Fiche 4 – les analyses théoriques de la monnaie et de son rôle dans l’économie
INTRODUCTION : On peut opposer 2 grands courants : - Le courant dit dichotomique qui établit une coupure entre le monde réel et le monde monétaire - le courant non dichotomique aussi qualifié d’intégrationniste qui lui considère que la monnaie joue un rôle central dans l’économie et qu’il n’existe pas d’économie sans monnaie Un exemple de compréhension : la controverse banking school– currency school ( 1 p 68): Cette controverse trouve son origine dans le Bank restriction Act de 1797 en Angleterre qui suspend la convertibilité or des billets émis par la Banque d’Angleterre .Toute la question est alors de savoir quel est le responsable de l’augmentation du prix du lingot d’or et de l’inflation qui se manifesta pendant les guerres napoléoniennes et surtout à partir de 1808 . 2 courants s’opposent : -
le premier courant dont la figure de proue est D.RICARDO est le currency school ( courant de la circulation : il considère que l’inflation et l’augmentation du prix du lingot d’or sont la conséquence de la dépréciation des billets de banque résultant d’une émission monétaire excessive qui , conformément à la logique quantitativiste , n’a aucun effet sur la sphère réelle , mais génère seulement une hausse du prix des marchandises . Pour remédier à cette situation , RICARDO préconise alors de soumettre la politique d’émission de la Banque d’Angleterre à de strictes limites en revenant à une mise en circulation des billets proportionnels au stock de métal . L’idée centrale de son principe de circulation ( qui a donné le nom au courant auquel il appartient ) est d’imposer la couverture en or des billets qui sont dès lors convertibles , c’est-à-dire que chaque détenteur d’un billet émis par la Banque d’Angleterre peut l’échanger contre une certaine quantité de métal déterminée à l’avance . L’émission de monnaie de la Banque Centrale fluctue donc en fonction de ses réserves d’or .
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au contraire , le courant de la banking school dont la figure de proue est TOOKE considère que l’inflation britannique ne trouve pas son origine dans la suppression de la convertibilité or de la monnaie , mais au contraire dans des causes réelles résultant de la guerre en France ( interruption des échanges , récoltes perturbées ) . L’accroissement de la circulation monétaire est le résultat de la hausse des prix née de la désorganisation de l’économie et non la cause . Ce refus d’imputer l’inflation à une cause monétaire s’inscrit dans un rejet des idées du principe de circulation . En effet , selon TOOKE , l’économie ne doit pas être bridée par la quantité de métal disponible dans l’économie dépendant de facteurs extra-économiques tels que la découverte toujours aléatoire de nouvelles mines d’or . L’émission monétaire doit , au contraire , épouser les besoins de l’économie , c’est-à-dire ,que quand les agents économiques veulent développer leur activité et expriment un besoin de financement , le rôle des banques est de leur accorder des crédits , sous peine de freiner l’expansion économique . TOOKE développe donc une conception endogène de la monnaie .
Cette controverse a vu la victoire du courant de la circulation , puisque le Peel ‘s Act de 1819 va assurer un retour à la convertibilité or de la monnaie et centraliser l’émission de billets entre les mains de la Banque d’Angleterre . C’est donc la tradition quantitativiste qui l’a emporté à court terme . Car ,très rapidement , en raison du développement économique accéléré , le stock d’or mondial s’est révélé insuffisant pour répondre aux besoins de financement des économies . Le pouvoir discrétionnaire des banques s’est donc accru jusqu’au moment où , après la guerre de 14 , la convertibilité or de la monnaie a été provisoirement supprimée , toute référence à l’or disparaissant à partir de 1971 . Une vision beaucoup plus active de la monnaie s’est donc développée .
