Chapitre Monnaie 2008 2009 Fiche 3

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Fiche 3 – la création monétaire

I.

Notions du référentiel :Banque Centrale, Banques de second rang , Trésor Public, Réserves obligatoires

LES SOURCES DE CREATION MONETAIRE (11 p 58)

On recense 3 sources de création monétaire qui trouvent leur origine dans 3 agents différents créateurs de monnaie : •

la pr emiè re sour ce de cré ation moné tai re es t les banques (di tes banques de second rang) qui créent de la monnaie en contrepartie des crédits qu’elles accordent aux agents économiques , c’est-à-dire aux ménages et aux entreprises , mais aussi à l’Etat en achetant des bons du Trésor



la Banque Cen tr ale crée de la monna ie en émet tan t de la monnaie fiduc iai re (b il le ts) , elle en a le monopole, mais aussi en rachetant les créances que les banques de second rang détiennent sur l’économie (opération appelée réescompte) ou en faisant des avances à l’Etat, c’est-à-dire en créant de la monnaie au profit du Trésor Public (cette opération est aujourd’hui en principe interdite par le Traité de Maastricht qui a proscrit le financement monétaire du déficit public). Enfin, la Banque centrale peut créer de la monnaie en contrepartie des devises étrangères (créances sur l’extérieur) apportées par les banques à la Banque Centrale



le Tré sor Publ ic qui est l’agent financier de l’Etat émet de la monnaie divisionnaire, mais aussi de la monnaie scripturale quand il crédite le CCP d’un fournisseur ou d’un fonctionnaire

CONCLUSION : la création monétaire repose donc sur la transformation de créances en moyens de paiement ; chaque source de création monétaire a donc une contrepartie : les créances sur l’économie (accordées aux particuliers, aux entreprises), les créances sur le Trésor (bons du Trésor) et les créances sur l’étranger (devises) sont les 3 contreparties de la création monétaire et en indiquent son origine.

II.

LES MECANISMES DE LA CREATION MONETAIRE (1 p 64)

Les banques ont donc un pouvoir extraordinaire puisqu’elles ont la capacité de créer la monnaie dont elles ont besoin pour régler leurs acquisitions. En effet, la monnaie n’est pas une dette bancaire puisqu’elle circule indéfiniment entre les agents économiques. Mais alors se pose une question : pourquoi les banques qui ont la capacité de créer de la monnaie n’utilisent pas ce pouvoir pour acheter tous les actifs générateurs de revenu dans l’économie ? 2 raisons expliquent cela : les banques connaissent des fuites et sont contraintes et réglementées par la Banque Centrale

III.

LES LIMITES A LA CREATION MONETAIRE (2 p 64). A. UNE LIMITE A LA CREATION MONETAIRE : LES FUITES VERS LES AUTRES BANQUES

Nous avons vu précédemment que les banques ont la capacité de créer de la monnaie en accordant des crédits à ses clients dont elle crédite alors le compte courant. Mais la banque se trouve limitée dans sa capacité à créer de la monnaie par le fait que ses clients vont utiliser l’argent qu’on leur a prêtée pour régler leurs achats. 2 possibilités se présentent alors : •

le client à qui la banque a accordé un crédit et le commerçant auprès duquel il a acheté des biens appartiennent à la même banque. Dans ce cas, il n’y a aucune fuite, la banque débitant le compte du consommateur et créditant celui du commerçant.



mais ce cas n’est pas le plus fréquent. En effet, il existe une forte probabilité pour que le client et le commerçant n’appartiennent pas à la même banque. Dès lors, l’opération d’achat de biens par le consommateur se traduit par une fuite pour la banque qui doit transférer l’argent du compte de son client vers le compte du commerçant dans une autre banque. Dans la majorité des cas, les banques se contentent d’opérer un échange de chèques

dans la chambre de compensation où sous la surveillance de la Banque Centrale, les banques dites de second rang se rencontrent pour compenser les débits et les crédits. Mais dans le cas où les clients d’une banque ont dépensé plus qu’ils n’ont reçu d’argent sur leur compte, la banque est dite débitrice ; elle a un solde de compensation négatif qui fait l’objet d’un règlement en monnaie Banque Centrale qui est la seule à pouvoir créer de la monnaie Banque Centrale. Les banques doivent donc s’approvisionner auprès de la Banque Centrale pour obtenir des billets.

