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I. INTRODUCTION HISTORIQUE. 1) Résolution de l’équation du troisième degré : (1 ) : 3 + 3 ¡ 2 = 0 par la méthode de Cardan (1501 - 1576, le même que celui qui a inventé les... cardans). D1 2) Résolution de l’équation de Bombelli (1526 - 1573) : (2 ) : 3 = 15 + 4 ) Par la recherche d’une solution ”évidente”. D2 ) par la méthode de Cardan. D3 Bien que cette équation possède trois solutions réelles, on s’aperçoit que la méthode de Cardan oblige à considérer des nombres ”imaginaires”, dont le carré est négatif... II) DÉFINITION DE C ET PREMIÈRES PROPRIÉTÉS. 1) Problème : trouver un sur-ensemble de R muni d’une addition et d’une multiplication prolongeant celles de R et conservant les mêmes règles opératoires, et tel qu’il existe un élément dont le carré est égal à ¡1 Si c’est possible, on doit avoir, pour et réels : ( + ) + (0 + 0 ) = + 0 + ( + 0 ) ( + ) (0 + 0 ) = 0 ¡ 0 + ( 0 + 0 ) D4 d’où la DEF : l’ensemble C des nombres complexes est l’ensemble R2 des couples de réels, muni des deux opérations : ( ) + (0 0 ) = ( + 0 + 0 ) ( ) (0 0 ) = (0 ¡ 0 0 + 0 ) 2) Propriétés de + dans C : P1 P2 P3 P4
: : : :
( ) + (0 0 ) = (0 0 ) + ( ) (commutativité) ( ) + ((0 0 ) + (00 00 )) = (( ) + (0 0 )) + (00 00 ) (associativité) ( ) + (0 0) = ( ) (d’où l’existence d’un élément neutre) ( ) + (¡ ¡) = (0 0) (donc tout élément possède un symétrique)
D5 Ces 4 propriétés font de (C +) un groupe commutatif. Propriétés de . dans C : P5 P6 P7 P8
: : : :
( ) (0 0 ) = (0 0 ) ( ) (commutativité) ( ) ((0 0 ) (00 00 )) = (( ) (0 0 )) (00 00 ) (associativité) ( ) ((0 0 ) + (00 00 )) = ( ) (0 0 ) + ( ) (00 00 ) (distributivité) ( ) (1 0) = ( ) (d’où l’existence d’un élément neutre)
D6 Adjointes aux 4 premières, ces 4 propriétés font de (C + ) un anneau commutatif. Il reste une neuvième propriété pour que (C + ) soit un corps commutatif : P9 : si ( ) 6= (0 0) alors il existe (0 0 ) tel que ( ) (0 0 ) = (1 0) (tout complexe non nul possède un symétrique pour la multiplication)
1
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On démontrera cette propriété ultérieurement : il est à noter qu’elle n’est pas évidente a priori ; par exemple si on avait dé…ni la multiplication par ( ) (0 0 ) = (0 + 0 0 + 0 ) (avec un + à la place du ¡ ), on aurait encore obtenu un anneau, mais plus un corps. 3) Écriture algébrique + d’un complexe. a) On remarque que : 1. ( 0) + (0 0) = ( + 0 0) 2. ( 0) (0 0) = (0 0) 3. L’application 7! ( 0) est une bijection de R vers l’ensemble des complexes de deuxième coordonnée nulle. D7 D’où l’identi…cation (abus d’écriture) : ( 0) = D8
b) Si l’on pose = (0 1) alors 2 = ¡1
PROP et DEF : Tout complexe = ( ) s’écrit sous la forme : + ; est la partie réelle (notée Re ()) de et sa partie imaginaire (notée Im ()) Les complexes de partie réelle nulle sont appelés les imaginaires purs. REM 1 : la partie imaginaire d’un complexe est un réel ! REM 2 : on a donc + = 0 + 0 , = 0 et = 0 mais attention ceci n’est valable que si sont réels ; par exemple : + = ¡1 + 1 et pourtant 6= ¡1 Par convention, dans la suite de ce cours, sera toujours un complexe de partie réelle et de partie imaginaire 4) Conjugué d’un complexe. DEF : = ¡ est le conjugué de Propriétés :
1. = 1 ( + ) ; est imaginaire pur , + = 0 2 1 3. ¡ = 2 d’où Im () = ( ¡ ) ; est réel , = 2 4. = 2 + 2 2 R+ 5. + 0 = + 0 ; 0 = 0 2. + = 2 d’où Re () =
D9 5) Module d’un complexe. DEF : jj =
p
³ p ´ = 2 + 2 est le module de
