeûneur. Au niveau social, le mois de Ramadan crée un climat de cohésion, d’égalité, de solidarité et de sympathie entre les fidèles, qui les entraîne aux sentiments d’entre-aide et de bienfaisance. Au niveau de la santé, le jeûne en général a des vertus bénéfiques sur le corps humain, il est reconnu et considéré médicalement comme une cure. Il renforce l’immunité du corps et la multiplie par dix, il purifie les organes, et débarrasse le corps de tous les déchets toxiques et des cholestérols. Celui qui, par oubli, rompt le jeûne un jour de Ramadan est tenu de la compensation (al-qadae) de ce jour, de même pour celui qui le rompt par nécessité de maladie, de même que les femmes en grossesse ou en allaitement. Celui qui fait un voyage dans les conditions où les prières peuvent être abrégées (sur un parcourt de quarante huit miles), peut rompre le jeûne même s’il n’y est pas contraint par la nécessité. Il est alors tenu de la compensation. Celui ou celle qui rompt sciemment le jeûne de Ramadan, en mangeant ou en buvant ou en coïtant, il est alors tenu aussi bien de la compensation que de l’expiation (al-kaffarah). L’expiation en ce cas, consiste soit à nourrir soixante pauvres (60 repas (mudan) destinés aux pauvres et démunis), ou en jeûnant deux mois de suite. Il est recommandé de veiller les nuits de Ramadan par les prières appelées ‘Tarawih’ et la lecture du Coran, surtout pendant les dix dernières nuits de ce mois béni, dix dernières nuits où est dissimulée la nuit sacrée ‘Al-qadr’. Pour le Prophète Mohammad, que Dieu prie sur lui et le salue, le Ramadan était pour lui l’occasion de recevoir les visites de l’Ange Gibril (Gabriel), qui venait chaque nuit lui enseigner le Coran et lui apprendre par cœur ses psalmodies (tartil). Les compagnons du Prophète nous rapportent que pendant ce mois béni, le Prophète devenait d’une générosité et magnanimité plus grande que d’habitude. Ils nous rapportent aussi que, à part le jeûne obligatoire du mois de Ramadan, le Prophète Messager jeûnait, à titre facultatif, les lundis et jeudis, et les 3 jours 13.14 et 15 à nuit de plein lune de l’année. Il faut savoir que toutes bonne action (Hassanat) réalisée est multipliée par 10. Si elle est faite au mois de Ramadan, elle est encore multipliée par 70. Si on prend par exemple les 5 prières par jour, on aura pour chaque prière accomplie en groupe : 10 x 70 x 27= 18900 Hassanat. Pour les 5 prières par jour, on aura : 18900 x 5= 94500 Hassanat. Pour tout le mois de Ramadan, on aura : 94500 x 30= 2835000. Presque 3 millions de Hassanat gagnés seulement par l’exécution des 5 prières obligatoires.
La fin du mois de Ramadan s’achève par la fête de ‘Al-fètre’, premier jour de la rupture du jeûne. Jour de fête célébré par les musulmans et accueilli par la joie et l’embellissement. Cependant avant ce jour de fête, tout jeûneur doit s’acquitter de la zakat d’Al-fètre, qui est une sorte d’obole, d’une faible valeur d’un ‘‘Çaê’’. C’est une pratique recommandée par la Sunnah, son acquittement a pour but de corriger les imperfections du jeûne de ramadan, et d’aider les démunis à passer convenablement ce jour de fête.
5 . Al-hadj : Il s'agit d'un mot arabe désignant le pèlerinage à la Mecque, première ville sacrée
de l’Islam où se trouve la grande mosquée sacrée : Al-haram a-charif, mosquée où il y a la Kaâba, le premier lieu saint conçu pour l’humanité, et ‘Qibla’ (orientation) des musulmans. C’est la maison sacrée située sur un lieu sacrée, Kaâba qui a été rétablie et restaurée par le Prophète Ibrahim (Abraham) et son fils Ismail, par ordre divin. Dieu Le très Haut dit dans le Coran : « La première Maison qui a été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bacca (la Mecque) bénie et une bonne direction pour les mondes. [96] Il y a là des signes évidents : la station d’Ibrahim et quiconque y entre est en sécurité. Et c’est un devoir envers Allah, d’aller faire le pèlerinage sur le lieu (saint) pour les gens qui ont les moyens… [97]» Traduction : sourate Al-îmrane(3). Les études scientifiques éclaircissent les allégations des versets coraniques. Ainsi le lieu de la Mecque est un lieu sacré (haram), cette terre sacrée est une région de prés de 600 km², elle se caractérise par sa couche terrestre sécurisante qui la protège de toute activité sismique, région considérée comme le centre de la terre, c’est le lieu où il y a eu la première formation du sol terrestre. Terre sacrée où est bâtie la première maison : un édifice cubique d’où son nom Ka-âba. La Kaâba est aussi la perspective terrestre du lieu saint céleste appelé ‘Al-bayt al-maêmor’ le lieu saint des anges situé au sept cieux.
Il s'agit d'un des cinq piliers de l'Islam. S'il en a la possibilité financière et physique, un musulman homme ou femme, doit faire le pèlerinage au moins une fois dans sa vie. Le pèlerinage se fait de façon très précise, conformément à la prescription du Coran et de la Sunnah du Prophète : Il est composé de rituels, des règles à respecter, des attitudes autorisées, d'autres interdites... dans le but d’implorer le pardon de Dieu. Al-hadj a lieu pendant le mois lunaire appelé Dzul-Hidjah (douzième mois du calendrier musulman selon l’Hégire). Les pratiques du Hajj dure quelques jours, du 8 au 13 du mois Dzul-Hidjah ; des rituels et des visites sont effectués à la Mecque, à Minan, au mont Ârafat, à Al-mozdalifa, et à Médine ; des lieux où a vécu le Prophète Mohammad, ainsi que son arrière grand-père le Prophète Ibrahim, qu’Allah leur répande ses bénédictions et leur accorde le salut.