B. LES SOURCES D’APPROVISIONNEMENT EN MONNAIE CENTRALE Dans le cas non négligeable ( un cinquième des paiements ) où le client à qui la banque a accordé un crédit retire toute ou partie de son compte sous forme de monnaie banque centrale , la banque qui n’a pas la capacité à émettre de la monnaie Banque Centrale doit en obtenir . Pour cela, 2 moyens successifs ont été utilisés : •

jusqu’en 71 , la banque de second rang se réapprovisionnait en monnaie Banque Centrale grâce au réescompte , c’est-àdire que la banque qui accordait un crédit à une entreprise exigeait en contrepartie un effet de commerce qui était un engagement à payer à échéance . La banque de second rang pour obtenir de la monnaie Banque Centrale vendait une partie de ses effets de commerce à la Banque Centrale en payant le prix de ce service : le taux de réescompte. Elle obtenait en contrepartie de la monnaie Banque Centrale.

mais depuis 1971, les opérations de réescompte sont devenues exceptionnelles avec la création du marché monétaire. Sur le marché monétaire interviennent des intermédiaires qui ont pour fonction de confronter la demande de monnaie Banque Centrale des banques à l’offre de monnaie qui a 3 sources : + un excédent temporaire de monnaie Banque Centrale d’une banque commerciale + des liquidités drainées par des institutions financières non bancaires comme les Caisses d’épargne qui n’ont, dès lors, pas le droit de créer de la monnaie. + la Banque Centrale qui peut, en fonction de la politique monétaire qu’elle souhaite mener, offrir une quantité plus ou moins grande de monnaie sur le marché monétaire De la confrontation entre les offres et les demandes de monnaie Banque Centrale va résulter le prix de cette monnaie qui est le taux d’intérêt du marché monétaire ou le taux monétaire. Si l’offre est supérieure à la demande (inversement demande > offre) le prix du marché monétaire va augmenter (diminuer), augmentant (diminuant) le coût de la monnaie Banque Centrale. •

C. ROLE ET POUVOIRS DE LA BANQUE CENTRALE ( docs 13 et 15 p 59-60 ) 1 - LA BANQUE CENTRALE EST LA BANQUE DES BANQUES Les banques , pour qui le coût de création de la monnaie est quasiment nul , ont la tentation d’en abuser car la rémunération des crédits qu’elles accordent à leurs clients est leur principale source de rémunération . Le rôle de la Banque Centrale est alors de limiter cette tentation et donc d’éliminer le risque d’une trop grande quantité de monnaie inadaptée aux besoins de l’économie . Pour cela , la Banque Centrale dispose d’un instrument : la monnaie Banque Centrale qui assure la sécurité du système , puisque les autres formes de monnaie crées par les banques de second rang ont une obligation de convertibilité en monnaie Banque Centrale . En effet , les banques de second rang sont obligées de détenir de la monnaie Banque Centrale pour répondre à 3 opérations : • les retraits au guichet opérés par leurs clients • les règlements en monnaie Banque Centrale auprès des autres banques • les réserves obligatoires auprès de la Banque Centrale ( cf. plus loin ) L’opération qui consiste à obtenir de la monnaie Banque Centrale pour une banque de second rang s’appelle le refinancement. Les banques devant emprunter soit sur le marché monétaire, soit auprès de la Banque Centrale pour obtenir de la monnaie Banque Centrale. On en conclut alors que la Banque Centrale est la banque des banques pour 2 raisons :



quand la banque de second rang ne peut obtenir suffisamment de liquidités auprès des autres banques ou des institutions financières , el le est obl igée de s’adr esser à la Banque Cent ral e qui éme t alo rs de l a monnaie



ma is la Banque Cen tr ale a auss i le de voir et le pou voi r de li mi ter la créa ti on de monna ie par les banques de second rang en contrôlant le prix et le volume du refinancement . Ainsi , si la Banque Centrale considère que les banques de second rang créent trop de monnaie et qu’on risque alors un excès de crédit , elle va inciter les banques à réduire leur offre de crédits en diminuant le volume du refinancement offert , ce qui se traduira donc par une hausse du prix de refinancement . Les banques de second rang constatant que leur coût de refinancement a augmenté vont le répercuter dans les taux des crédits qu’elles offrent aux clients qui vont , dès lors , être moins incités à s’endetter .