I - L’ANALYSE DICHOTOMIQUE (17 p 62) Elle se caractérise par 3 grands principes : - l’exogénéité de la monnaie : qui considère qu’en système d’inconvertibilité monétaire , l’offre de monnaie dépend uniquement du système bancaire dans lequel la Banque Centrale joue un rôle directeur . Dans cette conception , l’offre de monnaie ne dépend pas de la demande de monnaie , c’est-à-dire des besoins de monnaie de l’économie - la dichotomie :repose sur l’idée selon laquelle l’économie peut être étudiée en distinguant 2 mondes qui sont séparés : • le monde des phénomènes réels qui est considéré comme premier puisque l’échange préexiste à la monnaie • le monde des phénomènes monétaires
- la neutralité de la monnaie :qui postule l’absence d’influence de la quantité de monnaie sur le fonctionnement de l’économie réelle , c’est-à-dire sur son rythme de croissance , le niveau de chômage , …
A - LE FONDEMENT : LA LOI DES DEBOUCHES DE J.B.SAY Tous les grands auteurs classiques et libéraux ( excepté Malthus ) adhèrent à la loi des débouchés énoncée par J.B.Say en 1803 : l’offre crée sa propre demande . Offre et demande sont donc liées par une relation de causalité dans laquelle l’offre joue un rôle directeur . Le raisonnement de Say fonctionne de la manière suivante : • première étape :le producteur ayant terminé un produit s’efforce de le vendre , car le stocker représente un coût pour lui . • seconde étape :contre la vente de ce bien , il obtient une certaine somme de monnaie dont il cherche à se défaire , car la monnaie n’a pour lui aucune utilité , si ce n’est de lui permettre d’acheter un bien . • troisième étape : l’individu va utiliser son argent à acheter un produit quelconque Say peut alors en conclure : « on voit donc que le fait seul de la formation d’un produit ouvre , dès l’instant même , un débouché à d’autres produits » . Cette conception développée par Say repose sur 3 principes : • premier principe : elle est établie dans le long terme , c’est-à-dire que tôt ou tard , la monnaie obtenue dans la vente d’un bien sera utilisée pour l’achat d’un autre bien • second principe : la monnaie a un rôle passif qui se résume à être un strict intermédiaire des échanges : la monnaie ne peut donc être détenue pour elle-même , donc la monnaie est un voile qui sert uniquement à opérer des échanges • troisième principe : la monnaie est neutre , elle n’exerce aucune influence sur l’économie réelle , ce qui entraîne l’impossibilité d’une crise de surproduction générale , puisque contrairement à la loi de SAY , l’offre crée sa propre demande
B - LA CONSEQUENCE : LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE 1 - UN PRECURSEUR : J.BODIN Les mercantilistes , qui sont le courant dominant au XVI° siècle , considèrent que le stock d’or et de richesses mondial est une donnée constante offerte par Dieu lors de la création du monde . Elle ne peut donc en aucun cas augmenter . Dès lors , l’échange est vu comme un jeu à somme nulle , puisque ce que gagne un individu , l’autre le perd . Le rôle des agents économiques et de l’Etat est alors d’accroître les exportations , de limiter les importations afin de bénéficier d’une balance commerciale excédentaire qui permette d’opérer des rentrées d’or , car plus la quantité d’or en circulation dans l’économie est importante , plus le pays est puissant . J.Bodin va refuser cette conception , en s’appuyant sur les faits qu’il observe après la découverte du nouveau monde : • la découverte de l’ Amérique en engendré un afflux d’or et d’argent en Europe • au même moment , J.Bodin a constaté une forte augmentation de l’inflation en Europe • il va s’efforcer d’en tirer une relation de causalité qui est : « le pouvoir d’achat des monnaies d’or et d’argent est inversement proportionnelle à la quantité d’or et d’argent circulant dans un pays » J.Bodin doit donc être vu comme un précurseur des théoriciens quantitativistes qui reprendront son idée , seulement ébauchée , selon laquelle la valeur de la monnaie est inversement proportionnelle à sa quantité . Remarque :il faut néanmoins constater que l’analyse de Bodin n’est valable que dans une économie où la croissance économique et le progrès technique sont quasiment inexistants . Ainsi , l’augmentation du stock d’or et du pouvoir d’achat des ménages n’a pu déterminer d’augmentation de la production , ce qui a débouché sur une augmentation des prix et de l’inflation . Au contraire , dans le cas où l’économie ( comme aujourd’hui ) aurait été capable de répondre à cet accroissement de la demande par une élévation de la production , l’accroissement des prix aurait été beaucoup plus limité et la théorie de Bodin beaucoup plus discutable . 2 - L’EQUATION D’IRVING FISHER La théorie quantitative élaborée par Fischer est une tautologie ( pléonasme ) qui est exprimée sous la forme d’une égalité toujours vérifiée :
M.V = P.T
M : stock de monnaie circulant dans l’économie circulation de la monnaie P : niveau général des prix ( qui permet de mesurer le niveau d’inflation ) production
V : vitesse de T : volume de la