REM 1 : le module, comme sa notation l’indique, prolonge la valeur absolue sur R. REM 2 : il vaut mieux le plus possible utiliser cette relation au carré : jj2 = = 2 + 2 . Propriétés : 6. jj = j¡j = jj 7. = 0 , jj = 0 8. jjj ¡ j 0 jj 6 j + 0 j 6 jj + j 0 j (inégalités triangulaires gauche et droite) 9. j 0 j = jj j 0 j 10. 0 = 0 , = 0 ou 0 = 0 (un produit de complexes est nul ssi l’un d’eux est nul) D10 2
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6) application : (C + ) est un corps. PROP : si 6= 0
µ
1
¶
=1
¡ et 0 = 2 ; 2 + 2 + 2 tout complexe non nul possède donc un symétrique pour la multiplication : (C + ) est un corps. D11 la propriété P9 ci-dessus est donc véri…ée avec 0 =
1 1 1 1 Notation : le nombre est noté et, comme dans R : 0 = 0 est noté 0 A bien savoir : 1 = = ¡ Les relations 2. et 3. ci-dessus peuvent donc s’écrire : Et on a aussi :
D12
+ 2 ¡ Im () = 2 Re () =
³´
= 0 ( 0 6= 0) 0 ¯¯ jj ¯ ¯ ¯ 0 ¯ = 0 ( 0 6= 0) j j est de module 1 ssi son conjugué est égal à son inverse et ( 6= 0) sont toujours de module 1. jj
7) Problème de l’existence d’une relation d’ordre sur C. PROP : On peut trouver sur C des relations d’ordre total prolongeant l’ordre usuel sur R, c’est-à-dire, véri…ant : 1. 2. 3. 4. 5.
6 6 0 et 0 6 ) = 0 6 0 et 0 6 00 ) 6 00 0 ) > 0 si et 0 sont réels, 6 0 a la signi…cation habituelle.
par contre, on ne peut pas en trouver qui soit de plus compatible avec l’addition et la multiplication, c’est-àdire : 6. 6 0 ) + 00 6 0 + 00 7. si 00 > 0 6 0 ) 00 6 0 00 D13 C’est la raison pour laquelle la relation notée 6 ne
concerne que les réels.
III) RACINES CARREES ET EQUATIONS DU DEUXIEME DEGRE ; méthode algébrique. 1) Racines carrées. DEF : est une racine carrée de () = 2 TH : On pose = + et = + ; alors : 8 2 < + 2 = jj est une racine carrée de , 2 ¡ 2 = : est du signe de 3
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Les deux racines carrées de sont donc 0s p sp 1 2 2 2 2 + + + ¡A §@ + signe ( ) 2 2 D24
p REM : puisqu’il y a deux racines carrées, NE JAMAIS ÉCRIRE sauf si est réel > 0 ; voici ce qui peut arriver si vous le faites : p p p p ¡1 = 2 = ¡1 ¡1 = (¡1) (¡1) = 1 = 1 2) Application à la résolution de l’équation du deuxième degré à coe¢cients complexes. a) Forme canonique de 2 + + PROP : si 6= 0 ¢ = 2 ¡ 4 (discriminant) õ 2
+ + =
+ 2
¶2
¢ ¡ 2 4
!
=
´ 1 ³ (2 + )2 ¡ ¢ 4
D25 b) Résolution de 2 + + = 0 PROP : si 6= 0 l’équation 2 + + = 0 possède toujours deux solutions, confondues si ¢ = 0 : ¡ § où est l’une des racines carrées de ¢ 2 D26 REM : si = 20 alors ¢0 =
¢ = 02 ¡ est appelé le discriminant réduit et les solutions s’écrivent : 4 ¡0 § 0 où 0 est l’une des racines carrées de ¢0
TOUJOURS UTILISER LE DISCRIMINANT RÉDUIT lorsque 2 se factorise dans de façon apparente. E2 : 2 ¡ (2 + 2) + 1 = 0 IV) NOTATION EXPONENTIELLE 1) Formule de Moivre et formule d’Euler. PROP : formule de Moivre : si () = cos + sin alors ¡ ¢ ¡ ¢ + 0 = () 0
Cette propriété, similaire à celle de la fonction exponentielle, justi…e (partiellement) le fait que l’on pose : = cos + sin
Ceci n’est actuellement qu’une notation, et le lien avec la fonction exponentielle ne sera vu que plus tard. La formule de Moivre devient alors : 0 0 = (+ )
4
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On en déduit, pour tout entier relatif :
¡ ¢ =
D14 PROPRIÉTÉS :
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0 = 2 = 1 ; = ¡1 ; 2 = 1 = = ¡ 0 = , 0 = mod 2 est de module 1 , 9 2 R =
et on a les formules d’Euler :
¢ ¡ ¢ 1 ¡ + ¡ cos = Re = 2 ¢ ¡ ¢ 1 ¡ ¡ ¡ sin = Im = 2
D15 2) Applications à la trigonométrie. a) Linéarisation.