2 - LES RESERVES OBLIGATOIRES La Banque Centrale dispose d’un moyen beaucoup plus contraignant pour limiter l’excès de crédits : le mécanisme des réserves obligatoires . La Banque Centrale impose aux banques de second rang de détenir des réserves en monnaie Banque Centrale déposées auprès de la Banque Centrale qui ne sont pas rémunérées et qui sont fonction des dépôts et / ou des crédits que les banques de second rang accordent . La Banque Centrale peut ainsi réguler l’offre de crédits générée par les banques de second rang . En effet , quand une banque accorde un crédit à son client , ses dépôts augmentent ( les crédits font les dépôts ) , donc mécaniquement le montant des réserves obligatoires qu’elle est obligée de détenir auprès de la Banque Centrale s’accroît . Donc elle doit se refinancer pour obtenir de la monnaie Banque Centrale qui aura , pour elle , un coût : le prix du refinancement , c’est-à-dire le taux d’intérêt sur le marché monétaire , alors qu’il ne sera pas rémunéré . Par ce mécanisme , la Banque Centrale peut donc contraindre les banques de second rang à limiter leur offre de crédits . Ainsi , si l’économie souffre d’un excès de crédits ( d’une offre de crédits insuffisante ) qui ne correspond pas aux besoins de l’économie , la Banque Centrale va augmenter ( diminuer ) le taux de réserves obligatoires , accroissant ( diminuant ) ainsi la soif de monnaie Banque Centrale des banques de second rang dont elle étanchera la soif en les refinancant . Le coût du refinancement est d’autant plus élevé ( bas ) que la Banque Centrale veut réduire ( augmenter ) l’excès de monnaie . Par le biais des réserves obligatoires , la Banque Centrale peut ainsi amener les banques de second rang à réduire ou à accroître leur offre de crédits selon les besoins de l’économie .

3 - LA BANQUE CENTRALE , LE PRETEUR EN DERNIER RESSORT La Banque Centrale est dite prêteur en dernier ressort car elle a pour mission de garantir contre le risque du système . Ainsi , si une grande banque se trouve dans une situation de faillite , cela risque de générer un sentiment de défiance de la population à l’égard de l’ensemble du système bancaire . La Banque Centrale doit alors intervenir en finançant la banque menacée de faillite , lui permettant ainsi de répondre à ses engagements et limitant donc le risque de débancarisation et de retour au troc . On comprend dès lors mieux que la monnaie centrale n’est pas un bien comme les autres ; c’est un bien collectif ( cf. chapitre sur le marché ) qui procure un service à toute la société et qui , dès lors , ne peut en aucun cas être soumis aux règles du marché . Ce service gratuit ne peut être offert que par une entité publique ; c’est donc l’Etat dans tous les pays qui prend en main l’émission de monnaie et réglemente les banques pour garantir la sécurité du système .

4 – L’INDEPENDANCE DES BANQUES CENTRALES (14 p 60 ) • • •

Traditionnellement en France la banque centrale était fortement dépendante des décisions gouvernementales, elle a souvent financé le déficit budgétaire de l’Etat. Les Allemands au contraire, depuis l’hyper-inflation des années 1920, considèrent que la banque centrale doit être indépendante de l’Etat, que sa principale mission doit être de lutter contre l’inflation. Dés lors au moment où ont été engagées les discussions sur la création de la BCE les allemands qui craignaient la gestion « laxiste » des français ont imposé une banque centrale européenne : - indépendante - dont la mission clairement explicitée soit la lutte contre l’inflation

Les missions qui sont confiées à la banque centrale et son degré d’indépendance sont assez différents suivant les pays. Dans le document 14 J Stiglitz montre bien que : « aux USA, notre banque centrale, la FED, a pour mission de s’intéresser à l’inflation mais aussi au chômage et à la croissance ». Les statuts de la banque centrale traduisent les conceptions théoriques de la monnaie.

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