Les théoriciens quantitativistes donnent de cette égalité la lecture suivante : • toute émission de monnaie opérée par les autorités monétaires ayant pour but de dynamiser la croissance économique et d’augmenter la production se traduit uniquement par une augmentation du niveau général des prix et n’ a aucun effet sur le niveau de production . Cette relation entre la masse monétaire et le niveau des prix exprime donc une conception monétaire de l’inflation ; l’inflation s’explique seulement par un excès de monnaie offerte par les autorités monétaires sur la demande de monnaie ( résultant des besoins de l’économie ) . • Dès lors , puisque la politique monétaire ne peut en aucun cas influencer le niveau de production et de l’emploi , mais génère seulement une augmentation des prix , la seule politique monétaire que les autorités puissent mettre en œuvre est une politique visant à juguler l’inflation , c’est-à-dire une offre de monnaie qui n’excède pas la demande de monnaie résultant du niveau de production . • Donc , le taux de croissance de la masse monétaire doit être inférieur ou égal au taux de croissance du niveau de production . Cette théorie centrale , pour les théoriciens dichotomistes , repose sur 2 postulats ( hypothèses non vérifiées ) : • la vitesse de circulation de la monnaie est constante , ce qui revient à supposer que le comportement de détention des agents économiques est stable dans le temps et indépendant du niveau des taux d’intérêt et du niveau des prix . •
le niveau de production est une donnée purement dépendante des facteurs réels qui se trouvent toujours au niveau du plein emploi des facteurs de production . On retrouve ici la loi de SAY qui affirme que l’offre de plein emploi crée sa propre demande de plein emploi et maintient ainsi l’économie au plein emploi . Dès lors , puisque l’on se situe au plein emploi , l’émission de monnaie n’a aucun effet sur la sphère réelle , la monnaie est un voile , la dichotomie est bien vérifiée Remarque : la théorie quantitative de la monnaie et les conclusions qui en sont tirées par ses partisans ne sont valables que si les 2 hypothèses précitées sont vérifiées . 3 - L’ANALYSE MONETARISTE DE M.FRIEDMAN Friedman qui est le grand théoricien quantitativiste du XX° siècle va renouveler la théorie quantitative en en reprenant les principales conclusions : • la demande de monnaie est une fonction stable , donc la vitesse de circulation de la monnaie est constante • l’inflation trouve toujours sa source dans la création de monnaie ) Mais Friedman va distinguer le court et le long terme : • dans le court terme : en trompant les agents économiques qui se croient plus riches grâce à l’injection de monnaie dans l’économie , les autorités monétaires peuvent permettre provisoirement d’augmenter la croissance économique et de diminuer le chômage . • mais dans le long terme ,les agents économiques qui sont rationnels se rendent compte qu’ils ne sont pas plus riches qu’auparavant en termes réels ,l’ injection de monnaie entraînant , puisque l’économie se trouve au plein emploi , une augmentation de l’inflation proportionnelle à l’injection de monnaie dans l’économie . Dès lors , le pouvoir d’achat des ménages n’a pas bougé et les ménages vont donc réduire leur niveau de consommation qui revient au niveau antérieur . Dans le long terme , la politique monétaire s’avère donc totalement incapable de relancer la croissance économique et de lutter contre le chômage . Conséquences : Dès lors , puisque la politique monétaire ne peut avoir aucun effet sur la sphère réelle , elle doit seulement contribuer à stabiliser l’inflation . Friedman et les monétaristes préconisent donc l’application d’une politique automatique s’opposant aux politiques discrétionnaires : la masse monétaire doit croître à un taux fixé à l’avance et proche du taux de croissance de l’économie . Pour obtenir ce résultat , il faut assurer l’indépendance de la Banque Centrale pour( éviter que la politique
monétaire ne subisse de pressions de la part des autorités politiques qui cherchent à relancer l’économie pour des raisons électoralistes .
II - L’ANALYSE NON DICHOTOMIQUE INTRODUCTION : Les théories appartenant à ce courant ont pour point commun de rejeter 3 des postulats essentiels du courant quantitativiste : • le rejet de l’analyse dichotomique : c’est-à-dire que tous les auteurs appartenant à ce courant , au premier rang desquels figure Keynes , rejettent l’idée d’une séparation de la sphère réelle et de la sphère monétaire et donc la théorie quantitative de la monnaie • ils refusent de considérer qu’une économie puisse exister sans monnaie , c’est-à-dire que dans, un premier temps , on fasse comme si l’économie se caractérisait par le troc , afin de déterminer l’équilibre sur chacun des marchés , et seulement dans un second temps , que l’on introduise la monnaie afin de faciliter les échanges . Les auteurs de ce courant conçoivent donc une économie monétaire de production dans laquelle la monnaie est le fondement de toute relation économique . L’idée de neutralité de la monnaie est donc rejetée par ce courant de pensée • le rejet de l’exogénéité de la monnaie : les théoriciens appartenant à ce courant considèrent que la monnaie est endogène et répond à un besoin des agents économiques , c’est-à-dire que , même si la quantité de monnaie est contrôlée par les autorités monétaires , l’introduction de la monnaie dans l’économie résulte principalement d’opérations de crédits répondant à un besoin de financement des agents économiques .