On applique les formules d’Euler, puis on développe en utilisant la formule de Moivre, et on revient en sin et cos avec les formules d’Euler. Exemples : E1 b) Mise sous forme de polynôme en cos et sin (appelé ”polynôme trigonométrique”) PROP : On a les développements : cos =
X
06 6 2
sin = sin
µ
(¡1) X
2
¶
(¡1)
06 6 ¡1 2
¡ ¢ (cos )¡2 1 ¡ cos2
µ
2 + 1
¶
¡ ¢ (cos )¡2¡1 1 ¡ cos2
D16 Ce qui donne, en posant pour tout réel : ¶ ¡ ¢ ¡2 1 ¡ 2 2 06 6 2 µ ¶ X ¡ ¢ ¡1 () = (¡1) ¡2¡1 1 ¡ 2 2 + 1 ¡1 () =
X
(¡1)
06 6
les formules :
µ
2
cos = (cos ) sin = sin ¡1 (cos )
Les polynômes et ¡1 sont les polynômes de Tchebychev ( c) Factorisation de § PROP :
¡ + 2 2 ¡ + ¡ = 2 sin 2 2 + = 2 cos
D17 5
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) de première et seconde espèce.
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COURS PCSI d) Calcul de =
X
cos ( + ) et =
=0
X
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sin ( + )
=0
REM : cf. ex. 2 sur les fonctions circulaires pour une méthode sans complexe. PROP : si 6= 0 mod 2
+1 ³ ´ 2 = cos + 2 sin 2 +1 ³ sin ´ 2 = sin + 2 sin 2 sin
D18 V) INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE ; ARGUMENT. 1) Interprétation géométrique. ³ ¡ ¡ ! ! ¡ !´ On a les correspondances suivantes ( est un plan rapporté à un repère orthonormé direct et l’ensemble des vecteurs du plan) : C
R2
= +
( )
+ 0 jj j 0 ¡ j
0 0 ( p+ + ) 2 2 + ...........................................
¯ ¯ ¯¯
¡ ! ! ¡ ! ! ¡¡! ¡ + = ¡ = ! ¡ ! +¡ 0 ! ¡ kk .............
! ¡ ¡ On dit que est l’a¢xe de et de ¡ ce qui s’écrit () et ! () ; est le point-image de et ! son vecteur-image. ¡ ¡! Application 1 : si () et (), a pour a¢xe ......... Application 2 : équation complexe du cercle () de centre () et de rayon : () 2 () , , 2) Argument d’un nombre complexe non nul. DEF : si est un point d’a¢xe 6= 0 on appelle argument de toute mesure en radians de l’angle orienté notation arg
³¡ \ ¡¡!´ ! ;
REM 1 : cette notation arg est pratique mais abusive dans la mesure où elle ne représente pas un seul réel, mais une in…nité, di¤érant d’un multiple de 2 ; on écrit ceci sous la forme : arg = mod 2 CNS : si 6= 0
arg = mod 2 , =
D19
, = jj jj
6
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PROPRIÉTÉS : avec 0 6= 0 () () () () ( 6= et 6= ) 0 arg ( ) = mod 2 ³´ arg 0 = mod 2 arg () = mod 2 est réel , arg = 0 mod est imaginaire pur , arg = mod 2 ¶ µ ¶ µ ³¡ ´ ¡! \ ¡¡! ¡ ¡ \ mod 2 et (() ()) = arg mod = arg ¡ ¡ µ ¶ ¡ Les droites () et () sont parallèles ssi arg = 0 mod ¡ µ ¶ ¡ = mod Les droites () et () sont perpendiculaires ssi arg ¡ 2
D20 3) Coordonnées polaires d’un point et forme trigonométrique d’un complexe. PROP : ( ) 2 R2 est un couple de coordonnées polaires de d’a¢xe ssi = L’écriture est appelée une forme trigonométrique (ou exponentielle, ou polaire) du complexe ATTENTION : REM 1 : ici n’est pas forcément supposé > 0 ; il vaut donc § jj et 8 < si 0 : jj = et arg = mod 2 si 0 : jj = et arg = mod 2 : = , : si = 0 : = 0 D21
REM 2 : l’expression 2 cos
¡ + 2 constitue une forme exponentielle de + 2
