Namaste! Om namo bhagavate vâsudevâya! Nous célébrons aujourd'hui le Gîtâ Jayanti! En ce jour extrêmement faste, les sâdhakas (chercheurs spirituels) que nous sommes, profitent de cette opportunité pour se remémorer de l'enseignement que Dieu a donné à l'humanité sur la terre indienne. La Shrimad Bhagavad-Gîtâ est le message immortel venant de la bouche du Seigneur même. Pendant des siècles, la Gîtâ a eu un rôle prépondérant auprès des saints et des chercheurs spirituels tout autour du monde. Les éternels enseignements de la Gîtâ sont universels car ils sont faits pour le bien de toute l'humanité. La Gîtâ est un phare pour le salut de l'humanité. La conscience et l'éveil spirituels tels qu'enseignés dans la Gîtâ, élève la perception de l'individu qui réalise alors l'existence comme un tout, en brisant les barrières de communautés, de croyances et de couleurs. Une âme incarnée qui vit le divin enseignement de la Gîtâ, atteint la libération. Le Seigneur en personne déclare la Gîtâ Mahâtmya dans le 18ème chapitre de la Gîtâ – « Celui qui, avec une suprême adoration pour Moi enseignera ce Secret suprême à mes dévots, M'atteindra, sur ce il n'y a pas de doute ! ». Swami Dayanandaji a immensément contribué à une compréhension approfondie de la Gîtâ grâce à son commentaire détaillé « La Bhagavad-Gîtâ – une étude à la maison ». Agé ans de 76 ans, il continue d'enseigner et reste toujours une éternelle inspiration pour les générations de chercheurs spirituels et d'étudiants de Védânta. La connaissance spirituelle est la seule chose qui peut détruire une fois pour toute l'insatisfaction humaine. Aider l'être humain spirituellement est la forme la plus haute d'aide. Dieu en personne est hautement satisfait avec ceux qui propagent la connaissance spirituelle. En ce jour du Gîtâ Jayanti, au nom de tous les sages passés et présents, je vous demande donc de rendre cette connaissance unique disponible à la grande majorité des êtres humains. Il aurait été facile de commencer une étude de la Shrimad Bhagavad-Gîtâ, mais sans connaître les fondations de la culture védique, cette étude aurait été superficielle. Il en est de même pour ceux qui croient qu'une lecture rabâchée ou qu'une traduction suffiraient. Je leur rappelle que la Gîtâ est un trésor qui se mérite à force d'efforts en sanscrit et en étude de commentaires. Devenons des « missionnaires » de la Gîtâ – même si le mot « missionnaire » n'est pas le meilleur. Cultivons notre action, notre dévotion et notre connaissance avec le sublime dialogue entre le Seigneur et son ami le plus fidèle, Arjuna. Faisons en sorte que Sri Krishna, le Maître des maîtres, soit notre ami tout au long de notre pèlerinage sur cette planète. Soyons proches de Lui, non pas dans un culte stérile, mais dans une compréhension de la relation qui existe entre Lui, le monde et nous. Devenons les instruments pour répandre l'enseignement de la Gîtâ. Il n'y a pas de plus grand service que nous puissions rendre à Notre Seigneur et Dieu. A mon humble avis, c'est la meilleure façon de vous souhaiter un Joyeux Gîtâ Jayanti ! Swami Advayananda
LA BHAGAVADGITA : LE CHANT DU SEIGNEUR Il y a différents types de Gîtâ : l'Anugîtâ, l'Uttaragîtâ, la Kâmagîtâ, la Pândavagîtâ, la Hamsagîtâ, la Siddhagîtâ, la Râmagîtâ, l'Uddhavagîtâ, la Ganeshagîtâ, etc., mais la plus populaire est la Bhagavadgîtâ. Le titre de Bhagavadgîtâ signifie le chant (gîtâ) du Seigneur (Bhagavân). On considère la Gîtâ comme un chant car elle est en vers et de ce fait agréable. Elle se compose de 2 mètres poétiques, l'anustubh et le tristubh,
faisant de la Gîtâ un texte facile à réciter et à mémoriser. La Gîtâ est agréable aussi parce que son sujet est hautement désirable pour tout le monde. Le mot bhagavadgîtâ est au féminin parce que le Véda, la Shruti, est au féminin, rappelant ainsi que ce qui est dit dans la Gîtâ l'est aussi dans la Shruti. Ainsi l'enseignement de la Gîtâ est sous la forme d'un chant. Et qui est Bhagavân ici ? Krishna est Bhagavân. Il est celui qui a prouvé qu'il avait les 6 sortes de bhaga et de ce fait, il est considéré comme Bhagavân. Une fois que vous avez compris le sens du mot Bhagavân comme étant celui qui possède les bhaga, reconnaître Krishna comme Bhagavân ne pose plus de problème. Une autre manière de voir le titre de cette Gîtâ, est qu'en tant que chant, son sujet est Bhagavân. C'est comme si on disait la « connaissance scientifique » qui est la connaissance dont le sujet est la science. Donc, nous pouvons prendre le titre de la Bhagavadgîtâ comme étant soit la gîtâ de Bhagavân ou la gîtâ ayant comme sujet Bhagavân.
