Changement Social Solid A Rites

  • October 2019
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Même si le travail reste le principal vecteur de l'intégration économique et sociale, il est de plus en plus porteur d'exclusion ... (Introduction) Accroche : Enquête récente (premier trimestre 2002) établissant une corrélation entre les taux de suicide et la situation de l'emploi des individus Définitions : intégration : intériorisation des normes et des valeurs dominantes chez Durkheim, sentiment d'identification au groupe ; exclusion (voir réponse à la question 3) ; travail : activité productrice de l'homme Cadre spatio-temporel : centré sur la deuxième moitié du XXème siècle, en Europe et particulièrement en France Problématique : évolution de la conception du travail d'une activité peu valorisée (réservée aux esclaves dans la Cité grecque ; reconnue comme abrutissante par A. Smith) vers un instrument d'émancipation. Amélioration de la situation du salariat au XXème (qui était au XIXème siècle la pire des conditions ; celle des journaliers) grâce aux acquis sociaux. Mise en place en Europe de modèles économiques, sociaux et culturels basés sur cette forme d'emploi qui fait encore figure de norme mais qui perd du terrain remettant en cause la cohésion sociale. Annonce du plan : .... I - Le travail, vecteur principal de l'intégration économique et sociale Les mécanismes d'intégration opèrent sur le lieu de travail ainsi qu'au sein de la structure sociale et de sa vie économique A - Les mécanismes à l'oeuvre sur le lieu de travail •





La socialisation (cf. réponse à la question 5) : Socialisation secondaire (à l'âge adulte) ; faisant appel à des normes et valeurs transmises précédemment (par les instances de socialisation primaire : famille, école, religion ...) mais pouvant comporter également de nouveaux éléments spécifiques au cadre de travail : formes de coopération, de négociation, de conflits ... L'immersion dans une sous-culture professionnelle : Culture = manières de sentir, de penser et d'agir propre à un groupe ; sous-culture = culture d'un groupe plus restreint en taille qui conserve la majorité des éléments de la culture de référence plus globale dans laquelle il s'inscrit en présentant certaines spécificités. Sous-culture pouvant s'envisager à plusieurs niveaux : un corps de métier, une entreprise (cf. réponse à la question 6). La notion de culture d'entreprise doit être considérée avec prudence puisqu'elle peut être un outil de gestion des ressources humaines et à ce titre ne pas correspondre à une stricte définition sociologique de la culture ou sous-culture. Les identités professionnelles : Par l'effet de la socialisation et de la culture, se forgent des identités professionnelles. Renaud Sainsaulieu, sociologue de l'entreprise contemporain, a mis en évidence la réalité et la diversité de ces identités professionnelles ("L'identité au travail" 1993). Par exemple, celles des ouvriers spécialisés (OS) est marquée par une attitude fusionnelle qui consiste à gommer le plus possible les différences individuelles, en particulier lorsqu'il s'agit d'entretenir des relations avec la hiérarchie (il faut faire bloc). B - Les répercussions sur l'intégration à la structure sociale et à la vie économique







Les effets de l'identité professionnelle sur l'identité sociale : La place occupée dans la production conditionne plus ou moins fortement la place occupée dans la structure sociale. C'est le sens de la nomenclature des P.C.S utilisée en France (de nombreux comportements tels que le choix du conjoint, l'itinéraire des enfants ou les opinions politiques varient d'une PCS à l'autre). Vision marxiste des classes sociales dépendant de 3 critères : place dans les rapports de production, conscience de classe et lutte contre les autres classes. Une place pleinement reconnue dans la société : Le travail est devenu une dimension essentielle de la vie d'un adulte (cf. réponse à la question 4). Il fait partie des "valeurs" principales des européens avec la famille (enquête European Values de 1999). Dans les pays developpés, la conception dominante du travail aujourd'hui est celle des socio-démocrates pour qui le travail est un facteur d'émancipation (en dépit du lien de subordination qu'implique le salariat). Les repercussions pour les femmes de leur accès massif à l'emploi au cours des trente glorieuses en témoigne (cf. document 3). C'est au cours de cette période que s'est construit, notamment en France, un système accordant des droits principalement en vertu de la condition de salarié. On pense au système de protection sociale basé sur l'assurance sociale. Symboliquement, être salarié c'est être reconnu par la collectivité. La satisfaction des besoins par la consommation marchande : L'émancipation et l'indépendance des salariés s'expriment dans la consommation et l'achat d'un logement. Un revenu leur est indispensable pour subvenir à leurs divers besoins. Au-delà de la satisfaction des besoins, la dépense contribue à créer un lien marchand. Elle permet aussi de participer à des activités sociales exigeant une participation financière (ex : adhésion à une association sportive). On peut ajouter que le fait des payer de impôts (sur les revenus du travail) peut donner le sentiment de contribuer au fonctionnement de la "cité".