4) Interprétation géométrique de la multiplication des complexes. (R)appel : la composée de l’homothétie de centre et de rapport avec la rotation de même centre et d’angle est appelée la similitude directe de centre de rapport et d’angle PROP : multiplier un complexe par le complexe revient à faire subir à son point image une similitude directe de centre de rapport et d’angle D22 APPLICATION : 1. Si 0 ( 0 ) est l’image de () par la similitude directe de centre () de rapport et d’angle on a : 0 ¡ = ( ¡ ) 2. Si et sont deux complexes, la transformation du plan () 7! 0 ( 0 ) avec 0 = + est
¡ - soit la translation de vecteur ! () siµ = 1 ¶ - soit la similitude directe de centre de rapport jj d’angle arg si 6= 1 1¡
C’est une homothétie ssi est réel, et une rotation ssi est de module 1. 7
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D23 VI) RACINES n-IÈMES DES NOMBRES COMPLEXES. 1) Dé…nition et premières remarque. DEF : si et 2 C et 2 N
est une racine n¡ième de si =
REM 1 : pour > 1 0 a une et une seule racine -ième : lui-même. REM 2 : si est pair et est une racine ¡ième de alors ¡ également. REM 3 : si = avec 2 N, les racines ¡ièmes de en sont les racines ¡ièmes des racines ¡ièmes. REM 4 : les racines ¡ièmes du conjugué de sont les conjugués des racines ¡ièmes de REM 5 : si 0 est l’une des racines ¡ièmes de 6= 0 on obtient toutes les autres en multipliant 0 par les racines ¡ièmes du nombre 1 (que l’on nomme traditionnellement : racines ¡ièmes ”de l’unité”). D24
2) Résolution à l’aide de la forme exponentielle. TH p : si 6= 0 est de module et d’argument £ possède exactement racines ¡ièmes distinctes de même module égal à et d’argument £ 2 + avec 2 [j0 ¡ 1j] D27 REM p 1 : les points-images de ces racines forment un polygone régulier à côtés inscrit dans un cercle de centre et de rayon ; on en déduit que la somme des racines ¡ièmes d’un complexe est nulle. REM 2 : puisqu’il y racines n-ièmes, ON N’ECRIT JAMAIS DANS UN CALCUL Eventuellement on peut par contre considérer que l’écriture
p
p
sauf si est réel > 0
représente L’ENSEMBLE des racines -ièmes
p p p p p p Exemples E3 : ¡1 = f ¡g = f g 1 + = f g 3 ¡1 = f g 4 ¡1 = f g 6 ¡1 = f g - Représenter graphiquement les 5 racines cinquièmes de 2 + 3 - Déterminer une valeur approchée d’une racine huitième de (¡3 + 4)5 à l’aide d’une machine à calculer ; faire une …gure avec les huit racines huitièmes. - Déterminer les racines cubiques de 2 + 11, avec l’aide d’une machine à calculer. 3) Groupe des racines ¡ièmes de l’unité. Remarque préalable : l’inverse, le conjugué, le produit de racines ¡ièmes de l’unité est encore une racine ¡ième de l’unité. D28 On verra plus tard que cela implique que l’ensemble de ces racines forme un groupe multiplicatif ; on a: 1 = f1g 2 = f1 ¡1g 3 = f1
2 3
4 3
= ¡
2 3
g
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COURS PCSI Si l’on pose =
2 3
alors 3 = f1 2 g et l’on a : p ¡1 + 3 = (forme à utiliser le moins possible) 2 1 2 = = 1 + + 2 = 0
4 = fg 6 = fg Et si =
2
n 2 o = 2 Z = f1 2 ¡1 g
Si l’on pose = =
D29
2
alors = ¡ et ¯ ¯ f1 2 2 g si = 2 + 1 = ¯¯ f1 g si = 2
VII) ÉPILOGUE : RÉSOLUTION DE L’ÉQUATION DE BOMBELLI DANS C. D30
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