A - L’ANALYSE DE KEYNES ( 18 p 62) L’analyse keynésienne remet fondamentalement en cause la dichotomie classique par l’abandon de deux hypothèses de base : 1-L’économie peut certes se situer au plein emploi des facteurs de production mais contrairement à ce qu’affirment les libéraux aucun mécanisme autorégulateur ne l’assure avec certitude. Il existe donc beaucoup plus fréquemment des situations de sous-emploi qui résultent d’une demande des agents économiques insuffisante En effet Keynes rejette la loi de Say en démontrant que ce n’est pas l’offre qui crée la demande et l’amène à son niveau, mais au contraire la demande anticipée des ménages et des entreprises qui exercent un rôle directeur . dés lors selon Keynes tant que l ‘économie connaît une situation de sous-emploi il faut que l’Etat intervienne pour sortir l’économie de la dépression à laquelle elle est confrontée . Un des outils préconisés par Keynes est alors la politique monétaire pour laquelle Keynes distingue deux cas : • Tant que l’économie se trouve dans une situation de sous-emploi, donc qu’il existe du chômage une injection de monnaie dans l’économie permettant d’accroître la demande effective ( c’est à dire la demande solvable anticipée par les entreprises) va relancer la croissance et donc permettre de dynamiser l’investissement et de créer des emplois sans avoir d’effets notables sur les prix . On constate donc que tant que l’économie ne se situe pas au plein emploi des facteurs de production Keynes rejette la théorie quantitative de la monnaie, en affirmant qu’une injection de monnaie dans l’économie aura des effets sur la sphère réelle(la croissance , l’emploi) sans relancer l’inflation . Keynes critique donc la vision dichotomique défendue par les théoriciens quantitativistes. Et ce d’autant plus qu’en situation de récession toute politique monétaire restrictive visant à assainir l’économie va aggraver le sous emploi des facteurs de production , donc le chômage • Au contraire quand l’économie se situe au plein emploi des facteurs de production , Keynes Considère que toute hausse de la masse monétaire en circulation va se traduire par une hausse de l’inflation et n’aura pas d’effets sur la sphère réelle , car il n’existe pas de capacités de production disponibles . Keynes conclut donc que , dans le cas particulier où l’économie se trouve au plein emploi , la théorie quantitative de la monnaie redevient valable , puisque toute hausse de la masse monétaire se traduit par de l’inflation et n’a aucun effet sur la sphère réelle . 2-Keynes conteste la validité de l’hypothèse de constance de la vitesse de circulation de la monnaie . En effet , selon lui , la demande de monnaie de la part des agents économiques n’est pas
seulement fonction du niveau de revenu et de production ( plus le revenu augmente , plus il faut de moyens de paiement pour opérer des transactions ) . Elle dépend aussi des taux d’intérêt ( contrairement à ce qu’affirment les théoriciens quantitativistes ) . En effet , selon Keynes , les taux d’intérêt n’ont pas seulement pour fonction d’équilibrer par la flexibilité l’offre et la demande de capitaux . Ils n’appartiennent donc pas seulement à la sphère réelle .Il deviennent le lieu de rencontre entre la sphère réelle et la sphère monétaire : • selon les libéraux ,le taux d’intérêt est le prix de la renonciation à la consommation immédiate des ménages : le ménage a le choix entre utiliser son revenu pour consommer tout de suite ou s’abstenir de consommer et épargner . Mais comme les ménages ont une préférence pour le présent , il épargnera d’autant plus que la récompense de son effort sera importante , c’est-à-dire que le taux d’intérêt sera élevé . L’épargne , c’est-à-dire l’offre de capitaux est donc une fonction croissante du taux d’intérêt réel . Au contraire , la demande de capitaux de la part des entreprises sera d’autant plus importante que le prix qu’ils auront à payer sera faible pour financer leurs investissements . La demande de capitaux des entreprises est donc une fonction décroissante du taux d’intérêt réel Keynes considère certes que l’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel , mais selon lui , l’épargne n’est pas fonction du taux d’intérêt . C’est le reliquat qui demeure une fois que le ménage a déterminé son niveau de consommation qui est une fonction croissante du revenu . Dès lors , le taux d’intérêt ne récompense plus l’abstention de consommation , il va déterminer la répartition de son épargne que le ménage va opérer entre la détention sous forme liquide , c’est-à-dire sous forme de monnaie et la détention sous forme de placements . Le ménage aura d’autant plus intérêt à détenir son épargne sous forme liquide que le taux d’intérêt sera faible , c’est-à-dire que le taux de rendement des placements sera réduit . Au contraire , si le ménage anticipe une augmentation des taux d’intérêt , il lui sera bénéfique d’opérer des placements . Mais alors , contrairement à ce qu’affirment les théoriciens néo-classiques , la vitesse de circulation de la monnaie n’est pas constante , elle fluctue en fonction des variations des taux d’intérêt . Dès lors , l’Etat peut appliquer une politique d’injection de monnaie dans l’économie puisque , qui diminuera le taux d’intérêt car il n’a pas à craindre une chute de taux d’épargne ( celle-ci dépendant du revenu et non du taux d’intérêt . La baisse du taux d’intérêt va inciter les entreprises à investir , ce qui va relancer la croissance économique , augmenter le revenu , la consommation et l’épargne