LE SUJET DE LA GÎTÂ Cette Bhagavadgîtâ avec Bhagavân comme sujet, a en fait 2 aspects puisque à la fois une vie d'activité et une vie de renoncement y sont décrites. L'un est yoga-shâstra dans le sens où il est question de karma-yoga, et l'autre est Brahma-vidyâ, la connaissance de Brahman. Son sujet laisse donc supposer l'activité et le renoncement à l'action. Les 2 styles de vie sont faits pour brahma-vidyâ exclusivement. Donc brahma-vidyâ est son vrai sujet. C'est ce brahma-vidyâ qui est exclusivement recherché par le sannyâsî qui est celui qui a abandonné tous les karmas. Alors qu'un sannyâsî ne recherche que brahma-vidyâ, un karma-yogî recherche brahma-vidyâ plus karma. Comment un karma-yogî recherche-t-il karma ? Avec une certaine attitude par laquelle karma devient yoga pour lui. Comme brahma-vidyâ et karma-yoga se trouvent dans la Gîtâ, son sujet est double: brahma-vidyâ et yogashâstra.
BRAHMA-VIDYÂ : LA CONNAISSANCE DE CE QUI EST Brahma-vidyâ veut tout simplement dire la connaissance de ce qui est. Qu'est-ce que Brahman ? Qui est Ishvara, Dieu ? Quelle est la réalité du monde (jagat) ? Quelle est la nature de l'individu (jîva) ? Quelle est la réalité de soimême (âtmâ) ? Quelle est la relation entre le jîva, le jagat et Ishvara ? Quelle est la réalité de chacun d'eux ? Y at-il quelque chose de commun entre eux ? Sont-elles des entités séparées ou non ? Brahma-vidyâ ou la connaissance de Brahman, révèle tout ceci. Pour obtenir ce brahma-vidyâ, certaines qualifications sont requises que seul le karma-yoga puisse donner. Pour aider quelqu'un à acquérir ces qualités, le karma-yoga est expliqué en détail dans la Gîtâ. Parce que le karmayoga et brahma-vidyâ y sont traités, la Gîtâ est considérée comme complète et désignée sous le terme de gîtâshâstra. C'est ce qui est indiqué dans un verset faisant l'éloge de la Gîtâ : « Gîtâ sûgîtâ kartavyâ kim anyaih shâstravistaraih ! Si la Gîtâ est bien étudiée, à quoi sert d'étudier plus en détail les autres textes ! » Le fait que la Gîtâ traite de ce sujet de manière complète est mis en valeur ici. Il y a des gens qui disent qu'à chaque fois qu'ils ont des problèmes, ils ouvrent la Gîtâ et ceux-ci sont résolus. Peut-être trouvent-ils des réponses dans la Gîtâ parce qu'on peut y lire ce que l'on veut. Quoiqu'il en soit, la Gîtâ a quelque chose de bien à elle à donner. Voulez-vous avoir ce qu'elle a à vous donner ? C'est là la question.
« Je puisse dans la Bhagavad-Gita un réconfort que je ne trouve pas ailleurs. Quand le découragement m’assaille, et que dans ma solitude, nul rayon de lumière ne m’éclaire, je consulte la Bhagavad-Gita » Mohandas K. Gandhi.
COMPRENDRE LA GITA Pour savoir ce que dit la Gîtâ nécessite une réflexion, vichâra. Dans l'introduction de son commentaire, Shankara déclare : « Le sens du gîtâ-shâstra qui est sous la forme de l'essence de la signification de tous les mots des Veda, est difficile à comprendre ! » Beaucoup ont essayé d'en extraire le sens, la signification, la totalité (du message de la Gîtâ) dans un traité cohérent. Cependant les gens en général, l'ont vue comme une masse d'idées contradictoires. Tenant compte de cette confusion, je vais expliquer son contenu, en expliquant brièvement le texte avec le discernement qui sied ! L'essence de toute connaissance est parfois exprimée de façon trop cryptique pour être comprise. Parce que la Gîtâ est l'essence, on doit donc connaître le shâstra tout entier pour apprécier ce que dit la Gîtâ .Bien qu'Arjuna avait une certaine base, il ne lui était pas facile de comprendre. Il dut poser des questions. Si ce n'était pas facile pour Arjuna, ce ne sera certainement pas facile pour quelqu'un de notre époque qui n'a pas les mêmes bases, étant tellement éloigné à la fois d'Arjuna et des Veda. Pour une telle personne, la Gîtâ sera aussi difficile à comprendre que n'importe quel Upanishad. La connaissance de soi est exprimée sous la forme de mots mais comme le sujet est tellement singulier, la connaissance n'est pas facilement accessible par leur intermédiaire. En même temps, les mots sont employés pour révéler le soi directement. On a donc besoin non seulement de l'enseignement, le Vedânta, comme pramâna, mais aussi d'un enseignant, un guru. Prière : Om Vasudeva sutam devam Kamsachânûra mardanam Devakî paramânandam Krisnham vande jagatgurum Je salue Krishna, le Maître universel, le fils de Vasudeva, le destructeur de Kamsa et de Chânoura, lui le Bonheur suprême de Dévaki !