Les mécanismes mis en évidence ont joué à plein dans la période des trente glorieuses. Les économistes de l'Ecole de la régulation y ont vu le triomphe du compromis fordiste. Au cours de cette période, l'intégration par le travail a bien fonctionné, les travailleurs les moins qualifiés ayant pu trouver leur place dans l'organisation

scientifique du travail (OST). Ce n'est plus le cas aujourd'hui. II - Le travail, de plus en plus porteur d'exclusion Au cours du dernier quart de siècle, le marché du travail s'est transformé bousculant les mécanismes d'intégration qui s'étaient mis en place et contribuant à produire de l'exclusion. A - Les évolutions du marché du travail en cause •





L'accroissement de la précarité de l'emploi : Doublement du nombre des formes particulières d'emplois en 10 ans (cf. réponse à la question 2) ; l'emploi précaire (synonyme) répresente plus de 10 % des emplois aujourd'hui contre 4 % en 1985 ; les nouvelles embauches s'effectuent dans 40 % des cas environ en contrats atypiques (autres que CDI). Gestion plus flexible et plus sélective de la main d'oeuvre par les entreprises. L'accroissement du chômage depuis 25 ans : Récemment retombé sous les 10 % en pourcentage de la population active (taux de chômage) en France, le chômage reste élevé (plus de 2 millions d'actifs en France). Il affecte plus particulièrement certains actifs : les jeunes, les moins qualifiés et dans une moindre mesure les femmes. Leur moindre "employabilité" supposée fait évoluer un nombre important de ces actifs entre chômage et contrats atypiques à l'intérieur du halo du chomage (le chômage tel qu'il est défini par les organismes spécialisés plus l'ensemble des situations intermédiaires entre l'emploi typique et le chômage). Certains chômeurs sont dans une situation que l'on peut considérer comme plus grave, il s'agit des chômeurs de très longue durée, c'est-à-dire depuis plus de 2 ans. Ils étaient environ 900 000 vers 1994 (cf. document 2). La segmentation du marché du travail : A la lumière de ces données, on voit se dessiner une segmentation du marché du travail. D'un côté, un segment primaire avec des emplois en CDI, assortis de salaires "normaux", d'avantages sociaux et d'une relative protection (droit du travail sur le licenciement principalement) à défaut de sécurité de l'emploi. D'un autre côté, un segment secondaire avec des contrats précaires : souvent mal rémunérés et dépourvus de certains avantages et de sécurité. Cette situation trouve en grande partie son origine dans les choix des entreprises mais elle est confortée par les comportements individuels. Face au risque de chômage ceux qui disposent d'un emploi sur le segment primaire, parfois appelés "insiders", s'efforcent de s'y maintenir. Ils renforcent leur employabilité par des formations et hésitent à refuser du travail supplémentaire. Ce faisant, ils maintiennent l'écart avec les "outsiders" du segment secondaire. B - Les répercussions sur l'exclusion sociale







Un amoindrissement des liens sociaux via le collectif de travail : Les actifs en contrats atypiques connaissent une ou plusieurs périodes de présence dans un ou des lieux de travail (cf. réponse à la question 2). Or, la mise en place de liens sociaux sur le lieu de travail (avec les mécanismes décrits précedemment) puis en dehors du temps de travail nécessite un minimum de temps ; exemple : non participation des actifs en emplois précaires à la vie syndicale, source d'échanges et de socialisation. La situation des chômeurs, en particulier ceux de très longue durée, est encore plus critique puisqu'il perdent toute relation avec le collectif de travail. On peut certainement parler d'anomie pour cette partie de la population qui a connu le travail durant de nombreuses années et qui y associait des valeurs comme la solidarité. Un amoindrissement du lien marchand : La précarité de l'emploi détermine la précarité des revenus (faibles et irréguliers). Elle contraint doublement les ménages touchés à limiter leurs dépenses : en raison de la faiblesse des revenus et en raison de l'incertitude sur l'avenir professionnel. Elle est souvent à l'origine de la difficulté de rembourser des crédits (surendettement) ou à l'inverse d'en contracter (pour l'acquisition d'un logement en particulier). Privés de leur statut de travailleur à part entière, le "précaire" et le chômeur, sont partiellement privés de leur statut de consommateurs dans une société qui accorde une place importante à cet acte quotidien. L'exclusion, un processus cumulatif : Plusieurs facteurs interviennent dans un itinéraire d'exclusion. Successivement et dans un ordre pouvant varier, des liens avec la famille, le travail, les amis, les institutions peuvent être fragilisés. On constate par exemple que les chômeurs de longue durée ont une sociabilité familiale plus faible que la moyenne (cf. réponse à la question 3). On s'aperçoit également à travers les chiffres (cf. document 2) que parmi les personnes en grande difficulté sociale beaucoup sont dépourvues de travail. Cela ne signifie pas que dans tous les cas c'est l'absence de travail qui est la cause de ces difficultés. Mais à n'en pas douter l'évolution du monde du travail a été de plus en plus porteuse d'exclusion au cours des dernières décennies.

(Conclusion) Le travail occupant une place centrale dans nos sociétés, les difficultés d'y accéder durablement pour un nombre croissant d'actifs contribuent à l'exclusion sociale. Les politiques de l'emploi ont limité quelque peu les dégâts par un traitement social du chômage (on évalue généralement à 500 000 le nombre de chômeurs épargnés en France grâce aux diverses mesures). Faut-il dérèglementer davantage ou au contraire reréglementer le marché du travail ? Source : Académie de Clermont-Ferrant, Sujets SES Terminale, Synthèse Travail : Intégration et Exclusion, http://www3.ac-clermont.fr/pedago/ses/sujets/term/[email protected]

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