Aimer Son Corps

LA DÉVALORISATION ESTHÉTIQUE PEUT BLOQUER LA GUÉRISON Christian Flèche Certains patients comprennent beaucoup de choses, mais ne guérissent pas ! Demandez-leur quelle est leur relation à leur corps. Faites-les parler sur leur corps. Je demande souvent : « Qui est votre corps ? Est-ce un ami ? Un ennemi, un étranger ? ». En effet, aussi étonnant que cela puisse vous sembler à première vue, la dévalorisation esthétique est un puissant verrou. Pourquoi ?, car suite à ce Biochoc, cet instant dans la cour de récréation où on vous traita de mercerie (« t’es pleines de boutons »), de diplodocus (à cause de grosses fesses), cet instant en famille où on se moqua de vous, …, entre en vous une souffrance due à votre physique . La solution qu’elle est-elle ? S’en séparer. Symboliquement bien sûr. Et une des façons est de devenir intellectuelle, de favoriser la pensée au détriment des sensations. Une autre façon est de s’intéresser aux choses le plus abstraites du monde, les étoiles, l’au-delà, les extra ou les infra-terrestres, … La dévalorisation esthétique peut être : « J’ai un nez trop droit ou un nez tordu ; les sourcils trop poilus ». C’est toujours une dévalorisation dans la comparaison avec ceux qui n’ont pas ce trait physique. Pour mettre du mouvement dans cet état de fait, en tout premier il s’agit de faire un bilan. Lorsque vous regardez votre corps quelle est votre impression ? Agréable ? Désagréable ? Lorsque quelqu’un d’autre le regarde ? Voici un protocole qui a fait ses preuves et vous permettra de changer si vous le souhaitez, si c’est le moment pour vous. Cet exercice peut être productif pour nos petits complexes esthétiques ; il y a d’autres exercices si vous vous sentez agressé par le regard des autres au point qu’il vous faille changer d’image. Protocole : Première partie Vous prenez une feuille et vous écrivez l’opinion que vous avez de votre corps. Pour l’instant, nous allons parler du corps physique. Là, c’est une évaluation de votre corps quand vous vous regardez dans une glace.

Chaque portion de votre corps, comme dans les boites de fromage de « la Vache Qui Rit » est évaluée. « Comment trouves-tu tes cheveux…, ton visage …, tes yeux…, ton nez…, ta bouche …, ton ventre…, ton auriculaire droit, … Tu écris tout ce qui vient sur chaque portion, tes opinions. Peut-être d’abord ce que tu n’aimes pas car je crois que c’est la priorité. En tous les cas, cela restera confidentiel. » (Un temps pour l’exercice) Deuxième partie Ce que je vous propose de faire est de prendre dans cette liste la partie de votre corps qui vous déplait le plus. Vous pourrez le faire avec les autres éléments ensuite. Vous vous rendez compte déjà, des messages peu encourageants que vous vous envoyez à vous-mêmes. Même si vous n’aimez pas vos pieds, de toutes façons, ce sont vos pieds et vous allez vivre des heures, des jours, des années avec. Prenez conscience combien nos pensées sont toxiques. On s’empoisonne avec cela. Vous vous rendez peut être compte que cela coupe votre relation à votre corps, donc votre évolution, votre guérison, votre intégration de tous vos apprentissages. Car il y a un conflit de vous avec vous. Je vous propose donc de prendre l’aspect physique qui vous convient le moins et de faire l’exercice suivant. Vous n’aimez pas, par exemple, votre début de calvitie ou bien la forme de votre nez, et vous imaginez en fermant les yeux que toutes les personnes (les enfants, les femmes, les hommes, les vieillards) ont cela. Si nous choisissons par exemple, la couleur de ses cheveux qui ne nous plait pas, qui nous dévalorise, nous imaginons que tous les habitants de la terre ont les mêmes cheveux. Pour les seins par exemple, toutes les femmes. Ou encore toutes les femmes ont de la cellulite. Ainsi vous imaginez que toutes les personnes, les femmes pour les attributs féminins, les hommes pour les attributs masculins, ont votre complexe esthétique. Vous prenez donc cet aspect physique et vous imaginez absolument toute la population mondiale avec cet aspect. (Un temps pour l’exercice) Troisième partie Quand cela est fait, mentalement, vous portez un regard nouveau à votre trait physique. Vous notez la différence dans vos émotions, dans votre perception.

Encore plus profondément, vous ressentez peut-être un nouveau contact avec votre corps. (Un temps pour l’intégration). Ce qui est important est de noter les différences dans cette nouvelle relation à votre corps, votre unité peut-être, cet accueil, cette estime que vous avez pour chaque partie de votre corps. Progressivement, vous revenez dans l’ici et maintenant, enrichis de vos ressources et de vos expériences. Feed back de stagiaires ayant mis en pratique ce protocole : Dialogue et douceur Feed back de Me X : quand tu nous as proposé l’exercice, tu as parlé de tête coupée du corps. Quand je regarde mon corps, je rigole maintenant en lui disant : « Tu me dis quelque chose, mais je n’arrive pas à comprendre ce que tu veux me dire ». Je rigole sans rigoler, parce que j’aimerais qu’il devienne comme je veux. Là, c’était un peu pareil, avec plus de douceur dans le regard à la fin. « Ok, tu as quelque chose à me dire et je n’arrive pas encore à comprendre ou tu ne me l’exprimes pas bien ». Ça concerne certaines parties du corps et non tout le corps. Dans l’exercice, j’ai contacté encore plus de douceur ; c’est rentré encore plus dans mon cerveau, mais pas en jugeant. C’est accompagnant : « Il va falloir que tu l’exprimes, mais pour l’instant je n’entends pas ». CF : donc, une étape a été franchie dans la relation avec ton corps, avec plus de douceur. X : un autre regard. CF : accepter plus de rencontre, de relation avec ton corps est bien, parce que, déjà, tu as fait un diagnostic, un bilan. Tu as commencé à mettre en route une rencontre possible avec plus de douceur. Je t’encourage à utiliser cela. Il y a une porte qui est ouverte, donc dialogue avec, rencontre-le et plus tu vas dialoguer, plus des informations et des changements vont vouloir passer. Réintégration d’estime, de respect Me Y : je trouvais dommage que chez tous ceux qui avaient cela beau, cela devienne laid. Mais cela ne m’a pas gêné plus que cela, probablement parce que ce n’était pas un gros conflit. Mais cela ne m’a pas réconciliée avec pour autant. CF : qu’est-ce qui décide qu’une chose soit belle ou soit laide ? Il y a certaines cultures où ils se font des scarifications et ils trouvent cela très beau.

M. Z : cela peut déstabiliser une croyance. Par rapport à cette partie de moi que je n’aime pas, cela m’a beaucoup plu de voir les autres avec la même chose, notamment les photos des magasines. CF : de toute façon, c’est mon corps ou une partie du corps, et il y a à vivre avec et le mieux possible. Me W : Je l’aime davantage maintenant parce que je lui fais des cadeaux et que j’ai cette gratitude. Bon, d’accord, on a de la cellulite, mais ce n’est pas un gros problème. Je l’aime maintenant, alors que je ne l’aimais pas auparavant. CF : c’est l’objectif : réintégrer cette partie-là. Sinon, il y a un conflit interne, un stress interne par rapport à soi et là, ça bloque.